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Show me a hint of bad part inside of you | Lucius



04.04.24 21:42

Elianne Woodlow
Show me a hint of bad part inside of you | Lucius  - Page 2 Vu9h
֎ Faciem : Anya Taylor-Joy
֎ Diem natalis : 25 ans, née le 11 août 2365
֎ Officium : Danseuse à l'Oasis Pleasure - Colère
֎ Locus : New Abbostford
֎ Tutor : Oasis Pleasure - Exclusive de "M"
֎ Matricule : NA6537201
֎ Nuntium : 161
֎ Adventus : 06/01/2024
֎ Color : #1F618D
֎ Pseudo : Kyalema
֎ Crédits : avatar : @caelestisart
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Elianne Woodlow
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Interpréter ses réactions me semble un tantinet compliqué à cet instant. J’ai quelques difficultés à l’imaginer réellement choqué par ma proposition, je pense qu’il en a vu d’autres durant son existence. Et je dois dire que je ne m’attendais pas à une réponse aussi vive de sa part. Serait-elle jouée pour coller à ce qu’il veut montrer aux autres ? Ou aurait-il savamment imaginé que je puisse me servir d’une telle méthode médicale à d’autres fins ? Moins salvatrices ? Ce qu’il ajoute quant à une potentielle accusation me le fait penser. Mais c’est impossible, j’en suis sûre. Il ne me connaît pas assez pour faire ce genre de supposition. Dans tous les cas, j’hausse une épaule.

« Pas de preuves, pas d’accusation. » Comment reprocher à quelqu’un essayant d’aider son prochain de l’avoir tué ? Après tout, le blessé pourrait avoir fait n’importe quoi avec sa plaie, pour accusé la personne ayant pratiqué la cautérisation ? C’est en tout cas le plaidoyer que j’aurais si je devais me retrouver dans une telle situation. « Mais j’apprécierais apprendre cette technicité. »

Plus les secondes passent et plus je parviens à réprimer cette douce colère qui s’est vivement invitée dans notre conversation. Et s’il ne se nourrit pas ce soir ? Je dois me faire à l’idée que c’est son choix finalement et le respecter. S’il jeûne réellement aussi souvent qu’il le prêtant alors son corps doit être habitué à ce processus et à apprit à vivre avec.

Son raisonnement est fâcheux mais certainement terriblement vrai. Cela fait des mois voire des années que les rumeurs circulent. Que des noms de groupuscules anti-vampires sont murmurés dans la Cité. Ce moment devait finir par arriver… Et il ne craint pas pour sa vie. Alors je hoche la tête. Ce n’est pas à moi de ressentir cette émotion si le principal concerné y est étranger. Mais au moins, les choses sont dites.

Finalement, je ris légèrement lorsqu’il prend ce ton pour presque m’ordonner de ne pas me débrouiller seule. Cela sonnerait presque comme une menace et ça m’amuse terriblement avant de soupirer faiblement. Depuis Elianne, la solitude fait partie de mon quotidien malgré le nombre de personnes que je croise, malgré mon alliance avec Fantine.

« Vous devriez pourtant être bien placé pour savoir que la solitude est la maîtresse de tout un chacun. » S’il accepte de discuter de sujets comme ceux que nous abordons, c’est bien parce qu’il est aussi seul que moi. Je secoue la tête sous sa demande de promesse. « Je peux seulement vous promettre d’y penser. Rien de plus. »

Nous nous entraidons avec Avarice, il est vrai, mais je doute que l’une fasse appelle à l’autre dans une situation vraiment délicate. Du moins, je suis persuadée que je tenterais de me débrouiller seule parce qu’avoir une dette, ce n’est jamais une bonne chose dans ce monde. Je ne peux donc rien promettre de plus à Lucius, pas s’il veut une conversation honnête. Je pourrais lui dire ce qu’il veut entendre mais ce serait un mensonge et nous avons opté pour ne pas en user.

Un prêtre et une prostituée qui parlent compagnie pour la vie, cela pourrait faire l’objet d’une mauvaise blague si nous n’avions pas l’air aussi paumés dans ce domaine, l’un comme l’autre. D’aucun pourrait même trouver ça triste. Mais je pense sincèrement que je n’ai rien à lui conseiller. A lui apprendre, si, notamment pour tout ce qui concerne le plaisir à deux mais ce n’est pas le sujet.

Délicat ? S’il faut l’effort de mettre les pieds dans un endroit qu’il trouve abject, je peux bien faire l’effort de mon côté de le préserver de certaines choses. Et puis, qu’on se le dise, ça me ferait grandement chier d’être reléguée au second plan pour le compte d’un autre employé.

Lucius se montre aussi têtu que moi sur certains points. Le seul, à cet instant, est ma propre faiblesse. Je ne comprends toujours pas ce qu’il voit qui peut lui faire penser une telle chose mais j’arrête d’y réfléchir. Je ne suis pas sûre de pouvoir comprendre un jour, peut-être est-ce dû au fait qu’il soit vampire et pas moi ?

Mais il ne se moque aucunement de mon histoire, pas plus que je ne sens de la pitié dans sa voix. Je l’en remercie presque mentalement.

« Ce n’est qu’une histoire parmi d’autres. Mais ça m'a forgé. » Et laisser un trou béant dans la poitrine.

Quand c’est à son tour de parler, j’écoute avec autant d’attention qu’il l’a fait pour moi. Ainsi, il a toujours été aussi maîtrisé ? Également lorsqu’il était encore humain ? Alors pourquoi craint-il de ne pas se contrôler en cas de morsure ? Je dois avouer que ça continue de m’intriguer. Et puis, je ne suis pas totalement folle, je sais ce que j’ai apperçu au fond de ses yeux.

« Vous avez donc toujours aidé votre prochain. » Ma voix n’a rien de moqueuse, je constate seulement. Là encore, nous sommes en parfaite contradiction. « Et vous continuez encore aujourd’hui… Depuis combien de temps faites-vous passer les autres avant vous ? » Je ne sais pas si sa détermination est une bonne chose, pour lui. Il doit s’user à essayer de faire changer des mentalités qui n’ont aucune intention de se modifier. « Vous devez vous sentir bien seul. » Alors pourquoi continuer ? Parce qu’il ne sait pas abandonner ? Sa religion le lui interdit-elle ? J’avoue ne rien connaître de ce dogme.

Il ne répond pas totalement à ma question mais j’opte pour ne pas insister pour l’heure. Il y a sans doute des sujets que nous ne pouvons pas encore aborder. Il enchaîne pourtant alors que nous changeons d’endroit, toujours sur les remparts, à l'abri d’oreilles indiscrètes. Etre un autre péché que Colère ? L’idée ne m’a jamais effleuré l’esprit. Nous sommes les péchés qui nous reflètent le plus. Ce sentiment n’est pas apparu quand j’ai eu ce rang, il est en moi depuis bien longtemps. Depuis ce jour.

« Aucun autre ne me correspond autant que Colère. » Quand on parle de colère, on s’attend sûrement à des éclats de voix, des objets brisés et des affrontements. Je ne suis rien de ça. Ma colère sait se montrer patiente. « C’est le péché le plus puissant à mes yeux. Il peut tout ravager s’il est poussé à son paroxysme. Et c’est l’émotion qui m’habite plus qu’aucun autre… Je ne suis même pas sûre de pouvoir en discerner un autre d’aussi présent en moi. » Ce n’est en rien un mal à mes yeux. Pour ce que j’ai fait… J’hausse une épaule. « Nous sommes des artistes avant tout. J’ai entraîné mon corps pour qu’il soit à la hauteur de l’exigence de l’Oasis. » Pense-t-il qu’il nous suffit d’être baisable pour obtenir un tel rang ? Ce raisonnement réduirait tout notre travail à néant et je ne l’accepte pas. « Et je suis Colère car je ne laisse rien passer si l’on m’attaque. »

Ma réponse est incomplète, je le sais bien mais elle n’en reste pas moins vraie. Et puis, je ne suis pas certaine qu’il apprécie entendre que j’élimine mes concurrents. Cette raison ne doit sans doute pas être entendable pour un individu tel que lui et je ne lui fais pas encore assez confiance pour lui avouer mes crimes. Il reste un immortel et le meurtre -bien qu’il n’y ai pas de preuves contre moi- n’est pas toléré.

« Vous exposez vous souvent aux derniers rayons de soleil ? Qu'est-ce que cela vous fait ? »






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05.04.24 16:38

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 296
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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My darkness is beyond your imagination



Elle m'a pris au sérieux. Je réfrène mon envie de jouer avec elle et me cantonne à un visage plus sérieux, du moins pour le moment... Jusqu'à ce qu'elle me fasse rire avec son « Pas de preuves, pas d’accusation. », parce que c'était une plaisanterie. C'était une plaisanterie, n'est-ce pas ?

"Elle est aussi utile quand un vampire a... disons... mordu dans une veine trop grosse."

Qu'on ne me dise pas que cela n'arrive jamais à l'Oasis, j'en ai eu des preuves. Artère fémorale, veine jugulaire... J'en ai vu passer plus d'un ayant du mal à endiguer le sang d'une morsure. Nous continuons à marcher, se tâtant, se jaugeant, comme lors d'un rendez-vous quelconque, pour savoir qui nous avons réellement à nos côtés. Ami, ou ennemi ? Pour ma part, la question ne se pose même pas, mais j'imagine que cela doit être son cas. Ma vraie question est de savoir si elle est libre, et comment peut-elle être heureuse.

