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A difficult man [Swansea]



24.08.22 0:10

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Hééé. Cet humain mal élevé venait de jeter son sang en pâture à d'autres ! Tommen n'appréciait pas, mais de toute façon il semblait bien que cette phase de la lune était peu propice aux décisions diplomatiques de la part de Swansea. Une autre issue pouvait être le retour aux profondeurs des remparts, mais il vaudrait mieux attendre d'avoir un répit pour discuter cela : traîner un enregistré gigotant et hurlant à sa suite n'aurait rien de discret.

"Vous ne m'appartenez pas parce que je vous ai acheté. Vous m'appartenez parce que je vous ai choisi. Cette nuance vous apparaîtra avec le temps, si vous vivez assez longtemps pour ça."

Du regard, il jaugea les environs, et reprit son escalade pour avoir un aperçu plus ; si seulement son camarade de sortie avait pu évoluer comme lui, silencieux comme une ombre au sommet des ruines et au détour des branches, comme un ruban de brouillard au-dessus de la rivière... Mais ça, c'était vraiment une vie dont un homme tel que Swansea ne voudrait pas. C'était même une hérésie d'y avoir pensé.

"Vous pouvez vous échapper - pour un temps - mais ça n'y changera rien : vous serez tout de même à moi. Tenez, il y a une petite falaise dans cette direction, je pourrais les y conduire, ce sera amusant."


Son regard quitta le paysage torturé pour revenir se poser sur la silhouette à ses côtés. Est-ce qu'il pouvait lui faire confiance pour quoi que ce soit ? Au moins pour rester en vie ? Pour jouer en équipe avec lui, le temps de se débarrasser de ces monstres ?
Swansea, es-tu un chien ou un loup ?

Eh bien, il fallait tester, n'est-ce pas ? C'était le meilleur moyen d'en avoir le coeur net. Et puisque cet homme voulait qu'on lui laisse de l'initiative... Tommen se détourna brusquement et s'arracha à ces questions qui le tourmentaient, pour s'aventurer dans le paysage fantomatique. Et il n'avait pas plaisanté, cette perspective, cet exercice, l'amusait. Pourchasser, piéger des poursuivants, c'était la même jeu et la même victoire à la clé. Et après tout, c'était pour le loup qu'on avait inventé cette merveilleuse expression : donner le change.

En son for intérieur, et pour se distraire des angoisses que lui causait son inconsidéré camarade, il s'était fixé un petit défi : conduire les créatures à marcher sur des mines, au moins par trois fois, avant d'arriver à la falaise. Si les guetteurs avaient perçu du bruit au pied du rempart, cela leur fournirait une explication toute trouvée. Pourvu qu'ils ne cherchent pas à tirer des projectiles pour se distraire ou ce genre de chose. Enfin, cela ne ferait qu'ajouter un paramètre à l'équation ; quel mathématicien aurait-il été, s'il n'avait pu s'adapter à cela en cours de calcul ?

Mais il réalisa bientôt que ce n'était pas une bonne idée. La première mine qui sauta le paralysa dans son escalade et il s'arrêta, cherchant des yeux les débris de la victime. Non, décidément, son enregistré était bien trop indocile et le paysage trop inclément pour se livrer à ce jeu l'esprit libre.
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01.09.22 22:47

Aloysius Swansea
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Aloysius Swansea
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« A difficult man  »






« Vous m’avez choisi .. ? C’est à dire ? » Lui qui voulait des explications, n'avait droit qu'à des mystères. Pourquoi Hodgkin était-il aussi évasif ? Savait-il que Aloysius n'aimait pas les non-dits ? « Tommen .. » Il insista, tout en sachant pertinemment que sa question resterait sans réponse ; L'esprit du vampire voguait déjà vers un nouvel objectif - Annihiler les enragés. « Attendez ! » Trop tard, l’autre n'était plus. Proie improvisée cavalait devant les bêtes afin de les mener à leur perte.

Tout danger écarté, Swansea s'extirpa de la ruine. Poursuivit son crapahutage en prenant en compte - cette fois - la présence des installations meurtrières. A un moment, il éprouva la sensation de ne plus être seul ; il y avait une présence, non loin. Traduite par des bruits de feuillages, des buissons chahutés. Probablement le conseiller qui le pistait incognito ? «  Je sais que vous êtes là. » Lança Aloysius, suffisant. Silence. Il renchérit, ironique ; « Si ça vous amuse, grand bien vous fasse ! » Un cri le cloua sur place : Voilà que la même scène se reproduisait une deuxième fois. Or cette fois-ci il était cuit - aucune échappatoire n'était possible. Solitaire servirait de bouffetance à l'enragé qui s'élança.

L'explosion fit trembler la terre. Provoqua l'envolée de quelques piafs. Et c'est une pluie d'entrailles qui s'abattit sur Swansea - boyaux, étrons, sang et chairs inondèrent l'enregistré qui ne put retenir un haut le coeur. Vivement, il se dépêtra des viscères qui le recouvraient, se défit de sa veste souillée - non sans avoir transvasé son poinçon dans la poche de son froc. Il essuya goule et tignasse dans l'habit, ôtant le sang-venin de sa carne. Abandonna l'étoffe parmi tripailles avant de reprendre son chemin. Et parvint finalement à gagner la forêt.

