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Little schemes ( Ft Ephraim )



20.09.22 23:01

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" Oh Mon Dieu. OH MON DIEU " La voix stridente résonna dans l'ensemble des couloirs de l'Oasis Pleasure, si paisible en cette fin d'après-midi. Le hurlement à la mort s'accompagna de furieux claquements de talons, alors que la pauvre bête appelait à l'aide.

Lysander, pour sa part, était penché sur son miroir, la peau encore chaude du soleil qu'elle venait de boire. Un dernier coup de poignet le poil récalcitrant qu'il jugeait ombrager la courbe parfaitement soignée de ses sourcils s'arracha au bout de la petite pince en acier. Sourire satisfait. Doublement satisfait.

" Mes cheveux ! " Sanglotait on non loin. " Mes cheveux, mes beaux cheveux comment cela a t-il pu..."

Lui avait bien des éléments de réponses, à commencer par le fait qu'il n'était jamais très intelligent de laisser traîner ses affaires de toilettes. Un esprit mal intentionné pouvait, à tout moment, les voler, ou pire, les corrompre. Comme en ajoutant par exemple un mélange dépilatoire des plus efficaces qu'un certain Tonton Aloy' avait un jour enseigné à un petit sauvage qui avait trouvé forts disgracieux les poils qui commençaient à envahir ses jambes.

Par exemple.

Il fixa un instant le reflet hâlé dans le miroir fatigué qu'on avait bien voulu lui fournir, sa chambre étriquée faisant office de placard. Mais il fallait bien commencer quelque part. Et enfin, Lysander se redressa en ajustant le peignoir de lin fin qui couvrait son corps et toute sa dignité.

" Crystal ? C'est toi qui crie comme ça ? "
" ... Oh mon Dieu, oh mon Dieu, Lyshandre ..."
"Lysand-"
" Tu dois absolument m'aider ?! Je crois que mes cheveux tombent ! Je dois danser dans trois heures avant Daeva ! "
" ... Quoi ?! Mais c'est ... mais c'est ... "

Exactement ce qu'il avait prévu.

" Horrible ma chérie, oh tu as encore une mèche qui tombe ! "

Le drame se déroula pour le reste de la soirée, Lysander mimant tantôt la compassion, tantôt la peine, tantôt la résilience. Oui, oui, il pouvait prendre la revue. Oui, non, il n'avait rien prévu mais il trouverait quelque chose. Qu'on ne s'inquiète pas, il pourrait au moins réchauffer un peu la foule avant les numéros phares de la soirée. Le temps que Crystal ne se remette.

Ou qu'elle soit virée, car une danseuse à moitié chauve, ce n'était pas très glamour pour la maison.

C'est toujours dans sa robe de chambre qu'il descendit finalement jusqu'au bar pour tuer les deux dernières heures avant l'effervescence de la préparation de la soirée à venir. Son sourire avait grand peine à ne pas fleurir sur son visage poupin, un rien marqué par la rougeur si caractéristique de l'astre qu'il adorait tant. Il était parfait. Ses cheveux avaient été soignés, nourris, huilés toute la matinée. Son visage entretenu, tout juste bronzé, et ses lèvres pincées jusqu'à se parer de cette adorable couleur rose qu'il singeait pour le reste de la nuit grâce à quelques fards bien placés. Et il portait sur lui ses ribambelles de grelots, chaînes, bagues, pierres semi-précieuses et autres bijoux qui remontaient jusqu'à courir en cascade dans ses boucles café.

C'était aussi son premier verre. Le premier qu'il buvait depuis qu'il avait enfin réussi à poser ses pieds sur la moquette de l'Oasis Pleasure. C'était un goût de victoire, mais surtout de vin de rouge. C'était ... C'était manifestement le visage du petit roi des lieux qui venait de faire son entrée, ternissant la scène qu'il s'imaginait où lui seul en était le héros flamboyant.

"... Oh, Monsieur Lawrence " Roucoula tendrement la créature dont les longs cils sombres se mirent à battre doucement, laissant une des épaules de coton glisser jusqu'à la moitié de son bras, alangui sur un tabouret qui n'avait pourtant absolument rien de confortable.

