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All that you are is all that I'll ever need (Ismaël)



05.11.20 17:29

Fitzwilliam Hagebak-Davis
All that you are is all that I'll ever need (Ismaël) 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 526
֎ Adventus : 06/03/2018
֎ Color : #996600
֎ Multicomptes : ephraim l. - circé h.
֎ Pseudo : nepenthès.
֎ Crédits : monoclegraphic.
All that you are is all that I'll ever need (Ismaël) W7d3
Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2201-fitzwilliam-hagebak-davis-the-strength-of-thousand-men

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We are surrounded by all of these lies and people who talk too much. You got the kind of look in your eyes as if no one knows anything but us. Should this be the last thing I see, I want you to know it's enough for me 'cause all that you are is all that I'll ever need. I'm so in love, so in love

Le fer brûlant rentra dans sa chair, rougeoyant autour de ses chairs meurtris alors que Thebes tentait de hurler et de se soustraire à la torture du bourreau de passage et qui avait été embauché par le couple royal afin de lui faire payer autant l’affront ressenti par la princesse De Conti devant la fête gâchée de ses fiançailles que la mise en danger du prince Voltchenkov qu’il avait doucement rêvé mais n’avait nullement oser espérer. La douleur était lancinante même quand le fer rougi s’éloignait de son corps, n’offrant pas même une once de répit ou de soulagement. Il souffrait comme s’il était plongé dans un bassin de lave en fusion, comme s’il respirait des volutes de feu qui enflammaient ses poumons et l’empêchaient de penser et de se mouvoir. Jamais il n’aurait imaginé qu’un vampire tel que lui puisse ressentir une telle douleur physique et que cette dernière puisse dépasser la douleur morale quand il avait compris avoir perdu Ismaël. Depuis combien de temps était-il aux prises avec ce bourreau pervers qui souhaitait vraisemblablement concourir avec le Prince Voltchenkov au titre d’Ecorcheur ? Il n’en avait pas la moindre idée. Perdu dans les ténèbres les plus profondes, dans les cachots les plus humides et malodorants du Palais, il ne voyait plus la lumière même de la nuit depuis bien longtemps. Le seul élément indicateur était la perte de sa voix. Il avait tant hurlé durant des jours et des jours qu’elle avait totalement disparu et que tout au plus, ce n’était plus qu’un gargouillis étranglé qui semblait s’échapper de sa trachée. Il était tout autant incroyable de découvrir que son corps possédait autant de terminaisons nerveuses et que ces dernières continuaient de fonctionner envers et contre tout. Pourtant aucun centimètre carré de son corps n’était épargné. Il n’y avait pas un seul endroit sur ce dernier où ne trônaient des bleus, des traces de sang, des bosses et des déchirures des chairs. Il semblait que le bourreau ait eu libre court quant à ses actes immondes et son imagination était manifestement sans limite. Le Responsable des réserves de sang avait bien du mal à conserver les yeux ouverts mais dès qu’il avait le malheur de les fermer, celui avec qui il partageait chaque instant douloureux de son existence faisait en sorte de le ramener à lui. Au besoin en lui adressant un seau d’eau glacé sur le visage s’il avait le malheur de s’évanouir.

« Tu sais ce qu’il te reste à faire si tu veux que ça cesse. » Une voix froide, glaciale s’éleva dans les airs et contrastant avec le feu qui le rongeait et autour de lui. Oui, il savait ce qu’il devait faire ou plutôt ce qu’on attendait de lui. Disparaître de la Cité. Partir dans laisser la moindre trace. Et pourquoi pas avoir le bon goût de mourir sous les crocs d’un Enragé dans la Bordure. On  ne pouvait que mesurer toute l’ironie de la situation. Il savait mais il refusait, préférant encore subir milles tourments, frôler la mort et en être dérobé au dernier moment pour y être plongé le lendemain. Tout plutôt que de renoncer une fois encore à Ismaël. Il ne savait pas ce qu’il était advenu de lui. Il ignorait s’il s’était remis de ses blessures, s’il craignait pour sa vie, s’il se battait pour lui ou avait, une fois encore, plié l’échine devant son Créateur. Au fond de lui, il savait que plus jamais il n’accepterait d’être séparé de lui, qu’il l’aimait et n’avait jamais cessé de l’aimer. Mais où était-il alors ? Pourquoi ne venait-il pas le sauver ? Une fois n’était manifestement pas suffisante. « Ism… » sa voix croassa-t-elle difficilement, incapable d’en dire plus tandis qu’une silhouette sombre, grande et menaçante s’approchait de lui. La même dont était sortie la voix glaciale qui tentait de l’éloigner du seul qui valait la peine de vivre. Il aurait voulu s’y dérober, sentant la terreur l’envahir, mais autant les chaînes que la douleur qui fourmillait dans son corps le figeaient sur place. Il ne pouvait rien faire si ce n’est être happé. « Ismaël est à moi. » Un rai de lumière glissa sur un œil d’un bleu azur, un bleu sous lequel on devinait le tumulte d’une colère froide qui s’apprêtait à tout emporter sur son passage. Non, Ismaël n’était pas à lui. La poitrine douloureuse de l’égyptien se souleva à intervalles rapides tandis qu’il se concentrait pour tenter de maîtriser sa peur et de ne pas la montrer. Au prix d’un effort incommensurable, il lui hurla dessus à plein poumons, sans qu’aucun son ne sorte de sa poitrine. L’autre sembla s’amuser de la situation et éclata de rire alors qu’il prit la tête de Thebes entre ses mains et lui donna un coup sec pour lui briser la nuque.