Elle insiste... beaucoup... Sur le fait que je devrais la mordre. Le problème n'est pas qu'elle semble ne pas prendre en compte mes envies ou mon avis, c'est qu'elle commence à avoir des arguments assez convaincants, et je commence à avoir faim, à ses côtés. Cependant, je tiendrai. Elle recherche... la douleur ? Voilà donc pourquoi Colère lui va si bien. J'ai eu des pensionnaires qui avaient des tendances à la scarification aussi, je sais très exactement ce que cela est, le plaisir dans la douleur, la soumission, la chair qui s'ouvre. Mes yeux se baissent là où elle me le montre, un poignard est attaché à sa ceinture. Pour moi, cela suffira amplement, je ne prétends absolument pas être insensible à ce point.

"Vous avez mon accord à moi pour frapper un vampire qui essaie d'abuser de vous."

J'aurais aimé à penser qu'elle n'en a pas besoin, mais dans le cas d'un litige entre un immortel -surtout mort ou blessé- et une péripatéticienne, avoir l'aval d'un conseiller est toujours un avantage.

Sans doute d'une manière un peu raide, je hoche la tête. Ainsi, les choses sont dites.

"Me montrer ? Comment souhaiteriez-vous que je m'y prenne ? Ne devrais-je pas réserver cette.... première fois... avec..." et je comprends l'absurdité de la situation. Cette personne n'existe pas et n'existera jamais. "Qu'avez-vous en tête, exactement ?"

La proposition est... réellement très tentante. Je ferme les yeux, me sentant plus faible que je ne l'avais escompté. Je me pince l'arête du nez avant de poursuivre notre marche. Nous parlons de l'assassinat de l'un de mes pairs, un assassinat qui a fait beaucoup parlé le conseil, et pour lequel je n'ai même pas daigné m'asseoir. Des récits similaires jonchent l'histoire humaine, après tout.

Ce n'est que quand elle m'avoue qu'elle n'aura pas recours à mes services en cas de problème avec l'Oasis que je me reprends totalement, animé par une émotion profonde.

"La solitude est très importante dans la vie de chaque personne. Seuls les esclaves et les possédés ne sont jamais concrètement seuls." Elle me promet d'y penser ? "Mademoiselle, par les temps qui courent, j'aimerais avoir votre approbation dès ce soir. Me promettez-vous, en cas de problème avec qui que ce soit, de venir me trouver ?" J'imagine que je n'y couperai pas... "En échange de votre apprentissage, si cela vous va."

Je comprends enfin la source de sa peur et je compatis sincèrement.

Un prêtre qui aime le feu, et une prostituée qui a horreur de l'eau. C'en serait presque amusant. Tout nous opose, et pourtant, nous avons certaines similarités. Nous ne sommes pas sur une balance, pas tout à fait. Disons que nous sommes deux êtres que tout devrait séparer et qui trouvent tout de même le moyen de tisser un lien que j'espère fort. Pour ce qui est de sa question, je réponds le plus précisément possible. Son commentaire est neutre, ni n'apprécie, ni ne condamne, juste curieux.

"Depuis que je suis entré dans les Ordres, j'imagine. Cela remonte à un peu moins de 600 ans. Je n'ai jamais arrêté. J'ai voulu, parfois, mais cette pulsion a toujours été... soufflée." J'avoue, dans un souffle, les yeux au sol. "...Je me sens excessivement seul..." Cependant, je ne sais pas si cela aurait changé si je m'étais fait passer en priorité. Jusqu'à récemment, il n'y a eu personne qui a semblé spécialement intéressé par moi, pour me connaître au-delà de ce que je peux apporter aux autres. Alors oui, je continue. "Tous les prêtres se sentent seuls, tous les vampires également. J'imagine que c'est normal de cumuler les deux."

Elle me parle de son péché Capital qu'elle a embrassé sans l'ombre d'un doute. Je trouve que cela lui va bien, de la même manière qu'une jolie tenue.

"En réalité, le péché le plus puissant est l'Orgueil, parce qu'il engendre tous les autres. Mais vous n'avez rien d'orgueilleux. Cependant, je peux effectivement deviner une flamme en vous que vous nourrissez ou calmez selon vos envies. Je trouve cela fascinant. J'ai entendu dire que la compétition pour devenir l'un des sept était très dur, voire fatale pour les perdants." Nouveau rire. "Je ne doute absolument pas que vous ne laissiez rien passer." inutile de montrer les dents avec moi, elle le sait. Je ne commets absolument pas l'erreur de sous-estimer les gens qui m'entourent, encore moins Elianne.

"Vous saviez que les sept péchés capitaux n'ont rien à voir avec les péchés mortels ? Il s'agit d'une erreur de traduction, du français vers l'anglais. Ils ont confondus la "peine capitale" qui signifie le fait d'être décapité, avec le fait qu'un péché capital est soi-disant digne de mort. En réalité, il n'en est rien. Cela veut juste dire péché 'dans la tête'. Tant que cela n'engage aucun acte, il n'y a rien de répréhensible à avoir ces péchés. Les péchés mortels existent, c'étaient le meurtre, ou le viol, ceux-là méritaient la mort sous certains régimes."

Ma voix est celle d'un professeur passionné par son cours. Je me reprends immédiatement avant de sourire avec une légère gêne.

"Pardon... Je me crois encore... Ce n'est rien, je ne vais pas vous ennuyer avec ça."

Sa question est assez dérangeante, mais je me plie au jeu.

"Au feu... Plus qu'aux rayons du soleil. Ce n'est pas volontaire. C'est juste que j'affectionnais ma vie, le fait de respirer, le fait de me balader librement la journée, et j'essaie de grappiller toujours un peu ces derniers rayons. J'ai toujours été fasciné par deux choses : le feu, et l'esprit des gens. Ce que je ressens, c'est une douleur comme j'en ai rarement connue, puis un tiraillement. D'un côté, je suis tiré vers la mort, éternelle, froide, et de l'autre, vers l'instinct de conservation. On dit qu'un âne qui est également assoiffé et affamé fini par mourrir de faim et de soif au milieu d'un puis et de fourrage. J'aime cette dissension, elle ne dure qu'un instant, j'aime ce choix qui m'est offert, même si on me le ravit quelques instants après."

Je sais qu'un jour, ce sera la fois de trop. Je sais que si je ne trouve pas quelqu'un dans ma vie, ce jour arrivera sans doute bien plus vite que je ne le crains. A mon tour de poser la question. J'aimerais en savoir plus sur sa sœur dont elle a parlé, mais je réserve cette question pour plus tard. Je ne veux pas la bousculer.

"Quelle est votre histoire préférée, et pourquoi ?"

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05.04.24 22:23

Elianne Woodlow
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Je ne comprends pas pourquoi il insiste autant pour que je vienne le trouver en cas de problème. Vraiment pas. Parce qu’il pense pouvoir faire quelque chose, en tant que conseiller ? Quand bien même, s’il propose d’agir ainsi à tous les mortels qu’il croise, il n’est pas au bout de ses peines. Et là où il semble réticent à se nourrir plus souvent, je le suis toute autant à venir quémander de l’aide. J’ai toujours réussi à me sentir des emmerdes en étant seule, pourquoi ça changerait maintenant ? Mais je soupire, presque vaincue. Mais à bien y réfléchir, cela peut être une bonne opportunité pour moi, que d’avoir un conseiller si proche.

« Seulement si je ne pense pas pouvoir m’en sortir seule alors. » Je lui concède en tentant également de le faire avancer dans ma direction. «  Et à condition que vous vous nourrissiez plus souvent ?  » On fait tous des choses pour notre survie que nous pouvons ne pas apprécier.

De mon côté, j’ai quand même une stature à garder et je tiens à continuer à régler les quelques soucis du quotidien seule. Lui dire qu’il y a toujours quelqu’un derrière une porte, prêt à vous trancher le tendon pour réduire à néant votre don ? Absolument pas. Il pourrait encore dire du mal de l’Oasis alors même que c’est notre système de vie qui veut cela. Et que je suis la première à éradiquer les menaces. Non clairement, il ne vaut mieux pas qu’il le sache.

Six cent ans ? Je l’observe, penchant légèrement la tête comme pour percevoir une trace de mensonge à ce chiffre. Je ne pensais pas qu’il foulait cette terre depuis aussi longtemps. Et j’en suis d’autant plus surprise quand on sait ce qu’il fait de ses journées. Il y a de quoi devenir un peu barge non ? A toujours aider les autres et voir que c’est sans fin ? Il me rassure presque quand il avoue, à demi-mot, qu’il a déjà pensé à arrêter. Mais j’ai l’impression que son arrêt ne signifie pas la même chose pour lui que pour moi, surtout à cause du mot “pulsion” qu’il emploie. Je l’observe en coin et souffle ma question.

«  Vous avez pensé au suicide ? »


Après 600 ans passés sur cette terre, cela pourrait sans doute se comprendre. Je ne peux pas imaginer ce que représente ce laps de temps dans une vie mais j’ai toujours eu quelques difficultés pour les personnes qui passent à l’acte. Je ne les trouve pas faibles, comme certains le disent, car il faut un certain courage pour décider de tout arrêter. Seulement, pour quelqu’un comme moi, qui doit sa vie à la mort d’une autre personne, je ne me sentirais pas légitime à me tuer. Du moins, pas directement.

