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and i'll never be him (dorian)



13.05.21 13:56

Ephraim Lawrence
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֎ Faciem : t. chalamet
֎ Diem natalis : 22 ans - 23 novembre 2367
֎ Officium : prostitué et danseur - orgueil
֎ Locus : new abbostford
֎ Tutor : cité
֎ Matricule : NA6738501
֎ Nuntium : 1650
֎ Adventus : 13/04/2018
֎ Color : #009999
֎ Multicomptes : fitzwilliam h. ; circé h.
֎ Pseudo : nepenthès
֎ Crédits : ethereal.
Ephraim Lawrence
Les Enregistrés Exclusifs
https://lrth.forumactif.com/t2182-ephraim-lawrence-you-don-t-care-if-it-s-wrong-or-if-it-s-right https://lrth.forumactif.com/t2198-ephraim-lawrence-put-on-the-red-light

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@Dorian Lockwood & Ephraim
I was dreaming of the past and my heart was beating fast. I began to lose control. I began to lose control. I didn't mean to hurt you. I was feeling insecure you might not love me anymore. I'm just a jealous guy.


« Tu es doué, Ephraim. Tu devrais envisager de faire de la scène. » Le jeune homme ricana doucement à la remarque du client de l’Oasis Pleasure, s’apprêtant à ouvrir la bouche pour faire remarquer c’était précisément ce qu’il venait de faire. Mais le vampire longiligne le coupa dans son élan, précisant sa pensée. « Je ne parle pas de ce genre de scène. Tu sais, quand j’étais vivant, on avait le Broadway de New York ou le West End de Londres où les acteurs les plus talentueux parvenaient à se glisser dans la peau d’un rôle pour raconter une histoire. On riait. On dansait. On pleurait. On ressentait. J’en ai vu des pièces et des films et tu es de leur trempe. Il y a plus que ton physique dans ce que tu dégages. Si tout ça existait encore, je n’aurais pas hésité à tenter de te débaucher pour faire de toi la nouvelle star de Hollywood. Tu serais capable de remporter toutes les récompenses. Dommage que cette Cité ne t’apporte que la gloire éphémère de la scène d’un bordel. » Il l’avait observé s’éloigner, sans démontrer plus d’égard aux autres travailleurs des lieux, comme s’il ne voulait pas pour les charmes que ces derniers lui offraient. Il cherchait autre chose : l’émotion. Une émotion que le jeune humain dissimulait depuis des jours maintenant et qu’il parvenait à maîtriser. Du moins, c’était ce qu’il pensait jusqu’à ce que ce vampire vienne lui confirmer qu’il ne se laissait pas berner. Le regard vague durant quelques instants, Ephraim se redressa en croisant celui d’un autre client dont la conversation qu’il avait surpris lui laissait un goût amer dans le gosier. Se retournant, il se glissa dans les coulisses pour se changer : ce soir, il n’était pas d’humeur festive. Ce soir, il n’avait pas envie de donner le change. Il était fatigué de faire semblant depuis des jours et des nuits. Il avait toujours été doué pour dissimuler ses sentiments, pour faire croire à toutes les personnes qu’il entourait ce qu’il désirait qu’elle croit, pour faire plier son monde selon sa volonté et sa volonté seule. Mais ce soir, il était fatigué. Il n’en pouvait plus. Et bientôt la colère sourde viendrait remplacer cette lassitude.

Marius. Ce nom, il l’avait en horreur. Et pourtant, c’était celui qu’il avait entendu le plus ces derniers jours à compter du moment où il avait commencé à se renseigner. Il savait tout désormais du grand et unique amour de Dorian. De celui dont il portait toujours la croix contre son épiderme, ce bijou dont il ne supportait désormais plus le frôlement contre sa peau, causant une chair de poule sur cette dernière tant il l’avait en horreur mais qu’il parvenait à faire passer pour des frissons de délice sous les coups de rein de son amant. De celui qui avait été son égal, son ami, son âme sœur alors que lui n’était qu’un plaisir passager, ni le premier, ni le dernier. De celui qu’il ne parviendrait jamais à effacer de la mémoire de son unique amour. C’était ce qui faisait le plus mal d’ailleurs. Ephraim s’était ouvert à Dorian comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Il avait accepté de paraître vulnérable auprès de lui et d’admettre ce à quoi il n’avait jamais cru auparavant. L’amour, ce n’était pas pour quelqu’un comme lui qui n’avait jamais connu autre chose que la luxure et la souffrance. L’amour, c’était pour les personnes qui en valaient la peine, qui était davantage qu’un sac de sang sur pattes et qui présentaient un quelconque intérêt. Lui, mise à part son physique, il n’avait rien d’intéressant. Il n’était pas intelligent, ne comprenant pas toujours les paroles de son entourage. Il n’était pas talentueux comme pouvait l’être certains artistes qui se produisaient à l’Oasis Pleasure et y mouvaient avec une grâce éthérée. Il ne possédait pas cette luminosité fragile en lui qui donnait envie de veiller sur lui et de le chérir. Il n’avait, a priori, rien qui pouvait éveiller autre chose qu’un désir sexuel chez quiconque. Pourtant, Dorian lui avait fait croire qu’il était spécial. Il n’avait eu de cesse de lui faire comprendre qu’il n’était pas n’importe qui à ses yeux, lui donnant suffisamment confiance en lui pour l’inciter à ouvrir son cœur, y pénétrer et s’y installer fermement. Il lui avait avoué ses sentiments. Il avait déposé son cœur entre ses mains, sans rien demander en retour. Du moins, c’était ce dont il s’était persuadé. Et pourtant ça faisait un mal de chien de savoir que ce n’était pas réciproque. Plus encore : que ça ne le serait jamais.

Le feu crépitait devant lui, projetant ses ombres et ses lumières sur la peau diaphane de son visage. Installé en tailleur devant ce dernier, il détestait la manière dont les larmes qui glissaient dans son cou le chatouillaient, dont ses mains tremblaient légèrement alors qu’elles parcouraient les souvenirs d’une autre vie qui n’était et ne serait jamais la sienne. Des lettres dont il ne comprenait, heureusement pour lui, pas totalement le sens mais qui laissaient présager les sentiments qui liaient l’expéditeur au destinataire et réciproquement. Quelque chose qui ne pourrait jamais arriver entre Dorian et lui. Des paysages d’endroits qu’il n’avait et n’aurait jamais l’occasion de découvrir, son horizon se restreignant à tous jamais aux remparts de la Cité. Et ces photographies qui l’avaient brisé plus sûrement que n’importe quel des mots dont il avait pu être témoin quelques jours auparavant. La chambre princière était sans dessus dessous, Ephraim ayant été pris d’une frénésie de découvrir la vérité dès qu’il était rentré de l’Oasis Pleasure. Le Prince y était encore et il n’avait pas même pris la peine de le prévenir qu’il rentrait à la maison. Une maison qui n’était pas vraiment la sienne alors que son regard émeraude demeurait figé sur l’amour qui transparaissait entre celui qu’il avait deviné être Marius et Dorian. C’était une évidence qu’il aurait dû voir bien plus tôt : jamais il ne pourrait avoir ça. Jamais Dorian ne pourrait l’aimer comme il espérait secrètement qu’il le fasse un jour. D’ici une dizaine d’années tout au plus, l’attrait de la nouveauté ne serait plus pour le vampire et il jetterait son dévolu sur un ou une autre, comme il pouvait déjà le voir de temps à autre glisser le regard sur un danseur, sur une serveuse alors même qu’il était à ses côtés. Dans ces cas là, il faisait en sorte d’attirer à nouveau son attention sur lui et y parvenait sans trop de difficulté. Mais un jour, il n’y parviendrait plus. D’ici là, il ne voulait pas le partager. Il voulait le garder tout à lui, rien qu’à lui.

