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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



19.04.24 12:30

Lucius Malkavian
Même le fou, quand il se tait, passe pour sage - Page 3 1b13b969adb0c0a3415ef5bcf3449082ea707fb2
Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 308
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2186-lucius-malkavian-la-folie-est-un-don-de-dieu https://lrth.forumactif.com/t2188-lucius-malkavian-les-vivants-savent-qu-ils-sont-fous#51023
celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



-
J’ai un sourire presque tendre. Rien, veut donc dire potentiellement tout, pour elle. Dieu, que les vampires sont compliqués en comparaison des humains ! C’est vrai qu’ils peuvent parler à la bonne personne, ils peuvent se faire enticher du bon immortel du jour au lendemain, leur vie peut basculer en un instant, Pour ce qui est des vampires, aucun acte n’est anodin, et pour changer d’existence, cela peut être long, vraiment très long. Nous n’avons aucune richesse autre que le temps, et les souvenirs en nombre qui nous perdent petit à petit. Mon sourire se fige et je lui décerne un air franchement étonné et secrètement ravi. Je suis le seul et le premier à qui elle parle de ce projet ? Je comprends mieux sa volonté de se raccrocher à ma main quand elle saignait. Je serre le poing, comme pour faire s’envoler les dernières sensations de picotement que je ressens quand je pense à ce contact. Un instant, je me demande si ce n’est pas moi qui ai créé involontairement cette envie tout à l’heure, lors de notre ‘échange’… Mais je me ravise bien vite. Non, ses mots sont trop réfléchis. Ils sont là, dans son esprit, depuis longtemps. Tout au plus lui ai-je permis d’en parler librement.

"Malheureusement, pour votre propre bien, il faudrait mieux que je reste le seul à être au courant de ce projet. Il y a des choses qui se passent et qui me font un peu peur pour l’avenir de nos deux natures. Les humains se rebellent…" enfin. "Et les vampires vont jouer sur la répression… Comme toujours." Et encore une fois, tout sera incroyablement lent à changer. Si seulement j’avais connaissance d’une ville plus en faveur de l’égalité…

Ce qui me fait peur est sa hargne envers les faibles. Je n’ai pas peur pour elle, si elle renaît en tant que vampire, non seulement elle s’en sortira très bien, mais elle se fera acceptée et respectée bien plus que je ne l’aurais jamais été. J’ai peur qu’elle ne devienne encore plus pro-vampire qu’elle ne l’est actuellement. En fait, égoïstement, j’ai peur de la nuit où elle trouvera un vampire plus intéressant que moi. Je serre les dents sur ce besoin tout à fait égoïste. Il ne s’agit pas de moi. Des vampires qui la comblent plus, elle en rencontre toutes les nuits. Nous n’avons rien en commun, comme elle le dit, et pourtant, non seulement elle est là, mais en plus, j’apprécie qu’elle le soit. Oui, j’apprécie vraiment.. Et je me refuse à faire plus que l’apprécier.

"Je… vous fait confiance. Si vous me dites que ça ne changera pas." Est-ce pour le mieux ? Je ne veux pas perdre le peu que j’ai, et même si cela commence déjà à me titiller le fait qu’elle me parle de prendre du plaisir avec d’autres, je dois admettre qu’en mon for intérieur, j’espère être d’autant plus unique pour elle. "Vous m’êtes très importante"… elle me rend heureux, et je sais à présent que cela a peu à voir avec son sang.



Ses mains sont agrippées à moi comme une naufragée en pleine tempête. Je navigue entre la réalité, ma propre folie, et sa peur. Je la serre contre moi, un peu plus. Je n’ai jamais serré personne contre moi, à part certains fou, lors de crises. Je fais tout mon possible pour me dire que ce n’est que cela… mais le plaisir coupable que j’en retire est beaucoup trop présent. J’aime avoir un corps chaud contre moi, et je ne devrais pas. Je me concentre donc exclusivement sur ce qui est en train de se passer… et elle verbalise ma propre crainte.

"Vous n’êtes pas pathétique."

Un nouveau sourire. Elle est là, elle aussi, et c’est bien le problème. Et je suis là avec elle, et nous nous soutenons l’un l’autre, envers et contre tout, alors que rien ne nous rassemble, rien ne nous oblige à être là l’un avec l’autre, l’un pour l’autre. Je murmure, tout doucement, comme une mise en garde pour moi-même. Je ne suis pas certain qu’elle puisse l’entendre.

"Je ne veux pas avoir besoin de vous non plus."

Et c’est pourtant ce qui s’est produit tout à l’heure…

Je la garde encore contre moi et me met à la bercer un peu, sans réellement savoir pourquoi je fais cela en particulier. Je pousse même le vice jusqu’ glisser une main dans ses cheveux pour la caresser et essaye de l’apaiser. Je pose sa tête contre mon épaule et commence à retirer la bonde pour vider l’eau… J’aimerais que ma confusion parte avec aussi facilement. Tandis que je vois l’eau tournoie, je visualise presque ma lutte interne tournoyer en moi : raison ou passion. Je ne suis pas certain d’avoir le choix, de toute façon. Si elle est mon essence, elle peut tout aussi bien être ma perte.

"Nous allons arrêter là. C'est très bien."

Tendant la main, j’attrape une serviette pour commencer à lui essuyer doucement les pieds.

"Comment vous sentez vous ?"

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19.04.24 14:43

Elianne Woodlow
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֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
֎ Officium : Danseuse à l'Oasis Pleasure - Colère
֎ Locus : New Abbostford
֎ Tutor : Oasis Pleasure - Exclusive de "M"
֎ Matricule : NA6537201
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Elianne Woodlow
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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



Les mortels sont stupides, c’est une évidence que tout un chacun sait. A vouloir leur indépendance, vouloir être libérer des immortels… Ils en oublient les dangers de l’extérieur. Ils oublient qu’ils restent des êtres faibles et que ce n’est pas leur nombre qui pourra changer les choses. Peut-être suis-je trop endoctrinée, comme le disent certains, à la parole des vampires mais je n’ai jamais pensé que ces derniers avaient tort d’agir comme ils le font. Ce sont les forts qui dominent et qui survivent. La répression qui va sûrement arriver ne m’inquiète pas non plus. Peut-être suis-je assez naïve pour penser que ma place à l’Oasis pourrait me valoir un privilège ? Alors j’hoche la tête pour lui signifier que je ne compte pas le raconter à quelqu’un d’autre. Un humain ? Hors de question, je n’ai confiance en aucun d’entre eux. Cette information pourrait se retourner contre moi avant même pouvoir vraiment y croire. Devrais-je lui demander pourquoi il semble si étonné et satisfait d’être le seul à le savoir ? Ce n’est pas la seule information qu’il possède me concernant. Je n’ai jamais parlé d’Elianne à personne non plus. Mais j’imagine que ça n’a que peu d’importance.

Le fait qu’il y ait un risque que je puisse me détourner de lui semble vraiment le toucher et je ne sais pas pourquoi. Ce n’est pas comme s’il n’était pas entouré, à longueur de temps, par des gens. Par des gens qui ne le regardent pas. Ils se servent uniquement de lui et de son pouvoir. Je devrais sans doute faire pareil… Mais je ne l’ai pas approché dans ce but. Si au départ, l’idée était présente, aujourd’hui, c’est tout autre chose que je prévois pour lui. J’aimerais assister au jour où il enverra tout valser. Où il se rendra compte que ce n’est pas une vie que d’être au service d’individus qui ne le méritent aucunement. Le jour où il se laissera véritablement aller car il y a quelque chose. Je le sais. Et ce jour-là, je suis persuadée qu’il sera magnifique.

