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֎ He'll chop and slice you, cut and dice you.



10.08.23 17:53

Sorley Glades
֎ He'll chop and slice you, cut and dice you. - Page 2 FINITO-PIPO-copie-NB
Nemo me impune lacessit.

֎ Faciem : Thomas Doherty.
֎ Diem natalis : 703 ans - 1687.
֎ Officium : Aucun.
֎ Locus : New Abbotsford.
֎ Creator : Ezékiel.
֎ Infants : Aucun.
֎ Proprietas : Aucun.
֎ Nuntium : 222
֎ Adventus : 20/09/2022
֎ Color : #804f4f.
֎ Multicomptes : Ezékiel.
֎ Pseudo : La Baronne.
֎ Crédits : @La Baronne.
Sorley Glades
Les Nantis
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He'll chop and slice you,
Cut and dice you.

Il est approximativement 22h30 - 23h00. Le dîner privé devrait avoir lieu à l'aile Ouest de la tour et débuterait à minuit.

PRINTEMPS 2389 | NEW ABBOTSFORD.

Aussi fidèle puisse-t-il t’être, l’Ennui a bien du mal à frayer son chemin jusqu’à toi. La Cité de l’Imprévisible, là où rien ne demeure inaccessible bien longtemps, et certainement pas ce regard d’ordinaire imprenable. Que caches-tu derrière ce masque d’ailleurs, Baron ? L’ombre d’un Orgueil blessé par cette situation que tu es incapable de contrôler ? Ou la lueur d’une âme ravivée par sa simple présence ? Tu refuses toutes conclusions hâtives, agitant plutôt cette carcasse faussement assurée dans les dédales des couloirs pour mieux noyer ton embarras. Malheureusement pour toi, le Milicien est loin d’être naïf.

Son changement de ton te pique avec une ardeur disproportionnée. Il s’écarte, prend une autre direction ; La bonne, évidemment. Vexé, tu feintes néanmoins l’indifférence et tournes les talons, bien contraint par la situation de le rejoindre. Là, et sans grande surprise, tu te trouves à nouveau à la merci de son habituel -et fort ennuyeux- interrogatoire. Et, sans grande surprise toujours, cela t’agace prodigieusement. Si tu es d’ordinaire plutôt habile avec la répartie, l’entêtement ô combien prononcé de l’Immortel semble avoir raison de tes talents d’orateur ; et pour cause : sur le coup, tu ne trouves rien à lui répondre. Au lieu de cela, tu mordilles involontairement ta lèvre inférieure, accablé par ces éternelles réflexions qui ne daignent quitter tes pensées depuis que tu as mis les pieds dans cette Cité. Le Lieutenant-Colonel a beau être loin de connaître tous les tenants et aboutissants de ta venue sur le territoire de New Abbotsford, il n’empêche qu’il a le don pour mettre le doigt sur ce que tu te fatigues à dissimuler.

Alors tu souffles, las. Peut-être parce que tu aimerais qu’il cesse de te poser ces innombrables questions. Ou peut-être parce que tu aimerais pouvoir lui répondre. *Je crois que…* Tu es coupé dans cette confidence naissante par l’apparition soudaine d’une odeur familière. Sourcils instantanément froncés, tu stoppes le pas et, dans une même action, empoignes délicatement le poignet du Milicien pour qu’il cesse également tout mouvement. Tu pivotes adroitement, cherchant dans la pénombre la silhouette de celui que tu n’as dorénavant plus aucun mal à reconnaître. *Attends.* Clames-tu à voix basse à l’Immortel avant de ne libérer son enveloppe de ton étreinte éphémère.