« Peut-être parce que vous n’avez pas chercher à chasser cette solitude ? Il est plus facile d’être seul que de faire confiance, n’est-ce pas ? »

Mais ce qu’il dit a un fond de vérité : la plupart des vampires qui viennent me voir -ou un autre Péché- sont sans doute tous affligés par ce même état. Comme dit, c’est le lot de tous et sûrement que leurs années de vie égrènent leur relation avec les autres.

Je ris, légèrement amusée, quand il m’indique que la colère n’est pas le péché le plus puissant mais davantage celui d’Ephraim. Je me doute mais ça reste mon point de vue, quand bien même ce que disent les écrits ou que sais-je. Et puis, il n’y a qu’à voir comment notre Orgueil parvient à nous diriger d’une main de maître. Rien d’orgueilleuse ? A bon ? Pourtant, c’est la base même de notre position à l’Oasis : nous sommes les meilleurs parce que nous pensons l’être. Ephraim lui a poussé ce trait de caractère a un point qu’il est impossible d’égaler cependant.

«  Orgueil est bien notre meneur mais ce n’est que mon avis. Et je ne lui ferais pas l’affront de me sentir au-dessus de lui.  » Est-ce du respect dans ma voix à cette annonce ? Bien sûr. S’il y a bien quelques rares personnes qui méritent mon respect, ce sont le reste des Sept. Je sais ce qu’ils ont dû faire pour arriver à leur niveau. « Fascinant ? Venant de quelqu’un qui sait maîtriser ses émotions, je prends cela pour un compliment. » J’ai encore beaucoup à apprendre concernant la maîtrise des émotions, quand bien même je parviens à calmer ma rage. Mais c’est un entraînement de tous les instants.  «  En effet, il y a quelques accidents, parfois, avec les moins bons des danseurs. » Je marque une pause et ajoute, sans un petit sourire en coin.  «  Ou ceux qui ne savent pas rester à leur place. »

Nous sommes mortels, tout comme les autres employés de l’Oasis mais nous sommes parfois aussi hautains que certains immortels. En tout cas pour ma part.

J’écoute ses explications en reconnaissant que je ne connaissais pas cette histoire. Je n’ai jamais pris le temps de me pencher plus que nécessaire sur ce sujet. J’ai lu quelques livres, notamment les passages sur la colère, mais aujourd’hui, je serais bien incapable de m’en souvenir. Tout ce qui m’importe c’est que ce Péché est fait pour moi. Plus les mots franchissent ses lèvres et plus il semble apprécier parler, instruire peut-être ?

« Continuez si vous le souhaitez, ce n’est pas désagréable d’apprendre. Même si je ne pense pas retenir tout ce que vous me direz.  » J’avoue sans pour autant me trouver gênée. Ce serait mentir que de dire le contraire.  «  Vous avez enseigné dans le passé ? »

Ce n’est pas une question trop personnelle alors de mon point de vue, elle ne rentre pas dans notre petit jeu. Elle aurait pu être posée comme tant d’autres, au détour d’une conversation. La suite cependant est bien plus personnelle, j’apprécie qu’il continue de jouer le jeu et qu’il y réponde. Ce n’est donc pas le soleil mais bien un autre de ses ennemis mortels qui l’attire ? Regrette-t-il d’être devenu immortel ? Son discours me le laisse à penser. A-t-il été transformé contre son gré ? Une douleur comme jamais connue ? Mon intérêt tique à cette phrase. Recherche-t-il à se sentir de nouveau vivant, comme certains autres, en se faisant mal ? Je serais foutrement mal placée pour lui jeter la pierre.

« Accepteriez-vous de partager d’autres instants volés à votre immortalité en ma compagnie ? Je trouve ça… Enivrant. » Et c’est un spectacle auquel il est rare voir impossible d’assister. Peut-être laissera-t-il la douleur irradier son visage l’un de ces jours ? Et j’aimerais assister à cela.

Peut-être aurais-je plutôt dû dire qu’il ne devrait pas faire cela ? N’est-ce pas ce que d’aucun préconisait ? Tout comme le fait de se nourrir plus souvent ? Peut-être. Pourtant, je comprends, en partie, son envie de souffrir.

« Une histoire ? » Je suis surprise par cette question à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Je cherche alors dans mon esprit, mettant sans doute plus de temps que prévu à trouver quelque chose à répondre. C’est que c’est foutrement délicat ! Pas si personnel que ça à mes yeux mais difficile car je ne me souviens que de peu d’histoires. «  Je … » J’essaye de me souvenir ce que pouvait nous raconter notre père, les rares fois où il était présent et… Rien ne me vient. Après plus d’une minute ou deux de silence, je finis par secouer la tête. « Je suis navrée mais rien ne me vient à l’esprit. » Je soupire et ajoute.  «  Peut-être l’histoire d’un immortel… Qui m’a raconté qu’autrefois, il existait une multitude d’animaux ? Et qu’il y avait des endroits où l’on pouvait venir les observer. » Ce n’est pas vraiment une vraie histoire mais c’est sans doute ce que j’ai de mieux à lui répondre. « J’ai vu des dessins de certains animaux, ils devaient être magnifiques. »

Est-ce que dans d'autres Cités, ils possèdent d'autres animaux que quelques rats, chiens, chats ou oiseaux ? Est-ce que cela va lui suffire ? Je crois que dans le cas contraire, je ne pourrais rien faire de plus. Et je n’ai pas une très bonne imagination pour lui inventer une histoire qui tiendrait la route.

«  Vu ma réponse, vous êtes en droit de ne pas répondre à cette question… Vous regrettez d’être un vampire ? »

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06.04.24 9:52

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
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Lucius Malkavian
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My darkness is beyond your imagination



Je souris, ravie qu'elle accepte, avant de perdre mon sourire quand vient la condition. Ce n'est pas déraisonnable et je pense qu'avec un nouveau rythme, je pourrais sans doute déployer plus d'énergie.

"C'est d'accord."

Pour une raison étrange, je me sens bien mieux de pouvoir être là pour elle, de savoir qu'elle peut compter sur moi. Peut-être qu'elle me fera suffisamment confiance un jour pour que la question de faire appel à moi ne se pose même pas. J'ai toujours voulu avoir quelqu'un qui me comprenne réellement, un complice, sûrement même une amie ? Ce serait contraire à toute attente, mais pourquoi pas, après tout.

C'est donc en ami que je continue de me comporter. Sa question ne fait pas partie du jeu, elle fait partie d'une réaction à ce que j'ai dit. Je m'y soumets donc.

"Oui... enfin... Non. Je n'ai pas le droit de penser au suicide, pas au mien en tout cas. Cependant, certaines actions de ma part sont dangereuses pour moi." Autant le célibat est un détail de ma vie facile à tenir, après tout, comme le dit si bien Elianne, je ne sais pas ce que je rate... Autant le suicide, se garder de chercher le martyr est une règle que j'ai beaucoup plus de mal à respecter. Je m'y efforce, mais c'est délicat, parfois, de se dire qu'un simple geste pourrait mettre fin à tout cela. "Je sais que j'ai des comportements ou des mots qui peuvent le laisser penser. Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour cela."

Mon regard perdu sur le paysage qui tourne lentement autour de nous, je hoche la tête.

"Dans le monde dans lequel nous sommes... J'ai bien peur que oui. J'aimerais bien obtenir la confiance pleine et entière d'au moins une personne. J'imagine qu'il en va de même pour vous."

Elianne me parle d'Orgueil, un des sept de l'Oasis dont la réputation dépasse très largement ses murs. Ce n'est pas réellement une personne de laquelle j'apprécierais m'approcher. On m'a raconté qu'il n'avait d'intérêt que pour lui-même, et la notoriété de l'endroit où il travaille. On m'a raconté ce qu'il est capable de faire, à la fois pour la sécurité, mais aussi et surtout pour asseoir sa domination. Il ne voit que dans l'enceinte des murs sans chercher à voir la souffrance qu'il peut y avoir au-delà. Bien sûr. Pourquoi le ferait-il ?

"C'est un compliment, assurément." Il y en a beaucoup d'autres que je pourrais lui faire, mais à partir de cet instant un peu charnière, ils seraient sans doute tous déplacés, Je ne veux pas nous faire basculer... Elle a été très claire là-dessus. S'il y a une personne qui doit s'attacher à moi, ce ne sera pas elle. "Oui, je suis au courant pour les accidents..."

Elianne m'enjoint à poursuivre. Que puis-je rajouter d'autre ? Je réfléchis avant de compléter.

"Deux autres péchés capitaux ont souffert d'erreur de traduction. La gourmandise, pour commencer, qui aurait dû se traduire par l'addiction en français. Seulement l'addiction à l'alcool était une chose sur le peuple et la religion voulait surtout inciter les nobles à moins manger. Le second péché est la paresse, en réalité, il s'agit de la négligence, celle des autres et notamment de soi-même, se laisser aller et ne pas prendre soin de soi. J'avoue que je ne pensais pas que ces annecdotes allaient intéresser beaucoup de monde..."

Je souris, si elle a deviné ce que j'ai pu être, alors c'est que je ne suis pas trop mauvais.

"Au 21e siècle, j'ai été professeur de musique et de théâtre pour les quartiers défavorisés. C'était assez pratique parce que je n'étais disponible qu'au couché du soleil et leur parents aspiraient à avoir des soirées tranquilles. Ce sont ces jeunes qui ont su ce que j'étais, un vampire et qui m'ont appris ce que c'était. Ce sont eux aussi qui m'ont affublé du surnom de Malkavian, qui vient, selon eux, d'un jeu de rôle... Beaucoup d'entre eux m'ont demandé de les transformer, mais je ne connaissais pas la recette." Quoiqu'ils étaient très bien renseignés, visiblement. Cependant, même aujourd'hui, je me serais refusé à partager ma malédiction. "Cette époque me manque, la musique surtout... On la trouvait partout."