Le jeune homme poussa un profond grognement, se passant la main dans ses boucles brunes, avant de faire les cent pas dans cette chambre ravagée. « Je le hais, je le hais, je le hais ! » cria-t-il, à chaque fois de manière de plus en plus forte. Il ne parvenait pas à déterminer qui il haïssait le plus en cet instant précis. Travis pour l’avoir abandonné sans un mot et alors même qu’il savait que c’était sa plus grande crainte depuis Varro, le laissant à la merci d’un bien trop séduisant vampire. Lui-même pour s’être laissé atteindre par le Prince de la Cité. Dorian pour lui avoir faire croire qu’il pouvait être heureux à ses côtés alors même que cela n’avait jamais été son intention. Ou ce Marius qui avait tout ce qu’il rêvait d’avoir et ne pourrait jamais posséder. Dans un mouvement de rage, il s’empara de la fameuse boîte dans laquelle reposaient les souvenirs du seul être aimé de Dorian. Il voulait le détruire comme il avait détruit son cœur et son horizon. Il était déjà mort à plus d’un titre. S’il avait été en vie, peut être aurait-il pu tenter de rivaliser, de faire courir les pires rumeurs sur son compte ou de parvenir à manipuler Dorian pendant un temps. Mais comment pouvait-il lutter contre quelqu’un qui n’était plus là et qui pourtant était trop là. Le danseur se planta devant le feu, la boîte toujours dans les mains. Résolu, le visage clos et rendu rigide par les sillons secs des larmes passées, il attrapa un dessin de paysage, le laissant tomber dans l’âtre, et observa avec un délice non dissimulé le feu dévorait le papier jauni. Lentement un sourire se dessina sur ses lèvres fines tandis qu’un soupçon de soulagement se répandait dans sa poitrine, augmentant sa cage thoracique. Son sourire augmenta en même temps que le feu qui, vorace accueillit avec appétit le reste du contenu de la boîte : les autres dessins de paysage s’évaporèrent en volutes, bientôt suivies par les lettres qui demeureraient un mystère à tout jamais. Alors que l’encre passée se noircissait sous la suie, Ephraim s’empara de photographies où le bonheur manifeste de Dorian lui sciait le cœur plus sûrement que tout le reste. Il l’observa encore une fois quelques instants, défiant du regard ce fantôme aux yeux translucides, avant de les approcher des flammes à leur tour.


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❝Don't try to hate me because I am so popular❞
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13.06.21 15:54

Orphée De Valroy
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❝ Symphonia excoriari vivit. ❞

֎ Faciem : Maxence Danet-Fauvel.
֎ Diem natalis : 710 ans. Né en 1680.
֎ Officium : Co-gérant de l'Oasis Pleasure / Propriétaire de nombreux sites de minerais aux USA et en Europe.
֎ Locus : Quelque part entre son établissement et la Haute Cour.
֎ Creator : Lazare.
֎ Proprietas : Ash, son calice, ainsi que la plupart des employés de l'Oasis Pleasure.
֎ Nuntium : 1637
֎ Adventus : 09/07/2019
֎ Color : darkred.
֎ Multicomptes : Mikhaïl Azarov.
֎ Pseudo : CITIZEN WAR.
֎ Crédits : hemerasmoon (avatar), la baronne (gif sign).
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Orphée De Valroy
Les Nantis

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Dorian Lockwood & @Ephraim Lawrence
I was dreaming of the past and my heart was beating fast. I began to lose control. I began to lose control. I didn't mean to hurt you. I was feeling insecure you might not love me anymore. I'm just a jealous guy.


- « N'insiste pas Damiano, je t'ai déjà dit qu'Ephraim n'est pas à vendre ni même à louer », répéta Dorian dans un discours déjà bien rôdé en frôlant l'italien pour se servir un verre au doux parfum de bourbon âgé.
Il n'avait que trop de fois eu cette fâcheuse manie de devoir réitérer ses propos depuis son acquisition de l'Oasis Pleasure et plus encore suite à son rapprochement avec le jeune homme. Une relation pour le moins scandaleuse qui n'avait eu de cesse d'évoluer au fil des mois jusqu'à ce qu'Ephraim devienne son calice. Un changement de position qui allait bien au delà de la différence de statut. C'était une étape supplémentaire mais inconsciente pour le lien étroit qui s'était tissé entre eux, se renforçant un peu plus chaque jour sans même que l'anglais ne puisse s'en apercevoir.
- « Je t'ai connu plus partageur fut un temps. Garder un esclave pareil pour toi n'est guère sympathique pour le reste de tes amis », s'enquit de répondre son comparse, la mine légèrement renfrognée et les bras croisés.
Dorian esquissa un sourire désapprobateur en servant le précieux liquide dans deux verres en cristal malgré les paroles véridiques de son interlocuteur. Il ne pouvait pas comprendre, Ephraim était différent. Quand il posait son regard sur lui, ses iris cyan luisaient alors d'une étrange clarté et son cœur mort depuis des siècles se repaîtrait d'une chaleur enivrante émanant de ses entrailles. Dorian ne pouvait l'expliquer mais c'était bel et bien là désormais.  
- « Ce n'est pas un esclave », répondit-il aussitôt en insistant bien sur la fin de sa phrase avant de lui tendre l'un des récipients déjà remplis.
Damiano leva les yeux au ciel de manière théâtrale, un poil moqueur.
- « Un enregistré si tu préfères, appelle-le comme tu veux. Mais une pute reste une pute ».
Face à face, les strigoïs se toisèrent l'espace de quelques secondes, un rictus indescriptible se dessinant aux commissures des lèvres de l'héritier. De sa main droite il porta sa coupe à sa bouche avant de venir poser l'autre sur l'épaule de son ami.
- « Dam', tu sais que je t'apprécie mais si tu tiens à ta langue tâche de choisir tes mots avec soins », précisa-t-il avec attention, une douce pression dans la paume de sa main se faisant ressentir contre la clavicule de son invité avant de le relâcher pour boire de nouveau. Damiano comprit alors que le sujet de cet humain n'était pas à prendre à la légère avec lui. Une conclusion qui ne l'empêcha pas pour autant de le taquiner comme il avait toujours été coutume entre eux.
- « Oh pardon votre Altesse ! J'ignorais que ce gamin avait autant d'importance à tes yeux. Donc c'est chasse gardée, j'ai compris », dit-il avec sincérité en levant son verre à son encontre.
Dorian lui rendit le geste sans hésiter, heureux d'une telle compréhension entre eux. Nul besoin pour lui de s'étendre davantage sur le sujet car même s'il l'avait voulu, Dorian n'aurait su clairement lui-même expliquer ce qu'il ressentait pour l'éphèbe. Ou peut-être sans doute qu'il avait peur de le comprendre. Tout ce dont il était certain, c'est que plus le temps passait moins il lui était possible d'être privé de sa présence trop longtemps. Il avait besoin de le sentir à ses côtés, d'entrer en contact avec sa peau diaphane, de humer son parfum délicat qu'il arborait naturellement, de plonger son regard azuréen dans ses perles émeraudes dévastatrices et plus encore de le voir sourire avec un émerveillement débordante de clarté. Tout ceci il commençait à en prendre conscience mais là où il aurait en temps normal fait un pas en arrière, ici, ses jambes semblaient avancer pour lui, lui offrant ainsi de toutes nouvelles perspectives.
- « Tu vois quand tu veux. Libre à toi de te trouver de la compagnie ce soir, c'est la maison qui régale ».
D'un geste rapide, Dorian engloutit dans une dernière gorgée le restant de bourbon puis posa le verre sur l'un des mobiliers présents dans la pièce.
- « Ah je savais que ta générosité n'avait pas disparu ! Tu ne restes pas pour profiter toi aussi ? », demanda Damiano, ravi de l'accueil si chaleureux du De Conti.
Déjà en train d'enfiler son veston à la broderie élégante et luxueuse, le britannique se dirigea vers la porte de son bureau et posa la main sur la poignée arrondie. La tête légèrement tournée vers l'italien, la bouche de Dorian se fendit d'un petit sourire espiègle.
- « Non pas ce soir. Je vais rejoindre ma pute », tacla-t-il avec complicité, suivi d'un clin d'oeil avant d'ouvrir la porte pour s'extirper de son établissement de débauche.

