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[France, 1984] - Back home



14.09.22 16:45

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ET CE JOUR, ELLE RETROUVA SON AMOUR, LA LUMIÈRE SE FIT VIVE ET POUR UNE FOIS INDOLORE. LA PIÈCE MANQUANTE DU PUZZLE ÉTAIT ENFIN LÀ. ELLE POURRAI ENFIN VIVRE ET ARRÊTER DE FAIRE SEMBLANT. QUITTER CE MONDE D'ARTIFICES POUR RETROUVER SA MAISON.

avec  @Lucius Malkavian .
Clermont-Ferrand_15096_Cathedrale-de-Clermont-Ferrand-pendant-la-nuit.jpg13 Février 1984

Je flâne dans les bars de Clermont-Ferrand. La France est finalement un pays que j’affectionne beaucoup, depuis que j’ai atterri ici il y a trois ans. Avant ça, la Suisse, où l’on s’était posé des questions sur moi bien trop vite… Il faut dire que j’avais attiré la curiosité, moins vigilante qu’avant. Peut-être par lassitude d’avoir toujours à fuir et à changer d’identité… Mais, c’est ce qu’était ma vie depuis une bonne centaine d’années maintenant. Changer d’identité, et de région du monde, pour ne pas attirer la curiosité sur mon mode de vie nocturne et mon apparence qui n’est pas affectée par l’âge. Le plus dur, c’est de convaincre quelqu’un de bien vouloir me laisser le nourrir. Mais bon, depuis quelques années maintenant j’ai trouvé un filon dans les refuges de hippies, qui adorent la sensation que leur procure mon sang quand je les ai mordus. Ici et maintenant, je me fais appeler Isabelle, je me suis trouvé un petit appartement en périphérie de la ville, et pour une fois, je ne m’embête pas à trouver un travail de nuit, j’ai un petit matelas confortable avec moi, même si j’ai un peu perdu au change en passant mon compte bancaire en francs…

La place où trône la cathédrale est magnifique. Toutes ces lumières, et la prestance de ce magnifique édifice… Il est rare que je me sente aussi petite. C’est l’effet de la vie de nuit, ça… On se sent invincible, puissant ! Je termine ma cigarette en contemplant le siège de l’évêque, et retourne au chaud dans le bar.

« Un autre Gin, s’il vous plait, merci » indiquais je au serveur en tendant mon précédent verre vide. Un journal traîne un peu plus loin sur le comptoir du bar. Tiens, si je jetais un œil aux nouvelles du monde diurne… Je le saisis en remerciant chaleureusement le serveur qui pose ma recharge devant moi.

Après quelques minutes à feuilleter les pages granuleuses remplies de cette encre à l’odeur si particulière, j’arrive à la rubrique des faits divers. Accoudée sur le comptoir, ma tête plantée dans la paume de ma main, faisant tournoyer le liquide de mon verre dans l’autre, le regard presque dans le vague…
D’un coup, mon verre se fige, et je me redresse en écarquillant les yeux
Lucius
Mon Dieu, est-ce que ce serait vraiment lui, sur cette photo ?
Je penche la tête et pose mon verre pour attraper le journal à deux mains et le rapprocher de mes yeux. Putain, c’est lui. Je regarde la date du journal sur la première page : il date d’hier. Il titre : “Découverte de l’équithérapie pour soigner les troubles mentaux.”
Je fixe à nouveau la photo. Je suis sûre que c’est lui. Il se tient près d’un magnifique étalon, comme s’il communiait avec lui. Il est magnifique…
« Excusez-moi ? Est-ce que j’aurais pu prendre cette page s’il vous plait ? »
Après l’approbation du serveur, qui me lance un signe de main signifiant bien qu’il s’en fichait, je prends soin de déchirer cette page sans en abîmer l’article.
Je contemple encore quelques secondes la photo, puis me décide à lire les grandes lignes de l’article, cherchant à récupérer uniquement ce qui m’intéresse. Ah, voilà… “Centre hospitalier les Chanaux. Mâcon”. Mâcon ? Il me semble que ce n’est pas loin d’ici. Un peu plus de deux heures de route, me confirme le serveur.
Je le plie soigneusement, et avant de le ranger dans la poche intérieure de ma veste, j’en sors sa photo. Cette photo, l’unique chose qu’il me reste de lui, que j’avais récupéré il y a quelques décennies de cela, en tentant de le retrouver à l’hôpital psychiatrique de Skoro, qui fut autrefois le temple de notre amour. Il y avait eu des bons moments, et de très moins bons, mais toutes ces années… toutes ces années je n’avais pas cessé de l’aimer, de me demander tous les matins s’il était encore en vie…
Je me souviens encore de la souffrance extrême que j’avais ressenti le jour où je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus que cette photo et quelques écrits comme trace de l’existence de l’homme que j’aimais tant… Tous mes espoirs étaient partis en fumée, et ce qui restait de mon âme s’était brisé. J’aurais mille fois préféré revivre la douleur de la transformation que vivre ce moment…
Je contemple la photo, effleurant l'arête de sa mâchoire du bout de mon doigt.

« Y a intérêt à ce que ce soit bien toi, Lucius Skoro »

J’enfouis l’article et la photo précieusement dans la poche intérieure de ma veste et demande au serveur si je peux lui emprunter son bottin et son téléphone. Comme il a l’habitude de me voir ici, et que je dois bien remplir sa caisse avec tous les Gin que je lui commande depuis des semaines, il accepte volontiers.
Je cherche frénétiquement le numéro d’un taxi, tentant de rester calme tandis qu’un mélange d’angoisse et d’excitation monte en moi.

« Bonsoir, est-ce possible d’avoir un trajet pour Mâcon ? Oui, je sais, c’est loin… mais j’ai de quoi vous payer. Quel serait le tarif, que je retire du liquide ? »

Je grimace tout de même un peu à l’annonce du prix, mais donne rendez-vous au taxi en bas de chez moi dans une demi-heure, direction Mâcon. Je jette un œil à l’heure. Si on compte trois heures, si le taxi est lent, ça me fait arriver à 2h du matin… Eh bien, je pourrai toujours inventer que je me suis perdue et que j’ai besoin d’un refuge. Ou me refaire passer pour une folle pour entrer, ça je devrais bien y arriver. Je remercie cordialement le serveur, règle mes consommations en laissant un pourboire, et décide de rentrer chez moi préparer mes affaires. Je peux facilement garder cette identité pour aller jusque là-bas. Je pousse la porte du bar, et me fait happer par la fraîcheur de l’air. Je contemple la cathédrale illuminée, si haute et si fière devant moi.
« Je viens te chercher, mon amour. »

Je me rue chez moi, je n’ai jamais marché aussi vite dans les rues de toute ma vie… Je laisse même ma porte grande ouverte et ne m’inquiète pas du bruit que je fais en ramassant toutes mes affaires dans le sac du surplus de l’armée que j’avais ramassé sous mon lit.
Un voisin sort me beugler d’arrêter mon bordel, et je l’assassine du regard. Il se fige sur place, et je lui lance. « Prévenez le propriétaire que mon appartement est à louer » sur un ton mal aimable au possible… Puis je descends quatre à quatre les deux étages qui me séparent du trottoir où je vais attendre mon taxi, tapant frénétiquement du pied. Fort heureusement, il ne se fait pas attendre, et j’y jette mon sac avant d’indiquer au chauffeur de prendre la route de l’hôpital psychiatrique de Mâcon. Il se fige, hésite, me détaille de haut en bas puis perçoit mon agacement et démarre donc la voiture. Je m’installe confortablement, appuyée contre la fenêtre, regardant le paysage défiler. Je ne m’attache jamais aux lieux où je vais m’installer, ni aux gens d’ailleurs. De toute façon, depuis Lucius, j’étais incapable d’aimer ni même de lier une amitié avec qui que ce soit. La culpabilité et son souvenir me hantaient tous deux… Et je sais, que j’espère trop fort que ce soit lui, comme si je le sentais au fond de mes tripes, mais tentant de me préparer à être déçue une nouvelle fois.
A la radio, les ZZ Top chantent « Gimme all your lovin' » et je souris bêtement à cette ironie du sort.

