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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



16.04.24 20:15

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 279
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



Son corps se raccroche au mien dans toute sa musicalité alors que je prononce son nom, encore, et encore, et encore. Quelque chose s'énerve en elle, de cette colère indomptable, comme on la devine parfois en regardant la mer et les nuages, s'agiter à l'horizon. Jamais elle n'avait été aussi loin, cette colère, et pourtant jamais, elle n'avait été aussi forte. C'est étrange. Mais plus rien ne m'étonne venant d'elle.

Tandis que nous marchons, je la regarde du coin de l'œil se projeter dans une existence d'immortelle. Elle a le temps, et je prie pour qu'elle prenne ce temps pour de la réflexion. Une fois la transformation faite, il est trop tard.

"J'ai perdu celui qui m'a engendré un peu plus de cent ans après ma propre mort. Nous ne nous sommes croisés que quand il m'a aspiré le sang jusqu'à la dernière goutte. C'est quelque chose de normal de ne pas vouloir être seul. C'est horrible quand c'est une obligation avec quelqu'un qu'on déteste viscéralement." Sur le ton du dialogue, j'ajoute. "J'ai aussi été une terrible déception pour mon frère de sang, d'ailleurs... Le type qui m'a créé en a créé des autres, et je n'étais clairement pas dans ses faveurs."

Voilà avec qui j'ai été obligé de me lié, voilà sans doute pourquoi je suis aussi instable aujourd'hui, et voilà pourquoi je ne veux pas engendrer à mon tour. Si je dois être lié à quelqu'un pour la nuit des temps, je veux que ce soit quelqu'un en qui j'ai confiance, qui veut passer du temps avec moi. Oui, de la possessivité, toujours.

"Donc rassurant, oui, quand c'est la bonne personne, et que vous avez la certitude qu'elle ne vous abandonnera pas."

Cette fois, mon regard fuis le sien, pour afficher un sourire idiot en secret. C'est rien, un baiser sur la bouche. D'aucuns diraient certainement qu'Elianne a fait bien mieux, ou bien pire, à n'importe qui le lui demanderait, c'est certain, et j'en ai pleinement conscience... Mais je suis le seul qu'elle ait embrassé, et plus encore, embrassé par envie. Le baiser sur la bouche représente pour moi ce qu'il a toujours été : un baiser de paix, celui qui scelle le rituel du même nom. Il signifie que deux personnes sont égales en tout, et qu'il n'y a plus aucun ressentiment entre eux. C'était une tradition ancestrale, qui ne se faisait qu'entre hommes, ou entre femmes, avant qu'il ne devienne l'apanage des amoureux.

Elle et moi sommes égaux, et nous marchons sans ressenti l'un pour l'autre.

"Non, vous n'auriez pas dû." Ce n'est pas un mensonge. Elle n'aurait pas dû. "Mais cela m'a ramené à vous, alors vous avez bien fait."

Tandis que je sens mon cœur plus léger en cet instant, je sens celui d'Elianne s'alourdir. Nous sommes encore assez loin du sanctuaire. Je regarde le ciel et je me demande si nous y arriverons à temps. Oui, mais de justesse. Je pense que nous allons passer par le foyer, ce sera plus simple. Je serre mon bras pour que la couverture et la cape me recouvrent un peu mieux. Mon esprit se reforme, et avec lui vient la honte, le dégoût de moi-même. C'est lent, mais c'est irrépressible. J'aurais envie de disparaître en cet instant, ne plus exister, ne plus supporter le poids que je sens s'installer.

"Dites-moi quelque chose que vous n'avez jamais dite, à personne."

C'est stupide, mais j'ai envie qu'elle me parle encore, peu importe ce qu'elle me dira, ce sera toujours mieux que le silence de mort qui commence à prendre toute la place.

Nous arrivons au foyer, et comme prévu, il n'y a pas âme qui vive. C'était mon petit chez-moi, avant que je ne devienne Conseiller. C'était un endroit modeste, néanmoins chaleureux, quoiqu'un peu austère. J'y reviens, parfois, souvent, quand j'ai envie d'être aussi seul que je le ressens. Une fois la porte fermée derrière nous, je consens enfin à lâcher le bras de ma compagne et sauveuse.

"Je reviens tout de suite, je vais me trouver des vêtements propres et me laver un peu. Je vous en prie, faites comme chez vous."

Je rends à Elianne sa cape avec un signe de tête de remerciement avant de me diriger dans mon ancienne chambre. J'y trouve rapidement ce que je recherche : un pantalon noir et une chemise blanche. Je passe une serviette sous l'eau pour me nettoyer brièvement avant de retrouver à nouveau Elianne. Je ne réalise pas que c'est la première fois, depuis que je suis dans cette ville, que quelqu'un me verra en habits non-religieux. J'ai toujours considéré la soutane comme une armure derrière laquelle je me sentais protégé et qui me conférait une autorité naturelle.

... Je n'avais jamais réalisé à quel point cette armure pouvait être lourde, sur mes épaules.

"Vous avez faim, je vais vous faire à manger."

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16.04.24 22:55

Elianne Woodlow
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֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
֎ Officium : Danseuse à l'Oasis Pleasure - Colère
֎ Locus : New Abbostford
֎ Tutor : Oasis Pleasure - Exclusive de "M"
֎ Matricule : NA6537201
֎ Nuntium : 137
֎ Adventus : 06/01/2024
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֎ Crédits : avatar : @caelestisart
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Elianne Woodlow
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J’écoute avec attention ce qu’il me livre de son passé. Ça me permet de focaliser mon esprit sur autre chose que ce qui se passe en moi en cet instant. Je ne suis pas du genre à prendre la fuite mais cette fois, ça me convient, pour me permettre de me poser les bonnes questions, plus tard, une fois seule. Je comprends à demi-mot, à son histoire, que s’il n’a pas voulu devenir vampire, il n’a pas non plus choisi celui qui l’a transformé. J’imagine qu’avoir le choix est un luxe que peu d’immortels ont connu. Et aujourd’hui, l’acte est si réglementé qu’il est très rare de voir des transformations.

« Pourquoi vous avoir choisi s’il ne vous connaissait pas ? » Ce lien n’est-il pas dans les deux sens ? Pourquoi se lier à un inconnu ? Simplement pour agrandir sa lignée ? Je dois avouer que peu de vampires parlent de ce genre d’histoire. « En quoi l’avez-vous déçu ? » Il ne s’est pas montré aussi arrogant que d’autres immortels ? Est-ce que cela a posé problème qu’il veuille toujours aider les humains malgré sa nouvelle condition ? « Qu’avez-vous ressenti à sa mort ? Un vide s’est-il créé ou vous êtes-vous senti libéré ? »

Est-ce pire que la mort d’un jumeau ? Cette part de soi que l’on connaît bien avant notre naissance et qui nous est enlevée à jamais ? Comment pourrait-il avoir la comparaison ? A-t-il seulement eu des frères ou sœurs étant humains ? Je ne lui ai jamais demandé. Je garde néanmoins cette question dans un coin de mon esprit.

« Un abandon n’est définitif qu’avec la mort. »


C’est pour cette raison qu’il est inutile de se lier en étant humain, la mort est toujours si proche. Certains diraient que ce n’est pas vivre que d’avoir ce genre de pensées et peut-être ont-ils raison mais c’est la façon dont j’ai décidé de mener ma vie. Aussi courte puisse-t-elle être.

Je l’observe du coin de l'œil lorsqu’il me confirme que mon geste était déplacé à ses yeux. J’imagine qu’être embrassé par une prostituée doit lui être particulièrement désagréable, lui qui n’a jamais connu le plaisir de la chair. Je garde le silence en me disant que quoi qu’il puisse penser, je le referais sans aucun doute. Par envie, parce que je le pouvais, parce que ça me semblait logique sur l’instant. Et qu’il est revenu.

Jamais dit à personne ? Pourquoi cette question maintenant ? Je comprends sans trop savoir comment, que ce silence entre nous le met mal à l’aise. Sauf qu’aucun son ne franchit mes lèvres pour autant. Il n’y a rien que j’ai envie de lui dire en cet instant. Rien qui ne saurait être révélé en pleine rue, qu’importe qu’il n’y ait personne dans les environs.

Je ne connais pas l’endroit où nous nous arrêtons mais il semble être comme chez lui. L’endroit est désert et c’est aussi bien. Puis-je le laisser seul et m’en aller ? C’est sans doute ce que je devrais faire et pourtant, je ne parviens pas à tourner les talons. Et lorsqu’il s’éloigne de moi, l’impression est étrange, elle s’étire avant de disparaître. Je fais le tour du propriétaire, délaissant ma cape sur un fauteuil. Je réfléchi à sa question, à ce que je pourrais lui dire alors qu’il revient. Il a simplement une chemise, ce qui le rend moins strict, plus accessible.

« Vous cuisinez alors que vous ne mangez pas ? » Je viens le rejoindre pour l'observer. S’il y a bien une chose que je ne sais pas faire, c’est ça. Et à l’extérieur, tout se cuit au-dessus d’un feu ou mangé cru. Je m'assois sur un morceau de table. « Je ne mange pas grand-chose vous savez. » Plus par habitude qu’autre chose dans le fond.

Alors qu’il s’affaire à je ne sais quoi, je réponds à la question qu’il m’a posé sur le chemin. C’est quelque chose qui n’aura pas grande importance pour lui mais qui en a pour moi.

« Vous m’avez demandé de vous parler… Vous connaissez déjà ma phobie de l’eau… » Je marque une courte pause avant d’ajouter. « J’aimerais, un jour, pouvoir prendre un bain. » Je ris légèrement. « C’est stupide, j'en conviens, mais j’entends les autres dire combien c’est agréable lorsque l’eau est bouillante et savonneuse. » Je marque une nouvelle pause et ajoute, bien plus sérieuse. « Est-ce que devenir immortelle m’ôtera cette peur ? Ou sera-t-elle simplement remplacée par celle, instinctive, du feu ? »

Puisqu'il se doute que c'est ce que je souhaite, je peux lui poser de pareilles questions. Ca aussi, dans le fond, c'est quelque chose que personne ne sait vraiment. Peut-être que mon allégeance envers les immortels le laisse à penser mais cela n'a rien d'officiel. Et ça restera officieux.


