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☾ when the sun has set no candle can replace it.



28.09.22 18:27

Sorley Glades
☾ when the sun has set no candle can replace it. FINITO-PIPO-copie-NB
Nemo me impune lacessit.

֎ Faciem : Thomas Doherty.
֎ Diem natalis : 703 ans - 1687.
֎ Officium : Aucun.
֎ Locus : New Abbotsford.
֎ Creator : Ezékiel.
֎ Infants : Aucun.
֎ Proprietas : Aucun.
֎ Nuntium : 221
֎ Adventus : 20/09/2022
֎ Color : #804f4f.
֎ Multicomptes : Ezékiel.
֎ Pseudo : La Baronne.
֎ Crédits : @La Baronne.
Sorley Glades
Les Nantis
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NEW ABBOTSFORD | PRINTEMPS 2389
I. Crépuscule - Haute-Cour

Une brise comparable à celle de ta terre natale balaye lentement la brume printanière, laissant éclore ici et là les quelques rayons portés par le crépuscule. La fraîcheur de cette nuit naissante se heurte à l’âpreté de ton enveloppe charnelle, morne et glaciale depuis tant de siècles. Ta silhouette se découvre sous une lumière argentée à mesure que tes pas te guident jusqu’aux allées centrales de la Haute-Cour, le clapotis sourd de la bruine pour seule compagnie. Quelques rats maigres et hagards se profilent non loin de toi, puis disparaissent aussitôt dans l’ombre des caniveaux qui bordent ton chemin. Tes pupilles se contractent et se resserrent dans un élan de prédation, l’instinct carnassier éveillé par ce soupçon de vie qui gravite non loin de toi. Ton existence est maudite par le fléau de la faim éternelle.

- Baron…C’est un honneur pour moi de vous rencontrer…

Une silhouette marquée par le poids de l’âge s’extirpe prudemment de l’obscurité. Tu marques un arrêt, tes mains gantées solidement empoignées l’une à l’autre dans le bas de ton dos, l’iris encrée au visage de l’inconnu. L’homme est accablé de tension, le souffle rauque, les yeux rivés sur le détail poreux des pavés qui jonchent la ruelle.

- …Je suis Sir Talcott Pratchett 9ème du nom… Et je me tiendrai à votre entière disposition tout au long de votre séjour dans la cité de New Abbotsford. Votre venue est une véritable bénédiction pour toute notre famille…

Le vieillard s’agenouille maladroitement, contractant fermement sa mâchoire pour réprimer un râle de douleur. Tu perçois l’infime craquement de ses rotules recrues par une vie de dure labeur et l’accélération abrupte de son palpitant. L’apparence de cet homme est certes, des plus pitoyables, il n’en demeure pas moins que tu apprécies ce geste.  

- Tout l’honneur est pour moi, Sir Pratchett.

Tu t’approches de l’humain, voûtant légèrement l’échine pour mieux lui tendre ta main enveloppée de cuir et ainsi, lui sommer de se relever. Le vieil homme lève les yeux et s’amarre un instant à ton regard perçant, tout à la fois envoûté et pétri d’effroi par tes prunelles prédatrices. Il prend faiblement appuie à cette main tendue et se hisse à hauteur de ton buste, le cœur une nouvelle fois brutalisé par la violence de l’effort.

- Ma dernière visite remonte à bien des années, non loin de 2 siècles me semble-t-il, j’imagine que bien des choses ont changé. Racontez-moi tout, je suis des plus curieux.

Non sans soutenir le regard troublé du vieillard, un sourire aimable s’esquisse lentement aux commissures de tes lèvres, dévoilant le pointu acéré de ta canine. Sans transition quelconque, tu engages le premier pas, signifiant à ton guide que tu es non seulement prêt à l’écouter, mais également à le suivre à travers les ruelles mornes de la cité. Le vieil homme acquiesce et suit ton pas.
☾ ☾ ☾

NEW ABBOTSFORD | PRINTEMPS 2389
II. Pleine lune - Non loin de l'artère principale du Quartier Rouge

Très vite, les deux silhouettes parviennent à rejoindre le Quartier Rouge. Le septuagénaire marque un arrêt dans l'une des ruelles adjacentes à l'artère principale de ce quartier des plus animés pour mieux attirer l'attention du vampire sur quelques vestiges architecturaux.
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02.10.22 19:05

Fitzwilliam Hagebak-Davis
☾ when the sun has set no candle can replace it. 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 526
֎ Adventus : 06/03/2018
֎ Color : #996600
֎ Multicomptes : ephraim l. - circé h.
֎ Pseudo : nepenthès.
֎ Crédits : monoclegraphic.
☾ when the sun has set no candle can replace it. W7d3
Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2201-fitzwilliam-hagebak-davis-the-strength-of-thousand-men

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@Sorley Glades & Fitzwilliam
White shirt now red, my bloody nose sleepin', you're on your tippy toes, creepin' around like no one knows think you're so criminal bruises on both my knees for you. Don't say thank you or please I do what I want when I'm wanting to. My soul? So cynical. So you're a tough guy, like it really rough guy. Just can't get enough guy. Chest always so puffed guy. I'm that bad type


L’opium aidait. Il devait être honnête avec lui-même et reconnaître qu’il était retombé dans les travers qui guidaient chacun de ses pas depuis le décès de Mélanie. Il passait désormais nombre de ses soirées à l’Oasis Pleasure, prétextant un anniversaire, un mariage ou une épine dans le pied de retirée pour se rendre dans les lieux de plaisir. Le bruit des chairs qui s’entrechoquent, la sensation de l’alcool qui ruisselait le long de sa gorge, l’odeur du sang interdit qui venait chatouiller ses narines et la drogue puissante et en quantité qui pénétrait ses veines à défaut de tout autre fluide. Tout cela aidait à cette sensation d’engourdissement déplaisante mais nécessaire pour faire taire la douleur. Il y était habitué pourtant : lorsqu’on était immortel, il fallait s'accommoder des adieux aux êtres aimés, quand bien même la puissance des sentiments ne puisse les protéger. Il était toujours plus facile de perdre des êtres humains dès lors que mourir était leur nécessaire destinée. Mais cela n’empêchait pas le Lieutenant-Colonel de souffrir lorsque cette sensation de vide, de trou noir s’ouvrait aux creux de ses intestants pour tout absorber sur son passage. Le temps avait beau passé, l’opium faire effet, la douleur demeurait. La fièvre rouge avait fait son œuvre. Pour ne pas souffrir davantage, il s’était arraché le cœur, une partie de lui-même pour apaiser l’ire de son palpitant éprouvé. Au passage, il avait brisé une partie de son âme un peu plus. Le temps aiderait et Dieu savait combien il en disposait. Il en avait conscience mais la part rationnelle de son esprit refusait de l’emporter sur l’irrationnel. Alors l’opium servait de marche-pied.

Et le travail d’étrier. Cela faisait des semaines que le mystérieux tueur n’avait pas refait surface. Évidemment, la Milice avait pris garde de ne pas ébruiter l’affaire mais les cadavres ne pouvaient continuer de s’amonceler sans que les langues ne commencent à se délier dans un murmure conspirateur. Il sentait ce bourdonnement. Il entendait les reproches tus à son arrivée. Que faisait la Milice ? N’avait-elle pas pour but de nous protéger ? Si le danger était également dans les murs, à quoi bon rester ici ? Il en était de l’avenir et de la réputation de New Abbotsford. La Reine l’avait peut-être quitté mais il se devait de tout mettre en œuvre pour redorer la gloire des lieux afin que les sacrifices n’aient pas été vains. Les pistes de Brisco n’avaient rien donné et malgré la patience et la confiance que lui avait renouvelé Fitz, il avait été contraint de le limoger et de reprendre les rênes. Si son inspecteur le plus doué n’était pas capable de remonter la piste sanglante, il n’avait eu d’autre choix que de se plonger dans les méandres d’un esprit aussi dérangé que mystérieux. Il y avait nécessairement un lien et le Lieutenant-Colonel ne céderait qu’une fois qu’il aurait mis la main sur celui ou celle qui venait déranger sa juridiction. Se plonger dans le travail de cette manière aidait également à engourdir la douleur.

La nuit était sans doute froide ; le printemps n’était jamais favorable dans ces contrées. La pâleur de la lune entourait les lieux d’un halo discret et presque serein si elle n’était aussi cruelle. Il avait toujours préféré la chaleur protectrice et familière de l’astre solaire sur sa peau et avait toujours vu la clarté de l’astre lunaire comme une épouse vengeresse et cruelle. L’ironie pour un écossais sans le moindre doute. Plus encore pour un immortel qui ne pourrait désormais plus jamais sentir la délicate morsure d’une boule de feu. Si ses sens étaient légèrement engourdis par l’opium et par l’ambiance attachée à cette partie de la ville, ils n’en demeurent pas moins alertes et tandis qu’une odeur, un parfum caractéristique vient chatouiller ses narines, l’écossais se fige. Sa mémoire olfactive et le parfum de danger qui lui titillait les narines n’était pas de bon aloi. Suivant son instinct, il se rapprocha de deux silhouettes qui erraient dans le dédale des ruelles étroites du Red District, n’ayant rien à envier au vieil Amsterdam.

Un vampire et un vieil homme. Ce n’était certes pas le genre de couple que l’on pouvait retrouver dans les environs. Chacun ses penchants charnels mais la gérontophilie n’était pas le plus répandu d’entre eux, raison pour laquelle une alarme se mettait en marche dans l’esprit du Lieutenant-Colonel. Les cadavres avaient été retrouvés dans chacun des quartiers à l’exception du Red District, se pourrait-il qu’il s’agisse du tueur qui avait décidé de marquer son empreinte sanguinaire les lieux de plaisir environnants. La mâchoire crispée, il les suivit en toute discrétion, profitant de la connaissance exacte des lieux qu’il possédait, analysant chacun de leurs mouvements tout en maintenant une distance suffisante pour ne pas éveiller les soupçons du tueur. Au détour d’une ruelle, éloignée de la foule, il sentit une odeur de rouille lui prendre la gorge et l’adrénaline monta immédiatement en lui pour déclencher ses réflexes. Sans réfléchir et tout en ayant conscience de prendre des risques inconsidérés compte tenu de ce qu’ils savaient du criminel et ce dont il était capable de commettre, il s’interposa violemment et plaqua l’immortel contre le mur le plus proche. L’effet de surprise lui permit de lui passer immédiatement les menottes alors que de toute sa force, de toute sa haine, il indiquait à ce dernier : “Par les pouvoirs qui me sont conférés par la Conseillère Bożena, vous êtes en état d’arrestation. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant le Conseil. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n'importe quel moment d'exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition.” Il se rapprocha de l’inconnu, plaquant son corps contre le sien avant de murmurer au creux de son oreille : “Ton règne de terreur est désormais terminé, Tueur.”



❝Haunted by the ghost of you. ❞ I am not the only traveler who has not repaid his debt. I've been searching for a trail to follow again. Take me back to the night we met and then I can tell myself what the hell I'm supposed to do. And then I can tell myself not to ride along with you.
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03.10.22 1:48

Sorley Glades
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֎ Diem natalis : 703 ans - 1687.
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NEW ABBOTSFORD | PRINTEMPS 2389
II. Pleine lune - Non loin de l'artère principale du Quartier Rouge

Cette attention que tu portes aux paroles empreintes de savoir de ton serviteur est bien louable, Baron ; mais l’instant n’en demeure pas moins des plus ironiques. Quel âge as-tu désormais ? Te souviens-tu de l’Homme que tu étais, jadis ? Te souviens-tu de cette douce chaleur qui réchauffait tes veines ? Tu esquisses un rictus amer. L’immortalité n’a rien de divin lorsqu’elle ne peut empêcher la mémoire de s’effriter avec le temps ; et le savoir n’est rien lorsqu’il ne peut compter sur une mémoire infaillible. Tout ceci ne serait-il donc pas un passe-temps des plus vains ? Ou quelque chose de, sans doute, bien trop Humain pour la créature que tu es ? Qu’attends-tu de ton serviteur ? Qu’attends-tu de cet instant d’absolue insignifiance ? Que cherches-tu réellement, ici, à New Abbotsford, Baron ? Es-tu réellement certain de tout contrôler ? Es-tu certain que ces marionnettes sont bien solidement attachées à tes fils ? Tu divagues, Baron. Ton esprit annihilent tes sens d’ordinaire si éveillés, masquant une offensive des plus inopinées ; et dont tu t’apprêtes à faire les frais. 1…2…3…Un bruissement sourd résonne dans la ruelle.