" Je ne savais pas que vous veniez ce soir." Précisa la créature en agitant doucement un pied au dessous de lui, faisant teinter quelques bracelets de cheville dans la manœuvre.

Savait-il seulement qui il était ? L'avait-on prévenu que l'ancien barman allait reprendre l'ouverture au pied levé ?
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02.10.22 15:45

Ephraim Lawrence
Little schemes ( Ft Ephraim ) 47d7625676b77c48040f59d38f19ded5
֎ Faciem : t. chalamet
֎ Diem natalis : 22 ans - 23 novembre 2367
֎ Officium : prostitué et danseur - orgueil
֎ Locus : new abbostford
֎ Tutor : cité
֎ Matricule : NA6738501
֎ Nuntium : 1650
֎ Adventus : 13/04/2018
֎ Color : #009999
֎ Multicomptes : fitzwilliam h. ; circé h.
֎ Pseudo : nepenthès
֎ Crédits : ethereal.
Ephraim Lawrence
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Tous nos rêves se retrouvent un jour sur le chemin qu'on a tracé, mais les pages de ce livre, on les vit bien avant qu'elles s'écrivent. Peur de rien, j'ai peur de personne, que chacun me prenne comme je me donne. Peur de rien, j'ai peur de personne, que chacun s'en tienne à ce que j'donne. Je sais bien, moi, ce qui me va. Je ne tiens qu'à ce qui me revient. Je sais bien, moi, ce qui me va. Je ne veux rien que c'qui est à moi.


“Oh mon Dieu. OH MON DIEU !”
La voix habituellement grave et chaude du jeune danseur s’éleva dans les airs jusqu’à tutoyer les oiseaux de leurs ailes tandis que le bruit des chairs résonnaient dans le cocon duveteux que constituait l’alcôve satiné au sein de la maison de maître qui accueillait les festivités de début de soirée. Ephraim ne put empêcher ses gémissements de plaisir envahir puis exploser en dehors de sa gorge alors qu’il était pris par un fougueux vampire italien dont la sévérité des puissants coups de rein qu’il lui prodiguait se retrouvaient dans l’écho enfiévré des ondulations de sa compagne éternelle, beauté à la peau de cuivre, et qui se laissait emportée par l’ingéniosité des extrémités du mortel. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas participé à une fête aussi torride. Rare étaient les vampires à proposer ce genre d’orgie en pleine journée mais le couple hôte ne restait en ville que quelques jours et ils avaient bien l’intention de profiter des offres de New Abbotsford sans repos. De là où ils se trouvaient, se laissant totalement emporté par leur sens et l’alchimie explosive entre eux, Ephraim pouvait entendre les gémissements de la pièce principale où se déroulaient des scènes peut être similaires à celles qui se déroulait ici même mais sans la même intensité à n’en pas douter. Le danseur était un expert et un joyau dont la compagnie était recherchée par nombre d’immortels, sans qu’il soit fréquent qu’il ne rencontre de partenaires à sa hauteur. Régulièrement, il était contraint de feindre l’orgasme, son corps habitué suivant le mouvement insufflé sans grande difficulté. Mais en cette fin d’après-midi, il fallait bien avouer que le couple de visiteurs avait de quoi lui faire perdre la tête.

Son regard émeraude embrumé par le plaisir, ses boucles brunes se collant à la sueur de sa nuque, il ne semblait plus savoir où il s’arrêtait et où les autres commençaient. Il semblait n’être pris que dans une bulle de plaisir partagé, là où les chairs glaciales rencontraient les pulsations incandescentes des veines humaines. Il en venait presqu’à regretter que sa compagnie n’avait été louée que pour quelques heures et était près à leur offrir quelques extras s’ils continuaient à lui faire voir des feux d’artifice sensoriels de cette manière. Les gémissements montèrent de part et d’autre alors qu’un feu brûlant sous la chair semblait se contagier aux corps fermes sous ses doigts. L’orgasme collectif ressenti manqua de le rendre aveugle tant il était puissant mais lui coupa assurément le souffle, secouant son corps de spasme de plaisir tandis qu’il avait l’impression de tomber de 6 étages.