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14.09.22 17:00

Lucius Malkavian
[France, 1984] - Back home 1b13b969adb0c0a3415ef5bcf3449082ea707fb2
Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 314
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2186-lucius-malkavian-la-folie-est-un-don-de-dieu https://lrth.forumactif.com/t2188-lucius-malkavian-les-vivants-savent-qu-ils-sont-fous#51023
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Nous sommes tous un peu fou ! A différents degrés et de différentes manières mais chacun cultive sa folie avec soin.

très chère @Héloïse De Barruel
Clermont-Ferrand_15096_Cathedrale-de-Clermont-Ferrand-pendant-la-nuit.jpg13 Février 1984
“Bonsoir, Heloïse”

Je te regarde fixement, sans croire mes propres globes oculaires, puis sans croire le relais d’information, et enfin, sans croire mon cerveau qui me hurle que tu es revenue. Pourtant, je t’ai attendue, je t’ai attendue depuis le début de la nuit, sachant intrinsèquement que tu reviendrais. Ça m’est déjà arrivé de nourrir de tels espoirs, mais jamais ce n' fut aussi réel. Tu t’es intéressée à moi, nos esprits se sont liés durant les dernières heures. Ce que tu ne sais pas est que je ne t’ai jamais quitté, j’ai vécu à travers toi. Le lien s’est ténu avec le temps, j’ai dû combler avec mes propres sensations, mes propres sentiments, ou mes propres idées tant et si bien qu’aujourd’hui, je ne peux plus démêler le vrai du faux. C’est pourquoi je doute de ta présence, et je te demande silencieusement de bien vouloir m’excuser.

Si tu savais tout ce qui s’est passé quand tu n’étais pas là. Ce soir, j’ai eu l’impression de ne pas me réveiller dans mon propre lit et de ne pas pouvoir percer la bulle de conscience tant que je n’aurais pas trouvée où j’étais supposé être. Cette semaine, j’ai fait du cheval, comme aux temps anciens, je ne sais pas si tu le sais.J’étais une personne différente, je me sentais vivant, comme au temps où je l’étais. Je te rassure, cela n’a rien à voir avec toi, mais c’était un tel plaisir de pouvoir monter à nouveau, de voir toutes ces têtes étonnées de me voir si à l’aise. J’ai même pu prodiguer des conseils, tu te rends compte ? Quand j’ai ouvert la bouche pour parler, cela est sorti étrangement, presque de manière dérangeante, mais je l’ai fait. J’ai pensé que tu serais fier de moi, que je passe davantage d’énergie à me concentrer sur mon présent plutôt que d’essayer de me projeter vers toi. En même temps, je le sais bien, nous n’étions pas réellement ensemble, mais tu m’as donné un avant-goût de la liberté.

Avant ces sorties, j’étais piégé… la seule activité qu’on voulait bien me tolérer était la lecture. J’ai eu le temps d’absorber tous les livres de la bibliothèque, plusieurs fois. Quand tu es partie, et que mon corps ne t’a pas suivi, j’ai été emprisonné pendant des mois dans un endroit que je ne connaissais pas. D’inoffensif, je suis passé à bestial avec cette tentative d'évasion, selon mon dossier. Ma liberté s’est retrouvée petit à petit, mais j’étais souvent enfermé, quand je n’étais pas simplement attaché. Mes premières nuits sans toi ont été les plus terribles, mais ce furent aussi celles où je me sentais proche de toi en esprit. Cela m'apportait un peu d'apaisement bienvenu. Je t'ai parlé aussi, longtemps, souvent, et tu étais là pour ne pas que je me sente trop seul.

Alors dis-moi, Héloïse, es-tu réellement là, ou n'es-tu encore qu'une suggestion de mon inconscience pour ne pas sombrer davantage, ou au contraire, me rendre encore plus fou que nécessaire ? Mon corps et mon cœur te réclament et te sentent et je ne suis pas certains qu'ils sont aussi faciles à berner que mon esprit. Il me faut faire un effort pour me ramener, moi, là, maintenant, avec toi. Tu es juste là. Tu es magnifique. Je t'ai senti venir, je t'ai même senti arriver. En réalité, quand le gardien est venu me chercher dans ma cellule, cela ne m'a même pas surpris. C'est en entrant que je ne parviens pas à réaliser, je ne me sens pas prêt, comme un jeune premier qui va au bal avec sa promise. Et maintenant que tu es là, je reste parfaitement stoïque, comme si tu ne m'avais jamais quitté. Après un temps inconsidérable, je parviens à continuer notre conversation qui n'a jamais vraiment débuté.

“Tu vas bien ?”

Tes yeux me sondent, mais ils ne trouveront pas grand-chose. Je suis vide à l'intérieur. Ce n'est pas que tu m'as pris quelque chose en partant, c'est bel et bien moi qui t'ai donné quelque chose. Mes yeux n'ont pas cligné, ils ne t'ont pas quittés. Je n'ai même pas pensé à faire semblant de respirer.

“C'est gentil de passer me voir.”

Quelque chose s'éveille en moi, comme une flamme dans une tempête de neige. C'est tout petit, mais c'est incroyablement lumineux. J'ai envie de me lever, de jeter au sol cette table qui trône entre nous comme si elle pouvait décider de nous séparer. J'ai envie de te prendre dans mes bras, comme avant quand c'était ma mission de te rassurer. Non, j'ai envie de plus, j'ai toujours envie de plus avec toi. J'ai envie de toi, tout simplement. Je sens mon regard devenir de plus en plus intense... Et puis cette toute petite flamme s'éteint, soufflée facilement, faisant sombrer mon esprit dans le noir et un mugissement d'idées incohérences sans fin.

“Gimme all your lovin'
All your hugs and kisses too
Gimme all your lovin'
Don't let up until we're through”


Un gardien s'avance, te faisant signe, comme pour te demander si tout se passe bien.

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14.09.22 18:53

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ET CE JOUR, ELLE RETROUVA SON AMOUR, LA LUMIÈRE SE FIT VIVE ET POUR UNE FOIS INDOLORE. LA PIÈCE MANQUANTE DU PUZZLE ÉTAIT ENFIN LÀ. ELLE POURRAI ENFIN VIVRE ET ARRÊTER DE FAIRE SEMBLANT. QUITTER CE MONDE D'ARTIFICES POUR RETROUVER SA MAISON.

avec  @Lucius Malkavian .
Clermont-Ferrand_15096_Cathedrale-de-Clermont-Ferrand-pendant-la-nuit.jpg

Je dérange le gardien de nuit, qui semble bien surpris d’avoir de la visite en pleine nuit…
« Je viens voir Lucius Skoro, je vous prie. » lui dis je sans même prendre la peine de le saluer, en lui tendant la coupure de journal. Il me refuse d’abord l’accès, me faisant remarquer l’heure tardive, sous couvert que les visites doivent être entourées par des médecins.
« Dois-je faire mon long voyage en sens inverse pour vous ramener mon diplôme en psychologie, ou ça ira ?. » rétorquai je en haussant un sourcil, visiblement agacée et irritée. Il n’y avait bien souvent que ce genre de technique qui fonctionnait pour obtenir des passe-droits de nuit. Après quelques secondes d’hésitation, il m’ouvrit la lourde porte et je pénétrai dans l’enceinte de l’hôpital.