Il se mit à courir de toutes ses forces, effraya au passage bestioles vagabondes. Passa une clairière à la végétation luxuriante, surplombée par un ciel picoté d'étoiles. Parvenu aux abords d'un cours d'eau, il cessa sa course. Y entra jusqu'aux chevilles et se laissa tomber à genoux dans la flotte, à bout de souffle. Les deux mains jointes en écuelle, il s’aspergea la trogne, se défit des crasses malodorantes qui le recouvraient jusqu’alors. Le sauvage resta longtemps ainsi. Attendant que son souffle reprenne un rythme normal et que son cœur cesse de tambouriner dans sa poitrine. Agenouillé face à la beauté sauvage de la nature, il savoura cette liberté qui lui avait tant manqué lorsqu'il était enfermé dans la crypte de Hodgkin. Vampire auquel il pensa momentanément - Et s'il était réellement parvenu à le semer, cette fois ?

Son regard apaisé s'étendit sur les eaux noires devant lui où quelques ablettes s'égayaient, leur ventre argenté reflétant l'astre lunaire. Ici, pas d'explosions de mines, pas de cris d'enragés, mais juste le coulis de la rivière. L'odeur de la vase humide, le balancement hypnotique des massettes. Sur la rive d'en face, une biche s'approcha, hésitante. Elle étudia Swansea succinctement, baissa l'échine pour s'abreuver.  Aloysius soupira profondément - Là, il se sentait bien.


Rien qui m'appartienne
Sinon la paix du coeur
Et la fraîcheur de l'air.
— Kobayashi Issa




**


Zone de la mort

Dans la nature rien ne se perdait vraiment, tout se transformait ou servait d'autres organismes vivants. Ainsi la carcasse éclatée servit de distraction à quelques blaireaux ; Animaux vinrent rôder autour du corps disloqué. Trainèrent morceaux ici et là, embarquèrent os à ronger. Le cadavre devint littéralement méconnaissable ;  Monstre ou humain ? Réduit à l'état de charpie, il y avait de quoi douter. Seul connaisseur aurait pu, à la rigueur, reconnaître l'odeur du sang vicié. Cependant, un indice pouvait encore induire en erreur ; Une veste rendue chiffon.




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« Volubilis, bien que tu fanes, l'aube se lèvera encore » Gengen'ichi

by Wiise
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02.09.22 0:00

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Et, quand des mains qui n'étaient plus que des pattes accrochèrent son manteau, il se retourna pour se battre plutôt que de s'en défaire ; c'était bien utile, une pareille cape, il en avait besoin pour le reste de la promenade – suffit, Conseiller, un peu de raison, l'étoffe déchirée ça se répare.
Tommen ne prenait pas cette poursuite au sérieux. Elle ne l'était que parce qu'il était accompagné d'une créature fragile.

Ce n'était vraiment pas amusant de fuir. Même si c'était pour entraîner ses poursuivants dans une direction qui signerait leur perte. Il y avait dans ce type d'affrontement quelque chose d'abstrait, d'autant que les adversaires n'étaient pas capables d'apprécier leur défaite. Accroché à la paroi rocheuse telle une humaine araignée, le vampire songeait que c'était trop facile, quand il entendit la voix de son enregistré qui résonnait dans le silence de ces lieux sinistrés, à quelque distance. Trop loin pour qu'il perçoive exactement le sens de ses paroles, mais il imaginait parfaitement Swansea errer droit devant lui en bavardant tout seul. Inconscient, parfaitement inc-

L'explosion, en revanche, résonna dans son esprit et donna quelques instants à son corps l'apparence d'une statue, figée à même la roche, les ongles accrochés à la pierre comme s'ils cherchaient à la griffer, le regard vidé de tout rattachement avec le paysage immédiat qui l'entourait. Il ne voyait que la couleur du sang, où s'enlisaient les replis de sa mémoire, dans une impression de chute sans impact. Et au bout de quelques instants, l'odeur du sang l'atteignit. Elle n'éveilla aucun appétit, à son grand étonnement, et en quelques instants, il escalada la paroi sans perdre ses moyens. Il ressentait une impression de décalage.

Ces derniers temps, les situations plus ou moins traumatiques l'avaient plongé dans une rage de destruction qui lui faisait perdre tout sens commun, et qu'il ne maîtrisait qu'à grand-peine, sur de faibles périodes de temps. La moitié de son être se jetait dans cette direction avec la même furie que les enragés de tantôt. L'autre moitié restait parfaitement calme et détachée. C'était peut-être cela, finalement, la folie qui le guettait, et non cette fureur entière et cohérente qui l'avait changé en fauve par instants ; il avait l'impression d'une séparation franche au centre de son âme, où il se regardait comme dans un miroir, deux faux jumeaux chacun étonné par l'attitude de l'autre.

Parce que, ce n'était pas possible. Ça, ce n'était pas le sang de son esclave. Ce goût qui planait dans l'air, ce n'était pas celui de sa chair. Il ne l'avait jamais mordu à proprement parler mais il savait au moins cela.

Il traversa l'espace découvert qui le séparait des lieux de l'explosion, sans vraiment prêter attention à ce qui pouvait crapahuter d'autre sous ce ciel aveugle. La panique et la colère pressaient ses pas qui en devenaient des bonds fauves, il était en retard à un important rendez-vous qui ne se reproduirait peut-être jamais. La facette apaisée de son âme en souriait, indifférente à ce qu'il pouvait souffrir dans tous les cas, certaine de son opinion : ce qui lui appartenait ne pouvait qu'être intact.