Marcher à l’air libre lui avait fait du bien après la fête à laquelle il avait participé pour son plus grand plaisir, incitant les hôtes à faire de nouveau appel à ses services dès que l’occasion se présenterait. Au delà du fait qu’il avait pris un plaisir tout particulier à leurs côtés, la lourde bourse d’or avec laquelle il jouait irait rejoindre sa jumelle dans le coffre-fort de son royaume tandis que le rubis serti d’or viendrait compléter sa collection de boucles d’oreille pour le jour où il se déciderait à se faire percer les oreilles. Un frisson parcourut son échine dorsale en se rappelant de la proposition formulée par ses deux amants temporaires et la promesse de leurs crocs contre sa chair tendre. Ephraim se secoua la tête pour éviter que le regard bien trop perçant et malaisant du propriétaire de l’Oasis Pleasure ne devine sa réponse. Adressant un signe de tête en guise de salut au nouveau vigile qui lui montra signe de déférence comme tous les employés des lieux, le jeune homme revint dans son antre au sein duquel il régnait en maître absolu et sans compromis.

Vêtu d’un pantalon noir qui caressait tendrement et étroitement son séan, il ne portait qu’une simple veste dont la couleur ténébreuse était réhaussée de paillettes reflêtant la lumière, même tamisée, des lieux. Il ne mit guère de temps pour que ses pupilles claires ne s’habituent à l’ambiance nocturne de début de soirée. Il était encore trop tôt pour que les quelques diurnes présents soient bénis de sa présence. Il irait prendre une douche relaxante, laissant les huiles parfumées glisser sur son corps d’éphèbe avant de paraître d’ici quelques heures, lorsque les clients les plus intéressants commenceraient à paraître. Il fit cependant un signe au barman pour qu’il lui prépare une petite coupe de champagne afin de se mettre en jambe.

C’est à ce moment là qu’une créature évanescente s’adressa et se comportant tel une mijaurée qui n’avait pas encore vu le loup mais souhaitait le faire croire. Une moue méprisante et dédaigneuse vint se glisser quelques fractions de seconde sur ses traits fins alors qu’il observait son manège en silence, ses pupilles glissant sur sa longue jambe gracile et légèrement bronzée dont les bracelets d’or aux chevilles réhaussaient le teint. “C’est du toc, non ?” La forme était une question ; la manière n’appellait aucune réponse dès lors l’évidence était de mise. “Pardon, mais on se connaît ?” demanda-t-il en papillonnant de ses longs cils naturels que nombre de danseuses lui enviaient. Il s’agissait sans doute d’un nouvel arrivant dont les dents rayaient déjà le précieux parquet des lieux. Son visage ne lui disait rien et seuls les nouveaux arrivants ayant, nécessairement, entendu parler de la célébrité des lieux, pouvaient se permettre un tel comportement. Témoin peu discret de leur volonté d’ascension sociale. “A défaut, pour qui te prends- tu pour tenter une approche aussi vulgaire et déplacée ?” Penchant légèrement la tête de côté, d’un air condescendant, il lui adressa une légère moue. “Rien d’étonnant à ce que tu sois prévu pour le menu fretin.” ajouta-t-il en désignant d’un signe élégant de la main les quelques vampires présents et qui venaient dépenser leurs économies de plusieurs mois. “Avec un peu de chance et beaucoup d’entraînement, tu pourras peut-être servir ceux qui s’installent au premier rang dans un ou deux ans à ce rythme.”


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03.10.22 19:09

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Frontal. C'était le qualificatif exact pour désigner l'attaque du petit Prince des lieux. Terriblement frontal. Lysander ne put retenir le sourire qui venait de naître sur son visage. Ce n'était pas réellement une moquerie de sa part, il avait simplement toujours adoré se défendre, et si possible avec humour. Après tout, l'existence humaine était relativement triste dans cette ligne de l'Histoire. Que lui restait il réellement ? Etre humain était tout ressentir, simultanément. La vexation, l'amusement, le ravissement.

Il attendit que le beau garçon aux cheveux un rien défaits - il savait reconnaître une boucle froissée quand il en voyait une- ne termine son monologue venimeux. Faute de mieux, il but une longue gorgée de vin dans la foulée, comme un élève écouterait le professeur. Son pied continuait tranquillement de battre la musique. Comment avait on dit un jour ? Toute attention est bonne à prendre, même la mauvaise ? Non ?

