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Hope in a Bleak World | Lucius



27.04.24 0:01

Elianne Woodlow
Hope in a Bleak World | Lucius - Page 2 Vu9h
֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
֎ Officium : Danseuse à l'Oasis Pleasure - Colère
֎ Locus : New Abbostford
֎ Tutor : Oasis Pleasure - Exclusive de "M"
֎ Matricule : NA6537201
֎ Nuntium : 155
֎ Adventus : 06/01/2024
֎ Color : #25AB9D
֎ Pseudo : Kyalema
֎ Crédits : avatar : @caelestisart
Hope in a Bleak World | Lucius - Page 2 Bl94
Elianne Woodlow
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Hope in a Bleak World




Il ne cherche pas à se défaire de cette prise douloureuse, mieux, il l’accepte. Ce n’est pas bien. Pas bien du tout. Si je sais maintenant que je dois le planter pour qu’il reste près de moi, je suis certaine que je serais prête à faire bien plus pour qu’il ne s’éloigne pas trop de moi. Et le fait qu’il cautionne un acte pareil ne m’aide pas à ne pas penser à pire. Mais pour l’heure, cette simple plume suffit pour aujourd’hui. Elle va le garder auprès de moi, du moins pour quelques heures. C’est tout ce qui importe vraiment. Je n’aurais sûrement pas supporté devoir rentrer sur une pareille discussion entre nous.

Je ne pense pas avoir mérité son remerciement car j’ai beaucoup trop tardé à lui dire ce que je pense, peut-être même a-t-il pensé que je le méprisais ? Mais je garde le silence pour le moment, écoutant la suite sans adhérer totalement à ces premiers mots. Je ne vois pas comment l’on pourrait me qualifier autrement avec ce qui vient de se passer, avec ce manque de discernement de ma part. Il vaut mieux avoir conscience d’être stupide sur certains points plutôt que d’être trop arrogant non ? Et puisque l’arrogance est une seconde nature pour la majorité des Sept, revenir sur terre de temps à autre ne fait pas de mal. Je ne suis pas d’accord non plus pour la suite de ce qu’il avance. Il a choisi ce chemin, de défendre les mortels. Je n’ai pas choisi l’Oasis, elle m’a acheté dès mon arrivée dans la Cité. Je n’ai visé que le sommet pour survivre, pour avoir une meilleure place, une meilleure vie. Lui se complique la sienne… ”nous nous appartenons l’un à l’autre…” c’est sans doute le principal. Ce cocon que nous nous sommes forgés à l'abri des regards, à l'abri des autres.

La douleur qui accompagne ses mouvements de doigt me confirme presque cette pensée. Chaque fois qu’il bouge, ma propre main suit le mouvement. J’imagine alors une danse où les artistes auraient, comme nous à cet instant, les mains liées par le sang et la douleur. J’imagine Lucius danser à mes côtés, faisant pleuvoir nos sangs mêlés partout dans la pièce. Je repousse rapidement cette idée alors que nous nous embrassons. La fureur qui s’est momentanément emparée de nous semble s’envoler. Pour combien de temps ? Nous le verrons bien.

« C’est de la survie avant tout. Plus que de l’attachement, il est le seul endroit, à part la zone de quarantaine, que je n’ai jamais connu dans la Cité. » C’est mon territoire, celui qui m’a vu grandir et où j’ai appris les lois de la Cité. Les lois du plus fort.

Mais il n’est pas encore question d’en parler car Lucius prolonge notre baiser. Je me sens mieux, étrangement, maintenant qu’il y répond totalement, maintenant qu’il m’attire à lui comme s’il voulait que nous fusionnions. Je suis étrangement soulagée. Soulagée de sentir qu’il me veut toujours autant auprès de lui. Je gémis dans sa bouche lorsque ses dents mordent ma langue, sans pour autant que je sente le goût du sang. Il se contrôle toujours. De nous deux, je suis celle qui verse le plus facilement notre sang…

Je ris légèrement à cette demande, avant de frissonner en sentant sa prise sur ma main, la douleur en devient presque insupportable. Mais c’est terriblement bon.

« Impossible. Il semble que je ne sois pas totalement moi-même en ta présence. J’apprends à douter de moi, je goûte à la possessivité, à vivre à l’extérieur de l’Oasis. »

Et il me faudra sans doute plus qu’une nuit avant de m’y acclimater réellement, avant de trouver mes marques auprès de lui, dans sa vie. C’est effrayant comme ça m’a l’air compliqué. Mais je ne vais pas m’avouer vaincue. Jamais. Frustrant ? Je laisse mon sourire se dessiner sur mes lèvres. Je viens m’emparer de la plume et je tire violemment dessus pour libérer nos mains. Du moins, de la porte car je ne le lâche pas pour autant. Je viens lécher le métal de la plume, sucer l’ensemble de la partie qui a pénétré nos chairs. Elle n’a pas l’air d’avoir trop souffert de la façon dont je l’ai utilisée. Comme j’ai déjà pu le faire, je me coupe la langue, cette fois, sans qu’il le voit. Mais je suis sûre qu’il va finir par le sentir. Sans attendre que mon sang glisse de ma bouche sous la coupure, je viens l’embrasser, glisser ma langue à la rencontre de la sienne pour inonder sa bouche de mon hémoglobine, tout en me lovant contre lui. Est-ce une façon de répondre à sa frustration ? Peut-être. Du moins, de mon point de vue.

Je fini par manquer d’air -nous n’avons pas tous la chance d’être mort-, ce qui m’oblige à m’éloigner de lui pour quelques instants.

« Tu es bien trop sage pour le regard que tu me lances Lucius. » Je souffle en me léchant mes lèvres. Je viens tout contre son oreille et ajoute. « Mais puisque je ne tolérerais pas d’être de nouveau dérangée et que ton esprit soit accaparé ailleurs, je pense qu’il ne se passera rien de plus excitant qu’un peu de sang. »

D’accord, quand nous sommes ensemble, personne d'autre ne compte… n’empêche qu’il aura malgré tout la tête ailleurs si l’on vient de nouveau frapper à la porte et ça, c’est hors de question. Je veux qu’il soit réellement tout à moi si nous devons laisser place au plaisir. Je ne démordrais pas là-dessus. Pas après l’avoir connu cette nuit-là, dans cette chambre. Et s’il n’est pas d’accord ? J’aimerais le voir à l'œuvre.

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27.04.24 10:26

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 290
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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Une parenthèse d'éternité



De la simple survie ? Non, je n'y crois pas un seul instant. Sa vie est là-bas, je le sais, je le sens. Pour le moment, sa place n'est pas auprès de moi... Mais je suis patient, je peux être réellement très patient pour les choses futiles, alors pour elle... Je pourrais attendre la fin du monde. Un jour, je comprendrai, j'en ai réellement envie, et cela me permettra de ne plus être affecté quand elle n'est pas là.

"Je t'en ferai découvrir d'autres..."

Un instant, je me demande si c'est concrètement possible... Les capes rouges peuvent avoir accès aux quartiers huppés de la cité, des endroits où je ne vais traditionnellement jamais. Au-delà de ce fameux vêtement, les calices sont surtout accès à ces endroits avec leur aura, celles qui crient haut et fort qu'elles appartiennent à un seul immortel. Pour le moment, Amicia ne porte pas ma marque pleinement, mais elle en prend le chemin, doucement. Quand ce sera le cas, la cape rouge ne lui sera sans doute plus d'aucune utilité. Mes yeux se plissent sous ce nouveau projet. Dans le pire des cas, je pense que je peux me procurer l'un de ses vêtements, et lui en faire cadeau.

C'est impressionnant comme chaque envie devient simple, quand je suis avec elle. Elle me transforme, me renforce, et m'affaiblit, tout à la fois. Pour toutes ces raisons, elle est une femme puissante. Je sais que nous nous sommes rencontrés et que quelque chose s'est passé entre nous, quelque chose de petit, de fin, de délicat, mais d'incroyablement solide, arrimé à nos chairs comme à nos âmes. En réalité, cela aurait pu être n'importe quel autre conseiller que moi, je suis même sans doute celui qui abusera le moins de ma position pour lui plaire, mais aussi celui qui fera tout pour la rendre heureuse... Même si cela passe par une passion sombre et douloureuse. Peu m'importe. Ce mode de vie me parle.

"J'aime ta possessivité. Je pense qu'au contraire, tu es parfaitement toi-même en ta présence, loin de ce qu'on t'as appris à être."

Je t'aime telle que tu es

Trop tôt. Je ne veux pas la faire fuir, et encore moins qu'elle se moque de ces quelques mots. Je réserve cela pour plus tard. Quand elle aura fait de moi un être qui ne peut vivre qu'à travers elle. Cela arrivera, je le sais, je sens très bien mon esprit se façonner pour lui convenir, et en être parfaitement satisfait.

A présent, je sais que nous n'allons pas reprendre où nous en étions, et j'essaie d'évacuer ma frustration comme je le peux. Mon corps est parcouru d'un tremblement puissant à cette simple idée... Et je pousse un cri que j'étouffe dans ma main quand la plume est retirée de ma main. Cela me donne immédiatement un sentiment de manque, et de vide, qu'Amicia s'amuse à exploiter, à séduire, et à aguicher en se coupant la langue... Langue qui vient chercher la mienne immédiatement. J'y réponds tant et si bien que j'en oublie pratiquement la douleur dans ma main. Mon bras glisse derrière sa taille pour la maintenir contre moi. Est-ce qu'un jour, j'aurais assez de ce genre d'attention . On me dit partout que oui, mais sincèrement, je me demande comment ça peut être possible.

Trop sage ? Je lui dédie un sourire désolé. Elle a raison, il ne se passera rien de plus qu'un peu de sang, alors autant en profiter. Je prends sa main dans les miennes et avise la marque qu'il y a. Je la retourne pour poser mes lèvres sur sa plaie encore chaude et vive, et venir prendre le sang qui suinte encore. Il faut que je la rende intacte à l'Oasis, ses marques ne doivent être qu'internes. Aussi, je pose ma main sur sa bouche, pour qu'elle puisse boire de mon sang aussi, et ainsi réparer du mieux possible cette blessure. Nous sommes l'un à l'autre, c'est une condition sine qua non à mon existence à présent. Si elle s'arrache à moi, la sensation de la plume au travers de ma main ne sera absolument rien en comparaison de la douleur et de la détresse que je vais ressentir.

Entre ses doigts brille toujours le petit morceau de métal qui me sert à écrire mes lettres. Je pense qu'il ne servira désormais plus à grand-chose, je crains que le bout ne soit plié... Cela se répare facilement, mais j'ai une autre idée.

"Tu peux garder ma plume, si tu veux. Elle te va très bien, et tu es très créative avec."

Je ne fais jamais de cadeaux, habituellement, pas de ce genre-là. J'ai très peu de choses en ma possession propre, peu de choses que je garde précieusement, par le fait.

"Très bien, je te rendrai folle une autre fois..."

Doucement, je la repousse sur le bureau, pour qu'elle s'y installe. Je reste devant elle, droit, les mains rangées dans mon dos, en position de respect.

"Tu voulais savoir mon combat pour devenir conseiller ? Cela a commencé avec les clapiers. En as-tu déjà entendu parlé ?"

Venant de l'Oasis, elle a pu avoir été épargnée par ce genre de récits... Et maintenant qu'ils n'existent plus, il est inutile de faire ressurgir les cris et l'horreur. Néanmoins, il est important, selon moi, de savoir d'où vient la fange dans laquelle on marche.