Cependant, un sentiment d'échec rampait au pied des deux jumeaux inversés, sifflant la même chanson. Cette sortie se passait mal. Peut-être valait-il mieux ramener cette créature pénible à la boutique. Renoncer à ce projet stupide. Se défaire de tout ce qui l'avait inspiré. Attendre d'une autre manière le passage de ce moment de faiblesse. Ils passaient tous, toujours ; il suffisait d'attendre, pas vrai ?

Le corps disloqué, la surface de ses plaies brûlée par la déflagration, reposait déjà partiellement mêlé à la terre qu'il viendrait nourrir de ses composantes chimiques. Bientôt il n'en resterait plus rien. Une trace de pas bien connus s'en éloignaient, droit vers la forêt. Tommen tomba dans une profonde réflexion, penché sur ce cadavre tel l'ange de la mort en personne. Et si c'était cela, le mieux à faire ? Qu'est-ce que cela changeait, s'il se persuadait de cette version ? De toute façon, un être humain, c'était cette chair déjà pourrissante qui retournait à la terre à une vitesse bien trop impitoyable, c'était le sable entre les doigts.

Il ferma les yeux. Depuis combien de temps n'avait-il pas touché du sable fin sur une plage ? Des éternités. S'il avait eu un sablier sous la main, il l'aurait brisé.
Et la poignée de sable aurait été parsemée d'éclats de verre.

La moitié de la nuit s'écoula paisiblement. Mais il fallait prévoir le retour, comme il faut prévoir la remontée lorsque l'on plonge trop profond sous les eaux, et Tommen ne pouvait pas rester éternellement perché dans les hautes branches à surveiller en silence le mortel qui menait sa petite vie. Enfin, il pouvait le faire éternellement mais avec des interruptions, et chaque journée en représentait une. Il fallait maintenant signaler sa présence.

"Soyez gentil, suivez-moi sans faire d'histoires. Ne m'obligez pas à vous étourdir et à vous porter jusqu'à la maison, ce serait... eh bien, pour commencer ce serait parfaitement ridicule."
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07.09.22 23:16

Aloysius Swansea
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Aloysius Swansea
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« A difficult man  »





Seul le cervidé capta danger potentiel ; Le mammifère qui s’était réfugié sur la berge cessa soudainement de brouter. Releva la tête, aux aguets, ses esgourdes pivotant comme deux radars. La bestiole se mit à fixer un point invisible derrière Swansea qui, intrigué, se retourna. Il ne remarqua rien de particulier. Et la biche, d’un bond, s’en retourna dans les profondeurs de la forêt, fuyant le prédateur qui se cachait dans les ténèbres.

Aloysius ne s'exila pas davantage - il traîna un peu la patte le long de la rivière, finit par se poser sur un roc. Lorgna, rêveur, le plafond céleste. Il ne dormirait pas ici, malgré la fatigue qui commençait à l’accabler. Aviserait à l'aube, lorsque les créatures infernales de la nuit seraient terrées dans leurs abris. Du moins, c'est ce qu'il envisageait.

Mais une voix dans le silence l’effraya et vînt annihiler l'ébauche de son projet. Sa voix. « Parce que vous appelez cela une maison ? » Il n'y avait aucune acrimonie dans sa voix, plutôt de la morosité ; la perspective de retourner dans les profondeurs de la terre le rembrunit considérablement. Toute quiétude s’évapora de son faciès qui devînt lisse, à la limite de l’inexpressif - Sa flamme vacillante se réteignît. « Désolé, je ne rentrerais pas avec vous. » Parce qu’il n’était pas certain de la réussite de sa démarche, il regarda une dernière fois le panorama qui lui faisait face - Comme s’il n’allait plus jamais le revoir. Il enregistra mentalement la scène, puis se releva.

Il s’approcha des arbres et du regard, chercha nocturne planqué. « Dites-leur que je me suis enfui, prétextez une excuse quelconque. Je vous rembourserais la somme consacrée à mon achat, ainsi vous n’aurez rien perdu et nous serons quittes. » C'était désagréable que de s'adresser à quelqu'un, sans savoir où ce quelqu'un se trouvait exactement. Sauvage se déplaça encore, essayant de détecter l'emplacement précis de l’autre. « La cité est comme une prison pour moi. Je le répète ; Ma place est ici, à l'extérieur et nulle part ailleurs. Vous comprenez ? » Pouvait-il comprendre, qu’il n’avait connu que cela et qu’il n’était manifestement pas encore prêt à y renoncer ? « Rentrez chez vous ; Je saurais retrouver le chemin jusqu’à la bordure. » C’était inévitable, cette nuit se solderait par une friction. Swansea commençait tout juste à cerner le bougre et il était peu probable que ce dernier le laisse filer aussi aisément.