Sa tête partit sur le côté brusquement alors qu’il se réveillait dans le lit qu’il occupait maintenant depuis des jours sous la surveillance étroite des médecins. Son pronostic vital, si on pouvait l’appeler comme tel, n’était plus engagé mais ils devaient veiller attentivement sur l’absence de contre coup. C’était la première fois qu’un vampire avait été aussi atteint par le soleil, plus encore volontairement, mais il y avait quantité d’histoires de grands brûlés qui semblaient se portaient au mieux avant de voir leur état se dégrader rapidement et irrémédiablement. Ouvrant les yeux, il se redressa brutalement, aspirant l’air qui lui manquait, se pensant encore durant quelques instants dans ces cachots qui lui rappelaient de trop mauvais souvenirs. Mais non, ce n’était qu’un rêve, un rêve de plus comme il en avait trop ces derniers temps. Il plaça sa main sur son estomac appuyant là où l’épée en fusion l’avait pénétré. Rien. Il glissa sa main sur sa nuque. Rien encore une fois, si ce n’est les cicatrices mordantes du soleil dont il commençait seulement à guérir avec lenteur. Le sang de qualité qu’on lui procurait permettait à ses tissus de se reconstruire et d’ici quelques semaines, quelques mois, sans doute retrouverait-il une allure normale. Si on le laissait vivre jusque là. Il se passa une main tremblante dans ses cheveux épais et bouclés, tentant de se calmer. Nul besoin de paniquer. Il était en sécurité et s’il lui arrivait quoi que ce soit, il était sans doute au meilleur endroit pour être pris en charge. Il sentit quelque chose ou quelqu’un remuer dans le lit derrière lui et se retourna, le cœur palpitant d’y voir son meurtrier. Ce dernier se calma cependant instantanément quand il reconnut la silhouette gracile d’Ismaël à ses côtés. Une bouffée de bonheur lui monta à la gorge et un large sourire se dessina sur ses traits. Apaisé, il s’allongea à nouveau dans le lit, observant avec avidité son bel amant dont les paupières papillonnantes laissaient présager un réveil imminent. Se mordant la lèvre inférieure, il glissa ses doigts sur la peau d’albâtre, n’arrivant pas à croire qu’il était bien à ses côtés, dans ses draps ourlés de sueurs cauchemardesques. Ils avaient tant traversés et il avait conscience que de nombreuses épreuves demeuraient. Mais il était là. Avec lui. « Tu es vraiment là ? Ce n’est pas un rêve ? » lui demanda-t-il alors qu’il ouvrait doucement les yeux, espérant que son visage envahisse son univers comme il le faisait du sien. La terreur diurne avait fui. Ne restait que l’amour infini qu’il ressentait pour lui.



❝Haunted by the ghost of you. ❞ I am not the only traveler who has not repaid his debt. I've been searching for a trail to follow again. Take me back to the night we met and then I can tell myself what the hell I'm supposed to do. And then I can tell myself not to ride along with you.
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08.01.21 22:47

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@Thebes Ouaset & Ismaël
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« Toi aussi un jour tu aimeras Ismaël. De cela j’en suis persuadée », souffle la belle brune à la chevelure ondulée tombant sur ses épaules. Son visage gracile affiche un air mutin tandis que son regard tourné vers son interlocuteur fourmille d’une profondeur bien plus marquée que sa jeunesse laisse transparaître. Côte à côte sur ce balcon dans la nuit silencieuse, Ismaël observe le ciel étoilé dont les scintillements brillent sur ses rétines azuréennes. Regard partagé entre la froideur d’un passé tourmenté et celui d’un enfant découvrant le monde, le vampire finit par détourner son attention des astres pour la reporter sur sa sœur cadette. « Je n’ai nulle envie de feindre pareil sentiment Katherina. J’ai déjà bien assez à dissimuler pour parfaire les apparences », lâche le benjamin des Voltchenkov dans un ton détaché qu’on lui connaît si bien. Privé d’une humanité nécessaire à un certains développement, le jeune strigoï n’a de cesse depuis sa transformation de réapprendre à vivre, jouant les caméléons pour prendre part à la mascarade de ressentis la plupart du temps vides de sens à ses yeux. Une réalité dont il avait conscience et c’est pourquoi il refusait tout bonnement de faire semblant une fois encore, d’autant plus avec un telle émotion aussi surfaite dans son esprit. D'un mouvement négatif de la tête l'autre vampire reprend d'une voix délicieusement douce. « L'amour ça ne se choisit pas mon frère, ça s'impose à nous qu'on le veuille ou non. Ça nous prend aux tripes de la plus belle et douloureuse des manières. Ça nous rappelle ce qui est réellement important dans ce monde ». Le dernier infant de Dimitri ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel, quelque peu agacé. « Cesse de vouloir me convaincre avec ton beau discours Kat, ce n'est pas pour moi ». Mais la plus âgée n'en démord pas. « Bien sûr que si Isma. à quoi bon avoir la vie éternelle si c'est pour ne pas la partager avec une autre personne ? ». L'écorcheur soupire sans se cacher, las des tentatives de sa confidente. « Parce que je refuse de prendre part à une telle mascarade. Tout ça est une illusion, rien de plus ».