(...)

Désireux de rapidement retrouver le mortel car ses quelques heures passées sans lui lui provoquaient déjà un sentiment de manque fort désagréable, Dorian monta à la hâte les nombreuses marches de la Tour pour se diriger vers ses appartements. Il savait Ephraim présent et alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres de la porte, le cœur du garçon résonna à ses oreilles. Une mélodie qu'appréciait grandement l'immortel mais qui, ici, apparaissait comme détraquée et distendue ; la machine était enraillée, intriguant l'anglais, une pointe d'inquiétude se logeant dans son esprit. Et alors qu'il s'apprêtait à ouvrir, c'est son sens de l'odorat qui fut cette fois-ci stimuler par l'odeur inhabituelle du feu crépitant dans la cheminée. Quelque chose brûlait et ce n'était pas simplement les flammes léchant les bûches présentes dans l'âtre. On aurait dit du papier et d'autres odeurs qu'il ne parvenait à distinguer. Les sourcils froncés mais sans plus, Dorian pénétra dans sa suite et par réflexe suivit alors l'odeur et le son suspects.
« Chaton ? », lança le De Conti en espérant que son calice réponde  avant de commencer à voir nombreuses de ses affaires éparpillées de ci et là, renversées ou jetées dans une vision de champ de bataille aux couleurs paradoxalement vives et flashy.
La boule logée au fond de son estomac se mit à grandir davantage, conscient que quelque chose clochait. Et ce fut lorsqu'il pénétra l'interstice de sa chambre que ses mirettes retrouvèrent enfin la silhouette de l'ancien danseur.
- « Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Qu'est-ce que tu... », l'interrogea-t-il perdu, avant que son regard ne s'attarde sur une boîte familière entièrement vide renfermant jadis les derniers souvenirs de son amour passé puis sur les flammes incandescentes de la cheminée, se nourrissant des dessins et lettres de Marius déjà quasi consumés par l'appétence du foyer.
Une vive douleur mêlée à de l'incompréhension se répandit dans tout son être, déformant les traits de son visage d'une tristesse indescriptible. Tout ce qui lui restait de Marius dans ce coffret n'étaient plus désormais et alors qu'il reportait son attention sur l'auteur de ce méfait, Dorian aperçut entre ses doigts une photo de cette époque révolue. L'ultime souvenir de son visage. Une chose dont il ne pouvait se permettre la disparation tandis qu'Ephraim s'apprêtait à lui faire subir le même sort que le reste de la boite. C'est donc sans réfléchir davantage que le britannique se jeta sur le garçon avec sa vitesse surnaturelle au moment où l'image quitter ses longs doigts fins.
- « Non ! », s'écria le prince en poussant d'un côté le calice pour plonger sa main dans les flammes de l'autre. Une horrible affliction dévora sa chaire, heureusement par chance il empêcha la photographie d'être complètement rongée par le feu, laissant intact les deux têtes accolées l'une contre l'autre des deux vampires souriant à l'immortalité devant eux. Un tableau de pur bonheur qui lui fit tout oublié l'espace de quelques secondes, positionné à genoux devant la cheminée et le reflet du foyer ondulant sur les traits de son faciès soulagé. Hélas pour l'humain, cette douce expression fut très vite remplacée par une colère sourde et dévastatrice vrombissante en lui.
- « Pourquoi ? », laissa-t-il échapper presque dans un murmure à peine audible, fixant toujours la photo. « Pourquoi est-ce que tu as fait ça? », continua-t-il d'une voix plus froide avant de finalement se tourner vers celui sur lequel il veillait depuis leur rencontre.
Le regard noir et mêlé d'incompréhension, Dorian se releva pour faire face à Ephraim, nullement prêt à accepter l'horrible acte qu'il venait de lui infliger et la main rougit par les morsures du feu. S'approchant de l'enregistré, une rancoeur méprisable dirigée vers lui c'est la mâchoire serrée qu'il le fixa, l'image charmeuse et bienveillante de l'aristocrate ayant alors totalement disparu.
- « Réponds-moi ! »


made of catacombs
“Regard noir dans le vide, je dévisage ce qu'il reste de mon avenir. Mes souvenirs deviennent liquides, je voudrais en quitter le navire.' nuit incolore
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04.07.21 15:41

Ephraim Lawrence
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֎ Diem natalis : 22 ans - 23 novembre 2367
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Ephraim Lawrence
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@Dorian Lockwood & Ephraim
I was dreaming of the past and my heart was beating fast. I began to lose control. I began to lose control. I didn't mean to hurt you. I was feeling insecure you might not love me anymore. I'm just a jealous guy.


Il avait comme une boule permanente au fond de la gorge qui l’empêchait de déglutir et respirer normalement. Les volutes de fumées ne lui apportaient en définitive qu’un soulagement fugace, semblable aux flammes qui vacillaient en dévorant des décennies de souvenirs. Au fond de lui, il savait que cela ne changerait rien : qu’il pouvait bien effacer toute trace du passage de ce Marius dans l’histoire de Dorian, qu’il pouvait brûler toutes les choses si douloureusement banales et sans valeurs que son royal amant avait conservé depuis tout ce temps, il ne pourrait jamais le remplacer. Et une petite voix au fond de lui intimait que de toute manière, il ne le voulait pas. Il était bien trop unique, bien trop important pour venir en compensation de la perte de qui que ce soit. Non, il valait bien mieux que ça et alors qu’il observait avec détail les traits de celui que tout le monde présentait comme le grand amour perdu de son unique amour, il sentit son esprit vaciller. Il ne comprenait pas pourquoi Dorian semblait incapable d’aller de l’avant avec lui à ses côtés quand il se comparait au physique de Marius. Les traits de ce dernier étaient trop durs, les pommettes saillantes n’invitant pas aux ribambelles de baisers mais plutôt à la rugosité des montagnes. Son nez retroussé lui donnait l’impression de ne voir nulle autre chose qu’un crâne humain. Ses cheveux mi-longs et raides n’étaient nullement flatteur et ne rendait son visage que plus anguleux. Le sourire éclatant qu’il arborait ne pouvait dissimuler le fait que ses lèvres étaient si fines qu’elle ne constituait tout au plus qu’un trait sur son visage laissant craindre l’absence totale de volupté qu’elles pouvaient offrir. Non, il n’y avait pas de comparaison possible entre cet être dépourvu de tout charme et l’éphèbe star de l’Oasis Pleasure. Les boucles brunes luxuriantes d’Ephraim poussaient à la débauche au même titre que sa peau d’ivoire parsemée de grains de beautés. Ses yeux verts émeraude étaient pourvus de bien plus d’étoile et de luminosité alors que ses lèvres semblables à des boutons de rose n’avaient pas leur pareille pour rendre ivre de désir quiconque avait la chance de les goûter. C’est peut être en ça que le danseur était plus encore piqué : il était bien plus séduisant qu’un vampire devenu poussière depuis bien longtemps et pourtant Dorian continuait de l’aimer alors qu’il avait quelqu’un comme Ephraim sous les crocs. Comment pouvait-on être aussi jaloux de quelqu’un qui n’était plus là ? Comment entrer en concurrence avec quelqu’un qui ne pouvait se battre à armes égales tant son absence était criante ? Cela n’avait strictement aucun sens mais, dans le même temps, cela obéissait à une logique dans l’esprit malade de rancœur du tout jeune humain. Il n’avait jamais haï comme il haïssait cet inconnu. Il voulait tout détruire de lui. Il voulait que la chambre en entier prenne feu, que la cour royale soit réduite en cendres, que la cité de New Abbotsford disparaisse dans un nuage de cendres et qu’il ne reste plus que lui. Que Dorian n’ait plus d’autre choix que lui et nul autre.