" Vous m’êtes très importante. "


Je l’observe sans rien laisser paraître. Il ne peut décemment pas me sortir une chose pareille. Est-ce parce qu’il a bu de mon sang ? Parce que je lui ai sauvé la vie ? Je préfère ne rien répondre à de telles paroles. Rien de ce que je pourrais dire ne lui conviendra. Il m’est actuellement impossible de lui rendre la pareille. Lui dire qu’il m’est important en retour ? Non. Nous sommes partis du principe que nous ne devions pas nous mentir, alors lui dire cela… Ce serait un mensonge. Il est différent des autres immortels que je côtoie, à bien des égards mais… Je suis le seul être important dans ma vie. Et ça doit rester ainsi. J’ai vu ce que pouvait faire l’amour et l’attachement pour une autre personne que soi : on peut se sacrifier pour elle. A l’instar d’Elianne pour moi. Et il n’est pas question que je me sacrifie pour quelqu’un…




Bien sûr que je ne suis pas pathétique à ses yeux. Aucun mortel ne l’est pour lui. Je suis même persuadée qu’il prendrait cette situation pour du courage, pour avoir accepté d’essayer. Et si je peux être d’accord avec lui sur ce point, je ne le suis plus quand il s’agit du résultat. Mais à quoi je m’attendais, sérieusement ? Que sa simple présence puisse me permettre de ne pas dérailler ? Qu’il pourrait faire taire cette peur qui me hante depuis plus de quinze ans ? Lucius n’est pas un magicien. J’aurais dû m’en douter. Il n’est pas magicien mais il parvient malgré tout à m’ancrer dans la réalité. Je ne suis pas partie aussi loin que certaines fois, parce qu’il est là. Aurais-je pu tenter l’expérience avec un autre ? Est-ce parce qu’il s’agit de Lucius que je suis plus calme ? Ou simplement parce qu’il est immortel et que son aura joue sur moi ? L’une des réponses est assez claire : je n’aurais jamais accepté avec un autre. Si j’ai confiance en mes clients quand nous couchons ensemble, je n’aurais absolument pas confiance en eux pour me montrer dans un état pareil. Lucius ne semble pas réagir à cette fragilité, il ne semble pas vouloir l’exploiter pour son plaisir. Je suis persuadée qu’au moins un ou deux de mes plus violents et sadiques clients eux, n’auraient pas hésité à en profiter. Et connaissant ce point faible, ils pourraient l’utiliser à leur guise. Non, clairement, il est sans doute le seul choix qui s’offre à moi. Son murmure me parvient, comme lointain. Il me fait faiblement sourire. Visiblement, nous sommes dans le même cas de figure. Quelque chose se passe et nous le redoutons.

« Arrêtez ça. Je ne suis pas une enfant. » Ma voix tonne lorsque je sens sa main caresser mes cheveux.

Ce n’est pas désagréable, je ne devrais sans doute pas le rejeter ainsi mais je n’apprécie pas cette gentillesse. J'en ai pas l’habitude. Seule ma mère ou ma sœur me caressait les cheveux. Qu’il se contente de me serrer contre son corps froid, cela me suffit. Je sens l’eau s’écouler, disparaître lentement mais sûrement. Et j’ai l’impression de retrouver ma respiration lorsqu’il m’annonce que c’est terminé pour aujourd’hui. Je laisse échapper un soupir de soulagement mais je ne réagis pas immédiatement quand il comme à m’essuyer les pieds. Quand j’en prends conscience, j’attrape vivement la serviette.

« Vous ne pouvez pas vous en empêcher hein ? » Je sais qu’il n’en pense pas un mal, qu’il veut sans doute faire pour le mieux en agissant ainsi mais… « Si je peux faire quelque chose seule, laissez-moi faire. » S’il n’avait pas été là pour me calmer, je n’aurais pas cette petite victoire sur ma phobie. « Je suis fatiguée… » Je lève les yeux vers lui pour capter son regard et souffle. « Merci… d’avoir été là. »

Je ne remets pas immédiatement mes chaussures pour sentir le froid sur la plante des pieds et je me lève. Mes jambes sont un peu faibles, heureusement que je n’ai pas à travailler cette nuit. Et maintenant ? Je rentre ? Ne va-t-il rien tenter de nouveau cette nuit ? Le feu est-il maîtrisé ?

« Et de votre côté ? » Même s’il est guéri physiquement, ça ne veut pas dire que tout va bien.

Je reviens vers lui et lui attrape une main doucement. J’ai observé les lits lorsqu’il était en train de se laver, alors comme si je connaissais les lieux, je nous dirige vers ce qui semble être une chambre. Arrivés au pied du lit, je m’assoie et le regarde en levant les yeux vers lui.

« Je veux simplement m’endormir contre vous. »

Il n’est pas question de le laisser seul pour le reste de la nuit et sûrement la journée, s’il ne quitte pas l’endroit avant le lever du jour. Et s’il refuse ? Après ce que je lui ai dit dans l’autre pièce, peut-être m’en veut-il ? Il serait rancunier ? Ou peut-être …

« Avez-vous déjà dormi auprès de quelqu’un…? » La question peut paraître folle mais après tout, Lucius est assez à part pour me répondre par la négative.





Tame the Darkness
ANAPHORE
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19.04.24 14:44

Elianne Woodlow
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Les mortels sont stupides, c’est une évidence que tout un chacun sait. A vouloir leur indépendance, vouloir être libérer des immortels… Ils en oublient les dangers de l’extérieur. Ils oublient qu’ils restent des êtres faibles et que ce n’est pas leur nombre qui pourra changer les choses. Peut-être suis-je trop endoctrinée, comme le disent certains, à la parole des vampires mais je n’ai jamais pensé que ces derniers avaient tort d’agir comme ils le font. Ce sont les forts qui dominent et qui survivent. La répression qui va sûrement arriver ne m’inquiète pas non plus. Peut-être suis-je assez naïve pour penser que ma place à l’Oasis pourrait me valoir un privilège ? Alors j’hoche la tête pour lui signifier que je ne compte pas le raconter à quelqu’un d’autre. Un humain ? Hors de question, je n’ai confiance en aucun d’entre eux. Cette information pourrait se retourner contre moi avant même pouvoir vraiment y croire. Devrais-je lui demander pourquoi il semble si étonné et satisfait d’être le seul à le savoir ? Ce n’est pas la seule information qu’il possède me concernant. Je n’ai jamais parlé d’Elianne à personne non plus. Mais j’imagine que ça n’a que peu d’importance.

Le fait qu’il y ait un risque que je puisse me détourner de lui semble vraiment le toucher et je ne sais pas pourquoi. Ce n’est pas comme s’il n’était pas entouré, à longueur de temps, par des gens. Par des gens qui ne le regardent pas. Ils se servent uniquement de lui et de son pouvoir. Je devrais sans doute faire pareil… Mais je ne l’ai pas approché dans ce but. Si au départ, l’idée était présente, aujourd’hui, c’est tout autre chose que je prévois pour lui. J’aimerais assister au jour où il enverra tout valser. Où il se rendra compte que ce n’est pas une vie que d’être au service d’individus qui ne le méritent aucunement. Le jour où il se laissera véritablement aller car il y a quelque chose. Je le sais. Et ce jour-là, je suis persuadée qu’il sera magnifique.

" Vous m’êtes très importante. "


Je l’observe sans rien laisser paraître. Il ne peut décemment pas me sortir une chose pareille. Est-ce parce qu’il a bu de mon sang ? Parce que je lui ai sauvé la vie ? Je préfère ne rien répondre à de telles paroles. Rien de ce que je pourrais dire ne lui conviendra. Il m’est actuellement impossible de lui rendre la pareille. Lui dire qu’il m’est important en retour ? Non. Nous sommes partis du principe que nous ne devions pas nous mentir, alors lui dire cela… Ce serait un mensonge. Il est différent des autres immortels que je côtoie, à bien des égards mais… Je suis le seul être important dans ma vie. Et ça doit rester ainsi. J’ai vu ce que pouvait faire l’amour et l’attachement pour une autre personne que soi : on peut se sacrifier pour elle. A l’instar d’Elianne pour moi. Et il n’est pas question que je me sacrifie pour quelqu’un…




Bien sûr que je ne suis pas pathétique à ses yeux. Aucun mortel ne l’est pour lui. Je suis même persuadée qu’il prendrait cette situation pour du courage, pour avoir accepté d’essayer. Et si je peux être d’accord avec lui sur ce point, je ne le suis plus quand il s’agit du résultat. Mais à quoi je m’attendais, sérieusement ? Que sa simple présence puisse me permettre de ne pas dérailler ? Qu’il pourrait faire taire cette peur qui me hante depuis plus de quinze ans ? Lucius n’est pas un magicien. J’aurais dû m’en douter. Il n’est pas magicien mais il parvient malgré tout à m’ancrer dans la réalité. Je ne suis pas partie aussi loin que certaines fois, parce qu’il est là. Aurais-je pu tenter l’expérience avec un autre ? Est-ce parce qu’il s’agit de Lucius que je suis plus calme ? Ou simplement parce qu’il est immortel et que son aura joue sur moi ? L’une des réponses est assez claire : je n’aurais jamais accepté avec un autre. Si j’ai confiance en mes clients quand nous couchons ensemble, je n’aurais absolument pas confiance en eux pour me montrer dans un état pareil. Lucius ne semble pas réagir à cette fragilité, il ne semble pas vouloir l’exploiter pour son plaisir. Je suis persuadée qu’au moins un ou deux de mes plus violents et sadiques clients eux, n’auraient pas hésité à en profiter. Et connaissant ce point faible, ils pourraient l’utiliser à leur guise. Non, clairement, il est sans doute le seul choix qui s’offre à moi. Son murmure me parvient, comme lointain. Il me fait faiblement sourire. Visiblement, nous sommes dans le même cas de figure. Quelque chose se passe et nous le redoutons.

