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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



14.04.24 16:42

Lucius Malkavian
Même le fou, quand il se tait, passe pour sage 1b13b969adb0c0a3415ef5bcf3449082ea707fb2
Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 279
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



Il y a tant de choses à faire, et si peu de moyen, si peu de temps... Cependant, je prends une pause, pour aller voir ma sœur. Elle habite juste de l'autre côté de la forêt. C'était un logement fait de pierre, bon marché étant donné sa proximité avec l'asile. Je déambule donc, de plus en plus certain que j'ai dû me perdre, à un moment donné. Je soupire de ma propre stupidité, secoue la tête, et sourit. Ce n'est pas grave, ce n'est qu'un contretemps comme il y en a eu énormément. Je me demande si son bébé va bien, et comment elle s'en sort dans son rôle de jeune épouse, et de mère. Auparavant, elle était officieusement à la direction de l'asile à mes côtés. Elle adorait mes pensionnaires, et j'avais besoin d'un avis féminin et mesuré sur certaines des décisions à prendre.

Plus j'avance, plus je me demande si je ne suis pas en train de m'éloigner de ma ville. C'est étrange parce que le village devrait être de l'autre côté du bois, il ne peut pas y avoir d'autres chemins. Étrangement, je ne me sens pas non plus fatigué de ma marche, mais mes jambes se raidissent de plus en plus. En fait...

... Où suis-je ?

Je ne reconnais pas ces arbres jusque dans leur conception. Je sais que d'ici à quelques heures, je serai chez moi à savourer du pain, des pommes, et du fromage de chèvre, et je me moquerai sans aucun doute de ce petit contretemps, mais je ne parviens pas à savoir où je vais, ni d'où je viens, ni où je suis exactement. Je me retourne, un peu affolé, sans savoir si je me suis déjà retourné auparavant. J'appelle Léonie, ma sœur, mais naturellement, cela reste sans réponse. J'appelle plus fort. J'entends bien une respiration, mais elle ne vient pas de moi. J'entends aussi un cœur, mais il ne bat pas le rythme de l'affolement dans ma propre poitrine. Une idée terrible me vient soudainement : je suis suivi ? Les bruits m'assaillent autour de moi, même mes propres pas, ou mes propres pensées deviennent assourdissantes à l'intérieur de mon esprit. Je porte mes mains à mes tempes, avant d'essayer de me calmer.

Qu'est-ce qui m'a pris de partir de nuit ? Les yeux grands ouverts, je recherche la moindre petite source de lumière et je suis soulagé de voir un feu brûler non loin. Je me mets à courir, ne prenant plus en compte le fait que cela ne m'épuise pas plus que cela, que je suis bien trop agile pour ma propre condition physique, et que ce feu est étrange. Plus je m'approche, plus il grandit jusqu'à être gigantesque. Il y a des cris, tout autour. Je reste un instant sans réfléchir jusqu'à ce que quelque chose me ramène à la réalité.

"À l'aide ! Il ne peut pas sortir !"

Sans réfléchir, je me précipite dans un entrepôt en flamme. Une botte de foin a dû être mal séchée et a dû fermenter jusqu'à ce qu'elle prenne feu. Cela arrive. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi je suis aussi sensible à la lumière du feu. D'ordinaire, je n'en ai pas peur, ou du moins, je n'ai jamais ressenti cela aux abords de flammes. Mais là, alors que je me tiens dans l'embrasure de l'entrée, j'ai la sensation de me faire avaler, et la sensation, plus terrible encore, que tout se passera bien et que c'est pour le mieux. Encore une fois, une voix me ramène à la réalité, un cri d'effroi, ou de douleur. Je vois l'homme qui est coincé sous une poutre. Même allongé, il semble grand, et costaud. Jamais je ne pourrais le soulever, mais jamais, je ne pourrais me pardonner de ne pas avoir essayé. Quand je l'attrape, il pousse un nouveau cri, comme si j'étais une menace pire que celle de l'incendie. Contre toute attente, je le dégage assez facilement de là et le porte jusqu'à la sortie. Mon corps a visiblement décidé d'attendre la fin de la crise pour me faire souffrir, et je l'en remercie.

L'air frais me frappe de plein fouet et je fais encore quelques dizaines de mètres avant d'allonger l'homme sur le sol.

"Monsieur... Vous êtes..."

Il y a des cris, autour de moi, et je me rends compte que ma soutane a pris feu, elle aussi. Quelqu'un m'enveloppe d'une couverture pour éteindre les flammes.

"Occupez-vous de lui !"

Personne ne réagit. Je dois réellement être en train de rêver, ou être entouré de fous.

"Mais... et vous ?"

"Je vais très bien, ne vous en faites pas. Emmenez-le, MAINTENANT !"

Tandis que la plupart des gens évacuent, je me lève pour aller aider les autres à éteindre le feu... Ou du moins, le devrais-je. Mes jambes ne me répondent plus et je ne peux pas me permettre d'être faible en cet instant. Un picotement me parvient et je relève ma manche mangée par la brûlure. Ma main est noire, et étrangement... poussiéreuse, comme du charbon recouvert de cendre. Les picotements se meuvent en véritable douleur. Je serre les dents pour ne pas hurler. Ma main se referme et je vois mes veines, noires, elles aussi,, qui semblent convoyer ce mal à travers tout mon corps. Je me mets à respirer, fort, rapidement, pour endiguer ce mal, mais il semble que cela ne partira pas si facilement.

Seigneur ! Que m'arrive-t-il ?

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14.04.24 18:31

Elianne Woodlow
Même le fou, quand il se tait, passe pour sage Vu9h
֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
֎ Officium : Danseuse à l'Oasis Pleasure - Colère
֎ Locus : New Abbostford
֎ Tutor : Oasis Pleasure - Exclusive de "M"
֎ Matricule : NA6537201
֎ Nuntium : 137
֎ Adventus : 06/01/2024
֎ Color : #25AB9D
֎ Pseudo : Kyalema
֎ Crédits : avatar : @caelestisart
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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



« Tu sors encore ? »

Je jette un regard en arrière alors que je quitte l’Oasis. Le garde à l’entrée doit noter tous les allers et venues, que ce soit des clients ou des employés. J’hoche simplement la tête pour toute réponse et réajuste ma cape noire sur mes épaules. De quoi je me mêle ? Non, la bonne question à se poser c’est : qu’est-ce qu’il peut bien imaginer ? Il est vrai que je sors davantage. A vrai dire, je sors tous les soirs où je ne me produis pas sur scène. Je pourrais gagner plus en acceptant un client ou deux ces nuits-là mais je n’en ressens pas le besoin. Après tout, je ne suis pas Avarice. Non, je prends plutôt la même direction : celle du Sanctuaire. Sans pour autant y mettre les pieds pour le moment. Pas depuis notre dernière discussion. Je n’ai pas encore trouvé la réponse à sa question et je ne m’imagine pas venir à sa rencontre sans pouvoir la lui donner. Mais je viens malgré tout dans les environs, j’observe, de loin avant de faire demi-tour pour rentrer.

Cette nuit, c’est différent. Sans avoir une réponse claire à lui fournir, je sais néanmoins ce que je suis prête à faire en sa compagnie. J’ai compris que pour l’heure, je ne ferais confiance à personne, pas même lui, de crainte de perdre tout ce que je possède : c’est-à-dire, ma place à l’Oasis. Je ne peux pas me permettre un tel risque et s’il ne peut pas le comprendre, alors nous risquons de ne pas avancer. Peut-il en retour me faire confiance ? Bien évidemment. Je n’ai jamais nuis à aucun immortel et ça n’arrivera sans doute jamais. Je ne commencerais pas en sa compagnie dans tous les cas.

Je pénètre dans le Sanctuaire et je suis étonnée de ne pas le découvrir ; posté à attendre les nouvelles âmes en peine. Étrange. Je m’approche de celui que j’ai identifié comme une sorte de bras droit, celui qui est très souvent à ses côtés ou jamais très loin. Je viens à sa rencontre et lui demande où se trouve le Père Lucius. Il m’étonne en me disant qu’il est sorti, qu’il a pris la direction de Hollow Groves. Un endroit que j’ai très peu fréquenté, il me rappelle bien trop l’extérieur avec ces grands arbres. Je déteste cet endroit. Pourquoi a-t-il fallut qu’il s’y rende ? Je pèse le pourquoi et le contre; devrais-je plutôt l’attendre ici ? Je suis sûre qu’il reviendra dans son antre. Non. Il n’est pas question d’agir comme tel. Je n’ai pas à l’attendre. Inquisitrice, je vais aller à sa rencontre, si toutefois je parviens à le retrouver. Ce qui n’est pas gagné dans un endroit aussi vaste. Une chose est certaine malgré tout : je n’entrerais pas dans cette forêt, quand bien même j’en aurais l’autorisation -ce qui n’est pas le cas.