Il n’entendit ni ne vit Dorian que trop tard. Soudain, alors qu’il s’apprêtait à laisser les flammes dévorer le visage douloureusement heureux de deux amoureux, Ephraim se sentit violemment projeter contre un mur, ses oreilles résonnant encore du cri de désespoir poussé par le Prince et qui l’avait rendu sourd durant quelques instants. Sonné, il grimaça tout en gémissant de douleur en tentant de se redresser. Le jeune homme passa la main dans ses cheveux, une brûlure irradiant à l’arrière de sa boîte crânienne en même temps que ses côtes. Il ne comprit pas immédiatement ce qui venait de se passer mais en rouvrant péniblement les yeux, le cœur battant et la respiration hachée, il observa la silhouette de Dorian qui tenait fermement la photographie intacte entre ses doigts graciles. Incapable de détacher son regard émeraude de cette dernière, il sentit son cœur se serrer, comme si un poing se refermait inéluctablement sur lui, extrayant son essence pour ne laisser qu’un organe rabougri et inutilisable derrière lui. Il l’avait blessé pour sauver une photographie. Il n’avait eu aucun égard pour lui en contrepartie d’une image en papier glacée. Il avait choisi le fantôme de son amour contre la chaleur de son amant. Avait-il eu le poumon perforé par le choc ressenti ? Ephraim avait de plus en plus de mal à respirer. La douleur lancinante à l’arrière de sa tête était-elle en rapport avec la vision trouble qu’il avait de ce qui l’entourait ? Il avait l’impression de voir aux travers d’une fenêtre sale sur laquelle la pluie rendait les choses plus encore floues et indistinctes. Etait-ce du sang qui glissait le long de son visage, lui rappelant par le plus grand des miracles qu’il était encore en vie malgré tout ? Se redressant difficilement, il glissa la main sur ses yeux, effaçant ses larmes d’un geste qu’il eut la surprise de découvrir rageur. Il était blessé dans tous les sens du terme et les aboiements du Prince ne l’aidèrent pas à calmer les battements furieux de son cœur, même si instinctivement il se renferma sur lui-même.

Il n’avait jamais vu une telle rage, une telle colère noire émaner de Dorian, plus encore à son encontre. Pas même quand ce vampire avait fait fi de la présence de son Sire royal et du refus explicite de l’ancien prostitué. Pas même lorsqu’il lui avait appris ce que Jaroslav avait fait. C’était un visage de lui auquel il n’avait jamais eu affaire et sans doute aurait-il mieux valu qu’il n’ait jamais à y faire face tant le strigoï était terrifiant. Tel un animal fragile se figeant sous les rugissements terrifiants du prédateur, il sentait la terreur le figer sur place, crisper chacun de ses membres pour les planter fermement dans le sol et faire en sorte que la mâchoire puissante du fauve ne puisse l’emporter dans sa tanière. S’il ne bougeait plus, avec un peu de chance la bête féroce pourrait oublier sa présence et éviter qu’il ne termine déchiqueté dans son estomac. Il voulut répondre, la tête rentrée dans les épaules sous l’orage violent de Dorian mais il en fut incapable tant sa gorge était noué. Il dût combattre de toutes ses forces pour ne pas se rouler en boule, le supplier de l’épargner et lui promettre qu’il serait sage désormais. Il ferma douloureusement les yeux et ce fut comme s’il n’était plus vraiment là, comme s’il était happé dans un souvenir qu’il voulait oublier. Il avait de nouveau 6 ans, du vomi au coin des lèvres après avoir rejeter la bile d’une gorge trop petite incapable de recevoir un sexe adulte. Les larmes chaudes coulaient le long de son visage froid. Pourquoi il avait fait ça ? Il ne savait pas ; il n’avait pas pu s’en empêcher. Son corps l’avait rejeté. Il avait tout ruiné, est-ce qu’il s’en rendait compte ? Pardonnez-moi, Maître, je ne recommencerai plus jamais. Je vais m’entraîner. Ne me grondez pas s’il vous plaît. Il allait lui obéir maintenant et ouvrir grand la bouche, avaler jusqu’à la dernière goutte dût-il s’étouffer dans son dégueulis.

« Pourquoi ? » répondit-il la voix rauque, le souffle court. Il ne savait pas ; il n’avait pas pu s’en empêcher. Ses mains, son cœur, la voix dans sa tête lui avait intimé de le faire pour qu’il se sente mieux. La tête baissée en signe de soumission, il rouvrit doucement les yeux pour les planter dans le regard noir et furieux de son Maître. Ce n’était plus Varro qui lui faisait face mais Dorian. Et la bile qui diluait un goût amer dans sa gorge était sans rapport avec un partenaire commercial aimant un peu trop les bouches enfantines. Non, celle-ci était beaucoup plus acide. Sans comprendre le déferlement de rage mêlé de provocation qui s’insinua dans ses veines, refusant de plier l’échine sous les invectives d’un vampire qui l’asservissait, il se redressa, l’émeraude de ses yeux se parant d’un éclat vengeur. « C’est plutôt à moi de vous demander pourquoi ! » Les mots brûlants avaient jailli de sa bouche qui ressemblait davantage à la gueule enragée d’un chien malade. Sa posture ressemblait à celle de la proie qui sait sa dernière venue et n’a plus rien à perdre. Plus jamais il ne plierait l’échine. Plus jamais il n’accepterait d’être traité comme un vulgaire jouet dont la volonté et les sentiments étaient sans grande importance. D’un geste violent, il lui balança le coffre de bois qui avait renfermé les précieux et répugnants souvenirs du Prince et avait mis le feu aux poudres. « Pourquoi vous vous accrochez à un pauvre type mort ? » Sa colère était si démesurée qu’il ne parvenait pas à se calmer en dépit de tous les signaux au rouge. Il entrait dans une zone de turbulences dangereuses et qui pourraient lui être fatales. Mais il était trop blessé, trop aveuglé par la douleur qui saignait à chaque battement de son cœur pour freiner l’allure.

Il hocha lentement la tête avant de reprendre. « Je ne les croyais pas quand ils parlaient de lui. Marius, c’est ça. Celui dont vous portez toujours la croix autour du cou sans jamais la quitter et qui me brûle le dos quand vous me prenez par derrière. Vous croyez qu’il a autant la gerbe que moi quand je la sens contre ma peau ? » Son regard glissa sur le feu toujours crépitant, ce dernier s’étant cependant quelque peu calmé maintenant qu’on ne le nourrissait plus, contrairement au sang qui bouillonnait toujours dans chaque partie du corps du jeune homme. « A quoi ça vous sert de garder toutes ces vieilleries d’un mec qui était même pas capable de rester en vie ? 3 siècles, c’est ça ? 3 siècles depuis qu’il est devenu de la nourriture pour vermine. C’est long, 3 siècles. C’est… » Il fut incapable de terminer sa phrase. C’était 2 fois et demi plus long que le temps qu’il leur restait et il s’employait à le gâcher, à utiliser Ephraim dans l’ombre de l’autre. Le jeune homme souffla avant de reprendre, toujours avec la même agressivité, jetant tout ce qui tombait sous la main pour le jeter sur Dorian. « Pourquoi vous conservez toutes ces vieilleries ? Pourquoi vous ne parvenez pas à l’oublier ? Pourquoi vous continuez de l’aimer alors que vous m’avez moi ? » Il réalisa trop tard qu’il avait pris le risque de s’exposer une fois encore. Il était déjà assez en situation de faiblesse par rapport au Prince : il était humain, esclave et amoureux. Il lui avait déjà avoué ses sentiments, fragilisant ses chevilles d’argile. Désormais, il lui présentait la nuque sur l’échafaud mais il voulait y croire. Il voulait faire ouvrir les yeux de son Sire : il n’avait pas besoin de ce fantôme quand il avait tout ce qu’il désirait, tout ce dont il avait besoin. Il lui suffisait de dire à Ephraim ce dont il avait envie et le jeune homme se plierait en 4 pour le lui apporter sur un plateau d’argent. Pourquoi ne lui suffisait-il pas ? « C’est d’un pathétique. » ajouta-t-il d’un air dédaigneux en le regardant de haut. « Il n’était même pas beau. »