- Qu’est ce…qu…

Même tes réflexes les plus aiguisés n’ont, semblerait-il, pu contrer cet assaut brutal. La quasi-entièreté de ton enveloppe se retrouve bloquée, paralysée contre le tuffeau humide de ce qui ressemble fortement à la façade d’une ancienne chaumière. Tes songes s’éparpillent entre mille et une réflexions, transformant les aboiements furieux de ton assaillant en un doux et lointain écho. Tes sens, au contraire, s’embrasent, extirpant tes instincts les plus primaires d’une latence entretenue depuis bien trop longtemps. Frissonnes-tu, Baron ? Au chatouillement de ses murmures, certainement. Tu lèves le menton -qui, par ailleurs, se retrouve légèrement écorché à cause de l’impact contre la pierre- et plonges tes prunelles dans le vide abyssal de la nuit. Là, enfin, tu prends conscience que tu es solidement menotté, ce qui t’arraches un large sourire satisfait. Et là aussi, tu te rends compte, non sans plaisir, que le corps de tes homologues vampires est bien plus chaud que dans tes souvenirs.

- Hhha…A-Attendez…S’il vous plaît ! Vous faites erreur…Hhhh Oh n-non…B-Baron je suis confus…Je vous en prie, ôtez ces menottes ! Hhh V-Vous êtes en présence du Baron de New Edinburgh…B-Baron t-toutes mes excuses…hhh…Allons éloignez-vous immédiatement !

Le vieillard secoue frénétiquement la tête, le souffle court. Il n’ose faire un pas, et même un geste tant la situation dans laquelle il se retrouve confronté, est des plus délicates. Il sait qu’il est en position de proie, tant pour l’assaillant, que pour toi. D’ailleurs, es-tu celui qu’il redoute le plus ? Quelle image a-t-il de toi ? Te craint-il ? Ton sourire amusé reste solidement ancré sur ton visage ; et, d’un bref mouvement, tu viens machinalement caresser ta canine apparente du bout de la langue. Cette scène est bien trop divertissante pour que tu interviennes tout de suite, alors tu restes encore quelques instants sans dire le moindre mot, spectateur, jaugeant par la même occasion la force de ton homologue.

- M-Monsieur… je vous le répète, vous faites une grave erreur ! …L-La venue de m-mon maître est un évènement très attendu par la Cour…V-Vous êtes en présence d’un invité de marque ! V-Vous vous devez de le traiter avec bien plus d’égard !

Ces mots t’arrachent un rire étouffé. Tu ne saurais choisir ce qui t’amuse le plus. Serait-ce le désarroi de ton serviteur ? L’ardeur démesurée de ton assaillant ? Ou bien ta position des plus inconfortables ? Peut-être un semblant des trois. Dans tous les cas, tu te décides finalement à sortir de ton mutisme.

- Allons Sir Pratchett, reprenez votre calme… Je serai bien dans l’embarras si vous veniez à rendre votre dernier souffle ce soir.

Tu quittes du regard le cocon obscur du ciel étoilé et tournes légèrement ton visage sur le côté, frôlant de ta peau blême la joue de ton homologue. Un sourire toujours amarré aux commissures de tes lèvres, tu t’adresses cette fois-ci au vampire.

- Peut-être pourrions-nous d’ailleurs tous reprendre notre calme.

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08.10.22 16:12

Fitzwilliam Hagebak-Davis
☾ when the sun has set no candle can replace it. 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
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֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
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Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
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@Sorley Glades & Fitzwilliam
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Il avait eu raison de décharger son lieutenant de l’enquête et de prendre les devants. Il avait eu raison de venir à l’Oasis Pleasure laisser les vapeurs épicées envahir ses veines en lieu et place du sang frais et jovial de sa douce Mélanie. C’était un substitut bien moins intense qu’elle ne l’était mais n’en demeurait pas moins un des plus doux. Maintenant qu’il était au plus près de l’ennemi, il prenait conscience de sa force et de son intelligence. Quant bien même sa mère et Sire n’avait eu de cesse de lui rappeler, il ne suivait que rarement son instinct quant bien même ce dernier se mettait tout en vrille et hurlement sinistre. Ce soir était l’exception et ce soir, il se prouvait à lui-même qu’il avait parfaitement raison. Un sourire en coin, resserant l’emprise sur le chasseur devenue proie, il ne le lâcha pas de son regard noir même s’il ne pouvait distinguer grand chose malgré sa vision supérieure dans les ténèbres.

Le tissu qui frottait délicatement ses paumes laissait une impression de profondeur et de lourdeur typique des vampires de haut rang. Cela ne le surprenait pas : pour passer aussi facilement entre les mailles du filet et agir en toute impunité, il fallait que l’assassin appartienne aux hautes sphères à l’instar d’un certain Jack bien surnommé l'Éventreur. L’odeur qui se dégageait du suspect était plus vibrante encore maintenant qu’il le maintenait fermement entre le mur et lui, l’empêchant de se débattre s’il l’avait voulu. Il l’avait déjà senti auparavant et il était persuadé qu’elle s’insinuait sur chaque scène de crime qu’il avait visité. Le corps était ferme et étrangement chaud pour un immortel mais sans doute était-ce là les réminiscences de l’attaque qu’il venait de mener. L’espace d’un instant, il s’interrogea : pourquoi baissait-il si facilement les bras et se laissait-il faire s’il était le tueur ? Était-ce un jeu du chat et de la souris qui ne faisait que commencer pour lui ? Attendait-il ce moment depuis longtemps, priant secrètement que quelqu’un ne vienne mettre fin à ses rituels sanglants ? Ou se délectait-il de l’horreur dans laquelle il allait plonger la Cité en révélant le monstre qu’elle abritait ? L’espace d’un instant seulement : son état d’esprit lui importait peu.

Un bourdonnement sur sa gauche vint exploser dans ses oreilles aux aguets alors que dans son champ de vision une silhouette arquée s’agitait en tous sens telle une marionnette dans un pantomime grotesque. “Il pourrait être Edouard VII d’Angleterre, je ne le lâcherai pas.” cracha-t-il, resserrant même son emprise sur le suspect dont il se persuadait de seconde en seconde les intentions coupables. “Surtout, s’il était Edouard VII d’Angleterre.” grogna-t-il, son sang écossais ayant toujours en horreur l’aristocratie anglaise, symbole du népotisme et joug anglais. Mais le vieil homme, inconscient du danger dont il venait d’être sauvé, semblait être pris d’une crise de monomanie. Peut-être était-il une victime volontaire après tout. Fitzwilliam, une fois encore, n’était personne pour juger des penchants sexuels des uns et des autres mais pas sous sa juridiction. Qu’ils aillent faire leurs affaires dans la Bordure où ça regarderait le Légat et non pas le Lieutenant-Colonel. “Et vous êtes en train de commettre une grave erreur en ne vous éloignant pas, Enregistré!” gronda-t-il en le foudroyant du regard, détournant l’attention du soi-disant Baron vers sa cible. Certes l’immortel avait juré de toujours veiller sur les plus faibles, plus encore lorsqu’il s’agissait de frêle vieillard, mais la seule chose qu’il demandait en retour de la part des mortels était le respect qui lui était dû : son immortalité, son statut, son rang, ses fonctions. Ils pouvaient prendre le moindre prétexte mais ils se devaient de le considérer. “Je suis le Lieutenant-Colonel de cette Cité, bras droit de la Conseillère Bozena. Je viens de vous sauver la vie, vieil homme. Maintenant, éloignez-vous et laissez moi faire mon travail.”

Le rire en cascade qui s’échappa sur sa droite lui rappela qu’il avait un tueur entre les mains dont il avait presque oublié la présence. Les sourcils froncés, il ne peut s’empêcher d’avoir un léger geste de recul de la tête lorsque l’épiderme de ce dernier vient frôler ses lèvres n’ayant pas touché d’autre peau depuis son récent veuvage et pour la toute première fois, la voix du monstre s’élève dans les airs, bien trop agréable et hypnotisante pour n’être dangereuse. Finalement, il peut l’observer de profil : la beauté du diable n’a jamais autant de sens alors que son regard sombre glisse sur le galbe de marbre. Une fois encore, il ne devrait pas s’en étonner. Il fallait bien attirer les victimes et à l’inverse du vinaigre, le miel était bien plus appétissant. “Peut-être pourrions-nous cesser de menacer de tuer impunément des humains sur ma juridiction ?” Il claqua de la langue, visiblement irrité par le calme impénétrable du tueur. S’il ignorait sa véritable identité, l’autre ne savait pas davantage contre qui il se retrouvait. “Baron ou non, invité de marque ou non, un petit tour dans les geôles aidera sans doute la balance à pencher de ce côté.” conclut-il avant de s’éloigner du vampire, un frisson réveillant les cellules endormies de son corps en prise avec le contact froid de la nuit à nouveau en lieu et place de son prisonnier.

Avec une brusquerie qui ne lui correspond habituellement que peu, Fitzwilliam contraint celui-ci à se retourner afin qu’il lui fasse face. Sa mâchoire se crispe à nouveau en ayant la confirmation de l’adage. Beauté et danger ne sont bien souvent que les faces d’une même pièce. Il est bien en présence du tueur, il s’en convainc de seconde en seconde. Il pourrait l’amener immédiatement aux geôles, l’y jeter et l’y laisser pourrir comme les ordures de son espèce le méritent mais il a une hésitation. Une petite voix au fond de lui s’éveille et dans un bâillement lui susurre ‘et si le vieux avait raison ?’.  Il la fait taire d’un geste brusque de la tête. Il entend des rires s’échapper au coin de la rue : ce n’est pas l’endroit. Des innocents s’amusent joyeusement à quelques mètres de là. Nul besoin de faire un esclandre. Sans un mot, les lèvres toujours pincées, il saisit à nouveau le bras du meurtrier afin de le forcer à le suivre. “On va éclaircir ça au poste.” Puis, à l’humain soumis, il lance par-dessus son épaule : “Retournez chez vous.” Il reporta son attention sur le prisonnier, exigeant avec suffisance sa soumission : “Veuillez décliner votre identité.”



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10.10.22 15:43

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NEW ABBOTSFORD | PRINTEMPS 2389
II. Pleine lune - Non loin de l'artère principale du Quartier Rouge

Tes visites dans les cités du Pacte ne sont d’ordinaire pas aussi mouvementées. Elles sont d’ailleurs bien souvent plutôt ennuyantes, absolument ordinaires. Ton débarquement, la veille au soir, n’a pas échappé aux coutumes : une jolie voiture tirée par deux imposants chevaux t’attendait sagement à quai, entourée par un comité d’accueil restreint et discret pour ne pas attirer trop l’attention ; et un encas fraîchement collecté -que tu ne bois jamais- t’as été servi dans une imposante coupe façonnée de minerais précieux. Aussi, seules tes précieuses Calices parviennent encore à redonner un peu de saveurs à chacune de ces arrivées. Tu te nourris, non sans beaucoup d’amusement, de leurs regards tout à la fois curieux et ingénus, et de cet état d’exaltation qui anime leur palpitant en une douce et délicieuse sérénade. L’Actuelle, malgré son caractère des plus désinvoltes et imprévisibles n’a pas échappé à la règle, offrant à tes prunelles d’un bleu glacial, un spectacle dont tu te remémores chaque scène dès lors que tes pensées les plus prosaïques s’échappent un peu trop loin dans les méandres de tes songes les plus enchanteurs. Ce souvenir traverse d’ailleurs un bref instant les détroits sinueux de ton esprit, éveillant une pointe d’inquiétude en toi : tu sais qu’elle est en sécurité dans tes appartements et certainement emprise dans les bras de Morphée, mais tu sais également que son impétuosité l’amène un peu trop souvent à ton goût à se mettre dans des situations délicates. Qui plus est, l’ardeur de la milice de New Abbotsford n’est pas des plus rassurantes dans ce contexte et éveille en toi un certain trouble : dois-tu faire cesser cette mascarade ou te prendre au jeu ? La fatigue provoquée par ton long voyage, la faim qui gronde mais que tu réprimes ardemment -tu n’as pas mangé depuis plus de dix jours- et l’absurdité de cette situation troublent l’entièreté de ton esprit et rendent difficile une prise de décision. La démence grandissante de ton serviteur n’aide pas non plus. Un sentiment de culpabilité te transverse un court instant à la vue de ce pauvre homme dont la peur a totalement annihilé la raison. Les membres du Pacte ne t’ont jamais été aussi dévoués qu’en ces temps difficiles, percevant en toi quelque chose de divin, de rédempteur. Seulement, lorsque tu es face à une démonstration d’adoration comme celle qui se joue devant tes yeux, tu es souvent partagé entre l’envie charitable de récompenser gracieusement le serviteur et l’envie foudroyante de lui briser les os avant de lui ôter tout souffle de vie. Cette même ambivalence, bien trop répétitive ce soir, a tendance à peser sur tes nerfs déjà bien irrités. Aussi, lorsque ledit Lieutenant-Colonel ordonna à l’humain de rentrer chez lui, tu l’y autorises également d’un léger hochement de la tête.