Du coin de l'œil, je peux presque apercevoir les lumières électriques, les gens qui marchent dans les rues en ayant des conversations animées, les amants qui se cachent. Je peux voir les enseignes de cinéma en prônant une nouvelle sortie dans la semaine. Je peux sentir l'odeur des restaurants côtés, ou juste de la nourriture qu'on vend dans la rue. Je peux percevoir un chat sur un toit, un chien qui traîne dans la rue. Je peux ressentir la chaleur d'un vent d'été, ou le frémissement des premières neiges. Mon bras se resserre autour de celui d'Elianne, pendant un temps, avant que tout ceci ne disparaisse. Le paysage redevient gris, terne, et au goût de cendre.

Sans réfléchir à sa demande, je réponds "Oui." Avant de penser à l'absurdité de ce que je viens d'accepter. "Mais je ne sais pas quand... Il faudra venir me trouver souvent."

Cette fois, la jeune femme a toute mon attention et je comprends alors quelque chose de terrible : elle ne connaît pas d'histoire, à part celle des animaux qui peuplaient cette terre il y a longtemps.

"Il y avait plein d'animaux, oui. Des sauvages, des domestiques, et même des animaux de compagnie. Certaines personnes étaient payées pour tous les répertoriées et même alors, on estimait qu'on ne connaissait pas encore la moitié des animaux vivants. Ils se cachaient des humains."

Je me demande si je peux lui prêter des livres pour combler son imagination et son savoir.

"Savez-vous lire ?"

Ce n'est pas une question dans le but de me moquer, c'est une question importante. On apprend aux employés de l'Oasis à bien se comporter, à feindre le plaisir, à danser, à apprécier une compagnie, mais qu'en est-il des choses réellement importantes ? Il fut un temps où il était impensable de ne pas savoir lire, et je regrette cette période révolue.

"Je regrette d'être vampire chaque nuit que Dieu fait. A cette époque, mon..." Non, je me refusais, me refuse, et me refuserai toujours à appeler cet homme un 'maitre'. "Contaminateur... était une personne qui voulait se créer une dynastie de vampires surpuissants. Il est donc venu dans l'asile où j'étais et a commencé à essayé de transformer les patients les uns après les autres. Je me suis offert à la place d'un autre, et j'ai survécu. Il était fier d'avoir pu créé son premier infant, mais son intérêt pour moi s'est très vite envolé quand il a vu à quel point je manquais de cruauté et d'enthousiasme. Il m'a abandonné à mon sort, pour mort. Quelques soixante-dix ans plus tard, je me suis rendu compte que la méfiance du soleil et le fait de me nourrir de sang n'étaient pas les seules afflictions dont il m'avait fait don..." N'ayant aucun reflet dans aucun miroir, je ne voyais pas que le temps n'avait aucune prise sur moi. Je le voyais cependant dans le reflet des regards qu'on me lançait, et dans les rides de l'enfant que j'avais pris sous mon aile... Ainsi que dans sa mort. "Je sais très bien qu'on a pas le choix sur tout, et je sais que j'ai eu beaucoup de chance de survivre jusque-là. Mais cette vie n'est pas enviable."

J'aurais préféré être auprès des miens, de ma soeur. Je me suis toujours demandé quand leur est parvenu la nouvelle de ma mort, si tant est qu'elle leur soit parvenue un jour. Est-ce qu'ils m'ont cherché ? J'espère que non. J'espère qu'ils ont fait très rapidement leur deuil.

"Bon, très bien, à vous..."

Nous arrivons près du dispensaire et nous nous arrêtons près des escaliers qui nous ramènent vers la ville. Je préfère que nous restions sur les rempars, pour le moment.

"Quelle a été... votre meilleure expérience, de toute votre vie ?"

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06.04.24 12:25

Elianne Woodlow
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J’observe la ville qui s’éveille, j’imagine les danseurs de l’Oasis en train de se préparer pour leur longue nuit et les immortels qui vont bientôt se presser aux portes de l’établissement, envieux de retrouver un corps chaud proche du leur. Et j’observe du coin de l'œil celui qui m’accompagne en cet instant. Tout ce qui se dit sur ces remparts pourrait se retourner contre lui, me fait-il assez confiance pour continuer à parler ? C’est avant tout un jeu pour moi, celui d’obtenir des informations sur un vampire qui semble si proche et pourtant tant éloigné des autres, sur un vampire qui ne doit pas laisser parler ses émotions très souvent. Pourtant, il n’y a rien de plus magnifique que de voir le feu qui brûle dans les yeux, lorsqu’ils se laissent aller à leurs pulsions. Je devrais m’arrêter là, m’en tenir à ce que j’ai décidé en venant le trouver la première fois. Et pourtant, le fait qu’il me parle avec autant de facilité est légèrement perturbant. En général, j’obtiens les secrets sur l’oreiller, quand les corps sont encore essoufflés par l’exercice. Ok, mon corps, puisque ceux des immortels n’ont pas besoin de souffle. Mais ici, en sa présence, ce n’est pas le cas. Il n’y a aucun désir sexuel des deux côtés -quoi que je dois bien admettre qu’apprendre à un vampire les rudiments du sexe serait amusant- et pourtant nous parlons. Qu’il raconte ce qu’il sait de moi ne serait pas un gros problème pour moi, même si les gens ne connaissent pas toute mon histoire, tout le monde sait que je suis une volontaire. Mais lui…

Pas le droit ? Encore une histoire de religion ? Ce truc ne pouvait-il pas disparaître avec le reste de l’humanité ? Je retiens un soupir en me disant que je n’ai pas à juger cela, après tout, nous avons tous quelque chose qui dicte nos vies, en partie. Des actions dangereuses pour lui ? Alors c’est bien un désir de sa part que de mettre sa vie en danger ? Cette information me plait. Peut-être même un peu trop à mon goût. Je secoue la tête pour le détromper sur un point.

« Il n’y a rien à excuser Lucius. Je serais bien mal placée pour juger un comportement à risque. » Je marque une pause et viens souffler, tout contre son oreille. « Peut-être qu’un jour, nous prendrons un risque ensemble. »

Lui avouer mon propre comportement presque autodestructeur ? Ce plaisir que j’ai à toujours chercher les clients les plus brutaux ou malsains ? Je reprends ma place à son côté, laissant voir dans mes yeux, la touche d’excitation que l’idée d’être en danger me procure.

Alors il aspire à une telle chose venant d’un autre être. La personne qui partagera sa vie, sans nul doute. J’imagine que cette personne n’aura pas conscience de ce que cela implique réellement, qu’elle en abusera, comme tout le monde abuse de l’autre un jour ou l’autre. Dans le fond, je plains presque Lucius lorsqu’il pensera avoir trouver cet individu. Ne va-t-il pas encore se faire avoir ? Ne sera-t-il pas tout simplement utilisé ?

« Moi ? » J’hausse une épaule. « Je ne sais pas. J’ai l’impression que c’est prendre beaucoup de risques pour peu d'avantage. » C’est reposant, bien sûr, de se dire qu’avec Avarice, nous avons le même but : protéger notre rang. Mais qu’en sera-t-il du jour où elle décidera d’arrêter ? Je ne l’imagine pas faire une telle chose mais le risque est malgré tout bien présent. C’est peut-être pour cette raison que la confiance n’est pas totale de mon côté, comme du sien je présume. « Il est difficile de se projeter dans quelque chose d’inconnu. » Et même si j’aime prendre des risques pour ma vie, il n’est pas question d’en prendre si cela peut me faire perdre ma place à l’Oasis. C’est tout ce que je possède.

Lucius n’a pas l’air de porter notre Orgueil dans son cœur, en atteste cette neutralité parfaite de sa part lorsque je le mentionne. S’il rejette les actions d’Ephraim, il ne devra pas apprendre que la majorité des Péchés s’adonne à la mutilation ou au meurtre pour assoir sa position. Aurait-il déjà soigné des danseurs déchus dans son Sanctuaire ? Des gens que j’ai moi-même fait en sorte de rendre inutile pour l’Oasis ? Peut-être. L’idée m’amuse en tout cas.

J’écoute ses explications, essayant d’imaginer Gourmandise addicte… Et je souris. C’est parfaitement cela ! Que ce soit à la nourriture ou bien au sexe, Gourmandise rentre parfaitement dans cette description et cela m’amuse. Au fond, les deux mots reviennent quasiment au même. Quant à Paresse. Je ne peux qu’être en désaccord, du moins, ce n’est pas comme cela que notre Paresse agit. Ce Péché sait, comme tous les autres, se montrer attentif aux besoins de ses clients et les satisfaire avec une perfection digne de sa place.

« Disons que cela m’amuse de les entendre et de penser à mes compères. De voir ce que certains disent de ces Péchés que nous nous sommes appropriés. »

Et que dit-on de Colère ? Probablement rien que je ne sache déjà ?

Lucius a vécu des années sans savoir qu’il était vampire ? Je trouve cela surprenant avant de me souvenir qu’avant, les immortels vivaient cachés. Mais à cette époque aussi, certains humains les adoraient ? Probablement parce qu’ils relevaient du mystère. Que diraient-ils aujourd’hui, s’ils étaient réduits à l’état de propriété ? L’idée m’amuse.