" Oh. Navré. je ne me pensais pas vulgaire en vous parlant de la sorte. Et oui, c'est du toc. Mais d'or ou de verre, notre place sera toujours la même, n'est ce pas ? " Son regard glissa vers les vampires alentours. Ils pouvaient jouer les combats de coqs aussi longtemps qu'ils le souhaiteraient, la vérité serait toujours la même: ils n'étaient jamais que des esclaves.

Il prit le temps de terminer son vin rouge pour passer la brève amertume que cette pensée lui amenait à la bouche. Il comptait bien entendu grimper les échelons, mais le plafond n'était pas de verre : il était d'acier. Et le jeune fidèle d'Apollon se devait d'être irascible. Bon. Ca n'empêchait pas de jouer. Au moins un peu.

" Qui croit encore en la chance ? " Les sourcils se froncèrent d'un rien tant ses mots étaient sincères. Non, pour Lysander, la chance se provoquait. Elle se mettait dans les shampoings et elle était un croche patte bien discret et bien placé. Cruelle, dans une certaine mesure. Mais nécessaire.

" Et vous deviez être très occupé pour ne pas vous souvenir, je suis là depuis presque un an. Je vous ai servi beaucoup de champagne. " Très occupé avait été largement souligné dans un sous-entendu qui n'en était pas réellement un : le Prince avait l'air d'adorer ce qu'il faisait et s'y jetait à corps perdu. Corps perdu, oui. Lui s'était parfois demandé. Ephraïm était il calculateur ? Profitait il de ce pouvoir illusoire qu'il avait sur les vampires en jouant sur leur faiblesse aux plaisirs de la chair ? Ou était il un bienheureux idiot qui appréciait simplement la même chose qu'eux et se préoccupait peu de la Liberté, celle avec L. Lui savait très bien que leurs grands airs qu'ils adoptaient mutuellement n'étaient que les ombres de leurs réelles aspirations. Des vipères. Ils sifflaient à droite pour mordre à gauche.

" Et non. Rien à voir avec la chance, bien entendu que je m'entraîne. Tous les jours. Vous aurez tout le plaisir de me juger rapidement, je danse en ouverture du numéro de la soirée. Crystal a eu un léger problème."

Oui. C'était rapide. Plus rapide qu'il ne l'avait lui-même prévu initialement. Il aurait préféré rester sur les estrades ombragées des danseurs novices dans un premier temps. Remonter organiquement jusqu'aux lumières de la scène principale. Mais on lui avait rappelé ses objectifs avec une brutalité qui ne laissait plus la place au naturel. Il avait dû avancer ses pions, et ce coup cavalier avait dévoré quelques cases par le feu. Aussi, la carte du petit arriviste affamé avait au moins l'avantage de gommer d'un rien ce soudain raccourci.

" Dans un ou deux ans... Oh non... J'aimerais au moins faire le numéro principal avant que vous ne partiez à la retraite. "

Celle ci, il n'avait pas pu l'empêcher de sortir. Mais quelque chose lui disait que son interlocuteur au visage séraphin n'était pas non plus le dernier pour les joutes verbales. Il ne pouvait répondre à personne d'autre ici, à l'exception de siens. Pas sans prendre de risques conséquents. L'égo d'un humain n'avait rien à voir avec celui d'un Vampire. Et puis. Ephraïm avait l'air assez intelligent pour distinguer une remarque appelant à une réponse cinglante d'une réelle attaque.

Du moins, il l'espérait.



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16.10.22 16:06

Ephraim Lawrence
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Tous nos rêves se retrouvent un jour sur le chemin qu'on a tracé, mais les pages de ce livre, on les vit bien avant qu'elles s'écrivent. Peur de rien, j'ai peur de personne, que chacun me prenne comme je me donne. Peur de rien, j'ai peur de personne, que chacun s'en tienne à ce que j'donne. Je sais bien, moi, ce qui me va. Je ne tiens qu'à ce qui me revient. Je sais bien, moi, ce qui me va. Je ne veux rien que c'qui est à moi.