Tout ça est vrai. Entièrement et totalement vrai. Les paupières papillonnantes, Ismaël finit par émerger de ce souvenir lointain alors qu'il se réveille sous d'agréables frissons. Des caresses apportées par de longs doigts fins dont il reconnaît aussitôt le contact. La vision encore floue, ses iris acier finissent par se défaire de cet épais brouillard pour y percevoir la plus belle des clartés. Elle est là sa moitié, son âme-sœur, celui qui a réanimé son cœur atrophié par la douleur et la violence d'une enfance souillée. Jamais il n'aurait pu imaginer ressentir pareils sentiments à l'égard de qui que ce soit. D'ailleurs il ne pensait tout simplement pas en être capable de base. Après tout ce qu'il avait traversé, après tout ce qu'il avait subi, Ismaël avait fait en sorte de couper tout lien émotionnel envers lui-même et les autres pour pouvoir survivre à sa torture quotidienne. Un instinct de protection naturelle affûté qui l'avait maintenu en vie jusqu'à lors. Caché derrière son immense forteresse, le blondinet s'y était terré définitivement pour ne pas faire face à la dure réalité. Mais voilà que cette dernière avait fini par le rattraper sous les traits typés d'un égyptien au regard bleuté. Un lagon intense et sans fond dans lequel Ismaël se noie volontiers en cet instant. Katherina avait raison. L'amour est là devant lui, il existe bel et bien. Fait de chair et d'os, le strigoï le contemple avec une dévotion criante de sincérité. Thebes est là, à le détailler avec la même adulation tandis que la pulpe de ses extrémités ondule sur sa peau d'albâtre. « Et où voudrais-tu d'autre que je sois Thèbes ? J'ai tout ce qu'il me faut ici dans cette chambre et entre ses draps », murmure le Prince d'une voix légèrement rauque alors qu'il se love davantage dans le moelleux de son oreiller. Doucement, un petit sourire marqué par le bonheur se dessine aux commissures de ses lippes rosées, l'une de ses mains venant se glisser sous la soie de la literie pour venir caresser les courbes du buste de son amant. La simple sensation de toucher son épiderme le comble d'une joie sans nom, terriblement soulagé de le voir vivant à ses côtés. Si l'horrible vision de son corps en proie aux morsures de l'astre résonne encore dans son esprit, Ismaël cherche à s'y soustraire pour profiter de l'instant présent. Cependant, fin observateur, le scandinave ne peut s'empêcher de remarquer le teint plus affadi de son compagnon. Fronçant légèrement les sourcils, sa main remonte le long de son épaule puis sa clavicule. « Est-ce que tout va bien ? Tu es plus pâle que de coutume malgré cette peau dorée que j'affectionne tout particulièrement ». Une vérité pure qu'il ne peut renier aujourd'hui, conscient d'être allé beaucoup trop loin désormais pour faire machine arrière. Le pourrait-il seulement ? Impossible. Son affrontement avec Dimitri et la mise en péril de sa propre vie pour sauver l'être aimé ont eu raison de sa crainte de se lancer. Vagabondant à l'enclave de son cou et sa mâchoire, Ismaël laisse ses envies le guider jusqu'aux lèvres charnues du maghrébin qu'il redessine de son contour. Une nouvelle risette apparaît instantanément sur son faciès de statue grecque. « Heureux de voir que les morsures du soleil s'estompent un peu plus chaque nuit ». Si les cicatrices présentes sur une partie de visage de l'écorcheur ont presque disparu, l'exposition plus prolongée de Thebes face à la sphère divine, elle, l'a marqué davantage. Quand bien même il aurait continué de l'aimer tout aussi intensément avec une silhouette défigurée, il n'empêche qu'il rayonne de la guérison active du Responsable des réserves de sang. « Bien que l'idée de te garder loin des regards envieux me réjouisse, ma possessivité est affreusement paradoxale te concernant. Je veux que tu guérisses et que tu ailles mieux. C'est tout ce qui compte ».
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30.01.21 13:37