« Comment vous nourrissiez-vous sans avoir ce que vous étiez ? Il ne devait pas avoir de banque de sang comme aujourd’hui. »

Une autre époque, une autre façon de vivre…

« Partout vous dites ? Cela devait être enivrant. » Ici, il y a que l’Oasis qui puisse se targuer de posséder pareil plaisir. Pouvaient-ils danser au coin des rues ? « J’ai vu des photographies d'artistes de rue… C’était comment ? » Je secoue la tête et l’enjoint à ne pas me répondre, ce sont des questions stupides. Puis, mon esprit me rappelle ce qu’il a prononcé quelques secondes plus tôt. Il était professeur de musique… « Savez-vous jouer du piano ? » Question de nouveau stupide j'imagine. Mais cet instrument m’a toujours paru noble et majestueux. Nous en avons un, à l’Oasis mais je n’ai jamais voulu m’en approcher.

Il accepte. C’est pourtant un instant troublant et si personnel pour lui. Pourtant, il accepte ma venue. Lucius est définitivement pas aussi sain d’esprit que l’on pourrait le penser, personne n’accepterait de se montrer ainsi, n’est-ce pas ?

« Je viendrais aussi souvent que possible dans ce cas. »


Mais je ne lui dis pas quand je pourrais passer ni la fréquence. Tout comme j’imagine qu’il y a des soirs où il ne se trouvera pas à son Sanctuaire. Nous avons tous deux une vie après tout.

« Ce devait être un beau spectacle que de les voir. »

Sa question ne me choque pas plus que cela, tous les humains ne savent pas lire. Ils n’apprennent que ce que leur maître veut bien leur instruire. Et qu’on se le dise, ce n’est pas une faculté des plus recherchées. Pour ma part.

« Oui. L’un de mes anciens clients m’a appris. » Et je l’en remercie encore aujourd’hui. Par contre, j’ai une écriture chaotique et je me garde bien de le lui dire. « Pourquoi ? »

La suite de notre conversation est de nouveau plus intime et je comprends qu’il n’accepte pas sa condition d’immortel. Il n’a pas choisi de l’être. Contaminateur ? Il parle comme si c’était une maladie. Il y a beaucoup d’informations qu’il m’offre et je me demande s’il en a déjà parlé à quelqu’un.

« Vous étiez dans un asile ? » Oui, il y a beaucoup de choses qui ont attiré mon attention et ça en fait partie, en tête de liste. Il a appris à être vampire seul alors. Mais de ce qui se dit, les premières années sont particulièrement dangereuses et compliquées à vivre. « Comment avez-vous survécu, seul ? » Pour ce qui est de savoir si cette vie est enviable ou non… « Elle est plus enviable que vous ne pouvez l'imaginer… » Je souffle avant de me reprendre.

Cette fois, je réponds sans aucune hésitation à cette question. Je me doute qu’il ne comprenne pas pourquoi je choisi ce souvenir en particulier.

« Le jour où je suis devenue Colère. Ca peut vous paraître stupide mais je n’ai jamais autant bien danser que cette nuit-là. C’était… Puissant. »

J’observe plus bas, les rues qui sont maintenant agitées, l’Oasis doit déjà être rempli de spectateurs. Il me reste encore une heure ou deux avant de devoir m’y rendre.

« Pourquoi me faites-vous confiance ? » Je pourrais profiter de l’un de ces moments de faiblesse pour m’en prendre à lui. Et si je faisais partie de ces Lanternes ou de ce culte foireux ? Peu plausible, nous sommes d’accord mais après tout, je suis aussi une bonne actrice…

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06.04.24 15:33

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Lucius Malkavian
La Régence
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My darkness is beyond your imagination



Mon comportement n'a rien de choquant pour elle, ou du moins, tant que je ne dis rien sur ce qu'elle est et ce qu'elle fait. À défaut de réellement nous comprendre, je pense que nous nous respectons d'une manière que peu de personnes arrivent à faire en aussi peu de temps. Mon regard se fait pensif quand elle me parle de "prendre un risque ensemble". Ce jour va arriver, et ce jour-là, je serai à ses côtés, à leur côté. N'en déplaisent à tous ceux qui pensent que le pouvoir est plus important.

"Cela pourrait arriver plus rapidement que vous ne le pensez."

Sans être en froid avec les autres conseillers, disons que je sens bien que je suis un cas "à part" pour ne pas dire "gênant". Cependant, quand je vois ce qu'était la ville avant que je ne devienne conseiller, je pense que j'ai œuvré à beaucoup d'améliorations... Mais cela est lent, beaucoup trop lent. Il y a eu trop d'abus, trop de justice à deux vitesses, et trop peu de compassion. Et non, si je sacralise la vie, je sacralise la vie, et je ne vais pas plus m'apitoyer sur la perte d'un de mes pairs que sur celle d'un humain.

"En ce qui concerne la confiance, je parle de la vraie... Non. C'est prendre beaucoup de risques pour encore plus d'avantages. C'est délicat, j'en conviens, et il s'agit de faire preuve d'à la fois de beaucoup de jugeote, ce dont je suis incapable, et aussi d'avoir le détachement nécessaire pour se laisser aller." Je ne peux qu'approuver "C'est beaucoup plus simple de rester seul, j'en conviens."

Cependant, la nature est ainsi faite. Nous n'avons besoin de personne, en surface, et nous avons énormément besoin les uns des autres, pour notre bien-être moral, mental, et pour notre survie. Finalement, je m'abandonne à partager avec Elianne mon maigre savoir sur le latin, et sur ce que nous partageons : les péchés capitaux. Elle semble songeuse un instant.

"... Mais oui, ce qui a été fait de base comme une ligne de conduite est beaucoup moins vendeur que ce qu'en a fait la pop culture à partir des années 80, et ce n'était encore rien en comparaison avec l'Oasis. L'idée, aujourd'hui, d'apprendre à comprendre nos péchés capitaux pour mieux les appréhender est tellement passé de mode... "

L'humain est ainsi fait : tout est façonné pour la vente, l'exposition, le vernis. L'âme est un concept qui s'est très rapidement dilué, sous mes yeux, petit à petit. Des personnes qui pensent comme moi, il n'y en a plus aujourd'hui, et la seule qui reste est mutilée de l'intérieur.

Quand réellement je n'aurais plus la foi, quand j'abandonnerai mes humains à mes pairs... Non, je ne préfère pas penser à cela, pas maintenant. Le désespoir n'a pas encore gagné.

Les questions me concernent et je me demande si je peux avouer ce que j'ai pu faire par le passé. Je suppose qu'aujourd'hui, cela n'a plus aucune importance.

"J'ai... pratiquement vidé ma psychiatre de son sang, du moins est-ce ce qu'on m'a raconté. J'étais seul avec elle, j'étais en train de basculer dangereusement vers la mort, faute de m'être nourri ou de savoir me nourrir. Par la suite, j'oubliais systématiquement quand je me nourrissais, comme si mon esprit n'arrivait pas à..." À percevoir l'horreur de ce que j'étais en train de faire. "... comprendre ce que j'étais devenu. Mais je n'ai tué personne... à ma connaissance." Je me souvenais juste de bras qu'on tend à travers les barreaux, et de services demandés en échange, d'une sensation de chaleur agréable. Je me souviens de cicatrices sur les poignets, de gens au regard changé envers moi. Quelque part, je pense que j'étais moi-même devenu déjà un produit de luxe que seuls les pensionnaires en bonne santé physique pouvaient s'offrir. Si j'ai senti le goût de l'un ou de l'autre, si j'ai pu prendre du plaisir, je ne me souviens de rien. "Par la suite, assez rapidement, j'ai pratiqué..." C'est là l'une des choses que je regrette le plus. J'hésite à lui révéler cette partie de ma vie... "Vous n'êtes pas sans savoir que le sang des vampires soigne les blessures humaines ? Bien, je l'utilisais pour soigner des gens... En échange de saignées propre à ce que demandaient certains prêtres. Le problème est que cette technique assez étrange s'est vite démocratisée parmi mes frères... Et ils ont fait n'importe quoi, je ne vais pas mentir là-dessus, ce qui est normal : ils n'étaient pas vampire et ne donnaient pas de leur propre sang discrètement pour soigner. Je me nourrissais beaucoup à cette époque, et j'avais arrêté de mordre pour ce faire. C'est peu après que les banque de sang sont arrivées, il s'agissait de poches que les humains donnaient pour d'autres humains qui avaient perdu du sang."

C'est seulement maintenant que je me rends compte d'à quel point j'ai pu traverser mon existence seul.

J'ignore si Elianne a déjà entendu parler de la pratique de la saignée, mais si cela m'a aidé et a sauvé pas mal de monde, cela en a surtout condamné beaucoup d'autres. Heureusement que ça s'est rapidement calmé et que la médecine a arrêté d'être aussi conservatrice.

"Oui, de la musique partout, de la musique dans les rues, dans les films, de la musique portable avec des petits dispositifs qu'on mettait dans les oreilles. Les artistes de rues étaient imparfaits, mais tellement beau dans leur spontanéité." A nouveau ce regard rêveur. "Oh ! Oui, j'aime beaucoup le piano. Je pourrais vous apprendre, sans doute... Mais je ne dispose pas de piano."

À défaut de pouvoir lui apprendre à lire moi-même, ce serait une excellente occasion de nous revoir. Cependant, si un client lui a appris à lire...

"Est-ce que vous êtes déjà allé consulter les archives ? Il doit y avoir des manifestes sur les animaux, si cela vous intéresse. Apprendre comment ils vivaient est toujours très intéressants."