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04.07.21 20:39

Orphée De Valroy
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❝ Symphonia excoriari vivit. ❞

֎ Faciem : Maxence Danet-Fauvel.
֎ Diem natalis : 710 ans. Né en 1680.
֎ Officium : Co-gérant de l'Oasis Pleasure / Propriétaire de nombreux sites de minerais aux USA et en Europe.
֎ Locus : Quelque part entre son établissement et la Haute Cour.
֎ Creator : Lazare.
֎ Proprietas : Ash, son calice, ainsi que la plupart des employés de l'Oasis Pleasure.
֎ Nuntium : 1637
֎ Adventus : 09/07/2019
֎ Color : darkred.
֎ Multicomptes : Mikhaïl Azarov.
֎ Pseudo : CITIZEN WAR.
֎ Crédits : hemerasmoon (avatar), la baronne (gif sign).
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Orphée De Valroy
Les Nantis

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Dorian Lockwood & @Ephraim Lawrence
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Ses grandes perles azuréennes avaient pris la couleur d'une eau trouble des profondeurs alors qu'il se tenait là, devant le mortel projeté plus loin. Même s'il s'était un tantinet contrôlé en le poussant à l'opposé de l'ultime photographie pour la maintenir fermement entre ses mains protectrices désormais, il n'empêche que Dorian y était allé brusquement. Trop sans doute. Hélas, ce dernier était bien trop sous le choc de la colère et l'incompréhension pour laisser de quelconques remords entrer en jeu. Ils étaient là, au fond de sa tête, une lueur de compassion présente dans sa pupille aussitôt balayée néanmoins par le poids de la véhémence à l'encontre du garçon. Une rage sourde s'infiltrant dans chacune des fibres de son corps et irradiant sa silhouette d'une aura menaçante qu'on ne lui connaissait que très rarement. Dorian était alors comme changé, possédé. Rien à voir avec le Prince chaleureux, excentrique et souriant que l'on avait l'habitude de voir déambuler dans les rues de la cité. Ici il apparaissait comme froid, rongé par la retenue de ne plus se maîtriser et de ce fait terriblement inquiétant. Une posture qui ne laissait présager rien de bon.

Écoutant chaque parole, chaque mot prononcé par l'accusé pour sa défense, le britannique se referma un peu plus sur lui-même, ne prêtant même pas attention au fait qu'il avait rangé le précieux papier glacé dans la poche arrière de son pantalon et que l'une de ses mains se retrouvait à présent serrée en un poing puissant de force. S'il n'était pas aussi obnubilé par l'ancien danseur qui ne se privait pas de cracher toute son venin à son encontre, Dorian aurait sans doute perçu les ongles de ses extrémités enroulées s'enfonçant dans sa propre chaire fantomatique. Au lieu de ça, son affliction mentale embourbait son anatomie d'une torpeur criante de tension et d’amertume, laissant tout juste son instinct surnaturel réagir au projectile balancé par l'enregistré. D'un geste rapide, presque indétectable, l'héritier leva son bras pour stopper la trajectoire de la boite précieuse, ses doigts l'agrippant aussitôt avec fermeté pour la déposer sur l'un des meubles, le tout sans jamais quitter du regard sles émeraudes sombres de celui qu'il considérait comme son petit protégé et bien plus encore. Figé ainsi durant un moment, il encaissa un à un les coups d'Ephraim sans broncher. La mâchoire crispée, les muscles tendus, un volcan en fusion bouillonnait en lui alors qu'il se contenait un maximum pour ne pas céder à ses pulsions de strigoï. Mais plus il laissait le jeune homme vomir sa haine, plus le cœur de Dorian se tordait d'un déchirement sans équivalent. En agissant ainsi, l'humain avait mis à nue la corde sensible de l'infant De Conti. Celle des sentiments et de toute l'angoisse que cela pouvait provoquer chez lui. Pire, il s'était mis à attaquer l'image idyllique statufiée pour l'éternité de l'immortel français ayant terriblement compté pour lui. Une chose qu'il ne pouvait accepter plus longtemps. Il évita les divers objets projetés de ci et là sous les coups agressifs d'Ephraim qui n'en démordait pas avant d'arriver à sa hauteur, le dominant aussitôt de sa silhouette menaçante.

- « Je t'interdis de parler de lui de la sorte, est-ce que tu m'entends ? », finit-il par dire dans un sifflement  plaintif rauque tout en maintenant une certaine distance entre eux.

Ses iris brûlaient d'une envie de lui faire mal, de le blesser tout autant qu'il venait de le faire sans réelle raison pour lui. Certes il avait gardé cette boîte de souvenirs mais il avait toujours pris grand soin de veiller au bonheur d'Ephraim. De faire en sorte de le protéger et de s'ouvrir davantage afin de lui montrer à quel point il tenait à lui. Et à quoi bon finalement ?

- « Marius était quelqu'un de bien. Il était loyal, altruiste et suffisamment confiant pour ne pas chercher à braquer tous les regards sur lui. Il n'en avait pas besoin ». Il s'arrêta quelques instants, déglutissant difficilement, pour mieux reprendre. « Cet homme s'est sacrifié pour me sauver la vie. Et cette croix fait partie des rares souvenirs qu'il me reste de lui. Ou devrais-je plutôt dire me restait désormais grâce à toi », précisa-t-il avec aigreur, un coup d'oeil furtif au foyer repu de la cheminée crépitante avant de replonger son regard dans le sien. « Il est peut-être mort depuis tout ce temps, cependant jamais je n'oublierai ce qu'il a fait pour moi cette nuit là. Jamais le souvenir de son agonie dans mes bras ne pourra s'effacer de ma mémoire alors que je n'ai même pas pu lui dire ce que je ressentais vraiment pour lui. J'ai vécu près d'une vie entière de mortel à ses côtés avant qu'on ne me prive de sa présence ». Un voile brumeux éclipsa le scintillement de ses orbites lagon. « Pour nous vampire, le souvenir est tout ce qu'il nous reste. On traverse l'existence sans changer alors que des milliers de visages disparaissent sous nos yeux, encore et encore. Tous ces objets et photos que tu as jeté sans vergogne au feu étaient une partie de ma vie que tu as jugé égoïstement comme ne coïncidant pas avec ta possessivité mal placée. Toutefois, voilà un scoop pour toi mon mignon. Contrairement à ce que tu as pu imaginer, je n'appartiens à personne et certainement pas à un enfant qui veut jouer dans la cour des grands ».

Un discours lourd de conséquences dont Dorian avait pleinement conscience. Moins doué que certains avec une épée, lorsqu'il s'agissait de piquer au vif avec l'esprit, l'aristocrate était un maître en la matière. Il savait appuyer là où ça faisait mal, de telle sorte à priver son adversaire de toutes pensées lucides pour la suite. Jamais l'anglais n'aurait imaginé utiliser pareille arme envers la Diva et pourtant c'était le cas en cette nuit chaude d'été. Touché au plus profond de son être de bien des manières, Dorian voulut rendre l'appareil à son interlocuteur, passant outre la fragilité du garçon dont il avait pourtant perçu les affres depuis quelques temps. Réduisant davantage l'espace entre eux, les traits de son visage se détendirent faussement pour offrir un rictus cynique orné d'une pointe de mépris.

