Nuit/Jour


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Reconnaissance [PV Lucius]



30.09.22 10:34

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Le retour à New Abbotsford était loin de s'être passé comme prévu. A peine avaient-ils été repéré, et surtout elle, que la Milice était venu les emmener à la Tour, Omen étant immédiatement mis aux arrêts pour transformation non autorisée tandis qu'elle avait été placée en isolement dans l'attente du jugement de son créateur. La transformation avait été éprouvante, les habitudes semi-nocturnes avaient du être rectifiées mais, malgré cela, les circonstances de ce passage du statut d'humaine à celui de vampire n'avaient pas été faciles pour Lyn qui en gardait pour l'instant quelques séquelles qui, son créateur le lui avait affirmé, finiraient par s'estomper avec le temps et un retour à une vie "normale". Elle ne maîtrisait pas sa soif et se sentait saliver devant la première gorge venue, elle savait qu'il lui faudrait apprendre aussi à dissimuler ses crocs quand elle souriait, chose qui n'était pas du tout acquise quand le sourire était spontané, mais le plus dur restait encore l'évaluation du temps qui passe et l'approche du lever du jour. Lyn peinait à voir le soleil comme une menace bien qu'il en soit une, ayant passée toute sa vie à cheval entre lumière et obscurité, sentir les rayons commencer à poindre à l'horizon ne l'inquiétait pas encore malgré les signaux d'alarme que lui envoyait son cerveau. L'angoisse qu'elle éprouvait à l'idée que Omen ne subisse de mauvais traitements et soit injustement accusé d'avoir prémédité cette transformation l'agitait plus que de raison, en plus de cette soif dévorante que les poches de sang qu'on lui distribuait pourtant à intervalles réguliers ne parvenaient pas à étancher. Soudain elle réalisait à quel point les restrictions de la Banque de Sang pouvaient être éprouvantes pour les nouveaux-nés et elle comprenait d'autant mieux qu'il fallait une surveillance accrue autour et dans le bâtiment. En parlant de surveillance, celle de l'endroit où elle se trouvait se révéla insuffisante quand, ayant probablement envie de se dégourdir les jambes, le garde quitta le devant de sa porte pour aller vadrouiller elle ne savait où. Tout ce que ses nouveaux sens lui disaient, c'était qu'il n'était plus là, et ses mains habiles ne mirent pas bien long à crocheter la serrure qu'elle connaissait déjà, ce modèle étant le même dans d'autres lieux de la Tour où elle travaillait. Personne à gauche, personne à droite, Lyn connaissant par coeur les couloirs, elle n'eut aucun mal à se faufiler jusqu'à l'extérieur de la Tour, s'élançant vers sa chère liberté.

Les rues étaient animées de jour comme de nuit, la population n'était pas beaucoup plus différente et c'était avec plaisir que la jeune femme retrouvait des visages familiers, s'arrêtant ici et là pour discuter, répondant aux inévitables questions quant à son teint plus pâle et son absence plus ou moins remarquée. Ceux qui la connaissaient bien avaient immédiatement compris que sa nature avait changée, mais puisqu'elle semblait demeurer fidèle à ce qu'elle avait été de son vivant, nul ne porta de jugement négatif à son sujet. Le marché fut un plaisir visuel et olfactif aussi étourdissant que prêtant au vertige et, si la jeune immortelle s'amusa d'abord de pouvoir sentir et percevoir les choses avec plus de précision, très vite elle sentit une perturbation envahir son esprit et embrumer sa conscience. Aux éclats de voix de ceux qui s'interpellaient d'un étal à un autre succédèrent les cris des caravaniers attaqués par les enragés. Les étoles de couleurs vives furent remplacées par des gerbes de sang et le brouhaha ambiant devint un grondement semblable au mélange de cris, de bruits et du rugissement d'une pluie battante qui la fit se plaquer les mains sur les oreilles. Fermant les yeux avec force en grimaçant, elle commença à tituber et heurta un badaud, puis un autre. On tendit des mains pour la soutenir mais Lyn n'y vit que des griffes acérées et, poussant un bref son étouffé plaintif, disparu en courant au milieu de la foule, s'y frayant un chemin en repoussant les uns et les autres comme autant d'obstacles ou de menaces, s'enfuyant dans les rues de la cité sans contrôler sa vitesse ni même sa trajectoire. Désorientée, paniquée, elle revoyait en flashs sonores et aveuglants, percutants, l'attaque de leur campement et les enragés fondant sur eux comme des ombres implacables.

Lyn ne su véritablement combien de temps s'écoula, se réfugiant dans le recoin d'une ruelle entre deux conteneurs à déchets, jusqu'à-ce qu'elle éprouve finalement cette sensation doucereuse de sa peau qui se réchauffe alors qu'elle sentait pourtant son estomac profondément gelé et vide. Se redressant, elle quitta l'abri de la ruelle d'un pas prudent et mal assuré, levant ses yeux noisettes sur le ciel qui s'éclaircissait et dont les tons bleus de plus en plus clairs ne laissaient aucun doute quant au fait que le soleil se levait déjà à l'horizon. Inquiète, elle se mit en quête d'un abri adapté, la chaleur devenant rapidement picotement sur sa peau de nouvelle née encore bien trop fragile, l'angoisse le disputant à l'urgence alors qu'elle réalisait se trouver bien loin de la Tour ou de tout autre abri familier. Son regard cherchait autour d'elle,, connaissait par coeur les rues sans pour autant y trouver un endroit familier où on lui aurait ouvert la porte. Elle ne venait jamais dans cette partie de la cité, elle évoluait toujours dans les quartiers mieux favorisés de par ses contacts humains comme immortels. Toute à ses réflexions, elle sentit soudain une sensation de chaleur intense et réalisa que le soleil commençait à percer au-dessus des bâtiments les plus bas. Hoquetant, elle couru rapidement à travers l'une des rues, l'angoisse explosant alors qu'elle paniquait pour de bon à l'idée de se mettre à brûler comme elle l'avait déjà vu faire. Elle se souvenait encore de l'odeur, des cris de douleur des vampires, de la vision d'horreur que cela avait été et... Une main se referma soudain sur son bras et Lyn fit volte-face, tombant nez à nez avec un autre vampire vêtu de noir qui la fixait d'un regard vert déterminé.

"Venez avec moi."

Le ton était calme, presque directif et en même temps rassurant dans sa certitude. La jeune femme hocha la tête et partit en courant aux côtés de l'inconnu qui la mena jusqu'à une église qui se trouvait non loin tandis que dans leurs dos elle sentait une chaleur dérangeante gagner en intensité, menaçant de devenir brûlante à chaque seconde qui passait. La porte fut ouverte, ils pénétrèrent à l'intérieur de la bâtisse et la porte fut refermée derrière eux par l'immortel tandis que les premiers rayons du soleil commençaient à frapper le sol de la rue où ils se trouvaient encore l'instant d'avant. Les jambes flageolantes, la nouvelle née prit quelques secondes pour respirer bien que cela ne lui soit plus nécessaire et, finalement, jeta un regard au lieu saint.

Interdite d'abord, elle mordilla sa lèvre inférieure en se demandant si elle avait le droit d'être là, les ouvrages qu'elle avait pu lire concernant la religion ainsi que les œuvres fantastiques traitant du sujet dans l'ancien monde laissant un flou quant à ce que pouvait bien penser l'entité supérieure des créatures immortelles. Frottant ses bras de ses mains, sentant le froid de la faim commencer à lui tordre les entrailles, elle déglutit et se retourna vers celui qui l'avait menée là, ses yeux noisettes le scrutant avec une vive attention teintée de gratitude et de peur résiduelle.