« Arrêtez ça. Je ne suis pas une enfant. » Ma voix tonne lorsque je sens sa main caresser mes cheveux.

Ce n’est pas désagréable, je ne devrais sans doute pas le rejeter ainsi mais je n’apprécie pas cette gentillesse. J'en ai pas l’habitude. Seule ma mère ou ma sœur me caressait les cheveux. Qu’il se contente de me serrer contre son corps froid, cela me suffit. Je sens l’eau s’écouler, disparaître lentement mais sûrement. Et j’ai l’impression de retrouver ma respiration lorsqu’il m’annonce que c’est terminé pour aujourd’hui. Je laisse échapper un soupir de soulagement mais je ne réagis pas immédiatement quand il comme à m’essuyer les pieds. Quand j’en prends conscience, j’attrape vivement la serviette.

« Vous ne pouvez pas vous en empêcher hein ? » Je sais qu’il n’en pense pas un mal, qu’il veut sans doute faire pour le mieux en agissant ainsi mais… « Si je peux faire quelque chose seule, laissez-moi faire. » S’il n’avait pas été là pour me calmer, je n’aurais pas cette petite victoire sur ma phobie. « Je suis fatiguée… » Je lève les yeux vers lui pour capter son regard et souffle. « Merci… d’avoir été là. »

Je ne remets pas immédiatement mes chaussures pour sentir le froid sur la plante des pieds et je me lève. Mes jambes sont un peu faibles, heureusement que je n’ai pas à travailler cette nuit. Et maintenant ? Je rentre ? Ne va-t-il rien tenter de nouveau cette nuit ? Le feu est-il maîtrisé ?

« Et de votre côté ? » Même s’il est guéri physiquement, ça ne veut pas dire que tout va bien.

Je reviens vers lui et lui attrape une main doucement. J’ai observé les lieux lorsqu’il était en train de se laver, alors comme si je connaissais les lieux, je nous dirige vers ce qui semble être une chambre. Arrivés au pied du lit, je m’assoie et le regarde en levant les yeux vers lui.

« Je veux simplement m’endormir contre vous. »

Il n’est pas question de le laisser seul pour le reste de la nuit et sûrement la journée, s’il ne quitte pas l’endroit avant le lever du jour. Et s’il refuse ? Après ce que je lui ai dit dans l’autre pièce, peut-être m’en veut-il ? Il serait rancunier ? Ou peut-être …

« Avez-vous déjà dormi auprès de quelqu’un…? » La question peut paraître folle mais après tout, Lucius est assez à part pour me répondre par la négative.





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19.04.24 16:09

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Cette fois, je dois admettre être un peu blessé. J'arrête immédiatement de lui caresser les cheveux et réprime avec peine l'envie de humer leur odeur. Qu'est-ce qui me prend ? Je ne suis pas comme ça, d'ordinaire. J'arrive à garder une certaine distance, que ce soit de l'ordre du physique ou spirituelle. Là, j'ai la sensation qu'on m'arrache un bandage sur une plaie ouverte.

"Pardonnez-moi."

J'essaie de me focaliser sur autre chose, mais encore une fois, je fais une erreur. Non, je ne peux pas m'en empêcher, et c'est bien le problème qui m'arrive. Cela va passer, cela DOIT passer. Elle se lassera bien plus vite de ma présence que je ne le pensais, voilà tout. C'est pour le mieux, de toute façon.

"Oui, bien sûr, je voulais juste..." Juste quoi ? Vous toucher, encore ? Vous faire reprendre pied à la réalité autant dans l'imagerie que pour de vrai ? Ou juste... Agir sans réfléchir, pour une fois. "...Enfin, peu importe, c'était stupide."  

Pendant un infime moment, j'ai la sensation qu'elle va poser sa tête contre mon épaule, et s'endormir là. Je m'imagine la prendre dans mes bras, et la porter, mais je ravise cette idée... elle aussi... stupide.

"Je vous en prie, c'est normal."

Je me lève avec elle, m'assurant qu'elle peut tenir debout, sans avoir l'air de trop être présent non plus. Sa tête ne semble pas lui tourner, et elle retrouve naturellement son aplomb. C'est donc une petite victoire aujourd'hui, même si je doute qu'elle voudrait réitérer l'expérience un jour avec moi.

"Ne vous inquiétez pas pour moi."

À partir de maintenant, je n'ai plus envie de retourner dans mon passé pour y puiser un semblant de vie. Jusqu'à il y a peu, rien ne me retenait dans cette existence triste et morne, voilà pourquoi je venais piocher allégrement dans mes souvenirs pour en faire mon quotidien. Mais désormais, Elianne est là, avec moi, et si je ne dois pas m'avouer qu'elle m'ancre ici et maintenant dans cette existence, au moins puis-je me dire qu'elle a besoin de moi et que je ne peux pas lui faire défaut.

Mon sourire tombe quand elle vient me retrouver et me prendre la main. Que me veut-elle ? Elle m'attire dans... Mon ancienne chambre. Elle est encore plus austère que l'actuelle, mais je la trouve plus chaleureuse. Ses yeux, sa supplique, tout cela me trouble.

Vous n'essayez pas de me séduire, n'est-ce pas ?

Cette question, bien que j'aie très envie de la poser, ne franchit pas mes lèvres. Quelle que soit la réponse, elle sera mauvaise. Non, elle a juste besoin d'une présence, probablement quelqu'un d'apte à chasser les enragés de ses cauchemars. De plus, elle a l'air effectivement exténuée... Elle est belle, quand elle est fatiguée. Mon hésitation se fait un peu longue, trop longue à son goût qui me pose une question qui m'arrache un léger rire amer.

"Non, je n'ai jamais dormi avec personne dans le lit, pas même de mon vivant. Je partageais juste des dortoirs, parfois. La plus grande proximité que j'ai eue avec quelqu'un était avec la fille de ma sœur, toute bébé alors. Je voulais seulement qu'elle prenne du repos et j'ai pris le landau dans ma chambre."

Oui, je lui aurais naturellement proposé un autre lit, mais elle a bien précisé "contre vous". Si elle a besoin de cela, alors je suis à son service. L'idée que j'en ai peut-être besoin moi aussi n'arrive pas à percer les méandres de ma conscience. Je me penche donc par-dessus le lit et écarte les draps. Heureusement que je suis mort, parce que je serais sans aucun doute en train de rougir de toutes les nuances possibles. Dans mon empressement, une entrave tombe au sol, il s'agit d'un bracelet de cuir, tout ce qu'il y a de plus simple, qui m'empêche de sortir dehors pendant la journée. Je le ramasse, et le range.

"Elianne, je voulais vous demander..." Cette fois, je ne la regarde plus dans les yeux, tant ma question va paraître absurde. "Allez-vous essayer quoi que ce soit, avec moi, en étant allongé, je veux dire ?"

Non, c'est pour dormir, c'est seulement pour dormir. De toute façon, je dormirai mieux moi-même, tout en sachant qu'elle est là, avec moi, et pas avec, je ne sais quel...

... Je me sens si fatigué, moi aussi...

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20.04.24 0:56

Elianne Woodlow
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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



Je sens que mes réactions l’ont touché d’une façon ou d’une autre, et probablement pas positivement. J’imagine qu’il ne s’attendait pas à ce que je repousse un geste aussi simple et doux de sa part. Malheureusement pour lui, je suis davantage habituée à la brutalité qu’à la douceur. Je cherche davantage la violence que le calme. En fait, je ne veux pas y goûter de nouveau. La douceur, la gentillesse, l’attachement… Toutes ces choses sont réservées à ma famille, à mon passé. Et je ne suis pas certaine de vouloir les avoir de nouveau dans ma vie. Je ne veux pas que cela fragilise mon armure. Mais comment lui expliquer sans lui faire plus de peine ? Ordinairement, j’aurais donné une explication foireuse de façon hautaine. Ici, en face de Lucius, je ne peux m’y résoudre. Je ne suis pas quelqu’un de bien mais il vient de m’aider, de façon infime mais ce n’est pas négligeable, alors je ne peux lui faire plus de mal.