Une silhouette chétive et voûtée se dessine au loin, s’accompagnant d’un souffle rauque et d’un pas lent. Sir Pratchett se dévoile dans ce dédale obscur et s’approche de vous avec toute la hâte dont il est encore capable. B-Baron…Hhh…Je dois…Hhh… Vous remettre...Hhh…ceci. L’Homme s’agenouille et te tend une enveloppe pourpre. Ton attention se détourne rapidement du vieillard pour mieux s’attarder sur les fins reliefs qu’arbore le cachet de cire doré scellant l’enveloppe. Aucun doute, cette dernière provient de ton Créateur. D’un geste, tu t’empares du présent ; Merci, vous pouvez disposer. Ordonnes-tu sèchement avant de tourner le dos au Mortel et de t’avancer d’une quinzaine de pas en direction des cuisines. Dans ton action, tu adresses un bref regard au Lieutenant-Colonel comme pour lui signifier maladroitement que ce petit intermède ne mérite rien de plus que d’être ignoré et reprends, d’un ton faussement désinvolte, le fil de votre conversation superficielle. *Si seulement je n’étais pas rappelé sans cesse aux affaires peut-être pourrais-je profiter de ce séjour et, effectivement, renouer avec quelques vieilles connaissances.* Argues-tu non sans une pointe de contrariété. L’enveloppe solidement enserrée dans tes mains, tu patientes le temps de quelques pas que le Mortel se soit éloigné pour t’arrêter net. *Voyons ce que ce cadeau empoisonné me réserve.* Bougonnes-tu tout en retirant ton masque, l’enfouissant maladroitement dans la poche intérieure de ton costume.

Tu décachettes l’enveloppe et découvres une lettre manuscrite, à première vue anonyme, et entièrement rédigée en Latin. Tes prunelles arpentes avec frénésie ces mots qui, tu le sais, ne te sont pas directement adressés. Et c’est bien là ce pourquoi ta mâchoire se crispe.
Si faibles sont les Ambitions de cette Reine fugitive, guidée par ses seuls Fantasmes de petite fille. Si faibles sont ces Nantis emplis d’Orgueil et de Bêtise, l’attention mourant dans le scintillement de leur richesse éphémère. Si faibles sont ces Âmes Mortelles éprises d’un Espoir illusoire, confortablement blotties dans leur misérable complaisance. Si faibles sont les remparts de cette Cité esseulée, ne soutenant plus que le chaos et la dissension. Si faibles sont les Hyènes devant le Lion ; et si facile il les broies entre ses crocs.
Ton corps parle pour toi : tu es tendu. Si ce message est ainsi rédigé, c’est bien que d’autres l’ont également reçu. Aussi, un moment de flottement s’empare des lieux ; les sourcils froncés, tu dévies ton regard de la lettre et le plonge dans celui de Fitzwilliam. Réfléchis, Baron, réfléchis.
*Je dois partir.* Lâches-tu avec la résonnance d’une bombe, avant de lui tendre la lettre et d’ajouter : *Et si tu veux sauver ta Cité, je te conseille de venir avec moi.* Ton visage demeure fermé, empreint d’inquiétudes.

* | gaélique.


©peggybrandt (gifs).

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19.08.23 13:28

Fitzwilliam Hagebak-Davis
֎ He'll chop and slice you, cut and dice you. - Page 2 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 518
֎ Adventus : 06/03/2018
֎ Color : #996600
֎ Multicomptes : ephraim l. - circé h.
֎ Pseudo : nepenthès.
֎ Crédits : monoclegraphic.
֎ He'll chop and slice you, cut and dice you. - Page 2 W7d3
Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2201-fitzwilliam-hagebak-davis-the-strength-of-thousand-men
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he'll chop and slice you, cut and dice you.

@Sorley Glades


printemps 2389 | haute cour

L’attirance est réelle ; le professionnalisme certain. S’il ne sait jamais réellement sur quel pied danser s’agissant de son compatriote écossais, ce dernier soufflant le chaud et le froid au point de lui faire perdre la tête et oublier jusqu’à son propre nom, il existe bien un domaine dans lequel le Lieutenant-Colonel parvient à raison gardée. Endossant son rôle, il parvient à se détacher de toute situation ambiguë qui pourrait exister entre les deux hommes d. Certes, ils sont de nouveau en tête à tête, errant dans des couloirs sombres à l’abri des regards indiscrets et pourvus de coins discrets où il pourrait de nouveau plaquer au mur l’invité pour goûter une fois encore au parfum exquis de ses lèvres. Il n’a d’ailleurs guère l’habitude qu’on lui refuse quoi que ce soit, son charme naturel faisant des merveilles. Mais l’objet de sa présence en ces lieux ne l’y incite nullement. Cette nuit, il travaille et n’a pas l’intention de se transformer en marionnette des envies de son interlocuteur.