Finalement, tu lâches un peu prise cette nuit, plus calme que ce que tu aurais imaginé, et pourtant un brin moins téméraire que ce que ton attitude laisse transparaître. Personne, humain comme vampire, n’a osé saisir, maintenir, emprisonner ton enveloppe charnelle avec autant d’ardeur depuis bien des siècles -et certainement pas tes Calices, même si elles te sont intimes, qui osent à peine effleurer ta main lorsque celle-ci leur est tendue-. Tu n’as qu’à ordonner et ton entourage s’exécute ; et tout ceci est devenu d’un ennui des plus diaboliques. Ce vampire, à contrario, semble se délecter d’un pouvoir qu’il n’a peut-être acquis que depuis peu de temps et prend un malin plaisir à énoncer ses titres comme un jeune monarque tout juste propre. Ta vanité légendaire pourrait se sentir offusquée, mais étrangement, son joli minois -enfin découvert- attise tes faveurs les plus clémentes. Tes pupilles se figent quelques brèves secondes dans l’abyme teinté d’auburn de ses iris avant que son attention ne soit portée sur le brouhaha lointain de la foule. Il te paraît, l’espace d’un instant, hésitant ; mais ses actions et ses paroles traduisent tout le contraire, ce qui te trouble davantage. Tu ne sais jamais quoi penser des vampires qui se soumettent aux ordres de prétendus supérieurs, notamment lorsqu’il s’agit de servir l’organisation plus que bancale du fameux Conseil de New Abbotsford. Tu réprimes du mieux que tu le peux toute forme de jugement, mais il n’en demeure que l’attitude de ce dit Lieutenant-Colonel bras droit de tu-ne-sais-qui te laisse des plus dubitatifs. En fin de compte, cette suffisance dont il fait preuve n’a, semblerait-il, d’égal que son manque d’amour propre. Ou…Peut-être sa stupidité ? Vient-il de te demander de décliner ton identité alors même que ton serviteur l’a lui a servi sur un plateau ? Cette identité même qu’il a balayé d’un revers de sarcasme en jappant comme un adorable chiot ? Son culot te met le doute : ne lui manque-t-il pas une case ? Tu ne peux croire qu’il s’agit d’une nouvelle manœuvre pour te perturber davantage -même si, à première vue, cela fonctionne très bien-. Ton sourire jusqu’à présent fortement amusé par la situation s’efface et tes paupières se plissent légèrement. Vas-tu t’engouffrer dans un dialogue de sourd avec ce milicien borné ou entamer le second chapitre de cette piètre comédie ? Ton mutisme se prolonge de seconde en seconde alors que tes prunelles balayent son visage dans les moindres détails. Tu te remémores péniblement le fil des échanges qui viennent d’avoir lieu, profitant de l’accalmie apportée par le départ du vieil homme pour mieux te concentrer. Tu as un pressentiment, une intuition, quelque chose dans la voix de ce vampire qui te laisse penser qu’une accroche est possible… Peut-être… Non : tu réprimes cette piste pour le moment et reviens à quelque chose de plus terre-à-terre. Il veut ton identité ? -Tu frondes les sourcils- Et bien, qu’il la mérite. Seules tes Calices peuvent t’appeler par ton patronyme et non par ton titre -quoique, seulement en privé-. Il est hors de question que tu te soumettes aux ordres -totalement incohérents, soit dit en passant- de ce pseudo-gendarme zélé. Aussi, tu feintes l’indifférence, détournes ton regard sur le côté et hausses ironiquement les épaules.

- Je serai curieux d’assister au procès de votre soi-disant tueur, d’autant plus s’il est jugé par des vampires depuis longtemps coupables du même crime.

Tu ne connais pas les lois de cette cité -et à dire vrai, tu n’en as que faire-, mais une chose est sûre, tu ne feras pas des pieds et des mains pour prouver ton innocence. D’ailleurs, l’es-tu réellement ? Tu as tué de maintes et maintes foi des humains -pour ne citer qu’eux- et pourtant, jamais aucun fanfaron n’est venu te faire la morale. Sûrement a-t-il déjà tué, lui aussi, sous ses airs de grand justicier ? Après tout, quel âge a-t-il ? Au-delà de deux siècles, c’est une certitude, mais il t’est difficile de deviner son âge exact. Mais tu t’égares avec ces réflexions, Baron, reviens donc à la réalité.

- Si ce qui vous intéresse est de savoir si j’ai tué ou non, alors ma réponse est oui : j’ai ôté la vie à de nombreux humains. Mais à ma connaissance, pas dans cette cité.

Argues-tu en revenant nicher tes yeux dans les siens, avec fermeté. Tu as cessé de compter le nombre de tes victimes dès ton premier siècle de réclusion avec ton créateur ; et ta mémoire, pour ce qui est du reste, te joue de nombreux tours. Quoiqu’il en soit, ton interlocuteur fait preuve de bien de maladresses pour mener son interrogatoire. Peut-être est-il novice ? Peut-être a-t-il des choses à prouver à sa hiérarchie ? Ou peut-être a-t-il des choses à se prouver à lui-même ? Cette ambivalence est définitivement des plus étranges pour une créature de la nuit. Et à dire vrai, ce soupçon d’humanité chez lui attise en toi un curieux intérêt. Ton corps se profile doucement face à lui, délestant subtilement son emprise. Vos silhouettes sont sensiblement à la même hauteur, droites, fières, solides, épineuses.

- Cependant...Peut-être pourrez-vous trouver une preuve tangible de ma culpabilité en fouillant les poches de mon habit ?

Tu réprimes un sourire enjôleur -quoique surtout moqueur- et balaye simultanément, d’un regard taquin, l’emplacement des poches intérieures de ton habit et les prunelles cupriques de l’immortel. Tu sais que s’il s’y égare, il trouvera non sans mal le titre de séjour qui t’a été délivré la veille lors de ton passage au Conseil.  
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12.10.22 20:18

Fitzwilliam Hagebak-Davis
☾ when the sun has set no candle can replace it. 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 526
֎ Adventus : 06/03/2018
֎ Color : #996600
֎ Multicomptes : ephraim l. - circé h.
֎ Pseudo : nepenthès.
֎ Crédits : monoclegraphic.
☾ when the sun has set no candle can replace it. W7d3
Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2201-fitzwilliam-hagebak-davis-the-strength-of-thousand-men

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@Sorley Glades & Fitzwilliam
White shirt now red, my bloody nose sleepin', you're on your tippy toes, creepin' around like no one knows think you're so criminal bruises on both my knees for you. Don't say thank you or please I do what I want when I'm wanting to. My soul? So cynical. So you're a tough guy, like it really rough guy. Just can't get enough guy. Chest always so puffed guy. I'm that bad type


Un bruit sourd gronda, s’échappant de manière gutturale depuis la gorge du Lieutenant-Colonel qui, après avoir intimé au mortel de s’éloigner, ne lâchait plus du regard le suspect qui au fur et à mesure des secondes qui s’écoulaient aggravait sa situation. Il avait beau se laisser faire sans se rebeller contre l’emprise du vampire, ses propos ne faisaient que confirmer la suspicion qui avait guidé l’attaque de Fitzwilliam. Le nez et les lèvres de ce dernier se retroussèrent légèrement face au ton bien trop calme et serein avec lequel le prétendu Baron confirmait ses multiples meurtres, l’attrait du sang et l’attachement bestial insufflées dans les veines des strigoïs en suite directe de leur transformation. Une vérité qui dérangeait sérieusement l’homme épris de justice et dont la droiture n’avait que peu d’égal au sein de la Cité. “Tout mauvais traitement d’ordre physique ou psychologique à l’encontre d’un enregistré est puni par la loi de suspension de propriété à bannissement.” gronda-t-il en réponse, avant même que l’Enregistré n’ait accepté de céder à son ordre qu’après confirmation par son Maître. Une loyauté que l’écossais se devait de relever avec appréciation malgré le fait qu’elle était clairement mal placée. “En dehors de la relation Maître-Calice, il est strictement interdit de se nourrir directement sur un humain sous peine de bannissement à mise mort.” répéta-t-il, comme le bon soldat qu’il était. Certes, il n’était pas aisé de faire respecter ces règles au sein de la Cité où nombre de vampires avaient la fâcheuse manie de laisser leur supériorité s’abattre sur les êtres bien davantage fragiles que représentaient les mortels mais il s’agissait d’une des priorités du Lieutenant-Colonel. Les humains devaient avoir conscience de la chance incommensurable qu’ils avaient de pouvoir vivre en toute sécurité entre les murs de la Cité. Les vampires devaient tout mettre en œuvre pour veiller à leur sécurité, tel des bergers veillant sur leurs moutons avec patience et empathie. Manifestement, tel n’était pas la position de son interlocuteur aux mains liées.

Il avait tué. Il venait de le reconnaître et de confesser son horrible aveu avec une délectation répugnante. Il le dégoûtait et chaque fibre de son être se mettait en éveil pour exprimer ce profond sentiment amer. Pour autant, son regard ne pouvait se détacher de ses pupilles, semblables à lac à la surface d’apparence plane et calme mais sous laquelle des mystères et de sombres dangers semblaient rôder, prêt à happer toute trace de vie s’approchant. Pour autant, il ne parvenait pas à le relâcher, sa main gauche restant solidement ancrée à son col tel un aimant duquel naissait une danse oscillant entre attraction et rejet. Pouvait-il réellement le lui reprocher néanmoins ? Reprochait-on au lion de tuer la gazelle pour se nourrir ? Les êtres tels qu’eux étaient des chasseurs ; les êtres tels que le vieillard tremblotant étaient les proies. “Il y a une différence entre tuer pour se nourrir et tuer pour le plaisir.” Se redressant, il l’observa de haut en bas avec mépris. “Ou tuer pour instiller la peur et s’en délecter.” S’il fut surpris et quelque peu déstabilisé de sa réponse, il n’en montra rien si ce n’est une lueur dans la noirceur de son regard, une légère hésitation qui ne fit que grandir tandis que les lippes de son suspect n’avaient de cesse de le provoquer.

Le temps d’un instant, un ange semble passer, suspendant le temps qui défile à l’extérieur de cette bulle créée entre eux de manière impromptue. Un temps seulement puisque le bras droit de la Conseillère Bozena se reprend bien vite dans un frisson, glissant à nouveau dans son rôle purement administratif à la limite du roboratif. “Evidemment.” réplique-t-il sur un ton un peu trop sec, un peu trop claquant pour être mesuré. Les griffes de la répugnance et de l’agacement courent sous son épiderme tandis qu’il se rapproche davantage de sa proie trop docile pour être innocente et qu’il glisse ses mains le long d’un corps ferme. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait plus procédé lui-même à une fouille en bonne et due forme, laissant la plupart du temps ce genre de vétilles à ses subalternes. Cela faisait surtout bien longtemps qu’il n’avait glissé ses paumes sur un corps viril, plus encore appartenant à un immortel. En d’autres circonstances, en d’autres époques, il aurait même pu apprécier ce rapprochement : le diable n’était jamais le plus déplaisant à regarder mais le plus difficile à manipuler. Il fut surpris de constater une certaine chaleur sous ses phalanges alors qu’elles se glissaient désormais dans les poches intérieures de l’être arrêté. S’il ne savait pas que c’était impossible, il aurait pu même sentir les battements de son cœur s’accélérer légèrement alors que, ce faisant, leurs deux corps s’alignaient à la perfection ne laissant que quelques centimètres carrés de libres entre eux. Il devait sérieusement à baisser sa consommation d’opium ou cette dernière risquait de lui jouer de sérieux et vilains tours. Heureusement pour lui et sa dignité, son anatomie était passée de vie à trépas depuis bien longtemps.