- « Tu penses valoir bien mieux que Marius c'est ça ? Ouvre bien grand tes oreilles alors : tu n'es qu'un gamin capricieux qui pense que le monde entier tourne autour de lui sous prétexte que tu as su très tôt utiliser ta bouche et ton cul à bon escient. Mais devine quoi ? Ça ne fait pas tout, loin de là ! Tu te la joues imbu et arrogant pour te créer l'illusion de dominer la situation mais la vérité c'est que tu trembles comme une feuille à l'idée de ne pas être l'ultime pensée dans la tête des autres ».


made of catacombs
“Regard noir dans le vide, je dévisage ce qu'il reste de mon avenir. Mes souvenirs deviennent liquides, je voudrais en quitter le navire.' nuit incolore
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04.07.21 22:47

Ephraim Lawrence
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Ephraim Lawrence
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@Dorian Lockwood & Ephraim
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Parfois, les sentiments étaient si forts qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible, qu’il n’y avait pas de demi-mesure et c’était exactement ce que ressentait en cet instant précis le jeune homme. Il avait toujours vécu dans l’extravagance et la provocation. Il n’avait jamais su quand il devait s’arrêter, repoussant toujours plus les limites quitte à se mettre en danger. Mais les choses n’avaient fait que s’empirer alors qu’il était tombé follement, éperdument, irrémédiablement amoureux de Dorian sans pouvoir lutter contre ses sentiments. Sans même chercher à se battre contre ces derniers. Il n’y avait donc rien d’étonnant à ce que la sœur jumelle de l’amour, la haine, prenne désormais le pas. Il sentait qu’il arrivait au bout du bout, qu’il allait bientôt franchir la ligne. Dorian ne l’aimait et ne l’aimerait jamais comme il aimait cette image froide et figée à l’image de son cœur. Qui qu’il fasse, quoi qu’il dise, il ne serait jamais assez bien pour lui et tôt ou tard, il le rejetterait définitivement, ou pire encore se lasserait de lui quand un autre humain, plus jeune, plus désirable accrocherait son regard. Que ce soit demain ou dans 10 ans, la fin était inéluctable. Alors mieux valait-il que ce soit Ephraim qui allume la mèche, souffle sur les braises et décide du lieu et du moment. Pourtant, il avait encore du mal à se détacher. Au fond de lui, il voulait croire que Dorian le choisirait lui, malgré tout. « Quoi ? Ca vous fait mal ? Il ne faut pas attaquer la mémoire de votre précieux Marius sinon ce serait la fin du monde ? On peut bien me forcer sous vos yeux et avec votre complicité ou votre bénédiction. On peut me défigurer. On peut me blesser volontairement contre un mur. On peut même me tuer sans que vous leviez le petit doigt. Par contre, si on parle mal de lui, c’est une autre histoire. Vous préférez me briser la nuque pour sauver un vulgaire papier ?! Vous ne voulez pas que je parle de lui ? Pourquoi ? Parce que je suis plus beau que lui qui n’avait que la peau sur les os ? Parce que j’ai plus de talents dans mon petit doigt qu’il aura dans tout son corps de nabot ? Parce que je vous fais mieux jouir que n’importe qui d’autre et plus encore que lui ? Et bien, je vais encore plus parler de lui parce qu’il ne vous méritait pas. Que vous étiez bien trop beau pour lui et qu’il a bien fait de mourir parce qu’à choisir entre lui et vous, il n’y a pas d’hésitation à avoir. Que c’est peut être pour ça que vous le regrettez : il vous laissait briller en acceptant de rester dans l’ombre. Parce que vous avez peur que je vole la lumière. Parce que vous avez peur que je l’efface de votre mémoire, vous refusez juste de l’admettre. » En réalité, c’était lui qu’il était en train de convaincre et si ses yeux brillaient de rage et de provocation, ils dissimulaient mal cette supplique interne : prends-moi, choisis-moi, aime-moi.

Il ne le connaissait pas cet autre qui le rendait si jaloux mais il le vomissait plus encore après la description faite par Dorian. « Et quoi ? Il vous a sauvé la vie une fois, la belle affaire ! Dites lui merci et passez à autre chose. Ca ne sert à rien de rester à jouer les veufs éplorés pendant des siècles. Ca ne vous le ramènera pas. » Et je ne veux pas que ça vous le ramène. Je vous veux à moi, rien qu’à moi, seulement à moi. Sa tête tournait : était-ce à raison du coup qui continuait d’irradier à l’arrière de sa tête ? de l’amour qui faisait vibrer la voix de son Maître en parlant de son ancien amant, une émotion qu’il n’avait jamais vu jaillir à son encontre ? ou de la peur animale qui le tenaillait malgré tous ses efforts ? Il était en colère contre Dorian. Il était rongé par la jalousie. Mais il ne restait qu’un humain, une proie facile face à un être aussi immortel et puissant que son terrible interlocuteur. Plus ce dernier l’observait de toute sa hauteur avec dédain, plus Ephraim avait l’impression de rapetisser jusqu’à ne devenir qu’une fourmi dont les éructations étaient sans le moindre effet sur le géant qui s’apprêtait à l’écraser sans même lui prêter attention. Il avait fait une bêtise. Il le réalisait désormais. Pour autant, il refusait de l’admettre. Il refusait d’admettre sa défaite face au fantôme d’un passé qui lui était inconnu mais bien trop présent. Il s’humecta la lèvre inférieure, prêt à vomir à nouveau tout son venin quand les dernières paroles du Prince lui firent l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Le souffle coupé, profondément choqué et plus encore blessé. Il n’était un enfant qui voulait jouer dans la cour des grands, voilà comment il le voyait après lui avoir fait croire qu’il était sa princesse, qu’il lui appartenait. Il n’était bon qu’à utiliser sa bouche et son cul à bon escient depuis son enfance, voilà qu’il montrait son vrai visage. Il n’était pas si différent de Varro finalement, à la différence que le marchand avait toujours joué franc jeu sans chercher à l’endormir de gestes tendres ou de grandes déclarations publiques. Il sentit la bile lui remonter la trachée et venir exploser en bouche dans la chaleur moite et ambiante. Un haut de cœur le secoua et il dut plaquer la main contre sa bouche, détournant volontairement le visage pour dissimuler cet aveu de faiblesse. Il ferma les yeux le temps de trouver la force de ravaler le liquide âcre, brûlant, acide. Geste fatal quand des traits juvéniles qui lui appartenaient l’observaient sous ses paupières de ses grands yeux verts. La trahison, existait-il sentiment plus douloureux ? Pire encore que la jalousie qui égrenaient ses particules de discorde depuis des jours. « Pourquoi ? » demanda l’enfant. Il l’oublierait sans attendre 3 siècles. Il ne sera jamais l’ultime pensée dans sa tête. Marius le demeurerait.