Mon imagination se laisse aller pendant le trajet. Que peut-il bien faire dans un tel lieu ? Y a-t-il quelqu’un à aller secourir ? Le connaissant, ce ne serait guère étonnant.

Je me stoppe lorsque je croise des individus en train de courir dans ma direction, certains blessés, certains supportant des blessés et je me rends compte alors de l’odeur qui flotte dans l’air. Je fronce les sourcils et décide de continuer ma route malgré la mise en garde d’un homme. Il n’y a que le feu là-bas.

Alors je vais le trouver.

Cette certitude me perturbe plus qu’elle ne l’aurait dû. Je ne devrais pas réfléchir ainsi. Je continue ma marche, la distance me semble bien plus longue que celle pour venir jusqu’ici. Mon cœur bat légèrement plus vite que je ne le voudrais et malgré mon souffle qui se veut lent et maîtrisé, je ne parviens pas à calmer mon myocarde. Qu’est-ce qu’il me fait celui-là ? S’est-il laissé aller à son désir de feu ? Est-il responsable du brasier qui se dévoile sous mes yeux ? Et si c’était le cas ? J’accélère le pas. Si c’est le cas, ne serait-il pas au centre de ce foyer ? A se laisser consumer par les flammes ? Il le pourrait, j’en suis certaine.

Quand j’arrive au plus près, la chaleur est terrible, comme au plus chaud de l’été. Mon regard fait des va et vient dans les environs. Il n’y a plus personne. Pas un cri. Pas un appel à l’aide. Puis je le vois. Cette masse sombre sur le sol, le corps d’un homme prostré mais pas tombé, une couverture sur le dos. Je m’approche doucement, observant le vent et le feu. Puis je le reconnais. Du moins, je reconnais son physique. Je le nierais si l’on m’en fait la remarque mais me voilà à trottiner dans sa direction. Pourquoi reste-t-il si près du danger ? Je me poste face à lui et mon cœur loupe un battement ou deux. Ses vêtements ne sont plus là, comme partis en fumée. Des tâches noires se forment sur son corps à l’instar de cette main qu’il tend face à lui.

A-t-il perçu ma présence ? J’en doute. Il n’a pas l’air d’être dans son état normal, du moins, celui que je lui connais.

Je m’accroupis face à lui, observe l’ensemble de son corps sans aucune retenue. Il ne s’agit là que de découvrir l’étendue des dégâts, l’envie n’y  a malheureusement pas sa place. Les blessures semblent bien trop importantes. A-t-il réellement été au milieu des flammes avant d’en sortir, dicté par son instinct de survie ? Ses habits n’auraient pas dû disparaître ainsi.

« Lucius. » Je l’appelle, fermement mais sans brusquerie. « Vous êtes avec moi ? » Je tente de rattraper son esprit tout en ôtant la couverture qui recouvre son corps. Il ne va pas prendre froid et je crains davantage à ce que sa peau ne se régénère avec le tissu.

L’ensemble de son corps semble couvert de tâches noires, qui grandissent doucement mais sûrement. Qu’est-ce que c’est ? Je dois avouer que je ne sais pas. Même s’il est déjà arrivé à l’un de mes clients de vouloir être brûlé avec une bougie, sa peau n’a jamais connu pareille résultat. Et ce que je lis dans son regard me donne des frissons : il souffre. Suis-je folle au point de le trouver magnifique ? La réponse est bien évidemment positive.

«  Parlez-moi. » C’est un ordre, ni plus ni moins.




Tame the Darkness
ANAPHORE
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14.04.24 19:51

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



La douleur prend mon corps de toutes parts, acculé, une seule direction : l'ombre, ou la lumière. Je sens que c'est la fin de tout. Je bascule dans une sorte de torpeur étrange où la douleur se fait vivace, où la mort se fait vie. Un son s'échappe de mes lèvres sans que je sache quelle émotion la contrôle. J'ai déjà ressenti cela auparavant, mais jamais de manière aussi puissante. J'ai envie de mourir, c'est un fait, même si je ne sais pas réellement pourquoi. Je n'ai peur que d'une chose, que ce moment n'atteigne pas l'extase que je suis actuellement en train d'attendre. J'ai peur d'être interrompu, ou perturbé dans ce moment qui est le mien, à moi, égoïstement.

Nouveau son qui sort d'entre mes lèvres. Je regarde ma main, je bouge les doigts. J'ai l'air d'être pareil à une statue qui s'anime. C'est amusant, j'ai toujours pensé étant enfant, en voyant le talent des artistes de la renaissance, qu'il s'agissait de sorciers qui avaient en réalité pétrifié leurs modèles tant le niveau de détail était impressionnant. Je ne pensais pas que la réalité était tout autre : que c'était la mort qui pétrifiait les gens en statues. Je me demande si je serai exposé. La calcification atteint le bas de mon poignet, et déjà la douleur se redouble d'autant, puis elle prend toute une nouvelle palette de nuances alors que cette teinte sombre commence à grignoter toujours quelques centimètres de ma peau.

Mon prénom est prononcé, quelque part. C'est étrange. Personne ne m'appelle par mon prénom. "Mon père", ou encore "mon révérend" est beaucoup plus couramment utilisé. En fait, il n'y a que ma sœur jumelle pour user de mon prénom... Mais cette femme qui me fait face, que je découvre sous mes yeux, n'est pas ma sœur. C'est une certitude. Je la regarde, comme jamais, je n'ai osé regarder personne. C'est la fin, de toute façon. Ses cheveux sont d'or, ses yeux sont grands, immenses, et d'une couleur de bronze où des flammes se reflètent étrangement bien. Son visage est incroyablement anguleux, jusqu'à la pointe de ses lèvres qui paraissent avoir été tracés avec colère par le Créateur.

"Je suis avec vous."

Me voilà mis à nu, littéralement. Seuls quelques lambeaux de vêtements restent sur mes avants bras. Je remarque que ma main n'est pas la seule prisonnière de ce mal noir qui me ronge. J'ai été touché à plusieurs endroits.

"Qui êtes-vous ?"

L'une de mes pensionnaires ? Je comprends que nous sommes juste après l'incendie de mon asile. Je devrais être pétrifié intérieurement autant qu'extérieurement, mais quelque chose me dit que tout ira bien à présent. Quoi qu'il arrive. Tout ira mieux.

Que je parle ?

Je pose ma main valide sur la sienne. Je suis heureux de ne pas être seul en cet instant. J'ai toujours voulu être seul, toute ma vie, et pourtant, maintenant que je vais la quitter, oui, je pense que je suis heureux qu'elle soit là, qui qu'elle soit. Ma main se serre autour de ses doigts.

"Je vois dans vos yeux de la folie. Elle est belle, cette folie. Ne laissez personne vous ramener dans le droit chemin. Promettez-le moi. S'il vous plait... Avant..."

Nouveau gémissement. Si je n'étais pas aussi faible, je lui aurais sans doute broyé la main. Je sens que la tache sombre a atteint mon coude, et commence déjà à remonter le long de mon épaule. C'est douloureux, délicieusement douloureux. Je ne pensais pas qu'un esprit serait capable de faire valoir autant de nuances dans la douleur. Je ressens des picotements, une douleur sombre, la chaleur d'une morsure, le froid de la mort, tout cela à la fois, qui grandissent, encore et encore, et qui me font ironiquement sentir... vivant.

"...Avant qu'il ne soit trop tard."

Juste une promesse de sa part, sans que je sache pourquoi c'est si important, ensuite, je pourrai partir.

Pour une raison que je ne m'explique pas, je n'ai plus envie de partir, je n'ai plus envie de me battre. Quelque chose me ramène à mon corps, à mon esprit... Et mes yeux dans les siens se voilent, se déplacent, pour venir caresser son cou. Je vois avec une étrange clairvoyance la veine palpiter.

"Promettez-moi, et fuyez..."

