Hello from the other side. (Skaen)

@Skaen & Ephraim

There's such a difference between us and a million miles. Hello, how are you? It's so typical of me to talk about myself, I'm sorry. I hope that you're well. Did you ever make it out of that town where nothing ever happened?

Non mais sérieusement depuis quand c’était à lui d’aller dans la Bordure ? Depuis quand il rendait service aux gens ? Ok, depuis que Tobias avait remis les pieds dans la Cité, il se disait que la jeune diva de l’Oasis Pleasure était bien plus agréable au quotidien, qu’il lui arrivait de sourire, voire même d’accepter de rendre des services. Mais là, on était loin des services qu’on pouvait attendre d’un danseur aussi délicat que lui. Il n’avait aucunement sa place avec les gueux que représentaient les sauvages. Il n’avait rien en commun avec eux et n’en aurait jamais. Mais il n’avait pas le choix : une promesse était une promesse. Il avait fait une razzia dans le garde manger de l’Oasis Pleasure et plutôt que de l’apporter à Aloysius, pour une fois, il lui avait été demandé de le distribuer dans la Bordure. En toute discrétion évidemment puisque si cela se savait que les gorets de sauvageons bénéficiaient des mêmes mets délicats que les Enregistrés, il n’y aurait plus vraiment de volontaires pour venir grossir les rangs amoindris des seconds. Sans compter que le danseur serait aussi amené à découvrir les geôles de la Cité, ce dont il n’avait pas foncièrement envie. D’un geste de la tête, il salua les Miliciens humains qui gardaient de jour les portes de la Cité, seul moment où les citoyens pouvaient sortir sans grand danger. Aucun ne lui demanda ce qu’il transportait, le visage d’Ephraim étant aussi connu que son sale caractère et au regard de son visage du jour, les hommes de droit avaient la présence d’esprit de ne pas tenter de provoquer son ire.

Lorsque les lourdes portes de bois se refermèrent derrière lui, il poussa un soupir en observant la large étendue qui s’ouvrait face à lui. Contrairement à nombre de ses camarades, il n’était pas foncièrement gonflé d’un élan de liberté lorsqu’il mettait le pied à l’extérieur. Déjà parce qu’il y avait de toute manière un second mur qui le séparait du reste du monde. Mais surtout parce qu’il n’y avait rien de la Bordure qu’il n’exécrait pas : c’était moche, ça puait et il n’y avait aucune attache. Peut être une famille lointaine mais il n’appréciait déjà pas sa propre famille alors il ne fallait pas trop lui en demander. Il secoua lentement la tête avant d’avancer selon les directions qu’on lui avait indiquées pour trouver le Repaire de la Meute. Ce dernier se situait dans un grand corps de ferme où des enfants jouaient joyeusement en tentant de s’attraper sous le regard bienveillant d’adultes travailleurs. Décidément, il détestait plus encore les lieux alors que le cri aigu des enfants était aussi agaçant que les notes suaves de Coco au piano. Il avisa un jeune homme de son âge sur sa droite et l’interpella en lui donnant le sac, refusant d’avancer plus pour ne pas salir ses beaux vêtements. “Hé toi, tu peux le leur remettre. C’est pour les enfants.” Il se justifia : “Désolé mais ça pue trop chez vous pour que je m’approche davantage.” Ce n’est pas qu’il n’appréciait pas la nature mais il préférait encore celle domptée : les jardins du palais par exemple.