Décidément, cette jeune femme semble beaucoup s'intéresser à moi. Je n'en ai tellement pas l'habitude que je me demande un instant si elle est réellement dépourvue d'intérêt dans notre conversation.

"Ce n'est pas... en fait... vous êtes la seule au courant. Mais oui, je m'occupais d'un asile... avant d'en devenir pensionnaire permanent."

La première partie est l'une de l'époque les plus heureuses de ma vie, pour ne pas dire la plus heureuse de ma vie. J'avais des amis simplement fascinants, ils m'aidaient autant que je les aidais. Il fallait supporter les cauchemars, les cris, et les complaintes, pour finalement découvrir des trésors de spiritualités originaux. La médecine moderne avait absolument tout gâché.

"Ma survie ne tient qu'au miracle. L'ombre m'a laissé pour mort. J'étais entouré, à cette époque, par des gens maladroits, mais plein de bonne volonté. C'était douloureux, c'était une torture permanente, et je me suis demandé pendant très longtemps ce qui m'arrivait."

Aujourd'hui, j'ai fait taire ce cri en moi, comme on enferme un fou dans une pièce insonorisée et capitonnée. Il crie toujours, mais personne ne peut l'entendre. Peut-être qu'Elianne en a entendu quelques échos que ça ne m'étonnerait pas. Pourquoi est-elle aussi distante et sensible tout à la fois ?

"J'aimerais beaucoup voir cette danse."

Danse de la transition, ou danse de la joie ? Je n'en sais rien... Mais ça ne fait aucun doute que je l'apprécierait. La question me fait la regarder, dans les yeux. Pourquoi lui fais-je confiance ?

"C'est une bonne question. Peut-être parce que je suis libre de vous faire confiance, que je n'en retire aucun intéret ni aucune récompense à cette confiance à part peut-être nourrir le rêve que cela puisse être le cas en retour."

Je me tourne totalement vers elle, changeant mes appuis, et la regardant droit dans les yeux.

"Et vous, me faites-vous confiance ?"

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06.04.24 18:11

Elianne Woodlow
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Je me demande ce qu’il entend par cette réponse. Je m’étais presque attendue à le voir se reculer devant pareille avance mais il n’en est rien. Serait-ce en rapport avec ce qui est en train de se passer dans la Cité ? De cette agitation sous-jacente et grondante ? Malheureusement pour lui, si je dois choisir entre mes paires et les immortels, mon choix est déjà arrêté ; en total opposition avec le sien, j’en suis sûre. Là où il viendra en aide aux pauvres humains sans droits, je serais sans doute toujours du côté des vampires. Sans aucun doute lié à cette aspiration qui n’arrivera jamais. Mais qu’importe, il n’est pas arrivé le jour où j’aiderais des humains sans rien y gagner en échange. Alors je ne dis rien mais mettant de côté ces propos, pour le moment venu.

Je ne pense pas qu’il faille du détachement pour faire confiance, ce doit être tout le contraire même. Du moins à mes yeux. Ou alors, cela veut dire que je fais confiance à tous ces clients violents ? C’est possible dans le fond mais j’imagine que ce n’est pas totalement la même chose. Ce n’est que de la confiance temporaire et par nécessité.

« Se laisser aller est plus facile qu’il n’y paraît vous savez ? » Il semble parler d’un sujet qu’il maîtrise alors qu’il cherche encore cette personne. Je pense que Lucius idéalise cette relation vers laquelle il tend. Peut-être a-t-il trop regarder les autres vivre et qu’il s’en est fait des idées ? « Personnellement, j’ai bien trop à perdre. Je vous laisse essayer avant moi et vous me direz. » Je souffle, un peu sur le ton du défi.

Risqué ma place à l’Oasis pour une pseudo confiance ? Non merci. S’il y a bien quelque chose pour laquelle je ne joue pas, c’est bien cela. Et quand on ne possède rien, la moindre petite chose paraît énorme. J’imagine qu’il doit trouver cela stupide, de mettre autant de passion dans cet établissement de luxure -forcée- mais qu’importe. Cela reste ma vie.

La culture pop ? Les années 80 ? Se rend-il compte que je n’ai aucune idée de ce dont il est en train de parler ? Ce sont des préceptes d’un temps que je n’ai jamais connu et dont je n’ai jamais entendu parlé. Et encore une fois, je sens une petite pointe de mépris concernant l’Oasis. Soit, je pense que je vais devoir m’y faire. Après tout, tous les vices y sont concentrés et nous en reviendront toujours à la même chose : l’établissement agit en maître dans ce domaine.

« Mieux les appréhender ? Pour en faire quoi ensuite ? S’en défaire ? » Il est tout à fait hors de question qu’on m’enlève ce sentiment. C’est un compagnon de route que j’ai depuis l’enfance, me l’ôter serait comme perdre de nouveau Elianne.

Il n’a jamais tué personne, à sa connaissance. Cette information, bien que peu fiable, semble aller avec l’individu qu’il est aujourd’hui. Peut-être qu’il aurait perdu l’esprit s’il avait pris la vie d’un humain, alors même qu’il ne voulait pas devenir un vampire ? Et si cela arrivait aujourd’hui, comment réagirait-il ? Dommage que le fait de mordre un humain soit un crime, j’aurais sans doute fait en sorte d’obtenir la réponse.

Je lui souffle que j’ignore ce que veut dire le mot “saignée”. « Dans quel but faisaient-ils cela ? » Du moins, ce que signifie ce procédé ancien. Aujourd’hui, les humains doivent aller à la saignée, deux fois par mois pour une raison bien évidente; mais quelle était leur raison, à l’époque ? Des humains qui en font saigner d’autres ? Autant je peux comprendre le principe, autant je ne vois pas pourquoi des prêtres feraient une telle chose.

« Votre religion n’est-elle une secte parmi d’autres ? » Je demande, avant qu’il ne m’explique ce que veut dire cette pratique. « Si vous avez été habitué à boire du sang, pourquoi jeûner aujourd’hui ? »

J’aurais pu lui demander ce qu’il a fait pour vouloir se faire pardonner mais ce sera sans doute pour plus tard. Si le meurtre est le crime suprême et qu’il ne la pas commis, alors qu’a-t-il bien pu faire par le passé ?

Des artistes imparfaits ? Je retiens une grimace à cette idée, après tout à l’Oasis, il n’y a de place que pour la perfection. Mais bon, j’imagine qu’avec un nombre incalculable d’humains sur terre, la banalité devait courir les rues. M’apprendre le piano ? J’étais plutôt parti sur le fait de l’écouter jouer mais… Pourquoi pas ?

« Il va vous falloir vous en procurer dans ce cas. » Je souffle, parfaitement sérieuse. Après tout, n’est-il pas conseiller ? N’ont-ils pas tout pouvoir dans cette Cité ? « Les archives ? Jamais. »

Mais autant, j’apprécie voir les dessins et autres photographies de ces êtres aujourd’hui disparus, autant je ne suis pas certaine d’avoir envie de perdre mon temps en ces lectures. Ce n’est pas ce qui va pouvoir me donner de la valeur ou m’aider à survivre. Mais je retiens l’idée, sait-on jamais ce qui peut être trouver dans ce lieu.

« Tout humain peut-il s’y rendre ? » La question n’est pas si anodine que ça mais je suppose que s’il me le propose, c’est que c’est effectivement le cas ? Je préfère en avoir le cœur net avec mon interrogation.

J’efface tout autre chose de mon esprit que cette révélation qu’il m’offre. C’est bien trop intéressant pour que d’autres idées viennent me parasiter. Il est passé de gestionnaire à interné ? Qu’a-t-il bien pu se passer pour qu’un tel changement s’opère ?

« De quoi vous a-t-on accusé d’être atteint ? »

Le remercier de livrer pareille information à une simple humaine, telle que moi ? Non. Mais je pense mesurer cet acte, que je tente de ne pas laisser me toucher. C’est bien la première fois qu’on se livre autant. Ce jeu va bien plus loin que je ne le pensais, du moins, en parole.

« Mais vous êtes là aujourd’hui. » Contrairement à lui et mon histoire, je ne parviens pas à lui offrir autant de compassion que le mérite sans doute. Pour moi, tout passé, qu’il soit bon ou mauvais, forge le présent. « Vous êtes forts, pas seulement parce que vous êtes un vampire. Je comprends mieux votre résistance à l’adversité. »

Je ris quand il m’annonce vouloir voir cette danse. Je viens alors me lover contre lui, ne laissant qu’un centimètre ou deux entre nous, et souffle sur ses lèvres.

« Vous savez où me trouver pour me voir danser. » Je le cherche, cette fois, le jeu lubrique se lit parfaitement dans mes yeux mais ce n’est qu’un jeu. Avant de rire doucement et de me reculer, presque choquée à ce qu’il n’a pas dit. « Vous parliez d’une danse juste entre nous ? » La main sur mon cœur pour surjouer, j’ajoute. « Peut-être un jour. Si vous obtenez un piano. » Mon air espiègle reste encore quelques secondes, tout ceci a été fait pour dédramatiser le sujet précédent. Ses yeux se sont voilés et ce n’est pas ce que je désire y lire.

Mes mains glissent ensuite dans les poches de mon pantalon quand il m’explique pourquoi il se livre autant, outre le jeu, qu’il pourrait décider de ne pas suivre en sa totalité. Il prend le risque. C’est tout simplement ça. Ce que je ne comprends pas, c’est : pourquoi avec moi ? Je ne dois décemment pas être la première à agir ainsi. Si ?