Fitzwilliam Hagebak-Davis
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Des lacs translucides dans lesquels il pouvait flotter des heures durant jusqu’à ce que sa peau devienne aussi fripée que les rides profondes de son arrière grand-père qui se promenait au loin dans sa mémoire. Un épiderme lactescent qui contrastait avec le teint olive de sa peau mezzée. Des bras si immenses qu’il avait l’impression qu’il pouvait contenir tout un univers qui lui appartenait à lui seul. Thebes n’aurait jamais pensé pouvoir connaître telle félicité, notamment au regard des semaines passées. Il y a un an de cela, il était en proie aux affres les plus douloureux, tourmenté par un esprit démoniaque qui s’était avéré porter sa propre voix. Il y a des mois de cela, il avait vu son monde s’écrouler en voyant celui qu’il aimait plus que sa propre vie unir son éternité à quelqu’un d’autre que lui, une princesse avec lequel il ne pouvait rivaliser tant en puissance qu’en beauté éhonté. Il y a des semaines de cela il avait amèrement compris qu’il avait été l’artisan de son propre malheur et que jamais il ne pourrait retrouver le bonheur qu’il ne méritait plus. Ce dernier n’acceptait de frapper qu’une fois, à l’instar de la foudre, et aussi vexé qu’un amant éconduit, ne revenait jamais au même endroit. Il a des jours de cela il avait compris que son éternité ne serait plus qu’une longue agonie, un couloir sombre au bout duquel nulle lumière ne permettait à un quelconque espoir de se développer. La Boîte de Pandore n’avait pas pu être refermée à temps et toutes les ombres hurlantes et funestes s’étaient envolées pour le tourmenter jusqu’à la rupture. Il y a quelques minutes de cela, plongeant dans ces lacs, caressant cette chair, se pelotonnant dans ses bras, il avait réalisé qu’il s’était une fois encore trompé. Lui, Thebes Ouaset, fils d’une famille pauvre égyptienne, infant d’une vampire prolixe mais désargentée, personnel administratif insignifiant d’une Cité de moyenne envergure, avait le droit à sa deuxième chance. « Dans mes rêves. C’est là où je te gardais prisonnier. » répondit-il à son âme sœur, incapable de détacher son regard. Il avait peur de cligner les yeux, de voir Ismaël disparaître dans l’interstice fugace. Un frisson parcourt son échine dorsale sous la caresse sensuelle de ses pulpes. Son sourire s’adoucit, se faisant plus durable en réalisant qu’il est bien réveillé, que les derniers jours, les dernières heures, les dernières minutes n’étaient pas un nouveau mirage de son esprit malade.

Lentement, il hoche la tête, répondant d’un ton apaisé à l’inquiétude qu’il sent poindre dans le timbre du Prince. « Tant que tu es là, tout va bien. » La douleur était évidemment toujours présente même si elle s’atténuait progressivement. Un vampire ne sortait pas indemne d’un rendez-vous avec l’astre solaire. Il était bien traité, en dépit du scandale dont il se doutait avoir causé, les infirmières ne parlant pas suffisamment à voix basse et la présence des gardes royaux ne se faisant pas aussi invisible qu’ils l’auraient souhaité. On lui administrait un sang de qualité et aux vertus guérisseuses certaines mais il lui faudrait du temps. Il ne pouvait pas s’en plaindre : au moins avait-il survécu. Grâce et uniquement grâce à l’être exceptionnel dans les bras duquel il se trouvait. « Merci. » souffla-t-il. « Merci de m’avoir sauvé ce jour là. De toutes les manières possibles. » Il lui adressa un léger sourire avant de grimacer, une pointe de douleur montant dans sa poitrine. « Je n’ose imaginer ce que tu as subi. » Des sanglots écarlates commencèrent à lui étreindre la gorge et à menacer de déborder ses pupilles. « Pardonne-moi. » Ismaël s’était ouvert à lui, comme il lui avait indiqué ne l’avoir jamais fait auparavant et voilà que Thebes avait remué le couteau dans la plaie. Il l’avait cruellement abandonné par lâcheté de se confronter à son propre passé. Il avait ravivé les brûlures et cicatrices qui avaient marqué sa peau de la plus innommable des façons. Et pourtant, il l’avait sauvé. Il se tenait à ses côtés. Il ne l’abandonnait pas. Il l’aimait. L’idée de le perdre à nouveau donnait l’impression au strigoï de suffoquer, sensation absurde s’il en était.