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« Volubilis, bien que tu fanes, l'aube se lèvera encore » Gengen'ichi

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08.09.22 1:03

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Tommen devait bien admettre qu'il avait longuement réfléchi à cette possibilité que soulevait le fugitif. Détourner le regard et faire comme s'il n'avait jamais retrouvé sa trace, ce serait si facile. Il sortit de l'ombre et s'exposa aux regards de la lune, perché sur une branche en surplomb au-dessus de la clairière. Et bien sûr, Swansea pensait que son point de vue était incompréhensible... pour un vampire, ou peut-être pour ce vampire en particulier ? Certes, Tommen était étrange et distant mais tout de même pas dénué d'empathie, et certainement pas d'expérience. Il avait vécu si longtemps et à travers tant de territoires de l'hémisphère Nord, quasiment tous, en fait, qu'il était difficile de trouver quelque chose qu'il ne pouvait pas comprendre. Il aurait fait preuve de paresse intellectuelle en prétendant que c'était le cas.

"Mais je comprends. Ma place aussi est ici et c'est pourquoi je viens m'y promener lorsque j'ai du temps libre. Et je me ferai un plaisir de vous inviter avec moi... ou de vous laisser aller seul, le jour où je pourrai vous faire confiance. Mais il faut rentrer à la maison tôt ou tard."

Pourquoi ? Parce que c'était comme ça. Fallait-il vraiment des arguments ? Ils étaient adultes, les adultes prennent des responsabilités auprès de leur communauté, il pouvait entraîner Swansea à maîtriser les codes de cette société et à les utiliser à son avantage, à s'y faire une place, à y jouer un rôle... Et est-ce qu'il pouvait l'y obliger ? Est-ce qu'il pouvait lui jouer un tel tour ? Est-ce qu'il en aurait la force ? Est-ce que c'était moralement défendable ? Il s'appliquait à parler calmement et paisiblement en descendant les branches de l'arbre, appliqué sur cette désescalade pour éviter de dire des bêtises.

"Après toutes ces émotions, vous ne verrez pas passer le temps, vous allez dormir d'une traite, j'en suis sûr. Près du feu si vous voulez. Je ne souhaite pas vous rendre la vie désagréable. Si ma maison n'est pas une maison, je peux l'altérer pour qu'elle le soit."

En touchant terre, il réalisa qu'il n'avait pas à descendre aussi bas. Sa comédie se brisa et ses yeux flamboyèrent aussitôt, comme s'ils n'attendaient que cela.

"Oh, et puis je ne suis pas là pour vous supplier. C'est votre faute si je ne vous laisse pas libre !"

Il bondit de l'arbre et s'avança vers l'enregistré à grands pas. S'il devait le saisir et le traîner à sa suite comme une proie, rien ne l'en empêcherait.

"Je connais un campement dans cette direction, je pourrais vous envoyer là-bas, un ami à moi pourrait vous aider... si j'avais confiance, mais je sais très bien ce qui se passerait."

Il pointa un index accusateur droit vers le visage du rebelle. Pas question que ce dernier se permette de nier. Tout le reste, certes, il s'y attendait, mais prétendre qu'il ne disparaîtrait pas dans la nature à la première occasion, ce serait l'ultime soufflet qu'il ne pourrait pas supporter.
Sans y prendre garde, Tommen tournait réellement autour de la créature humaine comme autour d'une proie dont il attendrait le premier faux mouvement, le premier signe de faiblesse.

"Dès l'aube, vous vous mettriez en chemin. Vous placeriez autant de distance que possible entre cette cité et vous. Et l'on vous tuerait pour les vêtements que vous portez, pour la chair sur vos os, quelque part au-delà de mon domaine d'action. Vous en prendriez le risque, en tout cas ! Tout plutôt que revoir le visage de votre maître !"
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18.09.22 19:27

Aloysius Swansea
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« A difficult man  »






Roi de pique finit par quitter sa cachette, révéla sa position. Il prit parole, mais pour projeter leur retour d’excursion. “Si ma maison n'est pas une maison, je peux l'altérer pour qu'elle le soit." « Vous êtes gonflé ; J’attends toujours les couvertures que vous n'êtes pas foutu de me fournir. Alors ne vous étonnez pas si je vous dis que pour le reste, j’ai très peu d’espoir. » Répliqua promptement Swansea. Le dire, c'était bien. Le faire c'était mieux, mais plus compliqué. Comment pourrait-il concrètement rendre son caveau plus "vivable"  ? La crypte était si loin sous terre qu’il était impossible de l’altérer de sorte à ce que le soleil y filtre, ne serait-ce que dans une seule pièce. Pourtant, c'était ce genre de détail - précisément - qui comptait pour l'enregistré. Humain - comme plante verte - avait besoin de lumière pour s’épanouir. "Je connais un campement dans cette direction, je pourrais vous envoyer là-bas, un ami à moi pourrait vous aider... si j'avais confiance, mais je sais très bien ce qui se passerait." « Mais je n’ai besoin d’aucune aide ! » Aboya sauvage excédé.

Les poings serrés, il encaissa les remarques que Hodgkin lui balança à la trogne. Il aurait voulu lui dire, qu’il avait vécu moult péripéties avant de devenir esclave. Qu’il avait aussi maintes fois frôlé la mort, sans que personne en ce temps-là, ne s’en soucie ou ne lui vienne en aide. C’était étrange qu'un vampire qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve lui reproche désormais ses éventuelles prises de risques. Ce n’était pas comme s’ils étaient attachés l’un à l’autre, au point de se faire du mouron au moindre incident… Si ? « Eh bien oui et alors ? Est-ce-que cela vous affecterait ? Ils ne cohabitaient que depuis quelques jours. Cette conversation était insensée. Il vous suffirait d'en choisir un autre et la vie suivrait son cours. Après tout, qu'est ce qu'un humain dans la vie d'un vampire !? » Tommen en avait sans doute côtoyé des milliers. En côtoierait encore. Il était comme la lune immuable qui voyait naître et mourir les étoiles.