Un bruit de froissement caractéristique, la sensation du papier sous la pulpe de ses doigts l’alertèrent. Il fronça les sourcils en sortant le titre de séjour dont il parvenait sans mal à déchiffrer le contenu, confirmant la version avancée du vieillard tremblotant. Il tenta de trouver par tout moyen une porte de sortie. Peut-être qu’il était arrivé en ville avant le début des meurtres ? La réponse était négative. Peut-être qu’il provenait d’une Cité proche et qu’il avait eu la possibilité de faire des allers-retours pour commettre ses méfaits ? La réponse était négative. Peut-être était-il un faussaire de qualité ou que les marchandises qu’on pouvait trouver sur le marché noir s’étaient développés à d’autres produits ? La réponse était là encore et sempiternellement négative. Il était matériellement impossible que le tueur et lui soient la même personne. “Ah.” Il garda le silence, les yeux fermement rivés sur le sceau, la signature des officiels et le caractère conforme du contenu, et tenta de trouver une échappatoire. Il n’y en avait pas et, même sous l’emprise de substance, Fitzwilliam Hagebak-Davis était bien trop droit pour ne pas reconnaître son erreur de jugement manifeste. “Tout est effectivement en règle.”

Il plia à nouveau le titre de séjour dans sa position initiale et se glissa derrière le Baron pour lui ôter ses entraves avant de revenir face à lui, lui adressant un signe de tête respectueux quoiqu’un peu tardif. “Je vous prie d’accepter toutes mes excuses.” Il se redressa, croisant ses mains derrière son dos, en position d’attente. Sa morale le poussait à surréagir et à tenter de fournir la moindre explication mais il ne pouvait révéler des informations confidentielles à un inconnu, moins encore qui venait littéralement d’arriver au sein de la Cité compte tenu des rumeurs qui couraient aux alentours de celle-ci, et bien trop personnelles. Il se racla la gorge, visiblement mal à l’aise mais finissant par parvenir à donner le change. “Il s’agit manifestement d’un regrettable malentendu qui j’espère ne saurait assombrir votre séjour.” Il avait beau avoir tous les droits en cette période, cela n’excusait pas son mauvais comportement. “Souhaitez-vous que je vous fasse raccompagner à votre domicile ou quémander votre Enregistré ?” lui demanda-t-il avant de remarquer la légère égratignure sous son menton. Instinctivement, il voulut passer son pouce dessus pour vérifier qu’il allait bien, quant bien même il en était le responsable. Il parvint à réfréner ses pulsions et se contenta de lui adresser un sourire complaisant même si froid. En surface rien ne transparaissait, à l'intérieur il se morigénait d’être le plus grand des idiots.

Spoiler:



❝Haunted by the ghost of you. ❞ I am not the only traveler who has not repaid his debt. I've been searching for a trail to follow again. Take me back to the night we met and then I can tell myself what the hell I'm supposed to do. And then I can tell myself not to ride along with you.
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16.10.22 13:43

Sorley Glades
☾ when the sun has set no candle can replace it. FINITO-PIPO-copie-NB
Nemo me impune lacessit.

֎ Faciem : Thomas Doherty.
֎ Diem natalis : 703 ans - 1687.
֎ Officium : Aucun.
֎ Locus : New Abbotsford.
֎ Creator : Ezékiel.
֎ Infants : Aucun.
֎ Proprietas : Aucun.
֎ Nuntium : 221
֎ Adventus : 20/09/2022
֎ Color : #804f4f.
֎ Multicomptes : Ezékiel.
֎ Pseudo : La Baronne.
֎ Crédits : @La Baronne.
Sorley Glades
Les Nantis
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NEW ABBOTSFORD | PRINTEMPS 2389
II. Pleine lune - Non loin de l'artère principale du Quartier Rouge

Ahh…Les Calices selon New Abbotsford. Tu ne peux réprimer un haussement las du sourcil en captant les éternelles morales du Lieutenant-Colonel. La vérité derrière ce ton des plus arrogants, c’est que cette cité n’a jamais cessé d’exploiter l’Homme à des fins purement alimentaires, les Calices faisant office de tête de file dévouée au bon appétit des immortels. Tu ne peux que constater avec dépit que, sous couvert de règles bien-pensantes dictées par un Conseil d’imbéciles incapables de voir plus loin que le bout de leurs canines, ces Calices ne sont rien de moins que des esclaves surplombant une plèbe d’autres esclaves. Toi, tu n’as jamais adhéré à cette idéologie qui n'a pas plus de consistance qu’un vulgaire caprice d’enfant roi. Jamais le sang de tes Calices n’a servi à assouvir ton appétit à la minute. « Calice » n’est d’ailleurs pas un terme que tu emplois chez toi. En effet, au travers des siècles, chacune de tes jeunes intimes a disposé de privilèges (tels que titres, pouvoirs et libertés) auxquels seules les hautes sphères immortelles peuvent normalement prétendre. Par extension, tu n’as jamais été maître de leur destin, une condition qu’il est bien difficile de retrouver entre vampires et humains lorsque l’on se perd à observer le quotidien de cette cité ; et pour cause : malgré ce récital des plus justes, l’immortel qui te fait face n’a eu aucun mal à piétiner l’honneur d’un vieil Homme, exposant ainsi la vanité insolente des vampires qui régentent ce territoire. Plus encore, il persiste à se noyer dans ses obsessions, déblatérant avec un mépris tout juste dissimulé par le voile de la nuit de nouveaux sous-entendus à ton encontre. Ses paroles résonnent en toi avec autant de consistance et de charisme qu’une compote de pommes, ce qui suppose deux choses : soit ce vampire est, à l’instar de ses supérieurs du Conseil, bousculé par les difficultés que rencontre la cité -difficultés dont tu n'as pas connaissance dans le détail, mais que tu soupçonnes de plus en plus-, soit il s’agit là d’une forme d’introspection. Mais…Passons. Tu n’es pas d’humeur à jouer les thérapeutes.
Tu l’admets, tu es légèrement tendu dès lors que ton interlocuteur débute la fouille au corps ; une réaction spontanée de ton enveloppe charnelle en réponse à de très mauvaises expériences passées. Tu détournes ton visage et ton regard sur le côté, le menton légèrement haut, le corps droit et la mâchoire contractée. Depuis combien de temps ce manège dure-t-il ? Tes prunelles s’attardent un instant dans le ciel voilée ; la nuit n’est pas éternelle et tu commences à perdre patience. Ceci dit, le Lieutenant-Colonel ne peine pas à trouver ton titre de séjour ce que tu aurais presque envie de saluer d’un revers de remarque acerbe. Tu passeras sur sa mine décomposée à la lecture de ce dernier ainsi que sur ses fausses courbettes en guise de pardon ; en effet, la situation est finalement toute aussi gênante pour lui que pour toi. Tu reprends ton titre une fois libéré de l’étreinte acérée des menottes et viens machinalement masser tes poignets. À nouveau, tu ne réponds pas à la question de ton interlocuteur -ou plutôt, tu ne réponds pas à cette jolie formule de politesse qu’il se sent clairement obligé de prononcer-. Tu ne le regardes pas non plus ; il n’y a rien à accepter, et certainement pas l’autorité et la légitimité de cet immortel. Tu es agacé, tu ne peux le nier. Mais petit à petit, et armé de ces précieuses secondes de flottement que tu entretiens lascivement entre vous deux, tu reprends ton calme. Cette situation peut tourner en ta faveur, tu en es persuadé : tu n’as certes, plus ton guide et par conséquent tu ne peux aller là où tu souhaitais te rendre cette nuit ; en revanche, tu es avec un haut gradé vampire qui, en plus d’être plutôt agréable à regarder, devrait pouvoir te donner de précieuses informations sur la santé politique de New Abbotsford.

- Avec plaisir.

Feins-tu, armé d’un sourire en commissure de tes lèvres et d’un regard que tu daignes enfin adresser au vampire. Tu n’attends guère une quelconque réaction de la part de ton interlocuteur et engages le pas en direction de la Haute-Cour.

- Mon logement se situe dans la Tour, vous devez bien connaître le lieu en tant que Lieutenant-Colonel, je me trompe ?

Tu ajoutes, sans attendre une quelconque réponse du vampire :

- Je n’ai pas encore eu le plaisir de discuter avec la reine, je suppose qu’elle doit être bien occupée.

Tes sujets t’ont bien prévenu de l’absence de la reine, néanmoins tu n’as aucune idée du pourquoi ni du comment. Aussi, plutôt que de dévoiler ce que tu sais déjà -bon, entre-nous, rien-, tu feintes l’ignorance auprès du vampire et continues ton bavardage comme si rien de ce qui venait de se passer il y a à peine quelques minutes avait eu lieu.

- La connaissez-vous ? Comment est-elle ? Charmante à ce que mes sujets m’ont rapporté.

Non, en réalité ils n’ont rien eu à te rapporter puisque tu t’en contre-fiche. Les cités ne sont pas régies par les rois ou les reines, mais bien par les Conseils et la Pègre. Tu t’étonnes d’ailleurs que de très nombreuses citées se targuent encore d’être des monarchies alors même que leur fonctionnement et leur organisation a tout d’une pure oligarchie. New Abbotsford, une fois encore, en est un pathétique exemple. Mais passons. Vos deux silhouettes sillonnent les ruelles au rythme d’une balade, empruntant des routes dont tes souvenirs peinent à retrouver trace. Est-ce lui ou toi qui vous guide dans ces recoins bien étranges de la cité ? Tu n’as aucunement le temps de songer à cette idée qu’une odeur des plus familières attise tes sens. Tu t’arrêtes net, déviant ta posture en direction de cette senteur qui émane tout droit d’une vieille chaumière délabrée. Il y a, certes, l’odeur de l’opium et du cannabis qui flotte dans l’air -mais à dire vrai, tu sentais déjà ce parfum depuis les abords du Red District- néanmoins tu reconnais autre chose qui, sans demander son reste, t’arraches un large sourire satisfait.

- Est-ce une effluve de whisky ou mes sens me jouent-ils des tours ?

Tu te retournes vers lui, affichant un minois tout à la fois surpris, enthousiaste et animé de curiosité. Sans aucun transition, et toujours -semblerait-il- d’humeur bavarde, tu questionnes l’immortel. Si, autrefois, il était commun de déguster de bons whisky aux quatre coins du globes, il est dorénavant difficile de s’en procurer, même pour des natifs et habitants du territoire d’origine.

- Vous connaissez cet endroit ?

Dans une même foulée, tu jettes un bref coup d’œil à ta montre à gousset et engages le pas en direction de ce qui a tout l’air d’être un bar discret. L’aube est encore loin.

- Suivez-moi que je vous offre un verre et qu’on oublie une bonne fois pour toute les malentendus de ce soir.

Cette fois-ci Baron, tu ne peux retenir un sourire enjôleur et un regard des plus charmeurs à l’encontre du Lieutenant. Et alors que tu lui tiens poliment la porte, tu te rends compte, non sans un léger frisson, que le vampire attise en toi quelque chose de bien plus complexe que le simple goût de la curiosité.    