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14.04.24 21:48

Elianne Woodlow
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Le regard qu’il pose sur moi me serre le cœur, d’une étrange façon. Que lui arrive-t-il au juste ? Bien sûr, j’apprécie ce que je vois dans ses yeux mais je me demande s’il a toute sa tête. Et si ce n’est pas le cas, alors ce regard ne veut absolument rien dire.

"Je suis avec vous."

Je respire. Me voilà rassurée. L’espace d’un instant, son esprit se rappelle au moment présent. Il est avec moi. Mais ce sentiment s’envole aussitôt que survient sa question. Qui suis-je ? Se fout-il de moi ? J’aimerais bien mais il n’en est rien, cela se lit dans sa façon de me regarder. Est-ce que je le prends mal ? Légèrement oui. Mon égo en prend un sacré coup, évidemment. Au final, je ne suis pas si importante dans sa vie pour que mon image perce son esprit embrumé. Qu’importe. Au fond, ce n’est pas étonnant, cela ne fait que quelques semaines que nous avons commencé à nous voir. Alors pourquoi est-ce que je ressens cette douce colère en train de m’envahir ? Si Lucius n’est rien pour moi, pourquoi serais-je quelqu’un pour lui ? Parce que j’ai été stupide. Idiote de penser que quelque chose pouvait réellement se former sans sexe et violence.

« Colère. » Ma voix gronde presque sans que je ne puisse la maîtriser. Merde. On se reprend.

J’inspire et compte jusqu’à sept avant d’expirer ; laissant s’échapper cette émotion par mon souffle. L’heure n’est pas à ce genre de pensées. L’immortel est dans un sale état, je ne peux décemment pas le laisser ainsi. Est-ce un appel à l’aide, cette main froide sur la mienne ? Ce n’est pas ce que me disent ses yeux. Diable qu’ils sont magnifiques en cet instant. Il n’y a aucune retenue dans ce que je peux voir, aucun masque. Ils dégagent une émotion que je serais incapable de définir et pourtant, ça me prend aux tripes. Je n’ai qu’une envie, qu’il n’arrête jamais d’avoir ce regard. Sa main autour de mes doigts exerce une pression presque douloureuse. Délicieusement douloureuse.

De la folie ? Je souris à ce mot que je prends comme un compliment. Dans ce monde, si nous n’en possédons pas un minimum, alors ce monde nous dévore. Et je ne suis plus une proie. Alors peut-être ai-je laissé un peu trop cette folie s’emparer de moi. Et qu’il le voit me perturbe. Il n’est pas censé voir ça. Pas maintenant en tout cas.

Avant ? Ma main libre vient à la rencontre de ses lèvres qui me délivrent un son agréable à mes oreilles, je les caresse sans demander la permission ou m’occuper de si cela le dérange ou non. Il ne sera sans doute pas en état de se souvenir de cet instant.

Trop tard ? Pense-t-il qu’il va quitter ce monde ? Pense-t-il sincèrement que je vais le laisser faire ? Après toutes ces belles paroles ? Il est censé me survivre et non partir avant moi ! Ce n’est pas négociable.

Son regard ne m’échappe pas. Je sais parfaitement où il pose ses yeux, où son envie de mordre va bientôt se faire sentir.

Oh non Lucius.

Ma main se pose sur son torse mis à nu, sur ce corps froid et pourtant si robuste, et je le pousse. De toutes mes forces. Il est faible, trop faible pour pouvoir me résister. A moins qu’il ne cherche même pas à me résister ? Qu’importe. Le résultat est celui que je cherche : il se retrouve sur le dos. J’imagine que le choc de son corps meurtri rencontrant le sol est douloureux. Je n’en ai cure. Sans défaire mes doigts des siens, pour l’instant, je viens prendre place au dessus de lui. Je suis impérieuse mais pas brusque, pas trop. Je me penche sur lui, collant ma poitrine contre lui et j’attrape cette main noircie. Elle doit être terriblement douloureuse. Alors je la serre entre mes doigts. Le son qui s’échappe de nouveau de ses lèvres est récupéré par ma bouche qui se pose sur la sienne. Je bois sa douleur, m’en nourris comme un met de choix. Je ne suis pas nette, je le sais.

Je me redresse, lâchant ses mains, me défaisant de celle qui me tient.

«  Il n’existe aucun droit chemin en ce monde Lucius. » Mes yeux ne quittent pas les siens alors que ma main droite vient se saisir du poignard à ma ceinture. Je ne sors jamais sans.

« Je vous fais confiance. Ici et maintenant. » Je souffle alors que ma lame coupe l’intérieur de ma main gauche.

Mon sang goutte et tombe sur son visage. C’est un immortel. Son seul remède est le sang humain. Et nous sommes beaucoup trop loin d’un centre de distribution pour qu’il puisse y aller. Je ne suis pas assez forte pour l’emmener là-bas. Alors autant faire cela ici. Je pose alors ma main sur sa bouche, mes yeux plongeant dans les siens. Et s’il perd le contrôle ? Il n’a pas le droit de me mordre, raison pour laquelle je me suis coupée mais et s’il n’y pense plus ? Ai-je peur ? Étrangement, pas le moins du monde. Le voir sous moi, nu et presque à ma merci a quelque chose d’extrêmement plaisant. Ce poignard pourrait se loger dans son cœur qu’il ne résisterait sans doute pas. A-t-il peur de moi ? De ma façon de le dominer ? De tenter de le sauver ?

« Je vous interdis de partir avant moi. Souffrez et restez avec moi. »

Je laisse ma main sur sa bouche, sentant nettement mon sang couler. Je crois que j’y suis allée un peu profondément avec cette coupure, plus que je ne l’aurais pensé.




Tame the Darkness
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15.04.24 17:35

Lucius Malkavian
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Colère ?

Colère...

Ce mot me ramène à des années en avant, dans un monde dans lequel je ne peux plus vivre, dans un monde dans lequel je ne veux plus être. Et pourtant, Colère m'attrape, me rattache, m'ancre à ce monde, et elle lui donne de la couleur, des couleurs vives, des couleurs de feu, bien loin du noir terne des églises et des bures. La femme qui me fait face est agacée, je n'ai pas envie de l'énerver, mais c'est ce qui arrive, bien malgré moi. Je ne la quitte pas des yeux, et il me semble confusément que c'est une chose que je ne n'ai pas faite depuis longtemps, alors que je l'ai fait avec l'une de mes pensionnaires, pas plus tard que tout à l'heure, pour lui parler, pour l'ancrer. Je suis en train de dériver, et cette femme, cette... Colère, fait avec moi comme je fais avec tous les autres.

Pourquoi est-ce que je ne l'ai pas rencontrée plus tôt ? Juste avant la fin, cela me paraît être un gâchis phénoménal. Je ne la connais pas, et pourtant je la connais. Nos mains jointes ne le sont pas à cause de la tragédie de la situation, elles le sont parce que j'ai besoin d'elle, en cet instant. Ses doigts viennent sur mes lèvres, passent sur ma cicatrice, ce qui m'arrache un frisson. Je ne me souvenais plus que je l'avais, et cependant, c'est comme si elle avait toujours été là. Ses doigts sont chauds, plein d'une vie que j'ai envie de prendre pour moi. C'est absurde, et néanmoins un instinct animal, prédateur et sauvage se réveille petit à petit.

Sa main chaude descend sur mon torse et elle me pousse contre le sol. Je m'allonge, docile, tandis qu'une Bête en moi commence doucement à se lever. La Bête se rebelle au moment où la femme me chevauche. Elle n'a pas envie d'être sur le dos, à se laisser faire. Elle veut prendre, dominer, chasser... Mais je suis si faible... Et je ferme les yeux, au moment où ses lèvres se pressent sur les miennes. Ma Bête interne se calme, vaincue. Pour ma part, inerte de stupeur au départ, je sens cette chaleur m'irradier le visage en entier. Je sais très bien ce qui se passe sans même oser le réaliser. Elle a un goût de fièvre, un goût de vie, un goût de Colère. Nos lèvres se séparent avant même que je n'ai pu prendre la pleine mesure de ce qui venait de se passer, et décider si c'était bien ou mal.

Est-elle un ange, ou un démon ?

Elle sort un poignard dont je regarde l'éclat de biais. Veut-elle abréger mes souffrances ? Moi qui m'étais fait à l'idée de mourir dans la souffrance, je ne veux pas qu'on me prive de ça. Mais c'est une tout autre chose qui se passe. Une blessure, tout d'abord, suivie d'une odeur absolument entêtante, divine, celle du sang. Je sais ce que sent le sang : une odeur ferreuse, dégoûtante, emplie d'un signal de danger imminent, et pourtant il me semble ici et tout de suite que c'est tout le contraire : le sang a le parfum de la vie.