Ou pas si absurde quand soudain une évidence s’imposa à lui. Il ne pouvait pas vivre sans lui. Son cœur, immobile depuis des siècles, lui donna l’impression de battre la chamade alors qu’une urgence se fit ressentir. Plongeant dans le regard azuréen de l’amour de sa mort, il glissa lentement ses phalanges sur la douce volupté du visage aimé, prenant une profonde inspiration afin de laisser le parfum du Prince l’enivrer plus encore. Il ferma les yeux quelques instants alors qu’il reposait son front contre le sien, le contact de son épiderme électrisant le sien tandis que ses longs doigts glisser en des cercles concentriques sur sa nuque. « Isma, je peux te demander quelques chose ? » Il rouvrit les yeux, oubliant toute douleur, l’endroit où ils se trouvaient, les oreilles indiscrètes qui ne manquaient pas de traîner. Il n’y avait que lui, qu’eux deux. Le reste du monde pouvait bien brûler en enfer. Il se racla la gorge, soudain effrayé de se jeter à l’eau. Mais s’il ne le faisait pas maintenant, sans doute ne trouverait-il jamais la force de le faire alors même qu’il en avait envie. Plus qu’envie, il en avait besoin. Un besoin viscéral et même si tout se mettait en travers de leurs chemins. Ils avaient déjà tout bousculé. Il devait le faire tant qu’ils demeuraient dans ce paysage d’armistice. « Je sais que je n’ai aucun droit de le faire. Que ce n’est pas ce que je t’ai proposé cette nuit là. » Sourire fugace, pointe douloureuse du rejet et de la fiancée resplendissante. « Et tu sais que je ne suis pas très doué pour les grands discours. » Doux euphémisme pour le Responsable de la Réserve de sang : rares étaient ceux qui connaissaient son visage avant ce matin-là, plus encore étaient ceux qui connaissaient sa voix. « Alors pardonne mes mots un peu maladroits qui ne parviendront jamais au centième de ta beauté, de ce que je ressens pour toi. » Quelques secondes de répits, le temps d’évaluer la distance, les risques de chute et de se jeter à corps perdu. « Tu es la chose la plus merveilleuse qui soit arrivée dans ma vie. Tu es un cadeau tombé droit du ciel : un ange à la beauté ravageuse, au cœur d’or même si toi-même tu l’ignores et le réfutes. Tu as donné un sens à ma vie, l’illuminant de ta simple présence. Amour de ma vie, tu m’as rendu meilleur, tu m’as guéri de mes démons qui me tourmentaient depuis des siècles, tu as cru en moi, tu as toujours été là pour moi-même quand je te rejetais. Tu es ma perle rare, mon unique trésor, l’homme le plus incroyable du monde. Tu m’as confié ton passé et tes blessures, je t’ai confié mes peurs et mes doutes. A tes côtés, j’ai confiance en l’avenir, je n’ai plus peur de cette éternité froide qui se profilait avant ton arrivée. Je suis sans doute un peu maladroit et je n’ai pas assez de mots pour te décrire la force de mes sentiments et le bonheur que je ressens de t’avoir dans ma vie. J’aimerais hurler au monde entier que j’ai trouvé l’homme de ma vie. Je voudrais que tout le monde sache comme mon cœur et le tien s’accordent à merveille, battent à l’unisson. Aujourd’hui, cette nuit à tes côtés, je sais plus que jamais que je ne pourrais jamais aimer un autre que toi. Je sais que mon passé, mon présent et mon futur sont à tes côtés. Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, amour de ma vie, j’ai une simple question à te poser… » Il lui prit la main, caressant doucement ses doigts de son pouce. « Ismaël, veux-tu m’épouser ? »



