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HELP [Erwin King]



25.08.22 23:40

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De nuit-
L'océan est de sang.
Né pour rien
Je ne les reverrai jamais.

Le tuer.

Les yeux de Tommen se fermèrent. Il ne pouvait pas nommer ses propres émotions aussi facilement que le faisait Erwin. Il ne pouvait même pas desserrer les mâchoires. Il ne pouvait surtout pas calmer l'ouragan qui hurlait dans sa tête et qu'il ne savait plus à qui attribuer exactement, des trois maîtres qui régnaient sur ses actes : son père humain, sa mère vampire, ou lui-même. Il ne pouvait plus faire appel qu'à une seule force, cette discipline qui l'avait toujours aidé à paraître respectable et effacé, et à se fondre dans la muraille. Un instinct de survie quand il était enfant, une déformation professionnelle aujourd'hui. Et en ce moment, le seul présent qu'il pouvait faire à l'âme inquiète qui daignait se soucier de son sort : lui mentir, et le rassurer.

Il hocha la tête avant de rouvrir les yeux.

"C'est une bien belle clé que je viens de vous offrir, je compte sur vous pour en faire le meilleur usage."

Le laisser croire qu'il avait réussi à l'apaiser.

"Bien sûr que non, il n'a pas agi contre moi, il me connaît à peine. Rien de personnel là-dedans, il n'a fait que suivre sa nature. Comme... Comme un animal. Qu'espérer de plus, de la part d'êtres que nous traitons comme des animaux, n'est-ce pas ? Cette fille dans les geôles par exemple-"

Le dissuader de venir avec lui. Mauvaise idée, la fille. Changer de sujet.

"- Bref, il faut tout de même que je le retrouve avant qu'il s'attire des ennuis. Partons chacun de notre côté, nous aurons plus de chances ainsi."


Tromper cette bête qui vivait dans la tête d'Erwin et qui reconnaissait la sienne à l'éclat de son regard, un même phosphore, les mêmes volcans, le même magma, les mêmes démons. Il avait besoin de détruire, elle suppliait dans le silence de cette lueur, d'une bête à une autre, détruire, tu me comprends, n'est-ce pas ? Si tu m'aimes, laisse-moi me battre, si on ne se bat pas, on meurt, tu es condamné, toi aussi... d'un condamné à un autre, laisse-moi secouer mes chaînes, laisse-moi m'y meurtrir.

Non, elle n'accepterait pas. La créature qu'il avait en face de lui s'était fixée pour proie la sauvegarde de la raison, ce soir. Tous les autres soirs ? Ce devait être une vie étrange et palpitante. Pendant quelques secondes, le Conseiller parvint à fixer son intellect curieux sur le spectacle de cette invraisemblable destinée. Mais elle le renvoyait à son bien dérobé. Elle ne pouvait que le relancer sur la piste du sang. Inutile de continuer à jouer la comédie du calme bienveillant. A son tour il fit un pas en avant et sa main dut s'imposer l'effort de ménager le vêtement de son congénère. Il avait failli, comme c'était déjà arrivé une fois, le saisir à toutes griffes, à même la gorge. La poigne se contenta, de justesse, de lui agripper l'épaule, avec la fermeté spasmodique des noyés et des monstres.

"Vous êtes là, vous. En face de moi. Vous êtes réel. Erwin. Vous êtes immortel et ...solide. A votre façon." Dans un réflexe d'autrefois, Tommen inspira l'air froid de cet appartement qui ressemblait à une caverne de receleur, et à une cellule de moine. "Vous avez été jugé digne. L'un de nous vous a invité à nous rejoindre, et vous faites sa fierté éternelle. Je ne lui demande pas d'être moins irrévérencieux, moins provocateur, moins chaotique que vous ne l'êtes. Je lui demande juste d'être là."

Et apparemment, c'était trop. Et il ne pouvait pas donner tort tout à fait à l'esclave, mais comment ce dernier devinait-il ...La marée flamboyante remonta à la surface en balayant tout sur son passage, les tentatives de dialogue, la diplomatie factice, les vestiges des jours interminables où il ne se passait rien de particulier. C'était une nuit de mise à mort. La proie suivait sa nature et le prédateur allait faire de même et le cycle naturel serait répété, scellé, une fois de plus. Clos, les tombeaux. Chacun à sa place. Sain d'esprit ou fou, Erwin devait comprendre ce qu'il lui réclamait en cet instant.
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30.09.22 11:22

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"C'est une bien belle clé que je viens de vous offrir, je compte sur vous pour en faire le meilleur usage."