- Je vous remercie.

Souffla-t-elle en ayant l'étrange sensation de le connaître bien qu'elle ne se rappelait pas l'avoir déjà croisé.

- Je me suis fait surprendre par le soleil et je cherchais un abri. Est-ce que je peux rester là en attendant que la nuit tombe ?

De mémoire, elle n'avait pas remis les pieds dans une église depuis qu'elle avait pris son service auprès de Thèbes quand elle avait quinze ans, ce qui lui semblait tout à coup faire une éternité, comme dans une autre vie, mais c'était surtout son sauveur qui l'intriguait le plus à cet instant et la façon qu'il avait de la regarder de manière presque... dérangeante. Elle-même lui trouvait un visage familier mais elle n'arrivait pas à se rappeler où ni quand elle l'avait vu. Cela remontait à longtemps, plusieurs années, et ses sourcils froncés trahissaient la profonde réflexion qui était la sienne, perturbée pour l'instant par les échos des enragés attaquant un campement. Sans même s'en rendre compte, elle tremblait encore de tout son long.


@Lucius Malkavian
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30.09.22 20:51

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 273
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2186-lucius-malkavian-la-folie-est-un-don-de-dieu https://lrth.forumactif.com/t2188-lucius-malkavian-les-vivants-savent-qu-ils-sont-fous#51023
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Avant ma mort
Cette vie ne m'appartient pas, et pourtant, cet autre, qui n'est autre que moi, reprend de temps en temps les reines de notre corps. C'est un peu comme si je n'étais plus moi, sans basculer dans la folie pour autant.
Avec ma sœur  @Lyn Hawkins
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Automne 2388

Ma vie antérieure me rattrape des fois. Un son, un murmure, une odeur... Surtout les odeurs. On dit que l'odorat est le sent le plus soumis aux émotions, je crois que c'est vrai. Très sincèrement, je me souviens mal de ma vie, et ma vie antérieure aux Ordres, je ne m'en souviens encore moins. La seule chose que j'ai est cette photo, que je tiens entre mes mains. Il y a moi, bel est bien vivant, la poitrine emplit d'une fierté sans bornes. Il y a tous mes pensionnaires qui m'entourent, je reconnais le Pélican, je reconnais la Mo, il y a aussi le petit Irwin... Et il y a cette femme, à mes côtés, qui tient un bébé dans les bras. Définitivement, elle n'est pas une pensionnaire.

C'est ma sœur.

Elle a œuvré aussi, en tant qu'infirmière, dans le centre qu'on appelait l'asile Skoro, de mon nom. Elle s'occupait des malades physiquement, quand j'étais plus concentré sur l'aspect spirituel de leur guérison. Elle a même écrit un livre, très rare, en particulier pour une femme, sur certains médicaments à utiliser, et d'autres à proscrire. Elle avait un mot d'ordre duquel elle ne dérogeait jamais : "si c'est une solution qui vous paraît immonde, c'est que ça l'est !".

Elle détonne un peu, sur la photo. La franchise de son regard clair, le menton un peu relevé, le regard plein de défiance est en totale contradiction avec les yeux mutins, curieux, et parfois apeuré de tous les autres présents et figés en jaunâtre et marron. Elle semble être la mère quand je suis le père de tout ce petit groupe.

"Léana ?"

"Attention !"

Je me pousse de justesse alors qu'un char passe. Le cheval, d'abord hésitant, se fait sévèrement talonner pour qu'il passe son chemin sans faire grand cas des personnes qui passent par là. Léana est ici, mais son regard a rejoint celle des pensionnaires, curieux d'abord, puis mutin, et enfin apeuré. Totalement interloqué, je la suis dans sa fuite. Ma pèlerine flottant sur mes épaules, je me laisse guider jusqu'à chez moi. Est-ce que Léana veut me trouver ? Je ne l'ai jamais vu évoluer dans ce quartier. Autour de nous, le silence se fait et je me rends compte qu'elle n'est plus humaine. Elle en dégage encore la chaleur, comme une peau gorgée de soleil a du mal à se départir de son velouté... Que fait-elle ? Si au départ, j'étais sur le point de rentrer et de ne plus penser à elle, je me rends compte qu'elle va se tuer à rester ici. Son regard se jette en arrière, par-dessus son épaule. Elle m'ignore complètement, ce qu'elle fuit, c'est le soleil. Je remonte mon col et entreprends de la saisir doucement par le bras.

"Venez avec moi."

Nous ne pouvons plus nous permettre de marcher, il nous faut courir. Heureusement, ses pas s'accélèrent et nous voilà très rapidement devant les lourdes portes de l'église. La fraicheur qui nous accueille est une bénédiction. Il y a, çà et là, quelques bougies restées allumées qui attirent mon regard. Ma fascination pour le feu est postérieure à Léana, cela va m'être très délicat de faire la part des choses.

Comment est-ce possible qu'elle soit là, ici, et maintenant ? Son instinct de souffle, sa nervosité, tout me laisse à penser qu'elle n'est pas vampire depuis très longtemps. Pourtant... Non, ce n'est pas elle. Sa voix est différente. Ses intonations le sont aussi. Il est des choses que le temps n'efface pas.

"Vous n'êtes pas Léana..."

Ce n'est pas dit sur le ton du reproche, c'est de la constatation la plus pure. Je prends un cierge qui a chu au sol et le replace sur son socle avant de l'allumer à nouveau. Voilà, tout est en ordre à présent. Après avoir regardé la flamme se débattre, se faire apprivoiser par le mélange de ficelle et de cire, puis être totalement apprivoisée, je me rends compte que mon invitée m'a posé une question à laquelle je n'ai pas répondu. Je me retourne donc vers elle. Si elle n'est pas Léana, elle lui ressemble indubitablement.

"Oui, naturellement. Restez ici aussi longtemps que vous voudrez. Cet endroit accueille absolument tout le monde."

Ses sourcils se froncent et la ressemblance qui s'était atténuée commence à s'accentuer à nouveau. C'est Léana quand elle diagnostiquait une maladie tout craché. Ses yeux étaient d'un vert d'eau, à l'époque. Ils sont à présents noisette. Ça lui va bien, je trouve.

"Je vais vous servir quelque chose à boire."

Je prends la cruche de sang frais du jour et nous verse deux coupes. Si c'est ma sœur, nous devons trinquer à nos retrouvailles, si c'est effectivement un tout jeune vampire, elle doit avoir soif quoi qu'il arrive. Ce sang est de première qualité, prélevé sur des humains pleinement consentants. Il est vrai que toi, tu n'aimes pas que je me serve à la source. Boire ainsi me va très bien.

J'hésite sur la marche à suivre : lui dire que c'était dangereux de ne pas s'être cachée à temps, ou au contraire lui dire qu'elle a bien fait de tester ses limites... Ce n'est pas mon rôle, je ne suis pas son maître. Ce dernier, d'ailleurs, a laissé une odeur pratiquement omniprésente sur elle.

"Navré, vous ressemblez tellement à ma défunte sœur..."

...du moins je crois. A nouveau, je ne suis sûr de rien.

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30.09.22 21:46

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"Vous n'êtes pas Léana..."

Lyn cligne des paupières avec surprise et regarde l'homme habillé en prêtre qui ramasse un cierge au sol, suivant ses mouvements alors qu'elle tente d'apaiser le tumulte de ses pensées qui s'agitent en même temps que l'alarme dans sa tête qui cherche impérieusement à l'obliger à aller se cacher car le soleil au-dehors s'est levé.