Ce n’était ni la première, ni la dernière fois où un danseur tente d’attirer l’attention du maître des lieux. Et par maître des lieux, Ephraim n’entendait pas penser à autre que sa propre personne. Il connaissait parfaitement leur psyché et leur manière de réfléchir parce qu’il avait été à la place de tous ces candidats malheureux qui attendait le faux pas du danseur vedette afin de pouvoir prendre sa place, faisant mine de s’acoquiner avec lui pour que le pousser dans le ravin soit bien plus facile. Il les connaissait mieux qu’il ne se connaissait lui-même parce qu’il avait été à leur place. A la différence qu’il n’avait pas eu besoin de pousser qui que ce soit pour prendre la place tant cette dernière s’était créée naturellement pour lui. Il avait passé les dernières bribes de son enfance à étudier les manières veloutées des danseuses, l’éclat de désir que les mouvements voluptueux de leurs hanches permettaient de faire naître dans le regard concupiscent des clients, les règles tacites des lieux pour s’élever à son firmament, portant sur ses frêles épaules toute la célébrité d’un oasis en plein désert. C’était son nom qui attirait les foules, qui faisait salle comble à chaque nouveau numéro de sa part, qui remplissait les caisses des lieux. Les autres employés se restreignaient à contenter la mécanique bien huilée de l’endroit même si de temps à autre, l’un ou l’une d’entre eux souhaitait attirer les éclats à son bénéfice seule. C’était cependant un jeu dangereux et éphémère. Ephraim n’était pas de ceux qui appréciait qu’on puisse lui faire de l’ombre, aussi légère soit-elle. Sa peau diaphane était faite pour la chaleur des projecteurs. Leur peau emplie de cicatrices pouvait trouver le chemin jusqu’au champ où seuls les rayons du soleil pourraient leur apporter leur vie passée.

Il n’y avait donc rien de surprenant à ce que ce nouveau danseur, taillé pour le menu fretin et qui semblait être une pâle copie de l’Emeraude Étincelante, ne tente d’attirer son attention dès le premier soir. “La tienne, sans le moindre doute. La mienne, j’en doute.” répondit ce dernier en promenant un regard méprisant sur le toc clinquant qui relevait le teint légèrement hâlé du petit nouveau. C’était la bêtise des premiers temps : tenter de se couvrir de babioles pour attirer l'œil des clients en les rendant aveugles sur les à-côtés. Il ne pourrait voir la paille qui les entourait s’il y avait des paillettes dans leurs yeux. Ephraim, avec le temps, avait appris à ne pas s’entourer de babioles superflues à moins qu’elles ne permettent de réhausser sa beauté. Dans ce cas de figure, il ne se couvrait alors que de pierres précieuses les plus pures, de tissus rares les plus soyeux et laisser la magie de son physique androgyne faire le reste. Il pouvait remercier en cela ses fidèles clients qui le couvraient de cadeaux tous plus somptueux les uns que les autres et qu’il gardait jalousement dans une cachette de sa chambre. Plus d’une fois, il s’était fait plaisir avec ces derniers et l’orgasme n’en avait été que plus étourdissant. Mais avec les bijoux fantaisies de son interlocuteur, elle ne monterait même pas.

“Ah.” répondit-il, lui faisant la grâce de sa conversation alors qu’en d’autres circonstances, il ne lui aurait pas accordé davantage d’attention. “Non, effectivement, je ne t’avais pas remarqué.” Ce qui était mauvais signe pour le lieu de débauche. “On embauche vraiment n’importe qui maintenant pour la scène.” Il devrait en parler aux propriétaires des lieux : Travis n’était peut-être plus présent mais cela ne signifiait pas pour autant qu’on pouvait désormais donner sa chance aux premiers venus, même au sourire enjôleur. “Un léger problème, uh ?” répéta-t-il en plongeant ses émeraudes dans ses saphirs. Depuis quand passait-on du bar à la scène ? Chaque chose à sa place et une place pour chaque chose, cela avait toujours été la philosophie du lieu et Ephraim entendait bien que cela reste ainsi. “Quelle chance que tu trouves dans les parages pour la remplacer au pied levé…” commenta-t-il, un léger sourire discret sur ses lèvres pleines en soulevant ledit pied, un bracelet en toc entre le pouce et l’index.