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17.04.24 8:40

Lucius Malkavian
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Pourquoi moi ? En réalité, l'Ombre ne m'a pas choisi.

"J'ai peur que la vérité ne soit assez compliquée à révéler." Cependant, je la lui dois, qu'elle sache par quoi certains sont passés pour en être ici, là où ils sont. "Il se faisait appeler l'Ombre, je me doute que ce n'était pas son réel patronyme, bien sûr. Il en a choisi beaucoup avant moi. Des fous, des costauds, des hommes, des femmes... La plupart sont morts, d'autres ont été tués à la création, et les autres se sont suicidés dans les jours qui ont suivi." C'est cela, la terrible histoire de ma mort. "L'Ombre ne voulait pas un infant, il voulait donner naissance à des immortels uniques, mais avant de... les transformer, il voulait s'assurer de sa propre méthode pour ne pas sacrifier un de ses précieux élus. Pour le premier fils prodige, il y a eu dix-sept morts." J'ai un sourire, en moi-même. "Quelque part, cela me fait plaisir de savoir que son ainé, son premier-né, celui qu'il aurait dû choyer et adorer, n'était nul autre que moi."

C'est une vengeance comme une autre, quoiqu'un peu plus douce. Je sais que ça l'a énervé, je sais que ça a énervé celui qui aurait dû être l'ainé.

"Je l'ai déçu parce que je n'étais pas cruel, parce que je ne voulais pas du 'cadeau' qu'il m'offrait, parce que je ne voulais pas me nourrir de sang. Je l'ai déçu parce que malgré mes entraves et ma prison, j'aurais aimé rester libre, au moins dans ma tête, lui aurait aimé gardé son nouveau jouet." quant à la dernière question, je baisse les yeux avant d'avouer “Du soulagement, effectivement. J'aurais dû ressentir de la peine, et j'ai eu effectivement une petite angoisse, mais c'est la sérénité qui m'a envahie le plus. Je l'ai su pratiquement d'instinct.”

Un abandon n'est définitif qu'avec la mort. Je médite sur cette phrase. Cependant, je préfère qu'une personne soit morte, plutôt qu'elle soit en vie et que je me torture pour savoir pourquoi elle m'a abandonnée. Cette idée est horrible, mais elle est mon ressenti. La mort ne laisse pas le choix. Dans mon cas, il s'agit de l'Ombre, un patriarche-né qui prenait les humains de l'asile pour du bétail et des sujets de tests parfaits. Qui croirait un fou sur son récit sur un vampire ?

"Un abandon par la mort est involontaire, surtout."

Nous arrivons à mon ancien foyer. Je regrette cet endroit parfois, comme ma place de simple prêtre. La vie était plus compliquée et ma place restait encore à trouver, mais au moins, je n'avais aucune obligation de richesse ou de pouvoir. Tout ce que j'avais à faire était de profiter du temps qui m'était imparti, et je l'utilisais pour aider sans entrer dans aucun jeu politique. Je pouvais côtoyer qui je voulais, venir en aide à tout le monde, sans jamais être la cible de personne. Immédiatement, je me mets à l'aise, me débarrassant de la suie sur ma peau, et de la cendre dans ma bouche. Quand je reviens, mes cheveux goutent encore sur ma chemise blanche, une chemise à manches larges qui normalement n'est jamais montrée qu'en col blanc sous une soutane. Je n'ai plus besoin d'être formel avec Elianne.

"J'adore cuisiner."

Non, je ne la laisserai pas partir, pas cette nuit, pas après ce que j'ai vu d'elle... De même que je pense qu'elle gardera un œil sur moi aussi après ce que je lui ai fait subir. Je sais bien qu'à l'Oasis, ils ne peuvent pas se permettre de trop manger, à l'exception de Gourmandise, j'imagine.

"Nous verrons bien ce que vous arrivez à manger."

Habituellement, ici, j'avais gardé des conserves en cas de problèmes. Je descends et trouve pratiquement tout de suite ce que je recherche. La technique de mise sous vide est une chose que peu de gens ont continué à maîtriser après les réfrigérateurs et les congélateurs. Pour ma part, ça n'a jamais été perdu. Je me sers donc allégrement et remonte avec mes trouvailles. Ce n'est pas grand-chose, et ça ne permettra pas de nourrir une colonie entière, mais cela peut permettre à mon invitée de se remettre sur pied : Viande séchée, pot de sauce tomate et... pâtes. Un dîner d'avant, en quelque sorte.

Tandis que je m'attèle à la préparation, Elianne me raconte l'histoire qu'elle n'a jamais dite à personne. Je tourne la tête pour la regarder par-dessus son épaule et approuve.

"Prendre un bon bain chaud est réellement très agréable, oui."

C'est un luxe auquel je ne m'adonne absolument plus, mais par choix ou par manque de temps. Dans le cas d'Elianne, c'est différent. Je réfléchis à la question un instant avant de secouer la tête.

"Non, malheureusement... Il n'y a aucune garantie qu'en devenant immortelle, vous chasseriez cette phobie. Je pense qu'il va vous falloir vous en débarrasser petit à petit de votre vivant. Est-ce que..." Je me mords les lèvres, réfléchis à mon idée, encore et encore, avant d'oser. "... vous voudriez essayer de prendre un bain ici ? Juste vous tremper les pieds. Vous ne risquez absolument rien, je vous assure." Cela signifie qu'elle doit avoir une confiance aveugle en moi, bien entendu.

J'apporte le plat sur la table et nous sers du thé à chacun. J'attise le feu dans l'âtre avant de m'assoir face à elle.

"Est-ce pour cela que vous voulez devenir immortelle ?" Comment dire cela ? "Chaque nouvel immortel passe par une profonde phase dépressive. Parfois, elle arrive rapidement et la personne se suicide, parfois, elle ne vient pas avant plusieurs années et devient plus latente... et cela peut ne jamais partir réellement."

Bon, allez, quelque chose de plus joyeux...

"Au fait, j'ai trouvé un piano !"

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17.04.24 11:16

Elianne Woodlow
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Je crois que j’y prends réellement goût, à ces discussions sans arrières pensées, sans attentes de faveurs ensuite, sans masques. Et avec son sang qui se trouve encore dans mon corps, je sais maintenant avec une certitude troublante, qu’il est sincère dans ses propos, dans ce qu’il me livre. Avais-je besoin de ça pour le savoir ? Peut-être car il m’est extrêmement difficile d’accorder un semblant de confiance, notamment en dehors de ma zone de confort. Je pourrais pousser ma paranoïa en me demandant s’il peut jouer sur ce que je ressens mais je doute que ce soit possible. En fait, je doute qu’il puisse vouloir agir ainsi. Je commence à le cerner, encore plus depuis quelques minutes. Combien de temps cela va-t-il durer ? Sûrement pas plus de quelques heures j’imagine.

Il est le premier immortel à me parler de ce passage de sa vie, il est vrai que ce n’est pas un sujet qui s’aborde au détour d’une partie de jambes en l’air. Alors j’écoute et j’essaie laborieusement d’imaginer Lucius dans une époque que je n’ai pas connu, un Lucius humain. C’est compliqué. Un immortel de créé pour dix-sept humains morts. Ce constat devrait m’horrifier, je devrais sans doute voir cet Ombre comme un monstre mais… Les époques sont différentes et la perte d'autant d’humains ne m’affecte pas. Cela ne m’a jamais affecté. Il n’y a eu que la disparition d’Elianne qui m’a marqué à jamais. Même pas celle de ma mère ou l’absence de mon père.

Je comprends alors que Lucius n’était qu’un humain parmi tant d’autres, qu’il n’a eu que la chance -ou la malchance de son point de vue- de survivre à la transformation. Aucun lien n’était établi entre eux avant ce changement de vie. Sont-ils nombreux dans ce cas ? A n’être que des essaies d’immortels voulant infanter ? Malgré le lien qui doit naître entre les deux vampires, je pense que je serais prête à être transformée par le premier venu si cela me permet d’atteindre ce but. Ce serait dommage, sans aucun doute mais encore une fois, je ne vois pas qui pourrait vouloir prendre cette décision me concernant. Un client ? Non. Je ne suis qu’un passe-temps pour eux, comme ils le sont pour moi. Lucius ? Je souris intérieurement. Il ne le fera jamais ; pas alors qu’il déteste sa condition, pas alors qu’il pourrait être lié à une pute.

« Je comprends un peu mieux pourquoi vous êtes si mal à l’aise avec votre condition d’immortel. »

J’observe Lucius parler de vengeance et je laisse échapper un petit sourire en coin. C’est tout ce qu’il a fait pour se venger, juste laisser le court des choses se passer ? N’a-t-il jamais tenté quoi que ce soit contre son créateur ? Le pouvait-il ? Cet homme est-il simplement capable d'éprouver assez de rancœur pour réellement se venger ? Peut-être même que ce genre d’attitude est interdit par sa religion ? Je retiens un soupir à cette idée. Je ressens presque ce sentiment de liberté à portée de main lorsqu’il m’en parle, son combat pour n’être le jouet de personne, encore moins d’un être somme toute si cruel. Alors il sait aller contre le courant, ne pas se laisser couler. Du moins, à l’époque.

« Ca vous correspond étrangement, ce refus de faire du mal à d’autres, qu’importe la raison... Alors vous avez toujours été ainsi. » Encore une chose qui nous diffère.  J’aime autant avoir mal que faire souffrir les autres, et pas seulement lors de mes rapports. La douleur n’est-elle pas signe de vie ? « Angoissé ? Parce que vous vous retrouviez  réellement seul ? Mais n’était-ce pas là votre vraie liberté ? »

C’en est suivi son errance sans véritablement savoir ce qu’il était devenu, sans repère ou aucune aide de la part d’autres immortels. Aujourd’hui, je suppose que ce genre de chose n’arriverait pas. Pas dans une Cité comme la nôtre où tout est contrôlé et surveillé.