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27.04.24 11:43

Elianne Woodlow
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Hope in a Bleak World



J’apprécie l’idée qu’il veuille me montrer d’autres endroits, peut-être comme ces murailles où nous sommes allés une nuit. Ou bien quelque part où même lui ne se rend pas souvent ? J’imagine que les possibilités sont énormes et qu’il faudra pas mal de temps pour toutes les usées. Mais j’ai confiance en Lucius pour ne pas perdre trop de temps, il ne doit pas oublier que je reste humaine et que le temps a une influence non négligeable sur moi. Mais ce n’est pas le moment de penser à tout cela. Pour le moment, le principal c’est que les choses semblent être rentrées dans l’ordre après quelques gouttes de sang versé et une colère assouvie. J’aime d’ailleurs l’idée qu’il puisse être influencé par ma propre colère et qu’il y réponde avec autant de hargne. Ça pourrait être très dangereux entre nous mais ça me plaît.

Je penche légèrement la tête sur le côté, réfléchissant à ses paroles. Il est vrai que je ne cherche pas à lui plaire ou lui faire plaisir en tout temps. Du moins, ce n'était pas mon intention première en venant à sa rencontre. Et ce soir, s’il avait été un simple client, je n’aurais pas réagi au fait qu’il puisse partir, je l’aurais laissé me quitter, sachant que c’est dans la nature des choses. Alors qu’avec lui, c’est différent parce qu’il n’est aucunement question d’argent mais uniquement d’envie de l’autre. Vais-je seulement réussir à canaliser cette possessivité à laquelle je ne suis pas habituée ? Je ne peux pas me permettre de m’énerver à chaque fois que son devoir l’appel. Il va falloir que j’apprenne à prendre sur moi ; chose que je sais faire alors ça ne devrait pas être si compliqué… N’est-ce pas ?

« Tu dis ça maintenant… mais le jour où je m’en prendrais à quelqu’un qui t’es cher, aura-tu toujours le même discours ? »

Une menace ? Non. Mais c’est une possibilité que je ne peux pas écarter me connaissant. Pas en sachant parfaitement ce que je suis capable de faire pour ce qui m’appartient. Et si je pense que Lucius pourrait m’être volé par quelqu’un, je n’ose imaginer ma réaction. Peut-être devrais-je lui dire, tous les accidents mortels que j’ai causés ? Non. Pas maintenant. Inutile de lui montrer cette part sombre.

Son cri étouffé est un doux son à mes oreilles, il résonne en moi d’une façon que j’apprécie particulièrement. Le pire dans tout cela, c’est qu’il ne m’interdit pas de le blesser, il y prend même goût. Ce qui peut vite nous plonger dans un tourbillon fait de sang, de douleur et de plaisir. Trois critères qui rendent ma vie appréciable.

Je l’observe embrasser le dos de ma main, boire ce sang qui s’échappe, plonger dans ses yeux qui se délectent, qui en demandent plus. Toujours plus. j’accepte avec plaisir sa propre main, que je viens lécher dans un premier temps. Ne dit-on pas qu’un humain peut devenir accro au sang d’un immortel ? N’est-ce pas déjà mon cas ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais c’est que j’aime la sensation que cela me procure, cette impression qu’il fait partie de moi, qu’il n’est jamais très loin. Serait-ce d’autant plus fort s’il parvient à me transformer, si je deviens son Infant ? L’idée me séduit terriblement mais il n’est pas encore question de lui en parler. Il ne pourra pas le faire tant qu’il n’est pas certain de vouloir me garder pour l’éternité auprès de lui. Et que je veuille de lui autant de temps. La plaie se referme doucement sous l’effet de son sang et j’aime l’idée que chaque blessure ne reste gravée que dans notre mémoire et jamais sur nos corps.

Ma surprise se lit sur mon visage lorsqu’il m’offre sa plume. Je sens pourtant combien elle est importante pour lui. Et il est prêt à s’en séparer pour qu’elle m’appartienne. J’aime cette démarche, j’aime ce qu’elle représente. Je porte mon attention sur l’objet en question, puis sur lui. Je ne peux évidemment pas refuser. Alors je viens coincer la plume entre mes lèvres pendant que je remonte mes cheveux en un chignon improvisé pour ensuite glisser l’objet dans ma chevelure, telle une baguette. La lame, probablement encore ensanglantée, brille sur le dessus.

« Merci… J’en prendrais grand soin. »

Un souvenir de lui lorsqu’il n’est pas avec moi. La couleur de son sang mêlé au mien entre les rainures de la lame comme rappel que nous sommes liés. Il est seulement le second vampire à m’offrir un cadeau dans l’optique de me faire plaisir et non pas pour obtenir plus de faveur de ma part. Et ça me touche. Lui dire que j’essayerais de trouver un cadeau en échange ? Non. Ça ne doit pas fonctionner ainsi entre nous. Il n’y a pas un prêté pour un rendu. Mais si un jour, je vois quelque chose qui pourrait lui faire plaisir, je ne l’oublierais pas.

Je ris légèrement. Folle ? Ne le suis-je pas déjà un peu dans ma façon d’être ? Ou est-ce que tout le monde empale la main de la personne qu’elle apprécie sur une porte pour la garder avec elle ?

« Promis. » Je souffle sur ses lèvres avant de m'asseoir une fois de plus sur son bureau.

Je pose mes mains à plat sur le bureau, caressant les imperfections qu’il y a laissées à l’aide de ses ongles comme rappel de sa colère passée. Le voir droit et sérieux face à moi me fait garder le silence. Son aura empli de nouveau la pièce mais de façon presque rassurante. Je suis vraiment trop réceptive à ce qu’il dégage. Probablement grâce à son sang.

« J’ai entendu des histoires, des rumeurs sur ces endroits… » Des menaces aussi, par certains immortels. « Ils étaient fait pour la reproduction des mortels, c'est ça ? »

Il y a eu tellement de récits sur ces clapiers que je suis incapable de dire ce qui a pu être vrai un jour ou non. Cela allait de la pire des conditions humaines à l’histoire d’amour entre deux mortels.

« J’imagine que tu as voulu les faire fermer ? »

En fonction de ce qui s’y passait réellement, ça ne m’étonnerait pas que Lucius ai voulu y mettre un terme. Humaniste comme il l’est, si ces endroits étaient aussi horribles que le prétendent certaines histoires, il n’a pas pu détourner le regard bien longtemps.


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27.04.24 15:08

Lucius Malkavian
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Une parenthèse d'éternité



Est-elle en train de plaisanter, ou est-elle réellement en train de me menacer ? Je la regarde un peu plus sérieusement. Outre le fait que j'ai peu de personnes dans ma vie... et certainement personne comme elle... je dois bien admettre que la question se pose. En serait-elle capable ? Par vengeance ? Ou juste pour un de ses spectacles dont je ne connaîtrais sans doute jamais la nature ? C'est alors que je commence à entrevoir ce que cela peut vouloir signifier. Pour moi, il n'y a qu'une seule réelle tragédie dans ce qu'elle me dit.

"Tu t'en prendrais à toi-même ?"

Si elle cherchait à me faire peur, c'est gagné. Je ne parle pas de souffrance comme l'exigent parfois ses... nos... petits jeux... Mais concrètement d'attenter à sa santé, à ses jours peut-être. Pourrait-elle se priver de nourriture rien que pour me faire chanter ? Pourrait-elle se faire saigner juste pour me faire réagir ? M'attirer ? Et pourquoi cette idée est toute aussi terrifiante qu'excitante ?

Je referme sa main autour du manche de la plume. J'ai lu son étonnement, et j'en éprouve beaucoup de plaisir. Je sais qu'elle en prendra soin. Une partie de moi est avec elle... et le réservoir doit être plein de nos sangs mêlés à présent. Je me demande si, un soir, elle le videra, sur une lettre, sur sa peau, dans sa bouche... Est-ce que cette idée va m'obséder à présent ? Oui, sans aucun doute.

"Je t'en prie."

Notre nouveau rendez-vous est scellé. Je ne sais pas dans quelles circonstances cela se passera. J'écarte de mon esprit, très loin, l'idée que l'Oasis puisse refuser mon offre... Mais leur but étant de faire de l'argent, je ne vois absolument pas comment ils pourraient passer à côté d'une telle opportunité. Je sais qu'Orgueil a eu un amant pendant plus de quatre ans, j'ai bien l'intention d'aller beaucoup plus loin, et pendant beaucoup plus longtemps, infiniement plus longtemps.

Je lui demande ce qu'elle sait à propos des clapiers et je suis assez affecté de voir que les vampires s'en servent comme menaces, encore aujourd'hui.

"Beaucoup d'humains ont une relation avec un immortel, avant d'en devenir eux-même ou de mourir en essayant. La croissance démographique était devenue catastrophique... Et il semblerait, curieusement, que les humains issus des rafles ne soient pas de très bons enregistrés." S'il y a bien une personne avec qui je peux me montrer sarcastique, c'est bien Amicia. Autant en profiter. "Je ne voulais pas faire fermer ces endroits pour deux raisons. La première étant que je n'en avais pas le pouvoir. Je n'étais qu'un immortel, pauvre, faible, qui passait son temps à aider les humains. Je n'avais ni ma place parmi mes pairs, ni parmi les mortels d'ailleurs. La seconde étant que je ne savais pas bien ce qui s'y passait."

La solitude est un manteau qui m'allait très bien. J'hésite un instant à poursuivre. Mon regard passant de ses yeux à ses cheveux. Je vais devoir parler d'une femme, et une femme acharnée. A dire vrai, je ne me souviens plus de quel couleurs étaient ses yeux, ni si elle était blonde, ou brune... Elle se disait belle, mais elle était véritablement quelconque en comparaison de la femme qui me fait face. S'il y a bien une personne à laquelle Colère pourrait s'attaquer, c'est bien elle, et je pense que je l'y aurais poussé plus ou moins consciemment.

"Un jour, une femme est venue dans la chapelle qui me servait de sanctuaire à l'époque. C'était une petite bâtisse qui tombait en ruine, construite avec les murs de la cité, sans aucun respect pour une quelconque religion. Il fallait faire un lieu de culte, voilà tout."

Je ne quitte pas Amicia des yeux, je veux savoir ce qu'elle va penser au moment où je prononcerais ces mots.

"Cette femme était l'enregistrée d'un vampire assez puissant pour dissuader quiconque de s'en approcher." Il est assez amusant de constater qu'aujourd'hui, les rôles entre nous se sont inversés. Il était propriétaire d'un bâtiment, je suis actuellement conseiller... Comme quoi, il vaut mieux ne pas trop s'accrocher au pouvoir. "... Et elle a décidé de venir me voir. Tu sais certainement que certains vampires affectionnent de collectionner leurs proies... Hé bien il semblerait que certains humains aiment collectionner les morsures de vampires sur leur corps. Cependant, quand elle est venue me trouver, j'ai surtout compris qu'elle était enceinte en occultant totalement la véritable raison de sa venue. Si elle était intelligente, déjà ce n'était que de manière ponctuelle et assez discrète, mais elle avait parfaitement compris comment obtenir l'entiereté de mon intérêt : se faire passer pour une victime."

Mes mains se décroisent de mon dos et viennent devant moi. Je me mets à jouer avec mes doigts, visiblement assez mal à l'aise. C'était il y a des années, mais cela reste gravé en moi comme un très mauvais souvenir.

"... Et elle a joué son rôle à la perfection. Elle venait des clapiers, et elle m'a expliqué la maltraitance qu'elle a subi, jours après jours, nuits après nuits. Elle me parlait de viols de gardiens, des entraves qu'ils l'obligeaient à porter, des mauvais traitements, et même qu'elle était obligée de manger ses propres excréments, ou que sais-je." En réalité, je me souviens parfaitement de tout ce qu'elle a dit, dans les moindres détails. Je pensais l'asile comme étant un endroit où je ne pourrais rien voir de pire, il s'avère que les clapiers auraient pu surpasser en horreur ce que j'ai moi-même vécu. "Je n'ai pas tardé à en faire mon cheval de bataille, demandant des contrôles plus réguliers. Comment pouvait-on faire cela à une femme enceinte ? Même selon les lois les plus conservatrices de la cité, une femme enceinte est précieuse. A force de lettres, puis de menaces... la reine et ses conseillers ont commencé à enquêter sur moi, et ils ont compris que si une révolution allait naître, j'allais sans doute en être à la tête."