Une bien belle clé, ça oui, mais Erwin n'était pas dupe, il voyait bien que ses mots n'avaient pas eu l'effet escompté, loin s'en fallait.

"Bien sûr que non, il n'a pas agi contre moi, il me connaît à peine. Rien de personnel là-dedans, il n'a fait que suivre sa nature. Comme... Comme un animal. Qu'espérer de plus, de la part d'êtres que nous traitons comme des animaux, n'est-ce pas ? Cette fille dans les geôles par exemple-"

Comme un animal ? Un animal que l'on traque et que l'on tue, voilà ce que cela voulait dire, quant à cette fille dans les geôles, un frémissement passa brièvement le long de la colonne de l'aubergiste qui se rappelait une sombre histoire avec une humaine qu'il avait brièvement secouru et... Non, quand même pas ?

"- Bref, il faut tout de même que je le retrouve avant qu'il s'attire des ennuis. Partons chacun de notre côté, nous aurons plus de chances ainsi."

- Vous devriez savoir pourtant que se séparer est toujours une mauvaise idée, il suffit de voir les films d'horreur ou de tueurs en série pour le comprendre.

Bien sûr il faisait référence aux enragés qui pouvaient se trouver hors de la cité, et loin de lui l'envie d'en croiser un, surtout en étant tout seul, mais surtout la petite voix dans sa tête lui hurlait que son aîné était en train de le baratiner et qu'il essayait de se débarrasser de lui pour mieux traquer l'humain tout seul. Le tuerait-il vraiment le moment venu ou bien le ramènerait-il à la cité dans un sursaut de raison ? Le brun n'avait pas envie de laisser le sort en décider, bizarrement. Les yeux noirs scrutaient les orbes ombrageuses du blond et, finalement, une main se leva pour venir saisir l'épaule avec force, le strigoï clignant des paupières sous ce geste hautement surprenant. Il était rare que le Conseiller soit tactile et, la dernière fois, ça avait été pour le menacer de l'étrangler et non pour une étreinte frémissante de tension.

"Vous êtes là, vous. En face de moi. Vous êtes réel. Erwin. Vous êtes immortel et ...solide. A votre façon."

Solide ? Rares étaient ceux qui l'avaient jamais qualifié de "solide", soulignant au contraire l'instabilité de son état mental plutôt que sa capacité à survivre à celle-ci ainsi qu'à tout ce qu'il avait enduré et qui l'avait transformé ainsi. L'aubergiste en fut touché, bien plus profondément que ce que ses yeux noirs à l'éclat de chiot abandonné sous une pluie glacée par une nuit de tempête pouvaient laisser voir.

"Vous avez été jugé digne. L'un de nous vous a invité à nous rejoindre, et vous faites sa fierté éternelle. Je ne lui demande pas d'être moins irrévérencieux, moins provocateur, moins chaotique que vous ne l'êtes. Je lui demande juste d'être là."

C'était donc cela, c'était bel et bien cela dont il s'agissait et le regard chagrin de Erwin se mua en quelque chose de plus chaleureux, tout comme le léger sourire compatissant et compréhensif qui vint éclairer un peu son visage, lui rendant une part de la prestance qui aurait du être la sienne s'il n'y avait pas eu les laboratoires. Un vampire calme, bienveillant et emprunt de sagesse malgré son âge encore jeune.

- Et il sera là si vous le ramenez, de gré ou de force vous pourrez le garder à vos côtés Tommen. Il lui faudra du temps pour l'accepter c'est tout, mais vous et moi avons l'éternité pour cela.

La main opposée de l'aubergiste vint saisir doucement l'épaule de son futur ami, la serrant non pas avec le même tremblement nerveux que ce qu'il sentait contre la sienne, mais avec une quiétude, une certitude absolue qui ne souffrait d'aucune angoisse, comme s'il s'agissait là d'une chose si évidente que nul ne pouvait en douter.