« Involontaire ? Pas toujours. Pas si la personne décide de mourir en vous laissant derrière. »

Il déambule comme s’il connaissait par cœur cet endroit, il y est même presque plus à l’aise qu’au Sanctuaire. Du moins, c’est l’impression qu’il me donne. Peut-être est-ce aussi grâce à ses vêtements moins solennels ? Se montre-t-il ainsi devant d'autres ? Quelque chose me dit que la réponse est négative. Et j’apprécie, étrangement, surtout dans ce lieu qui semble en dehors du temps. J’hausse un sourcil à cette déclaration. Il adore cuisiner ?

« Et pour qui cuisinez-vous ? »


Pour tous ces humains qui ne méritent pas ses attentions.

C’est logique mais ça me déplaît toujours autant de savoir que des êtres pathétiques et incapables de se débrouiller par eux-même sont tant couverts par ses soins. Je repense alors à la fiole d’acide que m’a échangée Thoran. Comment réagirait Lucius si ces ouailles venaient à mourir après un repas pris au Sanctuaire ? J’éloigne cette délicieuse idée de mon esprit. Je n’ai pas à penser à ces parasites, pas maintenant. Je regarde les bocaux en me disant que ça ne donne pas très envie de goûter. Le serpent que nous mangions quand nous étions petites avait meilleure mine. Mais je lui fais confiance pour ne pas m’intoxiquer. Je l’observe faire, il faut dire que je me rends très peu dans les cuisines de l’Oasis et c’est souvent pour voler quelques fruits uniquement.

Je grimace un instant quand il va dans le sens de tous ceux qui peuvent se prélasser dans un bain. Alors, lui aussi confirme ? Ne pouvait-il pas dire que ce n’est pas grand-chose ? Que ne jamais y goûter n’est pas si important ? Mais cette envie est avant tout celle de mon désir de me détacher de cette peur de l’eau. Je sais que cela m’handicape et qu’un jour, cette faiblesse pourrait se retourner contre moi. Je veux m’en débarrasser mais c’est compliqué. La suite de sa réponse me dérange mais j’apprécie son honnêteté sur le sujet. Après tout, les immortels ne sont pas sans peur. Je soupire un instant, sachant parfaitement qu’il a raison. Je dois m’en défaire. Ce n’est pas faute d’essayer pourtant.

A sa proposition, je sens mon cœur s’emballer à l’idée même de voir cette étendue d'eau stagne. L’image de ce jour de quarantaine me revient également en mémoire, ce jour où l’on m’a maintenu la tête sous l’eau pour me nettoyer. Je m’enroule dans ma cape, enveloppée de l’aura bienveillante de Lucius. Juste les pieds ? Je l’observe.

« Je ne vous ai pas dit cela pour que vous m’aidiez. » Je réplique au tac-au-tac, totalement sur la défensive, avant de soupirer de nouveau.

N’est-ce pas, pourtant, le bon moment pour tenter le coup ? Nous sommes seuls, aucun de mes ennemis de l’Oasis n’est présent pour profiter de ce moment de faiblesse et… je pense que je peux faire confiance à Lucius. Il aurait pu me mordre et me vider de tout mon sang. Ne dit-on pas que c’est pour cette raison qu’il est interdit aux vampires de se nourrir directement sur nous ? Je souffle dans un murmure, avant de regretter de ne pas avoir essayé.

« Juste les pieds alors…  » Je marque une très courte pause avant d’ajouter, pas du tout fière de moi. « Mais je vous préviens, ça va être chaotique. »

Et si j’accepte en cet instant, je ne sais pas ce que ça va donner dans quelques minutes voire quelques heures. Ai-je envie que quelqu’un me voit dans cet état ? Car je sais à quoi je ressemble pendant mes crises, mes bouffées de chaleur, mes tremblements et je finis souvent trempée de sueur. Non clairement, ça n’a rien de glamour.

L’assiette qui entre dans mon champ de vision me sort de ces images que j’aimerais oublier. Cette couleur rouge me fait penser à du sang mais je doute que ce soit ce qu’il a mit dans sa recette. Je viens m'asseoir à table et non plus sur la table et le remercie, tout en sachant qu’il y a beaucoup trop à manger. Je goûte en me demandant si je réponds à cette question. « C’est bon. » Que je glisse discrètement dans la conversation. Lui dire pourquoi je désire devenir comme lui ? Je ne l’ai jamais dit à personne.

« Jamais je ne mettrais fin à ma vie. » Je laisse échapper un sourire devant mes propos. « D’accord, il faut mourir pour devenir immortel, mais vous voyez ce que je veux dire ? Ma sœur est morte pour que je puisse vivre, me suicider rendrait son sacrifice inutile et cette idée m’est intolérable. » C’était elle la courageuse de nous deux, elle qui savait se battre et se défendre, elle qui aurait dû survivre et venir dans ces murs, à l’abri des monstres. Je plonge mon regard dans mon assiette, jouant avec la nourriture du bout de ma fourchette. « Je veux devenir immortelle pour qu’on vive tous les deux à jamais. Pour ne plus me sentir faible. Ne plus tomber malade. Pour ne plus être humaine. »

Je plonge mon regard dans le sien pour qu’il voit toute l’horreur que représente cette condition pour moi. Pas pour ce que je fais à l’Oasis, car j’aime la danse et le sexe mais pour ce que je suis. Certains immortels regrettent -Lucius en fait partie sans doute- de ne plus être humain, de ne plus avoir cette sensibilité qui nous est sans doute propre. Moi, depuis que je suis dans cette Cité, cette condition m’exècre et je déteste me dire que je suis comme tous ces êtres faibles qui critiquent tellement la cruauté des immortels alors qu’ils peuvent en faire autant.



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17.04.24 16:11

Lucius Malkavian
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Je me sens bien, étrangement à l'aise et détendu. J'imagine, sans y penser, et sans y croire réellement, que c'est grâce au sang frais. Non pas qu'il soit bon que je l'aie bu pratiquement à la veine, mais peut-être que la fraicheur joue un rôle prépondérant. Peut-être aussi est-ce la compagnie d'Elianne, et le fait que cette dernière barrière entre nous soit tombée. Je ne sais pas. Mes gestes sont plus vifs, plus précis, et je me sens sourire presque naturellement. Le fait qu'elle comprenne mon point de vue sur les immortels est une chose qui compte beaucoup pour moi. Je ne vais pas chercher à la dissuader d'en devenir un, mais si elle me demande mon avis, je dirai ce que j'en pense. J'aimerais juste qu'elle ait tout le savoir possible avant de prendre cette décision irrévocable. Le risque de mourir lors de l'opération, ou de devenir un enragé, est toujours bien présent.

"Oui, j'ai toujours été ainsi. Je sais que le fait de vouloir à tout prix rester moi-même lui a été bien plus dommageable que si j'avais voulu me venger de manière plus virulente. En fait, il en aurait été certainement fier et j'aurais juste marché dans son jeu." Pour ce qui est de l'angoisse, c'est une chose assez difficile à expliquer. Je m'arrête de m'activer un instant, et je pose ma main sur la poitrine. "En fait, tout est parti d'une douleur horrible, juste là." Mes doigts tapent ma chemise. "Je ne savais pas ce qui était en train de m'arriver. Puis cette douleur s'est répandue sur tout mon corps. J'avais la sensation de mourir, à nouveau, mais de manière étrange et lointaine. J'ai su que l'Ombre était en train de mourir... et très sincèrement, j'ai craint que sa disparition n'engendre la mienne."

L'Ombre était déjà mort, comme je le suis aussi présentement. Il ne servait à rien de mentir en le pleurant.

Je reprends ma préparation activement après cette courte discussion. Je me fie uniquement à mon odorat pour parachever le plat que je suis en train de faire.

"Je cuisine pour tous ceux qui apprécient, qui me le demandent, ou qui en ont besoin. Préférentiellement les trois à la fois. C'est une chose unique que j'aime faire parce que je sais que peu de gens pourront avoir des plats raffinés dans leurs assiettes."

Je sais qu'elle va potentiellement mal, voire très mal réagir à ma proposition de prendre un bain. Cependant, si au départ, elle a une réaction vivre, elle se calme très vite et consent, à ma grande surprise, à bien vouloir tremper ses pieds. Je ne peux réfréner un sourire. Elle a accepté de me faire confiance. C'est peu, de se tremper les pieds, mais c'est déjà beaucoup. "Je pense que je pourrais endurer." j'ajoute avec un air légèrement ironique en lui posant la main sur l'épaule.

Finalement, je la sers et Elianne vient se mettre à table, pour mon plus grand plaisir. Elle commence à manger et me complimente même sur la nourriture. Pour ma part, je bois mon thé et remarque avec une certaine horreur qu'il n'a plus le même goût. J'ai envie de sang frais, du sien. Je pense que cet état va partir d'ici aux prochaines heures. Avec regret, je repose donc ma tasse de thé pour l'écouter.

Nous parlons de l'immortalité et elle répond à ma question. Je pense que nous avons passé le stade où elle se méfiait des questions que lui posait et où je ne comprenais pas les réponses. Ce qu'elle me dit me fait sens, et je dois admettre que j'ai assez peu d'arguments à contrer pour cela, à part un.