Le silence est uniquement perturbé par le bruit de leurs pas sur le sol marbré des lieux, le Baron s’enfermant dans un mutisme habituel quand le militaire s’ose à quelques questions, sans doute non totalement innocentes, sur son séjour au sein de la Cité. Il ne peut d’ailleurs s’empêcher de sourire sous le coude face au mutisme de celui à qui il est au service cette nuit, le guidant dans les méandres d’une forteresse qu’il connaît comme nul autre. Un sourcil se redresse lorsque finalement il reprend la parole toujours en gaëlique, ce qui présente un certain plaisir pour Fitzwilliam qui ne l’avouera pas pour autant. Il se retourne vers lui et cesse tout mouvement quant à son tour l’écossais lui intime d’attendre. Aussitôt, ses sens se mettent aux aguets, son corps se tends alors que ses poings se serrent. Il ne peut s’empêcher de faire un pas en avant dans la direction vers laquelle le Baron se tourne. C’est alors qu’il perçoit un faible battement de coeur et une odeur toute mortelle qui lui titillent les sens. Imperceptiblement, il ne peut empêcher néanmoins son regard de s'assombrir alors qu’il le pose sur les doigts encerclant son poignet, les chairs se frôlant avec leurs flots de sensation qui viennent poindre à la surface. Se reprenant, il se détend en apercevant la silhouette chétive de l’humain au service de l’écossais.

N’oubliant pas sa place, il recule d’un pas, son corps orbitant cependant naturellement autour de celui du strigoï tandis que ce dernier congédie son domestique. N’oubliant pas davantage ses fonctions, il ne peut empêcher ses yeux sombres de percer le mystère de l’enveloppe tendue, bien que minimisée par son nouveau possesseur. Pour que le vieil homme traverse tout le palais au pas de course, du moins à un pas relativement élevé compte tenu de son âge, en plein milieu de la réception proposée par son Maître, c’est qu’il ne doit pas s’agir de billets d’amour ou d’une note sans importance. “La rançon de vos obligations.” répond-il, obséquieux mais l’oeil frisant de malice tandis qu’ils semblent repartir vers leur destination primaire sans montrer plus d’importance à cette curieuse correspondance. L’espace d’un instant, il imagine même que le Baron va la glisser dans sa poche sans y prêter davantage d’attention. La curiosité est un vilain défaut, selon certains ; elle est vitale dans sa branche.

Lorsqu’il s’arrête à nouveau pour ôter son masque et décacheter l’enveloppe, il profite que le regard clair immortel se pose sur les mots qui se dévoilent pour apprécier chaque micro expression traversant ce visage ciselé par les dieux. Alors qu’il le sent se tendre, sa mâchoire se crispe à son tour, n’augurant rien de bon à la nouvelle attachée à ce courrier, quelle qu’elle soit. Les trois mots qu’il prononce alors à son encontre lui font l’effroi d’un coups de tonnerre dans la nuit noire. Partir ? Comment cela doit-il partir ? Une telle information soudaine, alors même qu’il est arrivé il y a peu et que ce départ précipité intervient en plein milieu de la célébration de sa propre personne, s’ourle de danger et de malheur en devenir. Et peut-être qu’une part infime au fond de lui s’offusque également pour une toute autre raison, plus égoïste. Sans plus réfléchir, il s’empare de la lettre qu’il lui tend à son tour et ses pupilles sombrent sautent de mot en mot, s’en abreuvant et se glaçant au fur et à mesure de leur découverte. Il déglutit lentement alors qu’il relève son visage vers le Baron. “C’est une déclaration de guerre.” s’offusque-t-il, devinant pertinemment chacune des menaces et insultes bien peu voilées qui s’y dissimulent.