Prudent, Aloysius se méfiait du nocturne. S’appliquait à lui faire constamment face ; L'atmosphère était tendue et le code gestuel du vampire était significatif ; Il était au bord de l'offensive. Alors plutôt que de rajouter de l'huile sur le feu, Al' essaya - pour une fois -  de se montrer conciliant. Dernier effort avant le clash ;  « Si vous ne croyez pas en ma bonne foi... Venez avec moi - le logis que j’occupe sera également vôtre. » Oui ; Il était prêt à laisser l’autre découvrir un fragment de son monde, plutôt que de devoir retourner vivre dans les abîmes. « En pressant le pas nous y serons avant l'aube ! Il y a même une cave, vous pourrez y passer la journée. » Et c'était vrai, mais il était incapable de garantir de l'état de la bicoque - Il était fort probable que des rôdeurs malveillants l'aient dégradée en son absence.




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by Wiise
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19.09.22 22:47

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"Je vous ai rencontré sur un étal de marché où on vendait votre viande au kilo, bien sûr que vous avez besoin d'aide ! Maudissez-moi de ne pas vous y avoir laissé, tant que vous y êtes !"

Le Conseiller réalisa à temps la déchirure entre son comportement et son discours : il parlait d'aider, et il menaçait. Il avait déjà vu cette fracture mentale chez une autre et il ne comptait pas puiser dans cette hérédité. Enfin, cela finirait peut-être par arriver... Il se figea, songeant aux tragédies antiques, à l'impossibilité de refuser certains calices inscrits dans une lignée ancestrale à laquelle nul descendant ne pouvait échapper. Le poison était dans son sang. Nul ne peut arracher le sang hors de ses veines.

Le mortel avait l'air honnête. Une ruse ? Sûrement. Mais il verrait sur place. Sa paranoïa le disputait à sa raison froide, au calme olympien de qui avait survécu à tout et à tous durant de longs siècles devenus routine, et à l'envie de prêter sa confiance. Ne serait-ce que pour montrer l'exemple.

"J'accepte votre invitation... Mais ne me donnez pas de raisons de regretter ce choix. Et c'est pour aujourd'hui seulement. Demain, vous prendrez vos affaires et vous les ramènerez chez moi."

Alors qu'ils marchaient, Tommen poussa l'effort un cran plus loin, et chercha à communiquer son point de vue.

"Je sais que je ne me fais pas bien comprendre. Mais je vous ai acquis. Vous êtes à moi, maintenant. Les vies humaines sont aux vies des vampires ce que les grains de sable sont à la plage, elle en est composée et n'existe pas sans eux. Nos vies sont faites de secondes, comme les vôtres, nos corps sont faits d'atomes... Et je sais que je suis le seul à avoir fait un choix en cette affaire, mais vous n'aviez pas de choix de toute façon - vous comprenez ? Il fallait que quelqu'un le fasse. Et moi-même, je ne suis pas sûr d'avoir fait réellement un choix, celui que j'avais fait était de me tenir à l'écart des vivants aussi longtemps que possible, et cette période a pris fin, voilà... C'est abstrait pour moi aussi. Nous en parlerons quand j'aurai pu me faire une opinion plus claire."

Discours de naufragé. Tirade incohérente d'habitué au silence, close aussi vite qu'elle avait démarré. Trop de choses à dire, qui entraient en carambolage dans sa gorge et se bloquaient là, incapables d'ouvrir leurs ailes. Tommen se sentait pitoyable et préférait grandement changer de sujet. Sans doute, alors qu'ils s'apprêtaient à entrer dans son univers, le mortel aurait-il beaucoup à dire au sujet de cela, de ces lieux, de ce qu'il leur trouvait, de l'existence qu'il y menait. Un quotidien qui avait déjà rejoint le royaume des souvenirs, et qu'ils ne visitaient que par un caprice passager, comme on retourne fouiller dans le grenier d'une maison d'enfance, au détour d'un rêve.

Le noir du ciel n'était plus entièrement dénué de teintes, et une sorte de grisaille bleuâtre et diffuse se frayait un chemin dans cette aquarelle ténébreuse, ce qui ajoutait à son agitation. Il aurait pu passer la journée dans les souterrains au pire, ce n'était pas d'un confort fantastique, mais au moins c'était parfaitement sûr.
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22.09.22 23:56

Aloysius Swansea
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Il n'émit aucune protestation lorsque l'hématophage spécifia que cette parenthèse, dans la bordure, serait exception - y faire objection ne serait que rengaine. Tous deux campaient sur leur position, aucun ne voulait abdiquer. Et tandis qu'ils progressaient, Tommen décida d'essayer d'arrondir les angles. Aloysius écouta son laïus ou plutôt, sa supplication déguisée. Celle-ci se solda par un silence gêné, que le sauvage interrompit en s’élançant à son tour ; « Vous croyez au destin ? » Il lança une oeillade au conseiller. « Nous croyons le conduire, mais c'est toujours lui qui nous mène.* » Pause. « J'ai lu dans un livre, que les hommes ne faisaient que lui obéir et que tout arrivait pour une raison. Si ni vous, ni moi, n'avons réellement choisi ce qui nous arrive, c'est qu'il s'agit peut-être de ce " Fatum ", comme disaient les romains. Et en ce sens, moi aussi j’aimerais comprendre - pourquoi. » Il s'exprima avec calme, s'appliquant à résumer en un phrasé succinct, tout ce qu'il avait lu dans un chapitre entier. N'argumenta pas davantage, car au loin, dans un écrin de verdure, commença à se profiler une masure décrépie. Bicoque était fatiguée ; Celle-ci semblait prête à ployer sous les branches d’un saule pleureur qui la jouxtait d’un peu trop près. Sa toiture, en partie affaissée, n’était plus que tapis de mousse et les murs, parois de lierre.