Colère plaque sa main sur ma bouche, comme pour m'empêcher de crier, de protester, ou de gémir encore, comme quand on s'apprête à prendre quelque chose à quelqu'un contre son consentement. C'est alors que son sang, en plus de l'odeur, a un goût. Dire qu'il a le goût de la vie serait terriblement réducteur, il a le goût de l'émotion, le goût du désir, une chaleur purement charnelle que rien d'autre ne pourrait égaler. Depuis quand le sang est devenu aussi bon ? Au départ maladroitement, je laisse le liquide couler dans ma bouche qui s'éveille presque instantanément. Je prends une première gorgée que je sens parfaitement distinctement couler en moi, je pourrais suivre avec précision le cheminement de chaque petite goutte de sang circuler et redonner de la force à mon corps. Chaque petite parcelle de ce sang est absorbée, utilisée, transformée en une énergie pure. Mon corps, mon cœur et mon esprit en redemandent plus, toujours plus, beaucoup plus ! J'en ai besoin !

Elle m'interdit ? Soit alors, si je dois souffrir avec elle...

Ma force me trahi pour répondre à ce caprice. Ma main se plaque sur la main de Colère pour qu'elle n'ait pas même l'idée de la retirer. L'autre trouve son autre main pour lui retirer le poignard de la main. Mes lèvres, collées à cette blessure béante, aspirent avec délectation tout ce qu'elle pourra m'offrir. Sans y penser, je me suis redressé en position assise, Colère toujours sur moi, totalement absorbé dans le fait de me nourrir d'elle. Ma main se serre autour du poignard jusqu'à trembler, jusqu'à saigner, avant que je ne plante la lame dans la terre à côté de nous, jusqu'à la garde.

Rapidement, bien trop rapidement, la blessure se tarit. J'aspire, mais en vain, je racle la peau avec mes dents, mais la blessure se referme déjà. Je hume dans la paume de la main la moindre petite goutte qui pourrait rester, me rendant un semblant de respiration. Je lèche tout ce qui reste, le sang qui a coulé entre ses doigts, sur son poignet. La moindre petite parcelle de peau est nettoyée.

"Non..."

Quelque chose m'empêche de mordre, et cela me frustre... Non, cela frustre la Bête qui est en moi.

"Encore..."

Ma voix n'est plus qu'un grondement impérieux... Je regarde Elianne, que je ne reconnais que maintenant. Je me lève sur les genoux, horrifié. Je dénoue les bras que j'avais refermés sur la pauvre femme et que je serrais contre moi à lui en briser les côtes. Je reste ainsi, à genoux, devant elle debout.

"Seigneur... Je suis..."

J'aimerais avoir la force de détourner le regard.
J'aimerais avoir la force de regretter ce que je viens de faire.

La folie m'emporte à nouveau, juste un instant, me ramène à ma vie... Avant que je ne me rappelle quelle créature immonde je suis devenu. Je passe mes mains sur mes bras, constatant que je ne suis vêtu que de suie.

"Elianne... Qu'avez-vous fait ?" Je me redresse un peu, fronçant les sourcils. "Qu'avons-nous fait ?"

Je porte mes doigts à mes lèvres. Mes doigts sont chauds, presque agréables, et je constate que du sang noir s'y trouve, il provient d'une plaie à ma paume.

"Qu'ais-je fait ?"

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15.04.24 18:43

Elianne Woodlow
Même le fou, quand il se tait, passe pour sage Vu9h
֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
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֎ Locus : New Abbostford
֎ Tutor : Oasis Pleasure - Exclusive de "M"
֎ Matricule : NA6537201
֎ Nuntium : 137
֎ Adventus : 06/01/2024
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֎ Crédits : avatar : @caelestisart
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Elianne Woodlow
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Il ne se débat pas. J’ai craint un instant qu’il agisse comme tel, comme un enfant qui ferait un caprice. Mais il n’en est rien. Au contraire, je sens mon sang s’échapper de ma blessure, être aspiré par cette bouche qui est devenue inquisitrice. Sa main froide et forte sur la mienne me fait sourire. Je devrais prendre peur, au moins un minimum mais ce n’est pas l’émotion qui m’enveloppe alors que je l’observe. Son visage se fait plus calme alors que son corps se fait plus pressant. Une seconde, je résiste lorsqu’il tente de me prendre mon poignard. Que veut-il en faire ? Le retourner contre l’un de nous ? M’égorger pour accéder à plus de sang ? Se le planter en plein cœur pour abréger ses souffrances ? Je décide d’abdiquer. De toute façon, sa force revient, je le sens. Je ne pourrais pas résister bien longtemps. En fait, je n’en ai pas plus envie que ça. Je le laisse faire, maître de la situation. Le poignard se retrouve dans la terre, écartant pour l’heure tout risque. Ma main libre se pose sur son torse nu, comme pour trouver un appui, une fois qu’il se redresse. Du moins, c’est l’excuse toute trouvée que je pourrais lui fournir. Mais au fond, c’est uniquement pour en profiter. Dois-je rappeler qui je suis ? L’envie d’en profiter davantage se fait sentir, encore plus quand nos corps se serrent l’un contre l’autre sous son emprise. Est-ce douloureux ? Légèrement mais pas assez de mon point de vue. Si cela avait été un autre immortel, mes lèvres seraient déjà en train de goûter à la peau de son cou, mes dents tirant l’élastique de son épiderme. Mais il s’agit de Lucius. Lui faire subir plus de contact serait probablement une violation de son corps. Je respecte cet individu malgré nos différences, alors je réfrène ce désir et l’abandonne.

Ma tête tourne légèrement, signe qu’une quantité sans doute non négligeable de sang s’est vue prélevée. Plus que lors d’une saignée, c’est certain. Qu’importe. Je frissonne lorsque sa langue parcourt ma peau, nettoyant chaque trace d’hémoglobine présente alors que la blessure ne coule presque plus.

Malgré son envie d’obtenir encore davantage de sang, il ne cherche pas à me mordre, démontrant une force de caractère probablement aiguisée. Lui aurais-je refusé ? Bien sûr que non. Il n’y a toujours personne dans les parages, nous pourrions profiter de cet instant.

Puis il revient à lui. Je le sens plus que je ne le vois dans un premier temps. Son bras me relâche et ses yeux… Plus que le fait de quitter la fraîcheur de son corps, c’est ce que je lui sur son visage qui m’interpelle. Je n’aime pas ce que je vois. A-t-il peur de lui ? De ce qu’il vient de faire ? Dois-je lui rappeler que j’en suis la principale responsable ? Je viens m’agenouiller en face de lui, il n’est pas question qu’il prenne la fuite, physiquement ou par le regard. Les tâches noires qui parcouraient son corps semblent s’effacer progressivement. C’est tout ce qui importe. Et il est revenu, mentalement, avec moi. Mon prénom de substitution est prononcé, signe qu’il se rappelle réellement de moi.

J’attrape un mouchoir dans la poche de mon pantalon et m’en sert pour entourer ma main meurtrie. Il ne faudrait pas que du sang s’en échappe de nouveau.

"Qu'avons-nous fait ?"


Je penche la tête sur le côté, faisant une petite moue, presque déçue. L'occasion aurait pu être parfaite mais il a gardé cette retenue qui le caractérise tant. Qu’importe, cela aurait sans doute gâché toutes les attentes qu’il possède à ce sujet.

« Nous n’avons rien fait qui ait pu corrompre votre corps. » Je souffle à quelques centimètres de lui.

Bien qu’il soit nu, je le rassure sur la chose. Après tout, je suis une prostituée attirée par les immortels et il coche presque tous mes critères. Il lui manque juste un côté violent que j’ai cru entre-apercevoir.

« Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé ? Pour quelles raisons vous étiez blessé ? » Je fronce les sourcils et ma langue claque légèrement entre mes lèvres. « Avez-vous risqué votre vie, en bravant le feu, pour un humain ? » La seule autre explication serait que son amour pour cet élément naturel l’a poussé à aller à sa rencontre. Et l’une comme l’autre des raisons ne m’enchante guère. Je secoue la tête et ajoute. « Comment vous sentez-vous ? Les tâches sur votre corps semblent disparaître. »




Tame the Darkness
ANAPHORE
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15.04.24 20:02

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 279
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



Je l'ai déçue ? Non, je ne crois pas. Peut-être ? Je ne sais pas. À vrai dire, en cet instant, je ne sais pas grand-chose. Ma mémoire se rappelle douloureusement à moi. Ma vie antérieure, mon asile partit en fumée, mon obligation de déménager dans une grande ville, mon internement, la mort de mes pensionnaires les uns après les autres, l'avènement de l'Ombre dans ma vie avant qu'elle n'y mette fin pour toujours. Ces retours à la réalité ont souvent un goût de cendres atroces... Cependant, cette nuit, le goût s'est dissipé derrière une autre saveur, bien plus douce, suave, et dangereuse. Je demande ce qui s'est passé...

"Cette réponse est supposée me rassurer ? Si c'est le cas, ça ne fonctionne pas du tout."

Elle est proche, si proche. Je peux la sentir étrangement là, devant moi, autant qu'en moi. Mon corps est étrangement chaud, vif, et sensible en cet instant. Je baisse les yeux sur ma peau et y vois les réminiscences de taches noires en train de disparaître. Qu'est-ce qu'Elianne appelle le fait de "corrompre" mon corps ? Tout ce que je sais est que j'ai envie de plus... Plus de quoi ? C'est une excellente question.

Finalement, elle me pose des questions et je me surprends à la regarder comme jamais je n'ai regardé personne, du moins pas récemment, depuis que je suis mort, j'évite de plonger mon regard dans celui de qui que ce soit. Cependant, avec Elianne, c'est devenu différent. Je la regarde, simplement, sans détourner les yeux, ni fuir cet étrange pouvoir d'attraction qu'elle semble avoir sur moi en cet instant. Cependant, malgré tout, je fini par secouer la tête.

"Je ne me souviens de rien. Enfin, je sais que j'avais pris la décision d'aller me nourrir, c'était au Sanctuaire. Et je m'éveille là, avec vous..." Parmi toutes les précisions que je peux apporter à la situation, c'est une très particulière que j'ajoute. "....nu."

Je suis mortifié par ma propre nudité, mais faute de pouvoir réagir, je reste à genoux. Les yeux d'Elianne sont respectueux et ne me mettent pas dans l'embarras. Quand j'aurai retrouvé l'entièreté de mes facultés psychologiques, je pense que je vais mourir de honte. Là, je suis encore quelque part où la folie flotte encore, où rien n'est grave, où tout est prétexte à rire, ou à être dramatique.

"Je suis entré dans les flammes ?"

Impossible. Je ne me suis pas nourri, ç'aurait été de la folie pure. Est-ce que c'est moi qui ai allumé l'incendie ? Y-a-t-il eu des morts ? Devant tant de questions, la folie s'efface douloureusement.

"Je me sens..." Je regarde mes mains qui ne m'ont jamais paru aussi belles qu'en cet instant, à ceci près que les traces d'encre ont laissées place à des taches de sang, le mien. "...Je me sens bien." Je déglutis, plusieurs fois. "Pas seulement bien physiquement, je veux dire, je me sens...." Serait-ce possible ? "...Plus fort, heureux."

Je glisse mes mains dans celles d'Elianne, je comprends qu'elle a été la cause de tout ceci. Je regarde sa blessure dans sa main qui fait écho à la mienne déjà en train de s'effacer. J'adopte un air triste et désolé de circonstance.

"Et vous, comment vous sentez-vous ? Est-ce que vous avez..." Je regarde tout autour de moi avant d'aviser une couverture. "... Je vous prie de m'excuser. Je me redresse, sans ressentir la moindre gêne, ni la moindre raideur dans mes muscles. Juste une douce chaleur et la sensation de pouvoir déplacer des montagnes. Quand j'enveloppe mes épaules dans la couverture, je réalise que nous sommes proches d'un entrepôt toujours incandescent. Je retourne près d'Elianne pour la relever à mon bras. Jamais je n'ai ressenti sa présence avec autant de clairvoyance. Son bras près du mien, j'ai la sensation de ne réaliser que maintenant à quel point elle est vivante. Elle a fait de moi un être de chair et de désir, tout ce que je ne souhaitais pas être."... Est-ce que vous avez mal quelque part ? Pouvez-vous marcher ?"

Le voilà, l'attachement que je voulais éviter, le lien, celui qui va faire que je vais scrupuleusement détester chaque personne qu'elle va rencontrer, chaque personne à qui elle va s'offrir se verra immoler immédiatement, au moins dans mon esprit. Je brûle de poser plein de questions, mais je me retiens... Pour le moment.

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15.04.24 22:38

Elianne Woodlow
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Alors il ne craignait pas pour sa vertue ? Je pensais que cela serait l’une des ses premières préoccupations maintenant qu’il a repris ses esprits. Après tout, être nu en compagnie d’une prostituée aurait dû le perturber davantage, non ? A moins qu’il ai eu un minimum confiance en moi, après les conversations que nous avons eu précédemment ? Je n’en sais rien. Je soupire avant de répondre.

« Oui, elle était censée vous rassurer. » Je marque une faible pause avant d’ajouter. « Vous n’étiez plus là… Je vous ai ramené auprès de moi. »

Et s’il ne cherchait pas à revenir ? Je m’en contrefous. J’ai peut-être été égoïste mais il l’a bien mérité. Il ne peut décemment pas agir comme il le fait à chacune de nos rencontres et décide de s’en aller.

Son regard est différent. Il semble plus vrai, sans masque. Il ne cherche pas à se cacher face à moi. Qu’est-ce qui a changé ? Est-ce parce qu’il a bu de mon sang, à sa source ? Je regrette presque de ne pas avoir senti ses crocs pénétrer ma chair. Mais je sais que cet acte est interdit pour tout humain n’ayant pas consenti à devenir Calice. Et nous avons déjà eu cette conversation, je ne serais pas celle de Lucius. Je ne suis pas celle qu’il lui faut. Pourtant, après ce qui vient de se passer, ma gorge se serre légèrement à cette fatalité. Je n’aurais sans doute pas d’autres occasions de le voir aussi sublimé dans la douleur, plongé dans sa folie. J’en suis presque blessée alors que c’est stupide de ma part et je le sais parfaitement.

Il ne se souvient pas de ce qui lui est arrivé ? Il n’y a pas de centre de distribution par ici, alors pourquoi a-t-il pris ce chemin s’il voulait se nourrir ? A-t-il attendu trop longtemps, cette fois-ci ? A-t-il joué avec le feu pour s’y brûler, littéralement ?

Je souris à ce dernier mot qu’il ajoute. Se sent-il embarrassé d’être ainsi en ma présence ? Alors qu’il sait qu’il n’est pas le premier immortel que je vois dans cette tenue et qu’il ne sera pas le dernier. Nous avons sans doute un concept de la nudité bien différent. Je me penche vers lui pour lui murmurer à l’oreille.

« Vous étiez magnifique, sous moi, empli de douleur et de sang. »

Comment va-t-il prendre cette déclaration ? Pour ce qu’elle est j’espère : un compliment. Peut-être déplacé de ma part. Peut-être même qu’elle reste de le mettre d’autant plus mal à l’aise mais il doit le savoir. C’est en tout cas ce que je pense. Et puis, c’est aussi pour lui faire comprendre qu’il n’a pas à avoir honte de ce qui vient de se passer. Je n’ai pas honte pour ma part. J’ai apprécié ce moment pour ce qu’il est.

« Sinon comment expliquer l’absence de vos vêtements et cette noirceur sur votre corps ? »


A-t-il voulu mourir ? Cette question passe en boucle dans mon esprit sans que je parvienne à la formuler à voix haute. Je ne suis pas certaine d’avoir envie d’entendre la réponse si elle s’avère positive.

Ce qu’il m’avoue ensuite, difficilement, me rassure quelque peu. Quoi qu’il se soit passé pour qu’il en arrive à cet état, cela a l’air d’être passé. Et qu’il use du terme “heureux” me surprend. Ce n’est pas un sentiment qu’il recherche spécialement et voilà qu’il l’obtient. Grâce à mon sang ? Le mien ou un autre, vu ses blessures, j’imagine que le résultat aurait été le même. Mais j’aime à penser que c’est le mien en particulier qui agit ainsi sur lui. L’idée me plaît sans que je ne puisse vraiment l’expliquer.

