home sweet home ☾ feat ephraïm lawrence

@Tobias Browngard & Ephraim

Some people live for the fortune. Some people live just for the fame. Some people live for the power. Some people live just to play the game. Some people want it all but I don't want nothing at all if it ain't you, baby. Some people want diamond rings. Some just want everything but everything means nothing if I ain't got you.

“Monsieur Lawrence ?” Soupir courroucé qui répond à la voix tremblotante de la jeune et frêle demoiselle qui vient de passer la porte de la loge où se refait une beauté l’artiste. La pauvrette ne fera pas long feu à cette allure. “Quoi ? Tu ne vois pas que je suis occupé ?” réplique le danseur d’un ton acerbe et courroucé. Il vient de donner la représentation de sa version incandescente de Mein Herr est encore revêtu de sa combinaison de diamant noir et de ses bas de la même teinte ténebreuse. Soulignant son regard émeraude, il glisse un trait de crayon noir sous ses pupilles tandis qu’il observe avec délectation la timide blondinette trembloter légèrement dans le reflet du miroir. Il est cruel peut-être mais elle devrait déjà se satisfaire de l’attention qu’il daigne lui accorder. “Un client vous réclame.” balbutie-t-elle. “Dis moi, quelque chose que je ne sais pas.” s’agace-t-il en roulant des yeux vers le ciel tout en glissant une goutte de parfum avec lascivité sur l’épiderme délicat de son torse. “C’est le Marchand.” Son cœur se fige, un voile de glace tombant sur ce dernier alors que c’est comme si le cerveau était court-circuité par cette nouvelle. Très vite, ses iris de jade se couvrent de nuages, tentant de dissimuler la mécanique de ses réflexions. “Comment ça ?” demande-t-il très lentement, reposant avec une indolence travaillée et qui ne reflète en rien l’emportement de son muscle cardiaque. “Bon nombre de clients sont des marchands…”

Il se surprend agréablement lui-même au regard de la manière dont sa voix demeure malgré tout, malgré lui mesuré. Cela fait des mois qu’il n’a plus de nouvelles de lui. Des mois depuis l’attaque de la Cité tant et si bien qu’il s’est auto-persuadé que quelque chose lui est arrivé. Il refuse d’admettre que lui aussi puisse l’abandonner. Pas après toutes ses nuits enfiévrées à découvrir le corps de l’autre comme un explorateur sondant un monde inconnu. Pas après ces éclats de rire et ces confidences partagés sur l’oreiller sur un murmure confidentiel. Pas après ces montagnes de cadeaux aussi précieux que les mots d’amour fredonnés à ses oreilles. Il ne peut pas l’avoir abandonné. Et s’il ne peut pas l’avoir abandonné, c’est qu’il est forcément mort. C’est la seule manière qu’il a trouvé pour tenter de passer à autre chose, d’oublier ce client un peu trop particulier et qui n’aurait pas dû accéder à plus que ce que le danseur laisse généralement entrevoir. Lentement, avec délicatesse, il rouvre ses yeux pour s’observer dans la glace : il est d’une beauté magnétique et sa peau paraît plus blanche qu’usuellement. “Le vôtre, Monsieur Lawrence.”

Le sien. Son Marchand. Ayant posé un châle de soie qui glissait sur son épaule droite, le danseur vedette de l’Oasis Pleasure traversait la foule afin de se rapprocher du bar par des enjambées aussi grandes que gracieuses. Il ne prêtait guère attention aux clients les plus fortunés qui tentaient de l'interpeller, se glissant tel un serpent lorsqu’ils tentaient de l’attraper. Son regard était fixé sur la silhouette majestueuse de l’autre côté de la salle, une silhouette qu’il ne pensait plus jamais revoir et qui faisait battre son cœur autant qu’elle assécher sa bouche. Depuis quand avait-il les mains moites quand il retrouvait un client, quant bien même il ne l’avait pas vu depuis longtemps ? Avait-il oublié que la personne la plus importante dans cette salle n’était ni cet Ambassadeur d’une Cité éloignée, ni ce Membre du Conseil aux ramifications étalées et pas davantage ce richissime banquier. Non, Ephraim Lawrence était la personne la plus importante des lieux puisque selon ses humeurs, il régentait les émotions des puissants. Pourquoi se laissait-il donc submerger par un simple Marchand, aussi riche, aussi charismatique, aussi intelligent soit-il.