Merde. Le mot tourne en boucle dans mon esprit, bien trop longtemps. Et voilà qu’il me retourne la question, en quelque sorte. Merde. Dois-je lui mentir ? Non. Nous avons décidé, et il s’y prête, de ne pas user de mensonge. Alors sans détourner les yeux, je réponds.

« Je ne sais pas. » Ce n’est sans doute pas la réponse qu’il a envie d’entendre mais c’est la seule que je peux lui fournir en toute honnêteté. Ce n’est pas un “non” catégorique ni “oui” hésitant. « Laissez-moi le temps de réfléchir à tout ça….» Je soupire, me mords la lèvre inférieure et avoue. « Je n’avais pas prévu ce cas de figure. »

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07.04.24 17:10

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
֎ Faciem : Joaquin Phoenix
֎ Officium : Prêtre et conseiller de l'égalité
֎ Locus : Le Sanctuaire
֎ Creator : L'Ombre
֎ Nuntium : 296
֎ Adventus : 04/10/2021
֎ Multicomptes : Omen
֎ Pseudo : Shenzy
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Lucius Malkavian
La Régence
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My darkness is beyond your imagination



Je jette un regard complice à Elianne.

"Se laisser aller ? Facile ? Non, c'est une chose que j'ignore..." Il faut dire aussi que je prends tout tellement à cœur... Au moins intérieurement. Cette fois, je ne doute pas qu'avec l'assiduité de ma compagne de la nuit, un jour elle verra à quel point un problème de la taille d'une fourmi peut se transformer rapidement en un dragon dans mon esprit. "Trouvez-moi la personne, et nous en rediscuterons."

Je plaisante, bien évidemment. Il n'existe personne pour moi.

Naturellement, quand je me perds dans mes explications, je ne réalise que trop tard que je n'ai pas face à moi quelqu'un qui serait à même de me comprendre. Je souris, il faudra que je le lui fasse découvrir, non pas pour elle et sa culture, mais bel et bien pour moi, pour mon plaisir personnel : celui de partager. Cependant, je pense que j'aurai déjà de quoi faire avec les cours de piano, si tant est que je puisse le lui enseigner. Quel morceau pourrais-je apprendre à quelqu'un qui représente la Colère ?

"Mieux se les approprier pour mieux les comprendre, les maîtriser, et surtout pas s'en défaire. Une émotion, tu la contrôles, ou elle te contrôle. Faire comme si elle n'existait pas est sans foute la pire des solutions."

Nous parlons de moi, et de mon passé post-mortem. Elle me pose une question à propos de la saignée.

"De base, c'était une pratique qui était essentiellement là pour sortir une infection. Pour ma part, c'était une chose que je demandais à mes patients dans le but de me nourrir. J'en profitais pour glisser discrètement un peu de mon propre sang dans leur métabolisme et le miracle se produisait. Je pense que beaucoup de mes frères ont voulu comprendre et ont pratiqué la saignée, encore et encore, sans se douter un seul instant que ce n'était pas du tout la saignée qui soignait mes malades."

Ensuite, vient la question de ma religion. Aujourd'hui, j'ai pris beaucoup de recul par rapport à cette dernière. En fait, je me sens plus comme un fou qui aurait un costume ridicule au milieu de ses collègues de travail. Cependant... cela ne fait rien.

"Non, les sectes sont des organismes bien particuliers. Moi, c'est... c'était la foi que je sacralisais, le fait de croire en quelque chose, quelle que soit cette chose. Je suis un prêtre catholique. A l'époque, nous étions une caste de chercheurs, d'astronomes, de médecins, et de professeurs. Par la suite, nous avons eu toute une flopée de prêtres promouvant l'obscurantisme... " Je réalise alors que malgré toute l'aversion que je porte à ce courant de pensée, c'est ainsi que la cité fonctionne aujourd'hui. Les vampires ont tous les droits, sont respectés, voire adulés, les humains ont les droits que les vampires veulent bien leur donner. Oui, la même chose. "... Je me suis toujours détourné de cela. Mais j'ai toujours fait preuve de rébellion contre l'idée selon laquelle quiconque pouvait s'approprier et comprendre la parole divine. Il n'y a pas plus dangereux qu'une personne qui croit savoir ce qu'est la parole de Dieu. Mon rôle a toujours été d'élever la vie, la sacraliser, quelle qu'elle soit."

Je suis au service des humains, pas le contraire, jamais. La question suivante, sur le jeûne, est particulièrement pertinente aussi.

"Pour apprivoiser mes limites. Les vampires, même les plus anciens, ne savent pas précisément au bout de combien de temps ils perdraient la tête, ni quels sont les signes avant-coureurs. Ils ne sont jamais allé au-delà du raisonnable."

Moi si, et bien plus que je ne l'aurais dû. Bon, à présent, il faut que je me procure un piano... Je demanderai à mes confrères qui sont habitués à vivre dans le luxe, sans doute pourront-ils me renseigner.

"Normalement, n'importe qui peut pouvoir les consulter, oui. J'imagine que ça ne se sait pas trop."

J'ai envie de lui dire de s'approprier ses droits, de ne pas prendre un refus comme une réponse viable... Mais je n'en ferai rien. Je ne sais pas d'où me vient cette étrange énergie subitement, mais cela fait longtemps que je ne l'ai pas ressentie. Sa question vient pratiquement d'un seul bloque, sait-elle à quel point c'est provoquant ? Je n'ai pas parlé de cet incident depuis... Je n'en ai jamais parlé.

"On m'a accusé d'avoir mit le feu à l'asile que je gérais... Mais seulement une fois que j'étais devenu une personne dérangeante. Cet incendie s'était passé des années auparavant. L'addiction au feu, le fait d'apprécier brûler ou voire brûler des choses, l'odeur, le sentiment de plénitude...  Cela s'appelle la pyromanie."

Est-ce que cela va être de même ici ? À force de faire des réclamations et des demandes que je trouve juste, je serai écarté, comme je l'ai toujours été ? Finalement, cela ne me surprendrait pas plus que cela. Cependant, je pense que mes pairs feront preuve de plus d'intelligence et me supprimeront, purement et simplement, en me faisant passer pour un accident ou un meurtre de mortel. Pour ma part, je suis même part que le vampire, assassiné récemment, n'aurait pas pu être sauvé. C'est un acte qui sert la cause de la répression. Les extrémistes de tout poil s'en donnent désormais à cœur joie. Il suffit de savoir à qui profite le crime : aux vampires, parce qu'ils se sentent dorénavant libres de faire des lois absurdes pour se protéger.

"Je suis là, cette nuit, avec vous. C'est tout ce qui importe."

Mes mots, chacun d'entre eux, sont pesés et pensés. J'aurais sans doute dû mourir mille fois, à force de ressentir le désespoir dans mon esprit, à force de ne pas accepter ce que j'étais, à force de solitude. Chaque pas compte, les miens, comme les siens.

"Je dois admettre que... oui, je parlais davantage d'une danse en privé, mais je réalise l'absurdité de ma demande. Ce n'est pas une chose que..." Je déglutis. "Je trouverai un piano." Et je jouerai pour elle, juste un instant volé, le plaisir de la voir danser sur mes notes. Un frisson me parcourt encore. Je devrais me méfier, mais je n'en fais rien.

Je la regarde après ma question, droit dans les yeux. Les siens sont autant jeunes qu'âgés. Sa peau est à la fois lisse et souple que parcourue d'aspérités. Ce n'est qu'une image, rien de plus.

"Quel... Cas de figure ?"

Mon regard s'envole vers le dispensaire. Non, cette conversation est plus importante. Au pire des cas, je ne me nourrirai que demain. Ce n'est pas grave.

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07.04.24 21:48

Elianne Woodlow
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« Vous êtes si vieux et pourtant, vous ignorez tant de choses ! »

Je laisse échapper mon exaspération dans ces paroles qui pourraient sans doute être mal prises par un autre immortel. Mais j’imagine que ce ne sera pas le cas de Lucius ? Jusqu’où puis-je m’adresser à lui sans qu’il ne s’en trouve offensé ? Sors-toi cette idée de la tête. Pour le moment seulement. Mais il y a sans doute une raison pour laquelle il n’ose pas se laisser aller. Est-ce qu’il ne saurait s'arrêter s’il s’engage dans cette voie ? Je réprime un frisson à cette idée. Un jour, je sais que ce vice me sera fatal… Mais pour l’heure, j’essaye de savoir s’il est sérieux ou s’il se joue simplement de moi. C’est quoi cette condition foireuse ? Comme si cela pouvait être dans mes cordes !

« Rien que ça ? Je vous fais doucement remarquer que vous l’attendez depuis 600 ans. Et je ne suis pas éternelle, moi. »

Mais il doit sans aucun doute le savoir alors ma voix n’est pas si indignée qu’elle pourrait l’être. Vais-je malgré tout tenter l'expérience ? Je ne pense pas. Il me sera difficile de voir derrière tous ces faux-semblants qui couvrent notre Cité. Et ce n’est pas à moi de me lancer dans une pareille quête. Ma vie est bien assez courte pour que je l’utilise pour autrui.

Lucius marque un très bon point lorsqu’il me fait part de ce qu’il entend par “appréhender les péchés”. Pour un peu, je m’attendais à ce qu’il me dise qu’ils étaient novices. Heureusement, il n’en est rien. Je laisse alors un large sourire, presque fière, s’afficher sur mes lèvres et hautaine au possible, je réponds :

« Alors je pense que nous sommes vraiment l’incarnation de ces Péchés. » Chacun des Sept s’est forgé autour de ce trait de caractère qui a fini par se montrer à outrance.