"Vous avez plus de risques de mourir que de vivre en tant qu'immortel. Vous le savez, n'est-ce pas ? La maîtrise d'une transformation a beau être parfaite, désormais, il reste un tiers de chance pour que la personne ne se relève jamais, ou se relève en tant qu'enragée. De plus, vous ne serez pas tout à fait la même, je dois vous prévenir de cela." J'en fais trop, beaucoup trop. Elianne est mon amie et si nos opinions divergent à ce sujet, je ne veux surtout pas qu'elle le fasse sous prétexte qu'elle en a la possibilité. Alors, je nuance mes propos. "C'est... compliqué, pour toi, pour vous. Les castes de la société actuelle sont prises par les vampires et vous vous heurtez à deux réponses si vous demandez votre transformation : soit le vampire est comme moi et essaie de nuancer cette envie, soit le vampire est parfaitement satisfait de sa condition de vampire et se méfiera d'une nouvelle menace potentielle. En gros, on vous demande de vous satisfaire d'un sort dans lequel on vous enfonce et ne surtout pas vouloir devenir puissants..."

Mes épaules s'abaissent devant l'absurdité de la chose. Je ne peux décemment pas la convaincre de demeurer ainsi, parce que je ne suis pas moi-même convaincu que la laisser dans sa condition d'humaine alors que je n'arrive pas moi-même à faire évoluer les choses soit bien.

"Je... comprends... sincèrement."

Mes pensées vont si vite que je ne réagis même pas au manque de réaction par rapport à mon annonce sur le piano. Avec un regard vide, je reprends ma tasse de thé et la porte à mes lèvres. Je bois une gorgée, grimace en manquant de recracher le liquide.

"Eurr... À cause de toi, je n'aime plus le thé, maintenant."

Je porte une main à ma bouche avant d'éclater de rire.

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17.04.24 18:36

Elianne Woodlow
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֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



L’explication de sa “vengeance” me paraît maintenant assez logique. Devenir machiavélique, chercher à blesser l’Ombre en retour, cela aurait effectivement été dans le sens de ce que voulait ce créateur. Lucius a été intelligent. Sans doute plus que je ne l’aurais été à sa place. Mais nous sommes différents : je me venge à longueur de temps. Il ne se passe pas une semaine sans que je n’ai matière à remettre des individus à leur place.

« Je vois… C’était sans doute raisonnable comme décision. »

Alors j’hoche la tête simplement et regarde sa main appuyer sur sa poitrine, ses doigts tapoter au même endroit. A son explication, le lien qui relie le créateur à son infant prend tout son sens et je ne peux m’empêcher de repenser à Elianne. Elle est beaucoup trop présente ces derniers temps, elle ne me quitte jamais vraiment mais depuis que je fréquente Lucius, j’ai l’impression qu’elle se rappelle à moi avec plus de force. Est-ce pour me rappeler ma faiblesse passée et actuelle ?

« Alors même à distance, il est possible de ressentir ce lien… C’est… Intéressant. »

Que se passe-t-il si l’un est blessé ? L’autre le sens également ? Aimant la douleur, je doute de trouver un immortel acceptant ce trait de caractère. Mais là n’est pas la question, ce n’est pas pour demain. Mais je note toutes ces informations dans un coin de mon esprit car ce n’est pas tous les jours qu’elles me sont données.

Je lève les yeux au plafond, exaspérée par cette réponse dont je connaissais déjà la substance. Je doute de pouvoir un jour comprendre Lucius sur ce point, surtout en sachant qu’il n’agit que pour les humains. Des humains qui le détestent sûrement autant qu’ils l’utilisent. Je ne comprends pas cette perte de temps et d’énergie. Alors je ne réponds rien, sachant très bien qu’il est inutile d’entamer un nouveau débat sur le sujet. Mais est-ce qu’un jour, il arrêtera d’aider tous ces hypocrites prêts à lui planter un couteau en plein cœur ? La réponse est clairement négative.

"Je pense que je pourrais endurer."

Eh bien pas moi. Je déteste l’état dans lequel cet élément me met. Et je vais d’autant plus détester de ne pas être seule à ce moment. A part cette femme, le jour de la quarantaine, personne ne m’a jamais vu en crise de panique. Et l’idée même qu’il y ai un témoin me déplaît fortement. A l’Oasis, on apprend très vite à ne montrer aucun signe de faiblesse, à personne, c’est un principe que j’ai très vite assimilé et qui me colle à la peau depuis mon entrée dans l’établissement ; avant même de devenir Colère. Et pire que tout, il n’a pas intérêt, de près comme de loin, à me montrer le moindre signe de pitié. Je sais que je ne le supporterais pas.

Je mange en essayant de ne pas penser à cette suite. Je mange en me disant que je ne finirais sans doute pas l’assiette. C’est bien trop pour mon estomac. C’est bien trop lourd aussi. Mais c’est bon.

Pourquoi je lui parle avec autant d’honnêteté, sur des sujets que je garde habituellement pour moi ? Dire que tout vient de cet échange de sang sera trop facile. Mais j’imagine que cela joue un certain rôle. Parce que je sais maintenant qu’il ne va pas me nuir. C’est étrange de penser une chose pareille. Ce n’est pas dans mes habitudes d’avoir ce genre de certitude. Je n’aurais sans doute pas dû boire de son sang. Est-ce que je redeviendrais de nouveau plus méfiante à son encontre la prochaine fois que nous nous verrons ? L’avenir nous le dira.

Lucius ne se moque pas de mes arguments, en tout cas, il ne me dit pas qu’il les trouve stupides ou insignifiants comparés à la décision de devenir immortelle. Je le pensais. Comme je pensais qu’il ferait tout pour me dissuader de continuer dans cette voie. Mais ce n’est pas le cas. Plus de risque de mourir ? Je souris à cette éventualité toute risible.

« Ne suis-je pas vouée à mourir, dans tous les cas ? »

Être humain signifie être mourant. Chaque jour nous rapproche toujours plus de notre fin. Une infection mal soignée, une maladie mortelle et nous y passons. Ma déchéance à l’Oasis ? Il n’est pas question que je la connaisse un jour. Je sais avoir dit que je ne me suiciderais jamais mais si je ne peux plus être celle que je suis aujourd’hui, c’est comme si j’étais déjà morte.

« Qu’est-ce qui sera différent ? Vous maîtrisez vos émotions mais elles sont toujours là. Vous guérissez à vue d'œil mais vous ressentez la douleur. Vous… Les autres… Aiment le sexe autant que moi. Qu’est-ce qui sera différent ? Ma supériorité sur les humains ? Je suis déjà supérieure à la majorité d’entre eux. »

La modestie ? Je ne connais pas. Si je suis l’une des Sept, une des figures que tous les habitants de la Cité ont entendu parler, au moins de nom.

« Je pourrais me contenter de cette vie-là. J’apprécie être au sommet, le pouvoir que ça engendre. Mais ça ne durera pas. Parce que les humains ne durent jamais longtemps. »

Etre immortelle et continuer à être Colère ? Je sais que ce sera impossible. Seuls les humains sont employés à l’Oasis. Alors qu’est-ce que je deviendrais ? J’avoue ne jamais avoir voulu me poser la question. Encore maintenant, je préfère l’éviter. Peut-être pourrais-je faire passer les tests ? Non. Je me mords la lèvre inférieure pour chasser ces hypothèses.

« Une menace potentielle ? Pourquoi aurais-je envie de nuire aux immortels ? Tant qu’on ne me donne pas matière, je reste sage. »

Il comprend ? Parce que la vie des vampires est nettement plus appréciable aujourd’hui que celle des humains ? Est-ce par pitié qu’il comprend ? C’est possible.

«  A cause de moi ? » Je mets quelques instants avant de comprendre ce qu’il veut dire par là. A cause de mon sang. Mais il se nourrit pourtant de sang depuis des siècles, pourquoi le mien spécifiquement ? « C’est normal. Une fois qu’on a goûté au luxe, il est difficile de s’en passer ~ » Ma voix est hautaine et mes yeux sensuels, comme une invitation à laquelle je sais qu’il ne répondra pas. « Ce sera notre secret. » Je souffle en délaissant mon assiette. Si l’Oasis apprend qu’un vampire a bu de mon sang sans même débourser une seule couronne… Peut-être que le fait qu’il soit conseiller lui évitera des ennuis, surtout vu son état ? Mais dans le doute, je ne dirais rien.



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17.04.24 21:53

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
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Raisonnable... Oui, c'est ce que je suis, c'est ce que j'ai toujours été, et parfois, je me déteste d'être ainsi. J'aimerais être égoïste, ne plus m'épuiser à faire les choses pour des humains qui me méprisent et des vampires qui me prennent de haut. Cependant, cela est impossible, parce que je ne sais que trop ce que sera le monde si jamais je venais à lâcher cette ville.

"La distance importe peu... Mais plus les deux personnes sont proches spirituellement, amis, ou compagnons, plus le lien est important."

Je regrette d'avoir vu ma seule et unique opportunité de connaître cela m'être volé ainsi. À défaut de pouvoir faire corps avec quelqu'un, j'aurais apprécié pouvoir faire "esprit" avec quelqu'un. Au moins aujourd'hui, il n'y a pas ce genre de choses et de transformation forcée qui peuvent arriver. Les transformations sont choisies et réglementées et faites dans le consentement de tout le monde.

Elianne mange avec un certain appétit, mais je sens que cette idée de prendre un bain de pieds la perturbe beaucoup. Elle y songe, je le lis dans ses yeux un peu ailleurs en cet instant. J'aimerais lui dire que tout va bien se passer, qu'il n'y a que nous deux, que je ne suis pas quelqu'un de dangereux... Mais je pense qu'elle le sait déjà elle-même. Il faut juste que sa partie consciente arrive à convaincre son côté plus instinctif. C'est une phobie, et comme toutes les phobies, elles sont difficiles à contrôler, mais elle y arrivera, j'en suis convaincu.

Nous parlons de cette transformation en immortel, et je hoche la tête. Nous sommes tous voués à disparaître, un moment ou à un autre. Les humains, pour leur part, déclinent jours après jours. Les vampires aussi, mais cela ne se voit que dans leur cœur. Je pose mes mains sur la table, et essaie de rassembler mes pensées pour lui expliquer au mieux. Je dois admettre que d'avoir une telle conversation sans que l'humaine devant moi ne s'énerve est particulièrement agréable. Parler, simplement, échanger des idées et des avis. Je pense que je pourrais vite m'habituer.