« Je suis rassurée de l’entendre. Profitez de ce sentiment aussi longtemps que possible en ce cas. »


Ses mains sont étrangement moins froides que la majorité des immortels. Est-ce à cause du sang chaud qu’il vient de boire ? C’est la première fois que j’assiste à pareille chose. Si mes clients se font servir du sang, il est toujours froid. J’aimerais lui demander ce qu’il ressent en cet instant. Est-ce comme le prétend la rumeur ? S’il m’avait mordu, un lien se serait-il tissé entre nous ? Ai-je envie d’une telle chose ? Je ne saurais le dire. C’est à la fois une inconnue enivrante et effrayante. Je suis seule depuis si longtemps que finalement, cette idée est davantage terrifiante.

« Ôtez-moi cet air de votre visage Lucius. » Je souffle avant de le voir se lever.

Je ne détourne en rien le regard, observe son fessier aussi blanc et ferme que le reste de son corps. Dire qu’il se cache en permanence sous ses vêtements de religieux. Je retiens un soupire alors qu’il revient dans ma direction et me tend le bras pour m’inviter à me relever à mon tour. Je n’aime pas paraître faible mais cette fois je n’hésite pas à envelopper mes doigts autour des siens pour me remettre debout. Jamais je n’avais donné autant de sang et je ne sais pas quel impact cela va avoir sur ma condition physique. Je me redresse plus facilement que prévu, je tangue à peine. Cette fatigue n’est rien comparée à celle que j’ai connu pour venir jusqu’à la Cité. Je m'accroche néanmoins à lui un instant. La couverture couvre peut-être son dos mais l’avant de son corps reste à la vue de tous. Alors je défais ma cape pour la lui prêter, fermant ma broche dans son cou. Seul son bras qui me sert d’appui reste visible.

« Je vais bien. Et je peux parfaitement marcher. » Ma voix est assurée même si ma tête tourne légèrement. Mais ce n’est rien. Après une courte pause, me penchant pour ramasser mon poignard enfoncé dans la terre, alors que nous commençons à nous éloigner du brasier, je reprends la parole. « J’apprécie la douleur et je peux vous assurer que rien de ce qui s’est passé ne m’a été désagréable. »

Bien au contraire.

« Je suis heureuse de vous avoir trouvé cette nuit. Je ne sais pas ce qu’étaient ces marques noires, le feu j’imagine…  »
A trop forte exposition et sans sang dans les veines ? « Vous n’êtes sans doute pas passé loin de la mort définitive… » Ma langue claque avant que je n’ajoute. « Vous devriez faire davantage attention à vous. »

Je ne serais pas toujours là.

Je trébuche sur une pierre, évitant de m’étaler uniquement grâce à l’appuie qu’il me fournit. Merde. Impossible pour moi de rentrer à l’Oasis dans cet état. Pas dans une forme de faiblesse.



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16.04.24 12:22

Lucius Malkavian
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Je devrais être malade de ce que j'ai sans doute subit, être rongé par la méfiance, voire... la voir comme une tentatrice. Pourtant, il n'en est rien. Je suis certain de ne pas avoir été moi-même ces dernières heures et je ne lui en veux pas d'avoir agi en conséquence. De plus, il est purement et simplement hors de question que j'écarte de mon existence la seule et unique personne qui semble m'apprécier. Elle n'a aucun intérêt à me côtoyer, elle n'en est pas obligée, n'en retire aucun bénéfice personnel, et surtout elle est gentille avec moi... pas parce que nos positions l'exigent, mais pour une raison obscure que je ne m'explique pas.

Ici-bas, c’est la seule et unique personne qui ne me déteste pas, qui ne cherche pas à me nuire ou à me manipuler. La seule. Il est délicieusement ironique que ce soit Colère. La seule chose que j’ai encore du mal à réaliser et que je vais avoir du mal à pleinement comprendre est…

"Vous m’avez sauvé la vie… enfin… l’existence."

Non seulement physiquement, mais aussi spirituellement. La seule chose que je ne parviens pas à déterminer est si elle a remplacé ma mélancolie par quelque chose de… pire. En attendant, il faut que je la remercie. Ce sera peu, mais c’est tout ce que je peux faire pour le moment. Mes yeux sont toujours plongés dans les siens, plus transparents et plus à nu que je le suis effectivement.

"Merci infiniment."

Alors que je commence lentement à me dire qu'il faut que je me reprenne en main, que je vais devoir retrouver mon quotidien solitaire et nocturne tout en essayant de ne pas trop regretter cette folie passagère, Elianne s'approche de moi. Tout, son timbre, ses mots, sa proximité et sa chaleur m'appellent et m'attirent. Cependant, son sang est actuellement dans mon corps. Je pose mes mains sur ses épaules... pour qu’elle ne s’approche pas plus, ou au contraire pour qu’elle ne s’éloigne pas ? Je ne suis sûr de rien. Étonné par ma propre audace, mes doigts se raccrochent un peu plus, et je réponds à son murmure par le mien.

"Je regretterai presque de ne rien me souvenir. Mais nous n'avons rien fait qui corrompt mon corps, vous l'avez dit. ."

Je l'approche de moi, je sens son odeur, pas celle des autres. Elle et seulement elle. Mon nez glisse sur son cou et je me surprends à penser que je comprends que ce soit l’endroit presque traditionnel des morsures de vampires, juste sous l’oreille, où la peau est la plus fine, et où les odeurs sont les plus secrètes. Tout doucement, d’une voix grave, j’ajoute.

"Si vous aviez été à moi, ç’aurait été différent."

A moi, rien qu’à moi. Je rêve de posséder quelqu’un, dans tous les sens du terme, doucement, brutalement, à travers les larmes et le rire, le calme et la passion. La folie se dissipe, plus vite que l’envie de la laisser aller. Je devrais me contenter de juste apprécier d’avoir quelqu’un pour qui je compte. Quand je reprends ses mains dans les miennes, je sens la cicatrice dans sa paume, fine, belle, mais énorme. C’est amusant parce que l’imaginais plus réduite, moins… généreuse. C’est l’effet que cela m’avait fait, du moins. Je récupère d’un geste la lame d’Elianne et m’ouvre à nouveau.

"Ce ne sont pas dans vos habitudes, j’en conviens, mais nous allons avoir besoin de marcher vite, et de soigner cette blessure." Cette blessure salvatrice "Accordez-moi le reste de la nuit. Vous ne pourrez pas travailler ainsi, de toute façon..."

Sans le savoir, je fais le même geste qu’elle, à ceci près que seules quelques gouttes de sang noir s’échappent de ma plaie pour aller trouver sa bouche. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas fait cela… Si elle n’avait pas été là, je ne le serais plus moi-même. Alors si elle doit en prendre plus que nécessaire, ainsi soit-il.

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16.04.24 14:22

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D’aucun me reprocherait sûrement d’avoir aidé un immortel alors que je ne lève jamais le petit doigt pour le moindre humain. D’autres dans ma situation auraient sans doute profité de ce moment pour nuir définitivement à ce conseiller. J’en aurais été incapable. Si j’ai aimé voir la souffrance traverser son corps et irradier son visage, je n’aurais pas pu mettre un terme à sa vie. Ou même ne rien faire pour l’aider. On ne laisse pas mourir un vampire. Je ne laisse pas mourir un vampire. Encore moins celui qui n’attend aucune faveurs de ma part et qui accepte ma présence pour ce qu’elle est.

Je lui ai sauvé l’existence ? N’en rajoute-t-il pas un peu ? Peut-être. Mais j’apprécie. Quelque part, ça me donne une importance que je n’ai pour personne d’autre. Je serre discrètement mon poing meurtri, sentant une douce douleur envahir ma paume et se diffuser dans mon poignet ; je ne dois pas penser ainsi. C’est dangereux pour quelqu’un comme moi. Merde. Si j’attends quelque chose d’un immortel, un souhait qui ne me quitte pas depuis des années, je sais qu’il ne pourra pas l’exaucer. Aucun d’entre eux ne le voudra. Encore moins quelqu’un qui n’a pas désiré devenir vampire. Alors pourquoi je ne tourne pas les talons sur le champ ? Parce qu’il s’est passé quelque chose quand il m’a véritablement regardé. Il m’a vue et il est resté.

Je garde le silence un instant après ses remerciements. Je pourrais ne rien dire, à vrai dire, il n’y a rien d’important à répondre à de telles paroles et sur le moment, je n’ai pas pensé à ce que j’aurais à y gagner. Pourtant, je reste qui je suis et je souffle.