Sans le remarquer, il s’humidifia la lèvre inférieure avant de venir se planter devant Tobias, l’observant sans un mot, sans un accueil. Tous les regards avaient suivi sa traversée jusqu’à son dénouement. Certains s’en étaient finalement détourné, constatant qu’ils n’étaient pas la destination finale de ce joyau mais d’autres, curieux ou encore rempli d’espoir, lui jetaient encore des regards emplis de désir. Ephraim, lui, n’avait d’yeux que pour l’élégant brun installé au bar sirotant sa boisson favorite avant de finalement remarquer sa présence à ses côtés. Pris d’une pulsion indépendante de toute volonté, Ephraim leva la main avant de l’abattre en une gifle monumentale sur la joue du Marchand itinérant, provoquant une onde de choc et de désapprobation sur les vampires les plus proches. Mais avant que Tobias n’est pu davantage réagir, il emprisonna ce visage qu’il venait de souffleter entre ses doigts fins et élégants pour s’emparer de ses lèvres, son corps retrouvant avec délectation celui du strigoï, ses lèvres reconnaissant avec avidité les lippes de l’Immortel.

@Tobias Browngard & Ephraim

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Il avait eu peur. Si peur de l’avoir perdu. Durant ces (trop) longs mois d’absence, il avait imaginé tous les scénarios possibles, tous davantage pires les uns que les autres. Était-il mort définitivement ? Tombé sous les crocs de quelconque Enragé qui avait meurtri sa propre famille des années auparavant ? Ou dépouillé par quelque gredin de grands chemins qui, disait-on, hantaient les routes enneigées des environs ? L’avait-il abandonné comme tous ses maîtres l’avaient fait avant lui, baissant les bras sur le potentiel que pouvait représenter le jeune homme malgré ses vices ? Avait-il trouvé un autre mortel qui faisait davantage battre son cœur le sien ou ne voyait-il pas grand intérêt de revenir au sein de la Cité maintenant qu’il en avait tiré le meilleur profit ? Il ne savait s’il devait rire ou pleurer, l’embrasser ou le frapper encore. Comment osait-il revenir comme si rien ne s’était passé et être plus beau encore que dans son souvenir ? Avait-il conscience que le temps aussi immuable qu’il l’était pour un strigoï altèrerait la beauté éphémère du danseur ? Qu’il devait profiter de chaque instant. “Tu étais parti ? Je n’en avais pas la moindre idée.” mentit-il avec conviction, d’un air ennuyé et réprimant un bâillement. Pour toute autre spectateur, la scène était crédible, le Corneille étant passé maître dans la manipulation à défaut d’être devenu l’Enregistré de quiconque. Mais pour un vampire qui le connaissait d’aussi loin que le jeune homme s'en souvienne, il fallait bien admettre que le couplet sonnait un peu faux. D’autant plus au regard de sa réaction première.

Histoire de compenser, il détourna son nez, refusant de le regarder alors même qu’il en mourrait d’envie, feignant l’indifférence pour ne pas se laisser emporter par ses pupilles ténébreuses. “T’étais où ?” demanda-t-il du bout des lèvres. “On m’a dit que tu étais mort dans l’attaque.” On ne lui avait rien dit du tout. Il avait fantasmé cette pensée, plus réconfortante que d’imaginer que le richissime marchand ne se soit pas précipité au chevet de son danseur favori dès qu’il avait appris l’attaque qui avait saisi la Cité des mois auparavant. Observant ses ongles comme s' il s’agissait de la neuvième merveille du monde, la huitième étant son séant, les mots magiques prononcés par son client favori eurent leur effet escompté et piquèrent sa curiosité. “Un cadeau ?” demanda-t-il, d’un ton un peu trop pressant, un peu trop intéressé. Lentement, sa mâchoire inférieure s’ouvrit de surprise en découvrant le précieux trésor et son regard émeraude se mit à étinceler de plaisir et d’avarice. Tout ce qui brillait faisait naître un sentiment de plaisir aussi intense que le meilleur orgasme chez le danseur. “Pour moi ?” interrogea-t-il sur le ton néanmoins de l’affirmation, n’osant pas encore caresser de la pulpe délicate de ses doigts la perle irisée. Il n’en avait jamais vu de pareil. Le nacre était aussi pur que l’était sa peau d’éphèbe et relèverait parfaitement sa complexion.