Je le suis dans les couloirs, et j’ai l’impression qu’une tornade siège dans ma poitrine, à l’exact emplacement où mon cœur battait il y a encore un peu plus d’un siècle. Je sens sa présence, il est tout près, c’est bien lui. Dans chaque pièce, je peux entendre un battement de cœur distinct : tantôt endormi, tantôt affolé… Il n’y a que derrière cette troisième porte, à droite du couloir, qu’aucun cœur ne semble battre. Il est là. Je le sens. Sa présence m’attire comme un aimant, et je presse le pas pour précéder le gardien, et poser la main sur la poignée avant même qu’il ne m’indique le chemin. Surpris, il me retiens quelques secondes, et je pense que mon regard lui lance alors des éclairs… Il veut simplement me mettre en garde, et me dire qu’il restera à l’entrée.
Bon… Je peux peut-être m’y plier pour éviter qu’on ne me mette dehors. Je hoche la tête et ouvre alors la porte, et entends sa voix bien avant de le voir. Lucius… Une éternité que je n’ai pas entendu ta voix. J’ai envie de m’élancer vers toi, mais cela fait effectivement une éternité. Et je sens, comme hors de moi mais pourtant si présents, des doutes. Tes doutes. Ton hésitation, comme si tu ne me pensais pas réellement là. Après tout, je n’ai peut-être pas le droit d’être là, je t’ai abandonné…

Je me fige alors, frappée par cette réalité. Je serre les poings, je reste là, ballante, à un mètre à peine de la porte, restant bien derrière cette table, jaugeant la moindre de tes réactions.
« Bonsoir, Lucius… »  ma voix s’étrangle à prononcer ton prénom. Je retiens cette vague d’émotion qui me tenaille le ventre. Je ne dois pas pleurer. Pas devant ce garde qui reste vissé au coin de la pièce et qui nous détaille. Ta question me déstabilise, tu as l’air de vouloir faire la conversation comme si on ne s’était jamais quitté. Ou comme si… comme si j’étais une amie, une connaissance. Après tout, je t’ai abandonné.

« Mieux ! Je vais… je vais beaucoup mieux. Et toi ? »  j’ai l’impression que la distance entre nous se creuse, que j’ai perdu ma place auprès de toi. Je cherche, avec mes yeux, avec ce que je peux ressentir de toi. Je cherche désespérément si toi tu vas bien, si ma venue te perturbe ou t’agace, si tu es au contraire heureux de me voir… Mais rien. Je ne peux plus lire en toi comme avant. Je t’ai perdu…

Et ton regard s’éteint, là, sous mes yeux. Et l’air que tu fredonnes se mue en paroles distinctes. Les paroles de la chanson qui retentissait dans ce taxi inconfortable quand je suis partie, il y a trois heures de cela, me ruer vers toi, te retrouver. Ces paroles me frappent de plein fouet. Toi, tu peux encore lire en moi. As-tu toujours pu lire en moi ?

Le gardien s’avance dans la pièce, m’interpellant pour s’assurer que tout aille bien. Je m’éclaircis la voix et me tourne vers lui.

« Oui oui tout va bien, vous pouvez retourner à votre poste, je gère la situation. »

Je ne gère absolument rien du tout… J’ai l’impression que mon monde est en train de s’écrouler. Que tous mes espoirs s’envolent, tout ce qui m’avait tenu en vie toutes ces rudes journées où je ne pouvais plus me voir dans un miroir, où je n’avais plus envie de faire semblant, où j’avais juste envie de me blottir contre toi… avant que la nuit ne vienne anesthésier mes tourments.

Il sort de la pièce, nous laissant seuls, et je me retourne lentement vers toi, détaillant tes traits. Tu es toujours aussi beau qu’avant. Tu as l’air un peu plus creusé, surtout au niveau de tes orbites. Mais tu es si magnifique… Je ne peux pas me jeter dans tes bras maintenant que nous sommes seuls, je ne peux pas t’imposer ma présence. Je ne sais pas quoi faire, je n’ose même pas m’avancer bien que j’en meurs d’envie.

Lucius, je t’en supplie, regardes moi, lis en moi à nouveau, vois comme je t’aime, comme je suis désolée, comme je m’en veux de t’avoir laissé…

« Je… Je n’étais pas juste passée te voir. »

Je ne me sens même pas légitime à te dire un seul mot de plus, j’ai juste l’impression de ne pas avoir le droit d’être là. Et pourtant, je n’ai pas l’intention d’être ailleurs. Je ne compte pas repartir d’ici sans toi. S’il le faut, je ne repartirai pas.

« Je suis désolée... »

C’est presque un soupir, une supplique, je ne sais pas… Mes épaules se sont affaissées, je ne sais quoi faire ni de mes bras ni de mes jambes, alors je reste plantée là... J’attends désespérément un signe de toi, un geste, une parole, même si tu me dis de m’en aller. Lucius, je t’en supplie, mon Amour…

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14.09.22 21:52

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 314
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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Nous sommes tous un peu fou ! A différents degrés et de différentes manières mais chacun cultive sa folie avec soin.

très chère @Héloïse De Barruel
Clermont-Ferrand_15096_Cathedrale-de-Clermont-Ferrand-pendant-la-nuit.jpg13 Février 1984
Héloîse a l'air triste
Tu as l'air triste

Couplé à ma propre détresse, c'est une chose que j'ai du mal à supporter, et encore plus à comprendre. Alors je te regarde intensément à nouveau, essayant d'émerger parmi les brumes de la folie qui m'entourent, d'y voir plus clair à l'intérieur comme à l'extérieur. J'avance dans ce brouillard, tâtonnant de ci, de là, et te trouvant en esprit. Notre lien est juste là, entre nous. Il est faible, cassant, usé et défectueux, mais il est. Je lui dois la vie, je lui dois mon existence, je lui dois le fait d'avoir pu tenir tout ce temps sans avoir eu envie d'en finir. Mes yeux à nouveau perçants parcourent les tiens, caressent tes joues, s'attardent sur tes lèvres un instant alors que j'entrouvre les miennes, puis meurt sur ton cou, la veine ne pulse plus depuis longtemps, et c'est entièrement ma faute.

Tu m'as posé une question, je ne m'en rends compte que maintenant, et je n'ai pas répondu. Combien de temps m'as-tu posé cette question ? Quelques secondes ? Minutes ? Heures ? Je te souris, un sourire qui est tout sauf sincère. Un sourire que j'ai appris à bâtir avec le temps, pour dire que tout va bien.

"Je vais bien...maintenant."

Et pourtant, cette réponse est véridique. À présent, je sais que tout ira bien parce que tu es là avec moi. Tu es en train de m'insuffler de la vie d'une manière étrange et même inexplicable. Je t'en prie, je ne sais pas s'il est bon que je sois en vie, et que tu sois à mes côtés pour en être témoin.

J'ai manqué d'air, pour ma réponse, comme j'ai manqué de conviction pour la dire. Je sens mes dents pointues devenir de plus en plus présentes dans ma bouche, derrière mes lèvres, sur ma langue, autant d'appendices à qui tu manques cruellement.

"Je voulais te demander pardon, Héloïse. Pour tout."

Mon regard se baisse. À présent, j'aimerais retourner dans les limbes de la folie et de l'indifférence, mais il est trop tard. Notre lien commence à se reformer, petit à petit, fibres après fibres. Il devient plus net, et il commence même à pulser frénétiquement, comme les battements d'un cœur de nouveau-né encore hésitant. Je ne ressens que de l'amour, et de la culpabilité.

"Je ne t'ai jamais dit pardon."

Je me plonge dans mes souvenirs, jusqu'à ce fameux soir où je t'ai pris la vie. L'impulsion que j'aie eue quand tu es entrée dans mon petit carré d'ombre. Ce sont les battements de ton cœur qui m'ont fait redresser la tête. Je n'avais jamais entendu les battements de ton cœur auparavant. J'avais faim, terriblement faim, j'avais peur de mourir, et j'avais...

"...J'avais tellement envie de toi."