Si, instinctivement, il entendait ne pas lui prêter plus d’attention et filer dans sa loge pour se préparer avant son entrée en scène, faisant naître l’impatience et le désir chez la foule de clients grandissante au fur et à mesure de la soirée, le piquant de son interlocuteur le laissa sur place, quelque peu estomaqué, il fallait bien l’avouer. Une véritable méduse qui avait su appuyer là où il fallait. Enfin un adversaire à sa taille, il commençait à se désespérer de ne faire qu’une bouchée de ses concurrents qui n’en avaient que le nom. Il se retourna lentement vers lui et se rapprocha jusqu’à envahir son espace vital. “Plutôt que de te présenter à ma succession auprès de ces clients, tu devrais leur présenter tes excuses pour ce que tu es sur le point de leur infliger.” répliqua-t-il. “Pense à économiser dès maintenant pour que je vienne te voir au Prétendant Solitaire quand tu y tiendras le haut de l'affiche.” Ce bordel n'était pas géographiquement éloigné de l'Oasis Pleasure mais il paraissait appartenir à un tout autre univers. Nouveau coup d'œil sur ses bijoux en toc. “Tu as déjà l’uniforme pour te fondre dans le décor.” Néanmoins, sa curiosité était piquée. Il voulait le voir échouer mais pas tout de suite. Il voulait surtout voir ce qu’il avait dans le ventre.


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01.11.22 3:36

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I hear them chant
Burn the witch.


Les boucles de rouille glissaient dans l'air, les bras graciles s'élançaient pour enlacer la lune, et les jambes semblaient ne jamais toucher le sol. Danse, danse. Mère était d'une beauté diaphane, à peine enveloppée de sa toge de coton fin. Lui était si petit, si frêle à ses côtés. Danse, danse. Elle chantait, ou riait, à la lumière du feu de joie qui consumait les nuits de la Famille.

Il avait aimé l'art à cette seconde ci. Quel âge avait-il, alors ? Cinq ? Peut-être quatre ans.

Il avait observé tant de fois le Prince représenter sur la scène trop étriquée de l'Oasis Pleasure. Ce corps méritait la caresse du regard des étoiles, la beauté des mille rayons chauds du soleil, la soie de l'herbe fraîche, les ires de la rivière.

Il ne pouvait pas décemment lui répondre de la sorte. Pas sans passer pour un illuminé. Mais son regard félin, intensément posé dans le sien, témoignait de ce brûlant mélange. La curiosité. L'admiration. La voracité. L'envie de domination, aussi. Oh, pas celle bien physique de la danse des amants. Celle des mots, celle de l'art de l'esprit. Lysander était un désir ardent qui ne se consommait jamais. Il était mille émotions entremêlées, des millions de respirations haletantes dans un océan de noirceur et de servitude. Trouverait il enfin un autre Humain dans cette maison de poupée ?

Il fallait qu'il se refrène. La sincérité, le rayonnement de ses intentions pouvait faire peur. Il avait déjà vu quelques autres prendre les jambes à leur cou face à tout ce qu'il pouvait offrir et tout ce qu'il voulait prendre.

Dieux, que la connexion lui manquerait. Que la Famille lui manquait. L'Autre le verrait il sous la peau dorée ? Sous les artifices défectueux, sous la soie de seconde main ? Verrait il combien on mourrait de ne pouvoir être libre ?

Il se força un instant à détourner le regard, reposant une main diaphane sur le dessus de ce verre tristement vide. Une goutte de vin rouge coulait encore sur le pied, prête à imbiber le bois qu'on nettoierait une dernière fois avant l'ouverture. Il devait déjà le charmer. Au delà de la réalité qu'on leur imposait, des règles auxquelles ils se pliaient. De tout le reste. Et pour le charmer, il devait le combattre, et ne céder qu'au dernier coup.

Tord, froisse, abîme, pince. Mais ne blesse jamais. Laisse les gagner, laisse leur esprit s'emplir satisfaction. Amène les danser sur leurs limites, n'arrête jamais de jouer mon fils. L'ennemi de la passion, c'est l'ennui.