"Oui, naturellement. Restez ici aussi longtemps que vous voudrez. Cet endroit accueille absolument tout le monde."

La jeune femme le remercia d'un signe de tête puis entreprit de fouiller dans sa mémoire pour tenter de retrouver l'endroit où elle avait déjà vu le visage de celui qui venait de l'aider. Elle qui se targuait de posséder une bonne mémoire des visages devait reconnaître qu'à cet instant elle avait bien du mal à faire la part des choses, pour autant celui qui semblait être un prêtre avait à l'esprit des pensées bien plus pratiques et efficaces.

"Je vais vous servir quelque chose à boire."

Boire. Sa gorge s'assécha immédiatement et avec plus de force encore, l'obligeant à se la racler dans un bruit discret qu'elle étouffa avec une petite toux polie, ses yeux noisettes se portant sur les verres que l'immortel rempli progressivement tandis qu'elle sent la soif devenir dévorante. Elle avait pourtant mangé cette nuit, mais Omen l'avait prévenue : les nouveaux-nés sont souvent assoiffés.

- Je vous remercie, c'est vraiment très gentil.

Lyn prit le verre en affectant des gestes mesurés, se contrôlant au mieux avec un sourire tremblant malgré elle avant de boire une longue gorgée salvatrice qui trahit immédiatement sa soif. Passablement rassasiée de l'urgence de son appétit, son angoisse commença à refluer et elle se rendit compte que l'homme la fixait toujours avec insistance, lui faisant alors pencher légèrement la tête de côté avec un air intrigué.

"Navré, vous ressemblez tellement à ma défunte sœur..."

Oh...

- Je comprends, je suis désolée pour vous. Elle est décédée il y a longtemps ?

Ce devait être difficile de croiser la route de quelqu'un qui ressemblait à un proche disparu, pour ne pas dire douloureux, et la jeune femme sentit son cœur se serrer à l'idée qu'elle aussi, un jour peut-être, se retrouvera dans cette situation. Et puis soudain, une évidence la frappa et elle tendit vivement une main vers le prêtre, un sourire gêné aux lèvres.

- Excusez-moi, je ne me suis pas présentée ! Je m'appelle Lyn Hawkins, je suis... j'étais électricienne de la cité, mais pour l'instant je suis en apprentissage, enfin si l'on peut dire.

Elle recula d'un pas en écartant un peu le bras au bout duquel elle tenait son verre à moitié vide, se désignant ainsi en un petit mouvement de jambes semblable à une fausse révérence avant de soupirer inutilement et fortement, portant de nouveau le verre à ses lèvres pour finir de le boire, un peu trop rapidement au goût d'un connaisseur assurément mais la soif était trop forte pour l'instant.

- Vous êtes le prêtre de cette église ?


@Lucius Malkavian
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01.10.22 0:54

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Lucius Malkavian
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Avant ma mort
Cette vie ne m'appartient pas, et pourtant, cet autre, qui n'est autre que moi, reprend de temps en temps les reines de notre corps. C'est un peu comme si je n'étais plus moi, sans basculer dans la folie pour autant.
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Automne 2388

La jeune vampire boit avidement la coupe, et je reste avec la mienne entre mes doigts, attendant le tintement des verres.

Soit.

Je souris derrière ma propre coupe de son avidité. Décidément, elle me semble bien jeune pour avoir été laissée ainsi, toute la nuit. Puis, une pensée condescendante me rappelle ce que moi, j'ai dû faire avec mon propre infant. Ses poignets entravés, ses cris, sa brutalités contenue contre mon corps... Non, je n'ai strictement aucune leçon à donner à quiconque.

"Je vous en prie."

Je bois lentement ma propre coupe, par longues goulées entrecoupées de pensées mélancoliques. Je sens que son humeur change alors que je lui apporte une explication sur ma manière d'agir. Elle me rejoint dans mon étrange tristesse et se permet même une question.

"Il y a longtemps, très longtemps... 580 années... et des poussières... Je suppose."

En réalité, je n'en sais rien. Elle ne m'a pas suivie quand nous sommes partis pour l'autre asile, ou plutôt l'autre centre psychiatrique. Je ne sais pas si elle n'a jamais su que j'avais été déclaré fou, et encore moins qu'elle a su pour ma tentative d'évasion. Pour ce qui est de ma propre mort, à mon avis, on touche là au miracle. À la fin, elle désapprouvait ma manière de me donner aux autres, encore et toujours. Elle disait que nous n'avions qu'une seule vie, et qu'il ne fallait jamais la sacrifier. Dieu lui-même désapprouve le sacrifice ! J'entends encore sa voix pleine de reproches tandis que je fais mes affaires.

"À dire vrai, je ne l'ai jamais su."

Mes mots sont prononcés dans un sourire presque désolé de ne pas pouvoir l'informer davantage. J'entends son nom et je hoche la tête.

"Ce nom ne m'est pas inconnu."

Elle a refait l'électricité de la moitié riche de la ville. C'est un euphémisme que de dire que j'ai déjà entendu parler d'elle. Pour ma part, rien ne vaut un bon éclairage à la flamme. Je trouve cela plus chaleureux, plus agréable, et infiniment plus utile en cas d'attaque de... en cas d'attaque de n'importe qui en fait.

"Vous allez très vite vous faire à cette nouvelle vie, j'en suis convaincu."

Je reprends le verre, doucement, sachant exactement ce que ce geste peut avoir de dangereux, voire d'intrusif chez un nouveau-né. Je le remplis à nouveau et le redonne à Lyn.

"Oui, pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Lucius."

C'est totalement inutile de me présenter par mon nom. Plus personne ne l'utilise ici. Je pose mon verre, ne voulant pas boire du sang par gourmandise, et lève un doigt pour demander à Lyn de m'attendre. Quand je reviens, j'ai un lourd ouvrage manuscrit entre les mains. Je l'ouvre avec toutes les précautions du monde, et en retire une photo.

"C'est l'une des toutes premières prises photographiques de l'histoire de l'humanité. Je ne la sors que la nuit pour éviter de l'abimer. Tenez, là, c'est moi. Et là, c'est Léana."

Je me laisse un instant qui me semble durer des heures. Je me contemple, moi, encore en vie, frais, et ignorant de ce qui allait se passer. Né Skoro, j'ai été obligé d'abandonner ce nom avec le reste de ma mémoire.

"Je serais malheureusement bien incapable de vous donner des anecdotes dont je sois réellement certain de leur véracité. Je sais juste que la fille qu'elle tient dans ses bras se nommait Léonie, Léonie Skoro. Elle n'a jamais eu de père, on suppose que c'était un de nos... pensionnaire. En tout cas, elle a hérité du nom de sa mère et de mon nom d'origine."

Après avoir eu un regard tendre pour chaque visage, je me tourne vers Lyn. Mon sourire est toujours tendre, bien qu'un peu plus distant.

"Souhaitez-vous dormir ? Je dispose de plusieurs chambres ici. Sinon, j'ai de quoi lire, ou vous restaurer davantage, si vous avez peur de perdre le contrôle."