Sa réponse ne me convint pas. Ne pas m’inquiéter ? C’est le contraire qu’il parvient à faire avec ces quelques mots. Il veut passer au second plan. N’agit-il pas ainsi avec tous les autres ? Ne les fait-il pas passer avant lui ? Je fronce les sourcils à cette idée qui me déplait tant. Il tente de se cacher de moi. Visiblement le fait de l’empêcher d’agir, de me réconforter plus que nécessaire, l’a éloigné de moi. N’était-ce pas ce que je voulais au fond ? Qu’il ne soit pas trop présent ? Parce que je ne veux pas m’habituer à quelqu’un comme lui dans ma vie. Les gens intentionnés ont toujours des idées derrière la tête, des attentes et des envies qu’il faudra ensuite combler… Je sais que Lucius n’est pas ainsi mais ce schéma est un peu trop ancré en moi pour que je parvienne à passer outre.

Il me suit cependant lorsque je nous mène à cette chambre. Je me serais attendu à ce qu’il me lâche la main et quitte les lieux. Suivre une prostituée dans une chambre, ce n’est pas dans ses habitudes et je vois bien que cela le perturbe. Alors je pose la question qui me vient à l’esprit lorsque je me souviens de la personne que j'ai en face de moi. Son rire n’est pas naturel. Je parviens un peu mieux à identifier ses intonations et les différencier. Et quand la réponse tombe, je me dis qu’il va tourner les talons et me laisser seule ici. Ce serait terriblement légitime de sa part. Il ne devrait pas rester. Pas avec moi. Surtout pas avec moi. S’il n’a jamais dormi avec personne, ne voudrait-il pas expérimenter cela avec quelqu’un à qui il tient. “Vous m’êtes très importante.” J’essaye d’éloigner cette pensée de mon esprit, parce que je ne devrais pas m’en rappeler. Et pourtant… Je le vois s’approcher du lit, soulever les draps et s’y glisser. Merde. Se sent-il obligé ? Parce que je lui ai dit que j’en avais envie ? Je l’observe ramasser cet objet que je note dans un coin de mon esprit, je le regarde prendre place dans le lit et je me dis que je serais égoïste cette nuit. Qu’importe s’il n’en a pas envie. Si c’est le cas, il doit simplement le dire, s’imposer et j’aviserais.

Je retire mon pantalon pour me retrouver en culotte noire et me glisse rapidement à ses côtés. Je ne cherche pas à l’aguicher. Simplement, j’ai l’habitude de dormir nue dans mes draps. Je lui fais grâce du spectacle mais je ne pourrais garder ce pantalon. Je me penche sur le côté pour le regarder et sourit doucement à cette question. Qu’il craigne pour sa vertue en ma présence m’amuse terriblement. Je me rapproche alors de lui sans avoir répondu. Je viens à quelques centimètres de son corps et de son visage. Je me penche délicatement pour que mes lèvres effleurent son oreille et je souffle.

« Je sais ce que représente pour vous l’acte et sûrement tout ce qui s’en approche. »


Je dépose un baiser sur sa joue avant de me repositionner, levant son bras pour me faire une place contre son corps. Je pose ma tête au creux de son épaule et ma main sur son torse, sans chercher à la glisser sous sa chemise.

« Je ne tenterais rien. »

C’est une promesse, aussi étonnant que cela puisse être venant d’une femme qui vend son corps depuis des années et qui adore les relations avec les immortels. Mais Lucius est différent et je le respecte assez pour ne pas lui infliger pareille situation.

« Même si j’ai apprécié voir votre corps nu et qu’il doit être agréable à découvrir du bout de la langue. » Je souris en sentant son corps se tendre légèrement à cette déclaration. Je n’aurais peut-être pas dû dire ça, même si je le pense… Alors je reprends, plus sérieusement pour ne pas le faire flipper. « Je vous respecte Lucius. Comme votre décision d’attendre la bonne personne à vos yeux afin de partager ce moment. » Je ne le comprends pas sur ce point mais je respecte ce choix.

Je serais sage. Je ferme alors les yeux en appréciant simplement l’instant. Mon souffle est court mais je ne sombre pas immédiatement, pour écouter s’il me répond quelque chose. Ai-je envie de dormir ? Terriblement.

« Bonne nuit Lucius… » Je murmure quelques minutes plus tard avant de ne plus pouvoir lutter contre ma fatigue.

A moins que ce ne soit grâce à sa présence ? Je me sens étrangement en sécurité dans ce lieu que je ne connais pas. Personne ne sait que nous sommes là et nous ne sommes que deux, personne ne viendra nous déranger.

Quelques heures plus tard, je m’agite un peu dans mon sommeil. L’expérience de l’eau à faire remonter ces souvenirs qui ne sont jamais très loin. Je m’accroche alors à Lucius, passant l’une de mes jambes par-dessus les siennes. Il ne manque pas grand-chose pour que je sois sur lui.

« Elianne… Non… »



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21.04.24 9:47

Lucius Malkavian
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֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
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֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
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Naturellement, je me détourne alors qu'elle se présente en sous-vêtements devant moi. Je n'avais pas pensé à cela en réalité, et je ne me vois pas la repousser sous prétexte qu'elle a un corps fait pour damner un prêtre. Je suis plus fort que cela, j'ai tenu pendant plus de 600 ans devant bien plus aguicheur qu'une femme épuisée... Et pourtant, je me sens si profondément attiré... Je la laisse s'installer contre moi, sentant la chaleur de son corps, et, fait très troublant, mon odeur sur elle.

... Mon odeur sur elle ...

J'inspire, sous prétexte de soupirer d'aise, mais je dois admettre que cela me confère une émotion toute nouvelle. J'aime beaucoup trop son odeur mêlée à la mienne. J'aimerais tant être obligé de respirer, parce que je n'aurais pas d'excuses à avoir pour continuer à m'imprégner de ce parfum, encore et encore. Cependant, même sans échange d'air, elle vient tellement proche que je n'ai plus besoin d'inspirer pour en profiter.

"M...merci."

Je réponds, incertain. L'idée selon laquelle ce ne serait qu'une nuit entre nous, que personne ne saurait jamais, et de découvrir cette nouvelle expérience est pesante, et je ne parviens pas à la chasser totalement. Ce serait une très mauvaise idée, non pas parce que cela montrerait une faiblesse que je ne pensais pas avoir, mais aussi et surtout parce que je ne serais plus jamais le même... Mourant à petit feu à mesure que les nuits sans elle passeraient. Cette certitude s'étiole à nouveau quand ses lèvres rencontrent ma peau. Cette fois, je porte moi-même son odeur, et j'espère que cela va vite passer... quand je brûle que cela ne passe jamais réellement.

Je gémis à sa phrase, ma tête retombant sur l'oreiller, une main sur mon visage. Je lâche avec un rire.

"Elianne... Vos mots sont encore plus lascifs que vos gestes. Vous devez les achever les uns après les autres à l'Oasis..." Je me tourne, afin qu'elle ne sente pas à quel point cela m'atteint. Ce serait un premier aveu de faiblesse dont je suis certain qu'elle se servirait contre moi de manière si amicale et respectueuse que je ne pourrais que céder. Elianne a très bien compris comment je fonctionne, et je suis certain qu'elle sait comment me faire céder.

"La bonne personne n'existe pas."

Mais est-ce que la mauvaise pourrait devenir la bonne ?

J'inspire, une dernière fois, un dernier goût de nos odeurs mêlées.

"Dormez bien."

***

De la douceur ? Pourquoi de la douceur quand je veux de la violence ? Pourquoi se retiennent-ils tous ? Je ne suis pas une petite chose fragile ! Le pire étant qu'ils pensent me faire plaisir avec leurs caresses, et leurs mots tendres, mais cela a tendance à me faire vomir devant tant de mièvrerie. J'ai envie d'ongles effilés, de marques sur la peau d'appartenance, de morsures. Cela me rend... vivante. Certains y arrivent mieux que d'autres.