« Un jour, vous me revaudrez ça. »

Dans quelle situation ? Pour quelle demande ? Je ne sais pas encore mais viendra sans doute le jour où j’aurais réellement besoin de quelqu’un et il devra répondre présent. Pas uniquement pour ce qu’il est, un sauveur d’âme en peine. Il ne devra pas le faire avec habitude mais parce qu’il y sera obligé. C’est ce que j’aimerais me dire mais quand il me regarde ainsi, quelque chose se fissure en moi. Je serre ma paume de nouveau. Il n’est pas question qu’il fragilise ma muraille. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

Ses mains sur mes épaules me font sortir de mes pensées. Va-t-il me repousser maintenant qu’il a repris ses esprits ? Ne suis-je pas trop proche de lui et de son corps nu ? Très probablement. Pourtant, il n'exerce aucune pression pour m’éloigner. Nous restons donc à quelques centimètres l’un de l’autre, son murmure venant glisser tout contre mon oreille. Nous n’avons absolument rien fait en effet. Pourquoi ai-je été aussi sage ? N’aurais-je pas dû profiter de l’instant ? Une partie de moi répond par l’affirmative mais pas l’autre. Il y a toujours un moment où quelques mots de consentement sont prononcés, où un mot d’arrêt est défini. Il n’y avait rien de tout cela, je ne pouvais donc pas agir.

Je me laisse venir à lui, un frisson parcours l’ensemble de mon corps en sentant cette faible et délicate caresse sur mon derme. Presque irréaliste. Furtive. Ma main droite vient se poser sur son torse, comme pour éviter que je ne perde l’équilibre alors même qu’il me tient et qu’il y a peu de risque que je chancelle. Et ses mots me figent littéralement sur place. J’arrête de respirer. Mon esprit s’embrouille avec une telle violence que je ne parviens pas à savoir ce qui se passe. Je n’ai jamais cherché à être qu’à une seule personne, jamais, pensant qu’un seul individu serait incapable de m’offrir tout ce dont j’ai besoin. Alors pourquoi Diable cette déclaration me perturbe avec autant d’intensité ? Est-ce à cause de ce que j’ai aperçu en lui ? De ce qui vient de se passer ? Aurait-il réellement accepté ma folie ? Qu’est-ce qui aurait été différent ? Lui ? Aurait-il véritablement lâché prise ? Aurait-il prit plus comme il semblait le désirer ? Je me mords la lèvre inférieure pour faire taire mes pensées, pour tenter de les éloigner le plus loin possible. Pour calmer mon coeur qui bat à tout rompre. Merde. Je dois respirer. J’inspire alors, reprenant mon souffle qui s’est coupé pendant plus de vingt ou trente secondes.

« Mais je ne serais jamais à vous. » Ma voix se brise dans un murmure à peine audible.

Il est impossible qu’il demande à m’avoir et il me sera impossible d’accepter. Je ne pourrais pas quitter l’Oasis. Je ne pourrais pas quitter la scène, mon rang, mon plaisir et le pouvoir que j’ai gagné en ce lieu. Pour personne. Je rappelle mon esprit, dompte mon désir qui n’a pas lieu d’être, éloigne ces images et ces sensations passées. Il ne sera jamais qu’un parmi d'autres. Qu’un que je n’aurai jamais, parce que nous sommes trop différents sur beaucoup trop de points.  Ma respiration se fait plus calme, anormalement plus calme après cet épisode de tachycardie.

Je regarde mon poignard m’être enlevé de la main et l’observe s’ouvrir, à l’instar de ce que j’ai fait pour lui quelques dizaines de minutes plus tôt. J’aime ce que je vois et je déteste aimer ça. Je me fais avoir à mon propre jeu le concernant. J’étais censé l’enivrer et j’ai l’impression que c’est l’inverse qui se produit. Je suis très réceptive à l’aura des vampires, certes, mais je sais normalement y résister également. J’ai appris à le faire. Pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas avec lui ? Est-ce parce qu’il n’est pas comme tous les autres ? Je ne suis pas sûre de vouloir boire son sang. J’en ai envie, bien sûr, j’ai toujours eu envie de ça mais je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. Pas avec lui. Pourtant, avant même que je prenne la décision, ma bouche se retrouve déjà contre sa paume et je bois. Mes mains emprisonnant la sienne pour éviter tout retrait. Ou me donner l’impression que je peux éviter tout retrait de sa part. Le goût est particulier mais pas désagréable, j’ai déjà goûté à du sang de vampire, de quelques clients mais jamais en si grande quantité, jamais après qu’un immortel se soit nourrit. Je sens ma propre paume se refermer à mesure que son hémoglobine glisse le long de ma gorge, ma fatigue s'évapore également. Je le sens plus proche de moi, en moi, d’une façon complètement inédite. Je n’ai jamais ressenti pareille sensation. Je bois trop mais il va devoir me repousser s’il veut que j’arrête.

Beaucoup de rumeurs circulent sur la transformation et elles me reviennent toutes en tête à cet instant. Est-ce que mes longues gorgées pourront suffire ? J’aurais dû me renseigner bien plus précisément avant cet instant. S’il m’appelle, je ne l’entends pas. Mais je sens qu’il me presse, qu’il m’entraîne avec lui pour que nous avancions et je ne veux pas le lâcher. Peut-être est-ce ma seule et unique chance de devenir comme lui, je ne veux pas la laisser passer.





Tame the Darkness
ANAPHORE
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16.04.24 16:49

Lucius Malkavian
Même le fou, quand il se tait, passe pour sage 1b13b969adb0c0a3415ef5bcf3449082ea707fb2
Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 279
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
Même le fou, quand il se tait, passe pour sage 3abb9ffe5b6ca9a5bdc0a701d720f48a4093f4d1
Lucius Malkavian
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2186-lucius-malkavian-la-folie-est-un-don-de-dieu https://lrth.forumactif.com/t2188-lucius-malkavian-les-vivants-savent-qu-ils-sont-fous#51023
celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



Un jour, je lui revaudrai ça... Je souris à cette affirmation. Cela sonne presque comme une menace, même si je sais qu'il n'en est rien. Je ne sais pas comment lui expliquer qu'aurai été là pour elle quoi qu'il arrive, que mes sentiments, en ce qui la concerne, s'affranchissent de toute condition. Cependant, je sais qu'elle ne réfléchit pas ainsi, ni aucun humain, et les Sept en particulier.

"Vous pouvez compter sur moi."

Je sais que je cherche un peu trop à m'approcher d'elle ainsi. Pour autant, c'est moi le prédateur, mais c'est elle qui me traque, je le sais. Ce petit jeu entre nous est très dangereux, autant d'un côté que de l'autre. Cela aurait été différent si je n'avais pas été aussi seul, ou aussi fou. Un jour, nous nous brûlerons, tous les deux, et cette perspective n'est pas si effrayante au final.

Je reviens immédiatement à la réalité au moment où elle appuie sur le fait qu'elle ne sera jamais à moi. J'essaie de rattraper ce qui me reste de folie, mais elle glisse de moi comme de la cendre glisse entre les doigts. L'enchantement est bel et bien parti, et mon court bonheur avec lui. Il ne me reste plus que ma force physique. Malgré tout, je serre mes vêtements de fortune autour de moi, comme pour essayer de cacher un peu plus la faiblesse qui m'étreint. Alors c'est cela. Nous resterons juste un jeu, l'un pour l'autre. Soit. Son cœur, qui s'était emballé, sans doute alarmé par cette idée, se calme très vite.

Est-ce si... désagréable... de l'envisager ?

Je suppose, du moins, toutes les personnes que je côtoie abondent dans ce sens. Elle n'est qu'une de plus.

La sentence a été prononcée, il ne faut pas que je me laisse aller. Aussi, je partage ce qu'elle m'a partagé et lui offre quelques gouttes de mon sang. Sa main dans la mienne, je regarde sa cicatrice se refermer doucement. Une fois que la paume est redevenue lisse, je commence à retirer ma main de sa bouche, précautionneusement... Impossible, elle s'accroche à ma main comme si sa vie en dépendait. J'essaie de ne pas penser à tout l'érotisme que je suis en train de ressentir en ce moment. Il me suffit de penser au nombre d'hommes qui sont passés sous ces lèvres. Elianne a les yeux qui se révulsent presque et je commence à me dire qu'elle n'arrêtera pas par elle-même.

"Elianne ?"