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01.10.22 11:11

Invité
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Sa soeur était morte depuis presque quatre siècles et il s'en rappelait encore, voilà bien une chose qui avait le don d'attendrir le coeur de Lyn qui de son vivant déjà avait le don de se mettre à la place des vampires et de comprendre, bien que sans jamais l'appréhender pleinement, le fardeau que pouvait représenter le fait de vivre éternellement. L'homme compléta sa réponse par une information singulière, celle qu'il n'avait jamais rien su de la mort de sa sœur. Est-ce que c'était parce qu'ils avaient été séparés ? Elle avait entendu toutes sortes d'histoire sur les transformations en immortel, certains avaient tenu à rester auprès de leur famille humaine mais d'autres n'en avait pas eu la possibilité, quand d'autres encore avaient même commis l'irréparable au plus fort de leur soif. Désireuse de chasser de telles pensées de son esprit, la jeune femme se rappela soudain des bonnes manières et entreprit de se présenter, réalisant qu'elle ne s'était pas encore demandé comment elle devrait le faire désormais.

"Ce nom ne m'est pas inconnu."

Ah ? Est-ce qu'il connaissait certains des clients qui avaient eu besoin de ses services d'électricienne ?

"Vous allez très vite vous faire à cette nouvelle vie, j'en suis convaincu."

Un sourire éclaira le visage de la nouvelle née qui hocha la tête avec espoir et conviction.

- Je vais tout faire pour en tout cas oui, je vous remercie. Je sais que j'ai encore tout à apprendre, la preuve avec ce qui est arrivé, j'ai un peu trop présumé de mes forces.

Elle aurait du se douter pourtant que le choc de l'attaque sur le convoi couplé à son traumatisme lié à l'invasion de la cité lui ferait se sentir mal, mais elle n'avait pas imaginé que ses nouveaux sens décuplés seraient la cause du trouble qui a conduit à raviver ses terreurs. L'homme entreprit de lui prendre doucement le verre des mains et elle le lui tendit poliment, se surprenant pourtant à constater que ses doigts se crispaient autour du réceptacle délicat. Cela ne dura qu'une brève seconde, mais il était certain que son hôte n'avait pu que sentir la résistance éphémère, rapidement suivie une fois relâchée d'un sourire plus penaud. Elle demanda à l'homme s'il était bien le prêtre de cette église, notamment parce que vu sa tenue elle en était presque sûre, mais surtout parce qu'elle ne voulait pas faire d'erreur, récupérant le verre avec un léger tremblement qu'elle trouva parfaitement impoli. Il allait encore falloir du temps avant qu'elle ne contrôle ce genre de réactions et, pour mieux se calmer, elle se força à boire plus lentement cette fois.

"Oui, pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Lucius."

Lucius. Lucius, Lucius... Ses sourcils se froncèrent alors qu'il s'éloignait rapidement pour aller chercher un ouvrage abritant une photo tandis que l'esprit de Lyn tournait à plein régime.

"C'est l'une des toutes premières prises photographiques de l'histoire de l'humanité. Je ne la sors que la nuit pour éviter de l'abimer. Tenez, là, c'est moi. Et là, c'est Léana."

Ce n'est qu'en voyant l'image où se trouvait une jeune femme lui ressemblant trait pour trait et se tenant aux côtés de celui qui allait devenir l'immortel qui était devant elle en chair et en os que le souvenir la frappa de plein fouet. Ses yeux noisettes grands ouverts se relevèrent sur son vis-à-vis et sa mâchoire manqua de se décrocher sous le coup de la surprise. Non, ça ne pouvait pas être le même Lucius, c'était impossible...

"Je serais malheureusement bien incapable de vous donner des anecdotes dont je sois réellement certain de leur véracité. Je sais juste que la fille qu'elle tient dans ses bras se nommait Léonie, Léonie Skoro. Elle n'a jamais eu de père, on suppose que c'était un de nos... pensionnaires. En tout cas, elle a hérité du nom de sa mère et de mon nom d'origine."

La bouche de la nouvelle née se referme sur le bord du verre qu'elle vient de porter à ses lèvres et qu'elle siffle comme elle aurait bu de l'eau à une époque, poussant un lourd soupir tandis qu'elle a l'impression que son cœur pourrait battre de nouveau violemment dans sa poitrine sous le coup de l'émotion qui la saisit. Lucius pour sa part semble parfaitement attendri par les souvenirs qui l'habitent et la jeune femme éprouve un besoin quasi impérieux de lui confier le fond de sa pensée.

"Souhaitez-vous dormir ? Je dispose de plusieurs chambres ici. Sinon, j'ai de quoi lire, ou vous restaurer davantage, si vous avez peur de perdre le contrôle."

Dormir, oui, elle sent qu'elle a atrocement sommeil et que les deux verres de sang qu'elle vient de boire devraient lui suffire, d'un autre côté elle n'a pas envie que cette conversation s'achève, pas alors qu'elle vient de découvrir que...

- Mon ancêtre s'appelait Léonie Skoro.

L'information est lâchée comme une pierre tombant dans les eaux calmes et immobiles d'un lac, créant des remous qui se répandent à toute vitesse sur la surface jusque-là parfaitement lisse. Les yeux noisettes accrochent les orbes vertes avec une vive intensité, une lueur brillant avec force au fond des prunelles.

- J'ai vu des gravures de l'oncle de mon ancêtre dans un des livres de la bibliothèque de la Tour. Je faisais des recherches quand j'étais plus jeune sur nos ancêtres, j'étais curieuse de connaître le monde d'avant et comme j'étais électricienne, j'avais accès à des ouvrages que certains enregistrés n'ont pas le droit d'approcher.

Ça et le fait que sa mentor Violet Lenverpré était la bibliothécaire de la cité en charge de l'acquisition, de la restauration et de la conservation de tous les ouvrages existants à New Abbotsford. Bien que de conditions et de natures différentes, Violet avait toujours eu une tendresse particulière pour son élève devenue adulte et avait continué de lui donner certains accès afin de lui permettre de continuer à s'instruire, un privilège que la jeune femme avait toujours apprécié à sa juste valeur, d'autant plus aujourd'hui puisqu'il lui permettait de comprendre que l'homme qui se trouvait en face d'elle pourrait bien être un de ses ancêtres.

- Je ne sais pas s'il s'agit de la même personne, de la même Léonie Skoro, mais la ressemblance est vraiment... troublante.

Lyn déglutit et prit une inspiration inutile pour tenter de juguler la montée d'angoisse que causait une telle découverte. Elle avisa l'assise la plus proche et s'assit lourdement, abasourdie.

- Je ne croyais pas que ça serait possible... C'est possible vous croyez ?

Demanda-t-elle soudain avec force en fixant de nouveau Lucius dans les yeux avec le même air qu'elle avait toujours eu de son vivant, mélange d'espoir et de crédulité, la confiance à l'état pur et une foi naturelle en autrui.


@Lucius Malkavian
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02.10.22 14:34

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 273
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
Reconnaissance [PV Lucius] 3abb9ffe5b6ca9a5bdc0a701d720f48a4093f4d1
Lucius Malkavian
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2186-lucius-malkavian-la-folie-est-un-don-de-dieu https://lrth.forumactif.com/t2188-lucius-malkavian-les-vivants-savent-qu-ils-sont-fous#51023
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Avant ma mort
Cette vie ne m'appartient pas, et pourtant, cet autre, qui n'est autre que moi, reprend de temps en temps les reines de notre corps. C'est un peu comme si je n'étais plus moi, sans basculer dans la folie pour autant.
Avec ma sœur  @Lyn Hawkins
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Automne 2389

Je penche la tête sur le côté. Léonie Skoro ? À mon époque, ce n'était pas un prénom très répandu, et le nom n'était pas très âgé. Je sais que vers la fin des années 30, ils ont massivement émigrés aux USA, ne laissant plus qu'une seule affiliation en Europe de l'Est. Aujourd'hui, je ne sais absolument pas où sont les personnes de mon sang, et à dire vrai, cela ne m'avait jamais réellement intéressé jusqu'à aujourd'hui. Pour moi, ma vie n'est plus, elle n'est plus depuis longtemps. Je ne songe même pas du temps où j'avais un cœur qui bat, je pense plutôt à la période où j'ai arrêté d'être totalement saint d'esprit. Quand on m'a pris ma liberté, j'étais déjà condamné.