« C'est ici. » Déclara Swansea, satisfait, confortant probablement le nocturne découvert ; Point du jour arrivait à grands pas. C'est une odeur tenace d'herbes séchées qui les accueillit lorsqu'ils entrèrent dans le bâtiment - Plantes qu’il conservait pour soigner ceux qui sollicitaient son aide. La pièce était obscure ;  Hâtivement, il alla ouvrir un lourd rideau lambeau qui calfeutrait une fenêtre, afin d'y voir plus clair. Constata que d'autres étaient venus en l'endroit et avaient mis tout sans dessus dessous. Rien d’étonnant à cela ; c’était ainsi que ça fonctionnait, dans la bordure. L’on fouillait les ruines dans le but d’y trouver des trésors. « Il y a eu du monde.  Habituellement, ce n'est pas aussi désordonné. » Souligna t-il, comme ces gens qui prétextaient un manque de temps pour justifier le bazar dans leur logis. Le plancher était jonché de babioles éparses, reliques récupérées au cours de ses vagabondages. Fripes et autres tissus, livres défraîchis , illustrés suspects, gadgets d'une époque révolue.. Il y avait un peu de tout et surtout, n'importe quoi.

« La cave est par là-bas. » D’un hochement de tête il désigna un escalier, avant de se baisser pour ramasser des figurines d'animaux en bois. Ses créations, qu'il reposa pèle mêle sur un meuble bouffé de vrillettes. « Une minute ! » Il récupéra un vieux patchwork qu’il lança à la goule du vampire. Tapis de substitution, au cas ou l'autre voudrait se reposer. Pas pire que celui sur lequel Tommen dormait dans sa “maison”. « Sinon il y a une paillasse à l'étage. Il faut baisser la tête pour y accéder, mais le soleil n'y filtre pas. » La sienne. Mais il ne comptait pas y dormir. Il revint au centre de la pièce, plus près de la sortie. « Vous ne risquez plus rien ;  Évitez juste les pièces du fond. » L'arrière de la maison était altéré et l'astre d'or y régnait en maître à la mi-journée. Oh, il aurait pu ne rien lui dire, le laisser courir ce risque. Mais il n’oubliait pas ; Hodgkin l'avait quand même sauvé. « En ce qui me concerne, j'aimerais passer la journée dehors. » Son regard fatigué s’évada vers la porte restée ouverte ; Le ciel se parait désormais de teintes rosées et l’on pouvait  entendre les piafs qui commençaient à gazouiller. Le monde s’éveillait enfin [...]


* citation de Denis Diderot.



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24.09.22 19:20

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Les voleurs avaient laissé les statuettes et les livres ; à quoi donc avaient-ils songé ? Tommen lisait les traces de leurs déplacements fébriles à travers l'espace encombré. Il avait l'impression de suivre la course des rongeurs dans un grenier. Mais Swansea ne leur donnait pas le nom de voleurs, alors il s'en abstint également. A Rome, il faut faire comme les sauvages, paraît-il. La couverture couturée qui lui était offerte fut secouée rudement, dégageant un nuage de poussière qui semblait presque avoir pris vie.

"Bonne journée, dans ce cas... Prenez donc un peu de repos, vous avez une mine à faire peur. Oh, et pour répondre à votre question..."

La voix de Tommen avait changé, il n'était pas sûr de la manière dont il devait parler. Il avait envie d'être hostile, mais comme il ne savait pas pourquoi, son côté rationnel lui interdisait de se laisser aller à toute remarque trop sarcastique ; d'un autre côté, il lui semblait que son éternelle politesse n'avait pas forcément produit de bons résultats dans son entente avec son esclave. C'était peut-être vexant d'être traité d'esclave et abordé avec courtoisie dans le même temps, ou juste perturbant d'un point de vue intellectuel. Il n'aurait pas su le dire, ça ne lui était jamais arrivé. En tout cas, il regrettait maintenant d'avoir fait cette remarque sur l'aspect lamentable de son interlocuteur ; mais s'il se mettait à se justifier, en expliquant par exemple que c'était une remarque neutre et non une critique, il avait l'impression que ce serait pire.
Décidément, il détestait la communication.

"Destin ou autres grands écrivains célestes : je préfère ne pas y croire, parce que si j'y croyais, je les aurais en haine. Il y a déjà assez de haine en ce monde, je préfère m'en tenir à la contemplation."