"Ce qui sera différent est votre rage de vivre. Vous risquez de la troquer contre une mélancolie... Les vampires passionnés ne le sont pas pendant très longtemps. Les vampires aiment plus le sexe que les humains, c'est ce qui se dit, parce que nous avons des terminaisons nerveuses supérieures, mais aussi parce que cela donne le sentiment d'être en vie.... Mais après l'orgasme, le vampire est un animal triste, comme les autres."

Je joins mes mains et pose mes doigts les uns contre les autres. Ce sera son choix à elle de devenir vampire, et je vais l'aider à prendre cette décision, en essayant de la retarder... Mais je n'oublie pas que je lui suis redevable jusqu'à la fin de mes jours. Je n'imagine que trop la faveur qu'elle pourrait me demander.

"Vous vous sentez déjà supérieure aux humains, cela ne passera pas avec le stade d'immortel. Je vais devoir vous surveiller de près, j'en ai peur. Mais j'insiste. Pour le moment, profitez de la vie que vous avez. Vous savez ce que vous allez perdre, mais vous ne savez pas où vous irez. Peut-être que vous serez inchangée, peut-être que vous ne serez plus jamais la même femme... et ce serait une terrible perte, si vous voulez mon avis."

Je ne peux réprimer un sourire amusé quand elle me dit qu'elle sait "rester sage". Ce n'est pas que je ne la crois pas, mais j'ai de la peine à l'imaginer.

"Les vampires ont peur parce qu'ils sont dépendants des humains. Un humain de moins, c'est une source de distraction ou de nourriture en moins. Un vampire en plus est... Une bouche à nourrir de plus, un esprit à distraire pour le maintenir loin de la politique et des machinations ou des marches du pouvoir... Comprenez-moi, Elianne, je n'aurais pas ces mots avec n'importe qui, mais si je constate l'humaine que vous êtes, vous allez être une immortelle ambitieuse et par conséquent très puissante, inarrêtable. Quelqu'un qui ne vous craindrait pas serait complètement idiot."

J'essuie ma bouche de ce thé fade que j'ai ingurgité. Aucun doute, il me faudra encore quelques heures avant de pouvoir en boire à nouveau. Seigneur, j'espère que ça n'ira pas de pair avec un dégoût du sang, plus que je ne l'ai déjà ! Rien n'est moins sûr, malheureusement. Je sais que dès qu'un vampire s'est nourri à la source, il lui est délicat de faire retour arrière. Bon, ce sera à gérer en temps voulu.

"Entièrement et irrémédiablement à cause de vous." Mon pouce passe sur mes lèvres. "J'ai bien peur que vous n'ayez raison, très cher." Je hoche la tête, lentement. "Je vous remercie de garder le secret." Je n'ai pas envie que quiconque sache que j'ai une faiblesse à présent, pour le sang, ou pour une prostituée de l'Oasis. Par affection pour elle, je pense que je pourrais être facilement manipulable... Je me demande pourquoi aucun immortel n'a encore jamais menacé d'humains pour me faire céder, maintenant que j'y pense.

Je me lève, doucement, pour tendre une main vers Elianne à présent qu'elle a fini de manger. Je nous dirige vers la salle de bain. Elle est comme le reste : simple, et sobre. Je ne fais absolument aucun geste brusque et hésite avant de fermer la porte derrière nous.

"Nous avons tout le temps du monde. Est-ce que vous voulez que je vous remplisse la bassine d'eau chaude ? Est-ce que vous voulez que j'y... trempe mes pieds et vous venez me rejoindre ? Dites-moi tout ce qui vous mettrait à l'aise."

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17.04.24 23:54

Elianne Woodlow
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Quand il me donne plus de renseignements sur ce lien invisible qui relie un créateur et son infant, je me demande si Lucius transformera la personne qu’il trouvera comme compagne ou compagnon de route. Avec ce qu’il m’a précédemment dit sur sa recherche, sur ce que représente pour lui l’attachement, j’imagine que ce serait la suite logique, pour ne pas être séparé par la mort s’il s’agit d’un.e humain.e. Mais lui qui n’accepte pas sa condition, acceptera-t-il d’être à l’origine de celle d’un être cher à son cœur ? J’aimerais beaucoup pouvoir assister à cet épisode de sa vie, de cette responsabilité qu’il devra prendre. Pourquoi je pense davantage que la personne qu’il trouvera sera mortelle ? Parce qu’il déteste sûrement autant les vampires que je hais les humains. Non en fait, je pense que je vais détester le voir choisir un.e humain.e. Il se peut même que je coupe momentanément les ponts avec lui. Mais qu’importe, il aura trouvé quelqu’un pour partager sa vision des choses et il ne sera plus seul.

La conversation se poursuit sur l’immortalité, sur mon désir de le devenir. Je reste étonnée qu’il ne soit pas plus sévère dans ses propos, qu’il n’essaie pas de me dissuader de poursuivre dans cette voie. Il tente plutôt de me donner des réponses, des points de vue sur un sujet qui m’est, au final, bien étranger. Ce n’est pas parce que je côtoie des vampires à longueur de temps depuis plus de quinze ans que je sais vraiment ce que cela implique. Je ne vois que ce que mes clients veulent bien me laisser voir.

Lucius ne s’offusque pas de ma façon de parler, de mon avis sans aucun doute pleine de morgue et il répond à chacun de mes exemples. Je suis sûrement trop sûre de moi, alors même que je ne connais pas sa condition mais…

« La passion s’alimente chaque jour. Comme pour les humains. »
Combien ont perdu leur envie de danser après quelques années ? Probablement parce qu’ils n’étaient pas assez bons, mais au lieu de persévérer ils ont préféré abandonner. « Oh ça je sais, votre corps est plus réceptif. N’oubliez pas à qui vous parlez… » Je souffle, sachant très bien qu’il ne doit pas oublier d’où je viens. « Ne croyez-vous pas que j’aimerais également ressentir toutes ces choses ? Pouvoir repousser mes limites dans la douleur en sachant que je n’en garderais aucune séquelles ? » Je l’observe, me penchant sur la table pour m’approcher un peu plus de lui. « Dites-moi mon père, comment pouvez-vous savoir ce que ressent un vampire après l’orgasme sans jamais y avoir goûté ? »

Je me redresse pour lui rendre son espace vital après ce petit jeu. Peut-être a-t-il simplement assisté à un rapport sexuel avec au moins un vampire ? L’idée est étrange. J’ai quelques difficultés à imaginer Lucius être un voyeur. La question ne se pose pas de mon côté, je ne serais pas aussi douée si je n’avais pas laissé mes yeux traînés en étant plus jeune pour apprendre car il n’y a personne pour donner ce genre de cours.

Me surveiller ? Il n’a pas totalement tort. Si j’ai déjà quelques morts humains à mon actif, je n’ose imaginer ce que cela sera en étant immortelle. Quoi que… Est-ce que des accidents continueront à se produire si je n’ai plus à me venger d’humains ne sachant pas rester à leur place ? Je ne pense pas. Mais il est vrai que si je déteste les humains maintenant, ce sentiment ne risque pas de se tenir si je deviens immortelle. M’enfin. Ce jour n’arrivera sans doute jamais, j’en ai bien conscience. Comme tout rêve, il pourrait bien être inatteignable. Mais en parler le rend presque palpable.

« Une terrible perte ? Ne soyez pas si dramatique Lucius. »
A part le plaisir que je procure à mes clients, je n’apporte rien à personne. Ou alors des blessures et la mort, à quelques imprudents qui se mettent en travers de ma route. D’ailleurs, je doute qu’il me regarde toujours avec ces yeux-là, s’il savait vraiment de quoi je suis capable et pas juste de quelques rumeurs.

J’écoute avec attention ce qu’il entend par “menace” et je dois dire que cela me plaît. Je prends même ces propos comme un compliment, même si je doute que cela en soit dans sa bouche. A ses yeux, un vampire puissant et inarrêtable n’est pas forcément une bonne chose.

« Merci. » Je souffle sincèrement avant de nuancer. « A l’heure actuelle, je ne connais rien de la politique. Juste ce que l’on veut bien me murmurer. Mais j’imagine que je troquerai un nid de vipère pour un autre ? » Et quand on a appris à évoluer dans un tel milieu, il y a des bases qui ne s'oublient pas. « L’idée d’obtenir toujours plus de pouvoir est alléchante, il est vrai… Néanmoins, je n’ai que mon corps comme arme. Devenir immortelle ne changera pas cet état de fait. Et dans votre monde, la beauté est omniprésente sur chacun de vous. » Je ne me démarquerai plus avec mon corps, je le sais parfaitement.

Ma plaisanterie sur mon sang semble avoir été prise avec sérieux par Lucius. Est-ce parce qu’il ne boit pas de sang directement à la source que le mien lui semble si bon ? S’il était un client fortuné de l’Oasis, il pourrait y goûter régulièrement mais je doute qu’il paye pour cela. Lui fournir mon sang, en cachette, sans qu’il ne soit blessé, pour sa simple envie ? Je ne suis pas certaine que ce soit une très bonne idée. Si j’aime prendre des risques, les lois de la Cité restent néanmoins très strictes. Alors non, il n’y aura le droit qu’en cas d’extrême urgence. C’est mieux ainsi. Je pose un doigt sur mes lèvres, comme pour sceller ce secret qui est maintenant le nôtre.

Quand il se lève et me tend la main, je mets quelques instants avant de comprendre. Ordinairement, quand un immortel m’invite de la sorte, c’est pour aller dans mes appartements, cette fois… Ce ne sera rien d’aussi agréable. Mais je le suis, déposant ma main dans sa paume pour me laisser guider. Si je parais souvent fière et sûre de moi, en cet instant, il n’en est rien. Quand je vois l’énorme bassine, je me fige sur place et regarde la porte se refermer sur nous. Je n’ai pas envie d’être là. A fixer ce bain, encore vide de toute eau, j’ai l’impression qu’il s’avance vers moi. Je fais un pas en arrière avant de me rendre compte que je débloque. Merde.