- En le ramenant avec vous, vous pourrez lui montrer ce que c'est que de vivre à l'abri d'une cité, même s'il met du temps à le comprendre. Ouvrez-vous à lui, laissez-le voir qui vous êtes vraiment, autant dans votre colère, votre déception, que vos espoirs et vos aspirations à son égard. Bien sûr il pourra tenter de profiter de vos attentes, peut-être même qu'il fera semblant d'y satisfaire pour mieux endormir votre vigilance, mais si vous lui répondez toujours avec patience comme on le ferait avec un enfant entêté, vous verrez qu'il finira par comprendre.

Oui, les humains étaient comme des enfants, lui-même en étant encore un par bien des aspects, notamment parce qu'il refusait de lâcher cette part d'humanité qui le caractérisait, mais il savait aussi qu'elle était son seul rempart contre la folie qui flambait dans son regard, cette bête qui répondait silencieusement à celle qu'il voyait dans les yeux de Tommen. Oui, je te vois, je te comprends, mais non, tu ne peux pas céder à ton instinct, pas si tu veux que les choses changent. Erwin relâcha l'épaule du Conseiller et soupira inutilement, jetant un regard à l'endroit avant d'enfoncer les mains dans les poches de son pantalon.

- Je sais que je ne devrais peut-être pas, mais j'ai envie de vous faire confiance Tommen.

Pourquoi ne le devrait-il pas ? Pour tellement de raisons logiques qu'il avait choisi d'abandonner que les énumérer serait parfaitement inutile. A la place il adressa un sourire au blond et se redressa, confiant et serein.

- Je vais vous laisser y aller seul. Pas parce que je ne pourrais pas vous aider, mais parce que je pense que c'est à vous d'y aller, à vous seul, pour lui montrer que vous tenez à sa présence à vos côtés et non pas parce que vous obéissez aux règles de la cité comme un aveugle suivant son chien. Vous devez le ramener VIVANT, Tommen, et vous devez parler avec lui, vous devez lui dire ce que vous avez sur le cœur même si c'est toujours difficile de se confier à quelqu'un, surtout à quelqu'un qui pourrait vous trahir pour sauver sa peau.

Le brun haussa les épaules, frottant du bout du pied contre le sol avant de se diriger lentement vers la porte, le regard levé en l'air comme si le plafond avait un intérêt insoupçonné pour tout le monde sauf pour lui.

- Je trouve que votre bureau est plus chaleureux que cet endroit, mais ici on sent bien que c'est "vous". Ça manque juste de couleurs je trouve, et pourtant vous en avez plein, de couleurs, vous en avez dans votre esprit et dans votre cœur, mais vous n'arrêtez pas de tout mettre sous clef...

Il s'arrêta à deux pas de la porte et se retourna pour fixer le blond, son sourire glissant au coin des lèvres, complice et amical.

- Vous devriez peut-être commencer à vivre maintenant, non ? Je crois que vous vous êtes retenu suffisamment longtemps.

Un peu de couleurs, un peu de fantaisie, un peu de laisser-aller... Par petites touches distillées au fur et à mesure, Erwin était persuadé que Tommen pourrait ainsi s'épanouir progressivement et devenir celui qu'il devait être. Oui, c'était l'hôpital qui se moquait de la charité, mais si Tommen s'y mettait, peut-être que lui aussi pourrait essayer quelque chose de nouveau ?


@Tommen Hodgkin
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08.10.22 15:49

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Tommen n'avait jamais été d'un tempérament à apprécier les combats de gladiateurs. Il regardait vivre la nature, et parfois cela impliquait de perdre le fil de la sollicitude et de se contenter d'une empathie glacée, immobile, face au spectacle de la cruauté ou aux miracles de la résilience. Mais les mises en scène artificielles que créait la cohabitation des créatures bipèdes... Il en avait toujours retiré une forme de dégoût. C'était la première fois qu'il considérait le survivant d'une telle destruction orchestrée, et qu'il trouvait en lui-même une certaine émotion personnelle, une certaine admiration pour ce qu'il voyait.

"De nuit, l'océan reste l'océan," dit-il comme on parle dans les rêves. "C'est moi qui ne le vois plus. C'est moi qui lui fais défaut."