Et en ce moment, il s'y adonnait, ne serait-ce que pour se détendre. Son regard emmagasinait le plus possible d'information à la seconde. Les plantes, surtout, le questionnaient, celles qui étaient là et toutes les autres qui y étaient passées auparavant. Il se décida finalement pour la cave. Si Swansea faisait l'erreur de dire ce qui lui était arrivé en attendant à ses voisins, ceux-ci ne seraient pas tentés de mettre le feu à la maison ou autres actions drastiques, comme cela risquait d'être le cas s'il était dans les étages.

"Vous êtes guérisseur, c'est ça ?"

Il avait haussé la voix, comme s'il le hélait par-delà une frontière.
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27.09.22 21:57

Aloysius Swansea
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« A difficult man  »






« La faute à qui ? » Ces cernes profondes sous ses yeux amandes, ainsi que ce regard voilé, il ne les devait qu’à une personne et elle se trouvait dans la même pièce que lui. Oui ; il avait une trogne affreuse, mais était-ce vraiment nécessaire de le souligner ? « Vous êtes trop "terre à terre", mais je suppose que c’est lié à l’âge. Un peu comme un enfant qui perd ses illusions en grandissant ; Adulte, il ne rêve plus. »

Nyctalope se retira dans la cave et Aloysius y vit une opportunité ; C'était le moment de prendre son baluchon et de tailler la route. Soudainement empressé, il chercha du regard objets spécifiques au milieu du fourbi. Récupéra son recueil de recettes médicinales, retrouva ses binocles dans un piteux état ; Quelqu'un avait marché dessus. « Guérisseur… » Il s'empara de sa besace qui traînait dans un coin, fourra le tout dans cette dernière. « Disons que je soigne les maux dans la mesure du possible. Mais parfois il n'y a plus rien à faire et je suis impuissant face à la mort. Vous savez, le pouvoir des plantes est limité. » Il s'éclipsa à l'étage. Se changea ; troqua Enfin la tenue du transitoire pour ses propres vêtements. Il ouvrit une cache connue de lui seul, en extirpa un poignard fétiche qu'il glissa sous sa ceinture. Un pendentif de femme, qui gagna son baluchon. Ainsi qu'une bourse emplie de pièces, qu'il alla déposer sur la table au rez-de-chaussée ; Ses économies, mais également le prix de sa liberté. Il était cependant très peu probable que le vampire s'en accommode. « Merci pour votre intervention dans la zone de la mort… Bonne continuation, Tommen. » Il quitta l'habitation dans la fraîcheur du matin.


*



Si l'idée de quémander de l'aide auprès de la Meute lui effleura l'esprit, il la chassa rapidement ; il se doutait, qu'à la nuit tombée il serait traqué. Ne souhaitait pas faire courir de risques aux autres. Parce qu'il était plein de ressources, il opta pour un autre plan et marcha vers l'ouest. Exténué, il finit par s'asseoir à l'ombre d'un tilleul et s'endormit, étendu dans les herbes hautes avec sa besace pour oreiller de fortune. Il roupilla du sommeil du juste pendant plusieurs heures et lorsqu'il s’éveilla, le soleil était haut dans le ciel - Vite, il ne fallait pas perdre de temps.

La vieille usine désaffectée était occupée par des sauvages peu fréquentables - l'équivalent des racailles et autres punks à chiens des temps modernes. Aloysius se présenta à la porte, frappa sur cette dernière et un gaillard charpenté révéla sa sale gueule ;  « Ouais  ! » « Un abri pour la nuit.  » Il ouvrit sa paume pour montrer une poignée de couronnes. Le costaud considéra l'argent puis s'en empara fissa. « Magne-toi. » Il ouvrit la lourde et la referma aussitôt le sauvage entré.

L'on aurait dit un purgatoire oublié où croupissaient des âmes laides. Des jeunes drogués par quelques substances suspectes traînaient comme de vieux chiffons sur le sol froid, baignaient dans leur propre pisse. Dans un coin, une lolita se faisait lever par deux malabars au vu et au su de tous.  Hâtivement, Aloysius traversa l'espace, rembarra une vieille sorcière qui l'appréhenda par un pan de sa veste. Il s'exila à l'étage dans une pièce inoccupée et puis attendit. Lorsque la nuit tomba, l'on vînt lui fournir une espèce de lampe tempête. Et le gorille à l'entrée gueula ;  « Veilleurs de nuit, en place ! »

Ce taudis lui servirait de dernier bastion.

Tout, plutôt que de retourner dans la cité.




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08.10.22 17:29

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Swansea avait l'air paisiblement installé. Il allait enfin pouvoir se reposer de son ordalie. Mais il avait réclamé que le vampire s'abstienne de le regarder dormir ; ce dernier ne lui en laissa donc pas le loisir.

La main se plaqua sur la bouche de l'esclave et sur son nez tout à la fois. Un homme qui ne peut plus respirer ne peut plus réfléchir. Tommen portait d'épais gants noirs, comme toute sa tenue était noire, car il avait fallu demeurer entièrement invisible durant son infiltration dans ces lieux mal famés. Ses cheveux clairs et ses joues pâles, qui lui jouaient des tours lors de ce genre de missions, étaient maculés de la terre noire du dehors, et il avait l'air de l'un de ces monstres qui surgissent des fossés pour traîner les imprudents au fond des marécages.

"Je suis attendu pour prendre mes fonctions," siffla-t-il à l'oreille de sa proie. "Vous me mettez en retard."