"Ne présumez rien, préservez-vous."

Elle est si jeune, et elle a au moins un bon maître pour lui apprendre, et surtout, un excellent environnement. Elle a absolument tout de dont elle a besoin pour bien débuter dans la vie. Que son créateur n'ait pas jugé utile de la materner n'est pas répréhensible. De toute façon, il est nécessairement mieux que moi. Je fais une pause dans mes inquiétudes pour revenir à ce que j'ai sous mes yeux. Ce serait une descendante de ma famille ?

"Le monde d'avant se passait d'électricité. Celui d'aujourd'hui aussi. Pardonnez-moi, je ne minimise pas vos capacités, loin delà. Je suis même admiratif. Cependant, l'électricité n'est pas vraiment mon élément."

Je porte une main à ma tempe, comme si cela pouvait atténuer la pression d'un fantôme d'électrode du passé. Décidément, je suis fait pour la pureté, le feu, et rien d'autre. L'électricité rend impuissant, amorphe, et débilitante. Parfois, elle fait même oublier jusqu'à la famille. Elle aurait pu me tuer si je n'avais pas été mort et que les muscles d'un cœur étaient encore vulnérables. Elle m'a fait oublier jusqu'à toi, parfois, dans mes grands moments de perdition. Jamais, de ma vie, de mon âme, je n'utiliserai de l'électricité contre qui que ce soit.

Ma tête va de droite à gauche, lentement. Il va falloir que j'arrête de faire cela. Je me recentre sur Lyn.

"Je ne sais pas, pourquoi ce ne serait pas possible ? Vous avez eu des parents qui ont eu des parents. Ma sœur est... était quelqu'un qui ne se laisse jamais abattre. Elle a eu la malchance d'être née dans un corps de femme, dans un pays et une époque qui ont essayé de lui faire croire qu'il fallait qu'elle accepte sa condition et qu'elle ne devait être qu'un ventre prêt à donner naissance. Elle a travaillé avec moi, avec un certain acharnement et n'a jamais eu la reconnaissance qu'elle méritait."

Mes yeux se perdent sur la surface noire de la coupe de sang.

"S'il y a quoi que ce soit qu'elle ait pu faire pour que sa descendance ait pu tenir jusqu'à aujourd'hui, elle l'aurait fait, ou au moins inculqué à son enfant en lui faisant promettre de le transmettre à sa descendance à son tour."

Et à présent, cet héritage s'arrête ici, avec Lyn qui a embrassé une vie immortelle et infertile.

"Vous avez... choisi... votre condition ?"

Ce n'est pas un reproche, très loin de là. En fait, une autre idée me traverse. Léana n'a pas fait ça pour une quelconque question d'héritage, ou de descendance. Elle l'a fait pour moi. Elle voulait que, d'une certaine manière, elle soit là pour moi. Était-ce voulu ou non ? C'est une tout autre question. Toujours est-il que ses actions ont menés à me retrouver maintenant et ici.

"Léana..."

Mes mains se sont posées sur les joues de mon invitée. Je regarde les traits de son visage fier et sans peur. Oui, c'est elle. Non, ce n'est pas elle. Une douleur passe sur mes traits et je sens mes yeux brûler. Une larme rouge jaillit de ma paupière et je ressens un élan protecteur me submerger... Puis mes attributions de vampire me reviennent. Elle n'est pas mienne, elle ne l'a jamais été et ne le sera jamais. Il ne m'appartient pas de la protéger.

Sans doute que sa présence, ici et maintenant, n'est qu'un concours de circonstances. Elle m'a même dit que ce n'était pas possible. Je perds un peu de foi, et gagne un peu de prestance, lâchant le visage de mon invitée et essuyant la trace de sang sur ma joue.

"Vous avez raison, c'est très improbable. Venez, je vais vous montrer votre chambre..."

J'invite Lyn à me suivre d'un geste. Inutile de creuser cet espoir qui n'arriverait à faire qu'un trou béant en moi.

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05.10.22 9:58

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Comment pouvait-elle se préserver alors que tout semblait s'enchaîner si vite et si abruptement ? Lucius venait d'un temps où l'électricité n'était pas encore utilisée, il avait traversé les âges jusqu'à voir l'avènement puis la chute de cette puissante énergie, son mouvement pour se frotter la tempe intriguant celle qui ressentait presque un vertige à l'idée de se trouver face à l'un de ses ancêtres... à un membre de sa famille. Ses parents n'étaient plus, fauchés par le bourreau suite à l'invasion d'un enragé dans la cité qui les avaient contaminés, puis cela avait été le tour de son oncle forgeron de disparaître du jour au lendemain sans laisser de trace, sa forge déserte alors qu'il y tenait tant. Jusqu'à présent Lyn se raccrochait surtout à la présence haute en couleurs et en chaleur de son cousin adoré Ephraim, mais maintenant qu'elle était devenue immortelle il lui semblait que cela ne serait jamais plus comme avant, quand bien même rien n'avait changé entre eux. Ah, Ephraim, quelle tête il allait faire quand sa cousine lui parlerait de Lucius ! Quels opposés que ces deux hommes ! L'un hautement vertueux et dévoué à l'église, l'autre adepte du stupre et de la luxure, capable de faire tourner la tête de quasiment n'importe qui. Assurément, ce sera une rencontre amusante... mais est-ce que tout cela est réellement possible ?

"Je ne sais pas, pourquoi ce ne serait pas possible ? Vous avez eu des parents qui ont eu des parents. Ma sœur est... était quelqu'un qui ne se laisse jamais abattre. Elle a eu la malchance d'être née dans un corps de femme, dans un pays et une époque qui ont essayé de lui faire croire qu'il fallait qu'elle accepte sa condition et qu'elle ne devait être qu'un ventre prêt à donner naissance. Elle a travaillé avec moi, avec un certain acharnement et n'a jamais eu la reconnaissance qu'elle méritait."

Un sourire compréhensif étira les lèvres de la jeune femme qui reconnaissait certains traits de son propre caractère dans celui de son ancêtre défunte.

- Il faut croire que toutes les femmes de la famille lui doivent cette ténacité.

Combien de fois cela lui avait-il attiré des ennuis ? Combien de fois cela lui avait-il permis de se sortir de terribles situations ? De survivre ? Rien que sa propre mort était un exemple en soi et elle frissonna malgré elle au souvenir de son agonie.

"S'il y a quoi que ce soit qu'elle ait pu faire pour que sa descendance ait pu tenir jusqu'à aujourd'hui, elle l'aurait fait, ou au moins inculqué à son enfant en lui faisant promettre de le transmettre à sa descendance à son tour."

Lucius semblait absorbé par ses souvenirs, happé en quelque sorte, chose à laquelle la nouvelle née avait souvent assisté de son vivant et qui arrivait régulièrement aux immortels qui avaient beaucoup vécus. Le passé était comme un voile recouvrant le présent et pouvait les affecter parfois très profondément, intensément, au point qu'ils se méprenaient sur leur entourage ou l'instant présent. Thebes, son ancien maître, était la proie d'un profond chagrin qui l'avait rongé durant des siècles et auquel elle avait assisté bien trop souvent pour ne pas en être peinée. Lucius souffrait-il aussi de cette capacité à vivre à jamais ?