Ma voix sonne comme un grondement presque animal. C'est ce que j'étais à l'époque, c'est ce que je suis actuellement, je ne suis pas certain de pouvoir avoir une vie normale, si tant est que je puisse appeler tout cela "une vie". Mes ongles sont longs et pointus, ils s'enfoncent dans le bois tendre de la table sous le regard réprobateur du gardien qui nous voit à travers la vitre de la porte. Mon regard est toujours sur toi, et j'ai un sourire en coin, dévoilant une canine. N'importe qui aurait peur, toi aussi, tu devrais avoir peur. Mais je ne ressens pas ta peur. Je ressens de la tristesse et du regret. J'ai compté pour toi, tout ce temps, je le sais. Je l'ai toujours su, rassure-toi. Je ne suis pas mort à l'intérieur à cause de toi. C'est ton absence qui a causé tout cela, mais je suis content que tu aies eu une vie en dehors de cet endroit. Je t'assure. Ne regrette rien, je t'en supplie.

"Je suis là, Héloïse, j'ai toujours été là."

...et j'ai encore envie de toi. Si tu savais à quel point, tu serais sans doute déjà partie au loin. Je n'ai jamais su si tu voulais fuir, ce fameux soir. Tu t'es accrochée à moi quand j'ai planté mes crocs en toi, ne penses pas que je ne m'en suis pas rendu compte. Tu m'as étreint quand je t'ai donné l'étreinte mortelle. Là, tout de suite, tu devrais fuir, Héloïse. Notre lien est en train de se reformer, et j'ai encore suffisamment de présence d'esprit pour me retenir de te sauter dessus.

Et puis la conscience s'en va, quelque part, au loin. Ne reste que mon enveloppe charnelle qui se dresse doucement, comme une bête en pleine traque. Je ne te quitte pas des yeux, essayant de déterminer l'endroit de ton corps où je pourrais t'attaquer...

...tout s'est arrêté. Le gardien est entré et s'est approché de toi. Cette fois, c'est un feulement bestial qui est sorti de ma gorge. Personne ne s'approche de toi. Personne...

PERSONNE !

Sans même qu'il n'ait pu comprendre ce qu'il lui arrivait, je me suis interposé entre toi et lui. Il a juste eu le temps de voir mon regard briller à quelques centimètres du sien, un regard avec une émotion, sans doute la première depuis très longtemps. De la colère pure.

Peu après, j'essuie le sang de ma bouche tandis que le corps tombe à nos pieds dans un bruit mou et une rafale de battement de cœur affolés. L'homme sombre dans l'inconscience, mais il survivra. Jamais je n'avais eu une réponse émotionnelle aussi intense. Je souris à Héloïse, un sourire sincère, presque dément, encore teinté de sang.

"Que faisons-nous à présent ?"

Pour la première fois depuis plus de cent ans, je me sens vivant.

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22.09.22 14:47

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avec  @Lucius Malkavian .
Clermont-Ferrand_15096_Cathedrale-de-Clermont-Ferrand-pendant-la-nuit.jpg

Mon regard perdu alors sur le sol, dans le vide, se redresse d’un coup vers lui sous la surprise de ses mots. Pardon ? Pourquoi tu me demande pardon ? C’est moi qui t’aie abandonné à ton sort dans ce genre d’endroit, moi qui n’ai pas tenu ta main pour que nous nous enfuyions ensemble. Je m’en veux tellement…

Une vague me traverse quand il me gronde qu’il avait envie de moi. Je ressens ce côté bestial à l’intérieur de moi comme à mes oreilles. Cet élan, cette envie… Que je te comprends maintenant. J’ai envie de m’élancer contre toi, de plaquer mon corps contre le tien, de retrouver tes lèvres, ton goût… Mais je ne peux pas. Des entraves invisibles m’en empêchent et me clouent au sol, alimentées par ces sentiments contradictoires, d’envie, de désir, et de culpabilité immense. Je suis toujours tétanisée, mais ma bouche s’entrouvre, je ne trouve pas les mots… Je ne suis que contradictions, et je n’arrive absolument pas à faire le tri dans ce que je ressens, dans tout ce tumulte dans ma poitrine…

« Je t’ai laissé tomber, je... » je ne peux pas décemment m’excuser en espérant que l’on puisse passer à autre chose. Je t’ai laissé croupir ici tandis que j’apprenais à vivre mille vies dehors. Je suis ignoble. Je suis égoïste. Je suis un monstre.
Une larme roule sur ma joue, mais je me fiche bien de savoir si le garde va remarquer la traînée rouge qui plonge vers ma robe.

Ton regard se plante dans le mien, et je chavire. Mes jambes auraient pu se dérober sous moi si mon corps n’avait pas été aussi robuste. Je ressens tes mots bien avant que tu les prononces. Oui, tu es toujours là, tu es toujours avec moi. Au centre de moi. Tu te lèves, lentement. Tu es majestueux. Mon Dieu que tu es beau. La puissance de ton regard fixé sur moi et l’envergure de tes gestes maîtrisés m’impressionnent et m’attirent à la fois. C’était le geste de trop…
Le temps d’un battement de cil, le gardien apparaît près de moi, dans un signe de protection. Lui, il sait que tu es dangereux, et il te craint. Moi, je mesure que tu es dangereux, et je te veux. En une fraction de seconde, tes canines se plantent dans sa chair, et je peux sentir les miennes palpiter sous le flot de sang qui s’échappent des tiennes.

Dans un geste purement instinctif, ma main vient se poser sur ton dos, un contact que j’avais appréhendé bien trop longtemps, et qui fait frémir ma paume. Dieu, ce que tu m’avais manqué… Dans une caresse, tu te redresses et le corps du gardien tombe à nos pieds, dans un bruit sourd. Je ne prends même pas la peine de le regarder. J’ai senti ta colère me traverser, faire frissonner mon échine. En cet instant, nous pensons qu’il a eu ce qu’il méritait. Son cœur continue de battre, faiblement, mais sûrement. Tu as du acquérir une certaine maîtrise dans l’art de vider tes proies sans les tuer.

Et je ne peux m’empêcher de te rendre ton sourire, vivant ton soulagement, et le mien sans doute, de t’avoir retrouvé. Tu es là, bien devant moi, et je me sens enfin complète. Je n’y crois pas… Je n’y croyais plus.
C’est comme si… Comme si je pouvais enfin respirer à nouveau pleinement, et pas à demi inspirations. Je n’ai aucune envie de me demander où nous mènera la suite, ce que nous allons faire… Mes mains s’approchent de ton cou, et mes yeux balancent entre les tiens et tes lèvres. Je veux te goûter à nouveau, goûter le sang qui perle encore sur tes lèvres. Alors ma bouche vient effleurer la tienne, presque timidement, comme si c’était là la première fois que nous nous embrassions.

**
La première fois que je t’ai embrassé. J’avais cru que ce jour n’arriverait jamais de toute ma vie, et effectivement il est arrivé bien après ma mort. Tu étais à mon chevet tout ce temps, calmant mes ardeurs et mes démences, mes frénésies sanguinaires. Tu me forçais à me contrôler, et je t’en ai tellement fait baver… Tu m’as entravé, tu m’as enduré. Je t’ai crié dessus, je t’ai frappé, je t’ai fusillé du regard… Je t’aurais presque détesté de me priver de mes pulsions, de me laisser crever de faim.

Et puis, dans un immense accès de colère tandis que j’entendais les battements de cœur de l’infirmière venue s’approcher d’un peu trop près de notre geôle pour nous observer comme des chiens de foire, j’ai croisé ton regard. Ce contact visuel a suffi à allumer le feu en moi, et ce n’était plus boire que je désirais. C’était toi. Je te désirais, toi. Très maladroitement, mes lèvres sont venues se presser contre les tiennes. Et la sensation qui s’ensuivit annihilait presque complètement ma soif. Presque. Du moins quelques microsecondes.
**


Mes lèvres se détachent enfin des tiennes, dans ce moment suspendu hors du temps, pour venir murmurer ton prénom dans un soupir. Si tu savais ce que j’ai rêvé de ce moment… Mais la réalité me rattrape. Le corps syncopé du gardien est toujours affalé à nos pieds.
« Viens, nous devons quitter cet endroit. » lançais je en attrapant ta main et en t’entraînant dehors.