Il avait l'air d'un fou qui vacille entre les humeurs sans parvenir à se poser, oiseau perdu dans la tempête. Mais il y avait un océan très calme, quoique ténébreux, quoique hanté de monstres, dans cette pièce, en face de lui, et il s'y raccrochait. Un miroir d'obsidienne animé de sa vie propre qui lui renvoyait la sienne comme un portrait aimant, le baume des âmes blessées. Et à bien le voir de si près, il y distinguait un reflet bleu.

Et puis, le couperet était tombé. Sa raison avait reçu le coup d'aiguillon et reprenait le dessus. Il avait fallu cette douche froide pour cela. Tommen ignorait si c'était ce qu'Erwin avait planifié, ou si le hasard l'avait mené droit à la faille de la forteresse.
Seul.

"Je ne suis pas à l'aise avec les enfants."

S'exprimer n'était pas si simple, tout le monde n'était pas extraverti, et tout le monde ne s'entraînait pas quotidiennement à cet exercice avec tous ceux qu'il croisait, n'est-ce pas, Erwin. La première phrase avait été la plus difficile. A vrai dire, Tommen en était lui-même surpris. Il la considéra comme si une autre personne à côté de lui l'avait prononcée tout à coup. Puis il laissa l'écheveau se dévider.

Toute une tirade se débattait à lui déchirer le coeur de ses ongles - nous avons bâti une cité parce que nous avons besoin les uns des autres, nous préservons l'humanité en nous-mêmes et dans le monde parce que nous avons besoin de toutes les facettes et qu'aucune force n'est assez forte pour régner seule - mais il ne parvenait qu'à en laisser apparaître une crête dans le lointain, le sommet de la montagne, à peine discernable dans une nuit opaque et épaisse qui cherchait à étouffer toutes les images. Le reste, il faudrait l'inférer.

Il se détourna et s'appuya à son bureau. Quelques-unes de ces pierres remarquables qu'il avait collectionnées au fil des ans, et qui ne s'étaient jamais délitées, ne partiraient jamais en poussière, et resteraient immuables tant qu'il en prendrait soin, se rencontrèrent sous ses doigts. Pensif, il les organisa les unes contre les autres et forma une petite montagne. Eh bien, qu'il soit lui-même un caractère coloré ou non, il les avait auprès de lui, ces quelques couleurs que la chandelle suffisait à animer. Il les avait collectées. Il les avait amassées. Des fractions et des fractions de petites vies additionnées pour former la montagne et qui lui donnaient son équilibre, sa réalité, si précaire soient-ils.
Nous avons bâti une cité, entre la montagne et la mer. Parce que choisir serait injuste. Parce que tout est nécessaire à la vie.

"Je vous ai déjà demandé votre aide pour cela, Erwin, c'était il n'y a pas si longtemps. Et vous ne m'avez pas dit de me débrouiller seul, alors. Ou que je serais capable de me débrouiller seul... ce qui revient au même. Mais je comprends. Vous avez raison, c'est juste que..."

Ce sentiment.
Cette poigne qui écrasait sa gorge.
Ne me laisse pas seul.

"Rien."

Sa stature se redressa, il ravala le trouble qui le déstabilisait et rétablit l'ordre impeccable de sa tenue. Une tempête hurlait dans son crâne et il allait devoir la réduire au silence ; et il en était capable, bien sûr, ce n'était qu'une question de volonté. Il n'avait pas le droit de relâcher cette volonté maintenant, alors qu'il avait toujours réussi à la mobiliser. Après tout, il était responsable d'un mortel à présent. Que ce dernier l'admette ou non.

Avec son élégance accoutumée, il inclina la tête pour saluer son ami qui partait. Il lui restait à se lancer en chasse - non, ce mot n'était pas approprié - à la recherche de quelqu'un qui ne l'attendait pas, et qui pourtant devait s'attendre à être poursuivi. Ce serait intéressant. Il fallait le voir sous cet angle. Il réfléchirait plus tard à ce qui le tourmentait, quand ce ne serait plus le moment d'agir, mais le moment de parler. Et à ce moment-là, advienne que pourra - il serait toujours temps d'appeler à l'aide.
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