"Vous avez... choisi... votre condition ?"

Ah, la grande question que voilà.

- Je n'ai pas pu choisir le moment mais, oui, à terme je pense que j'aurais fini par demander à devenir l'une des vô...

Elle s'interrompit alors que les mains du prêtre viennent se poser doucement sur ses joues, levant sur lui un regard noisette étonné dépourvu cependant de toute peur.

"Léana..."

"Cette douleur toujours là au fond du cœur, c'est le mal de vivre. Il est facile de briser le cœur, c'est pour cela que vivre est douloureux."

Un doux sourire éclaira le visage de Lyn qui vint poser délicatement ses mains par-dessus celles de Lucius, appréciant de ne plus sentir ce contact glacé comme lorsqu'elle était humaine. Elle ne pouvait lui rendre sa sœur, nul ne le pourrait, mais cela ne la dérangeait pas que, pour quelques secondes au moins, il ait l'impression de la retrouver à travers elle. Il n'était pas le premier à la confondre avec un fantôme du passé et, quelque part, c'était à ses yeux une forme de compliment que de pouvoir être comparé à quelqu'un de cher.

- Elle vivra toujours dans votre cœur, où qu'elle soit.

Lentement la jeune femme ôte ses mains tandis que son vis-à-vis semble reprendre pied avec la réalité. Cette larme carmine attestant de ses émotions est essuyée et il semble se redonner contenance, probablement peu désireux de creuser plus avant dans cette blessure qui est la sienne.

"Vous avez raison, c'est très improbable. Venez, je vais vous montrer votre chambre..."

- Plus j'y pense et moins je trouve cela improbable.

Affirme la nouvelle née avec une bonne humeur renaissante, emboîtant malgré tout le pas à Lucius tandis qu'elle se retrouve elle-même, se sentant progressivement mieux malgré le besoin de sommeil.

- Mes parents sont morts il y a plusieurs années, mais j'ai toujours un cousin qui vit ici, à New Abbotsford. Il s'appelle Ephraim, Ephraim Lawrence, et nous sommes aussi proches que si nous étions frère et sœur. Il est un peu... excentrique et il aime être le centre de l'attention, mais c'est quelqu'un de très bien malgré ses airs de diva.

Lyn en parle avec un grand sourire qui s'entend jusque dans sa voix. Elle a soudain envie de croire en tout cela, envie de croire qu'elle vient bel et bien de retrouver son ancêtre par hasard, ou par la volonté du Destin, et de ce fait elle n'a pas envie que ce membre de sa famille se croit seul, isolé, et sans plus personne à qui parler des temps anciens.

- Est-ce que je pourrais revenir vous voir une fois que j'aurais vérifié ? J'aimerais bien vous parler de ce que j'ai appris sur notre famille, je ne sais pas si cela vous fera plaisir ou si vous préférez ne pas savoir, mais si ça peut vous rassurer j'ai eu une belle vie ici dans cette cité et mes parents aussi.

Elle ne pouvait présumer ni parler à la place de ceux qui les avaient précédés, elle ignorait tout de la génération avant ses grands-parents dont ses propres parents lui avaient parlé. Elle savait peu de choses en vérité si ce ne sont quelques vieilles anecdotes et histoires plus ou moins probables racontées les jours froids d'hiver au coin de l'âtre ou bien le soir avant de l'endormir. Une part d'elle regrettait presque de ne pas avoir connu tout cela tandis que sa raison de l'autre côté lui soufflait qu'elle n'aurait peut-être pas eu le cœur à supporter la fin d'un monde et la mort de milliards de gens. L'ignorance, parfois, était meilleure que la connaissance.


@Lucius Malkavian
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17.10.22 8:47

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
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Avant ma mort
Cette vie ne m'appartient pas, et pourtant, cet autre, qui n'est autre que moi, reprend de temps en temps les reines de notre corps. C'est un peu comme si je n'étais plus moi, sans basculer dans la folie pour autant.
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Automne 2389
Sa petite phrase me tire un sourire.

"Ça, je dois bien admettre que je n'en sais rien. Nous n'avons pas connu notre mère longtemps, je n'ai pas côtoyé sa fille assez à mon goût, et nous nous sommes rapidement perdus de vue."

Juste elle, ma sœur, mon alter-ego féminin, celle qui a dû lutter et se battre quand je n'avais qu'à lever la main. Celle qui s'adaptait quand je voulais juste faire entendre mes envies et mes décisions. Nous aurions très bien pu ne pas nous entendre, mais elle a décidé qu'avec moi, elle n'aurait pas à se cacher derrière des sourires polis. Elle a décidé d'être vraie, véritable, et j'ai décidé de la soutenir quoi qu'il arrivait. Cela m'a fait parfois perdre en crédibilité de par mes pairs, mais je pense que mon côté subversif aurait de toute façon travaillé en ce sens.

Léana...

Elle non plus n'a pas choisi. A-t-elle seulement conscience de tout ce à quoi elle renonce ? Une vie, tout simplement. Elle n'est pas elle, si elle a le regard farouche, elle n'en a pas les yeux verts, plein d'assurance, de combativité, et de cicatrices du passé qu'elle portait comme des trophées. Je le vois dans son sourire. Ce sourire est celui qu'elle réservait aux autres, ceux dont elle voulait qu'elle soit perçue comme une femme aimable et docile. Cependant, ce regard-là n'est pas celui qu'elle me réservait, juste pour moi, un regard confiant, plus vulnérable, et plus fort à la fois. Ce n'est pas étonnant que la ressemblance ait été aussi frappante alors qu'elle déambulait dans la rue, et aussi creuse à présent qu'elle me regarde.

Sa phrase devrait me mettre du baume au cœur... ce n'est pas le cas. Sans le vouloir, je lui jette un regard blessé avant de me ressaisir et de prendre du recul.

"...Mon cœur est mort."

Elle n'aurait pas été fière de moi, c'est une certitude. Mon passé, mes actions, mes décisions hâtives, mes faiblesses, ma mort et ma désormais existence. Non, elle aurait sans doute levé la main, ou la voix, contre moi. Elle m'aurait secoué jusqu'à ce que j'admette, avec elle, que je vaux mieux que ça, que je peux faire la différence. Ensemble, nous aurions pris les rênes et nous aurions tout arrangé et je n'aurais plus à avoir honte de rien. Ce lien que cette femme me refuse me fait terriblement honte, parce qu'il me rapporte à tous les autres, ceux qui ne voient pas au-delà de ce qu'on peut leur dire.

Lyn me suit donc, me parle de sa vie et de son quasi-frère. Cela m'arrache un sourire douloureux. J'ai perdu ma sœur, et je ne l'ai pas retrouvée. J'aimerais être contant pour elle, sincèrement, mais ce soir, j'ai du mal. Alors je lui fais un hochement de tête poli en essayant de ne rien laisser paraître.

Sur le point de me perdre dans ma mélancolie, Lyn me demande si elle peut revenir. Je ne comprends pas réellement l'intérêt. Si elle a un frère, ou tout comme, je ne vois pas ce que je pourrais lui apporter. Cependant, je ne veux pas briser son enthousiasme. Arrivé à la porte de la petite chambre, je me retourne vers elle.

"Si vous le souhaitez, je peux vous aider dans vos recherches, si vous n'y voyez pas d'inconvénients, bien entendu. S'il s'avère que nous sommes reliés, j'aurais sans doute quelques anecdotes à vous raconter sur votre famille."