Est-ce que cette pauvre femme est tombée dans l'oubli juste après cela ? Non, pas pour moi, seulement je pense qu'elle aurait infiniment préféré que je m'occupe d'elle, plutôt que je prenne le temps de résoudre le problème à la base.

"C'est ainsi que les dirigeants ont voulu... me calmer. Ils ont commencés par me proposer un poste d'assistant de conseiller, un poste qui n'a existé que le temps qu'on me le propose... Je l'ai naturellement refusé, et je me suis battu pour obtenir la fermeture des clapiers ET un poste de conseiller. Les années se sont écoulés pendant lesquelles j'ai été épié, à être discrédité au moindre faux pas, et j'ai finalement eu gain de cause." J'ai un rire, amer, parce que le résultat n'a réellement pas été à la hauteur de mes espérances. "Je continuerai à me battre, quoi qu'il en coûte. Comme je te l'ai déjà dit, il reste encore beaucoup à faire."

Mon histoire est habituellement finie à ce stade, mais il faut que j'ajoute quelque chose pour ma Colère.

"Pour ce qui est de la femme, je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Elle m'a insulté quand elle a su que je ne la mordrais pas, et que je ne coucherais pas avec elle, et elle est partie. Ce n'est qu'après que j'ai compris ce qu'elle aurait voulu de moi."

Je détache mes mains pour croiser mes bras sur la poitrine.

"Et toi ? Comment as-tu fait pour parvenir à être l'une de sept ?"

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27.04.24 18:04

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Je suis surprise par cette question qu’il me retourne. La seule personne qui lui vient en tête alors que je parle de m’en prendre à quelqu’un de son entourage c’est… Moi ? Bien sûr, je ne peux qu’apprécier cette éventualité, tout comme elle me chagrine légèrement. Ainsi, il ne verra sans doute jamais de quoi je suis réellement capable, je ne lui ferai sans doute jamais assez peur pour qu’il se dise qu’il n’a rien à faire avec moi. Quant à savoir si je peux m’en prendre à moi-même… Je laisse le silence s’installer légèrement entre nous, réfléchissant sérieusement à la question. Je lui ai déjà dit que je ne me suiciderais sans doute jamais -non, la tentative de transformation n’est pas un suicide à mes yeux- mais est-ce que je pourrais jouer avec ma vie, jusqu’à la mettre réellement en danger ? Pour l’atteindre ? Pour me venger de lui ? C’est probable. C’est une possibilité qu’il m’est difficile d'écarter. Je soupire et penche la tête en arrière pour observer le plafond quelques secondes avant de reporter mon regard dans le sien.

« Peut-être. Par vengeance, je sais aller très loin. » Trop loin diront sans doute certains.

Ses yeux me disent qu’il me croit. Qu’il sait que cette éventualité peut s’avérer être une réalité. Parce que mon sang coule en lui ? Ou parce qu’il commence à me cerner ? Peut-être un peu des deux.

Le sérieux de Lucius pour la suite de notre conversation se charge d’attirer toute mon attention. Alors j’écoute sans l’interrompre, sans même avoir besoin de faire semblant pour l’écouter. Ce qu’il me dit m’intéresse, je n’ai pas à jouer la comédie. Pas de bons enregistrés ? C’est peu de le dire ! Tous les humains que je peux connaître, qui viennent de l’Extérieur donneraient cher pour pouvoir quitter la sûreté des murs de la Cité pour retourner d’où ils viennent, avec tous les dangers que cela implique. Je ne les ai jamais compris et je ne les comprendrais sans doute jamais.

« Ils pensent que l’extérieur est moins dangereux qu’ici. » Ce qui est absolument faux de mon point de vue. Dehors, il y a les maladies, le froid, la faim et surtout, les Enragés. Ici, la vie n’est pas toujours simple, certes, mais elle assure néanmoins une certaine stabilité à qui sait se montrer intelligent.

Je suis étonnée d’entendre qu’il ne voulait, à la base, pas fermer ce genre d’endroit. Je fronce légèrement les sourcils sous les adjectifs qu’il use pour se qualifier. Pauvre et faible ? Peut-être selon les critères vampiriques… Alors je ne dis rien et continue de l’écouter. A-t-il sa place aujourd’hui, parmi les autres conseillers ? Alors que les lois se veulent de plus en plus strictes et répressives envers les humains renégats ? Quant à savoir s’il a sa place parmi les humains, il ne vaut mieux pas me poser la question, la réponse serait bien différente de la sienne.

Je l’enjoins du regard à continuer. J’ai véritablement envie de connaître la suite de son histoire. Quel est l’élément qui a déclenché son envie de s’investir davantage ? Une femme. Évidemment… Une de ces traînées qui courent encore les rues aujourd’hui ? Qui mendie l’attention d’immortel pour espérer obtenir leurs faveurs et ensuite mieux les faire tomber ? Je n’ai aucun respect pour ce genre d’individu. Bien que nous ne soyons pas si différentes. Mais je ne mendie jamais l’attention et je ne cherche à faire tomber aucun immortel. Et j’obtiens leur totale attention parce que je la mérite, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Bref…. Cette femme a tenté de jouer avec Lucius, de le tromper pour obtenir … une morsure ? Simplement pour ça ? Je sens toute mon aversion pour cette inconnue monter en flèche mais je garde le contrôle. Seuls mes yeux doivent parler pour moi et dire combien je la méprise. Une victime… Bien sûr. Ne font-ils pas tous ça, en la présence de Lucius ? Ne cherchent-ils pas tous à se montrer misérables pour qu’il les écoute ? Pour qu’il s’occupe d’eux ? Que ce soit elle hier ou un autre aujourd’hui, la différence n’est pas bien grande à mes yeux. Pourtant, la façon dont il m’en parle m’interpelle. Il n’est pas serein. Cette histoire semble l’avoir touchée. A cause de ce récit ? Parce qu’il se sentait mal de ne rien pouvoir faire pour elle ?

« Toujours plus trash, hein ? » Je ne peux m’empêcher de lâcher lorsqu’il transcrit les paroles de cette femme. Pourquoi raconter tout ça à un vampire somme toute faible comme le prétend Lucius ? Alors qu’elle était l’enregistrée d’un puissant ? Comme il me le dit : pour une simple morsure ? Une de plus parmi d’autres ? Chacun ses défauts j’imagine…

Je reprends mon silence pour ne pas l’interrompre de nouveau. Lucius,, dans une révolution ? Nous voilà bien. Mais ça ne m’étonne guère de l’entendre être capable de se battre auprès des humains. Encore aujourd’hui, je suis certaine qu’il choisirait ce camp si affrontement il devait y avoir. Serions-nous alors adversaires ? Je pourrais me ranger à ses côtés, mais je ne pourrais cependant aucunement protéger d’autres humains ou affronter des immortels. Mais nous n’y sommes pas. Inutile de penser à cela. Je me retiens de justesse de lui poser la question, je pense que je n’ai pas envie d’entendre la réponse aujourd’hui.

Face à son récit, je regrette presque de ne pas avoir pu assister à tout cela. A ses combats qui lui tiennent tant à cœur. A cette montée dans les rangs de la Cité par nécessité plus que par ambition personnelle. Je souris, presque fière de lui, quand il m’avoue avoir atteint ses deux objectifs. Alors il est réellement capable d’obtenir ce qu’il veut quand il le décide. C’est bon à savoir.

« Je suis presque déçue de ne pas avoir pu assister à ces épisodes de ta vie. Te voir évoluer et prendre la place que tu occupes aujourd’hui. » Mais comme il le dit si bien, il reste encore beaucoup à faire. A ses yeux. « Mais je pense être à la bonne place pour assister à la suite. » A ses côtés, quand bien même je n’adhère pas à tous ces principes.

Qu’il prenne la peine de clôturer l’histoire en parlant de cette femme me fait doucement sourire. Souhaite-il me rassurer en me disant qu’elle ne fait plus partie de sa vie ? Je ne peux pas être jalouse de toutes les personnes qui l’ont approché dans le passé, avant notre relation -il est bien trop vieux pour ça-. Mais si à partir d’aujourd’hui, une autre se pointe avec les mêmes intentions, cela ne se passera pas pareil.

« J’espère qu’elle est morte. Car si elle ose revenir dans le coin, elle préféra l’être. » Ma voix est fluette, presque joviale à l’idée de la faire souffrir. Oh oui, elle souffrira si elle remet les pieds dans la vie de Lucius. « Que voulait-elle de plus que son maître ne pouvait lui offrir ? Est-ce que ce qu'elle t'a raconté était seulement vrai ? »

Peut-être était-elle si pathétique qu’elle n’intéressait pas son immortel ? Pour aller quémander des morsures à d’autres vampires, je l’aurais sans doute moi aussi laissé aux clapiers…

Moi ? Je souris à son interrogation. J’ouvre les bras, joue avec mes cheveux à outrance, c’est parfaitement surjoué.

« Parce que je suis la meilleure, cela ne se voit pas ? » Je m’amuse à ces mots avant de reprendre tout mon sérieux. Si c’était aussi simple de faire partie de l'Élite, ça se saurait. Mais rien n’est jamais simple dans la vie, encore moins pour des humains.

« Je suis extrêmement patiente et observatrice. Depuis mes sept ans, j’ai regardé les meilleurs danseurs de l’Oasis se produire. J’ai toujours aimé danser, même à l’Extérieur. Alors je voulais être comme eux. Encore plus en voyant combien les clients pouvaient être à leur pied. » Je me souviens encore des blessures que je me suis faites en voulant imiter certains enchaînements, combien mes chevilles ont souffert de la façon dont je les ai traitées.

« J’ai passé… Je passe… des heures entières à m’entraîner. C’est la base des Sept, nous ne volons notre talent à personne. » J’ai peu d’estime pour les humains mais ce groupe, même si nous ne sommes pas si unis, font partie de ceux que je respecte. « Et puis nous devons correspondre à un Péché. » J’hausse une épaule, de façon désinvolte avant de poursuivre. « J’ai toujours eu le mien. La colère. Personne ne m’a jamais entendu élever la voix mais tous ont appris qu’il ne fallait pas s’en prendre à moi… Que mes réactions sont à la hauteur de la colère que je tais. »

Je vois qu’il se demande ce que j’ai bien pu faire pour avoir une telle réputation. Devrais-je avoir honte de ce que j’ai fait ? Absolument pas. Je ne regrette rien.

« Au fil des années, certains aspirants ont eu des… Accidents… S’ils marchaient sur mon territoire. S’ils s’en prenaient à moi. » Lui donner un exemple ? Je réfléchi à ce que je peux lui dire avant de me dire que c’est sans doute le moment parfait pour qu’il sache. Peut-être vaut-il mieux qu’il me déteste dès maintenant pour ce que je suis capable de faire, avant que nous allions plus loin ensemble ? « Le danseur qui m’a prise de force s’est retrouvé avec le corps profondément entaillé à cause de quelques morceaux de verre extrêmement coupants dans son pain de savon… Son beau visage a été détruit. Il a dû quitter l’établissement. »

Je souris à ce souvenir, satisfaite. Le fait qu’il m’ait violé n’est pas si important au fond, ça arrive à la majorité d’entre nous. Non, ce que j’apprécie c’est le message qui est passé et le fait qu’on n’ai plus tenté de s’en prendre à moi de cette façon.

« Mais personne n’a jamais su comment ces morceaux sont arrivés jusque-là. »

Je lui avoue bien évidemment en être la cause mais je doute qu’il fasse quelque chose contre moi pour quelque chose de si lointain.

« J’ai obtenu ma place de façon bien moins glorieuse que toi. » Mais je le referais sans aucune hésitation, est-ce qu’il le sent ? « Je me venge, si l’on s’en prend à moi. J’attaque, si je me sens en danger. Je prends ce que je convoite. J’ai pris la place de Colère car elle me revenait. »

Je ne le lâche pas des yeux alors que je suis sans doute plus à nue en cet instant que n’importe quel autre moment passé ensemble. S’il détourne le regard, s’il ne peut pas supporter ce que je suis, alors les choses seront dites entre nous.