La voix de Lucius est encore plus douce et basse qu’à son habitude. Comme s’il ne voulait pas m’effrayer et je commence déjà à détester ça. Il veut sûrement bien faire mais je n’aime pas cette prévenance. A vrai dire, s’il l'emmenait de force auprès du bain, je n’aimerais pas non plus.

Je déglutis difficilement, me trouvant particulièrement stupide alors qu’il n’y a même pas d’eau encore ! Alors, comme pour lui montrer que je ne suis pas faible, alors que j’ai déjà les mains qui deviennent moites à la perspective de ce qui va suivre, je m’avance d’un pas décidé auprès du bain et action le mécanisme qui récupère l’eau de la cuve. Ce sera de l’eau froide, à moins de la faire chauffer au feu non ? Qu’importe, je ne compte pas m’immerger. J’attrape le bouchon pour empêcher l’eau de s’écouler et je me recule. L’eau coule et remplit le bain autant que mon cœur commence à s’affoler. Je recule encore. Il n’est plus question que je m’en approche. Pas même pour arrêter l’eau. N’y en a-t-il pas déjà trop là ? Impossible de le savoir de là où je suis, je ne vois pas le niveau. Pourquoi ai-je accepté ? Par fierté ? Parce que je pensais que c’était une putain de bonne idée ? N’importe quoi ! Mon esprit tente de trouver une échappatoire et il la trouve. Sans le regarder, parce que mes yeux sont rivés sur cette bassine bien trop grosse, je me souviens.

« N’avez-vous pas parlé de piano tout à l’heure ? Nous pourrions peut-être aller le voir ? »

Je suis incapable de bouger alors que j’entends l’eau couler et bouger sous le remous. Je ne veux pas voir le niveau, je ne veux pas m’approcher de ce monstre. C’est ridicule, une partie de moi le sait mais mon corps refuse de m’écouter. Mes mains se crispent et ma respiration se fait plus courte. Dire que je ne suis même pas à côté ! Merde. Merde. Merde. Qu’est-ce que je suis en train de foutre ?



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18.04.24 11:11

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 279
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֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Jongler entre sensibilité et frigidité, vie et mort, passion et lassitude… Un vampire n’est que cela, toujours. Nous sommes notre propre ennemi quand les humains s’en prennent les uns aux autres. Pour quelques instants d’une extase unique, combien faut-il d’heures à se lamenter, à penser à l’éternité et au vide de l’existence ? C’est là que mon amie Colère entre en scène. Par son talent et sa facilité, j’imagine qu’elle est tout indiquée pour faire en sorte que la quête d’un sens à notre existence ne soit que secondaire, au moins pendant un temps. Le retour à la réalité morne doit être compliqué après une nuit avec elle. Je lâche un rire gêné, non, je n'oublie pas à qui je parle. Elle doit connaître les plus petits secrets de mon propre corps que j'ignore moi-même.

"L'Oasis vous garderai en tant que vampire ?"

Je ne sais pas si la question s'est même déjà posée. Quoi qu'elle en dise, les humains ont une passion qui leur est propre. Le côté prédation est un aphrodisiaque puissant pour mes pairs, j'en suis certain. L'exotisme de la vie aussi. Cependant, sans doute qu'elle serait simplement avec son propre créateur et qu'elle se contenterait que de cette personne.

Je me recule alors qu'elle s'avance pour me poser une question piège. Non, je n'ai rien à avouer. Je n'ai jamais connu cela effectivement. Je m'accoude à nouveau et pousse le vice jusqu'à me pencher en avant, tout près d'elle, afin de murmurer sur le même ton de la confidence.

"Qui pensez-vous que les vampires vont voir quand ils ne peuvent plus se payer les plaisirs de votre compagnie ? Qui a droit aux révélations les plus intimes ? Vous laissez certains de mes jeunes pairs dans un triste état."

Bien entendu, toute la vérité n'est jamais dite, j'ai droit aux vantardises comme au drame, parce que cela est plus agréable à partager, ou plus 'vendeur' même si je n'ai rien à acheter. C'est peut-être leur manière de se sentir vivant encore un peu.

J'ouvre des yeux ronds. Moi ? Dramatique ? Nous parlons de sa vie à laquelle elle tient tout de même. Je me renfrogne un peu. Je ne suis pas d’accord, une vie est une vie, et une vie est importante, quelle qu’elle soit. Cependant, je décide de jouer à son propre jeu. Après tout, il n’y a qu’ainsi que je

"N'avez-vous pas dit vous-même que vous étiez supérieure à la plupart des humains ?"

Sa mort serait une énorme perte, non pas pour ce qu’elle est actuellement, ni pour ce qu’elle est pour moi, mais pour ce qu’elle pourrait devenir. La potentialité est une force qui est négligée par tous. De plus si on prend en compte le fait que sa sœur s’est sacrifiée pour elle. Ce ne serait pas une perte, mais bel et bien deux, si j’ai bien compris.

"Un nid de vipère contre un bassin d’anguilles électriques, pour être exact."

Lutter pour sa vie dans un bordel tel que l’Oasis n’est pas la même chose que de lutter pour son existence et ses idées dans le jeu politique de la cité. Dans les deux cas, il faut jouer, savoir s’adapter, ne jamais montrer ses faiblesses et être toujours sur le qui-vive. Cependant, dans mon cas à moi, ma perte signifie aussi la perte de mes idées, ce en quoi je crois, et l’abattage des derniers murs de protection qu’il y a entre le statut d’humain, et celui de bétail.

"Non… vous êtes trop intelligente pour n’avoir que votre corps comme arme. Ce n’est pas plus vrai maintenant que plus tard, si vous devenez vampire une nuit. Je vous défends de vous rabaisser à la simple…" je fais un geste vague en sa direction "… grâce de vos courbes."

Elle sera une vampire dangereuse, quoi qu’il arrive. Tout ce que je souhaite est que ce danger soit dirigé dans la bonne direction, parce je suis fou, mais pas au point d’espérer la museler. Non seulement je risquerais de me faire mordre, mais je risquerai aussi de réduire au silence une âme forte, et ce serait parfaitement dommageable.

Nous passons dans l’autre pièce et je remarque qu’Elianne reste totalement apeuré devant le bac d’eau. J’essai de lui parler, de l’encourager, mais plus elle évolue, plus elle tremble et ses gestes se font lents. Je coupe l’eau quand je pense qu’elle nous arrivera aux chevilles.

"Nous verrons plus tard pour le piano. Si vous êtes sage." je dis dans un murmure.

Finalement, je fais chauffer l’eau qu’elle a tiré à l’aide de l’étuve. Celle-ci met longtemps à prendre, mais c’est parfaitement normal. Pour ma part, je nettoie rapidement les pieds à l’eau froide avant de m’installer au bord du bac. Je plonge avec délice ma main, puis mes pieds dans l’eau. Je regarde Elianne et tapote le bord du bac, à mes côtés.

"Dites-vous que c’est ma manière de vous pousser dans vos retranchements. Vous n’en ressortirez que plus forte."

D’autant que lors de ma propre transformation, je me souviens que le fait qu’on me force à avaler le sang noir était comme une noyade à mes sens.
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18.04.24 13:42

Elianne Woodlow
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Sa question, toute légitime, me fait garder le silence pendant quelques secondes. C’est bien là où se situe le problème et le choix -s’il se présente un jour : garder cette place que j’ai eu tant de mal à obtenir tout en restant ce que je déteste le plus ou perdre cette place pour devenir ce que je désire ? Non. La réponse est évidemment claire. Je sais que si cette possibilité se présente à moi, je délaisserais Colère. Ce sera sans doute difficile à accepter, surtout avec cette émotion qui sera toujours en moi mais qu’importe. Je ne pourrais pas rester Colère toute ma vie. Il n’y a qu’Envie qui parvient à rester à sa place plus longtemps que la moyenne. Je sais qu’un jour, il y aura un faux pas, un ennemi plus malin. Rien ne dure jamais après tout.

« Je ne sais pas. Peut-être pourrais-je former d’autres danseurs… Les initier aux plaisirs de la chair avec un immortel. Mais rien n’est certain. » Ma voix est calme malgré ma terrible angoisse à ce sujet. Mais étant l’une des Sept, peut-être que cette éventualité pourrait voir le jour.

Et puis, je n’ai jamais quitté l’Oasis de ma vie. Je n’ai toujours connu que ce lieu pour m’abriter et me protéger alors le quitter… L’idée est presque effrayante.

Je suis fortement étonnée qu’il ne reste pas éloigné de moi lorsque je me penche dans sa direction. Au lieu de cela, il s’approche dangereusement, au point où il doit sans aucun doute sentir mon souffle sur ses lèvres, pour me glisser quelques mots. Cette fois, c’est à moi de me reculer. Non pas parce que cette proximité m’est désagréable -bien au contraire- mais pour éclater de rire. Un rire sincèrement amusé et spontané. Voici donc Lucius qui se prête au jeu de la sensualité, qui use d’une voix presque envoûtante pour aborder pareil sujet. Mieux, pour me reprocher, à moi, le mal-être sensuel, la frustration de ses ouailles vampires. Je ris car j’aime cette réaction de sa part et cette proximité entre nous qu’il ne semble plus redouter. Peut-être qu’avoir été nu contre moi à fait baisser ses barrières ? Se sent-il plus à l’aise en ma compagnie  grâce à cela ? Quand on dit que la sexualité rapproche ! Je reprends ma place initiale après m’être calmée et je souffle.

« Je devrais sûrement m’en excuser… » Tout mon être parle pour moi : il n’y a aucune trace de remord en moi. « Mais je prends cela comme un compliment. » Je marque une pause et ajoute, toujours sur le ton du jeu. « Vous n’aurez donc pas tout à apprendre sur le sujet. »

A-t-il déjà fantasmé en entendant les récits de ces paires ? Ou Lucius est-il si convaincu qu’il ne doit connaître qu’une seule personne dans sa vie qu’il se l’interdit ? Se fait-il seulement plaisir seul ? Je préfère ne pas poser la question. Je trouverais cela véritablement triste s’il venait à me répondre par la négative.