***

Nous sommes là, à l'asile. Moi, et Elianne. Elle est attachée fermement et livrée à mes bons soins. Elle me sourit, elle a toujours eu ce sourire d'apparence simple et qui recèle bon nombre de secrets. Les autres prennent cela pour de la moquerie quand j'y vois des promesses. Naturellement, je n'ai jamais abusé d'elle, est-ce cela qui la rend si impatiente de commencer avec moi ? Parce que j'ai toujours résisté à ses charmes ? La torture va dans les deux sens, j'en ai une conscience particulièrement aigüe.

***

Mon bras écarte d'un geste la tenture lourde et rouge, la déchirant à moitié au passage. Colère me regarde avec son émotion familière dans les yeux. À côté d'elle, il y a cet homme, ce vampire, qui me regarde avec l'air le plus ahuri qu'il m'ait été donné de voir. Je prends la première arme qui vient à ma portée, un chandelier plein de bougies. C'est amusant, je me suis toujours demandé comment on pouvait tuer quelqu'un avec un chandelier... Voilà qu'à présent, je m'apprête à le découvrir...

***

Les rêves, courts, se succèdent sans réelle coordination. Si je me suis endormi sur le dos, je sais que je me suis rapproché du corps chaud d'Elianne, jusqu'à passer mes bras autour d'elle. Sa jambe qui s'enroule autour de ma taille commence à m'éveiller, ses mots m'ouvrent instantanément les yeux. Elianne ? J'ouvre la bouche pour parler, la réveiller doucement, mais une secousse dans son corps, plus violente que les autres, me dit qu'elle n'est pas très loin du somnambulisme. Ce serait une très mauvaise idée de l'éveiller maintenant. Il faut tout d'abord que je la calme. Si j'ai pu pratiquer l'hypnose consciente pendant un temps, j'espère ne pas être trop rouillé.

"Calmez-vous..." Elianne ? Quel que soit son délire, elle n'est pas... elle. Je pose mes mains sur ses épaules pour la maintenir, essayant vainement d'ignorer qu'elle est à moitié nue avec moi dans un lit, alors que je suis encore gorgé de son sang. J'essaie de moduler ma voix pour qu'elle soit douce, mais pas mièvre, comme me le rappelle l'un de mes songes. "... Vous êtes en sécurité ici. Vous pouvez sortir de votre rêve quand bon vous semble. Que se passe-t-il autour de vous ?"

Sa gorge est si proche. Je déglutis. J'ai envie de l'entraîner avec moi dans un de mes propres rêves, dans une autre réalité...

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21.04.24 15:25

Elianne Woodlow
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֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
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Je m’endors avec l’idée étrange que Lucius est plus réceptif que je ne le pensais. Là où je pensais qu’il serait simplement mal à l’aise par les propos d’une prostituée, qu’il s’en offusquerait peut-être, il semble plutôt y être sensible. N’est-ce pas une mauvaise chose ? Je ne peux m’empêcher d’agir comme je le fais, c’est comme une seconde nature que je parviens à réfréner légèrement pour ne pas abuser davantage de son malaise. Mais si je le vois réagir d’une façon qui me plaît, je risque de continuer pour voir jusqu’où il peut tenir, pour jouer avec lui. Or, s’il finit par craquer, ce ne sera sans doute pas une bonne chose pour lui. Il regrettera assurément et culpabilisera. Mais Lucius est adulte depuis bien plus longtemps que moi, il doit assumer toutes ses actions, toujours et j’imagine qu’il le sait.

Je me réveille à la bordure d’une forêt, une main chaude dans la mienne. Nous sommes essoufflées après avoir tant couru. Blotties l’une contre l’autre, nous essayons de nous faire aussi minuscules que le permettent nos corps d’enfant. Les bruits alentours sont stressants, le sang qui macule nos vêtements et nos corps nous transforment en cible. Je tente de gratter le sang maternel de mes mains, je les écorche avec mes ongles sales jusqu’à ce que la douce main de ma sœur m’arrête. Elle aussi est couverte de ce liquide, dernier souvenir de notre mère. Je mouille mon pouce en le léchant pour essayer de nettoyer son joli -mais terriblement triste- visage. Elianne est plus belle quand elle sourit et rit. C’est elle le soleil de la famille, elle ne doit pas pleurer.

Un bruit sourd se fait entendre, suivi de cris glaçants. Sans un mot, juste à l’aide d’un regard, nous nous relevons pour reprendre notre route. Au lieu, nous voyons les lumières de la Cité dont notre père nous a parlé une fois. Ces hauts murs qui protègent des enragés. Nous devons nous y rendre. Nous nous sommes fait la promesse de tout faire pour y arriver. Et quand Elianne promet quelque chose, elle fait tout pour tenir parole. Je crois en elle, comme toujours. Je suis l'aînée, de quelques minutes et pourtant, ça a toujours été elle, la meneuse.

Le ciel nocturne est clair, nous courons sous la lumière de la pleine lune. Elle est belle mais nous n’avons pas le temps de l’admirer.

Ils se rapprochent dangereusement. Nous le savons toutes les deux mais si nous arrivons à atteindre l’eau là-bas, nous serons sauvées. Mais je trébuche et me blesse au genou. C’est douloureux mais la peur est un moteur bien plus puissant. Alors nous continuons à avancer jusqu’à ce qu’Elianne m’arrête quelques secondes. Je sens ses mains chaudes prendre mon visage en coupe, elle dépose un baiser sur mes lèvres avant de m’ordonner de partir. Je lis dans ses yeux tout l’amour qu’elle me porte, qu’on se porte.

“ Tu dois vivre. Qu’importe les épreuves, tu es forte. Montre-leur. ”

« Elianne… »

L’instant d’après, je me retrouve au bord de l’eau sans me souvenir comment être parvenu jusqu’ici, je recule péniblement dans l’eau froide. Je continue d’appeler ma sœur, orientant les enragés et son visage dans ma direction. Elle est parmi eux. Je me débats dans l’eau à bout de force. Je sens une pression étrange sur mes épaules. Elle ne cherche pas à me faire couler. Je regarde autour de moi quand j’entends une voix presque familière. En sécurité ? Je regarde mon propre visage déformé à cause de cette maladie, à quelques mètres de moi. Je ne suis plus en sécurité. Elianne…

« Elle est là. Avec eux. »
Ma voix est faible mais je m’étonne qu’elle ne soit pas celle de l’enfant que je suis. J’observe alors mes mains alors que je me laisse couler dans l’eau glacée. Un rêve a-t-il dit ?

Sa voix me parvient puis son corps entre dans mon champ de vision. Il est à l’autre bout de la rive. Lucius. Pourquoi est-il là ? Il vient me chercher ? Mon corps tente de bouger, je tente de nager sans savoir comment faire. Je m’enfonce dans les profondeurs jusqu’à l’entendre de nouveau. Il continue de me parler, doucement et calmement. Sa voix me guide.


Je reprends mes esprits avec la désagréable sensation de ce souvenir/rêve. Mais le fait de sentir la pression de son corps sur le mien à quelque chose de terriblement rassurant, il m’emprisonne sur le lit. Il me tient. Et ses yeux inquiets mais sereins m’attirent. L’ai-je réveillé avec mon cauchemar ?  Je n’ai pas souvenir que ce soit déjà arrivé avec un client avec qui j’ai déjà pu dormir. Est-ce à cause de ce que nous avons fait dans la salle de bain ? Il y a beaucoup trop de choses qui se passent uniquement en sa compagnie, des choses qui ne m’arrivent normalement jamais. Il faut que je chasse mon rêve de mon esprit, alors je souris et l’observe.

« Auriez-vous décidé qu’il était temps de goûter au plaisir en ma compagnie Lucius ? » Je susurre en sachant qu’il ne s’agit pas de ça. Même si ça m’aiderais grandement à chasser Elianne de mon esprit. Je laisse un faible soupir franchir mes lèvres et ajoute. « Navrée si je vous ai réveillé... pour votre premier sommeil à deux. »






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21.04.24 16:23

Lucius Malkavian
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Elianne n'est pas elle. Ellianne est "avec eux", quoi que cela veuille dire. J'imagine qu'elle doit parler d'enragés, vu sa crise de la veille. Je me raidis dans ses bras, ne sachant pas que faire à part la serrer un peu plus fort contre moi. Je lui parle, essaie de la rassurer. Pendant un moment, j'ai la sensation de ne plus avoir une femme, mais une petite fille avec moi. Naturellement, jamais je ne lui avouerai ça, même sous la torture, elle qui veut être si forte. Qu'elle se permette d'être forte avec les autres, mais avec moi... J'ai vu qui elle était pour de vrais.