« Pourquoi ? » souffla-t-il dans un murmure après être parvenu à se maîtriser à nouveau. Cette question lancinante qui jaillissait de tous les côtés depuis de longues minutes qui semblaient une éternité. « Pourquoi vous mentez ? » demanda-t-il plus fort, se retournant vers le strigoï. « Si je ne suis qu’un gamin juste bon à baiser, pourquoi avoir fait tout ça ? Pourquoi m’avoir offert tout ce que vous m’avez offert ? Ces cadeaux. Ces costumes. Ce diadème. Votre cul. Pourquoi si mon seul intérêt réside dans ce que ma bouche et ma langue peuvent apporter, vous avez fait de moi votre calice ? Pourquoi m’avoir choisi moi si je ne représente rien qu’une bouche et un cul à combler quand l’envie vous prend pour vous ? » Ca ne pouvait pas se terminer ainsi. Il ne pouvait croire que celui dont il était tombé amoureux pour la première fois de sa courte existence puisse penser cela de lui. Que tout ce qu’il avait vécu et découvert à ses côtés, tout ce qui avait révolutionné son univers depuis qu’il était entré dans son existence était faux. Il avait besoin de se raccrocher à cet espoir pour ne pas laisser cette voix intérieure le convaincre de redevenir l’enfant martyr. Il avait combattu toutes ces années avec lui-même pour se sortir de cette image de victime. C’était lui qui décidait de comment utiliser son corps. C’était lui qui maîtrisait la relation, sexuelle ou autre. C’était lui qui se jouait des sentiments des autres, s’amusant de les voir tomber dans son piège machiavélique pour les emmener exactement là où ils devaient se rendre. Il ne pouvait pas voir tout se briser. Il y avait forcément une raison à tout cela. Il ne pouvait pas être aussi peu important pour Dorian. Il lui avait assuré à de multiples reprises. Il n’était pas comme les autres. Il n’était pas un Calice de plus. Il n’était pas un nom de plus sur la longue liste des amants du Prince de New Abbotsford.


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18.07.21 15:14

Orphée De Valroy
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Comment avaient-ils fait pour en arriver jusque là ? A ce point de non retour que Dorian refusait de  tolérer. S'il avait été conciliant voir je m'en foutiste sur bien des points, les choix d'Ephraim qui l'avaient poussé à commettre ce geste ne pouvaient être mis sous silence cette fois-ci. Ses orbites grondant d'une tempête dévastatrice, les traits de son faciès dénaturés par la violence de son combat intérieur, l'anglais afficha un rictus indescriptible.

« Crois-moi que si j'avais voulu te briser la nuque, Ephraim, tu mangerais pour le restant de tes jours avec une paille au lieu de te la jouer mélodramatique de bas étage. »

Des paroles lourdes de sens, Dorian marquant un point. Il l'avait peut-être poussé un peu trop fort pour récupérer à temps l'ultime souvenir visuel de la silhouette de son ancien amant posant à ses côtés, cependant s'il avait vraiment voulu l'attaquer, le garçon n'aurait plus jamais eu la possibilité de faire un pas de danse sur une scène. Menaces à peine dissimulées donc, le pluri-centenaires mettait les choses au point. S'il avait fait en sorte de toujours maintenir un équilibre illusoire sur une balance faussée de base de par leur nature distincte, ce soir il lui montrait que tout pouvait changer.

« Je ne t'ai jamais considéré comme un esclave ou une simple pute. J'ai fait en sorte de te respecter et que les autres en fassent tout autant sous peine de subir mes représailles. Je suis passé outre les bruits de couloir ou les quolibets nous concernant car j'ai toujours agi ainsi et plus encore avec toi. J'ai voulu t'ouvrir les yeux sur un nouveau monde, que nous puissions profiter ensemble de tout ça. Et à quoi bon au final ? ». Un étrange rire cynique et surfait émana de sa trachée. « C'est comme ça que tu me remercies ? En t'en prenant à un fantôme du passé cher à mes yeux qui n'a fait rien d'autre que nous permettre de nous rencontrer ? ».

Une immense aigreur avait envahit tout son être. Il lui en voulait tellement et plus encore il s'en voulait à lui de s'être autant laissé aller avec un gamin qui ne semblait pas voir plus loin que le bout de son nez. Douce ironie quand on sait que nombreux pensaient ça également du Prince.

« Tu cherches à parler comme un homme mais tu n'es qu'un gamin trouillard. Tu te penses supérieur à lui, sauf que tu oublies une chose cruciale pour un mortel tel que toi : la beauté se fane avec les années, mon mignon, et ce jusqu'à ce qu'il ne reste que des esquisses d'une époque révolue sur un visage usé. Seras-tu toujours aussi sûr de toi à ce moment là ? », lui demanda-t-il alors en crachant son venin à la figure du malheureux.

A vrai dire il n'attendait même pas de réponse de sa part. Il n'en avait pas besoin. Il lui suffisait de plonger au plus profond des perles émeraudes de son éphèbe pour voir l'impact de ses dires, une petite graine d'inquiétude se plantant dans un coin de sa tête.

« Non en effet, ça ne me le ramènera pas. Mais tu comprendrais un temps soit peu l'idée si tu n'étais pas aussi nombriliste et puérile. »

Sans l'excuser de ses actes pour autant, Ephraim n'était après tout qu'un mortel à peine âgé de 20 ans. Il n'avait connu qu'une infime partie de l'existence que peuvent traverser des êtres tel que l'aristocrate. Hélas, la peine et la rancœur que ressentait le dandy en apparence imperméable aux émotions les plus accrues avaient pris possession de son esprit pour agir selon leur grès ; si bien que lorsque son calice l'avait mis devant le fait accompli, Dorian n'avait eu d'autre choix que de faire taire une partie de lui-même. Il lui avait posé une question. Pourquoi ? Pourquoi avait-il alors agi de la sorte avec lui ? Parce que l'idée de passer quelques moments même furtifs sans toi me tiraille la poitrine à un point tel que je me sens mourir une deuxième fois. Parce que tu as réveillé en moi des sentiments atrophiés que je pensais détruits à tout jamais. Parce que... je t'aime. Voilà ce qu'aurait aimé avouer Dorian à l'ancien prostitué qui se tenait droit devant lui et qui n'attendait que ça. Mais la douleur que le Prince ressentait en cet instant était bien trop viscérale pour lui permettre un tel discours. Il avait bien trop mal, son esprit se percutant à un mur de glace que lui-même avait érigé depuis des siècles tandis que son corps, lui, bouillonnait d'une affliction à en faire pâlir les plus téméraires. Il s'était laissé aller, il avait fait en sorte de s'ouvrir un peu plus chaque jour envers Ephraim pour lui montrer qu'il n'était pas qu'un simple enregistré à ses yeux, que son importance s'était vue grandir à mesure qu'il passait du temps avec lui. Et tout ça pour quoi ? Se voir voler une partie de sa vie et subir les aberrations juvéniles d'un enfant apeuré ? Non. Dorian pouvait supporter bien des choses le concernant  car ils se ressemblaient sur de nombreux points mais pas ça. Cela lui était impossible. S'en prendre à Marius était la goutte de trop. Ephraim avait frappé là où ça faisait mal et en tout bon handicapé des sentiments qu'était le britannique, la seule façon de se protéger d'une telle torture était de rendre les coups.
A quelques centimètres de son visage, Dorian se pencha alors davantage sur lui, une lueur vive brûlant dans la pupille de ses billes bleutées. Son expression était devenue froide, comme détachée.

« Allez savoir, l'ennui peut-être ? L'envie de nouveauté ? », lâcha-t-il finalement dans un ton anormalement calme et partiellement contrôlé.

Sa mâchoire serrée au possible laissait pourtant entrevoir de légers soubresauts comme s'il retenait sa langue de dire tout son contraire pour rétablir la vérité. Si Ephraim voulait le blesser, alors ils seraient deux à ce jeu là et nul doute que l'immortel avait des centaines d'années d'expérience d'avance sur lui. La gorge martelée de sanglots étouffés par la seule volonté du vampire, ce dernier déglutit péniblement tout en maintenant son regard sombre et imposant sur son interlocuteur. Faisant en sorte jusqu'à maintenant de toujours maintenir une distance physique entre eux pour éviter de craquer, le bassin de Dorian vînt furtivement effleurer celui de son amant. Une erreur fatale obligeant aussitôt toute la silhouette de l'héritier à se raidir davantage sans pour autant flancher en apparence. Il ne devait pas craquer, il se le refusait au vu de son ego terriblement écorché par les simples gestes et paroles de ce gamin aux boucles brunes. Il ne pouvait pas l'accepter. Pas cette nuit.

« Quoi qu'il en soit, je veux que toi, ta bouche et ton joli petit cul sortiez d'ici. Tu m'entends ? », balança le strigoï d'un ton convainquant.