Mais je sens une certaine résistance de ta part. Je me retourne alors vers toi, et capte ton regard. Tu as l’air perdu.

« Fais-moi confiance, mon amour. Nous devons nous en aller. »
Le doute m’assaille à nouveau. Et si tu ne me faisais plus confiance ? Après tout, toi tu ne voyais pas l’intérêt de t’enfuir la première fois. Tu ne comprenais pas pourquoi j’avais ce besoin de m’enfuir et de vivre. Et la terreur me tétanise. Si tu ne voulais pas de cette vie avec moi ? Si je te rendais encore plus malheureux en t’arrachant à cet endroit ?

Qui suis-je pour te faire ça ?
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22.09.22 21:57

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 314
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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Nous sommes tous un peu fou ! A différents degrés et de différentes manières mais chacun cultive sa folie avec soin.

très chère @Héloïse De Barruel
Clermont-Ferrand_15096_Cathedrale-de-Clermont-Ferrand-pendant-la-nuit.jpg13 Février 1984

Tu m'as laissé tombé ? Non, C'est moi qui t'ai faite choir, qui t'ai entraînée dans ma chute. C'était douloureux, plaisant, viscéral, et fatal. Mes dents dans ta chair. Je me languis tellement de sentir ton sang sur ma langue, de boire ton nectar, j'ai tellement envie de toi que ça en devient douloureux. En cet instant, je ne sais plus où je suis, ni ce que je fais. Est-ce que je suis dans un rêve en train de te récupérer, de t'arracher à ta liberté tant désirée pour ne te garder qu'avec moi ? Est-ce que je suis sous l'influence d'une quelconque drogue expérimentale ? Peu probable. Je suis sans doute en train de plonger, toujours un peu plus, toujours avec délice, dans la folie que tu es effectivement venue me chercher.

"Tu ne m'as pas laissé tomber. J'ai choisi mon sort."

Pour toi, la liberté, plutôt que la folie pour nous deux. Ils nous auraient séparés de toute façon, sois en sûre.

"Mais tu es là, aujourd'hui. Tu es bel et bien là. Alors tout ira bien."

Mon visage se tend, un instant, je me sens sortir de ma neutralité. Oh, Héloïse, sors-moi de là, s'il te plaît. Le monde de dehors me fait si peur, mais avec toi, je sais que je n'aurai rien à craindre. Tu regardes mes lèvres, je regarde les tiennes. Je sais très bien à quoi tu penses. Cela me fait sourire, au moins intérieurement. Tu m'avais désiré comme je t'ai désiré. Jamais je n'ai insinué aucun désir de ce genre à personne. Cela m'aurait effrayé, cela m'a au contraire attiré. Braver cet interdit était véritablement tentant. Et toi, tu es belle à damner un prêtre. Encore aujourd'hui, je me demande comment ai-je pu faire pour te résister aussi longtemps. Dieu m'est témoin que je ne referai pas la même erreur.

***

Tu étais froide entre mes paumes. Tu te débattais et je sentais tes muscles durs lutter et trembler contre mes doigts. J'ai dû user d'entraves, je me suis détesté pour ça, au moins autant que tu m'as détesté. Cependant, les sentiments que tu nourrissais à mon égard m'empêchaient de m'en vouloir pour de vrai. Bien au contraire, ils m'ont aidé à tenir bon, à te sentir encore vivante.

J'ai entendu les battements de cœur autant que toi alors que je t'avais laissé en liberté. Je me suis senti nerveux. Je savais que je n'avais pas le temps de te demander de docilement te rallonger sur le lit. Tu allais lui sauter dessus... Ou peut-être pas ? Je ne sais pas. Toujours est-il que ni mes gestes, ni ma voix ne t'a contrainte. Seul mon regard t'a permis de rester à la surface.

... Et tu m'as embrassé. Ce n'était qu'une caresse légère de tes lèvres sur les miennes. Nous étions froids, tous les deux, et pourtant, nos corps s'étaient embrasés instantanément.

"Hé ! Vous faites quoi ?"

L'infirmière t'a déconcentré, ou m'a déconcentré de toi. Je nous ai senti emplit d'une terrible frustration, et tu m'as mordue. Fort.


***

Aujourd'hui encore, je porte ce stigmate de notre premier baiser. Je passe l'ongle du pouce dans le sillon de la cicatrice sur ma lèvre supérieure, comme pour me rappeler cette délicieuse et étrange vengeance. Là, tu prends mes lèvres à nouveau en un contact ferme et plus timide. Je sens des frissons m'embraser jusqu'au bout de mes doigts, une explosion de vie dans ma poitrine vide. J'ai envie de te saisir, là, tout de suite, et de te garder avec moi. Je suis vivant. Tu as goûté au sang de l'humain toi aussi.

J'ai peur d'aller dehors, tu le sens. Je reste figé sur place. Pourquoi...

Mes yeux se posent sur l'homme et je me penche vers lui. Je le roule délicatement sur le côté et me saisis de sa veste, et lui ôte sa chemise. Je le débarrasse aussi de son pantalon. Une fois ceci fait, je regarde Héloïse, attends qu'elle se retourne, avant de me déshabiller à mon tour. Nos vêtements ainsi échangés, je sais que ce subterfuge ne tiendra pas longtemps, mais il sera suffisant pour que nous puissions nous enfuir. Plus rien ne me retient ici. Ils ne connaissent que vaguement mon ancienne identité et ma nouvelle ne fais écho à rien.

Nous sortons de la pièce, puis nous avançons dans le couloir, nos mains se frôlent sans oser s'attraper. Cela est une douce torture avant la délivrance. Les nouvelles pulsions se disputent à la nécessité de faire encore profil bas, encore un peu. Le badge fonctionne et la porte s'ouvre docilement. J'en suis presque surpris d'à quel point tout semble facile avec elle.

Je regarde ma sauveuse et lui fais un sourire tendre, j'en profite tant que j'en ai la présence d'esprit. Je réponds à sa question informulée.

"Je te fais confiance, Héloïse. Ce ne sera pas simple, d'être avec moi. Je... Je suis... fou, tu le sais ?"

Je respire la nuit, la liberté, captant les nouvelles odeurs, le froid qui n'est pas un résidu d'air conditionné, de la lumière qui me vient de la lune, et pas d'une ampoule, Tout paraît vrai, mais Héloïse semble encore plus vrai que le reste. Elle est là, je ne suis pas fou, ou alors...

"Je suis fou de toi."


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25.09.22 19:43

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ET CE JOUR, ELLE RETROUVA SON AMOUR, LA LUMIÈRE SE FIT VIVE ET POUR UNE FOIS INDOLORE. LA PIÈCE MANQUANTE DU PUZZLE ÉTAIT ENFIN LÀ. ELLE POURRAI ENFIN VIVRE ET ARRÊTER DE FAIRE SEMBLANT. QUITTER CE MONDE D'ARTIFICES POUR RETROUVER SA MAISON.

avec  @Lucius Malkavian .
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Je le regarde déshabiller le gardien pour prendre son apparence vestimentaire. Dans la précipitation de vouloir le sortir de là, je n’aurais pas pensé à ça… Je me voyais déjà faire la tête au carré à ceux qui tenteraient de se mettre en travers de notre chemin. Mais Lucius avait toujours été bien plus sage que moi… Je me retourne pour le laisser s’habiller avec pudeur. Et puis, ce n’est pas le moment de me laisser distraire. Il faut qu’on sorte de là…

Nous passons le vouloir et les portes, et je cherche son contact sans oser attraper sa main. Il faut dire que je n’ai jamais eu l’habitude, de tenir quelqu’un par la main. Je voyais bien tous ces couples amoureux marcher main dans la main ou la femme accrochée au bras de l’homme quand ils flânaient dans les rues, sortant du restaurant ou d’un rendez-vous galant, souriant et riant, l’air béat. Toutes ces scènes me serraient les tripes à chaque fois, et je pensais encore plus fort à Lucius. Mais maintenant, je le regarde, il est là. Et mes yeux brillent aussi forts que ceux de toutes ces passantes que j’ai pu envier. Il n’est plus mon amour perdu. Il est là, devant moi. Et il me sourit. Et à cet instant, plus rien ne compte dans l’univers.