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22.10.22 18:48

Fitzwilliam Hagebak-Davis
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֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 526
֎ Adventus : 06/03/2018
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֎ Pseudo : nepenthès.
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Fitzwilliam Hagebak-Davis
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Il se sentait idiot et pour le coup, il était totalement idiot d’avoir réagi de la sorte. Il avait de la chance que le Baron ne fasse pas d’esclandre comme certains pourraient le faire et prenait la chose avec grâce, sans que son ego aristocratique ne soit blessé. Ils en connaissaient qui auraient exigé sa tête et l’auraient même obtenue dès lors qu’elle aurait été demandée à la bonne personne. Il devait sérieusement se reprendre et cesser de s’enfoncer dans cette spirale aussi incontrôlable que funeste qui avait débuté quelques mois auparavant. Il devait arrêter la boisson : les bénéfices de cette dernière n’étaient que passagers, plus encore à l’encontre d’être dans sa condition. Il devait cesser l’opium également pour les mêmes raisons. La drogue aussi vaporeuse et délicieuse soit-elle devait céder la place, dans ses veines, à un sang frais et pur. La prochaine fois, il aura sans doute moins de chance que cette fois-ci. Il ne devait de toute manière pas avoir de prochaine fois. C’était décidé, il allait se reprendre et la première chose qu’il ferait après cette décision de tout changer à nouveau serait d’être le plus agréable possible à ce strigoï, victime de sa déchéance. Il lui adressa un sourire poli en se redressant avant d’adresser un signe de tête. “Le plaisir est pour moi.” lui assura-t-il. Il ne disait pas totalement la vérité tant il était mortifié de son comportement au fur et à mesure des secondes qui s'égrainaient, détoxifiant son organisme et lui faisant reprendre raison. Il ne mentait pas totalement non plus dès lors que si la rencontre avec le Baron avait été des plus embarrassantes pour une partie comme pour l’autre, il n’en demeurait pas moins qu’il était agréable. Ses manières distinguées offraient un sérieux rafraîchissement après le départ de la suite bruyante et vulgaire du Prince Von Galontha. Et son visage aux traits semblant martelés par un quelconque sculpteur de l’Antiquité dans les proportions équivalentes aux idéaux de beauté n’était pas des plus déplaisant à détailler. Même si ce n’était guère le lieu. Moins encore le moment.

Il se reprit, droit comme un i, croisant les mains dans son dos avant de glisser son pied droit sur le sol, libérant le passage pour marcher à ses côtés dans les ruelles tortueuses du Red District. “Tout à fait, même si je n’y loge pas. J’espère que vos appartements vous plaisent et que vous disposez de tout le nécessaire.” répondit-il, leur conversation badine contrastant sérieusement avec les premières secondes de leur rencontre inopinée. En les observant, personne ne pourrait imaginer que le temps de deux respirations auparavant, la tension entre eux était à son maximum et que sur un malentendu, les conséquences auraient pu être fatales. Le Lieutenant-Colonel glissa un regard de côté vers son interlocuteur qui semblait s’intéresser sérieusement à la Reine et ne put dissimuler un léger sourire en coin face à la description de la Reine Lucrezia. Charmante n’aurait pas été le premier mot qui lui serait venu à l’esprit pour la décrire mais elle pouvait être aussi enjôleuse qu’implacable. Il en avait été témoin et s’était toujours senti soulagé de ne pas se trouver destinataire de son ire. “Oui.” répondit-il cependant avec prudence. Si la conversation pouvait paraître aussi anodine que superficielle, Fitz avait toujours appris à demeurer sur ses gardes de par ses fonctions. Pour avoir été à la cour du Roi Ezechiel durant des années, il savait qu’il fallait mesure garder en toute hypothèse, sans jamais s’avancer ou prendre partie, sans jamais ne rien dévoiler. Pas davantage à des inconnus qu’à des proches.

“C’est la première fois que vous venez à New Abbotsford ?” s’enquit-il. Le silence seul lui répond au même titre que l’interruption du bruit des talons sur le gravier et la disparition de la chaleur réconfortante et irradiante à ses côtés. Après un pas supplémentaire, il se fige à son tour pour observer le Baron aux aguets. Instinctivement, il met tous ses sens en éveil à son tour, se demandant bien ce qui a pu attirer son attention. La réponse ne se fait pas attendre et tire un large sourire sur les lèvres de l’Ecossais, se laissant lui également emporter par les effluves de caractère. Son sourire s’accentue en voyant la réaction de cette odeur si chère à son cœur sur l’agréable visage du Visiteur. Soudain, il le trouve plus humain, aussi paradoxal que cela soit, et sans réfléchir, il se rapproche de lui d’un pas, tel un papillon de nuit attiré par la lumière hypnotisante d’une lumière électrique. “Ne me demandez pas, plaisante-t-il. Il semblerait que mes propres sens soient détraqués cette nuit.” Allusion peu discrète à leur premier échange. “Il s’agit sans doute de l’Auberge d’Erwin. Ce dernier a toujours les bons contacts pour trouver les boissons et mets d’exceptions.” Le facétieux aubergiste n’hésite pas à jouer de ses charmes et de ses amitiés de longue date pour éveiller les papilles des immortels qui constituent pour partie, mais pas uniquement, sa clientèle. Si Fitz et ses hommes poussent davantage la porte de la Taverne des Quatre Boucliers, il s’autorise parfois une petite virée chez son ami.

“Seulement si vous permettez que je vous l’offre.”
répond le Lieutenant-Colonel, emboitant le pas de son interlocuteur et comptant bien réparer sa gravissime erreur dont il sait qu’il continuera à rejouer la scène dans sa tête durant des jours. Dès qu’ils passent les portes de l’établissement, une nuée chaleureuse et joyeuse les accueille alors que des vampires se mêlent aux humains pour célébrer la protection offerte par la Reine aux habitants de la Cité. Les mortels profitent de chaque instant distillé pour leur plus grand plaisir, faisant s’étirer leur courte existence. Les vampires se complaisent dans ces instants qui illuminent parfois leur trop longue existence à l’image d’un cirque ambulant qui insuffle couleur et rire dans le quotidien gris et morose d’une ville minière. Il fait un signe à l’homme de main d’Erwin qui, ce soir, se trouve derrière le bar et ce dernier fait fuir deux clients afin de permettre au Lieutenant-Colonel et son accompagnateur de s’installer à l’une des meilleures tables de l’établissement, légèrement à l’écart, permettant de surveiller la salle tout en se dissimulant à cette dernière.

“Deux verres de ton meilleur whisky.” commande-t-il avant d’inviter le Baron à s’installer. Ses bonnes résolutions n’auront pas su résister au large sourire de ce dernier et à la pureté de ses prunelles qui, il faut bien l’avouer, lui retourne un peu l’estomac. “Ecossais évidemment.” précise-t-il à ce dernier avant de prendre place. “Alors, Monsieur le Baron, quelles affaires vous amènent à New Abbotsford ? Puis-je vous demander si vous venez pour affaires ou pour le plaisir ?” Une part de lui fait évidemment son travail de manière militaire et mécanique mais la plus grande part s’intéresse réellement à ce dernier, se trouvant désarmé depuis sa réaction surprenante et plus encore depuis son changement d’attitude. Il devrait sourire plus souvent. Cela lui va à merveille.



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26.10.22 19:59

Sorley Glades
☾ when the sun has set no candle can replace it. FINITO-PIPO-copie-NB
Nemo me impune lacessit.

֎ Faciem : Thomas Doherty.
֎ Diem natalis : 703 ans - 1687.
֎ Officium : Aucun.
֎ Locus : New Abbotsford.
֎ Creator : Ezékiel.
֎ Infants : Aucun.
֎ Proprietas : Aucun.
֎ Nuntium : 221
֎ Adventus : 20/09/2022
֎ Color : #804f4f.
֎ Multicomptes : Ezékiel.
֎ Pseudo : La Baronne.
֎ Crédits : @La Baronne.
Sorley Glades
Les Nantis
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NEW ABBOTSFORD | PRINTEMPS 2389
II. Pleine lune - Non loin de l'artère principale du Quartier Rouge

Ton corps et ton esprit s’animent avec un engouement que tu pensais perdu depuis la chute de l’ancien temps. Un camaïeu d’émotions s’éveille en toi, crépitant avec de plus en plus d’ardeur dans les abysses de tes entrailles à mesure que les clapotis de vos pas résonnent dans les ruelles. Tu ne saurai déterminer quel détail de cette rencontre te bouscule autant : l’inattendu ? l’embarras ? l’action ? le lieu ? lui ? Tu en veux plus ; plus de rebondissements, plus de mystères, plus de surprises, plus de vie. Enfin, cette carcasse que tu traînes, las, depuis plus de trois siècles, semble trouver matière à vibrer. Enfin, l’espoir de retrouver ce que jadis tu pouvais éprouver, semble là aussi, permis. Enfin, tu entrevois la possibilité d’un après à cette fin des temps, un après à ces années d’errance, d’ennui ; et un dénouement sans doute bien plus attrayant que celui auquel tu t’étais jusque-là prédestiné. Etrangement, les retours du Lieutenant-Colonel te laissent penser qu’il se trouve dans un état d’esprit semblable au tiens ; ou tout du moins, qu’il est loin d’en être opposé. Son sourire ainsi que le ton de sa voix charmeraient presque l’éternel vaniteux que tu es. Serait-il possible que sa compagnie soit devenue si plaisante en si peu de temps ? Bien que tu te refuses à le regarder, tu devines non sans mal l’assurance avec laquelle ses pas s’articulent. Tu visualises vos deux enveloppes tel un spectateur tapis dans l’ombre, appréciant sans aucune retenue ce tableau à l’esquisse des plus harmonieuses. La majorité des vampires dont tu as croisé la route ont cette fâcheuse tendance à croire que l’immortalité les a doté d’un charme colossal, mais dans la réalité des faits, nombre sont ceux que tu as trouvé aussi fade que le sang d’une biche. Le milicien ferait-il exception ? Voilà que tu as matière à réflexion. Passons. Les échanges se poursuivent et les attentions du vampire nourrissent sans aucun mal cette suffisance que tu te plais à entretenir depuis bien trop longtemps. Si tes appartements te plaisent ? Pour être totalement honnête, tu n’as rien à reprocher à l’accueil qui t’a été fait par la cité et son Conseil. Néanmoins, il est bon de souligner que tu ne considères pas ce dernier comme des plus exceptionnels non plus. En effet, tu es conscient du niveau de richesse détenue par New Abbotsford et tu n’en attendais par conséquent pas moins de la part de ses gouverneurs. Cette nuance explique en grande partie le fait que tu ne t’épanches davantage sur le sujet.

III. Pleine lune - Auberge d’Erwin

Ce sourire ne quitte pas la commissure de tes lèvres, dévoilant sans aucune retenue le mordant affûté de tes canines. L’immortel t’a posé une question mais l’excitation à la découverte de cette effluve familière a troublé ton attention -ce qui, entre-nous, n’a rien d’étonnant puisque tu es depuis toujours en proie à te laisser distraire par tout et n’importe quoi-. Si la curiosité (ou politesse, plutôt) du Lieutenant-Colonel a tendance à se faire happer par ce vilain défaut, tu saisis en revanche très bien la pointe d’humour dont il fait aussitôt preuve en réponse à ton interrogation. Ceci provoque spontanément un discret pouffement que tu ne peux réprimer et qui t’oblige instinctivement à détourner ton minois de ton interlocuteur, une nouvelle fois charmé par ce trait de personnalité insoupçonné. Un brin désarçonné, tu jettes un bref coup d’œil à ta montre à gousset et engages rapidement le pas en direction de l’Auberge pour mieux t’éloigner physiquement de l’immortel qui te surprends beaucoup trop en beaucoup trop peu de temps. Ce dernier emboîte ton pas et propose de t’offrir le verre, ce que tu acquiesces sans demander ton reste.
Vous entrez dans la vieille échoppe, embrassant la chaleur de l’imposante cheminée en pierre qui trône fièrement dans l’épicentre du lieu. Tu balayes du regard la pièce centrale, appréciant le reflet langoureux des flammes qui s’échappent de l’âtre et se mêlent avec passion aux innombrables chandelles disposée ici et là. L’endroit est chargé de camelotes disséminées de parts et d’autres de la pièce, mêlant les vestiges de l’ancien temps avec un goût des plus relatifs. L’échoppe est exiguë et te semble, à première vue, bien incapable d’accueillir convenablement plus d’une petite vingtaine de personnes ; ceci-dit, elle a au moins le mérite d’être calme, épargnée par l’effervescence naturelle qui gravite autour du Red District. Tu n’as guère plus le temps de t’attarder sur le charme du lieu puisque l’on vous installe rapidement à une table. Cette dernière se trouve isolée dans une obscurité et une quiétude des plus appréciables, loin du bar et des autres places assises, à demie-dissimulée par le renfoncement de deux larges colonnes en bois massif. Bien que ton attention soit perturbée par les innombrables détails du lieu, tu ne peux que constater que le Lieutenant-Colonel est très bien considéré dans cette auberge ce qui, sans surprise, rend sa compagnie d’autant plus agréable. À nouveau d’ailleurs, ce dernier fait preuve d’une galanterie dont tu es assez peu accoutumé ; en général, c’est toi et toi seul qui endosse ce rôle et il est vrai que cela peut parfois t’épuiser. Aussi, tu acquiesces avec un sourire en coin, ôtant lascivement ta veste de costume en soutenant le regard du vampire et la déposant soigneusement sur le dossier abîmé de ton assise. Tu découvres une chemise blanche à col officier dont tu ne peux t’empêcher de remonter mécaniquement les manches ainsi qu’un gilet de costume trois-pièces et une cravate dont la qualité du tissu ne laisse place à aucun doute. Ceci fait, tu daignes enfin prendre place.