Sans réfléchir, sans distance gardée, il hocha la tête, invitant le vampire à glisser le métal précieux autour de son cou et s’installa avec grâce et volupté sur ses genoux, venant se nicher dans sa nuque pour y ronronner de délice et de plaisir. La caresse de l’or sur sa peau était semblable aux arabesques de feu que pouvaient dessiner les paumes de l’immortel sur sa peau nue. Le poids de la goutte de nacre autour de son cou le renvoyait à la sensation que la masculinité du strigoï produisait sur sa langue. “Merci.” ronronna-t-il tandis que ses lèvres et ses mains commencèrent à glisser sur les vêtements du voyageur. “Je t’ai manqué ?” demanda-t-il en relevant les yeux pour se plonger dans le regard de son amant favori, laissant échapper au-delà d’un besoin d’attention, un manque d’amour que jamais il ne pourrait admettre.

@Tobias Browngard & Ephraim

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Il s’empêchait de dévoiler ses sentiments ou d’ouvrir un peu trop grand son cœur puisqu’il partait du principe qu’il n’en possédait pas et que c’était bien mieux ainsi. Quand on travaillait dans la branche du danseur, mieux valait ne pas s’attacher. C’était un conseil qu’il donnait souvent aux clients un peu trop pressants. Son humeur était trop changeante pour qu’ils aient le luxe de s’éprendre du prodige. Sa vie était bien trop courte pour qu’elle puisse marquer l’esprit durablement l’existence des vampires dont il traversait la nuit comme une étoile filante. Aussi belle et aussi lumineuse fut-elle, elle finirait par s’évanouir dans le manteau obscur de la nuit, ou plutôt de la mort, alors qu’ils continueront de boire, de chanter, de baiser, de se droguer et de rire. En dépit de son jeune âge, Ephraim savait déjà que rien ni personne ne demeurait. Il n’avait donc pas davantage le luxe de laisser autre chose que ses désirs charnels de l’instant présent et la mécanique bien huilée de sa tête prendre le relais sur ses agissements.

Tobias était cependant une des exceptions, si ce n’est l’exception. Oh évidemment, il avait des clients plus riches, plus puissants voire parfois plus séduisants. Mais il y avait quelque chose chez le marchand qui était comme une évidence, un naturel qui l’attirait encore et toujours même après ces années. Il ne s’était jamais lassé de lui. Même quand il n’était entre les murs de la Cité, c’était régulièrement son visage qui lui apparaissait tandis que les souffles rauques des clients envahissaient ses oreilles. Mais il n’était pas là de l’admettre. Il avait bien trop souffert de l’abandon pour se laisser aller à nouveau. “Me blesser ?” répéta-t-il incrédule, en fronçant les sourcils. “Quelle idée.” poursuivit-il sur le même ton, feignant le mensonge à la perfection sans que cela ne parvienne cependant jusqu’à ses yeux bien trop traîtres. Il frotta son nez contre celui de Tobias, déposant un baiser sur le creux de sa bouche. “Il faudrait avoir un coeur pour être blessé.” souffla-t-il en s'auto persuadant que le sien ne battait pas à vive allure en sentant le corps du strigoï contre le sien. Bon sang, il s’était piégé tout seul sur le coup.