Son pied fut légèrement levé, il le touchait. C'était une bien étrange sensation, personne n'avait posé les mains sur son corps depuis qu'il avait quitté la bordure. Encore moins sur sa cheville, frêle et pourtant essentielle à son art. Un nouveau sourire perça sur son visage aux mille reflets de jour, une satisfaction simple au contact chaud d'un semblable. Ce n'était pas le marbre froid qui l'attendait, tapi dans l'ombre, inéluctable.

" Le comptoir est un peu haut. Mais oui. Quelle chance, n'est ce pas ? J'étais tout juste disposé à enfin faire preuve de mes talents, ayant fait le tour de tous les shakers. " Personne n'était dupe, et la lueur qui avait brièvement illuminé ses iris ne faisaient que confirmer la fourberie suspectée, sans honte ni regrets. " Mais ne vous en faites pas. Je ne suis pas n'importe qui." Assura sa voix douce avec ce rien de vérité profonde dont le sérieux ne trahissait pas de défiance à l'encontre de son double. A l'encontre de qui, alors ?

Sa jambe, toujours galbée dans la main qui avait consenti à la tenir, s'éleva d'un rien pour revenir se croiser sur la seconde, le peignoir se fendant d'un peu plus d'indécence en dévoilant le haut de sa hanche.

" ... Monsieur Lawrence. Vous êtes splendide. Vous pensez vraiment que j'oserais présenter un numéro minable ? Et tâcher la lumière qui va vous illuminer par la suite ? Quelle insulte ce serait faire à la seule Vie de ce désert." Il se pencha d'un rien, et saisit de nouveau le regard qui venait si souvent se planter dans le sien en mille aiguilles. Le sien était si pur. Oh, pas innocent, non. C'était la faim la plus pure. C'était la considération qu'il n'avait jamais réussi à montrer à ses clients, à ses employeurs, à tous ces cadavres qui menaient le monde à la baguette. C'était tomber amoureux d'une boucle froissée, se passionner d'une mâchoire marquée, se perdre dans le vert d'un regard lumineux. C'était la défiance de l'admiration, le désir pur de surpasser. Non pas la place sur l'échelle, mais la Beauté et l'Art. C'était la fièvre d'un disciple qui ne connaissait pas le mot soumission.

" Déjà flatté que, sans même m'avoir vu bouger, vous me placiez déjà en haut d'une affiche, Prince." Répondit finalement le solaire, s'illuminant de ses plus beaux rayons. " Mais je ne compte aller nulle part ailleurs, qui voudrait briller dans une boîte en carton ? Non... Ce soir, faites vous votre propre idée. Je vous y invite. Regardez moi. Jugez moi. Chaque note, chaque mouvement, chaque regard, chaque inspiration." Sa voix déclinait à chaque mot, prononcé avec plus de sensualité qu'un amant retrouvé après des mois d'absence.

" Moi, je le fais déjà depuis des mois pour vous."
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06.11.22 16:11

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Tous nos rêves se retrouvent un jour sur le chemin qu'on a tracé, mais les pages de ce livre, on les vit bien avant qu'elles s'écrivent. Peur de rien, j'ai peur de personne, que chacun me prenne comme je me donne. Peur de rien, j'ai peur de personne, que chacun s'en tienne à ce que j'donne. Je sais bien, moi, ce qui me va. Je ne tiens qu'à ce qui me revient. Je sais bien, moi, ce qui me va. Je ne veux rien que c'qui est à moi.


Il fallait bien reconnaître une chose : le nouveau avait du répondant et ce même à l’encontre de celui qui régissait la vie de chacun ici. Peu osait lui parler de la sorte ou tout du moins ne le faisait pas longtemps. Mais il sentait quelque chose chez ce danseur qu’il n’avait pourtant encore jamais vu à l'œuvre. Une sorte d’électricité et de magnétisme qui saurait attirer les regards sur lui, au risque de les détourner de l’émeraude étincelante que représentait l’éphèbe. Un organe sourd et profond qui battait tout au fond d’une caverne et qui attendait patiemment son heure et la lumière des projecteurs pour révéler sa splendeur aveugle. Un courant d’électricité qui titillait les âmes et faisait dresser les poils sur l’épiderme outre d’autres parties de l’anatomie. Pour la première fois, Ephraim sentait quelque chose percer au fond de son âme, quelque chose qu’il avait toujours redouter depuis le départ de Varro, quelque chose de si insoutenable qu’il en avait repoussé l’éventualité tout au fond de son âme sans imaginer qu’elle puisse jamais advenir un jour. Le jeune homme qui se trouvait face à lui, auquel il n’avait jamais prêté attention, possédait entièrement cette dernière désormais. Face à d’autres interlocuteurs, il aurait rapidement détourné les talons, estimant à juste titre que son temps était bien trop précieux pour ne serait-ce que laisser son regard se promener sur eux. Mais il restait. Il lui répondait. Il le piquait. Il l’enrubannait et le gardait à vue.