...du moins, si ma mémoire ne se décide pas à me jouer des tours. Il faut dire que j'ai du mal à me concentrer sur ma vie avant ma mort.

"Elle aurait été fière de vous, descendante ou pas."

À défaut de pouvoir l'être de moi.
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14.11.22 11:26

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Anonymous
Invité

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"...Mon cœur est mort."

- Les morts ne pleurent pas.

Lâcha Lyn avec un sourire emprunt d'une certaine tendresse et d'une bienveillance certaine à l'égard de Lucius. Si son cœur avait été réellement mort, il n'aurait pas versé cette larme, il ne serait pas affecté de la sorte, ça non. Son cœur souffrait, mais il n'était pas mort et la jeune femme espérait bien qu'elle pourrait l'y aider, d'une façon ou d'une autre. S'il s'avérait qu'elle est belle et bien sa descendante, ce serait parfaitement légitime et normal à ses yeux. Emboîtant le pas à l'homme de foi, elle le suit en lui parlant d'Ephraim, de sa volonté de revenir le voir également, mais loin de susciter l'engouement qu'elle espérait, ce n'est que par un signe de tête poli que son présumé ancêtre lui répond. Souffre-t-il de ne pas avoir retrouvé sa sœur après avoir cru que c'était elle ? Le passé le hante-t-il douloureusement à cause de cela ? Ils s'arrêtent face à la porte de ce qui doit être une chambre et, finalement, il reprend la parole.

"Si vous le souhaitez, je peux vous aider dans vos recherches, si vous n'y voyez pas d'inconvénients, bien entendu. S'il s'avère que nous sommes reliés, j'aurais sans doute quelques anecdotes à vous raconter sur votre famille."

- J'aimerais beaucoup, vraiment, et ça me ferait très plaisir. Je ne suis pas votre soeur et rien ni personne ne pourra la remplacer, mais si vous êtes effectivement mon ancêtre, alors vous êtes de la famille et pour moi c'est quelque chose d'extrêmement précieux.

Dit-elle avec chaleur et entrain, un sourire sincère et franc étirant ses lèvres alors qu'elle a joint les mains contre son cœur plein d'espoir. Intérieurement elle espère vraiment que Lucius et elle sont du même sang, ce serait une merveilleuse chose que de pouvoir ainsi relier deux points de l'espace-temps grâce à cette rencontre.

"Elle aurait été fière de vous, descendante ou pas."

Lyn cligna des paupières, touchée par de tels mots, puis son sourire se fit plus doux alors qu'elle hochait la tête.

- Je suis sûre qu'elle l'aurait été de vous également alors. Parvenir à vivre aussi longtemps et être un homme de foi au milieu de ce monde si difficile... c'est admirable. Vraiment. En tout cas moi je suis heureuse de vous connaître, et sans vous je ne serais déjà plus là, ce n'est pas rien.

Il l'avait sauvée, elle lui était redevable et, quand bien même il pourrait ne pas aimer cette idée, elle comptait bien s'assurer de retrouver cet ouvrage traitant de son ascendance et, si cela se confirmait, elle reviendrait avec le cœur plus léger encore que vis-à-vis d'un "simple" sauveur. Portant la main à la poignée de la porte, elle soupira inutilement et tourna son regard noisette sur les orbes vertes.

- Bonne n... journée, Lucius. Est-ce que vous serez là à mon réveil ?

Cela avait été demandé avec une tentative pour paraître normale, mais il y avait eu dans sa voix un léger tremblement lié à une crainte semblable à celle d'un enfant ayant peur de l'obscurité et qui s'apprête à aller se coucher tout seul sans être tout à fait rassuré. Lyn avait encore du mal avec le fait de dormir en plein jour, de s'éveiller à la nuit tombée, de percevoir des sons auxquels elle avait encore un peu de mal à s'habituer, mais elle ne pouvait confier tout cela alors que Lucius avait déjà tant fait, alors une simple question pour savoir si oui ou non elle le trouverait dans l'église à son réveil suffirait.

- Je vous remercie encore, sincèrement.

Elle lui sourit et entra dans la chambre, simple et dépouillée, mais propre et saine, sans fenêtre donnant sur l'extérieur fort heureusement. Elle avisa la pièce et entreprit d'en faire le tour, passant ses doigts sur le mobilier présent, les murs, comptant aussi les pas dans son esprit, évaluant les distances assez courtes bien qu'elle savait désormais pouvoir se repérer dans l'obscurité. Les réflexes de mortelle demeuraient, elle n'y pouvait rien et, finalement, elle s'assit sur le lit et serra ses bras contre elle en frémissant. Allez, un peu de repos et tout irait pour le mieux, elle était à l'abri et la prochaine nuit serait une nouvelle nuit.


@Lucius Malkavian
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19.11.22 12:29

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Cette vie ne m'appartient pas, et pourtant, cet autre, qui n'est autre que moi, reprend de temps en temps les reines de notre corps. C'est un peu comme si je n'étais plus moi, sans basculer dans la folie pour autant.
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Les morts ne pleurent pas... Peut-être. Je regarde Lyn avec un air bienveillant, bien que peu convaincu. Je dois admettre qu'en cet instant, je suis perdu. Je n'ai jamais été tenté par le fait de mettre fin à mon existence, cela m'est interdit. Cependant, je ne me sens pas vivant pour autant. Pour le reste, ai-je le droit de me détourner de ce qui me reste de famille, si tel devait être le cas ? Ou de Lyn, si tel ne devait pas être le cas ? Non, absolument pas. Lyn est une jeune vampire qui a besoin de tout le concours nécessaire que je pourrais lui apporter.

"Pardonnez mon manque d'enthousiasme. C'est juste que je ne m'attendais pas à revoir ma sœur, à m'en souvenir et à devoir la perdre à nouveau."

Je hoche la tête. Je pense sincèrement que n'importe qui aurait fait de même, mais étant donné que je ne suis plus sûr de rien concernant mes pairs, je ne m'avance pas.

"Je n'ai pas toujours été un homme de foi. Il m'est arrivé de douter. Cependant, je dois croire, non pas pour moi, mais pour tous ceux qui restent."

Pour ma part, cela fait un moment que je suis perdu, que mon âme est damnée. Cependant, je garde la tête haute et vais de l'avant avec courage. Je suis un guide, et je dois me garder de l'oublier.

"Oui, je serai là. Souhaitez-vous que je vienne vous chercher à une heure en particulier ? Sinon, vous êtes libre d'aller et venir où bon vous semble. Les fenêtres et portes sont condamnées pendant la journée."

Lyn s'installe et je lui laisse le soin de fermer la porte. Pour ma part, je rentre chez moi par une porte latérale pour commencer à étudier, à composer, et enfin à écrire. Néanmoins, je dois admettre avoir beaucoup de mal à me concentrer avec cette nouvelle venue dans mon existence. Finalement, je pose ma plume avant de prendre un bout de parchemin vierge. Cette fois, les mots viennent beaucoup plus vite et mes doigts paraissent danser.

Ma très chère Léonie.
Cela fait longtemps que ma mémoire ne s'est pas posée sur toi. S'est-elle seulement déjà posée après ma mort ? C'est une excellente question. Quel est cet être qui m'est soudainement envoyé ? Qui est cette femme ? Nous est-elle affiliée ? Elle te ressemble tant et si bien que j'ai presque envie de débattre avec elle sur une question théologique ou médicale. Tu ne m'as pas connu en tant que vampire, et c'est préférable. Elle ne me connaîtra pas en tant qu'être humain. Elle se nomme Lyn. Je t'en prie, dis-moi ce que je dois faire.