A l’aveu de celui qui était bien plus qu’un client, le palpitant du mortel se serra, inondé d’un bonheur infini qu’il eut bien du mal à faire taire au point qu’il finit par exploser sur ses joues, les creusant d’un sourire éclatant avant de répondre à son baiser passionné, ne pouvant empêcher sa langue de s’électriser au contact du visiteur. C’était le seul dans les bras duquel il pouvait s’abandonner totalement, se laissant emporter par les délices de plaisir et rapidement son désir ne fit plus aucun doute tandis qu’un gémissement s’échappa de sa gorge avant qu’il n’ait pu le taire. Il détestait concéder la preuve de son plaisir lorsque ce dernier n’était pas feinté. “Montre le moi alors.” répondit-il à bout de souffle de ce baiser si voluptueux que ses doigts de pieds s’en ourler et que son regard devenait un peu trop embrumé. Il passa délicatement le bout de sa langue que les lèvres de son amant, comme pour le marquer avant de se laisser glisser hors de ses genoux.

Une main caressant délicatement la nacre qui ne quittera désormais plus jamais son cou, il attrapa les bouts des doigts de Tobias de l’autre afin de le mener à sa chambre de velours. Le lit à baldaquin était décoré de voiles aussi légères que soyeuses qui ondulaient légèrement à chaque souffle d’air provoqué par le passage des corps. Ephraim installa le marchand sur le lit, marchant autour de lui de manière hypnotisante, ondulant, le frôlant de caresse et de baiser tout en faisant tomber un à un les textiles qui les séparaient dans une danse mystérieuse et presque sacrée. “Pourquoi as-tu mis autant de temps ?” l’interrogea-t-il dans un souffle, un sentiment lui mordant le cœur sans qu’il ne parvienne à en déterminer l’origine. “Tu avais trouvé ailleurs un autre danseur ? Plus jeune ? Plus beau que moi ?” susurra-t-il, ses doigts agiles glissant sous son pantalon pour y déposer des frôlements de papillons sur sa virilité. “Plus doué ?” Il n’en existait pas de plus beau et de plus doué que lui. Il connaissait déjà cette réponse mais il voulait l’entendre dire.

@Tobias Browngard & Ephraim

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Tout le monde le savait. Lorsque le marchand en soierie était en ville, Ephraim Lawrence, l’Emeraude étincelante de l’Oasis Pleasure, la perle nacrée de New Abbotsford n’était là pour personne. C’était une constante avec laquelle les propriétaires du lieu de débauche avaient appris à composer. Les clients devaient se contenter de leur voyeurisme, le jeune humain ne cachant nullement son désir pour le ténébreux vampire et se faisait même parfois une joie de montrer une étincelle de ce qu’ils ne possèderaient jamais, parfois sans même le savoir. Le mortel qui s’était toujours fait fi des chaînes invisibles de la Cité depuis que Varro avait quitté son existence reconnaissait appartenir en quelque sorte à Tobias au même titre que Tobias lui appartenait. Les nouveaux venus apprenaient à leur dépends cet état de fait lorsqu’il avait le malheur de les voir tourner autour de son vampire. Ce n’était pas une crise d'égocentrisme comme ils en avaient régulièrement l’habitude. Ce n’était pas une crise de jalousie, se persuadait le jeune homme brun. C’était chasse gardée et il était hors de question qu’il n’observe Tobias ne serait-ce que sourire ou répondre aux attitudes aguicheuses des danseurs ou d’autres vampires. Il était sien et le partager n’était pas en option, pas même dans la rougeur de nuits enfiévrées, d’orgies pressantes. Lorsqu’ils se retrouvaient c’est comme si une bulle protectrice les entourait, comme si le reste du monde s’évanouissait alors qu’Ephraim se perdait dans les douces prunelles de son amant. Celui-ci lui aurait-il proposé de s’enfuir avec lui, peut-être aurait-il accepté. Mais la proposition ne viendrait jamais, l’Enregistré étant parfois cruellement conscient du temps qui s’écoulait irrattrapable, de la fragilité de sa mortalité et de de la supériorité de l’immortalité de Tobias.