Ses mots me tirent de ma torpeur, et je me mets à rire d’un rire cristallin bien trop sonore pour la situation dans laquelle nous nous trouvons – dehors, en fuite devant un hôpital psychiatrique. J’en avais eu des mésaventures dans mes vies nocturnes, mais là c’est bien une première… L’air frais caresse mon visage et fait virevolter mes cheveux, tandis que je tente de contrôler mon rire. Ses derniers mots me figent sur place, et arrêtent mon rire qui se transforme en une vague d’amour qui traverse ma poitrine jusque dans mes jambes. Il est fou de moi…

« Je t’aime Lucius, je n’ai jamais cessé de t’aimer. J’ai tellement redouté ce moment, j’ai eu tellement peur que tu me rejettes… » mes yeux se baissent vers le sol et j’attrape ses mains dans les miennes, mes yeux fixés sur ses phalanges.
« Je préfère cent fois être folle avec toi que passer une minute de plus loin de toi. » je relève timidement les yeux vers lui. Si mon cœur avait continué à battre, je sais qu’il serait sur le point d’exploser. Car malgré son absence, je sens cette même sensation qui irradie ma poitrine.

Du mouvement se fait entendre près du portail de l’établissement, et je lâche une des mains de Lucius pour l’enjoindre de me suivre
« Je ne suis pas sûre qu’on puisse rester là. »
Je nous guide à l’abri au coin du bâtiment, attendant sagement que le mouvement s’éloigne. Sûrement un rondier de nuit… Je soulève ma manche pour regarder ma montre et la tourne vers le peu de luminosité qui nous éclaire afin de déchiffrer ce qu’elle indique.

« Le Soleil devrait se lever dans un peu plus de deux heures. Je te propose qu’on aille se mettre à l’abri pour la journée, au moins. On pourra aviser de la suite. »
Tout ce qui m’importe en cet instant, c’est qu’il soit là. Mes yeux se perdent à nouveau dans son regard, si clair et transperçant malgré la pénombre. Je pourrais passer ma vie à me noyer dans ses yeux. De nouveau, une furieuse envie de l’embrasser me prend, et je résiste quelques secondes en mordant ma lèvre inférieure, mais s’en est trop… Son regard me transporte… Je viens me coller à lui, mes mains sur ses clavicules, le pressant contre le mur dans son dos, et l’embrasse sans me poser plus de question. C’est tout ce dont j’ai envie, ici, maintenant. L’embrasser, sentir ses lèvres contre les miennes et lui dire de mes gestes à quel point il m’a manqué.

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25.09.22 22:16

Lucius Malkavian
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J'ai un sourire amer. Pourquoi aurais-je rejeté la seule chose qui me soit arrivée de bien de toute mon éternité ?

"Réelle ou folie, jamais je ne me détournerai de toi."

Tu ne t'es jamais détourné de moi, après tout. Quel que soit ce que tu peux penser, je le sais bien. Il y a toujours eu une place dans tes pensées pour moi. Parfois, c'était douloureux, parfois vibrant, parfois agréable, souvent nostalgique... mais toujours vif. Jamais je n'ai ressenti de la lassitude, ou même de l'indifférence. N'espère même pas le nier, pas avec moi,

"La folie ensemble plutôt que la sanité séparé ?"

Quelqu'un, quelque part, brise notre moment à nous deux. Tu nous éloignes rapidement de cet endroit et tu nous ramènes à la réalité. Je regarde ta montre avec toi, sans la voir. Ce genre de mécanique n'avait pas cours à l'intérieur de l'hôpital. Personne ne savait jamais l'heure qu'il était, je ne me fiais qu'à mon instinct pour essayer de me préserver.

"A l'abri ?"

Mon regard se porte dans la direction de l'asile. Je me rends compte que je me sens atrocement vulnérable hors de ses murs. Cependant...

Rien...

Tu t'es jetée sur moi sans aucune retenue. Tes lèvres se sont plaquées sur les miennes et mon dos a heurté un mur, ce qui fait que mes poumons se sont vidés de leur air sans sommation. Mes mains se sont refermés sous tes bras, avant de finalement se glisser dans ton dos. Je me croyais fou, mais à présent que tu es là, je me rends compte que je n'en touchais qu'à peine la surface. Notre baiser devient de plus en plus profond, langoureux, moins... chaste.

Et si on nous voyait ? Que diraient les gens de ma paroisse ? Notre baiser à un goût de sang autant qu'il a une saveur d'interdit épicée et particulièrement savoureuse. Douloureusement, je me détache de tes lèvres pour murmurer contre ta bouche.

"Non, ce n'est pas sûr. Nous sommes trop exposés. Où habites-tu ?"

Je me rends compte que je ne sais rien de toi, mais que je sais l'essentiel. Mon regard se porte aux alentours et j'avise une petite chapelle que je connais bien pour avoir demandé à y aller plusieurs fois quand j'étais interné.

"Viens !"

Ma main se glisse dans la tienne et je t'entraine doucement vers les portes en bois. La lumière ne nous atteindra pas ici et l'endroit est totalement à l'abandon. Je la crois même désacralisée dans le but d'être détruite et remplacée par un fast-food. Cependant, tout cela ne sera pas fait cette nuit, alors autant profiter des fenêtres recouvertes de cartons.

À l'intérieur, je lâche ta main, juste un instant, et écoute le bruit ambiant. Personne ne viendra nous chercher ici, c'est certain. Une fois que je suis sûr de ne percevoir aucune présence, je referme la lourde porte avec une barre transversale avant de me retourner vers toi.

Tu es belle
Tu m'as manqué
Je suis fou de toi

C'est un mélange dangereux, très dangereux, qui font que mes pas se dirigent vers toi, lentement. D'un instant un autre, un gardien de l'asile va arrêter ma progression, ou va me rappeler à l'ordre d'un coup de voix. D'un instant à l'autre, j'ouvrirai les yeux sur une cantine, ou sur mon lit d'hôpital. D'un instant à l'autre, je vais m'éveiller...

... Mais pour le moment, j'ai envie de profiter de toi.
J'ai envie de toi
Dans tous les sens du terme.


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25.09.22 23:14

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ET CE JOUR, ELLE RETROUVA SON AMOUR, LA LUMIÈRE SE FIT VIVE ET POUR UNE FOIS INDOLORE. LA PIÈCE MANQUANTE DU PUZZLE ÉTAIT ENFIN LÀ. ELLE POURRAI ENFIN VIVRE ET ARRÊTER DE FAIRE SEMBLANT. QUITTER CE MONDE D'ARTIFICES POUR RETROUVER SA MAISON.

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Une sorte de… rage viscérale me prend quand il retire ses lèvres des miennes. J’en veux, encore. J’en veux plus. Je ne veux pas que nos lèvres se séparent… Pourquoi persistes-tu à parler ?

Voilà que c’est moi qui suis déraisonnable maintenant. Et tu te disais fou…

« J’habite, euh… loin d’ici, à trois heures de voiture » et je ne tiendrai jamais trois heures, clairement. En plus le jour ce sera levé bien avant… Je pensais à trouver un hôtel quelconque pour passer la journée en attendant mieux, mais tu m’entraînes vers un endroit bien à toi, qui te ressemble bien plus, et je comprends tout de suite tes intentions quand je vois les fenêtres barricadées de cette petite chapelle qui a l’air complètement abandonnée.