Si je maîtrise ma propre colère ? Je le pense. Elle parvient à me submerger, parfois pour pas grand chose, mais je suis capable de la réfréner, de ne jamais la laisser sortir lorsque le moment n’est pas opportun. Je ne suis pas sûre d’avoir déjà crié après quelqu’un sous le coup de cette émotion -ou d’une autre- ou frapper autrui. Je trouve ma colère bien plus dévastatrice qu’une montée de voix inutile et passagère. Lucius va-t-il me contredire sur le sujet ? C’est possible. Attendons de voir.

Je l’écoute m’expliquer le principe de saignée de son époque, tout comme ce qu’il pense de sa religion. Dois-je lui avouer que je ne vois pas réellement cette différence qu’il me livre ? Qu’au nom de je-ne-sais-quelle-divinité, ils s’autorisaient certaines pratiques ? A moins qu’ils se pensaient vraiment médecins comme il le dit ? Je pense qu’il m’est impossible de juger parfaitement cette époque révolue. Sacraliser toute vie… Je retiens un soupir à cette phrase. Nous ne sommes vraiment pas sur la même longueur d’onde concernant cette vision du monde. Définitivement pas.

« Je tente de comprendre mais je dois bien avouer qu’il y a certains sujets qui se trouvent hors de ma portée. Toute vie ne se vaut pas à mes yeux. » Mais ça, il le sait déjà. « En quoi croyez-vous dans ce cas ? Un être supérieur ? Autre chose ? » Je marque une pause et ajoute, pour le devancer. « Et par pitié, ne me répondez pas que vous croyez en les humains. » Je suis sûre qu’il pourrait me sortir pareille phrase avec ce sérieux d’aplomb qu’il sait si bien arborer.

Sa réponse concernant son jeûne semble se tenir, je pense qu’à sa place, je pourrais faire la même chose. Mais davantage pour le risque de cela procure que pour réellement tenir des comptes.

« N’est-ce pas risqué d’agir ainsi, entouré d’autant d'humains ? Et si une nuit, il y a celle de trop ? Celle qui vous fera chavirer dans la folie et attaquer ceux que vous désirez protéger. Comment réagiriez-vous entouré de cadavres ? » Il a dû y penser bien sûr mais un accident est très vite arrivé.

Je me fiche bien de qui pourrait être la cible d’une telle folie mais intérieurement, je pense que j’aimerais beaucoup y assister. Ressemblerait-il à ces Enragés ? Aurais-je ensuite peur de lui ? Beaucoup de questions se bousculent alors même qu’elles n’ont pas lieu d’être.

J’hoche la tête pour lui signifier que j’irais sans doute y faire un tour. Un de ces jours. Ou nuit.

Pyromane. Alors c’est ce dont on l’a accusé ? Il en parle comme s’il ressentait effectivement ce sentiment de plénitude. Le fait qu’il me mentionne plutôt son attrait à cet élément me laisse à penser qu’il y a peut-être à creuser par ici. Le sujet est difficile à aborder pour lui ? C’est possible mais s’il ne refuse pas de répondre, alors je continue.

« Et l’êtes-vous, pyromane ? » Puisqu’il répond depuis plus d’une heure à mes questions, parfois plutôt personnelles, il se peut qu’il continue sur sa lancée. « J’avoue être intriguée. Pourquoi brûler un endroit que l’on protège ? »

Ses détracteurs se sont sans doute posé la question également non ? Ce serait prendre le risque de tout perdre, alors pourquoi ? Pour mieux reconstruire ? Parce qu’il pensait pouvoir maîtriser le feu ? Dans ma voix, une fois de plus, aucune accusation ; je cherche juste à savoir. Et même s’il me répond par l’affirmative, je préfère le feu à l’eau. Alors tout va bien. Je n’ai pas à craindre qu’il décide de me noyer…

"Je suis là, cette nuit, avec vous. C'est tout ce qui importe."

Je garde le silence à ces mots, à cette déclaration qui sonne bien trop solennellement à mes oreilles. Est-il satisfait d’être en ma compagnie ? A simplement discuter et se livrer ? A être écouté peut-être ? Et dire que je le fais sans même être payée ! Non, je le serais mais d’une façon bien particulière, qui ne se chiffre aucunement et qui ne se décidera peut-être jamais.

Il ne réagit pas autant que je le pensais quand je viens si proche de lui. Aurait-il compris que je n’irais pas dans cette voie, pas maintenant en tout cas ? Mais son hésitation m’amuse intérieurement. Oh ? Cette certitude dans sa voix à l’annonce de ce piano qu’il obtiendra me convient parfaitement. Oui, les mortels peuvent avoir certains pouvoirs sur les vampires.

« J’apprécie cette assurance. »

Est-ce une promesse ? Je le prends presque comme tel. Je le pense sincèrement capable d’en obtenir un. Uniquement pour me voir danser ? Je le prends comme tel, après tout qui ne rêve pas de voir un des Sept danser ?

Il ne s’offusque pas de ma réponse. Tout comme je ne me suis pas offusquée de certaines de ses paroles. Et même si je n’apprécie pas qu’il me questionne sur le sujet, c’est plutôt de bonne guerre.

« Que vous soyez si… » Quel adjectif puis-je utiliser ? Beaucoup me viennent à l’esprit mais peu lui correspondent vraiment. « Confiant, en ma présence. » A part s’il me ment d’une main de maître depuis le début. Et peut-être parce qu’il sait que je ne peux rien contre lui, au final ? Alors que le contraire n’est pas vrai. « Je vous donnerais une réponse, plus précise, quand je l’aurai. Vous saurez patienter ? »

Je passe alors mon bras autour du sien et le tire vers les escaliers. Je n’ai pas oublié où il doit se rendre. Et puis, il y a eu assez de confidences pour ce soir non ? Je ne saurais dire.


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07.04.24 22:55

Lucius Malkavian
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Je peux te sourire, mais dans ma tête, je t'ai déjà sans doute brûlé sept fois.
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Je souris à sa remarque. Je sais qu'elle vient de me traiter de vierge. Pense-t-elle que ce soit insultant pour moi ? Non, je porte cette particularité avec fierté !

"Non, vous n'êtes pas éternelle... Et j'espère sincèrement que vous n'aspirez pas à le devenir avant d'avoir bien compris la totalité des choses que cela engendre."

Être mort, pour commencer.

Je suis parfaitement d'accord avec elle pour dire qu'elle incarne parfaitement son péché, non pas qu'elle se mette souvent en colère pour rien, mais elle est plutôt comme une femme garante d'un trésor, qui ne le laisse voir qu'avec parcimonie... Et qui le dévoile qu'à des moments parfaitement choisis, sans jamais le gaspiller inutilement. Si elle devenait vampire, plus jamais elle n'incarnerait Colère.

Naturellement, nous ne sommes pas d'accord sur tout, et elle m'interroge sur mes propres croyances. J'ouvre la bouche pour répondre quand elle me coupe dans mon élan en me disant les mots exacts que j'allais utiliser.

"Par pitié ? Alors je ne vous le dirai pas." J'ai sans doute un sourire trop grand pour qu'elle n'ait pas compris que c'est exactement ce que je pense. Je ne crois plus vraiment en Dieu, depuis assez longtemps, mais je crois en son concept, son image, qui lui est très important. "Je crois en une puissance spirituelle... Et je crois qu'elle doit à tout prix être dirigée pour faire le bien. Ma foi est forte, et elle est bien assez forte pour ceux qui ne croient plus en rien."

Son intérêt pour le jeûne me touche parce qu'il dévoile une certaine inquiétude de sa part... ou peut-être a-t-elle simplement peur que je ne lui saute dessus ?

"C'est très risqué, et je ne devrais pas le faire... Mais le sang que je bois a le don de me dégouter, de me ramener à mon état d'immortel. Vous avez parfaitement raison, encore une fois." Entouré de cadavres que j'aurais moi-même tué ? "Je pense que je me maîtrise trop bien pour m'attaquer à qui que ce soit... Mais si réellement ma folie l'emporterait... Je pense que je resterai coincé dans cette bête sanguinaire. Je pense que plus jamais je pourrais revenir à la normale. Ma folie sera sans doute définitive."

Si ce jour arrive, j'espère que je serais suffisamment stupide pour me laisser griller au soleil.

"Oui, je suis pyromane." Je lève un index, comme pour arrêter ses paroles et ses pensées. "Mais je n'ai pas brûlé l'asile. C'est ce dont on m'a accusé. Et j'avais le choix entre être pyromane et rester auprès de mes pensionnaires ou anciens pensionnaires, ou être renvoyé. Alors j'ai appris à aimer le feu avant de devenir totalement ce dont on m'accusait d'être. Vous savez que la perception des autres est très importante, naturellement. Être perçu de telle ou telle manière vous transforme de manière lente et pernicieuse dans ce dont on croit que vous êtes."

Alors ma confiance en elle la perturbe ? Me voilà assez surpris, mais cela fait sens, finalement. Voilà pourquoi ses questions, timides à la base, et de plus en plus inquisitrices.

"Je patienterai autant qu'il sera nécessaire, très chère."

Elle me prend par le bras, et me dirige d'une manière ferme vers le dispensaire. Je suppose que je n'ai plus le choix que de la suivre... et de survivre une huitaine de plus...

Merci, Elianne.

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