Ses yeux s'ouvrent et je vois l'éclat de l'éveil dans son regard, une fine petite étoile blanche dans chacun de ses yeux. À peine éveillé, sa voix se fait chaleureuse... ardente, même. J'aurais tellement envie de poser mes mains sur sa taille, d'avaler les derniers centimètres qui nous séparrent, et de lui donner raison sur toute la ligne. J'hésite pour répondre. Je ne peux pas répondre par l'affirmative, mais je ne peux pas mentir non plus.

"Je suis actuellement en train de goûter au plaisir de votre compagnie, très chère. Rien de ce que vous pourriez me faire ne surpassera ce plaisir-là..."

J'ai terriblement conscience de jouer avec le feu. C'est délicieusement tentant, mais et après quoi ? Je la laisse repartir, et me torture avec les pensées de tous les clients qui pourront profiter d'elle ? Je regarde ses yeux dans lesquels d'autres ont plongé avant moi, ces lèvres qui ont embrassé tant de peaux, je sens ses mains sur moi qui ont été sur tant d'autres vampires...

Même ces idées, bien qu'obsédantes, ne parviennent pas à éteindre la flamme qui est en train de grandir en moi. Que m'arrive-t-il ? Je ne parviens plus à imaginer quelqu'un avec elle sans m'imaginer le brûler vif.

"... Et je ne suis pas certain d'être à votre goût, quoi qu'il en soit."

Ma voix est étrangement grave et sonne comme un défi. Immédiatement, je me mords la lèvre inférieure, sans savoir si elle me voit ou non. Je suis persuadé qu'au moins, elle doit le percevoir, d'une manière ou une autre.

"Navré de vous avoir... étreint aussi fort cette nuit."

Il faudrait sans doute que je me détache, maintenant, que je la laisse aller, mais ses jambes m'interdisent de m'en aller. Avant que la raison ne me vienne, je m'avance jusqu'à elle pour plonger mon nez dans son cou. Je prends une pleine inspiration de la totalité de son parfum délicat. J'ai tellement envie de sentir cela tous les soirs, tous les jours, et qu'elle soit imprégnée de mon odeur... C'est une certitude, je pense qu'elle m'a eu, reste à savoir dans combien de temps, elle s'en rendra compte.

"Quel est votre nom ?"

Je veux savoir comment je peux penser à elle pour de vrai, d'une manière que personne d'autre ne pense à elle. Je veux avoir cela pour moi, encore. Si elle me laisse faire, je lui prendrai toutes ses exclusivités, tout ce qu'elle a à m'offrir. Je prendrai son identité qu'elle cache à tous ses clients, et connaissances, je prendrai son sang directement dans son cou, je la prendrai comme jamais personne ne l'a prise... et comme elle n'a jamais osé le demander à personne.

"Que m'avez-vous fait ?"

S'il existe un remède, Dieu m'est témoin : je n'en veux pas.

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21.04.24 17:45

Elianne Woodlow
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Un doux déclic se fait dans mon esprit lorsqu’il me répond, lorsqu’il ne cherche pas à s’éloigner de moi. Il joue. Il ose jouer avec moi sur ce terrain ? L’étincelle de l’arrogance s’allume dans mon regard, sans même me voir, je le sais. Rien, ose-t-il penser ? Il me défie ? Ce prêtre ose défier l’une des Sept sur son terrain ? A-t-il conscience de ce qui va se passer s’il continue sur cette lancée ? S’il ne fait pas immédiatement marche arrière ? Que cherche-t-il en agissant de la sorte ? Est-ce mon problème, dans le fond ? Si j’accepte de ne pas trop l’aguicher pour respecter ses choix, je ne vais néanmoins pas le laisser me défier sans rien faire. Nous ne sommes que deux ici, personne ne saura jamais ce qui se dit dans cette chambre… Sauf nous. Et cela me suffit pour ne pas laisser passer un tel affront.

« Vous ne devriez pas être si sûr de vous. Vous ne connaissez pas mes talents. »

Je souffle en resserrant ma cuisse autour de sa taille, le rapprochant dangereusement de moi. Maintenant, s’il désire tout stopper, il devra le faire lui-même et quitter les lieux. Et si cela va trop loin ? Alors il n’aura qu’à s’en prendre qu’à lui. Je ne suis pas sa conscience et plus question d’être sage après ces propos. J’ai dit que je ne tenterais rien, il est vrai, mais c’était avant qu’il commence à jouer avec moi. On ne joue pas avec un Péché sans s’attendre à ce qu’il réagisse. Surtout pas moi.

« Ce n’est pas ce que me disent vos yeux, Lucius. Ils brûlent de violence. »

Pense-t-il que cet éclat de violence m’a échappé ? Je ne sais pas vers qui sont dirigées ses pensées -vers moi je l’espère- mais elles sont brutales. Ma main, qui n’a pas dû quitter son torse- vient se glisser sous sa chemise, passant par le bas. Le bout de mes doigts effleure la courbe de son flanc.

« Ne vous excusez pas pour quelque chose que vous ne regrettez pas. »

Il sait déjà ce que j’apprécie, je le lui ai déjà dit et les rumeurs sur Colère sont toutes fondées. Alors pourquoi s’excuser pour si peu ? N’avions-nous pas décidé de ne pas mentir ? Avant que je n’ajoute autre chose, il plonge en direction de mon cou. Je m’attends presque à sentir la douce morsure de ses dents mais il n’en est rien. Est-ce un soupir de frustration qui franchit mes lèvres ? Bien sûr. Peu de vampires ont le droit de mordre les employés de l’Oasis, seuls les plus riches, mais je me souviens de l’unique fois où cela m’est arrivé. C’est bien trop bon pour que cela soit décent.

Malheureusement, je me fige quand il me pose cette question. Mon nom ? Aurais-je dit quelque chose pendant mon rêve ? Ai-je appelé Elianne à voix haute ? Cela ne doit jamais se reproduire. Mais ça ne m’ôte nullement mon envie de répondre à son défi. Il veut jouer ? Alors nous allons jouer. Ai-je envie de lui révéler mon nom ? Celui que je cache à tous ? Cette identité qui est morte en même temps que cette partie de moi avec la perte de ma jumelle ?

« Mordez-moi et peut-être vous le dirais-je… » Je souffle alors que mes ongles viennent le griffer profondément. Et s’il n’aime pas la douleur ? Je serais extrêmement étonnée que ce soit le cas.

Va-t-il faire ce qui lui est interdit ? Il n’est pas l’un de mes clients, nous ne sommes pas à l’Oasis, là où on pourrait l’arrêter. S’il commence, peut-il s’arrêter, lui qui jeûne depuis très longtemps ? Lui qui n’a goûté à du sang frais que depuis hier -bien que j’ignore quelle heure il est ? Est-ce que je crains pour ma vie ? Toujours pas en sa présence. L’excitation du danger est bien plus importante qu’une potentielle peur. Il est vrai que je n’ai rien pour me défendre si cela devait tourner mal. Est-ce un problème ? Je n’en suis pas sûre. Je ris à son autre question. Moi ? Il rejette la faute sur moi pour ce qui est en train de se passer ? Ne devrait-il pas mieux se contrôler ? Lui qui a attendu 600 ans une personne pour goûter à ces plaisirs ? Pourquoi semble-t-il défaillir aujourd’hui ? Je ne suis sans doute pas la première prostituée à jouer avec lui.

« Vous répondez à l’appel du Péché, mon Père. » Je murmure si bas qu’une oreille humaine aurait eu des difficultés à entendre si nous n’étions pas si proches. « Lâchez-vous. Il n’y a que nous. »

Ai-je envie d’être la première personne avec qui Lucius va coucher de toute son existence ? Avant ce soir, je pensais ne pas le mériter mais… Et si je me trompais ? Pourquoi quelqu’un d’autre que moi aurait le droit à ce moment ? En quoi quelqu’un, qui se servira de lui, aurait le droit de prendre sa virginité ? Aurait le droit de lui faire goûter à ce plaisir et le voir y réagir ? Non. En fait. Personne d’autre que moi ne devrait y avoir le droit. Et si je ne suis pas celle qu’il lui faut ? Comme nous l’avons dit, chacun notre tour : la bonne personne n’existe pas. Alors ce sera moi.