Se faufiler sans attirer l'attention n'avait pas été trop difficile pour un chasseur acharné. Sortir en traînant un captif qui se débattait serait rigoureusement impossible. Tommen devait le rendre inconscient. Le priver de souffle était dangereux, lui frapper la tête encore plus. Les sinistres silhouettes qui erraient alentour ne leur prêtaient guère d'attention pour l'heure ; il se tapit auprès de son interlocuteur involontaire, tâchant de se rendre le plus discret possible.

"Je ne vous laisserai pas dans cette usine. Ce n'est pas votre place. Ne me forcez pas à vous maîtriser par la violence, je pourrais vous tuer sans le vouloir. Dites-vous que vous aurez d'autres occasions."

Il aurait pu le mordre, aussi. Boire son sang jusqu'à l'affaiblir, et le traîner dehors en le soutenant comme un homme ivre, et personne n'aurait fait attention. Cet endroit était hideux, pas question de le laisser ici. La place d'Aloysius Swansea était peut-être dans quelque paradis bucolique à profiter d'une paisible solitude, ou peut-être dans une demeure décente, à goûter à quelque avant-goût étrange de l'éternité et à peser le pour et le contre dans cette perspective. Mais elle n'était pas ici.

Au souvenir de l'horreur qu'ils avaient aperçue dehors, il se maîtrisa. Pas de sang... Pas de projets inconsidérés. Un jour il lui laisserait le choix d'une réponse par oui ou par non, mais avant cela, il fallait que le fugitif prenne la mesure de ce qui lui était proposé. La ligne d'arrivée était encore lointaine. Tommen s'en était aperçu en sortant de sa cachette à la nuit tombée, et en trouvant la cabane déserte ; il n'avait pas été vraiment surpris, ils étaient aussi têtus l'un que l'autre, et il aurait sans doute fait de même à sa place.

Encore une fois, l'idée l'effleura qu'il aurait pu le lâcher et renoncer, disparaître dans la nuit. Une solution si simple qu'elle en devenait presque une tentation. Et il se traitait de tous les noms pour seulement y penser, mais malgré lui, une petite voix lui répétait qu'à ce prix seulement, il serait considéré par le mortel sous un jour positif. Et n'était-ce pas ce qu'il voulait au fond ?
Non, répondait sa volonté, implacable. Ce qu'il voulait portait un autre nom et cette solution n'en était pas une. Trop simple, paresseuse, une honte. Il n'aurait même pas dû la laisser germer. Elle émergeait de sa tristesse fondamentale et de sa lassitude d'âme ancienne, et ses actes devaient la combattre.
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23.10.22 0:42

Aloysius Swansea
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Les agates posées sur les ombres dansantes jetées par la lampe, Swansea s'essayait à la rétrospection. Rapidement, ses pensées s’emmêlèrent et le troublèrent davantage. Était-ce sa destinée, justement, qui traçait sa route sans qu'il ne puisse en être le maître ? ... A bien y réfléchir il n'avait jamais vraiment choisi ; sa ligne de vie s'était toujours imposée à lui et naturellement, il l'avait suivie. Pourtant, cette fois, il n'était pas particulièrement tenté d'emprunter le chemin nébuleux qui se présentait à lui.

A force de triturations cérébrales, il finit par s'assoupir. Émergea en suffoquant ; il se débattit, tenta de se défaire de cette main mortifère en étau sur sa goule. Rien à faire, éphémère ne faisait pas le poids face à la force vampirique. Alors, il s'empara du poignard riveté à sa ceinture. Taillada l'autre, jusqu'à ce qu'il lâche prise. Vivement, Aloysius se redressa, grimpa à califourchon sur la carcasse qui le jouxtait. Sa lame vînt se positionner tout contre la carotide du nocturne, le contraignant à l'immobilité.  L'absence de distance, ici, ne l'effrayait pas ; il pensait maîtriser Hodgkin.

« Je me fous de vos obligations ! » Il se pencha, jusqu'à ce que son regard accroche les deux billes fauves du conseiller. « Qu'est ce que vous en savez, si je suis à ma place ou non ?! Moi-même je ne sais plus ! » Avança t-il, ahanant. C'était un aveux, comme une sorte de conclusion à ses pensées disparates. Il était perdu, ou plutôt déstabilisé, par ce vampire qui n'avait de cesse de le rattraper, comme s'il s'agissait d'une évidence. Fuir ne servait à rien, toujours l'hématophage le retrouvait. Conscient de cet instant fugace de faiblesse, il se reprit, appuya un peu plus sa lame contre la couenne diaphane. « Pourquoi vous vous acharnez ?! » La réponse, il l'avait déjà ; "vous êtes à moi", avait dit le vampire et ces mots résonnèrent dans sa caboche comme une piqûre de rappel. « Je n'ai rien à vous apporter, rien, hormis des problèmes. » Il n'était qu'une âme errante cabossée, qui n'avait franchement pas l'habitude que quiconque le convoite de la sorte.

Il se releva et s'éloigna, abandonna son couteau en le plantant dans le bois d'un meuble défait. L'on aurait dit une reddition, pourtant, il n'était pas encore prêt a capituler. Il jeta un regard à sa main souillée du sang de Tommen, résultat de sa contre-offensive. « Et nos univers respectifs diffèrent trop pour qu'ils puissent se confondre. » Pourtant, ils avaient peut-être plus de points communs que ce qu'il pensait.




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