Il secoue négativement la tête alors qu’il refuse de croire à ce que la Cité soit, une fois de plus attaquée. Elle a traversé tant de crises ces derniers mois qu’il aurait aimé s’accorder un peu plus de répit pour les années à venir, voire les décennies. Ce qui n’est pas une demande si illusoire compte tenu des siècles précédents. Un soupir traverse ses lèvres alors qu’il lui rend la missive dans un hochement de tête. Il n’y a pas à tergiverser plus longtemps. “Bien sûr.” répond-il, reprenant le gaëlique entre eux. Perturbé et inquiété par ces révélations qu’aucun de ses agents n’avaient pu lui remonter jusqu’à présent, il l’est tout autant dans ce qu’il pense pouvoir lire dans le regard de son interlocuteur, ne comprenant pas réellement que ce dernier souhaite protéger cette Cité à laquelle il n’est, à sa connaissance, pas lié. “Retrouve-moi dans 30 minutes à l’embarcadère. J’aurais fait le nécessaire.” lui précise-t-il avant de le mener à ses appartements pour qu’il récupère le nécessaire et que Fitzwilliam puisse prévenir et organiser son départ précipité auprès de son second.

:copyright:Cavarage (gifs).

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❝Haunted by the ghost of you. ❞ I am not the only traveler who has not repaid his debt. I've been searching for a trail to follow again. Take me back to the night we met and then I can tell myself what the hell I'm supposed to do. And then I can tell myself not to ride along with you.
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03.09.23 21:29

Sorley Glades
֎ He'll chop and slice you, cut and dice you. - Page 2 FINITO-PIPO-copie-NB
Nemo me impune lacessit.

֎ Faciem : Thomas Doherty.
֎ Diem natalis : 703 ans - 1687.
֎ Officium : Aucun.
֎ Locus : New Abbotsford.
֎ Creator : Ezékiel.
֎ Infants : Aucun.
֎ Proprietas : Aucun.
֎ Nuntium : 222
֎ Adventus : 20/09/2022
֎ Color : #804f4f.
֎ Multicomptes : Ezékiel.
֎ Pseudo : La Baronne.
֎ Crédits : @La Baronne.
Sorley Glades
Les Nantis
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He'll chop and slice you,
Cut and dice you.

PRINTEMPS 2389 | NEW ABBOTSFORD.

Durant sa lecture, tu ne peux t’empêcher d’observer longuement le visage fermé du Lieutenant-Colonel. Jusqu’alors envahies par l’inquiétude et le désarroi, tes prunelles finissent par s’assombrir peu à peu ; espères-tu voiler les pensées qui se bousculent dans ton esprit, Baron ? Ton menton se relève, tes épaules s’abaissent, se délestant du poids de ces nouvelles tout aussi inattendues qu’elles ne sont inopportunes. Dans ce même élan, tu enfouies tes mains dans les profondeurs des poches de ton costume et courbes légèrement l’échine, empruntant à la désinvolture tout un attirail de faux-semblant dans l’espoir vain de mieux digérer cette situation. À contrario, le Milicien laisse exploser son impulsivité ; et, tant par ses mots que sa gestuelle, t’aide à tempérer tes tourments. Constatant cet emballement presque excessif, tu ne peux retenir l’esquisse d’un sourire amusé à la commissure de tes lèvres ; l’heure serait peut-être aux paroles rassurantes pour apaiser ce Régent inquiet pour l’avenir de sa Cité, mais ta réserve te dicte de ne rien ajouter de plus. S’il connaissait intimement ton Créateur, il saurait que l’Immortel n’a aucun intérêt à mener une Guerre contre New Abbotsford, du moins présentement. Cependant, tu constates une fois de plus qu’Ezékiel conserve ardemment ses mauvaises habitudes, même après tant de siècles d’existante, et se laisse volontiers aller aux provocations. Aussi, tu n’as jamais pris au sérieux ses quelques désidératas et autres missives inopinées ; ce qui n’est certainement pas le cas de Varro, pour n’en citer qu’un – et pas le plus malin – qui doit déjà se préparer à prendre les armes. La voici donc, l’origine incandescente de tes plus vives inquiétudes, et de tes plus grandes crispations : l’ombre d’un sot sifflant mont et merveille à un Roi aveuglé par la peur de se retrouver de nouveau seul. Vous devez retrouver Ezékiel avant lui, ou cette Guerre aura bel et bien lieu.