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21.04.24 19:15

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J'aimerais... que la nuit ne meure jamais, que le soleil assassin ne vienne pas, en réalité, je n'ai plus ni envie d'être prêtre, ni conseiller, ni avoir toutes ces vies sur les bras. J'aimerais juste profiter de cet instant, ici et maintenant. Est-ce là le pouvoir unique des sept ? Comment font les gens pour partir de l'Oasis après y avoir goûté ? La réponse est aussi triste qu'évidente : une fois satisfaits, plus personne ne prend la peine de s'inquiéter pour les prostituées qui l'ont comblé. Ce n'est pas mon cas, malheureusement, je ne peux pas simplement m'en détourner, tourner les talons, et reprendre le cours de ma vie. Je ne peux pas me détourner des humains, mais alors d'elle ? Ça m'est désormais impossible. Elle a dorénavant la totalité de mon attention... À mon plus grand désespoir.

Je gémis au moment où je sens son intimité venir contre la mienne. Il n'y a plus aucun doute pour qu'elle sente à quel point elle ne me laisse pas indifférent. J'aimerais tellement regretter de m'être lancé dans ce jeu risqué, m'en excuser, et passer à autre chose avec elle. J'essaie de m'en tirer avec des mots, mais elle me détrompe. Elle est attirée par moi. Je ne sais même pas pourquoi. Mon esprit est trop endommagé pour elle.

C'est alors que je comprends.

C'est ce qui lui plait, cette partie-là que j'essaie désespérément de cacher, ou même de ne pas être. Les autres se targent d'être fous, dangereux, d'avoir tout vu, tout vécu, mais moi, je ne fais rien de cela, c'est caché au fond de moi, du moins ça l'était, avant qu'elle ne le mette en lumière. Je souris, un sourire qui dévoile mes canines, un sourire que je n'avais jamais fait auparavant. Il est étrange de le faire allonger, dans le noir.

"Non, je ne regrette rien."

J'en appelle à tout ce qui me reste de raison jusqu'à lui demander son nom. Je suis convaincu que cela mettra un terme à notre petit jeu. À mon plus grand étonnement (et plus profondément, à mon grand soulagement), il n'en est rien. Elle me propose même un défi qui pourrait me faire condamner à mort si je le remplissais.

"Vous n'avez pas peur de demander cela à un vampire qui connait le goût de votre sang."

Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas. Si je le faisais, mon odeur serait sur elle, j'en serais damné, je ne supporterais pas que qui que ce soit me prenne la peau que j'ai marquée, la morde, la lèche, ou même la regarde. Je ne peux pas, et pourtant, je ne peux rien faire pour empêcher ce petit jeu, un "non", simple et ferme suffirait pourtant. Alors pourquoi ?

Je grogne à ses mots. Je succombe. Elle me fait succomber. Mon visage passe sur son cou, je caresse sa peau de mes lèvres, je sais d'instinct où est cette veine, là où son odeur la plus intime est la plus forte, juste sous son oreille, où la peau est si fine...

"Si je vous prends, je vais devenir fou."

C'est même pire que cela. Je pourrais mettre la ville à feu et à sang, uniquement par jalousie. Je pourrais traquer le moindre petit vampire qui oserait poser les yeux sur elle avec autre chose que du respect dans le regard, et l'étrangler.

"Si je vous prends, vous n'allez être qu'à moi."

Mes mains se resserrent sur ses bras, un peu trop fort. Je sais ce qu'elle veut. De la passion, de la violence, une nuit de cris où se mêlent plaisir et douleur comme elle n'en a que très rarement eue. Je le sais tout cela, et c'est horrible que je le veuille aussi.

D'un coup, je me redresse pour être au-dessus d'elle, répondant à ce qu'elle est, succombant effectivement à ce que je désire. Mes mains entourent ses poignets pour les tenir fermement contre le drap. Ma raison s'échappe avec ce qu'il me reste de réticence.

Vous êtes à moi.

Je joins ses bras pour pouvoir ne la tenir que d'une seule main. Mon autre, libre, viens jusqu'à son cou pour la caresser, non pas avec la pulpe de mes doigts, mais avec mes ongles. Ils sont propres, mais ils sont assez longs pour lui faire dresser le derme. Je pourrais tricher, la griffer, lécher la plaie, mais elle a été particulièrement claire. "Mordez-moi". C'est ce qu'elle a demandé.

"Alors ne vous retenez pas non plus..."

Je fonds sur elle, serrant sa gorge, la mordant directement à la lèvre inférieure, fortement, mais sans percer la peau. Je me maîtrise jusqu'à savoir très exactement quand le sang coulera. Doucement, je lâche et desserre un peu mon étreinte. Je me redresse la regardant du haut, appréciant enfin cette domination qui ne fait que commencer.

"Votre nom."

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21.04.24 20:26

Elianne Woodlow
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֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
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Même le fou, quand il se tait, passe pour sage



Rien de tout cela n’était prévu. Je pense même que si j’avais voulu le mettre dans mon lit d’une façon classique, jamais je n’y serais parvenue. Non, tout ce qui se passe maintenant se situe sur un autre plan. Il y a quelque chose entre nous. Est-ce l’échange de nos sangs qui attise ce lien ? J’aimerais répondre par l’affirmative mais je sais que ce serait bien trop simple. Il y a quelque chose depuis le début. Depuis cette étincelle dans son regard que j’ai entre-aperçue. Depuis que je tente de l’observer de nouveau, depuis que nous parlons sans retenue aucune. Depuis qu’il me voit autrement que comme un objet de plaisir. Et de son côté, depuis quand est-il autant attiré par mes charmes ? Mon égo me souffle qu’il l’a toujours été mais je sais que ce n’est pas vrai. Il y a eu quelque chose de dit ou de fait qui l’a fait basculer. Au moins que ce soit un tout ? Je dois reconnaître que je ne sais pas situer ce moment. Tout ce que je sais, ce que je sens contre moi, en moi, c’est qu’il va céder. Cet homme qui a pourtant tenu pendant 600 ans, va me céder. J’y vois une victoire, une appropriation que je ne devrais même pas oser imaginer. Qu’un immortel appartienne à une mortelle ? Je pourrais être punie pour pareille pensée et pourtant, elle me plaît terriblement.

Je frissonne sous ces dires. Sa voix a légèrement changé de ton. Mais elle est de plus en plus grave. Il a l’air dangereux. Il est dangereux. Et je le pousse à l’être encore davantage. Bien sûr que je le pousse. Qui ne voudrait pas découvrir ce qui se cache derrière ce mur de bienveillance ? C’est un prédateur déguisé en agneau. Peut-être même qu’il aimerait en être un réellement ? Mais ce serait terriblement dommage. Non, il doit montrer ce qu’il cache au fond de lui. Il doit me montrer ce qu’il cache. Ceux qui parlent le moins sont ceux qui se cachent le mieux. Mon corps répond à son interrogation en se collant à lui. Ne sent-il pas que mon excitation est bien supérieure à la peur ? Elle est présente, bien sûr, mais elle n’est rien comparé à ce que je veux voir de lui.

« Vous étiez au bord du précipice et je vous ai fait confiance en saignant pour vous. Pourquoi devrais-je avoir peur maintenant ? » Ma voix est franche et basse.

Lucius aurait pu me tuer alors qu’il souffrait de toutes parts, que son corps se consummait de l’intérieur et il ne l’a pas fait. Parce qu’il avait encore une certaine maîtrise ? Et si je le pousse trop loin ? J’espère simplement qu’il se souviendra que je désire être immortelle et qu’il me donnera son sang avant de totalement me vider du mien… Un pari risqué mais… J’ai envie de le prendre.

« Vous ne me tuerez pas. » J’en ai la certitude. Ce n’est même pas un ordre que je lui donne, c’est une promesse de ma confiance en lui.

Comment expliquer ma morsure ? Je suis Colère, j’aime la douleur et mes clients sont fortunés. L’explication sera toute simple. Et si Lucius n’a jamais mordu personne, est-ce que sa marque sera reconnaissable ?

Je ferme les yeux sous cette caresse bien trop douce à mon goût. Il pourrait ouvrir ses lèvres fraîches et me mordre dans la seconde. Mais il ne le fait pas. Ses mots contractent mon bas ventre violemment. Il deviendrait fou ?

« Est-ce une menace ou une promesse ? » Je souffle, le griffant de nouveau sans retenue.

Combien disent qu’ils le sont sans réellement pouvoir le prouver ? Combien veulent se donner des airs mais ne sont pas à la hauteur ? Beaucoup. Je peux le confirmer. N’être qu’à lui ? Encore une fois, ce sont des paroles que j’ai déjà entendu, bien trop de fois. Mais jamais personne n’a été capable de me garder à lui seul.