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27.04.24 21:04

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 290
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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Une parenthèse d'éternité



Elle me confirme ce dont j'avais peur. Elle peut s'en prendre à elle-même. Je hoche la tête, lentement. J'ai un nouveau travail à présent : faire en sorte qu'elle se respecte elle-même. Même mon travail de Haut-Conseiller est plus simple. Comment puis-je apprendre à qui que ce soit à ne pas attenter à sa vie quand je me faisais des petits plaisirs en sortant alors que le soleil n'était pas entièrement couché, ou en courant au cœur d'un incendie ? Nous irons sur ce chemin ensemble, elle et moi. Ce sera long, escarpé, et sans doute que nous n'irons pas au même rythme ensemble, mais au moins nous avancerons.

"Je te crois."

Au moins, les choses sont dites.

Pour une raison étrange, alors que je me moque de mes pairs vampires, elle se moque de ses pairs de l'extérieur. Cela m'arrache un petit rire. Effectivement, personne ne semble très bien loti en ce bas monde. Je l'imagine au bras d'un autre conseiller, quelqu'un qui détesterait vraiment les humains et avec qui ils pourraient être aussi médisants qu'ils le souhaitent. Est-ce qu'Amicia serait plus à sa place ? Quelque part, une idée rassurante fait sa place : non. Cette position de pouvoir lui irait certainement pour un temps, et puis elle se lasserait sans doute assez vite de l'inaction de son conseiller, du fait de toujours devoir faire des efforts pour lui plaire, et du fait qu'il se complait dans cette position supérieure sans jamais lever le petit doigt pour venir en aide à qui que ce soit.

Peut-être qu'un jour, Colère verra de ses yeux ce que certains vampires sont prêts à faire pour assurer leur pouvoir. Le viol et le meurtre ne sont que deux exemples assez courants. Je préfère nos petits jeux douloureux à toute cette facilité.

C'est alors que je raconte à ma compagne, comment je suis devenu conseiller. Je me rends compte qu'à part elle, personne ne le sait dans la cité. La reine est partie, sa suivante aussi. Cela me fait un peu de bien d'en parler, de partager mes doutes, de partager un évènement marquant... et de savoir qu'Amicia ne se moquera pas de moi...

... Mon récit et ses remarques se font au détriment de cette femme. Jusqu'à aujourd'hui, je ne me suis jamais demandé ce qu'elle était devenue.

"J'ai détesté la manière dont elle s'est servie de moi. J'ai eu l'impression d'être..." une putain "...Rien d'autre qu'un passe-temps à ces yeux, qu'elle a délaissé sitôt qu'elle a compris que ça n'allait pas être possible."

De base, je m'étais bien sagement caché derrière la loi. Il était simplement hors de question que je la morde pour la simple et bonne raison que c'était interdit... Mais en réalité, je n'en avais simplement pas envie, je ne m'étais pas même posé la question. Parce que la loi, je la brave en ce moment même avec Colère, et je n'ai jamais eu autant l'impression de faire quelque chose de mal, et de bien à la fois. Oui, ma satisfaction personnelle s'affranchit de toute notion de légalité, finalement. Cette pensée est particulièrement rassurante.

J'ai un sourire au moment où Amicia me dit qu'elle aurait voir tout cela. "J'aurais aimé que tu sois là aussi, je t'assure..." Et pour ce qui est de la suite ? "Je te rassure, ce que j'ai fait par le passé n'est rien en comparaison de ce que je pourrais accomplir à présent, avec toi.... Je suis heureux de ne plus être seul." et de ne pas avoir l'impression d'être utile, ou de répondre à un nouveau besoin. Ce qui arrive entre nous n'était pas prévu, et je dois dire que cela me séduit.

Ce qu'elle voulait ? Oh, la réponse est simple !

"Tu es adorable." Je ne devrais pas dire cela, je ne devrais pas avouer à mi-mot que j'apprécie sa présence aussi parce qu'elle me donne la force de lutter contre un énième abus. Elle est une femme humaine prostituée qui protège un prêtre Haut-Conseiller vampire... L'histoire est folle, mais je suis heureux de la vivre. "Elle voulait être mordue, et j'imagine avoir des relations avec lui. Seulement le monsieur préférait les hommes. Il se serait plus vu avec moi qu'avec elle." Et pour ce qui est de la dernière question... "C'était largement exagéré, mais oui, c'était vrai. Il y a eu de graves manquements aux clapiers. Je te montrerai, un jour. C'est vide aujourd'hui, naturellement, mais si tu es curieuse, je pense y avoir encore accès."

Je lui demande alors comment cela s'est passé pour elle, Colère, pour qu'elle puisse atteindre une place parmi les sept... Et je me décompose petit à petit de son récit... Mais je reste fasciné. Cette jeune personne a lutté depuis son enfance pour être là où elle est. Je ne crois pas à l'inné, elle s'est façonné une existence propre, des capacités d'adaptations à la limite du surnaturel. J'imagine qu'elle savait très exactement ce qu'elle allait devenir, et quel type de service elle aurait à fournir. De cela, j'en aurais été incapable. Je m'approche d'elle, et fini par m'asseoir dans le siège du bureau, pour le simple plaisir de la regarder par en dessous tandis qu'elle brille au travers de son histoire.

"J'ai hâte de te voir à l'œuvre... Envisagerais-tu de danser avec moi ?"

Une nuit pas comme les autres, je la rejoindrai à l'Oasis, elle dansera avec moi. Peu m'importe si les autres nous regardent ou non. J'en ai très envie, vraiment très envie. Sentir ce corps plein de vie et d'énergie contre le mien, en musique, me sentir guider, guider, tout cela en l'espace de quelques minutes éternelles...

Je hoche la tête. Je peux définitivement voir pourquoi elle a pris Colère. Je caresse ostensiblement ma main qui a été crucifiée avec ma plume, en lui adressant un petit sourire et un signe de tête respectueux.

Mais c'est là, juste maintenant, que mon sourire tombe... Et qu'un froid glacé me transperce de part en part. Elle a été violée... Amicia... MON Amicia... A été violée. Ma main se serre en un poing blanchit par la force. Non, il faut que je me calme, il faut que je demande confirmation...

"Quand tu dis 'prendre de force', tu parles bien du fait d'être étreinte contre ton gré, n'est-ce pas ?"

Ma voix est très étrangement calme, posée, chaque petite syllabe est calculée pour ne surtout pas partir dans une explosion. J'attends son assentiment avant de détourner le regard un instant. Quand j'entends sa vengeance, je reviens vers elle, à elle.

"Je vois..." Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il s'en est très bien sortit. Si nous parlons de pécher mortel, le viol en est un, le viol mérite la mort. Malheureusement pour moi, si je faisait traduire en justice tout les porteur de ce vice, il n'y aurait plus grand monde dans la cité. Mon regard pour Colère change un brin, presque timidement, ou avec honte, je murmure. "C'était habile."

Moins glorieuse ? En ce bas monde, il n'y a rien de glorieux quand on parle de survie.

"Je maintiens ce que j'ai dit, le prochain ou la prochaine qui t'approche sans y avoir été autorisé ne s'en tirera pas qu'avec quelques belles éraflures sur son visage."

Très lentement, j'arrive enfin à desserrer mon poing. Je me redresse, et sans réellement savoir ce que je fais, je glisse mes bras autour des épaules et de la taille de Colère pour la serrer fermement contre moi. Je me doute bien que ce n'est pas un geste auquel elle est habituée. Je sais aussi très bien qu'elle n'a pas envie d'être une victime en ce monde, et elle ne l'est pas... mais elle a sans doute besoin de réconforts, parce que l'histoire qu'elle m'a racontée était sans conteste restée silencieuse depuis tout ce temps.

Je fini par la relâcher, l'embrasse sur les lèvres, et reprends place dans le fauteuil.

"Est-ce que tu te sens... forcée... quand tu es avec un client ?"

Est-ce que la pointe d'une plume dans ma main peut être plus douloureuse ? J'en doute sincèrement. C'est une toute autre forme de torture à laquelle je me livre. Voyons si la torture par les mots est aussi vivifiante que la torture par les gestes.

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27.04.24 23:22

Elianne Woodlow
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Qu’une vulgaire humaine ait pu le marquer à ce point, pour que des années plus tard, il ressente encore du dégoût pour cette histoire… J’inspire profondément pour ne pas sentir ma colère revenir. J’espère sincèrement, pour elle, qu’elle n’est plus dans cette Cité et que jamais je ne vienne à la croiser. Certes, ce qui est passé ne peut plus être changé mais je n’accepterais pas l’éventualité qu’elle puisse revenir auprès de lui. Et si elle ouvrait aujourd’hui les yeux pour se rendre compte qu’il est devenu Conseiller ? Qu’il a bien plus de pouvoir qu’auparavant ? Ne chercherait-elle pas à se rapprocher de lui ? Cette idée me révulse au plus haut point. Définitivement, elle doit être morte ou ne jamais me croiser.

J’ai presque de la peine pour lui mais je ne parviens pas tout à fait à compatir. Etre le passe-temps d’autrui, c’est mon quotidien depuis bien longtemps. Je n’ai pas le luxe d’espérer autre chose ou de m’offusquer pour si peu. Du moins, c’était vrai jusqu’à lui car ce qui se passe en ce moment n’est pas un passe-temps, ni pour lui ni pour moi.

« Je suis désolée pour toi… Mais c’est grâce à nos erreurs que nous apprenons. J’espère qu’elle t’aura au moins appris à te méfier… ? »

Des humains en détresse ? Même si je voulais terminer ma phrase, cela ne donnerait rien. Si Lucius n’a ne serait-ce qu’un doute sur le tourment d’un mortel, il fera tout pour l’aider. Je l’ai bien compris… C’est une tâche aussi noble qu’impossible à tenir sur le long terme de mon point de vue mais je resterais auprès de lui pour le soutenir dans cette tâche qu’il s’est donnée. “Je suis heureux de ne plus être seul.” Cette phrase est lourde de sens et je ressens combien il pense chacun de ces mots. Si je souhaite devenir immortelle, je dois bien avouer que je n’aimerais pas vivre pour l’éternité dans la solitude. Je viens alors effleurer son visage dans une caresse presque irréelle.

« Il y a encore quelques jours, j’aurai eu peur de cette phrase… Aujourd’hui, je suis heureuse de l’entendre. » Je souffle avec un sourire aux coins des lèvres.

Cela me fait réellement plaisir, étrangement, de savoir que je compte autant pour lui. Qu’une humaine telle que moi est parvenue à se faire une place auprès d’un vampire si solitaire. Si je croyais au Destin, je dirais qu’ils nous a réuni à dessein.

Je fais une petite moue quand il me lance être adorable. Je ne suis pas certaine que ce soit réellement un compliment. Du moins, j’ai quelques difficultés à le prendre comme tel et je ne me cache pas pour le lui dire, doucement.

« En général, quelqu’un est adorable quand il est excessivement naïf. »

Le suis-je ? Naïve ? Peut-être sur certains points, en effet. Mais ce n’est pas un trait de personnalité que j’aimerais garder. Les gens naïfs se font bien trop souvent avoir, la preuve avec Lucius ! Et je ne peux pas me permettre pareille faiblesse. Qui sait ce qui pourrait m’arriver ? Je ris à l’annonce des préférences du maître. C’était vraiment pas de bol pour elle. Je m’excuse du regard pour ce rire moqueur. Quelque part, je ne peux pas lui reprocher de vouloir la compagnie d’immortel. Je serais très mal placée puisque cela fait partie de mes propres plaisirs. Non, ce qui lui est reprochable, c’est sa façon de faire. Sans aucune classe, d’être une vulgaire traînée.