Avec des gestes précis, je cachette la lettre avec un sceau qui n'a rien d'officiel. C'est une prière comme une autre. J'avance le papier jusqu'à une bougie qui se met à dévorer le papier en dansant et en ronflant légèrement. Un instant, je me perds dans la contemplation de cette flamme jusqu'à manquer m'en brûler la main. Ce n'est que quand la cire rouge se met à couler le long de mon pouce que je lâche le tout dans une boite métallique d'encrier où la lettre finie de se consumer. J'ai regardé toute la scène avec un détachement apparent. Au moment où la dernière flamme se meurt, je me penche pour regarder à l'intérieur de la boîte.

La cire encore chaude coule tandis que la cendre reste au centre. Finalement, le rouge se met à couler dans l'un des anneaux d'un encrier avant d'éteindre les morceaux de papiers restants. Quand je souffle dessus, toutes les cendres s'envolent, ne restent que celles piégées par la cire qui se durcit petit à petit, comme si elle voulait à tout prix garder les traces de papier avec elle.

"D'accord."
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23.08.23 15:55

Invité
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- Si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais que vous veniez me chercher lorsque le soleil sera couché.

Je n'ose pas lui dire que je n'ai pas seulement "découché" avec le lever du jour, mais que j'ai également échappé à la vigilance des gardes de la Tour. Je ne veux pas lui attirer d'ennuis et il vaut mieux que j'y retourne le plus vite possible une fois que la nuit sera de nouveau tombée.

- Je vous souhaite un bon repos Lucius, merci pour tout.

Une fois seule dans la chambre dont j'ai fait le tour, je me glisse toute habillée dans le lit, m'étonnant comme à chaque fois que je m'allonge de n'éprouver aucune sensation de froid ni de chaleur au contact des couvertures, juste de sentir leur texture, l'odeur qu'elles portent. De la même façon je perçois tous les bruits à différentes distances et je finis par m'endormir, épuisée, mon esprit rêvant de l'attaque, de l'Enragé qui fond sur moi, du visage d'Omen dont le regard me paraît plus poignant que jamais, plus intense, plus... tout. J'ai l'impression de le voir dans l'obscurité, allongé là sur une couchette d'un des cachots que j'ai déjà expérimenté par le passé suite à la libération de la cité. Est-ce qu'il rumine ? Il a l'air inquiet et je m'avance vers lui, tentant un sourire qui manque un peu d'assurance après ma fuite de cette nuit.

"Omen ?"

Il tourne la tête vers moi, semble étonné de me voir là, et alors que je tendais la main vers lui, je me réveille en sursaut, les sens en alerte alors qu'un bruit vient de me parvenir, celui de la porte de ma chambre qui s'est pourtant ouverte en douceur. Redressée dans le lit, je dois avoir l'air d'une chouette surprise par la lumière d'une lampe torche et je fixe Lucius en peinant à me rappeler l'espace d'une seconde qui il est et où je suis.

- Oh c'est vous.

Je fais le lien, mon esprit reconnectant les souvenirs passés et présents, et l'espace d'une seconde je me demande si c'est normal avant de me lever, adressant un sourire à mon possible ascendant.

- Excusez-moi, je faisais un rêve très réaliste et je ne savais plus où j'étais.

Je me tourne vers le lit et l'ouvre pour le mettre à aérer, ne sachant pas si Lucius voudra ou non changer les draps. Une fois le drap et la couverture correctement pliés au bout du lit et l'oreiller tapé pour être remis en forme, je me tourne vers l'homme avec un peu plus d'entrain.

- Je vous remercie encore, je me suis bien reposé, c'était très confortable. Et vous, vous avez suffisamment dormi ?


@Lucius Malkavian
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26.08.23 11:26

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Avant ma mort
Cette vie ne m'appartient pas, et pourtant, cet autre, qui n'est autre que moi, reprend de temps en temps les reines de notre corps. C'est un peu comme si je n'étais plus moi, sans basculer dans la folie pour autant.
Avec ma sœur  @Lyn Hawkins
Reconnaissance [PV Lucius] 9133db6a55ac2c0edc15c1e55069a632
Automne 2389

"Alors comme ça, vous m'avez retrouvée, cher frère ?"

J'hoche la tête, un léger sourire sur le visage.

"Entrons."

Léonie n'a pas d'enfant, et j'évite de me poser la question de savoir pourquoi. Je sais très bien que je suis dans une réalité qui n'est plus, et que si je pose trop de questions dessus, tout pourrait éclater. Je ne veux pas que cela éclate. J'entre avec elle dans ce qui aurait pu être sa maison, ou telle qu'elle l'était quand je me l'imaginais.

La chaumière est très éclairée par beaucoup de bougies et de foyers divers. Je reste devant la cheminée pour m'y réchauffer. Nous ne parlons pas, pas beaucoup, pas besoin.

"Cela fait longtemps, dis-moi. Tu as oublié ta famille pendant tes vacances ?"

Un rire de nez m'échappe, elle appelle cela des vacances, un séjour en asile de fou, et pas du bon côté des barreaux. Je me suis toujours demandé comment avons-nous pu être si proches, et si éloignés du jour au lendemain.

"Je vous ai cru mort. Vous aviez périt dans cet incendie qu'on a dit que vous aviez-même provoqué, mon frère."

Oui, je comprends.

"Je vais me coucher, je suis fatiguée."


J'ouvre les yeux, sans soupir, sans inspiration, dans le noir qui ne l'est pas tant. Tous mes sens sont adaptés à la traque, la survie et la chasse, et je ne m'en sers absolument pas. Mes yeux verts rivés au plafond de ma chambre, je me décide à me lever, seul.

Et puis je me fige soudainement. J'ai très clairement entendu le bruit d'une présence dans une chambre à côté. J'ouvre et vois que ma sœur est là, allongée, en train de dormir. Elle ne respire pas, mais moi non plus. Cet endroit à tout d'une chambre mortuaire dont la défunte s'arrache de son sommeil éternel.

"Oui, c'est moi, n'ayez aucune crainte. Vous êtes en sécurité ici, chez moi. C'est tout nouveau, cette vie pour vous, ici."

Léonie fait son lit, elle a toujours pris soin de son intérieur, à moins que ce n'est pour laisser absolument aucune trace de son passage. En réalité, je ne l'ai jamais vraiment su.

"Ne vous inquiétez pas pour moi. Venez."

Je nous mène jusqu'à la cuisine où j'allume bougies et foyer pour que ce soit plus chaleureux. C'est étrange parce qu'à la lumière des flammes, les yeux de ma sœur apparaissent comme dorés, plutôt que verts.

"Je repensais à ce que vous m'aviez dit... Vous pensez réellement que je pourrais avoir des problèmes à être trop proche des gens que je soigne ? Je pensais que les gens pouvaient avoir confiance, c'est avant tout pour cela que je suis devenu prêtre, pour être un guide qu'on peut reconnaître à son vêtement."

La vie, l'existence est injuste... et je me rappelle que je n'ai plus personne à soigner avec une certaine angoisse.

"Pardon... je... Parlez-moi de votre rêve, je vous prie."

Cette femme est ma sœur... mais ma sœur n'a rien à faire dans ce monde.

Cette femme n'est pas ma sœur. Cette simple idée, je le sais, est déjà en train de se dissoudre dans un mélange de logique et de rêve. Moi-même n'ai pas la volonté de la rendre plus tangible, plus solide.

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