J’ai encore plus envie de toi à l’idée de me réfugier là-dedans avec toi.
Je perds toute raison quand nous passons la porte. Tu lâches ma main et le vide à l’intérieur de la mienne est difficile à supporter. Je te regarde entraver la porte, nous enfermant à l’intérieur. Personne ne nous dérangera ici. Enfin, si on ne fait pas trop de bruit.  Je vois les muscles de ton dos s’activer tandis que tu barres la porte, et j’ai horriblement envie de t’arracher cette chemise…
Mais, je me contiens. Ce sont nos retrouvailles. Je veux que ce soit aussi beau que le lien qui nous a toujours uni. Je vois prendre tout le temps qu’il me sera donné à te retrouver, comme pour compenser tout ce temps loin de toi.

Tu te retournes vers moi, et t’approches comme un félin vers sa proie. Tes yeux me lancent un mélange d’éclairs et de flammes, je peux voir et sentir à la fois à quel point tu brûles pour moi, toi aussi. La tension entre nous est palpable. Jamais je n’avais connu une telle tentation, de tels fourmillements à l’intérieur de moi. J’ai l’impression de tout découvrir ce soir, moi qui étais presque lassée de tant de vies nocturnes vécues… de tant d’expériences infructueuses et fades. Parce qu’il me manquait toi, ta passion, ton regard sur moi qui me ferait déplacer des montagnes. Il me manquait la moitié de mon âme.

Nos corps s’entrechoquent à nouveau, et nos lèvres se trouvent, s’explorent.
« Tu m’as tellement manqué… »  Je soupire dans ton cou, mais je sais que tu le sais déjà. Mais j’ai besoin de le dire à voix haute, pour m’assurer que ce n’est pas un rêve, que tu es bien là, que tu m’entends, que la transe que je ressens parcourir mon corps est bien réelle.

Le contact de ton corps contre le mien est divin. Et bien que nos peaux soient froides, je ressens des frissons me parcourir les bras et la colonne vertébrale. Je bouillonne de l’intérieur. J’ai tellement envie de toi. Je commence à déboutonner cette chemise que tu venais juste d’enfiler, et ne tient plus au bout du deuxième bouton. Ma maladresse me fait perdre patience, et je tire d’un coup sec sur l’encolure de ta chemise, faisant sauter deux boutons supplémentaires. Je termine d’achever mon œuvre et plaque ton torse contre moi, mes mains parcourant allègrement ton dos, mes dents se posant lentement sur le haut de ton épaule. Je crève d’envie de te mordre, mais me retiens. Pas maintenant. Je veux me contrôler encore un peu, après tout, la nuit touche à sa fin, et vu la cachette parfaite que nous a dégotée, nous aurons surement toute la journée pour nous.

Et je veux passer chaque instant contre ta peau. Je recule jusqu’à m’adosser contre un des piliers de l’édifice derrière moi, complètement à ta merci. J’avais imaginé ce moment plus d’une fois durant toutes ces décennies loin de toi. J’avais vu beaucoup de jeux de séduction d’autres femmes dans les bars de nuit. J’en avais vu des choses, des orgies dans les caves à vin dans les années 60, l’émergence des maisons closes dans les années 70, mais je n’ai jamais été plus loin que le simple constat de ce qu’une femme pouvait provoquer chez un homme avec son corps.
Et maintenant, tu es bien plus beau que tous ces hommes que j’ai pu voir désirer d’autres femmes. C’est moi que tu désires. Et tu es si beau, ma merveille. Je t’appartiens, ici, maintenant, et pour toujours. Je fais ce vœu intérieur bien qu’il soit loin d’être pieu… dans une chapelle. Dans un de tes lieux de prédilection. On ne pouvait décemment rêver mieux comme retrouvailles.
Oui,  ce que je vivais contre ta peau dépassait bien mes espérances et mes rêves les plus fous.

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26.09.22 18:07

Lucius Malkavian
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Tu habites à trois heures d'ici ? À présent, c'est un réel sentiment de danger qui m'habite, moi. J'ai presque peur pour elle, autant que pour moi. Après tout, je n'ai que très rarement rencontré des personnes qui étaient aussi fortes physiquement que moi, aussi rapide. Il semble que ce soit ton cas, à peu de choses près. Et tu as envie de moi.

Tes lèvres trouvent les miennes, comme deux âmes jumelles qui sont restées séparées trop longtemps. Tu m'embrasses avec passion, presque violence. Je grogne entre tes lèvres en te serrant contre moi.

"Toi aussi, tu m'as manquée."

Tes mains cherchent, agrippent, retirent. Pour ma part, je me débarrasse de la veste de gardien que j'ai utilisée pour sortir. Il doit encore y avoir le badge dans la poche. Je la lance d'un geste maladroit sur un banc déplacé en travers de la nef. Je n'y prête plus attention quand tu t'attaques à l'ouverture des boutons de ma chemise. En un rien de temps, mon torse t'est dévoilé. J'ai presque honte de la maigreur que j'affiche, mes côtes saillent sous la peau trop blanche et trop froide. Et pourtant, tu m'échaudes d'une manière que je ne pensais pas possible. Ma peau, à ton contact, se met à me brûler délicieusement.

Sans que je ne m'en rende compte, ma bouche est dans ton cou, et je te presse contre l'un des piliers. Dans un élan d'audace, je te soulève du sol, pressant tes jambes de part et d'autre de ma taille. J'ai envie de toi à tel point que ça te ferait peur, si tu le savais.

Et quelque chose m'arrête soudainement. Un bruit, dehors, un souffle, très léger, mais vivant. Je plaque ma main sur ta bouche pour éviter d'attirer l'attention sur nous. Nous n'avons pas le droit d'être ici, ni de faire ce que nous sommes en train de faire. Si cela se savait, ce serait scandaleux. Toujours avec mes doigts sur tes lèvres, je glisse les miennes sur ta joue, dans ton cou, sur ta clavicule tout en restant parfaitement silencieux.

Mon regard est attiré par quelque chose, juste à côté de nous. La veste d'un gardien est posée là. C'est donc ça que l'importun est venu chercher ? Il a dû l'oublier ici en venant se confesser, et à présent, il veut le récupérer...

Nous restons un moment comme ça, et puis l'intrus passe son chemin. Pour ma part, ma main s'est glissé sous ton vêtement et commence à caresser ta peau directement.

"C'est interdit, totalement interdit..."

Un sourire vient presque contredire ces mots. Un sourire qui se meut en baiser passionné à la naissance de ton décolleté.

"Cela ne doit pas se savoir, d'accord ?"

Un geste met fin à la présence du tissu qui nous séparait. Je regarde ta poitrine qui est emprisonnée dans un dernier sous-vêtement. Je te regarde dans les yeux avant de fondre sur toi. Mon grognement est à peine couvert par le bruit que fait ton soutien-gorge en se déchirant sous mes dents.


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26.09.22 20:54

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avec  @Lucius Malkavian .
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Je te sens basculer, à l’instar du désir qui monte en moi. Nos gestes se font de moins en moins maîtrisés, de plus en plus bestiaux. Tu as bien maigri depuis la dernière fois que l’on s’est vu, il y a quelques décennies, mais ça n’entame pas le désir qui me brûle. Je vais juste devoir maîtriser un peu plus mes gestes, même si ma raison et ma mesure me semblent bien loin à présents.

Tes gestes s’arrêtent net et ta main se plaque sur ma bouche. Suis-je trop bruyante ? Non, c’est bien à cause du mouvement qui se fait près de la chapelle. Un gardien de nuit ? Est-ce qu’ils se sont rendu compte de ton évasion ? Sont-ils déjà à notre recherche ? J’espère qu’ils se diront que nous avons fuit relativement loin pour nous cacher, et que nous ne sommes pas juste sous leur nez, à quelques mètres de ton ancienne geôle.
Dans un étrange souffle, je sens ton esprit partir et divaguer, se décrocher de cette réalité. C’est comme si tu m’échappais en quelques sorte… Comme si je tenais entre mes mains l’enveloppe de quelqu’un d’autre que toi. Pourtant je te reconnais, ce sont bien tes traits, ton odeur, la douceur de ta peau… Oh, mon amour… Reviens moi. Je ne peux parler ni bouger tant tu me plaques contre ce pilier et m’entrave dans tes douces caresses. Le gardien s’en va, mais toi tu ne me reviens pas. Tu es toujours cet autre, comme perdu quelque part dans les méandres d’une réalité qui n’est pas la nôtre.