« Avait-il des vues sur toi ? » Serais-je jalouse d’un immortel qui s’approche de Lucius ? Ou d’une immortelle ? Bien évidemment. La question ne se pose même pas. Et le pire, c’est que je ne pourrais sans doute pas rivaliser… « Aller aux clapiers ? » Je demande confirmation, surprise, avant de me poser la question. Par esprit malsain, la réponse se fait rapidement dans mon esprit. « Entendu. J’aimerais voir. »

Pour prendre pitié pour mes pairs qui ont vécu dans ces endroits ? Pas vraiment. Plutôt pour voir ce que Lucius a accompli en les fermant. Je sais que certains mortels vivent des événements bien plus traumatisants que les miens, qu’ils ont des vies bien plus difficiles mais… Je reste persuadée que rien n’est figé, qu’il suffit de se donner les moyens pour s’en sortir, la tête haute.

Lucius m’écoute avec autant d’attention que je lui en ai porté lors de son récit. Il écoute parce qu’il souhaite vraiment savoir et pas par perversité. Juste parce qu’il s’intéresse à moi, d’une autre façon que la majorité des gens que je côtoie. Alors je lui parle, je lui livre ce que personne d’autre n’a su ; ou simplement par rumeurs. Je constate que mon histoire le touche. Je ne le veux pas. Il n’y a rien de triste dans mon parcours, uniquement la perte d’Elianne. Il se met volontairement sous moi, pour me regarder en levant les yeux. Pour me donner l’impression de puissance ? Cette idée me fait intérieurement sourire. Je n’ai pas besoin de me sentir puissante en sa présence car à certains égards, nous sommes égaux. De danser avec moi ? Un sourire illumine mon visage à cette proposition. Elle est légèrement décalée par rapport à ma pensée de toute à l’heure mais…

« J’y ai déjà songé… Alors oui. Bien sûr. » Je tapote le dos de ma main, celle précédemment blessée et lui souffle ce qui m’a traversé l’esprit. « J’y ai pensé lorsque nous étions liés avec la plume. »

Devrais-je lui donner des cours de danse avant cela ? Absolument pas. S’il a assez confiance en moi, alors il sera parfait. Son corps répondra au mien. Il suivra le mouvement en plongeant dans mon regard pour ne rien voir d’autre que moi. Tout comme il ne restera que lui. Il arrive que je rentre dans une espèce de transe, quand je danse, seule… Quel serait le résultat, s’il m’accompagne ? J’ai terriblement envie de le découvrir maintenant.

Je poursuis mon récit et je sens immédiatement lorsque j’en ai trop dit. Le viol. Je retiens un soupir. Dois-je lui dire que ce n’est pas grave ? Qu’il porte un peu trop d’importance à ce corps ? Bien plus que je ne lui en porte moi-même. Dois-je mentir pour ne pas le blesser davantage ? Non, il le saura sans aucun doute.

« Je parle de viol, oui Lucius. »

Autant appeler un chat, un chat non ? Mais je vois combien ça le touche. Bien plus que ça ne m’a atteinte à l’époque. Je savais que je donnerais mon corps à longueur de temps à des immortels, je l’avais déjà fait officieusement avec certains d’entre eux. Ce qui m’a le plus dérangée, c’est qu’il soit humain, qu’il prenne ce droit sur moi alors qu’il n’était rien de plus que moi.

« Je ne veux pas de pitié Lucius. » Je lance en voyant une étrange lueur dans son regard. Je ne sais pas ce que c’est mais je ne suis pas sûre d’apprécier. Je réponds à la menace qu’il lance à quiconque voudrait me violer de nouveau, un léger sourire aux lèvres. « Il est vrai que si ça arrivait aujourd’hui, je lui couperais les couilles pour les lui faire bouffer. Mais que veux-tu ? J’étais jeune et sans grande imagination. » Je ne devrais pas plaisanter là-dessus alors que je vois parfaitement que cela l’affecte.

Mais ce n’est qu’un corps. Tant que l’esprit reste libre et indépendant, n’est-ce pas le principal ? C’est la façon dont j’ai décidé de voir les choses et cela m’a grandement facilité la vie. Bien qu'aujourd'hui… Je ne pourrais pas dire la même chose le concernant. Même si son esprit est à moi, je ne tolérerais pas qu’on le touche.

Lorsqu’il se lève, je me demande s’il est déjà l’heure pour lui de s’en aller -et donc pour moi aussi- mais il ne recule pas pour aller vers la sortie… Au lieu de ça, il vient… M’enlacer. Je me fige sous son étreinte. Il me fait quoi là ? Ai-je l’air d’avoir besoin que l’on me réconforte ? J’ouvre la bouche pour lui ordonner de me lâcher, lui dire je ne suis pas faible. Pourtant, aucun son ne franchit mes lèvres et je viens même passer un bras dans son dos pour le tenir. Je ferme un instant les yeux avant de secouer la tête pour moi-même et finalement parler doucement, sans brusquerie.

« Lucius… Je n’ai pas besoin d’être réconfortée tu sais ? Tu prends bien plus à cœur que moi cette histoire… » Serait-ce donc pour lui, cette étreinte ? Aurait-il voulu que je le prenne également dans les bras, à la fin de son récit ? L’idée me perturbe violemment car elle ne m’était pas venue à l’esprit. Je sais être douce quand il faut mais me montrer réconfortante à ce point ? J’ai oublié comment faire.

Je réponds à son baiser et le vois reprendre sa place à quelques centimètres de moi. La question suivante ne devrait pas être posée. Il ne veut pas entendre la réponse, quelle qu'elle puisse être. Je soupire et me lève pour venir m’asseoir directement sur lui, de biais, les jambes dans le vide d’un côté. Je passe mes bras autour de son cou et secoue la tête.

« Pourquoi poses-tu une question qui te fera souffrir qu’importe ma réponse ? » Je pose ma tête au creux de son épaule. Est-ce que le fait de sentir ma chaleur contre lui va amoindrir la brutalité de ce qui va suivre ? Je l’espère sans vraiment y croire. Je viens attraper cette main meurtrie entre les mains. Pense-t-il que je n’ai pas vu combien il n’arrête pas de la serrer ? S’il doit se faire mal, je veux le sentir également. « Non, je ne me force pas avec mes clients… Je connais certains depuis assez longtemps pour que le plaisir soit partagé… » Je me redresse pour pouvoir le regarder dans les yeux, j’enveloppe son visage de mes mains et ajoute. « Mais tu es le seul avec qui j’ai pris un véritable plaisir, avec qui j’ai partagé quelque chose d’unique… sans même avoir été possédée. » Chose que je ne pensais pas possible. Je viens tout proche de son oreille, l’enveloppe entre plus fermement de mes bras et avoue. « C’est uniquement à toi que j’ai pensé, ces trois derniers jours, alors que je me touchais. Jamais je n’avais pensé à quelqu’un de précis, avant toi. » Il n’y avait jamais de visage avant lui. Juste des ombres et leur froid immortel. Aujourd’hui, ce sont ses lèvres, ses yeux, ses crocs, ses mains qui me font frissonner. Il doit le savoir pour ne pas penser autre un parmi tant d’autres. Car il ne peut être réduit à cela.

Ai-je honte d’avouer me faire du bien en pensant à lui ? Absolument pas. J’aurais honte si je n’avais pas autant apprécié le moment que nous avons partagé. J’aurais honte s’il n’hantait pas autant mon esprit par son absence.

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28.04.24 11:08

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Une parenthèse d'éternité



J'ai un sourire à sa phrase. Est-ce que cela m'aura appris à me méfier ? Oui et non. Disons qu'à présent, je ne me laisse plus approcher. Si je recherche la confiance des autres, je ne donne pas la mienne très facilement.

"Ce n'est pas tout à fait grâce à elle, mais oui, j'ai appris à ne plus croire aveuglément tout ce qu'on me dit."

Elle aussi portait les vampires sur un piédestal, ses accusations ne concernaient que les humains. Ayant géré mon propre asile, j'ai appris à me poser de meilleures questions que de me baser sur la répression : pourquoi les humains agissent-ils ainsi ? La réponse est plus qu'évidente... Parce qu'ils sont esclaves, et qu'il n'y a rien de pire pour un esclave qu'un autre esclave jaloux. Si je donnais plus de liberté aux humains, à peine plus, le pouvoir d'avoir leur propre milice, par exemple, ou avoir une potentialité décisionnaire, je pense que nous en sortirions tous grandits. Cependant, nous prenons un chemin qui n'est absolument pas enviable.

"Tu as peur de l'attachement affectif ?"

C'est une chose que je peux comprendre, cela signifie un abandon de soi qu'on est pas toujours prêt à faire. Pour ma part, si on m'avait dit que je me serais entiché d'une prostituée, j'aurais simplement ris de cette bonne plaisanterie... De qui que ce soit, d'ailleurs... Mais au delà de l'affection, nous avons besoin l'un de l'autre, un besoin qui dépasse l'argent et le pouvoir... Elle me dit qu'elle est heureuse, grâce à moi, cette fois, je me sens la force de déplacer des montagnes !

Cependant, elle n'aime pas mon compliment... et cela ne fait qu'accentuer mon sourire.

"Toi ? Naïve ? Seigneur, non ! Adorable signifie qui est digne d'être adoré. Je ne sais pas si je suis digne de t'adorer, mais je pense que tu n'as plus le choix."

A sa question, je dois admettre que je n'ai pas réellement de réponse. Erwin était un personnage atypique comme il en existe beaucoup, un humaniste enthousiaste qui ne rêvait que d'une chose : avoir un enfant, un bébé. C'était pour cela, et uniquement pour cela, qu'il avait acquis une enregistrée enceinte.

"J'avoue que je ne sais pas. S'il avait des vues sur moi, il s'y est très mal pris. Il m'avait simplement laissé entendre qu'il collectionnait les prêtres auparavant... Ce qui est étrange parce ma fonctione st en voie de disparition depuis bien longtemps, bien avant l'apocalypse..." Même moi, j'avais été obligé de changer de fonction fut une époque. "Mais Erwin comme pour l'autre femme... Je n'aurais pas pu accepter de n'être qu'un parmi tant d'autres. Je ne suis pas l'objet convoité d'une collection." Mes yeux s'arriment aux siens. "Et toi non plus."

Plus maintenant en tout cas, pas avec moi, jamais.

Je hoche la tête, je l'emènerais aux clapiers alors. De mémoire, cet endroit n'était pas un rendez-vous très romantique, mais j'éprouve une fierté toute égoïste à ce qu'au moins elle sache ce qu'il en était avant que je sois au pouvoir, et que malgré son aversion pour les faibles, mon combat est important. De toute façon, rien que pour la curiosité, cet endroit est intéressant à visiter.

Cette pensée s'accentue au moment où elle accepte de danser non pas pour moi, mais avec moi. Je nous imagine les deux enlacés, bougeant avec la musique. J'ai toujours adoré la musique, mais je n'ai jamais osé me mettre à danser. Il y a beaucoup de choses avec mon corps que je n'ai jamais osé faire. Elle sera la première à me voir à l'oeuvre. J'espère être à la hauteur au moins pour l'accompagner. En fait, plus que cela, je nous imagine ensemble, danser, avec la main lié...

Son histoire est incroyablement plus sordide que la mienne. Bien sûr qu'elle a subi un... ou des... viols. On ne peut pas se permettre d'arriver là où elle est sans être obligé de donner son corps. Le pire étant qu'elle m'en parle comme si on lui avait dérobé sa paire de chaussette préférée d'il y a dix ans. Je retiens ma colère face à cette injustice. Vu les menaces qu'elle profère à la prochaine personne qui va essayer de l'abuser, je le plains... Et si c'est un immortel, je m'en chargerai moi-même. Je ne suis ni un tueur, ni un combattant, mais si la folie m'a appris une chose, c'est bien qu'une très sérieuse motivation peut changer le cours d'une lutte. Cette colère ne s'évanouis que quand je sens ses mains dans mon dos. Comme elle doit détester cela en ce moment... Oui, je le sais très bien.