Les boucles brunes et chaudes entouraient son visage anguleux, dissimulait son regard de forêts et de lacs enchantés et posaient délicatement sur sa peau laiteuse, la sublimant et attirant toutes les attentions sur lui sans qu’il n’ait grand besoin de faire le moindre effort. Ephraim était naturellement magnétique comme tout ce qui brillait. A l’inverse, son interlocuteur dont il ignorait toujours le nom possédait une toute autre forme de beauté et de magnétisme qu’il ne parvenait pas encore à définir et qu’il n’avait encore jamais rencontré. C’était mauvais signe : pour durer dans son métier, il fallait justement se renouveler en permanence. Qu’allait-il advenir si la beauté androgyne ne retombait pas comme un soufflé ? Un léger sourire se dessina malgré lui sur ses lèvres roses face au répondant de ce n’importe qui, de cet anonyme qui allait retrouver l’obscurité dès que le danseur professionnel poserait le bout d’un orteil sur scène. Un cancrelat qui venait de s’élever au titre de souris avec laquelle le chat allait s’amuser. “Mmmm, pas n’importe qui, peut être.” roucoula-t-il, se rapprochant de lui au point de frôler la cuisse fine dévoilée par le peignoir satiné. De son majeur, il remonta lentement, sensuellement cette dernière pour se figer juste à l’entrée de la cavité incandescente de son entrejambe tandis qu’il se glissait auprès de lui, rapprochant leurs deux corps dont l’étroitesse dissimulait avec pudeur les muscles secs des danseurs. Les anneaux de ses cheveux longs brûlèrent les pommettes de celui qui se présentait comme successeur et ses lèvres exhalèrent un parfum délicatement mentholée tout contre celles du même individu. “N’importe quoi semble plus indiqué.”

Le temps se suspendit durant quelques secondes, Ephraim restant volontairement dans cet entre-deux. Il pourrait d’un imperceptible mouvement en avant s’emparer des lèvres pleines qui lui faisaient face et glisser une main experte sous le tissu soyeux. Il pourrait s’emparer d’un couteau qui servait à cisailler les feuilles de menthe pour le faire glisser sensuellement sur sa gorge, le sang venant tâcher la splendeur immaculée de sa peau. Il aurait suffi de trois fois rien pour basculer d’un côté ou de l’autre. A la place, la tension demeura en place quelques instants, sans même que Ephraim ne relève les piques adressées sous les mots de velours prononcées avec une dévotion qui pourrait être convaincante si l’instinct de lion du jeune homme ne grondait pas. Finalement, semblable à la marée qui recule quand vient le moment, il en fit de même, dévoilant sur l’espace vide des coquillages et des pierres arrondies par les frottements ici et là. Sans le quitter des yeux, il se laissa davantage happer par les ténèbres et le chaos des clients qui commençaient à arriver, ne méritant pas la présence d’une étoile tel qu’Ephraim en cette heure si prématurée. “Tu vois donc le niveau à atteindre ? J’espère que tu as pu prendre des notes ?” le testa-t-il. “Mais même en tentant de reproduire ou de marcher dans mes pas, s’il n’y a rien ici…” Il plaça sa main sur son entrejambe sans le lâcher du regard, lui faisant comprendre qu’il ne parlait pas uniquement de ce dont il était pourvu. “... il n’y aura rien à voir de plus intéressant que leur verre, de plus intéressant que l’or qu’on placera dans ma main. “ Et manifestement, il n'y avait pas grand chose.


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