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07.03.21 15:35

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« Ne t'en fais pas pour moi, il n'y a rien à pardonner. C'est toi qui m'a sauvé, et ce bien avant cette soirée ». Allongé dans ce lit confortable à souhait, son corps nu collé à celui de l'égyptien dans un entrelacement naturel et affectueux, Ismaël ne pouvait s'empêcher de le dévisager avec une dévotion qu'on ne lui connaissait pas. Jamais pareil regard de sa part ne s'était posé sur quiconque hormis celui se trouvant à ses côtés. La force de ses sentiments pour cet homme n'avait aucune limite, aucune ressemblance avec quoi que ce soit d'autre. S'il avait offert volontiers son corps en appât à l'appétit vorace de la sphère divine pour le sauver, aucun doute qu'il recommencerait cette épreuve sans hésiter. Une vérité dont il était certain alors qu'il caressait avec douceur de ses longs doigts si violents et cruels habituellement, le visage malmené de son bien aimé. Un triste spectacle qui s'effaçait petit à petit pour la plus grande joie du nordique. Heureux comme jamais, apaisé et loin de tout tourment lorsqu'il était en sa présence, Ismaël observa attentivement Thebes qui semblait retenir ses pensées. Le laissant faire, la pulpe de ses extrémités venant faire frissonner à son tour le faciès du scandinave marqué quelque peu encore par sa rencontre avec l'astre du jour, il respira à pleins poumons l'odeur enivrante du maghrébin qui posa son front contre le sien. Harmonie parfaite, pièces de puzzle longtemps incomplètes, ils s'étaient désormais trouvés pour leur plus grand bonheur et le plus grand malheur d'autres. « Évidemment », répondit-il derechef à son amant en plongeant ses perles acier dans le lagon de son double vampirique. Il ne savait s'il devait s'inquiéter face aux traits quelque peu crispés de son interlocuteur ou simplement profiter de l'instant. Une tourmente qui prit rapidement fin alors que Thebes se lançait dans une tirade qui envoûta littéralement l'héritier Voltchenkov. Suspendu à ses lèvres comme un enfant à qui on raconterait la plus belle des histoires, Ismaël sentit son cœur mort flancher une deuxième fois. Assommé par ce déferlement de compliments et ce témoignage d'amour auquel peu de chanceux pouvaient prétendre, le grand blond resta coi l'espace de quelques secondes, ouvrant et fermant la bouche pour essayer d'émettre des mots ou ne serait-ce que des sons sans parvenir à trouver le ton juste. Par réflexe il se releva alors, sans vouloir inquiéter pour autant sa moitié à ses côtés. En position assise, les draps couvrant furtivement le bas de son anatomie, le strigoï regarda au loin avant de s'humecter les lèvres et de retrouver finalement les billes lapis lazuli de son compagnon. Faisant taire ses inquiétudes face à un tel bouleversement, il ferma les yeux un instant dans le but de parvenir à s'exprimer de nouveau. Il prit alors la main du méditerranéen dans la sienne, un sourire profondément sincère au coin de ses lippes.  « Avant de te rencontrer je pensais avoir trouvé une sorte de balance dans ma vie. Je pensais être heureux car je n'avais aucun autre équivalent hormis mon existence humaine pour le moins désastreuse. Je m'étais raccroché à cette idée, je l'avais accepté sans me poser davantage de questions. Cependant, cette nuit là à l'Oasis Pleasure quand tu es venu à moi pour la toute première fois, que tu as agi sous le coup de tes pulsions sans pouvoir encore parvenir à t'en souvenir aujourd'hui, j'ai ressenti comme une sorte de connexion, une sensation singulière qui m'a fait grincer des dents alors qu'en partant je posais pour la dernière fois les yeux sur ton visage endormi et bien plus serein que la veille. Cette confusion m'a hanté pendant de nombreux mois après mon retour à New Riverlake. Impossible d'y mettre des mots dessus et pourtant elle s'était infiltrée au plus profond de mon esprit sans que je ne parvienne à la déloger. Dès lors que je suis revenu à New Abbostford, j'ai espéré retrouver ce sentiment perturbant. Et lorsque tu es entré dans cette pièce où je jouais du piano, j'ai su au travers de tes yeux que je n'étais pas le seul. Ta mémoire te faisait peut-être défaut mais ton corps se souvenait. Lui non plus n'avait pas oublié cette alchimie pour mon plus grand soulagement. Ce n'était pas la même personne que j'avais en face de moi et pourtant c'est de celle-ci dont je suis tombé amoureux. Moi Ismaël Voltchenkov, l'Ecorcheur, j'ai appris à aimer, qui l'eut cru... Pas moi en tous cas. Je m'en croyais incapable. Et la peur de te perdre m'a fait réaliser à quel point je n'étais qu'une coquille vide avant tout ça ; que je vivais au travers d'une vision anesthésiée par crainte de souffrir de nouveau. Une existence morne et sans saveur totalement occultée dès lors que ces deux grandes iris bleutées se posent sur moi. Quand tu me regardes Thebes, je ne vois plus le monstre qui ne mérite rien d'autre que de se complaire dans sa propre agonie. Je me vois moi. Juste moi avec mes forces et mes failles. J'ai peut-être appris à manier les mots pour parfaire les apparences, hélas je peine encore à trouver la contenance nécessaire pour décrire mes propres émotions. Et c'est bien plus compliqué te concernant tant c'est étonnement puissant et délicieusement douloureux à la fois. Tu es mon équilibre désormais, tu es mon tout. Je veux que tout le monde sache que tu m'appartiens, que tu es à moi et à personne d'autre. Alors oui Thebes Ouaset, je veux être lié à toi pour l'éternité ». Il l'avait dit. C'était une évidence pour lui. Toutes ces mots étaient sortis de sa bouche dans un flot continu qu'il n'avait pu retenir. Ayant l'impression de ne pas avoir réussi à tous retranscrire en paroles, ses émotions nouvelles étant bien trop complexes pour être décryptées en langage articulé pour le moment, il avait néanmoins essayé de donner le maximum pour le convaincre de sa dévotion réciproque. Car oui si Ismaël était d'une possessivité maladive envers Thebes, il appartenait tout aussi fortement à ce dernier. Corps et âme. « Je ne suis plus rien sans toi, j'ai besoin de toi », rajouta-t-il comme pour se justifier, voulant lui montrer à quel point tout cela était vrai. Ainsi, le prince vînt sceller le tout par un baiser débordant d'admiration et de passion pour cet être solaire qui avait illuminé ses nuits. Tout le long de cette expérimentation, le guerrier n'avait eu de cesse d'entremêler ses doigts entre les phalanges de son partenaire sans jamais s'en défaire, de peur peut-être de le voir disparaître dans une nuage de fumée. Et tandis qu'il se détachait lentement de ses lèvres charnues, une idée lui vînt alors, ses pupilles luisant d'une malice indéniable et un sourire plus prononcé se figea sur son visage. « Je voulais garder ça pour plus tard mais je pense que c'est de circonstances. Viens avec moi », l'invita-t-il sans plus d'explication en lui tendant la main pour le tirer du lit, tous les deux dans leur tenue d'Adam. N'ayant que faire de leur nudité apparente, il le poussa à le suivre jusqu'au salon où trônait le somptueux piano à queue sur lequel l'écorché avait toujours aimé se distraire.  « Assieds-toi à mes côtés », lui suggéra-t-il tandis qu'il prenait place lui même sur le siège. « Te souviens-tu de la mélodie que je jouais ce soir là ? Une ode à la mélancolie qui me rongeait depuis ton absence, un appel à ces retrouvailles que je souhaitais ardemment sans même le comprendre. Et puisque je t'ai retrouvé, voilà ce que je ressens à présent ». Doucement, ses doigts vinrent effleurer les touches de l'imposant instrument, cherchant leur place avant de se laisser embarquer dans une partition que son cœur avait écrit pour lui. Si Ismaël peinait à décrire tout ce qu'il éprouvait pour cet homme merveilleux, alors il le ferait par le biais de la musique.