Fitzwilliam finit par te tendre la lettre, que tu refuses d’un revers d’ignorance, pivotant d’un pas désinvolte pour mieux poursuivre ton chemin en direction des cuisines. Je n’irai pas à l’embarcadère*. Lâches-tu avec fermeté, et sans davantage argumenter. S’il consent à te suivre, le Milicien devra se plier à tes plans. À moins qu’en définitive, il ne s’entête à se rendre à l’embarcadère pour traverser les eaux pacifiques, et, dans le meilleur des cas, affronter la dure désillusion de se voir refuser l’entrée du Royaume d'Ezékiel. Heureusement pour lui, son pas, lourd d’orgueil, résonne quelques instants plus tard derrière toi. Peut-être est-ce là la preuve d’un soupçon de réflexion après tant d’émoi à la lecture de la missive ?
Passant la lourde porte des cuisines, vous vous retrouvez nez-à-nez avec le maître de cérémonie qui, te voyant, ne manque pas à son devoir et courbe l’échine. Le dîner est annulé. Souffles-tu sur un ton d’une insolente légèreté. Sans davantage de considération, tu continues ton chemin sur le même rythme, jusqu’à emprunter la porte de service. Un doux vent coulis s’engouffre dans les cuisines, preuve et témoin de la fin de vos déambulations dans le cœur imprenable de Tower Island. Instantanément, tes pupilles s’amarrent aux imposantes silhouettes de deux frisons ; de loin, ceux-ci semblent être harnachés aux larges lisses des clôtures qui encadrent la zone de déchargement des vivres. Retenu par un élan d’égard, tu ne passeras le pas de la porte que lorsque la silhouette du Milicien frôlera ta peau. Dans un même temps, tu profiteras de cette proximité pour taquiner, une fois de plus, son orgueil : J’espère que tu sais monter à cheval ?* La commissure des lèvres pincées par un sourire, et sans réellement attendre de réponse, tu finis par t’aventurer par-delà les murs de la Tour, le clapotis sourd de tes pas et de ceux du Lieutenant-Colonel pour seule résonnance. Illuminée par le halo cuivré de la Lune, l’ombre de vos carcasses louvoient au centre de cette cour pavée pour rapidement atteindre les deux montures. Bien loin d’être intimidé face à ces deux imposants étalons, tu en désharnaches un, puis le montes à cru. Au contact de ton enveloppe, ta monture se raidit un bref instant, certainement peu habituée à être montée compte tenu de sa condition de cheval de trait. Mais l’équipé, finalement, se laisse guider par ta gestuelle. Droit et solide sur ton destrier, tu adresses un regard complice à Fitzwilliam et apprécies, sans l’ombre d’une quelconque retenue, ses qualités insoupçonnées de cavalier.

Aussi, tu finis par avancer jusqu’à lui, vos montures désormais côte à côte. Tu as encore le choix, Milicien : emprunter les eaux pacifiques et prendre le risque de te faire décapiter par l’armada d’Ezékiel dès ton arrivée au port, ou nous guider jusqu’à Black Lane et embarquer à mes côtés sur un navire clandestin.* Un coup sec aux flans de ta monture met fin à vos échanges et vous propulse au galop. Guidés par les hautes lanternes qui bordent l’artère principale de la Cité, vous avancez rapidement en direction de East Wall.
Arrivés au bout de votre périple à cheval, le quartier de Black Lane se découvre à vos prunelles perçantes. Voilé par la pénombre de cette longue nuit de Saintes Glaces, les immenses bâtiments de ce haut-lieu de non-droit forment une muraille qui semble imprenable. Ici et là, quelques mortels esseulés et accablés par la faim veillent ardemment à ses portes, offrant un aperçu pitoyable de ce qui règne par-delà ces ruelles menaçantes. À l’instar de Fitzwilliam, tu descends de ta monture et l’abandonnes aux abords de ce ghetto, te tenant prêt à emboiter le pas de l’Immortel pour mieux atteindre le marché noir et son quais clandestin.

Le temps d’un instant, tu lèves les yeux : La Lune, ostentatoirement haute dans les cieux, annonce minuit.


* | gaélique.


©peggybrandt (gifs).

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