"Tu n'es pas faible, tu n'es pas une victime, tu ne veut pas de ma pitié, et tu n'as pas besoin d'être réconfortée. Je le sais, tout ça... Mais tu es à moi..." Pour toujours et à jamais. "Et moi, je veux que tu considères qu'un abus n'est pas 'rien'." J'hésite à lui dire que je veux qu'à partir de maintenant, quiconque revendique son corps doit le mériter, mais je me dis qu'elle veut sans doute entendre le fond de ma pensée, quelque chose de plus... égoïste. "Sache que si je prends la chose plus à cœur que toi, c'est parce que quiconque abuse de toi... abuse aussi de moi. Tu ne voudrais pas que quelqu'un abuse de moi, n'est-ce pas ?"

Son corps, son odeur, son sang, tout cela m'appartient. Je ne partage pas, ni maintenant, ni plus tard. J'ai terriblement envie qu'elle prenne conscience de tout cela, de sa valeur, que la prochaine fois qu'un contact se fait entre elle et un autre, immortel ou non, il saura ce qu'il est en train de faire, il percevra ma présence... Et pour ce qui est de Amicia, elle ne se laissera plus prendre si facilement dans les bras de qui que ce soit, même les miens. Elle sait se faire désirer, désormais, j'ai envie qu'elle veuille se faire désirer, qu'elle l'exige...

Après ma question, elle se lève et viens se lover dans mes bras. Je m'étonne de ce contact presque câlin avant de l'apprécier pleinement. Si un Haut-Conseiller arrivait là maintenant et nous voyait ainsi... Je dois dire que j'en aurais presque envie.

"Parce que j'ai envie de savoir, je ne veux plus fantasmer sur tes expériences passées, et si cela me fait souffrir en prime, considère cela comme un cadeau bonus." Est-ce que cela me rendra d'autant plus possessif ? Je doute que cela soit possible... Mais pourquoi pas. "Si tu ne te forces pas, alors la réponse ne me fait pas souffrir."

...Pas beaucoup, du moins. Elle ne se force pas avec les clients de longue date... Quelque part, je me demande ce que cela est de voir arriver un inconnu qui paye, et avec qui on sait qu'on va coucher, sans savoir ni son prénom, ni son vécu, ni même connaître son odeur. J'imagine que cela doit avoir un côté particulièrement excitant.

Cette fois, je suis franchement étonné quand elle m'avoue que je suis le seul avec qui elle ait pris un tel plaisir. Le contraire est plus qu'évident, mais... elle... par... moi ? Ma raison refuse de le croire. Je n'ai aucun savoir-faire dans ce domaine, je ne peux pas lui avoir donné du plaisir alors même que nous n'avons rien fait... enfin, elle en a fait pour moi, mais pas moi avec elle. Ma main se serre autour de sa cuisse.

"V...vraiment ?"

Elle s'approche, et ses mots s'adresse directement à mon corps qui se tend vers elle. Elle a pensé à moi ? Je profite qu'elle soit si proche pour lui murmurer dans l'oreille à mon tour.

"Que faisions-nous, dans tes fantasmes ?"

Je glisse une main contre sa cuisse chaude, appréciant le contact. Comment peut-on se substituer à ce genre de caresse ? Mes doigts se remplacent par les ongles, pour la marquer, juste assez pour tracer des sillons.

"Dans mes fantasmes à moi, tu étais assise sur mes genoux, face à moi, tes jambes autour de ma taille... Je te mordais dans le cou..." Oui, c'est classique, mais je n'ai jamais mordu personne dans le cou, son cou si délicat, que je retrace du bout du doigt. "Et tu griffais mon dos avec des ongles taillés en pointe, très effilés. C'est très étrange parce que ces sensations se manifestaient à moi, et je n'avais qu'un seul moyen de les calmer... Jamais je n'avais eu besoin de cela auparavant."

Avons-nous été en train de nous faire plaisir de manière synchronisé, pendant ces trois jours ? L'idée est très séduisante. Je me redresse, il y a tout de même quelque chose que j'aimerais lui dire...

"Cependant, je n'ai pas envie de précipiter les choses. Je suis navré pour cela, j'espère que tu me comprends." j'ai un regard gêné qui se transforme vite en un regard beaucoup plus déterminé. "Je veux te donner du plaisir, comme tu l'as fait pour moi, encore et encore... jusqu'à ce que tu n'en peuve plus, jusqu'à ce que tu cries grâce... je veux que tu me supplies de te prendre."

Nous étions déjà partit du principe que je peux être très patient pour obtenir ce que je souhaite.

"Alors pour y arriver, tu as intérêt à m'apprendre vite comment faire."

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28.04.24 14:50

Elianne Woodlow
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Je retiens un rire lorsqu’il me demande si j’ai peur de l’attachement. Comment cela pourrait en être autrement ? L’attachement peut être une grande force comme une énorme faiblesse et dans ce monde, il vaut mieux n’avoir aucune faille. J’ai pendant très longtemps vécu ainsi, en ne voulant m’attacher à personne, immortels ou les Sept, mais cela a changé avec l’apparition de Lucius. Même si je voulais revenir en arrière, je ne le pourrais pas. Il y a quelque chose qui s’est passé entre nous, une alchimie étrange s’est produite. Il s’est attaché à moi et je crois que moi à lui. Le lui avouer ? Certainement pas ! Ça rendrait tout bien plus réel que ça ne l’est déjà et je ne suis pas encore prête pour gérer ce que cela implique.

« Pas toi ? » Peut-être pas si l’on se souvient qu’il aspire à trouver quelqu’un pour partager tout de sa vie. Il s’y est sans doute préparé même sans jamais avoir trouvé cette personne. « J’ai appris à ne vivre que pour moi. A ne m’occuper que de moi… L’idée d’ajouter quelqu’un à l’équation est effrayante. » Il y a plus à protéger, plus de risques aussi de se mettre en danger pour cette personne mais il y a aussi plus à partager. « Mais je vais peut-être prendre ce risque… » En ta compagnie. Je ne sais pas encore comment je vais réussir à gérer ça mais s’il est à mes côtés, peut-être que ce ne sera pas si compliqué ?

Je l’observe d’un regard légèrement soupçonneux lorsqu’il définit sa pensée. Adorée ? Dois-je lui avouer que même si je sais lire et écrire, je n’ai rien d’une grande intellectuelle et que nos définitions ne sont sans doute pas tout à fait identiques ? Non. Je vais garder ça pour moi et décider de prendre ces explications comme une autre forme d’attachement de sa part.

« Tu es sans doute bien plus digne qu’aucun autre, Lucius. » Parce qu’il ne cherche pas à profiter de moi, qu’il n’est pas en ma compagnie pour des faveurs, pour son unique plaisir. Qu’il cherche à me voir vraiment, comme je tente de voir en lui. Vais-je l’<>adorer en retour ? Je me poserais la question quand j’aurais une réelle définition de ce mot…

Il continue à me répondre sans me cacher les choses, à parler de son passé, de ces gens qui l’ont entouré à un moment de son existence. Lucius me confirme ce qu’il laisse entrevoir depuis un moment déjà : il veut être l’unique pour la personne qu’il choisira, tout comme l’inverse doit être vrai aussi. Ma gorge se serre légèrement à ces mots. J’ai envie d’être son unique, de goûter à ce qu’il réserve à cet individu. Et en même temps, la crainte de ne pas être à la hauteur de ses attentes est bien présente. Arrête de douter. n’est-ce pas ce qu’il m’a demandé ? Je soupire intérieurement et je fini par lui répondre.

« Tu ne peux pas être réduit à être un parmi d’autres. Ta façon de pensée, d’agir, tes convictions… Tu es bien plus unique qu’ils ne l’ont cru. Chacun d’eux t’a réduit à une facette de toi : un immortel et un prêtre. Sans chercher à te voir. » Sans jamais voir ce qui brille dans ses yeux. Comment ont-ils pu passer à côté ? Étaient-ils aveugles ?

Tant pis pour eux. Tant mieux pour moi. Si en premier lieu, il ne s’agissait que de curiosité mal placée de ma part en l’approchant, aujourd’hui, c’est tout autre. Aujourd’hui, j’ai réellement envie d’en découvrir plus de lui. De lui avec moi. Et de moi avec lui. C’est assurément égoïste de ma part. Mais il l’a accepté non ?

Je ne cherche pas à me défaire de son étreinte. Bien que je n’en veuille pas, du moins, que je ne pense pas en avoir besoin, quelque part, sa présence me fait du bien. Peut-être parce que ce genre d’étreinte n’est pas courant, parce qu’il n’y avait qu’Elianne pour me réconforter et que j’ai appris à vivre sans, après sa disparition. Et je n’ai pas envie de reprendre goût à ce genre de chose, parce que ça voudrait dire que je suis de nouveau faible. Je l’écoute énoncer des faits que même lui semble reconnaître mais qui ne l’ont pas empêché de me prendre dans ses bras parce qu’il jugeait cela nécessaire.

Ce n’est pas rien, sinon je ne me vengerais pas. Mais nous n’avons pas le même degré d’importance pour les choses. Je mets, par exemple, plus d’importance à ma place à l’Oasis, au sein des Sept, que pour mon corps qui n’est qu’un outil. Arriverait-il à me faire changer mon point de vue ? Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée pour une prostituée d’avoir des états d’âme sur son corps… Mais… Et si sa lettre fonctionne ? Est-ce que ça ne changera pas les choses ? Ai-je envie d’y croire ? Je ne sais pas.

« Est-ce que tu te rends compte de ce que tu me demandes ? De ce que ce genre de considération implique pour quelqu’un comme moi ? » Outre le fait d’être une prostituée, je suis aussi une mortelle. Deux conditions qui ne se marient pas très bien avec sa conception du consentement. « Tu me demandes bien plus que tu ne le dis. Penser comme tu me le demandes, c'est avoir entièrement confiance en toi, parce que tu es là. Goûter à ce qui nous est impensable d’espérer. » Et s’il arrive un jour où il disparaît, ou s’il change d’avis… « Je signe ma perte le jour où tu n’es plus là. » Parce qu’il sera difficile de revenir en arrière, parce que le “non” d’une pute mortelle n’est pas acceptable dans notre monde.

Nous avons tous dû apprendre à tout accepter pour survivre, que ça lui plaise ou non, c’est notre réalité. La réalité que j’ai décidé d’accepter pour survivre. Je fronce les sourcils et lâche, presque mordante, à sa question.

« Tu connais déjà la réponse à cette question. »

Si sa lettre ne fonctionne pas, je ne donne pas cher de son esprit. Il ne supportera sans doute pas de me garder auprès de lui en sachant qu’il me partage, quant bien même ce n’est pas un abus à mes yeux.

Une fois installée sur lui, j’écoute sa réponse, soupirant néanmoins quand il émet l’idée que je devrais apprécier le voir souffrir, en cadeau…

« Je décide quand je veux te voir souffrir. Et sache que je ne fais pas souffrir sans raison. » Par vengeance, par plaisir oui. Mais pas juste comme ça. Ce serait d’un vulgaire… Je l’observe du coin de l'œil, comme pour voir s’il est sincère. Apparemment.

Je sens sa surprise à mes mots, je la vois même se dessiner sur son visage. Je comprends qu’il puisse être un peu perturbé. Il est vrai que j’ai pris grandement plaisir entre les mains de certains clients, ce serait mentir que de ne pas l’avouer. Mais… Ce n’était pas pareil qu’avec lui. Il manquait ce côté intime, cette confiance naissante, cet abandon étrange entre nous. Et le fait de simplement aimer le voir prendre plaisir, lui en procurer sans chercher le mien absolument. Je souffle un « Vraiment. » sincère à son oreille. Dois-je lui rappeler la violence dans ses actes les plus doux ? Dans cette douleur calme qu’il m’a procuré ? Je souris en le sentant totalement réagir à mes paroles. J’aime cet effet que je produis sur lui, plus que sur aucun autre.