“Mmmmmh et qu’est ce que tu en sais. As-tu ouvert ma poitrine pour vérifier ? Le sens-tu battre quand tu n’es pas là ? Souhaites-tu en retirer le suc dans tes fantasmes débridés ?” Il jouait un numéro d’équilibriste dangereux. Il savait qu’il ne pouvait le mordre. Il n’ignorait pas les sentences irréversibles si on devait découvrir la moindre tache de morsure sur son corps d’éphèbe. Il n'appartient à personne mais il était la propriété commune de tous. Il sentit les regards glisser sur eux, attirés par les étincelles d’alchimie qui foisonnent entre eux. Ils étaient beaux. Ils étaient gonflés de luxure, littéralement parlant s’il était amené à glisser sa main sur les boursouflures de leur pantalon. Il aimait ça, être le centre de l’attention et des envies, mais ce soir, ce qu’il désirait plus que tout autre chose, c’était retrouver son dangereux amant. Qu’ils redécouvrent la carte de leurs corps dont il n’avait eu de cesse de se remémorer durant les mois précédents. Que Tobias s’insinue en lui non plus uniquement dans ses rêves rouges comme des veines mais physiquement, charnellement, animalement.

Il eut bien du mal à dissimuler son sourire face aux paroles d’abandon absolu du strigoï. Il connaissait déjà sa réponse avant même d’avoir terminé sa question mais un frisson de plaisir le traversa de part en part lorsque Tobias lui assura qu’il n’y avait que lui. Son cœur se serra aux souvenirs de ses confessions et il voulut lui assurer qu’il en était de même pour lui. Qu’il était le seul à hanter ses pensées. Que c’était son visage qui s’imprimait sous ses paupières fermées alors qu’il réceptionnait les coups de rein de trop nombreux clients. Que son cœur se serrait de ne pas pouvoir se réveiller chaque matin à ses côtés, de ne pas savoir ce qu’il advenait de lui et s’il était en danger. Que peut-être s’il avait un cœur, c’était pour lui qu’il battait uniquement. A la place de paroles pour lesquelles il était, de toute manière, bien moins doué que son amant, il laissa exprimer son corps, cherchant le sien, réagissant à la sensation électrisante de ses doigts sur son épiderme, savourant la fraîcheur d’un corps qu’il avait bien l’intention de rendre tout aussi incandescent de lui. “Tobias…” gémit-il de plaisir sous ses caresses. Comment faisait-il pour le faire vibrer de cette manière à chaque fois ? Cela pouvait être la centième ou la millième fois qu’ils faisaient l’amour, et non baise, c’était comme si c’était la première à chaque fois. Il se mit à onduler, frottant leur entrejambe durcie, fermant les yeux afin de décupler les sensations ressenties. “Oui.” avoua-t-il. Il était rassuré. “Oui.” Il le voulait en lui. “Oui.”Qu’il était bon de le retrouver.

Il poussa un petit cri de surprise lorsqu’il renversa leur position et le contact glacial de l’air autour d’eux esprit de court avant qu’un gémissement de plaisir intense gronda dans sa gorge en le sentant le pénétrer. Il se cambra sous ses coups de rein, enlaçant ses jambes autour des siennes et ses doigts glissèrent dans ses longs cheveux sombres, s’accrochant à ces derniers pour lui donner plus d’amplitude dans leurs ébats. “Tu m’as tellement manqué, Tobias.” gémit-il, le ton rauque et les yeux fermés pour laisser les sensations prendre de l’amplitude. A son tour, il commença à remuer, frottant sa masculinité contre le bas ventre du vampire qui était le seul à savoir le prendre comme ça. Malgré la violence des coups de rein inhérents à sa nature immortelle, il y avait une certaine tendresse et intensité chez le marchand qu’Ephraim n’avait jamais retrouvé ailleurs. Même en cherchant durant ses trops longues absences. Il se mit à l’encourager et les ongles de ses doigts s'enfoncèrent dans la chair glacée du strigoï, traçant des lignes rouges qui disparaissaient presqu’instantanément. “Oui, comme ça. Remplis moi pour tout ce temps passé. Fais moi hurler de plaisir jusqu’à faire trembler les murs. Jusqu’à casser ma voix.” Ce faisant, le lit couinait de plus en plus, frappant violemment contre le mur et ne laissant aucun doute sur les retrouvailles charnelles des deux amants. “Brûle moi. Prends moi. Marque moi. Mords moi.”