Oh ? J’oubliais que j’ai en face de moi un immortel qui prend à coeur toutes vies et à plus forte raison celles des humains, donc la mienne. Pour quelqu’un qui se jette dans un brasier, je trouve que c’est un peu hypocrite de sa part…

« Bien sûr. Mais je ne suis pas non plus stupide. En dehors de l’Oasis, je ne suis rien. » Comme beaucoup d’entre nous et l’oublier serait une grave erreur. Je lui accorde juste une chose. « D’accord. Je suis une battante et ma colère est ma force. »

Je note cette petite différence entre les deux mondes et laisse échapper une petite grimace. L’a-t-il fait exprès ? Que de prendre un animal aquatique ? Est-ce pour me faire comprendre qu’en plus de ces bêtes dangereuses, il y a également un risque de noyade ?

« La patience et l’observation sont de rigueur pour survivre. Je saurais trouver la bonne danse dans ce nouveau monde. » Je suis sûre de moi parce qu’il le faut.

Pour survivre, il ne faut pas avoir peur de l’avenir et croire en ses capacités. Ok… Il va falloir que j’apprenne à nager d’ici là, avec tout ce que ça implique.

Je souris lorsqu’il défend son point de vue sur ma personne. Bien sûr que je suis intelligente… Mais c’est avant tout une intelligence basée sur l’apparence, la survie et la vengeance. Si je peux manipuler mon prochain, je suis certaine qu’il y a beaucoup à apprendre des us et coutumes du monde des immortels.

« Il est vrai. Je m’adapterais à ce nouvel environnement… » Je marque une courte pause, me rendant compte qu’il voit déjà ce que je pourrais être sans mon humanité -toute relative. « Vous savez que je serais comme tous ces immortels que vous détestez, si je survis à la transformation… Me détesterez-vous à mon tour ? » Alors même que je ne serais pas si différente d’aujourd’hui ? Pire, qu’il me sera sans doute plus difficile de tuer un mortel car je serais sans doute surveillée comme tous les jeunes vampires ?



Évidemment, il rejette mon échappatoire dans un murmure. Rien d’étonnant en soi. J’ai accepté d’entrer dans cette pièce pour me confronter à cette peur, il ne me laissera sans doute pas en sortir avant que je n’ai touché cette eau. Merde.

Je le regarde faire sans avoir la moindre envie de l’imiter. Qu’il reste là où il est et moi à ma place, ça me va parfaitement. Je croise mes bras sous ma poitrine dans l’espoir d’arrêter mes mains de trembler. A moins que ce soit pour avoir l’impression d’être maintenue ? Ma mâchoire se serre à ces mots. Ce n’est jamais une bonne idée de me pousser dans mes retranchements, ça a même tendance à m’énerver, contre les autres et contre moi-même. Encore plus qu’à mon habitude.

« Soyez prêt à en subir les conséquences. » Je menace tout en sachant qu’il ne veut pas vraiment me faire de mal. J’en ai parfaitement conscience, tout comme le fait que cette faiblesse me coûte.

Je reste sans bouger pendant plusieurs minutes, focalisant sur ce bac inoffensif en apparence. Puis un petit déclic se fait. J’ai toujours été seule à essayer de surmonter cette peur, j’ai toujours focalisé sur ce que représentait cette eau. Peut-être que si j’arrive à l’oublier un instant…?

Je serre mes poings, sentant mes ongles entrer dans ma chair alors que j’effectue le premier pas dans sa direction. Je me force à garder les yeux uniquement sur Lucius et son visage. Je tente d’oublier où il est assis, sous qui se trouve sous lui. Je cale ma respiration sur mes pas, compte parfois jusqu’à sept avant d'avancer un nouveau pied. Jusqu’à arriver à sa hauteur. J’attrape la main qu’il me tend et serre sans doute un peu trop ses doigts. Mais je ne lui ferais pas mal. Il m’invite à m'asseoir sur le bord du bac. Je continue à ne le regarder que lui car je sais qu’au moment où mon regard se posera sur l’eau, je vais paniquer. La crise n’est déjà plus très loin, elle attend le bon moment pour surgir, ma respiration se fait plus rapide à mesure que mon esprit imagine la suite. Sans me lâcher, il m’incite à monter la jambe, poser mon pied sur le rebord, pour m’ôter une chaussure, puis l’autre. J’agis parce qu’il me le demande sans réellement y faire attention car toute ma conscience est focalisée sur la suite. Avec une grande précaution et une douceur sans pareille, Lucius me guide, telle une poupée. Ne regarde que lui. Je tourne sur le rebord et mon cœur s’affole encore plus avant de s’arrêter à l’instant où mes pieds entrent en contact avec l’eau. Et mon regard se baisse sur cette ridicule étendue d’eau chaude. Putain de merde Amicia.

Je tente aussitôt de me lever pour ne plus être en contact avec ce liquide si dangereux. Je tente de me lever en entendant ces cris d’enragés dans un coin de mon esprit. Je sais qu’ils ne sont pas dans la Cité et pourtant la crainte de les voir arriver ici et maintenant est bien réelle. Je tremble et me débat violemment. Est-ce que je frappe Lucius ? C’est possible. Est-ce que je crie pour qu’il me lâche ? C’est probable. Mais il n’en fait rien. Pourquoi n’ai-je pas l’impression d’être prisonnière de sa prise ? Parce que je me retrouve contre lui, la tête posée contre son torse, sous sa fraîcheur et dureté qui m’apaise.

« Je les entends. Ces cris… Et ... Si je bouge… Je vais sombrer. » Je murmure d’une voix que je déteste, d’une voix faible et cassée.

Si je bouge, cette eau m’emportera dans ses profondeurs. C’est faux, je sais. C’est impossible. Et pourtant, c’est ce que me hurle mon corps.




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ANAPHORE
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18.04.24 18:12

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Lucius Malkavian
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celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



Une Elianne institutrice alors ? Professeure de danse et de... choses plus diverses. Ce n'est pas réellement ce que je voyais pour elle, mais après tout, pourquoi pas ? Je sens qu'elle n'aime pas parler de cela, mais si sa nature doit changer, ce sera un tournant à prendre en compte à tout prix. Je me demande si elle ne pourrait pas gérer l'Oasis Pleasure à son tour. Je connaissais l'ancien propriétaire et créateur de cet endroit. Naturellement, nous n'y sommes pas encore.

"Pour le moment, vous avez votre place, et vous semblez l'aimer. C'est tout ce qui compte."

Je hausse un sourcil après notre rapprochement. Elle ne se laisse pas surprendre très facilement. Cependant, pourquoi pense-t-elle que je devrais nécessairement apprendre sur le sujet ? Nous avions déjà convenu que j'étais un cas à part, si ce n'est désespéré. L'idée que je doive contenter quelqu'un sur ce plan ne se pose même pas. Cependant, je ne peux pas m'empêcher d'ajouter un petit quelque chose sans importance, et donc primordial.

"À dire vrai, j'en ai plus appris sur le sujet en étant à l'asile."

C'était un endroit où les fantasmes vont bon train, et peu importe les médicaments, les traitements, ou l'isolement. Il est réellement très délicat de faire taire l'appel de la chaire. Voilà qui devrait donner à mon amie tout le loisir de cogiter sur mon passé.

"Vous êtes actuellement en dehors de l'Oasis." Je penche la tête, pour attraper son regard. "Et vous n'êtes pas 'rien'." Elle a sauvé une vie, cette nuit, la mienne, et en plus de ça, elle est mon amie et celle qui compte le plus pour moi parce qu'elle semble éprouver un intérêt étrange à mon endroit. Je ne sais pas jusqu'où ira cet intérêt, mais je suis heureux de ne pas avoir disparu cette nuit, et de ne pas être seul présentement. "Vous ne vous limitez ni à votre physique, ni à votre péché. Mais vous apprendrez cela bien assez vite."

Elle dit quelque chose que je redoute : elle sait qu'elle va pouvoir s'adapter, et je ne vais certainement pas la démentir. Je l'ai prévenue pour le risque de mort, je l'ai prévenue qu'elle risquait de ne plus être elle-même. C'est à présent sa décision, et mon devoir de la conseiller au mieux.

Ce qu'elle me dit par la suite m'arrache un petit rire amusé. Sa capacité d'adaptation sera sa force, sa connaissance des vampires, et sa capacité de manipulation, ainsi que son charme.

"C'est justement ce qui me fait peur."

La question d'après me laisse un peu perplexe. Oui, c'est un risque, non pas que je me détourne d'elle, mais bel et bien qu'elle se détourne de moi, parce qu'elle n'aura plus besoin de moi, parce qu'elle me trouvera atrocement naïf, ou parce qu'elle considérera que les humains n'ont pas le droit au respect.

"Mais je ne déteste pas les vampires... C'est vous qui risquez de me trouver plus réellement digne de votre intérêt une fois que vous serez passé de ce côté-ci."

En réalité, ce n'est pas un risque, c'est une certitude. Je ne suis pas une de ces grandes personnalités comme Fitzwilliam Hagebak-Davis, Tommen Hodgkin, ou encore comme l'était Wanda à son époque. Je ne suis pas non plus un vampire hors la loi qui ne vivent que pour le frisson et la gloire. Je n'ai pour moi que ma moralité et mon recul sur les choses. Ce n'est certainement pas ce que recherche une jeune femme comme Elianne. Je pense même qu'elle se détournera de moi bien avant qu'elle se transforme.

***

"Je suis prêt."

Je dis cela comme si c'était moi qui allais subir ce qu'elle s'apprête à affronter. Elle hésite, et je l'encourage, et elle finit par venir. Nous restons rivés, les yeux dans les yeux. Encore une fois, je ne détourne pas le regard. C'est particulier de la tenir... par les yeux, comme si j'arrivais à l'empêcher de se noyer dans sa peur sans même la toucher.