« Je t’imaginais me prendre. Longuement. Profondément. » Je murmure en lui léchant l’oreille. Comment ? Dans quelle position ? Sur quel support ? Il souhaite plus de précision ? Je souris à cette idée. Bien sûr qu’il va en vouloir plus mais… Il n’aura rien de plus. S’il veut le découvrir, alors ce sera lorsque le moment sera venu.

Maintenant ? Ses ongles qui me griffent la cuisse pourraient être un bon début. Nous pourrions nous débarrasser de nos vêtements et … Alors que j’écoute son fantasme, je viens m’asseoir dans la même position qu’il me le souffle, face à lui, l’obligeant à venir sur le bord du fauteuil pour que je puisse passer mes jambes autour de lui. Ma jupe remonte totalement, laissant uniquement voir la dentelle rouge de son vêtement.

« Qu’un seul moyen de les calmer ? Comment t’y es-tu pris ? » Je souffle en me collant totalement à lui.

Je dois avouer que j’aime l’idée qu’il ait fantasmé sur nous. Pour quelqu’un qui n’a jamais connu les plaisirs de la chair, qui ne s’y est jamais laissé tenter, ça n’est pas anodin. Je resserre mes bras et mes cuisses lorsqu’il se redresse, presque sérieux. J’hoche naturellement la tête à son aveu. Je l’avais deviné. Bien évidemment. Pourquoi pense-t-il qu’il ne s’est rien passé de plus cette nuit-là ? Pense-t-il que l’envie de m’empaler sur lui ne m’est pas venue alors qu’il réagissait déjà si bien sous mes doigts ? Ses projets me donnent des frissons que je ne cherche même pas à masquer. Crier grâce ? Je souris à cette idée. Il ne me semble pas avoir été jusque là avec quiconque. Il pense donc pouvoir atteindre ce niveau ? Son regard me souffle que oui. J’aime cette assurance. Le supplier de me prendre ? Je penche la tête sur le côté, comme pour dire que je réfléchi à cette éventualité. Elle peut être envisageable, c’est ce que mon sourire lui répond. J’aime le sexe et j’ai très envie de le découvrir en sa compagnie.

Je ris alors à son injonction. Lui apprendre ? Vite ? Je ris mais je ne me moque pas. Je suis amusée qu'il veuille tant de facilité. Je glisse mes doigts dans ses cheveux, les tire en arrière pour qu’il me dévoile sa gorge, que je viens mordre, laissant la trace de mes dents sans aller jusqu'au sang.

« Allons Lucius. » Je lèche les marques puis souffle dessus. « J’accepte de te supplier, le moment venu. » C’est une promesse. Je redresse sa tête pour accrocher ses yeux. « Mais je ne t’apprendrais rien. » Pourquoi alors que j’ai l’expérience pour ? Parce que ce ne serait pas authentique. Ce ne serait pas ses désirs. « Tu laisseras parler tes envies, tu me donneras tous tes fantasmes… Nous les expérimenterons ensemble et crois-moi, je n’aurais rien à t’apprendre. »  


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28.04.24 16:16

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Une parenthèse d'éternité



Je secoue lentement la tête. Non, je n'ai pas peur de l'attachement en lui-même. Si tout le monde s'ouvrait plus à un amour sincère qu'à essayer de s'entre-déchirer, je pense que le monde irait bien mieux. Après tout, nous savons nous occuper des enragés, nous savons dompter la nature, nous savons même vivre sans polluer. Rien ne s'oppose à notre bien-être à part notre propre volonté.

"J'ai peur de la trahison, de l'abandon, de la tromperie... Mais plus encore, j'ai peur de l'indifférence."

Oui, je ne peux qu'approuver. Elle n'est pas la première a vouloir être totalement indépendante, mais elle s'affranchit de la notion de bonheur. Il ne s'agit pas de survie.

"Cela te va bien... de prendre des risques."

Et sincèrement, cela me va très bien d'y répondre. J'adore ce genre de défi, être là, même quand il n'y a plus d'espoir que j'y sois.

"Et puis j'adore m'attacher à toi."

Je colle nos paumes, l'une contre l'autre, pour faire coïncider nos blessures. Je me demande lequel de nous deux est le plus fou, et je me demande si cela a une réelle importance étant donné que nous allons de toute façon nous entraîner sans doute l'un autre jusqu'à atteindre nos limites... et les repousser, encore et encore. Je veux être celui à qui elle demande ce qu'elle n'a jamais osé demandé à personne, et je veux être celui qui y répond avec plaisir.

Moi ? Digne d'elle ? C'est une chose que je doute. Je n'ai pas sa force, je n'ai pas non plus sa capacité d'abnegation. J'ai un vécu qui m'a rendu fragile, maléable, friable et adaptable. Ce n'est pas son cas. Elle peut, sans aucun problème, faire croire qu'elle éprouve de l'attirance pour quelqu'un, elle peut même en éprouver réellement. Pour ma part, j'en suis absolument incapable. Mentir ne fait pas partie de ma nature, et je ne tiens pas à ce que cela change. C'est pour cela que je suis totalement admiratif aurprès d'elle. Elle n'a jamais connu qu'un seul monde, et elle s'en contente. Elle ne cherche pas à le changer à tout prix.

Par la suite, je sens que nous sommes en train de glisser vers une conversation beaucoup plus sérieuse. Ce qui est amusant est qu'elle a la même consternation que moi, à son sujet.

"Peut-être que je suis le seul à te voir, comme tu es la seule à me voir. Je pourrais regretter cet état de fait passé, mais tous les ressentis que j'en ai ne sont rien en comparaison de ce que je ressens actuellement, quand je suis avec toi. Nous sommes uniques, tous les deux..." Oserais-je dire "seuls" ? Non. "... Et nous sommes étonnés de voir que les autres n'en ont jamais eu conscience."

Encore une chose qui nous rassemble, d'ailleurs. C'est la première fois que je ressens cela, en plus de 600 ans. Même ma soeur jumelle ne m'a pas donné un tel sentiment d'appartenance. Bien sûr, cela remonte à une époque très lointaine, et je ne me souviens pas de tout, mais elle était une femme qui voulait une famille, quand je voulais déjà changer le monde qui m'entoure et m'affranchir de mes propres aspirations.

Amicia exprime ses doutes sur ce que je viens de dire. Personne ne devrait avoir à douter sur l'appartenance de son propre corps. Avant qu'elle soit à moi, je veux qu'elle soit à elle-même, qu'elle s'approprie son propre corps à nouveau, qu'elle éprouve l'envie avant qu'elle ne soit obligée de faire quoi que ce soit. Si elle ne veut pas s'offrir cela pour elle-même, je le ferai.

"Tu le sais, n'est-ce pas ? Je serai toujours là." Mes yeux regardent droit dans les siens. Je sais qu'elle doute, de beaucoup de choses, mais il est une chose sur laquelle je veux qu'elle puisse entièrement se reposer : c'est moi. "Le jour où... ça..." Je montre notre situation d'un geste "... ne sera plus possible, je préfère encore arrêter tout et t'entraîner avec moi et te transformer moi-même. Tu n'es pas mon amusement préféré dans un quotidien trop morne, Amicia. Tu es la raison pour laquelle j'ai ressenti le besoin de m'accrocher à mon existence. Tu es trop bien pour moi, et je passerai ma mort à faire en sorte que tu ne t'en rendes jamais compte."

Je penche la tête, un peu intrigué par cette réponse facile.

"Sincèrement, Colère, tu pourrais être à d'autres, de corps et de sang ? Sans aucun regret ?"

Même si rien ne me permet de le savoir, je doute qu'elle pourrait rentrer ce soir et s'offrir à quelqu'un sans ressentir... au moins quelque chose... Mais peut-être que je suis en train de me fourvoyer. Dans ce cas, je dois admettre qu'elle a parfaitement joué son rôle, et je ne peux que m'incliner devant une telle prestation. Cependant, je doute avoir tort sur cette idée. Je l'ai senti dans son sang, et le mien a contaminé son corps. Elle ne pourra plus se contenter de ne pas être adoré et désiré.

Sa réponse sur la souffrance me fait avoir un air amusé. Alors comme ça elle se permets d'être la seule décisionnaire de ce que je peux ressentir ? Je comprends ce jeu, et je secoue la tête.

"D'accord, mais je préfère la vérité que le fantasme. Accorde-moi au moins cela."

La conversation glisse sur un ton beaucoup plus agréable et lascif. Elle m'avoue avoir pensé à moi. Comme j'aurais aimé la voir à ce moment-là, la regarder se caresser, venir sur sa zone sensible, sentir son cœur s'accélérer, son souffle m'appeler. Longuement... Profondément...

"J'aurais tellement peur de..." avant même que je n'ai fini ma phrase, je me rends compte d'à quel point cela va être absurde. "...te faire mal." un petit rire m'échappe "Ou au contraire, ne pas te faire mal, ou pas comme tu aimes." J'ai très à cœur de faire au mieux... Ou très à corps, c'est selon.

Elle se place de manière que nous soyons face à face. Mes mains se portent sur le haut de ses cuisses. Je n'ose pas aller plus loin, j'en ai envie, mais j'ai aussi cette envie étrange de manquer à ses parties intimes.

"Comment je m'y suis pris ? Mais comme toi, très chère." Je referme la main comme si je tenais quelque chose de cilindrique et fais de légers mouvements de va et viens "Mais ce n'est pas pareil. Ta main est plus abile." Bien sûr qu'elle le sait. Je profite qu'elle soit contre moi pour lui avouer du bout des lèvres "C'est pour cela que j'attendais d'être au bord de la rupture pour m'isoler, pour goûter à nouveau à l'impatience et à la souffrance..." Dire que, parfois, j'avais besoin de plusieurs fois avant de retrouver mes esprits. J'imagine que c'est le lot de tout le monde de normalement constituer. Comment font les jeunes gens fraichement mariés pour sortir un jour de leur chambre ?

Je souris au moment où elle me dit qu'elle ne m'apprendra rien du tout. Je pourrais laisser planer le doute que j'apprendrai donc avec quelqu'un d'autre, mais cela ne marchera absolument pas. Elle me connaît déjà beaucoup trop bien. De plus, j'ai quelques idées que j'ai toujours eu envie de mettre en oeuvre. Mes mains viennent plus loin, presque sur ses fesses, avant de revenir bien sagement se reposer sur le haut de ses cuisses.

"Tu penses réellement pouvoir supporter mes fantasmes ?"

Après tout, nous n'en avons jamais réellement parlé, mais ils sont nombreux, et ils n'ont jamais été plus à la surface de ma conscience qu'en cet instant. Une idée étrange me dit que peut-être est-ce moi qui lui apprendrai des choses, finalement.

"Dis-moi, Colère..." Je l'appuis, contre moi, un peu plus fort, et gémis quand la jonction de nos intimités entrent en contact malgré les vêtements. "Combien de temps penses-tu pouvoir tenir ?"

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28.04.24 18:24

Elianne Woodlow
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Je remplis toutes ces peurs.

Notre lien, qu’importe le nom qu’on peut lui donner, est déjà si bien ancré en lui que… Et si je ne revenais jamais auprès de lui ? Si j’arrêtais de vouloir le comprendre ? De m’intéresser à lui ? J’ai la sensation que je pourrais le faire souffrir bien plus que n’importe qui. Est-ce que j’apprécie ce pouvoir ? Putain oui. Autant que ça me fait peur. Autant que ça m’excite. Autant que je comprends qu’il ne pourra se défaire de moi. Pas besoin de crucifier nos chairs ensemble pour le voir. Ai-je envie de me défaire de lui ? Bordel non. Est-ce son sang en moi qui parle ? Je veux découvrir jusqu’où tout ça peut nous mener maintenant. Jusqu’où il est prêt à aller pour ne pas subir toutes ces peurs. Jusqu’où je suis prête à aller pour le découvrir. Lui accorder toute la confiance qu’il souhaite ? Quitte à en être détruite ensuite ? A voir nos mondes se heurter, violemment ? Je me mords la lèvre inférieure. ”Cela te va bien… de prendre des risques. Merde. Sors de ma tête ! Comment de simples mots parviennent-ils à avoir tant d’effet ? Parce que je sais combien il les pense, combien il ne porte pas de masque en ma présence.