Mon désir se meut en une boule d’angoisse. Ta voix reprend son chuchotement, comme un feulement. Interdit… Pourquoi interdit ? Pour qui me prends-tu ? Ne suis-je pas tienne ? Mon Dieu, tu ne me reconnais pas… Tes gestes sont divins contre ma peau, et je suis partagée entre l’envie de toi, et le désespoir d’avoir cette sensation de te perdre. Me voilà presque nue entre toi et ce pilier, et je ne suis pas sûre d’avoir envie de faire ce que nous nous apprêtons à faire avec quelqu’un d’autre que toi. Je tente alors doucement de te ramener à moi, prenant ton visage entre mes mains pour te forcer à me regarder.

« Lucius, mon amour… » ma voix est tendre et emplie d’émotions. S’il te plait, reviens moi, reconnais-moi. Sois à moi. Retrouve le chemin de notre réalité, guidée par ma voix. Je croise ton regard, et une lueur y manque. Ce n’est plus vraiment toi. Et je ne veux pas faire l’amour avec un fantôme. Mon corps si brûlant a soudainement froid, et dans un désespoir, j’approche mes lèvres des tiennes, comme dans ces nouveaux comptes où le Prince embrasse sa Princesse pour la réveiller. Sauf que cette fois, c’est moi qui me prends pour le Prince qui veut à tout prix te ramener.

Je combattrai ces parts d’ombre de toi mon amour. Je te ferai revenir à moi pour toujours.

Mes lèvres se posent tendrement sur les tiennes, et je sens l’émotion monter dans ma gorge. Je dois rester forte, je ne dois pas pleurer. Je dois garder mon calme et te ramener à la raison. Je fredonne alors l’air de cette chanson que tu m’as chanté dans ta cellule, en désespoir de cause
« Gimme all your lovin'
All your hugs and kisses too »


Il semble que cela devienne notre chanson… Moi qui m’attache toujours trop aux choses…

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27.09.22 9:03

Lucius Malkavian
[France, 1984] - Back home 1b13b969adb0c0a3415ef5bcf3449082ea707fb2
Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 314
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
[France, 1984] - Back home 3abb9ffe5b6ca9a5bdc0a701d720f48a4093f4d1
Lucius Malkavian
La Régence
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Nous sommes tous un peu fou ! A différents degrés et de différentes manières mais chacun cultive sa folie avec soin.

très chère @Héloïse De Barruel
Clermont-Ferrand_15096_Cathedrale-de-Clermont-Ferrand-pendant-la-nuit.jpg13 Février 1984

Le goût de l'interdit n'a jamais été aussi séduisant qu'en cet instant. Je tiens une femme entre mes bras nus, ou peut-être vaguement recouverts par les manches d'une chemise déboutonnée. Je goûte sa peau. Curieusement, je ne me sens pas mal, en aucun cas. Aucune gène, aucun sentiment négatif ne m'entrave. Mais la femme se tend, sans se débattre, elle me fait comprendre sa désapprobation. Je le sens physiquement, viscéralement. Quelque chose ne va pas.

"Personne ne m'appelle comme ça."

Ma peau se hérisse d'un coup, de colère. C'est un prénom qui appartient au passé, il n'appartient qu'à une seule personne. Il n'appartient qu'à toi. Toi seule a le droit de le prononcer. La femme chante, et je comprends qu'il y a quelque chose d'étrange, une scission qui ne devrait pas être.

Ma bouche se referme sur ce cou qui m'est offert. Mes dents s'insinuent délicatement dans cette chair. Je te bois, pas plus que quelques gouttes, une gorgée tout au plus. Le lien se ranime d'un coup, lumineux, et solide.


- Bonjour, je serais votre nouvelle thérapeute. Héloïse De Barruel, enchantée.

Une tête se penche sur le côté, des yeux curieux, mais bienveillants. Le regard est légèrement fuyant, les joues légèrement roses.

- Enchanté, bienvenue.

- Parlez-moi de vous.

- Il n'y a pas grand-chose à dire sur moi. Je suis fou, c'est tout ce que vous devriez noter.

- Aviez-vous un métier avant de venir ici ?

- J'étais prêtre.

- Prêtre ?

- Oui, je le suis toujours, d'ailleurs. Cela permet de faire évoluer mes relations avec les autres pensionnaires sur un plan qui exclu toute ambiguïté. La soutane est interdite entre ces murs, de la part d'un pensionnaire, et je le déplore. Ici, les personnes ont besoin de soutien, je n'ai jamais eu autant de visites qu'en ce moment.

- Et vous êtes fou ?

- Absolument.

- Pouvez-vous me le prouver ?

Un rire plus étonné qu'amusé. Normalement, il faut prouver ne pas être fou, jamais le contraire.

- Écoutez, mademoiselle...

- Héloïse.


"Héloïse... !"

Tu n'étais plus là, l'espace d'un instant. Ou je n'étais plus là moi-même. D'un coup, je me rends compte de ce que nous nous apprêtions à faire. Mon regard tombe sur ta poitrine dénudée et offerte. Ma bouche s'ouvre légèrement. Si je le pouvais, j'aurais sans doute les joues en feu actuellement. Puis, l'instinct reprend le dessus, mon propre instinct, à moi seul. Ton sang dans ma bouche, mon prénom dans la tienne, nous voilà liés pour l'éternité. J'avale, je passe ma langue sur mes lèvres et fond à nouveau sur toi. Cette fois, mes bras se resserrent autour de tes cuisses. Je viens lécher la plaie que je t'ai causée. Tu m'as tellement manquée que je ne peux décemment pas laisser s'échapper la moindre petite parcelle de toi. J'aspire ton odeur, goulûment, comme si j'avais retrouvé la respiration, en un souffle très court.

"Je te demande pardon, mon amour..."

Mon nez dans tes cheveux continue à inspirer la moindre petite fibre de ton odeur, pour pouvoir te reconnaître. Un plaisir égoïste et possessif me pousse à penser qu'il n'y a aucune odeur d'un autre homme sur toi. J'en tire une satisfaction salvatrice. Je libère une de mes mains pour te débarrasser du reste de tes vêtements.

"J'ai tellement envie de toi."

Tout ce qui ne se défait pas docilement est purement et simplement écarté. Ton dernier sous-vêtement résiste, comme prêt à se sacrifier plutôt que d'abandonner. Toute mon impatience me tombe dessus et je n'en peux plus. Je déploie une force insoupçonnée pour te hisser, tes jambes sur mes épaules. Je te soulève encore un peu plus pour attaquer encore une fois ce tissu avec mes dents. J'ai envie de te boire, Héloïse, de te goûter, de sentir ton plaisir grimper sur ma bouche, de percevoir ton corps se tendre au rythme de ma langue. Le lien est fort, et je crois deviner ce que tu as envie.

À présent que je suis fou de toi, la seule et unique chose qui pourra m'arrêter, c'est toi. Tu le sais, et je crois savoir que tu n'en as aucunement l'intention. Mes lèvres se collent aux tiennes, intimes, pour un baiser d'un nouveau genre. Je te tiens contre moi, te savourant comme si j'avais été en manque ces dernières années, pas de ça, mais bel et bien de toi. Ta chair froide devient brûlante entre mes doigts. Ton plaisir fait naître mon désir. Ai-je eu un corps auparavant ? Un cœur capable d'aimer ? Il me semble que c'est la toute première fois que je ressens autant ma chair qu'en cet instant.

"Tu es en train de me changer en être de désir, mon amour."

Je ne suis pas certain qu'il y ait un moyen de revenir en arrière.
Je ne suis pas certain de le vouloir.
Dieu m'est témoin.


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