Il te questionne le premier ; et un peu trop vite à ton goût. Tu détournes un bref instant le regard, balayant hasardement les différents éléments qui vous entourent : le bois tâché d’alcool de votre table, l’âpreté de la pierre qui tapisse les murs, l’éclat hypnotisant des bougies qui vous entourent. Comme à ton habitude, tu joues la carte de la non-réponse. Mmmh…Malheureusement je crains qu’il n’y ait ni affaires ni plaisirs qui puissent donner un tant soit peu d’intérêt ou… de corps à ma venue. Tu reviens soutenir le regard de l’immortel, courbant légèrement l’échine pour mieux t’accouder à la table et ainsi, t’approcher davantage de lui. …Ceci dit, si vous avez des suggestions à me faire, je suis preneur. Tu souris en coin, taquin (très), puis reprend une fois quelques caressantes secondes écoulées. …Les vieilles connaissances à qui je dois rendre visite ne sont franchement pas très amusantes. Argues-tu en mimant une petite grimace suffisante, te redressant aussitôt pour mieux caler ton dos dans l’assise et croiser les jambes de sorte que l’une de tes chevilles repose sur ton genoux opposé. Une position assez peu élégante, mais peu t’importe : tu n’es pas (plus ?) en représentation. …Et vous alors, Lieutenant-Colonel… ? T’a-t-il au moins donné son patronyme ? Tu laisses un léger suspens pour lui laisser le choix de décliner ou non son identité, puis reprends. …Depuis combien de temps vivez-vous dans cette cité ? Ne vous en lassez-vous pas ? Siffles-tu avec un brin de provocation.

Les pas hâtifs du votre hôte attire ton attention ; vos verres sont prêts et ne tardent pas à venir sagement se déposer face à vous. Tu remercies poliment l’homme d’un hochement de la tête et saisis délicatement le précieux nectar écossais pour mieux le tendre vers l’immortel et ainsi trinquer. *Santé, milicien.* Lâches-tu en gaélique, avant de rajouter dans cette même langue. *Puisse ce merveilleux Whisky raviver ton flair des plus douteux et te permettre de retrouver cet horrible vampire tueur en série.* Tu esquisses un large sourire, réprimant in extremis un rire moqueur. Si ton intuition est bonne et que cet immortel est bel est bien un natif de ta belle Ecosse, alors il est fort probable que ta langue natale lui soit également familière. Aussitôt dit, tu portes le verre à tes lèvres pour mieux te délecter d’une généreuse gorgée. L’entièreté de ta bouche se retrouve imprégnée du parfum délicat du Whisky tandis que l’alcool vient embraser ta gorge d’une douce caresse. Tes paupières se ferment l’espace d’un instant, appréciant ce goût des plus réconfortants sans une once de retenue. Et puis, l’immortalité faisant, tout s’estompe en un cruel fragment de seconde. Tu rouvres les yeux et affiches une mine lasse, pestant dans la foulée, toujours en gaélique. *AAhhh….Bon sang ce que je peux détester l’éternité pour ça. Comment veux-tu faire honneur à des siècles de savoir-faire dans cette condition ?* Tu détournes ton regard et captes brièvement celui du serveur en claquant des doigts. Son attention retenue, tu lui intimes dans la foulée, et avec une politesse toute relative, l’ordre qui suit : Apportez-nous la bouteille je vous prie. L’homme acquiesce et s’éloigne de vous. Tu reprends une gorgée et abandonnes ta langue natale le temps d’une nouvelle plainte. C’est assez triste quand on y pense…Être obligé de consommer une bouteille entière pour espérer retrouver ne serait-ce qu’un fragment de ce que l’on pouvait ressentir avant de devenir…ça. Tu soupires, t’agites légèrement, égarant à nouveau tes prunelles ici et là, comme agacé par cette fatalité qui ne date pourtant pas d’hier. Il t’es difficile de tenir en place, et pour cause, tu sens la faim tirailler les moindres recoins de ton être, exacerbant un certain lâcher-prise qui pourrait s’avérer… dangereux. Dans ces moments-là, tu as tendance à être bien moins dans la retenue qu’à l’accoutumé, ce qui est loin de servir cette noble apparence que tu t’entêtes à revêtir dès lors que tu quittes ta bien-aimée solitude.
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30.10.22 19:28

Fitzwilliam Hagebak-Davis
☾ when the sun has set no candle can replace it. 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 526
֎ Adventus : 06/03/2018
֎ Color : #996600
֎ Multicomptes : ephraim l. - circé h.
֎ Pseudo : nepenthès.
֎ Crédits : monoclegraphic.
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Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2201-fitzwilliam-hagebak-davis-the-strength-of-thousand-men

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@Sorley Glades & Fitzwilliam
White shirt now red, my bloody nose sleepin', you're on your tippy toes, creepin' around like no one knows think you're so criminal bruises on both my knees for you. Don't say thank you or please I do what I want when I'm wanting to. My soul? So cynical. So you're a tough guy, like it really rough guy. Just can't get enough guy. Chest always so puffed guy. I'm that bad type


Est-ce la Pleine Lune qui lui joue des tours ? Usuellement, Fitzwilliam n’est que peu adepte de ce genre de croyances en dépit de ses solides origines écossaises, terre des fantômes et des monstres. En dépit également du fait qu’il est lui-même l’une des créatures légendaires que l’humanité a longtemps déguisé l’existence sous celles de contes bons à terrifier les enfants et tracer le droit chemin des jeunes femmes jusqu’à l’autel. Ce picotement qu’il ressent dans l’extrémité de ses doigts tels des chatouillis d’engourdissement ne saurait avoir lien avec la blondeur de la lune qui baigne les alentours et offre une clarté sans pareille sur les deux silhouettes qui traversent la Cité telles deux âmes qui se satisfont de la présence de l’autre avec un naturel déconcertant. L’alcool et l’opium précédemment ingérés pour troubler ses sens et cultiver le sentiment d’oubli sont évaporés depuis longtemps lorsque le Lieutenant-Colonel et l’invité de marque de la Cité prennent place au sein de l’auberge réconfortante d’Erwin. Les lieux sont loin de la grandiloquence et du gothisme avéré qui semble exhaler de chaque pore du Baron. Ils le sont tout autant de la simplicité presque nue recherchée par Fitzwilliam dans les quartiers de la Milice. L’ambiance alentour est chargée de bonne humeur, de chaleurs et d’effluves d’alcool qui offrent un arrière goût de souvenirs. Il a passé toute son humanité à errer dans ce genre de lieux, constituant un cortège sempiternel avec ses proches amis allant de bordel en bar et de luxure en ivresse. Peut-être que c’est là que se trouve l’origine de ce picotement, de cette couverture chaleureuse qui semble entourer son cœur mort depuis bien longtemps tandis qu’il observe avec une curiosité maladive le sourire de son interlocuteur se répercuter dans ses prunelles pour y semer des étoiles. Ce sourire est contagieux alors qu’il a le sentiment de se retrouver avec une toute autre personne que celle qu’il maintient contre lui quelques instants auparavant, l’analysant comme un tueur sanguinaire, cruel et psychopathe. Au creux de son humanité, la vie réservait manifestement son lot de surprises encore et toujours.

Il cesse de respirer en le voyant ôter sa veste, remonter ses manches sur ses bras musclés qu’il a la nette envie de frôler avant de se reprendre au dernier moment et de réaliser qu’il a bloqué sa respiration depuis suffisamment longtemps pour faire perdre la tête à l’humain qu’il était dans une autre vie. Heureusement pour lui, l’oxygène est une denrée inutile depuis bien longtemps et un simple mécanisme sans incidence sur son existence. Se reprenant en s’installant dans sa chaise, il se contraint à détourner le regard comme s’il venait d’assister à une scène obscène. Ils sont pourtant loin de l’ambiance tamisée et charnelle de l’Oasis Pleasure. Leur rencontre en est même à l’opposé. Et pourtant, il semble se perdre dans le bleu des pupilles du Baron. Il n’avait jamais vu un azur aussi pur et étourdissant depuis le moment où la vie battait encore dans ses veines. Un ciel d’été sans nuage lui faisait face et lui laissait la délicate impression de pouvoir revivre à nouveau. Il suffirait de trois fois rien pour que le tonnerre gronde et ne vienne rompre le bel équilibre. Dans ses propos, pourraient-ils se déguiser l’électricité de l’éclair ? Il le sent, dans tous les cas, fourmiller dans l’air qui les entoure. Peut-être ferait-il mieux de ne pas réveiller de braises.

Fort heureusement pour sa santé mentale et pour la perturbation, autre que météorologique, ressentie, l’alcool déposé sur leur table lui offre l’échappatoire de pouvoir blâmer le sirupeux breuvage plutôt que l’émoi de ses sens. Faisant preuve de sérieux, il préfère éluder la perche tendue par le séduisant vampire et se convaincre que les scénarios qui s’imposent dans son esprit ne sont rien d’autre que les conséquences d’une imagination rendue débordante par une abstinence imposée en période de veuvage. “Si je ne peux me vanter d’avoir été présent lors de sa construction, j’ai rejoint ses rangs dans le siècle qui a suivi et ai pu participer, à mon maigre degrés, à sa grandeur.” Il lui adressa un sourire poli, demeurant malgré lui sur sa réserve afin de ne pas commettre la même erreur que quelques minutes auparavant quant bien même l’envie ne lui manquait pas de le plaquer à nouveau contre une surface plane s’il continuait de sourire ainsi. Bon sang, la pleine lune lui jouait véritablement des tours. “Il est bon de trouver sa place dans ce monde lorsqu’on l’a parcouru. Je suis un homme simple, voyez-vous.” Il était sincère de ce point de vue là. Il avait vécu en Europe. Il avait vécu en Asie. Il était passé par l’Afrique et avait même tenté l’Amérique du Sud avant que tout ne s’effondre. S’il demeurait convaincu que sa place était et demeurerait toujours en Ecosse, il lui était bien trop douloureux d’imaginer y remettre les pieds un jour en sachant que sa mère ne l’y attendrait plus. “N’avez vous pas encore trouver la vôtre ?” lui demanda-t-il, une pointe de sarcasme et de provocation dans sa voix en levant son verre, agréablement surpris d’entendre son invité s’exprimer en gaélique. “Slàinte Mhath” répondit-il en portant son verre à ses lèvres.

Face à la moquerie du Baron, Fitzwilliam ne peut empêcher un large rire sonore d'éclater et venir se répercuter dans ses iris sombres avant de laisser le liquide ocre glisser le long de sa gorge tel une langue de feu nostalgique. Est-ce les effets de l’alcool et du réveil de ses origines qui provoquent une telle allégresse ? Ou la présence finalement des plus charmantes que représente son hôte ? Peut-être les deux parce que les deux lui rappellent ses origines.“Je ne sais pas si ce nectar peut réhabiliter mon flair mais il ne risque pas de m’aider à conserver tous mes sens en alerte.” réplique-t-il dans son gaélique quelque peu rouillé, ce dont il s’excuse immédiatement. “Cela fait bien longtemps que je n’ai pratiqué le dialecte de mon enfance, si tu veux bien m'en absoudre.” Il ferme les yeux durant quelques instants appréciant de pouvoir à nouveau faire rouler sa langue sous son palais, retrouvant des tonalités qu’il pensait éteinte depuis des décennies. Quoi qu’il advienne, on n’oubliait manifestement jamais ses racines malgré tout. “Cela fait tout aussi longtemps que je n’ai croisé la route d’un autre écossais. C’est bon de rencontrer un compatriote. Et me rend plus encore curieux de connaître ces affaires si ennuyeuses qui t'amènent ici.” Le tutoiement s'impose dans cette langue qui les rapproche. Il fit tourner le whisky dans son verre, humant le délicat bouquet éthylique tandis que les effets de la première gorgée réclamaient d’autres lampées. Qui était-il pour résister à cet appel de ses origines ?