J’enserre ses doigts aux miens quand il colle nos paumes. Est-ce une promesse de destruction mutuelle ? Un avenir qui devrait être effrayant et pourtant, l’envie de m’y perdre se fait de plus en plus sentir. Oublier mes craintes et le lui confier, comme il le fait actuellement avec les siennes ? Etre à lui… Sans retenue. Et le risque de perdre l’Oasis ? La réponse qui me vient à l’esprit me fait peur car nous savons tous que nous avons une date de péremption. Alors qu’auprès de lui, il me faudra plus d’une vie pour tout expérimenter. J’embrasse le dos de sa main, la mordille sans rien ajouter à tout ce qu’il vient de me dire. Cela restera tu. A moins qu’il ne sente, de part notre proximité et mon sang en lui, que quelque chose lui à céder ? Que si sa lettre porte ses fruits, peut-être apprendrais-je à vivre autrement… À vouloir davantage.

La conversation se poursuit et l’évidence, si elle devait encore être nommée, se fait de nouveau. Si nous nous attirons l’un l’autre, c’est parce que jamais personne n’a pris le temps de s’intéresser réellement à nous. Et si cela pouvait nous convenir, si nous avons appris à vivre dans ces circonstances, aujourd’hui, c’est en train de changer. A cause de l’autre. A cause de ce qui peut être envisageable.

« Tant mieux pour nous. » Qu’ils aillent tous se faire foutre, ces inconnus qui ne savent pas regarder. Je le garde ainsi pour moi.

Il répond à mes doutes, à mes craintes de la façon la plus naturelle qui soit, la seule que je puisse entendre. Il est là. Et même si je veux remettre sa parole en doute, je n’y parviens pas. Rien n’est éternel. C’est ce que je lui ai dit, peu de temps après notre rencontre mais… Et s’il pouvait me prouver le contraire ? Me transformer ? Ma gorge se serre à ses mots. Tout comme à la suite de sa tirade. Lit-il dans mes pensées ? Non, les vampires n’ont pas ce genre de pouvoir. Lit-il en moi ? C’est une possibilité qui devient envisageable. Je pose alors mon doigt sur ses lèvres pour le faire taire. Il ne doit pas en dire plus. Il ne faut pas qu’il en dise plus.

« Tu me donnes bien trop de pouvoir sur toi. » Il ne devrait pas. Je ne suis pas trop bien pour lui, mon âme est bien plus sombre et chaotique que la sienne, ne le voit-il pas ? Ou y répond-il ? « Mais les mots sont dits… Tu me transformeras. » Je ne le lâche pas des yeux à ses mots. Il connaît mon plus grand désir. Il vient simplement d’y prendre part. Qu’importe le jour ou bien le moment où cela se fera, ce sera lui. Ça ne peut qu’être lui. Il le sait non ? « Et tu m’enchaîneras à toi. »

Je plante mes ongles dans le dos de sa main meurtrie quand il pose sa question. Alors c’est ce qu’il pense qui pourrait arriver ? Que pour m’en prendre à lui, je passerais entre les bras, sous les crocs d’un autre ? Pour qu’il se sente salit ? Trahit ? Il pense que je pourrais agir ainsi ? Si ce n’était que mon corps oui, mais pas le sien. Pas s’il se trouve si impacté. Et pas avec le menace qu’il aille avec un.e autre. Mais peut-être devrais-je prendre le fait qu’il me pense capable de tout, comme un compliment ?

« Ne sois pas stupide. » Un éclair de rage passe dans mes yeux avant de disparaître. « Envoie ta lettre. Fais de moi ton exclusive. Et arrête d’imaginer que je romprais ma parole. »

Il accepte que je le fasse souffrir. C’était déjà un fait établi mais ce qui change c’est que la souffrance est ici plus psychologique. J’hoche néanmoins la tête pour lui donner mon accord. La vérité. Toujours entre nous. C’était notre jeu de base, l’a-t-il oublié ?

La suite continue de me faire sourire. Peur de me faire mal ? Pas assez ? Je ris parce que je le trouve touchant. Sa façon de penser à moi, de ne pas m’oublier dans son plaisir.

« Je pensais que tu l’avais compris : j’aime avoir mal… Et tu apprendras à me faire mal. A ta façon. Je n’ai aucun doute sur ce plaisir futur. » Pas avec ce qu’il m’a déjà montré.

J’observe sa main prendre le mouvement et je soupire intérieurement en me disant que j’aurais cruellement aimé le voir faire. Le voir lâcher prise. Il attendait ? A s’en faire souffrir ? Je suis moins patiente que lui de ce côté, je dois bien l’avouer.

« J’espère que je serai là, la prochaine fois. » Je souffle.

Voyeuse ? Bien sûr. Encore plus si cela le concerne maintenant. Ses mains sont une torture tant elles ne font rien d’autre que me toucher, sagement. Je sais ce que j’ai dit tout à l’heure mais… Je me fais prendre à mon propre jeu. Supporter ses fantasmes ? Cette question me vrille l’estomac. Que se cache-t-il dans son esprit pour qu’il me demande cela ? Je me mords la lèvre inférieure, en sachant quoi imaginer.

« J’en ai bien l’intention oui. Livre-moi ce que tu caches depuis si longtemps. » C’est plus une supplique qu’une simple demande.

Si j’aime autant les clients immortels c’est pour ce qu’ils sont capables de faire, pour leur vécu. Et je suis sûre que Lucius, qui se cache depuis trop longtemps à tous, a des choses à me livrer. Je lui fais confiance. Mon souffle se coupe quand je le sens si proche, seulement séparé par deux vulgaires et infimes morceaux de tissus et quand son gémissement me parvient je me dis qu’il pourrait sûrement me supplier de venir m’empaler sur lui. Je souris à sa question piège. J’aimerais lui répondre que je suis très patiente mais… Ne sent-il pas mon corps brûler de désir ? Bien sûr que si. Bordel. Mais… Est-ce un défi ? Sûrement. J’aime ça… Mais… Je ris. D’un rire entrecoupé de plaisir naissant alors que je bouge mon bassin contre le sien.

« Pas aussi longtemps que toi. » Je m’avoue déjà vaincue parce que je suis lucide. Il n'a jamais connu le plaisir de la chair en 600 ans alors que c’est mon quotidien depuis 18 ans… Je suis foutrement désavantagée ! « Si ça ne tenait qu’à moi, tu serais déjà nu et profondément en moi. » Je souffle à son oreille avant de soupirer. « Mais pas ce soir. » Et pas ici. « Et je veux que ce soit là-bas.» Dans cet antre qui n’est qu’à nous. Là où les choses sont révélées et enfouies.



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28.04.24 19:50

Lucius Malkavian
Hope in a Bleak World | Lucius - Page 2 1b13b969adb0c0a3415ef5bcf3449082ea707fb2
Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 290
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
Hope in a Bleak World | Lucius - Page 2 3abb9ffe5b6ca9a5bdc0a701d720f48a4093f4d1
Lucius Malkavian
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2186-lucius-malkavian-la-folie-est-un-don-de-dieu https://lrth.forumactif.com/t2188-lucius-malkavian-les-vivants-savent-qu-ils-sont-fous#51023
Une parenthèse d'éternité



À défaut d'être littéral, je lui ouvre mon cœur, sans chercher à l'amadouer, à la séduire, ou même à la manipuler. Non, je dis ce que je pense, avec le tranchant d'une lame, et strictement rien pour l'émousser. Elle se rapproche physiquement de moi, petit à petit, nos paumes collées comme deux amants nus l'un contre l'autre, profitant simplement du contact.

"Oui, tu as raison. Tant mieux pour nous." Je lui jette un regard complice avec un petit sourire amusé. Elle pense actuellement sans doute à la même chose que moi. Beaucoup sont passés à côté de quelque chose en ne voyant qu'une prostituée en elle... Et ils sont passés à côté de moi, sans même me soupçonner. C'est amusant que la chose que je cherchais à taire le plus au monde, ce soit précisément ce qui l'ait séduite. "Maintenant, c'est trop tard pour eux tous."

Son doigt sur mes lèvres me fait douter de sa réponse un instant. Cela ne lui convient pas que je sois à sa merci ? A présent, plus personne ne peut plus rien y faire. Je prends son doigt entre mes dents, et serre un peu, comme en réponse à ce qu'elle a fait auparavant. Après l'avoir mordillé, je consens à le lâcher.

"Peu importe, tu ne mérites pas moins." Elle n'aura jamais assez de pouvoir sur moi, pas après m'avoir sauvé l'existence. "Mon désir de te garder à mes côtés surpasse de loin mon dégoût pour la transformation. Si d'autres ont fait des essais sur des innocents, quand le moment sera venu, je ferai tous mes tests sur toi, je t'apprendrai à être exsangue, à revenir de loin, et à maîtriser ta soif de sang." Mon regard se perd, quelque part entre une fenêtre condamnée et la bibliothèque. "Je t'enchaînerai à moi... à mon lit... au bureau... à des endroits que tu détesteras autant que tu adoreras."

Bon, d'accord, je n'ai pas à rougir de mon manque d'expérience. Je ferai cela à ma manière, à notre manière. Elle n'est plus vierge depuis un moment et je ne pense pas que ma... vigueur... soit un problème pour elle. Cette fois, je crains surtout d'être un tantinet trop rapide, lors de notre première fois. A sa remarque, je baisse la tête pour la regarder par en dessous.

"La prochaine fois... tu veux que je t'attende ?"

Je plonge mon nez dans son cou, comme un drogué en manque. Ce que j'aime son odeur.

"C'est d'accord, mais si tu m'attends en retour, pour que je puisse te regarder." Et qu'elle puisse me regarder, dans les yeux, à son tour, jusqu'à voir l'orgasme naître dans son regard comme dans sa gorge. "J'en aurais très envie."

Nous parlons vaguement de notre première fois et elle me demande de lui livrer mes pires fantasmes. Là, tout de suite ?

"Hé bien disons que j'ai toujours su que je n'aurais pas une sexualité normalement admise par le commun des mortels." ...Ni des immortels, d'ailleurs... "Et le pire étant que mon passage à l'asile n'a rien arrangé. Pire encore, cela a sans doute détruit toute possibilité de revenir à la normal."

Elle doit l'avoir compris, j'ai un sérieux problème avec le viol... Mais a-t-elle comprit comment cela m'affecte ? L'a-t-elle perçu dans ma manière de lui attacher les mains ? Peut-être pas.

"Je te livrerai mes fantasmes... Si tu me livres les tiens."

Après tout, ils doivent sans aucun doute être plus consensuels que les miens qui sont plus... sensuels.

Ses hanches sont si proches de moi et je la sens danser contre moi, sur moi. Mes doigts s'enfoncent à nouveau dans sa chair sous le plaisir qu'elle déclenche avec des petites décharges presque douloureuses. Je l'accompagne dans son mouvement lascif qui m'excite autant qu'il me rassasie. Soudainement, je remonte mes mains dans son dos pour la plaquer contre moi, lui interdisant tout mouvement.

"Si ça ne tenait qu'à moi... tu n'aurais absolument pas le choix que de rester ici."

Mais... pas ce soir. Elle a raison, évidemment ! Elle murmure et je sais que je devrais en être confus, mais je sais très exactement qu'elle parle de mon ancien foyer, près de la forêt. Je me donne comme mission de le réinvestir, de le nettoyer, et d'y mettre de la nourriture fraîche.

"Tes désirs sont des ordres, Ma Dame. Serait-ce un rendez-vous ? Quel genre de repas puis-je vous préparer ?"

Et surtout... quand ? Parce que si je suis patient, je sais qu'elle est en train de limer cet état de fait, lentement, mais surement. Bientôt, c'est moi qui vais la supplier.

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