@Tobias Browngard & Ephraim

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La moiteur des chairs les unes contres les autres, quand il se pressait contre d’autres humains, l’odeur corporelle de ces derniers qui envahissaient ses sens, la manière dont les épidermes glissaient les uns contre les autres entre fluides corporelles et caresses brûlantes lui donnaient parfois des hauts de cœur. Dans ces moments là, il avait l’impression d’être enfermé dans une toile d’araignée glissant inexorablement vers une mort lente et douloureuse mais contre laquelle il ne pouvait rien faire. Comme s’il était enterré vivant dans un minuscule cercueil, là où ses jambes souples et ses bras agiles ne pouvaient plus l’aider à se dépêtrer de ce piège mortel. Comme s’il suffoquait en dedans. Il avait parfois le besoin de hurler, de s’arracher à ces caresses exquises pour courir à grandes enjambées vers la Bordure et ses étendues planes où l’horizon était le seul point d’accroche de ses pupilles d’émeraude. Les choses étaient cependant différentes avec les vampires et plus encore avec Tobias. Le froid glacial de sa peau apaisait la fièvre qui battait en lui, les grondements sourds de son cœur se faisaient plus profond, subtils échos du calme olympien qui s’écoulait dans les veines figées de l’Immortel. Le doux murmure de sa voix grave et chaude était le seul son dont il avait besoin. Il se cambra sous les caresses de son riche amant alors que ce dernier lui déclamait les aveux les plus doux et les plus romantiques qu’il lui ait été donnés d’entendre. Se rendait-il compte de l’effet qu’il produisait sur la star étincelante des lieux ? Ces vérités qu’il assénait sans que le mortel ne puisse le contredire et qui faisait vrombir ses veines bien plus qu’il ne voulait ou pouvait l’admettre. Ce genre d’inepties n’était pas pour lui et pourtant elles résonnaient à ses oreilles comme la plus douce des mélodies. Il était à lui, cette nuit et pour toutes celles qui suivraient.

Un gémissement de plaisir s’échappa de sa cage thoracique sans qu’il ne puisse l’en empêcher quand le strigoï toucha un point stratégique en lui. Se cambrant sous les coups de rein de ce dernier, les yeux clos, il se laissait totalement emporté par cette vague de plaisir insondable qui lui avait tant manqué. Il ne ressentait jamais ça avec ses autres clients. Avec Tobias, il n’avait nul besoin de feindre ou de s’adonner à un jeu d’acteur qui aurait mérité à lui seul la mise en place d’un spectacle sur son seul nom. Le plaisir était là, grossissait en lui et explosait avec l’envie affamée de recommencer encore et encore jusqu’à ne plus pouvoir supporter ne serait-ce que la caresse des draps de soie sur sa peau d’albâtre. Son cœur était au bord de l’implosion quand il sentit la froideur glaciale des crocs glisser sur son épiderme. Un cri de frustration rugit du fond de sa gorge quand Tobias lui refusa ce plaisir interdit que le jeune homme appelait de tous ses vœux. Qu’il le morde, qu’il prenne possession entièrement de lui et de son corps, de sa volonté. Il lui avait déjà fait comprendre. Il était sien et rien ni personne ne pouvait les séparer. Pas même un roi. Malgré tout, il ne put s’empêcher de sourire toute en mordant sa propre lippe à défaut de son amant. « Comment ça ? » le titilla-t-il en ondulant sous son corps, se frottant à lui dans un concert d’extase bienvenue. « Tu n’es pas déjà fou de moi ? » Une étincelle de malice naquit dans son regard forêt profonde assombrie par le désir et le plaisir.