Tout va bien, tout ira bien. Je suis là.

Elle glisse sa main dans la mienne et je l'installe à mes côtés. Je lui retire une chaussure, sans la lâcher du regard, ce qui s'avère être un exercice extrêmement compliqué pour moi. Je sais retirer un vêtement sans regarder ce que je fais, mais pour une raison étrange, dénuder Elianne, même s'il ne s'agit que de ses pieds, s'avère être plus lascif que je ne l'aurais imaginé. Heureusement, son regard continue de s'accrocher au mien et me retire ce genre de pensées immédiatement. Ses pieds entrent dans l'eau et son regard me quitte, elle me quitte, je le sens de suite. Sans réfléchir, j'attrape la jeune femme par les épaules pour la plaquer contre moi. Je reçois un coup de coude dans le nez en guise de réponse, mais je ne lâche pas. Elle se met à crier, d'un cri qui me vaudrait pas mal de problème si on l'entendait à l'extérieur. Je me concentre alors sur notre lien, si nous en partageons encore un.

Je ne vous tiens pas dans l'eau, je vous tiens pour vous maintenir à la surface. Tout va bien.

Lentement, elle se calme, et elle murmure quelque chose que je ne comprends pas.

"Si vous bougez, il ne vous arrivera strictement rien. Je suis là, avec vous. Il n'y a aucun cri. Écoutez, et ouvrez les yeux, quand vous serez prête."

Je ne la lâche pas un seul instant, je ne veux pas la laisser partir. Elle a mis ses pieds dans l'eau, et pour le moment, elle semble calme.

"Je suis très fier de vous, Elianne."

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19.04.24 0:22

Elianne Woodlow
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C’est tout ce qui compte. En effet. J’imagine qu’il doit être difficile pour lui de comprendre pourquoi j’aime autant cet endroit malgré tout ce qu’il renferme. Mais c’est tout ce que je connais et j’y trouve réellement mon plaisir. J’hoche simplement la tête, lui signifiant que je suis d’accord avec lui. Je sais que j’ai le temps de réfléchir à ce futur qui n’arrivera sans doute jamais. Mais en parler avec un immortel rend la chose presque palpable.

Je suis surprise par sa réponse suivante. Ce serait donc à l’asile qu’il aurait entendu les histoires les plus intéressantes à ce sujet ? Peut-être lui poserais-je des questions là-dessus, pour découvrir ce qu’on a pu lui transmettre, dans cette époque lointaine. Et je reste toujours autant impressionnée par cet homme qui, malgré les dires, peut-être même les scènes, ne s’est jamais laissé aller avec quelqu’un. Je suis impressionnée mais je trouve cela dommage également. Le sexe en bonne compagnie est déjà une très bonne expérience en tant qu’humain, mais avec ses facultés d’immortel, cela doit être encore mieux, plus intense d’après certains dires. Je pense sincèrement qu’il loupe quelque chose. Et pour quoi ? Par principe. Et pour tenir aussi longtemps, soit cela frise la folie, soit cela amène au respect. Peut-être un peu des deux si l’on demande mon avis.

Je suis en dehors de l’Oasis, certes, mais ce qui me caractérise est néanmoins mon appartenance à ce lieu et mon rang en son sein. Cela me convient pour l’heure, même si j’aspire à obtenir une cape rouge et donc peut-être être moins présente dans l’établissement. Je vise toujours un immortel de pouvoir qui viendrait à l’Oasis, qui saurait me satisfaire comme il se doit. J’observe Lucius, en me disant que sa place de conseiller est ce qui représente le plus le pouvoir dans cette Cité. Lui proposer d’être son enregistrée ? Je ne sais pas. A cet instant, je trouve l’idée saugrenue pour la simple et bonne raison que je sais qu’il refusera. Lui qui milite pour toujours plus de liberté et de droit pour les mortels, aurait l’un d’entre eux sous ses ordres ? Ne serait-ce pas contradictoire comme fonctionnement ?

« Quand je dis “rien”, ce n’est pas forcément un mal, vous savez ? Si je ne suis rien alors une multitude de possibilités s’offrent à moi. » J’hausse les épaules avant d’ajouter. « Mais en toute honnêteté, je ne me suis jamais penchée sur la question. Vous êtes le premier à savoir que j’aspire à devenir immortelle, avec qui j’en discute. Et vu les temps qui courent, vous resterez le seul j’imagine. » Je fais déjà partie des pro-vampires, de façon officielle, alors si en plus cela se sait que je désire faire partie de cette caste, je ne donne pas chère de ma peau si une révolte doit voir le jour.

« Qu’est-ce qui vous fait peur dans cette adaptation ? Cela ne devrait-il pas plutôt vous rassurer ? »


Que je trouve ma place parmi les siens. Au moment où cette pensée me vient, je suis interpellée par ce qu’il a déjà pu me dire, sur ce que je peux entendre de lui dans les rumeurs : Lucius est un vampire à part. Il ne se montre pas violent envers les mortels -l’est-il avec des immortels ?-, ne s’adonne ni aux plaisirs de la chair, ni même à se nourrir directement à la source, et j’en passe. Alors que ma réflexion fait son chemin, la suite de ses propos me parvient. C’est donc cela ? Il craint qu’une fois que je serais immortelle, je n’arrête de le voir ? Nous partons du principe que je le serais un jour mais rien n’est moins sûr pourtant. Il est d’ailleurs le premier à me mettre en garde à ce sujet. Je note qu’il ne déteste pas les vampires, peut-être déteste-t-il simplement la façon dont la majorité traite les humains ?

« Lucius… Nous n’avons déjà rien en commun à l’heure actuelle et pourtant, je suis là. Je continue à venir vous voir, à prendre plaisir dans nos discussions et à vous découvrir. Ordinairement, c’est au travers des plaisirs que je procure que j’apprends à connaître les gens. Avec vous, c’est différent. Pourquoi cela devrait changer si je parviens à devenir comme vous ? » Ne lui ai-je pas déjà dit ce que je pensais sur sa façon d’être avec les humains ? En quoi devenir immortelle devrait changer la vision que j’ai de lui ?



Mes doigts s'agrippent à sa chemise fermement pendant que mon cœur continue de s’emballer. La sensation que me procure l’eau sur les pieds est particulièrement désagréable. J’ai l’impression qu’il s’agit d’emprises qui n’attendent qu’une chose : me tirer vers le bas. Je tente de repousser ces pensées, ce souvenir de noyade lorsque j’étais à l’extérieur, poursuivie par des enragés. Je m'agrippe à Lucius pour ne pas me perdre là-bas, pour ne pas revoir le visage d’Elianne devenue un de ces monstres. Je n’ose néanmoins pas bouger ni même ouvrir les yeux. Je veux simplement rester ainsi encore quelques minutes, contre lui. Et je me mords la lèvre. Je m’en veux terriblement d’être ainsi faible. De ne pas pouvoir contrôler ce qui m’arrive. D’avoir besoin de quelqu’un pour m’aider. Cette vérité m’est particulièrement désagréable. Je n’ai besoin de personne. C’est ainsi que je me suis forgée, que j’ai évolué. Et pourtant, c’est uniquement grâce à lui que je ne suis pas en train de ramper sur le sol pour quitter la pièce.

« Il n’y a aucune fierté à avoir d’être aussi pathétique. Je sais que les enragés ne sont pas là mais ils font partis de ma peur. » Je lâche sans pouvoir ouvrir les yeux pour autant.

Je le sais depuis toujours : je suis comme tous ceux que j’exècre. Malgré tous mes efforts, je ne suis jamais parvenue à rester aussi longtemps avec autant d’eau dans une baignoire. Il n’y a quasiment rien mais c’est sûrement bien assez pour mourir noyer si l’on vient me mettre la tête sous l’eau. Je ne suis pas mieux que tous ces humains qui ne peuvent se débrouiller seuls pour survivre. Et cette vérité m’énerve. Mon corps se tend sous cette douce émotion. Ce que j’aime ma colère, elle me rassure.

« Vous êtes là et c’est bien le problème. »

Mes paroles vont sans doute le blesser mais à cet instant, je m’en fous. A cause de lui… Grâce à lui… Je garde pied. Et je n’aime pas ça. Je ne veux avoir besoin de personne. Il ne devrait pas non plus vouloir m’aider. La dernière personne qui m’est véritablement venue en aide est morte. J’essaye de m’accrocher à ma colère mais elle m’échappe pour ne me laisser que cette sensation contre sa tempe, cette poitrine d’où aucun son ne sort. C’est calme et terriblement reposant.

« Je ne veux pas avoir besoin de vous. »

Alors pourquoi est-ce que je ne parviens pas à me lâcher ? N’est-ce pas trop tard ? N’est-il pas en train de m’empêcher de sombrer ? N’est-il pas en train d’essayer de me soigner ? Le pire dans tout ça, c’est qu’il n’attend rien de moi en retour. Aucune faveur particulière. Et s’il parvient à m’aider ? Si un jour, je n’ai plus peur de l’eau ?

J’ouvre alors les yeux et je redresse la tête pour l’observer. Il est aussi calme que ce que renvoie son corps.

« Je voulais y parvenir seule… Ne pas être comme tous les autres, à avoir besoin de quelqu’un pour survivre. » J’inspire profondément et baisse les yeux sur nos pieds engloutis dans l’eau. Mon corps s’emballe de nouveau et je le serre plus que de raison. Et s’il lui prend l’envie de…? Je secoue la tête. « Mais j’ai confiance en vous. » J’ai besoin de vous.

J’aimerais sortir d’ici mais je n’ose pas bouger un orteil. Je veux sortir d’ici et me glisser dans un lit. Je suis fatiguée. Il n’a fallu qu’un instant de panique pour me vider de mon énergie. Je ne pourrais pas faire mieux aujourd’hui. Mais peut-être n’y aura-t-il pas de prochaine fois, pas s’il prend mes paroles de rejet au pied de la lettre.




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