Skaen ☾ Run boy, run

PSEUDO. Elyashin ÂGE. 32 PRÉSENCE. 5/7 FRÉQUENCE RP. 3 max par mois CHATBOX. Oh bah j'aime bien, oui     LRTH. Partenariat PERSONNAGE. Inventé CÉLÉBRITÉ. Dylan Bae O'Brien SIGNATURE DU RÈGLEMENT. oui ici CRÉDITS. Avatar me, gif tumblr...

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<span class="bottin">Dylan O'Brien</span> ♂ <span class="sauvage">Skaen</span>

La vie était pourtant belle, malgré la faim et le perpétuel goût de cendre qui restait accroché à ses papilles. Malgré le froid et l’angoisse constante qui se creusaient un nid dans ses entrailles. Tout ça n’avait pas d’importance, car ils étaient ensemble. Un père, une mère… Deux fils, des faux jumeaux qui n’avaient de semblables que leur regard et leur sourire espiègle… Ainsi qu’une connexion qui les unissait au-delà de ce que tout un chacun pouvait imaginer. Ils survivaient ensemble, loin des différents groupes de survivants qui pourtant leur avaient proposée leur aide… Peut-être auraient-ils dû l’accepter et laisser leur orgueil de côté. C’est bien souvent après de belles journées que la nuit se fait plus sombre, lorsque personne n’effleure le danger qui pourtant se fait palpable. Skaen et leur père étaient partis récupérer de quoi remplir leurs ventres, tandis que Ephraim et leur mère étaient restés à la maison. C’est bien souvent après de belles journées que la nuit se fait plus froide, lorsque personne ne daigne écouter les murmures des mauvais pressages. Tout s’était bien passé jusqu’à ce moment-là… Jusqu’à ce qu’ils reviennent au foyer, accompagnés d’un crépuscule pourpre. A la place de son frère et sa mère Skaen ne trouva que désordre et angoisse et il ne comprenait pas… Il ne comprenait pas l’expression de colère qui déformait les traits de son père, ni pourquoi ce crépuscule rouge lui faisait soudainement aussi peur…

Témoin du drame, un sauvage leur avait confié avoir vu des ombres se glisser dans leur habituation… De ces ombres face auxquelles on n’ose pas s’interposer. Fou de rage et de désespoir, le père confia la maison à Skaen, à peine âgé de 5 petites années, délaissant celui-ci pour seulement quelques heures, c’est ce qu’il lui avait dit… Les heures se sont rapidement muées en jours. L’enfant était débrouillard, mais finit par quitter les lieux pour s’aventurer dehors, dans la fraîcheur d’un automne déjà bien entamé. Affamé et désarçonné, il finit par perdre connaissance, s’effondrant dans la poussière des ruines qui lui semblaient alors immenses. Ses yeux se sont ouverts dans la chaleur d’un lit qui ne lui était pas inconnu, surplombé d’une silhouette large aux iris d’ébène et aux relents alcoolisés. Un homme l’avait ramassé, un ami de son père, qu’il disait… Skaen se souvenait l’avoir vu à quelques reprises rôder aux alentours du logis. Bernard, c’était son nom… Et Bernard est resté.


Les années se sont brisées à l’instar de ses côtes à chaque contact avec les phalanges de celui qui s’était lui-même qualifié de « beau-père ». Elles avaient défilées tellement vite que Skaen en avait le vertige, ainsi qu’une profonde envie de vomir ses regrets. Son père n’était jamais revenu… Il l’avait abandonné, c’est ce que Bernard n’arrêtait pas de lui raconter. Cela n’avait aucun sens, mais le jeune sauvage n’en gardait pourtant que rancœur et dégout. Il l’avait laissé à la merci de cette brute qui prenait un malin plaisir à le « dresser » pour le rendre soi-disant plus fort… « Tu me remercieras plus tard » … Remercié de quoi ? De l’avoir traumatisé au point de déclencher chez lui des crises d’angoisse qui lui donnaient l’impression de mourir ? Plus Skaen prenait de l’âge et plus il aspirait à s’enfuir… Courir aussi vite et loin qu’il le pouvait et pourtant il n’en faisait rien. Le goût de cendre avait laissé place au goût du sang et du sel des larmes qu’il avait bien trop souvent ravalées, tout comme son désire grandissant de planter la lame de son couteau dans le bide gras et poisseux de sueur de cet homme.  Malgré les années, ses pensées étaient toujours tournées vers sa mère et son frère… Il se demandait s’ils allaient bien, s’ils pensaient à lui eux aussi… Si leur père était avec eux. Ce sont ces mêmes pensées qui lui ont donné le courage nécessaire pour développer ses atouts… L’agilité, la ruse, le vol, la célérité… Lynx, c’est ainsi que bon nombre de sauvages et de dents longues le nommaient. Tel un chat sauvage, il se faufilait à travers les interdits, se jouant de l’autorité et du danger. Il n’avait jamais été attrapé et ce même en se rendant dans les coupes gorges du marché noir, avec l’espoir de croiser à nouveau les visages du passé. Peut-être qu’il pourrait encore les sauver…


D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Skaen avait toujours aimé la pluie. Son odeur, sa fraîcheur, sa mélodie. C’était l’une des choses qu’il partageait avec Ephraim. A chaque fois qu’il se mettait à pleuvoir, ils quittaient la chaleur de la maison pour la douce humidité ambiante qui régnait l’espace d’un instant sur les ruines poussiéreuses, muant ces dernières en un tableau différent, comme si ils changeaient de monde. Ils fermaient les yeux, levaient leur visage vers le ciel et accueillaient la douce caresse des gouttes aux effluves de pétrichor… Ce rituel, Skaen le faisait toujours perdurer. C’était un jour de pluie que Bernard avait décidé de l’échanger aux dents longues compte un montant confortable… Il avait juste omis de prendre en compte la combativité du jeune sauvage qui s’était tout simplement enfui en sentant la chose arriver. Il courait vite, porté par son désir de liberté et sa colère refoulée… Rapide mais pas assez pour éviter la flèche qui s’était plantée dans sa cuisse, le faisant chuter lourdement sur le sol rocailleux et trempé, le laissant à la merci de son soi-disant beau-père qui le regardait comme si il s’agissait de bétail à envoyer à l’abattoir. Il s’est jeté sur lui, similaire à une bête sauvage qui voulait se repaitre des restes de sa proie… Une lueur d’argent et tout est devenu sombre.

Ses yeux se sont ouverts dans la chaleur d’un lit qui lui était inconnu, ou plutôt un hamac… Personne ne se tenait à proximité mais sa blessure avait été soigneusement bandée. Des images parasites lui fendaient le crâne. Etait-ce un rêve ou la réalité ? Bernard avait tenté de l’assommer… Cette pourriture sans scrupule avait sûrement dû être appâtée par le gain que valait le jeune Lynx et prévoyait de le remettre entre les mains glaciales de ces horribles créatures. Celles du Lieutenant-colonel, par exemple. Une envie de vomir l’avait soudainement pris aux tripes lorsqu’il réalisa enfin qu’il avait finalement éventré ce gros porc… Guidé par son immense désire de survie et de liberté. Libre, c’est ce qu’il était désormais, bien qu’il se sentait redevable envers ceux qui l’avaient ramenés au sein de leur Meute. Il ne les a d’ailleurs pas quittés, aidant ceux-ci à sa façon, tout en gardant bien en tête ses objectifs. Un jour, au détour d’une ruelle, il croisera les visages du passé et les ramènera avec lui dans les ruines de ses souvenirs pour y bâtir une vie meilleure, où les sombres songes se muent en rêves.