Les mots avaient toujours été tabous entre eux parce que celui que d’aucun considéraient comme un vulgaire prostitué s’enorgueillit de refuser tout sentiment. Il était cependant souvent la proie des émois amoureux de certains vampires nostalgiques. Avec son physique d’éphèbe et sa candeur humaine, il leur rappelait ce qu’ils ne pourraient plus jamais être, ni avoir. Il était le fils qu’ils voulaient protéger contre la noirceur d’une existence vouée à la servitude, le fruit défendu qu’ils désiraient au plus profond de leur être, le miroir d’une vie arrachée par les griffes de la nuit. Il était l’écho d’émotions que beaucoup avaient vu s’éteindre au fil des siècles à force de voir leurs proches s’éteindre. Il savait en jouer à la perfection, appuyer sur les cordes sensibles afin d’obtenir satisfaction ou toute information utile à retranscrire. Mais jamais, ô grand jamais, il ne se laissait prendre à son propre piège. L’amour n’était pas pour quelqu’un comme lui. Il devait être dénué de sentiment et faire ce qu’il avait à faire comme le bon petit soldat charnel qu’il était. « Tobias, je… Je vais… » Il fut incapable de terminer sa phrase avant qu’un liquide chaud ne se répande entre leurs deux corps collés l’un à l’autre et que des étoiles envahissent son horizon. Le souffle court, il hurla de plaisir en se courbant avant de se laisser retomber sur les draps de soie, se laissant totalement emporté par Tobias avant de l’attirer à lui dans un dernier baiser. Un jour, peut-être.

@Tobias Browngard & Ephraim

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Ce fut comme si une lame venue tout droit des profondeurs fondit sur lui pour l’emmener loin, très loin dans les confins du plaisir. Tobias s’insinuait en lui, se glissait sur chaque parcelle de son corps alors que le jeune mortel frissonnait de plaisir. Il pouvait presque entendre leurs coeurs battre à l’unisson. Il sentait autant l’envie de ses crocs de le pénétrer que celui de son sexe en lui. Il sentait la vénération dont il l’entourait, ses mains caressant autant sa peau que la marquant comme sien. Il aurait des traces et des bleus le lendemain matin ; toute relation sexuelle avec un vampire laissant systématiquement ses traces. Mais il ne les dissimulerait pas comme pour dire aux autres qu’il allait bien, comme pour dire à Tobias qu’il entendait bien remettre ça tout le temps de son séjour aussi court soit-il, comme pour dire à lui même qu’il pouvait toujours prendre son pied avec autant de plaisir qu’avant. Il n’était pas brisé. Il était présent entre les bras rassurants et réconfortants de celui qui demeurait son phare dans la tempête, son ancre dans les eaux troubles sans que ni l’un, ni l’autre ne l’ait jamais admis et n’évoque la possibilité de le faire.

Retombant lourdement sur les draps de soie, il poussa un soupir de complaisance, les yeux clos pour apprécier plus encore l’instant avant de reposer ses pupilles affamées sur le visage de son amant, emmagasinant ses réactions et cette vision pour les semaines ou mois où il sera loin de lui. De manière lente, il glissa ses doigts paresseux sur la nuque de ce dernier alors que sa peau laiteuse et en feu accueillait avec un plaisir non dissimulé la sensation glaciale de l’épiderme immortel. Il caressa longuement et avec douceur cette dernière, le bout de ses doigts frôlant la texture soyeuse de ses cheveux sombres. Il rouvrit néanmoins les yeux pour les glisser sur ceux de Tobias, plongeant dedans comme dans un bain réconfortant. “Le sexe est si nul que ça avec les éphèbes des autres Cités ?” plaisanta-t-il, l’oeil frisant de malice. Même s’il se la jouait détaché et revêche, il devait bien avouer détester l’idée que Tobias puisse avoir dans chaque ville un petit humain qui attendait son retour. Il voulait être le seul, l’unique. Une question d’ego sans le moindre doute. Ou d’autre chose peut-être.

Il se cambra, glissant ses jambes entre celles du vampire, faisant craquer son dos tel un chat paresseux. Un bâillement vint compléter son attitude avant qu'il soulève un sourcil à la proposition formulée par le riche marchand. “Tu parles de cette nuit ? Évidemment que tu restes.” Il lui donna un léger coup en arrière afin de le pousser à se mettre sur le dos et se positionna au-dessus de lui. “Cette nuit et toutes celles qui suivront.” poursuivit-il, le ton plus doux tandis qu’il dessinait des arabesques sur son torse dénué de tout tatouage. La promesse d’un nouveau commencement. “Combien de temps as-tu prévu ?”