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15.07.21 17:03

Fitzwilliam Hagebak-Davis
All that you are is all that I'll ever need (Ismaël) 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 526
֎ Adventus : 06/03/2018
֎ Color : #996600
֎ Multicomptes : ephraim l. - circé h.
֎ Pseudo : nepenthès.
֎ Crédits : monoclegraphic.
All that you are is all that I'll ever need (Ismaël) W7d3
Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2201-fitzwilliam-hagebak-davis-the-strength-of-thousand-men
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We are surrounded by all of these lies and people who talk too much. You got the kind of look in your eyes as if no one knows anything but us. Should this be the last thing I see, I want you to know it's enough for me 'cause all that you are is all that I'll ever need. I'm so in love, so in love

Il avait toujours estimé qu’il n’avait pas le droit au bonheur, qu’il était quelqu’un de si insignifiant qu’il ne valait pas la peine qu’on se souvienne de lui ou qu’on lui accorde le moindre égard. Il n’était pas physiquement attrayant comme nombre de vampires pouvaient l’être, avec cette grâce, ce magnétisme et cette sensualité qui laissaient une traînée de poudre incandescente là où ils passaient, attirant tous les regards, homme comme femme, immortel comme humain. Il n’irradiait pas de lui ce charme majestueux qui avait permis à bon nombre d’entre eux de survivre durant tous ces siècles. A bien y réfléchir, même défiguré par les caresses mortelles du soleil, c’était un miracle qu’un strigoï comme Thebes ait pu survivre jusqu’à présent. Il ne devait son salut qu’à ceux qui l’avait précédé ou l’avait entouré pour des raisons dont il ne parvenait pas toujours à cerner la logique : la terrible Hrethra qui avait décelé un potentiel qu’il continuait de chercher en lui, la bienveillante Lochmaddy qui avait veillé sur lui comme la mère qu’il n’avait jamais eu et avait su lui montrer la lumière quand les ténèbres avaient fondu sur lui, l’irrésistible Oraiokastro qui l’avait attiré avec autant de force qu’il l’avait repoussé le moment venu, la stratège Siena qui avait su posé une main protectrice au dessus de son crâne, telle une madone sombre, la lumineuse Lyn qui l’avait aimé d’un amour aveugle et inépuisable alors qu’il avait tout fait pour la rejeter mais avant tout et surtout le sublime Ismaël qui, pour une raison qu’il ne comprenait toujours pas, l’avait aimé, lui avait pardonné et l’avait sauvé à bien des égards. Il ne le méritait nullement et alors même qu’il était paisiblement installé dans ses bras, il ne parvenait pas à comprendre sa chance, à réaliser qu’il était bien là avec lui, que les derniers jours passés dans ses bras sans le quitter un instant, le retrouvant avec délice et naturel, n’étaient pas un de ces rêves de plus qui le laisseraient en sueur et suffoquant dans la chaleur de la nuit, que ses jambes étaient bien enchevêtrés aux siennes et non pas dans des draps couverts d’humidité et de fluides corporels, que ses mains caressaient avec délicatesse son visage et qu’il ne s’agissait simplement pas de ses cheveux trop longs et négligés, que l’azur dans lequel son regard était plongé émanait bien du regard franc et magnétique de son amant et pas du taffetas sur lequel reposait le soleil éclatant. Il était vivant, dans les bras de son amant. Thebes Ouaset était heureux et apaisé sans plus qu’aucune ombre ne vienne ternir le tableau qui se revêtait chaque jour un peu plus de couleurs chaudes et bienveillantes.