« Je ne suis à personne. Il faudra me donner envie de n’être qu’à vous. »
De nouveau, je lui lance un défi. Je tente d’ailleurs de me défaire de sa prise, uniquement dans l’optique de lui faire passer le message, sans vraiment avoir envie qu’il me lâche.

Qu’il ne pense pas être le seul et l’unique s’il ne me comble pas. Qu’il ne pense pas que je vais changer pour lui. Ce n’est pas parce qu’il ne veut qu’une personne dans sa vie que je vais me contenter de la même chose si cette personne n’est pas à la hauteur. Il doit l’avoir en tête s’il désire vraiment aller sur ce terrain. Moi ? Impérieuse ? Bien sûr. Il n’y a pas que les immortels qui peuvent fixer les règles en ce monde. On oublie bien vite le pouvoir que possèdent les Sept. Bien sûr, les lois de la Cité disent que je suis à l’Oasis, mais tout est à faire d’interprétation.

Mon sourire se fait souverain lorsqu’il vient prendre place au-dessus de moi. Il bouge avec une souplesse innée, se déplace avec précision. Sa poigne se fait plus ferme et j’aime ça. Je le sens dans tout mon corps. La seule chose qu’il me manque c’est une source de lumière pour pouvoir l’observer. Je ne vois pas dans le noir, moi. Et ça me frustre. Frustration presque volée lorsque ses doigts parcourent mon derme, mon cou qu’il pourrait serrer à m’en étouffer. Je frissonne de nouveau sous ses ongles que je sens nettement. Va-t-il me rendre la pareille ?

Je gémis lorsqu’il fond sur moi, je sens tout son corps venir à ma rencontre. Va-t-il me mordre ? Oui… Mais pas assez. Je grogne de frustration et tire sur ma propre lèvre pour la forcer à rompre s’il ne la lâche pas. Il s’éloigne. Il joue. J’apprécie cette frustration qu’il instille autant que je la déteste. Je passe le bout de ma langue sur mes lèvres à cet ordre. Oh ? Je souris, hautaine car je sais qu’il me voit, lui. Je le défie de nouveau.

« Pas de morsure. Pas de nom. »

Ce n’est pas parce que je suis en position de dominée que je sais m’avouer vaincue, bien au contraire. Je veux voir jusqu’où il peut aller, jusqu’où il a envie d’aller pour obtenir cette information si précieuse.





Tame the Darkness
ANAPHORE
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21.04.24 21:50

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
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֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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celle qui ferme ses lèvres est une femme intelligente



Seigneur.

Je suis en train de doucement descendre dans les méandres de la folie consciente, une chose qui ne m'était pas arrivée depuis très longtemps. Ce que je fais est suicidaire, et j'en ai une conscience pratiquement clairvoyante. Quand bien même je n'aurais aucun problème avec la justice, ce qui sera loin d'être le cas, je sais qu'elle a ma santé spirituelle entre les mains.

Quelque part, je me sens presque mal pour tous ces gens qui ne ressentent jamais cette folie colorée qui est en train de me remplir l'esprit. Ce n'est pas que j'ai la sensation d'être au-dessus des autres, loin de là, mais je suis au-dessus d'elle, et cela me suffit amplement. Je la maîtrise, je me maîtrise, et je suis en train de perdre la tête. Quelle délicieuse sensation est-ce.

"Parce que je ne suis plus la faible pauvre âme que vous avez sauvée."

Elle n'a pas peur ? C'est tout ce qu'il me faut pour me pousser à aller plus loin.

"Non, je ne vous tuerais pas."

Cependant, je m'apprête à connaître la petite mort, ou... les petites morts. Mais pas avant elle. Je n'ai pas l'intention de profiter de ce corps avant de l'avoir pleinement mériter. D'ailleurs, en ai-je seulement l'intention ? Nous verrons bien.

Une menace ou une promesse ? Je m'approche pour ronronner au creux de son oreille...

"Ni l'un, ni l'autre. Une prophétie."

Je pourrais lui dire que je peux acheter son exclusivité, sans aucun souci. J'ai un train de vie qui le permet très largement. Cependant, c'est une carte facile que je n'ai absolument pas l'intention de sortir. Si je la veux, je dois la mériter, que ce soit en me démarquant de la concurrence, ou en l'éliminant. J'ouvre les yeux un instant sur cette pensée. Je n'ai jamais tué personne, je n'ai jamais songé à tuer qui que ce soit, avant ce soir. Mais ce projet est beaucoup moins intéressant que celui que j'ai actuellement sous les yeux. Elle a dit que nous pouvions nous lâcher, mais j'ai plutôt l'intention de l'attacher à moi, affectivement parlant. Si elle a su comment me séduire, comment faire tomber mes barrières, alors je vais m'adapter à elle, entrer en elle, et m'y accrocher.

"Je vais faire de mon mieux, très chère."

Elle se débat, et j'ai un sourire triomphal quand je remarque que mes doigts ne bougent pas d'un pouce autour de ses poignets. Je sais qu'elle se débat contre l'idée de n'être qu'à une seule personne, je le sens.

Alors, comment puis-je vous convaincre ? Est-ce véritablement la souffrance que vous recherchez ? Oui, je le vois bien. Ce n'est pas juste une manière de s'étreindre, c'est une maîtrise comme un lâcher-prise, c'est frôler les limites de la confiance, c'est une manière d'établir une domination tout en gagnant le respect de l'autre. Je sais tout cela. Cela fait des années que je le sais... Et malheureusement pour moi, je suis passé maître dans beaucoup de ces aspects.

Je la mords, mais ce n'est pas assez. Pas assez ? Une morsure est une morsure. Mais la peau n'est pas percée.

"Vous voulez un acte de sang ? Très bien."

Je me penche au-dessus d'elle pour prendre les menottes en cuir et lui cingler les poignets rapidement. À présent, mes mains sont parfaitement libres. Mes lèvres caressent les siennes, rougies et meurtries, où le sang pulse sous la légère trace que j'ai laissée. Je glisse contre sa mâchoire, jusqu'à son cou. Qu'est-ce que cela m'attire... Mais c'est trop évident, trop... grossier. Si je fais cela, je signe son corps, et mon arrêt de mort dans le même mouvement. Alors, je descends, par-dessus son chemisier, m'imprégnant de son odeur, encore et encore, ce qui me donne à nouveau la sensation de respirer. Je descends jusqu'à son ventre, je glisse une main contre sa taille, juste sur sa peau que je marque d'une griffure nette. Mon odeur est sur elle, partout, et rien ne pourrait me faire plus plaisir. À partir de maintenant, aucun vampire ne pourra l'avoir sans me sentir profondément sur elle.

Je continue à descendre pour venir caresser sa cuisse du bout de mes lèvres. Ici, son odeur est différente, mais très présente. J'écarte ses jambes d'un geste doux, mais ferme.

"Ne bougez pas."

Je grogne cet ordre tout en prenant le temps de m'installer à califourchon sur l'une de ses jambes, maintenant l'autre avec une forte poigne. Mes lèvres cherchent à l'intérieur ce qui constitue l'artère fémorale. C'est... dangereux, très interdit, et cela ne sera repérable que si quelqu'un cherche à la prendre. Contre sa peau, je souris à cette idée. Je cherche encore un peu, le meilleur angle, la meilleure position, le meilleur moment entre jubilation et attente...

D'un coup, je retrousse mes lèvres et plante mes crocs profondément avant de les retirer tout de suite. Je me recule et admire le spectacle de voir son sang s'écouler avec précipitation hors de la plaie. L'odeur est absolument divine. Le bruit de sa voix pourrait me faire perdre la tête. Quand le flot a atteint le drap, je fonds dessus, léchant ce ruisseau de vie avec délectation, remontant jusqu'à la plaie initiale. Je n'en perds pas une seule petite parcelle, à part ce que le tissu blanc a déjà bu, une odeur que je garderai, longtemps, rien que pour moi.

Malheureusement pour moi, le flot s'endigue déjà avec le travail de ma salive. Ce n'est pas grave. Je reste à lécher, encore et encore, avant de passer mon pouce sur mes lèvres et de me redresser.

"Ton nom."

Cette fois, il n'y a plus aucune gentillesse dans ma voix, juste une menace, celle d'une nouvelle morsure, ou que le jeu s'arrête ? Même moi, je n'en sais rien.

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