La bouteille était déjà sérieusement entamée et la discussion était à bâtons rompus. La salle s’était progressivement vidée pour que ne restent que les derniers ivrognes qui aiment à faire durer la nuit avant de rejoindre la solitude de leur lit. Il n’avait pas passé une aussi bonne soirée depuis trop longtemps. Il aimait sortir avec ses hommes et s’enivrer au point de marcher jusqu’à quatre pattes pour rentrer chez lui sous le regard mi-courroucé, mi-amusé de sa tendre épouse. Mais il n’en avait plus eu l’occasion depuis son décès. Il tapa du poing sur la table en rythme et commença à chantonner un vieux chant de marin : “There once was a ship that put to sea. The name of the ship was the Billy of Tea. The winds blew up, her bow dipped down. Oh blow, my bully boys, blow (huh).” (x) avant de louper son coup sur la table et écraser sa main sur le verre de whisky, ce dernier se rompant en répandant le liquide brun sur le bois et la cuisse du Baron. Fitzwilliam jura alors qu’une vive douleur, lui rappelant fugacement l’empreinte d’une vie passée.“Urgh.” Il secoua son poing, la chair de sa paume sérieusement entamée par des bris de verre, le sang et l’alcool se mêlant. “Voilà pourquoi il ne faut pas accepter de verre d’un inconnu.” plaisanta-t-il à moitié.



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10.11.22 14:41

Sorley Glades
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Sorley Glades
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III. Pleine lune - Auberge d’Erwin

Si je ne peux me vanter d’avoir été présent lors de sa construction, j’ai rejoint ses rangs dans le siècle qui a suivi et ai pu participer, à mon maigre degrés, à sa grandeur. Il est bon de trouver sa place dans ce monde lorsqu’on l’a parcouru. Je suis un homme simple, voyez-vous. Tu acquiesces poliment d’un hochement de la tête, déduisant à ces mots que l’immortel qui te fait face doit certainement être âgé de plus de 4 siècles. Ceci-dit, tu hausses également un sourcil, plutôt d’avis que ta place n’est pas et ne doit pas se contenter à une simple cité -et encore moins celle-ci ; le monde est bien trop riche de changements pour s'autoriser à être si casanier. N’avez-vous pas encore trouver la vôtre ? Un large sourire se dessine sur ton visage : son sarcasme t’amuse et attise bien trop facilement ton penchant charmeur. Je vous avoue que présentement, je trouve cette place-ci relativement plaisante. Et ajoute, tout aussi provocateur que ton interlocuteur :  Voyez-vous, je suis également un homme plutôt simple. Tu ne peux retenir un clin d’œil flatteur, oscillant entre le taquin et l’enjôleur sans pour autant laisser l’un se démarquer davantage de l’autre.
Vous trinquez et pour ton plus grand plaisir, tu constates que ta langue natale est belle et bien familière au vampire. *Je ne sais pas si ce nectar peut réhabiliter mon flair mais il ne risque pas de m’aider à conserver tous mes sens en alerte. Cela fait bien longtemps que je n’ai pratiqué le dialecte de mon enfance, si tu veux bien m'en absoudre.* À nouveau, tu hoches la tête pour signifier au milicien que tu entends tout à fait l’idée que cette langue, aussi belle soit-elle à tes yeux, se perd de décennie en décennie.  Pas même ton écosse natale n’aura su conserver sa langue originelle. D’ailleurs, seuls les enseignements dispensés à tes précieuses calices t’auront permis de pratiquer régulièrement et conserver cette fluidité.
*Cela fait tout aussi longtemps que je n’ai croisé la route d’un autre écossais. C’est bon de rencontrer un compatriote. Et me rend plus encore curieux de connaître ces affaires si ennuyeuses qui t'amènent ici.* Ce Lieutenant-Colonel ne perd définitivement pas le nord et appuie là où sa curiosité le chatouille le plus. Tu reprends une gorgée et, une fois de plus, esquives le sujet de ta visite. *De quelle région d’Ecosse es-tu natif ?* Questionnes-tu, avant de poursuivre, verre à la main, dos solidement appuyé à ton siège :  *Tu sais, le pays a bien changé depuis la fin des temps. Mais... même si la plupart des villes ont été détruites et que la frontière avec l’Angleterre est devenue un véritable no man's land, il y règne aujourd’hui une certaine tranquillité.* Tu y as veillé, en coulisse, reclus entre les quatre murs de ton immense domaine, intimant à tes serviteurs de décimer un à un les locaux et visiteurs les plus ambitieux, vampires comme humains.
*Je ne parviens toujours pas à comprendre…Quelle vie as-tu ici ? …Autre que celle consistant à veiller sur le précieux bétail de ta cité ?* Enonces-tu avec ironie.  *Peut-être es-tu marié ? Ou aspires-tu à d’autres ambitions ?* Tu tâtes le terrain, curieux de comprendre ce qui peut pousser un immortel à se terrer comme un vulgaire rat dans ce monde morne et sans projection que propose New Abbotsford. Tout ceci te parait être une aberration absolue ; quel genre de vampire se laisserait museler de la sorte ? N’a-t-il que si peu de considération pour cette vie éternelle ?  *Et…Qui étais-tu avant tout ce chaos ?* Peut-être est-ce là réellement ce que tu veux savoir, Baron. Ou tout du moins, peut-être est-ce là ce dont tu veux parler ; un moyen de te remémorer des souvenirs passés comme pour panser les maux de la fin des temps.

☾ ☾ ☾
Quelques verres plus tard...
Ta mémoire te fait bien défaut, Baron ; et ce depuis ta plus tendre humanité. Elle demeure tout à la fois imprévisible et absolument incohérente, brimant bien trop souvent les informations les plus essentielles pour les détails les plus futiles. Fort heureusement pour toi, tes tendres calices ont toujours su palier à ce fâcheux défaut lors de tes représentations, te chuchotant, avec la plus grande des discrétions, le nom et le rang de chacun de tes invités. Au fil des décennies, visages, lieux, moments se sont fondus dans l’oubli, creusant un gouffre de plus en plus profond entre l’immortel cupide et inflexible que tu es, et l’humain candide, honnête que tu as un jour été. Mais malgré tout, et de façon tout à fait inexpliquée, il t’arrive de retrouver des brides de souvenirs dès lors qu’une odeur, une voix, un chant ou un regard, pénètre dans les abîmes de tes synapses. Revoir les larges forteresses qui entourent l’entrée principale de la cité, pour exemple, a ravivé quelques souvenirs de ta précédente venue -il y a de cela environs 200 ans ; seulement, il s’agissait là d’un bis repetita au goût amer puisque tu constates encore maintenant que rien n’a vraiment changé. Le sang, aussi -et surtout, son goût, son parfum, est également capable de faire renaître des éclats de réminiscences insoupçonnées, te plongeant avec brutalité dans les eaux troubles de souvenances passées. Combiné à l’ivresse -ainsi que toute autre substance euphorisante, tu parviens à ressentir certaines sensations oubliées : la chaleur, le froid, les frissonnements, les palpitations. Un peu comme si, derrière le voile de folie qui englobe tes états seconds, tu parvenais à voir, à sentir chaque chose avec plus d’intensité et de profondeur. À cette pensée d’ailleurs, tu ne peux t’empêcher de marquer un arrêt sur le milicien, détaillant chaque courbe de son visage avec une attention absolue et la volonté ferme d’ancrer ce délicieux moment dans ta mémoire ; teintant ton doux sourire en coin d’une pointe d’amertume. Tu as beau être de ceux qui se saisissent de toutes les opportunités possibles et imaginables – d’autant plus lorsqu’il s’agit de casser l’ennui, l’idée même de retarder tes plans pour répondre à cette envie crépitante de mieux le connaître n’est, en l’état, pas envisageable. Tu prépares tout ceci depuis bien trop longtemps.

Citation :
There once was a ship that put to sea
The name of the ship was the Billy of Tea
The winds blew up, her bow dipped down
O blow, my bully boys, blow

Ce qui est assez étonnant lorsque l’on s’égare à vous observer, immortels, c’est que vous semblez vous connaître depuis votre plus tendre humanité. Si l’on plisse attentivement les yeux, on pourrait presque voir un fil se tisser entre vos deux regards et vos deux sourires. Pour sûr, un lien indéfectible est entrain de naître entre vous et diable, Baron, ce que tu peux te sentir bien. Le poing du milicien contre le bois brut de votre petite tablée donne le rythme et t’arraches un large sourire complice. Sa voix s’engouffre dans ce recoin d’auberge, entonnant un air qui t’es plus que familier. Tu t’apprêtes à donner également de la voix lorsque…


…Brusquement, l’entièreté de ton enveloppe se retrouve figée, ton regard hypnotisé, tes sens capturés par l’exquis vermeil du sang qui s’écoule le long de l’avant-bras du Lieutenant-Colonel. Ton monde devient sombre et muet, ton odorat ne perçoit plus que le parfum de ce nectar pourpre ; tes pupilles se rétractent violemment ; prédateur ? Non, ce n’est pas la faim qui te plonge dans cet état, mais bien ce troublant sentiment de déjà-vu -senti. Tu te redresses avec vivacité et déglutis, extirpant de la poche intérieur de ta veste un mouchoir en tissu de soie blanc -brodé avec tes initiales ;  soigneusement plié. D’un mouvement franc du poignet, tu déplies ledit tissu et empoignes fermement la paume de main entaillée du milicien ; compressant ainsi la plaie. Dans cette action, tu t’es également levé de ta chaise -non sans un léger petit déséquilibre passé (presque) inaperçu ; soucieux de précipiter au combien rapidement votre départ de l’auberge compte tenu de votre état de sobriété respectif. *Ouh là…Je crois bien qu’il est temps d’y aller mon cher ami.* Siffles-tu, un sourire plus que pompette aux coins des lèvres. Tu relâches sa main, lui laissant le soin de maintenir le tissu sur l’entaille. De la main droite, tu attrapes ta veste de trois pièces, l’abandonnes aussitôt sur ton épaule et récupères votre bouteille – sortie miraculeusement indemne des maladresses du Lieutenant-Colonel. Dans une même foulée, tu viens délicatement encercler les épaules de l’immortel avec ton bras et déposer ta main gauche sur le haut de sa colonne vertébrale -à deux doigts de venir étreindre sa nuque, l’incitant ainsi, en bon camarade que tu es, à quitter l’endroit. *Un peu d’air ne ferait pas de mal.* Argues-tu dans un soupir évasif ; en définitive : complètement saoul. Avant de passer le pas de la porte de l’auberge, tu daignes néanmoins payer votre hôte en lui offrant un généreux pochon dont la valeur dépasse assurément le prix de vos bouteilles – ivresse 1, avarice 0. Une nouvelle fois, tu ne manques pas de déséquilibre au moment de descendre les quelques marches de bois qui introduisent l’entrée de l’auberge, bousculant légèrement ton complice avant de mieux enrouler, le temps d’un court instant, ton bras autour du sien -juste histoire de t’appuyer sur lui pour retrouver ton équilibre, en somme ; le tout, en laissant bien évidemment un rire ivre résonner dans la petite ruelle. Aussitôt détaché de lui, tu l’entraînes dans une direction totalement hasardeuse en venant lui donner un petit coup d’épaule amical -est-il nécessaire de préciser que tu as un sens de l’orientation des plus douteux en complément de ta mémoire déjà défectueuse ? Et puis, sans transition aucune, tu te racles brièvement la gorge et reprends -avec une étonnante clarté, la suite du chant marin entonné précédemment par ton ami.

Citation :
Soon may the Wellerman come
To bring us sugar and tea and rum
One day, when the tonguin' is done
We'll take our leave and go

She had not been two weeks from shore
When down on her a right whale bore
The captain called all hands and swore
He'd take that whale in tow

Ta voix résonne avec un brin de retenue dans l’étroite ruelle que vous empruntez, faisant éclore un soupçon de vie dans  l’obscurité. Tu accélères un moment le rythme de tes pas, dépassant l’immortel d’environs cinq-six mètres avant de te retourner d’un bond maladroit, face à lui, et reprendre, d’une voix davantage enjouée, le second couplet. Tu accompagnes le chant avec un mouvement rythmé des bras, le buste haut, gonflé, donnant corps à cette mélodie qui attise en toi une vague de frissons et dont la seule volonté est, en définitive, d’entraîner l’immortel à chanter à tes côtés. La bouteille de Whisky que tu tiens dans le creux de ta paume manque à de nombreuses reprises de se déverser sur le pavé -à défaut de venir entacher davantage ton chino ; te sommant de porter tes lèvres à son goulot et dérober une gorgée plutôt que de reprendre ton souffle. Tes paupières sont lourdes et quasi à demie-clauses, souffrant du poids de l’ivresse qui engourdit ton enveloppe ; néanmoins pour ce qui est de ton sourire, toutes canines sorties, il reste indéfectible.