Pourquoi tout risquer à nouveau dans ce cas ? Lui qui craignait que la respiration de trop, le battement de cœur de trop ne vienne ébranler et détruire ce merveilleux équilibre parfait ? Il était à lui, dans les recoins sombres d’une chambre, sous la lumière blafarde des néons de la banque de sang, dans l’atmosphère sauvage d’une salle d’entraînement, emmitouflés dans le manteau de la nuit. Ils n’avaient nul besoin de rendre les choses officielles, de s’opposer une fois de plus au puissant roi Voltchenkov en provoquant humiliation et fracas devant la cour. Peu importait ce qui brillait à leurs doigts du moment que leurs mains étaient liées l’une à l’autre. Pourtant, il avait ressenti cette envie, ce besoin, cette nécessité vitale de lier éternellement son histoire à la sienne. Il voulait le protéger de ses démons comme il l’avait sauvé des siens. Il voulait se dévouer entièrement à lui comme Ismaël avait accepté de renoncer à l’avenir radieux et puissant qui s’ouvrait à lui. Il voulait lui jurer fidélité éternelle de manière officielle afin qu’il sache qu’il lui appartenait comme un chien appartenait à son maître. Il savait que c’était la seule chose à faire et qu’il n’y avait pas d’autre issue à ce qu’il ressentait pour lui. Pourtant l’espace d’un instant, il regretta une telle déclaration. En observant le silence assourdissant qui s’étirait entre eux, il se demanda s’il n’allait pas trop vite, à l’histoire de leur histoire qui avait débuté dans le fracas de deux corps nus qui s’entrechoquent, de bouches qui se cherchent, de gémissements qui emplissent l’espace, de gonflements jusqu’à l’explosion. En contemplant son beau Prince se redresser, il sentit le froid glacial du rejet et la peur viscérale et irrationnelle de tout perdre emporter son cœur mort depuis longtemps. Suivant le mouvement de son bien-aimé, se passant nerveusement la langue sur les lèvres, grimaçant légèrement sous une douleur qui peinait à partir, l’égyptien se redressa à son tour, s’installant en tailleur face à celui que tout le monde nommait l’Ecorcheur. Il ne prêta pas attention au drap qui glissait jusqu’à sa taille, révélant un corps meurtri par les morsures avides du soleil. Il ne voyait qu’Ismaël, n’entendait qu’Ismaël, ne respirait qu’Ismaël. Il était son seul univers.

Un large sourire vint supplanter la moue inquiète de l’arabe et le soulagement envahit tout son être face à la plus belle déclaration d ‘amour qu’il ait jamais reçu et n’aurait jamais osé espérer. C’était pour les autres, en principe ; pas pour quelqu’un comme lui. Avant que l’instant ne s’envole pour l’éternité, il laissa planer sa joie infinie et embrassa passionnément son amant, non son fiancé désormais. Des frissons parcourus son corps en sentant les doigts de ce dernier se mêler aux siens, offrant une danse complexe témoin silencieuse de leur volonté de se lier l’un à l’autre pour l’éternité, prémices de cet avenir enfin radieux, son épiderme s’électrisant à leur contact alors qu’il ne ressentait plus aucune peur, plus aucun doute, plus aucune douleur. « Je t’aime Ismaël comme je n’ai jamais aimé. » Ses mots prenaient tout leur sens désormais. Il n’avait jamais aimé avant. Pas comme ça. Pas même O. Pas même ses sœurs. Pas même sa Créatrice. Tout ce qu’il avait ressenti auparavant faisait bien pâle figure en comparaison de ce qu’il ressentait pour l’immortel dont il ne pouvait se passer. Il aurait pu rester l’éternité, sans bouger, sans faire autre chose que l’embrasser encore et encore, mais celui-ci en décida autrement et, tel le sage promis qu’il était, Thebes se leva pour le suivre, se demandant ce qu’il avait en tête tout en admirant sa silhouette de rêve n’en déplaise à sa moitié. Intrigué, il s’installa à ses côtés sur le grand piano et observa, fasciné les doigts du fier Voltchenkov glisser sur les touches blanches et noires avec maestria, laissant la musique apaisée l’envahir tout en posant délicatement sa tête sur son épaule. « Jamais à l’époque je n’aurai cru que cela nous aurait mené à cet instant précis. Tout ce qu’on a traversé, toutes les épreuves qui nous ont conduites à cet instant précis, comme si c’était écrit. » Et peut être que ça l’était. Peut être que Hrethra ne l’avait trouvé que pour qu’il veille sur Ismaël. Peut être que Dimitri devait venir à New Abbotsford pour qu’Ismaël sente son cœur battre à nouveau d’une mélodie bien plus douce. Peut être que toutes les souffrances qu’ils s’étaient infligés, c’était pour se débarrasser à tout jamais de poids passés. Il glissa ses doigts sur celles d’Ismaël. « Apprends-moi. Apprends-moi à jouer. Apprends-moi à vivre. » Il lui avait déjà appris à aimer.



❝Haunted by the ghost of you. ❞ I am not the only traveler who has not repaid his debt. I've been searching for a trail to follow again. Take me back to the night we met and then I can tell myself what the hell I'm supposed to do. And then I can tell myself not to ride along with you.
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