Elle n'a absolument aucune réaction. Je sens que ma propre plaie se tarit assez vite et qu'elle s'y accroche. S'il était hors de question que je la morde, je doute que le contraire soit aussi vrai. Je reprends d'une voix plus ferme.

"Elianne..."

Pourquoi s'accroche-t-elle à ce point ? Ce n'étaient que quelques gouttes, elle ne peut pas déjà ressentir de l'addiction. S'il y a quelque chose que je maîtrise, c'est bien cela. J'ai soigné beaucoup de gens avec mon propre sang, et j'ai toujours su quelle était la limite à ne pas franchir... Et on en est loin, même si on s'en rapproche.

"Elianne !"

Je glisse ma main derrière sa tête, entremêlant mes doigts dans ses cheveux. Doucement, je tire dessus pour la décrocher de ma paume.

"Allez, ça suffit."

Je la regarde, droit dans les yeux. Ses pupilles sont effectivement dilatées, mais elle n'est pas ivre de mon sang, c'est une certitude. Sa bouche se décroche enfin de ma main, que referme.

"J'allais finir par penser que j'ai un sang aussi délicieux que le vôtre."

Cependant, je ne suis pas aussi naïf. Je sais très bien ce qu'elle a voulu. Je reprends la marche, laborieusement.

"Cela ne fonctionne pas ainsi, je le crains. Vous qui ne vouliez vous lier à personne... Méfiez-vous. Si vous désirez l'immortalité, sachez que vous allez être irrémédiablement liée à cette personne, ressentir ce qu'elle ressent, en toutes circonstances."

Je ne lui ferai pas l'affront d'essayer de la dissuader de cette idée. Après tout, qu'est-ce que j'y connais, moi, en immortalité, n'est-ce pas ? C'est son choix, alors je vais essayer de l'aider au mieux. Peut-être qu'elle y renoncera, ou peut-être qu'elle passera le cap et comprendra.

Ma main se pose sur mon torse, comme pour m'assurer que mon cœur n'est bien plus en train de battre. Je suis désormais revenu à la réalité. Je réalise alors qu'elle-même a fait ce geste, plusieurs fois, comme si elle voulait me ramener à la vie. Ma main remonte pour venir dans mon cou, puis mes doigts caressent lentement mes lèvres. Mettre sa main sur mon torse n'est pas le seul geste qu'elle a fait... et ce n'est pas le pire non plus.

"Dites-moi... Est-ce que vous... Enfin, vous n'êtes pas obligée de me répondre. Est-ce que vous embrassez vos clients ?"

Parce que finalement, si nous ne devons être "que" cela, je ne veux pas être un parmi tant d'autre, je veux compter, je ne sais pas pourquoi, et je ne sais pas non plus qu'avec notre échange récent de sang, elle peut sentir à présent beaucoup plus de moi que je ne l'aurais souhaité.

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16.04.24 18:37

Elianne Woodlow
Même le fou, quand il se tait, passe pour sage Vu9h
֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
֎ Officium : Danseuse à l'Oasis Pleasure - Colère
֎ Locus : New Abbostford
֎ Tutor : Oasis Pleasure - Exclusive de "M"
֎ Matricule : NA6537201
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Elianne Woodlow
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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



" Vous pouvez compter sur moi."

J’hoche la tête, ne sachant malheureusement pas si je peux croire en ces paroles ou non. Si je lui ai dit que je lui faisais confiance précédemment, pour ce qui est de l’avenir, rien n’est jamais certain. Il devrait pourtant le savoir mieux que personne, lui qui a vécu tant d’années. Alors nous verrons s’il tient parole ou si ce ne sont que des dires prononcés avec habitude.

Je perds la notion du temps. Il a pu se passer deux minutes comme deux heures que je serais bien incapable de le dire. Ce qui se passe lentement dans mon esprit, dans mon corps, m'empêche de réellement garder les pieds sur terre. C’est une sensation à la fois grisante et totalement inédite. Tout comme le sentir aussi près, sentir sa peau sur la mienne, son aura qui m’enveloppe. Le monde pourrait bien s'effondrer qu’en cet instant, je m’en foutrais royalement. J’ai l’impression d’être juste bien. De ne plus être dans ce nid de vipère, sur le qui-vive, de ne plus avoir à regarder par-dessus mon épaule ou de garder un poignard sur moi pour me défendre. Ne le ferait-il pas pour moi ? C’est ce qu’il me dit sans avoir à parler, c’est ce que me dit son sang.

Je ne saurais dire combien de fois j’ai entendu ce prénom que j’ai volé à ma jumelle. Je ne suis pas Elianne. Arrête de m’appeler ainsi ! Mais personne de vivant ne connaît mon vrai prénom, je ne l’ai jamais dit à personne. Personne ne pourrait sans doute comprendre pourquoi j’ai agi ainsi.

Je ne saurais dire combien de temps mes lèvres sont restées autour de cette plaie qui s’est refermée trop vite, malgré mes coups de langue et de dents pour tenter d’endiguer ce processus de régénération.

Mais ses doigts finissent par se faire autoritaire dans mes cheveux, ma tête est tirée en arrière, m’arrachant de ce liquide si précieux. Je grogne un instant de mécontentement avant de croiser son regard. Je ne parviens pas à identifier ce que j’y lis. Est-il déçu ? Va-t-il me reprocher mon comportement ? Je passe mon pouce sur mes lèvres pour essuyer les quelques gouttes qui sont encore.

Je garde le silence à ce qui semble être une plaisanterie alors que nous reprenons la marche. Que pourrais-je dire ? Je n’arrive pas encore à réfléchir correctement, des sensations se mélangent dans mon esprit, des émotions -autre que ma colère habituelle- s’emparent de mon être. Est-ce à cause de son sang ? C’est une certitude. Je plonge mes mains dans les poches de mon pantalon, je suis en capacité de marcher seule. La suite, comme une mise en garde, met quelques instants à s’ancrer en moi. Irrémédiablement liée ? En effet, ce n’est pas ce que je souhaite. Pas en tant qu’humaine en tout cas.

« Quand la mort n’est plus une obligation… Etre lié à un autre immortel…  » L’image d’Elianne se faisant attaquer par des Enragés pour me permettre de fuir me revient brutalement en tête. Ce vide béant qu’elle a laissé, qui est normalement rempli de colère, se fait de nouveau sentir, plus fort que jamais.  « Cela doit être rassurant de n'être jamais seul. »

Est-ce qu’un tel lien pourrait combler ce vide ? Je doute de le savoir un jour. Si chacun des immortels ressent l’autre, personne de saint d’esprit ne voudrait Colère comme lien. C’est une émotion qui se contrôle difficilement, même intérieurement. J’ai froid maintenant que je lui ai prêté ma cape et que nous nous éloignons du brasier. Je devrais rentrer, je ne suis plus faible physiquement et je doute que nous ayons encore des choses à nous dire.

Mais je me trompe car il reprend la parole, là où je pensais qu’un mutisme nous accompagnait durant notre marche. Est-ce que j’embrasse mes clients ? Sur la bouche veut-il dire ? Pourquoi cette question ? Je l’observe sans comprendre d’où vient cette interrogation avant me revoir l’embrasser pour cueillir sa souffrance. Alors il s’en souvient ? Se souvient-il aussi de la douleur qui a accompagné ce geste ? Ne devrais-je pas mentir pour lui faire du mal ? Car je sens, sans pouvoir l’expliquer, quels mots pourraient le blesser. Je garde le silence quelques instants, essayant de remettre de l’ordre dans mon esprit sans pouvoir y parvenir réellement. J’enfonce davantage mes mains dans mes poches avant de finalement répondre.

« Jamais sur la bouche. »
C’était quelque chose que nous faisions, Elianne et moi, avant de dormir ou pour nous donner de la force pour ne plus avoir peur quand les monstres hurlaient en pleine nuit. Alors pourquoi l’ai-je fait avec lui ? « Je voulais ressentir votre douleur et ne la laisser à personne d'autre. »

Je secoue la tête pour moi-même. Lui ai-je déjà dit que je ne suis pas nette ? Que je fais parfois des choses qui sont complètement stupides simplement par envie ?

« Je n’aurais sans doute pas dû. » C’est une forme d’excuse sans en avoir les mots. Et pourtant, je ne regrette pas ce geste.

J’inspire et ferme les yeux quelques instants. Le monde est beaucoup plus simple entouré de sexe et d’argent. De désir et de plaisir partagé. Au fond, je suis bien mieux à l’Oasis, tout y est simple. La lutte et la survie. Seule.




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