Là, planté au beau milieu de ce passage exigu, tu ne quittes les yeux perçants, envoûtants de l’immortel. Seule cette mélodie est encore capable de capter consciemment ton attention, les paroles défilant dans tes synapses alors même que tu les pensais oubliées depuis des siècles. Un éclat de souvenirs inattendu, terriblement vivants.
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12.11.22 17:24

Fitzwilliam Hagebak-Davis
☾ when the sun has set no candle can replace it. 2551147290fbc834eabe27ec8ea17fb7
֎ Faciem : jonathan bailey
֎ Diem natalis : 18 avril 1837 - 553 ans
֎ Officium : conseiller - domaine militaire.
֎ Locus : new abbotsford.
֎ Creator : livia hagebak.
֎ Nuntium : 526
֎ Adventus : 06/03/2018
֎ Color : #996600
֎ Multicomptes : ephraim l. - circé h.
֎ Pseudo : nepenthès.
֎ Crédits : monoclegraphic.
☾ when the sun has set no candle can replace it. W7d3
Fitzwilliam Hagebak-Davis
La Régence
https://lrth.forumactif.com/t2201-fitzwilliam-hagebak-davis-the-strength-of-thousand-men

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@Sorley Glades & Fitzwilliam
White shirt now red, my bloody nose sleepin', you're on your tippy toes, creepin' around like no one knows think you're so criminal bruises on both my knees for you. Don't say thank you or please I do what I want when I'm wanting to. My soul? So cynical. So you're a tough guy, like it really rough guy. Just can't get enough guy. Chest always so puffed guy. I'm that bad type


Qui aurait pu imaginer que cette soirée puisse se dérouler de cette manière au vu de la manière selon laquelle elle avait commencé ? Fitz était sorti pour se vider la tête, tentant désespérément de passer à autre chose et voilà qu’il se trouvait à discuter avec sympathie et, voire même provocation s’il ne s’abusait, avec un Baron qu’il avait violenté dans l’intervalle sans qu’il ne lui en tienne rigueur. L’espace d’un instant, d’une soirée, il eut l’impression de retrouver son humanité. Cette période où il n’était qu’un simple mortel, un héritier pourri gâté qui enchaînait les festivités et les maisons closes sans se soucier du lendemain ou de ses fonctions au grand désespoir de sa mère. L’espace d’un regard, il retrouva son innocence et sa bonne humeur. Depuis combien de temps n’avait-il pas souri, sincèrement et franchement ? N’avait-il pas ri au point de laisser son torse s’amplifier comme caisse de résonance ? N’avait-il ressenti le sentiment complexe qui l’assaillait quand il plongeait son regard dans l’azur de son interlocuteur au sourire aussi contagieux que hypnotisant ? Une différence demeurait cependant par rapport à quelques siècles plus tôt : s’il avait été encore mortel, le sang aurait refluer vers ses joues face à la provocation rendue de son interlocuteur. A la place, réflexe mortel, il se mordit l’intérieur des joues appréciant le fait qu’ils soient à l’écart de la clientèle d’Erwin. Il n’avait pas envie de partager ce moment avec qui que ce soit. Il appréciait l’idée d’être dans une bulle qui appartenait uniquement à lui et à un mystérieux et inconnu compatriote. Il lui adressa un hochement de tête avant de porter le délicat liquide ambré à ses lèvres, se laissant glisser lentement vers l’insouciance de ses 20 ans éteints depuis longtemps.

“Glaschu.”, répondit-il dans un soupir appelant les souvenirs d’une autre vie. Nom écossais de Glasgow. Ville du whisky s’il en est. Ville épiscopale. Fief de sa famille et fierté de son sang. “Et toi ?” demanda-t-il alors qu’un parfum de nostalgie et peut-être un peu de souffrance ne fondait sur lui. Depuis combien de temps n’avait-il remis les pieds sur sa terre natale ? Comment se portait le manoir familial ? Y avait-il encore des descendants de sa famille, de ses amis, de ceux qu’il connaissait ? Le reconnaîtrait-on s’il y remettait les pieds ? Cela en valait-il la peine ou la meurtrissure serait-elle trop importante ? “Quelle est la dernière fois où tu y as été ?” demanda-t-il, avide de connaissances. Ce n’était pas le Lieutenant-Colonel qui parlait, cherchant à résoudre l’énigme de son interlocuteur et de la véritable volonté qui se dissimulait derrière son arrivée à New Abbotsford. C’était l’écossais qui se damnait pour retrouver un lien avec ce qui battait dans son sang, bien après que son cœur ait cessé de le faire. “Le Duc de Wellington possède-t-il toujours son cône ?” plaisanta-t-il, ayant conscience de se concentrer sur un détail incongru au regard de l’ambiance apocalyptique qui régnait un peu partout dans le monde. Mais qu’il était bon de se reconnecter à une période heureuse et insouciante, lui qui n’en connaissait plus depuis des semaines. Il se sentait étrangement bien, enfin à sa place et appréciait chaque minute qui s’égrenait en la compagnie du Baron dont il ignorait toujours le nom. Il ne s’en formalisait pas cependant. Renouant avec sa nature d’épicurien, il jouissait de cette soirée impromptue.

C’est peut être pour ça que la question le prit au dépourvu. C’était comme un uppercut en pleine face. Comme le fait de tomber sur quelqu’un en ouvrant une porte ou au détour d’un coin de rue. En d’autres circonstances, il se serait offusqué du qualificatif donné aux humains. C’était après tout grâce à eux que des êtres de la nuit comme ils l’étaient demeuraient toujours en vie. C’était leur mission de veiller sur eux et non pas de les voir uniquement comme un bétail prêts pour l’abattoir. Mais l’évocation de son statut marital secoua le fragile équilibre qu’il avait découvert dans le cadre de cette surprenante soirée. Ce fut comme s’il décuvait d’un coup alors que son regard se posa sur la paume de sa main gauche. Sur son annulaire, trônait encore l’alliance qu’il avait consciencieusement choisie. Il avait été incapable de la retirer, même après que le corps mortel de Mélanie soit devenue poussière, même après l’avoir libéré dans la Bordure afin de lui permettre de découvrir enfin ce monde qu’elle fantasmait derrière les hauts murs de la Cité. Sans un mot, il se servit une nouvelle rasade du liquide ambré qu’il engloutit pour retrouver un peu d’ivresse insouciante avant de consentir à répondre. “Non, pas marié.” Il se raccrocha aux yeux clairs du Baron, sa main retombant sur la table et frôlant de la pulpe de ses doigts la paume de ce dernier qu’il saisit pour l’observer avant de le libérer. “Quelle importance ? Ce qui est intéressant, c’est de savoir qui nous sommes aujourd’hui. Ce que nous comptons accomplir.” Un sourire se dessina à nouveau furieusement sur ses lèvres alors qu’il murmurait le nez dans son verre en le pointant du doigt. “Et les ennuyeuses affaires que nous venons régler dans une Cité qui attire les convoitises des uns et des autres.” Il lui adressa un clin d'œil amical, n’oubliant pas ses fonctions et faisant ainsi comprendre à son interlocuteur qu’il finirait bien par convenir d’un terrain d’entente.

***

Qu’il est bon de rire. Qu’il est bon de chanter. Qu’il est bon de s'enivrer en charmante compagnie autre que sa solitude ou son chagrin. Du moins jusqu’au coup d’éclat de trop. “Oh!” s’exclame-t-il en s’écorchant la main. Observant le liquide sombre glisser au cœur de sa main, il ne peut s’empêcher de rire bêtement et innocemment comme seuls les ivrognes sont capables de faire devant pareille tragédie. Cela n’a guère d’importance. L’alcool qui glisse dans son sang nécrosé va peut-être ralentir le processus mais d’ici quelques minutes il ne restera rien de sa blessure. Est-ce l’alcool ou autre chose qui l’étourdit quand le Baron s’empare de sa main et y dépose un linge doux et agréable, compressant sa blessure ? Il ne peut s’empêcher de s'humecter les lèvres et de sentir un léger frisson le parcourir face à ce contact. Puis il lève les yeux vers l’écossais et lui adresse un large sourire lumineux tout en refermant ses doigts autour du précieux mouchoir, la main solidement harnachée, avant de se laisser emmener par ce dernier. “Il est temps oui!” ponctue-t-il en balançant légèrement la tête en arrière, ce qui lui permet d’une part d’observer de tout son saoul les traits parfaits de son compatriote et dans le même temps de sentir la paume de sa main frôler sa nuque. Finalement, il se lève et le suit, adressant un signe de la main au tenancier de la soirée, amusé et soulagé de le revoir comme il l’était avant le décès de son épouse. Revoilà le Fitzwilliam Hagebak- Davis comme on l’aime.

L’équilibre incertain, il ferme les yeux quelques instants en appréciant la sensation de l’air sur ses joues, l’aidant à redescendre un tant soit peu. Tel deux ivrognes patentés, ils errent dans les rues d’une Cité dont il connaît chaque recoin, chaque ruelle sombre. Il se laisse guider sans se préoccuper des rues désertes ou des rayons de l’astre solaire qui ne manqueront pas de venir frapper les murs des demeures victoriennes, témoins d’un temps passé et d’un présent insoutenable. Toute son attention est accaparée par le séduisant vampire qui chante joyeusement et avec légèreté, la bouteille d’un bien trop précieux liquide entre les mains. Sa bouche s’assèche lorsqu’il observe sans s’en cacher l’obscénité de ses lèvres autour du goulot. “Tu chantes bien.” le complimente-t-il, la voix légèrement traînante, en se rapprochant de lui pour lui saisir la bouteille et glisser à son tour ses lèvres sur celle-ci. Le nectar alcoolisé n’efface pas ce qu’il devine être le goût de son interlocuteur. Plus tard, il pourra sans doute blâmer l’opium et l’alcool courant dans ses veines et obscurcissant son esprit. Le lendemain, il feindra de faire comme si rien ne s’était passé, comme si tout cela n’avait été qu'un rêve brumeux. S’il venait à le recroiser, il ferait mine de ne pas le connaître, de ne pas avoir partagé quoi que ce soit avec cet illustre inconnu. Mais ce soir, pour un soir seulement, il se laisse aller. Il lâche enfin la bride dans laquelle il se retenait sans le remarquer.

Posant la bouteille sur un rebord de fenêtre, dans le même mouvement, il se rapproche du Baron et lui encadre le visage de ses deux mains tout en s’emparant de ses lèvres. Laissant libre court à son envie et à son imagination, il le rapproche en douceur du mur tandis que sa langue se glisse entre ses lippes, demandant l’autorisation de pénétrer plus en profondeur et une fois celle-ci obtenue, elle s’électrise au toucher de sa semblable. Immédiatement, il sent une vague de plaisir parcourir son corps et faire revivre chaque particule de son anatomie qu’il pensait éteinte. Son cœur semble battre à nouveau, pompant un sang vermeil et chaud. Ses tripes se tordent dans tous les sens, combiné sous l’effort voluptueux de chatouillis semblables aux ailes de papillons. En son bas-ventre, semble résonner un tam-tam assourdissant qui bat la mesure. De sa gorge, un gémissement sourd de plaisir s’échappe alors qu’il sent la délicatesse des cils du Baron contre ses joues. Un sentiment intense de fièvre l’envahit et son baiser se fait plus passionné alors que l’une de ses mains glisse de son visage à son cou. Il devrait mettre fin à ce baiser. Il devrait décoller son corps de celui dont il ne connaît pas même le nom. Il devrait continuer de porter encore le veuvage de son épouse. Mais il n'en a pas envie. Cette nuit, il a besoin de sentir sa chair contre la sienne. Il a besoin de se sentir vivant.



❝Haunted by the ghost of you. ❞ I am not the only traveler who has not repaid his debt. I've been searching for a trail to follow again. Take me back to the night we met and then I can tell myself what the hell I'm supposed to do. And then I can tell myself not to ride along with you.
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