Il devait le faire partir d'ici avant de perdre pied. Il avait bien trop peur de ce qu'il était capable de faire. Soit il s'en prenait physiquement au jeune homme et cela il en était hors de question – jamais il ne se le pardonnerait – soit il lâchait prise pour goûter de nouveau à ses lèvres aussi méprisables actuellement que tentatrices. De ce fait, Dorian n'envisageait qu'une seule solution : celle de contraindre son calice à quitter ses appartements.

« Va-t'en ! », renchérit-il avec fermeté, une once de danger dans la voix pour se faire définitivement entendre.

A ce stade ce n'était plus une demande mais plutôt un ordre, voir une sommation. Cette faiblesse que représentait le jeune Lawrence pour lui était bien trop forte et ne pouvait transparaître ainsi dans le reflet de ses yeux. Pas devant le principal concerné en tous cas, c'était inenvisageable. Luttant alors de tout son être, le De Conti se détacha du danseur pour disparaître dans une autre pièce dont il claqua sèchement la porte. La rage, mêlée à d'autres pensées indécentes lui tiraillaient le crâne. Il avait besoin d'être seul, seul avec lui-même.


made of catacombs
“Regard noir dans le vide, je dévisage ce qu'il reste de mon avenir. Mes souvenirs deviennent liquides, je voudrais en quitter le navire.' nuit incolore
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18.07.21 17:44

Ephraim Lawrence
and i'll never be him (dorian) 47d7625676b77c48040f59d38f19ded5
֎ Faciem : t. chalamet
֎ Diem natalis : 22 ans - 23 novembre 2367
֎ Officium : prostitué et danseur - orgueil
֎ Locus : new abbostford
֎ Tutor : cité
֎ Matricule : NA6738501
֎ Nuntium : 1650
֎ Adventus : 13/04/2018
֎ Color : #009999
֎ Multicomptes : fitzwilliam h. ; circé h.
֎ Pseudo : nepenthès
֎ Crédits : ethereal.
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@Dorian Lockwood & Ephraim
I was dreaming of the past and my heart was beating fast. I began to lose control. I began to lose control. I didn't mean to hurt you. I was feeling insecure you might not love me anymore. I'm just a jealous guy.


Une partie de lui avait envie de se jeter à son cou, de tomber à genoux et de supplier de lui pardonner. De lui expliquer qu’il l’aimait plus que sa propre vie et que ça lui faisait peur. Que l’idée qu’un jour il ne l’intéresse plus le terrifiait jusqu’au plus profond de son être et que dans pareille hypothèse, il ne voyait pas autrement que mourir. Que l’idée de devoir le partager lui était insupportable. Que son amour était si fort pour lui qu’il ne laissait la place pour nul autre, pas même son propre amour propre, lui qui avait pourtant un ego surdimensionné. Cette partie de lui lui intimait de se reprendre, de se mettre plus bas que terre, de lui jurer amour, fidélité et respect éternel pour qu’il ne doute plus jamais que pareille scène ne serait se reproduire. Cette voix à l’intérieur de son cerveau lui commandait de s’excuser, de plier l’échine devant une relation qu’il ne pouvait pas comprendre du haut de ses 20 ans de mortalité, qui lui faisait comprendre que quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise il n’obtiendrait jamais l’amour que Dorian éprouvait pour son grand et unique amour. Qu’il ne le méritait pas et qu’il devait se taire et accepter les miettes que le Prince pouvait lui donner. Qu’il devait s’estimer heureux d’avoir trouvé un maître aussi bienveillant et attentionné à l’égard d’un sale gamin comme lui. L’espace d’un instant, il se vit se jeter à son cou, le visage ravagé par les larmes, la voix brisée par le désespoir, le suppliant de le reprendre et de lui pardonner. L’espace d’un instant seulement car sa colère, sa jalousie et sa haine d’un concurrent auquel il n’arrivait pas à la cheville ne lui permettaient pas de se calmer. L’autre partie de lui-même reprit de l’ampleur en observant le visage d’un Dorian qu’il ne connaissait pas et qu’il n’aurait jamais voulu connaître, chaque parole de ce dernier s’insinuant en lui comme un poison mortel qui lui gelait le cœur et l’esprit. Juste sous ses yeux, ses cauchemars les plus atroces étaient en train de prendre vie et de se réaliser. Tout ce qu’il cherchait à fuir, tout ce qu’il refusait qu’il advienne se matérialisait là juste devant lui sans qu’il puisse ne faire quoi que ce soit, si ce n’était empirer la situation. Ce qu’il craignait au plus profond de son être s’avérait. Les vampires dont il avait surpris la conversation, celle qui avait tout déclenché, avaient raison bien au-delà de leurs espérances. Ephraim Lawrence n’était qu’une passade pour le Prince de la Cité, un batifolage de plus qui ne marquerait pas plus son existence qu’une poche de sang basique, sans odeur ou goût particulier qui lui resterait en mémoire et affolerait ses papilles.  Bientôt, sa beauté dont il se vantait tant et dressait comme un étendard orgueilleux se fanera et, comme le faisait remarquait l’immortel, il ne lui restera plus rien pour attirer ne serait-ce que le regard de Dorian sur lui. Il l’aura oublié depuis bien longtemps dans les bras de cette charmante danseuse typée. Ou d’un serveur tatoué et aux yeux de charbon.

Ephraim déglutit et sursauta en entendant un bruit assourdissant de verre qui explose. Il ferma les yeux quelques instants, s’attendant à prendre une fois de plus les éclats durs et froids sur ses traits souples, pénétrant une fois de plus sa chair et lui causant une douleur incommensurable mais qui pourrait s’avérer salutaire pour détourner l’attention de la désolation qui s’élevait dans son âme. Le déchirement ne venant toujours pas, il rouvrit doucement les yeux en réalisant, au travers d’un rideau de larmes qu’il refusait de voir s’écouler que ce bruit émanait de l’intérieur de son corps. Que c’était le bruit qu’avait fait son âme lorsqu’elle s’était fêlée sous les assauts de verbe de Dorian. C’était l’écho que faisait un cœur qui se brise en milles morceaux. Rendu muet par le martyre qu’il était en train de subir sous la langue bien plus meurtrière que les crocs de son maître, Ephraim se contenta d’endurer les coups, bien incapable de les rendre. Il luttait suffisamment en lui pour ne pas s’effondrer en cet instant précis, pour ne pas laisser les sanglots qui s’embouteillaient dans sa gorge s’en échapper. Il était hors de question qu’il ne flanche : il ne lui restait désormais plus que son ego alors qu’il observait, impassible, telle une statue de sel, son Sire couper un à un les liens qui les unissaient. La mâchoire si crispée, les dents si serrés qu’il avait l’impression que s’il lâchait prise tout allait s’effondrer en morceaux, Ephraim se força à cesser de respirer quand Dorian envahit son champs de vision et son espace vital. Il se connaissait. Il savait combien il lui était incapable de résister et si ce dernier le toucher une fois de plus, même de manière violente, tout son orgueil n’y ferait rien et la petite voix finirait par gagner. Et pourtant, il avait tellement envie qu’elle gagne. Il ne supportait pas la manière dont Dorian le regardait. Sa peau s’armait d’une chair de poule, comme si chaque centimètre carré de cette dernière réclamait le beau Prince contre elle. Ses yeux s’ourlaient de rosée bien trop lourde que ses longs cils ne parviendraient bientôt plus à retenir et dissimuler. Il l’aimait. Pourquoi faisait-il tout pour qu’il le renie ?

L’ennui, peut être. L’envie de nouveauté. C’était comme s’il venait de lui donner un puissant coup de pied dans le bas ventre, en expulsant tout l’oxygène pour le laisser tel un poisson hors de l’eau, tentant de lutter dans une atmosphère mortelle. C’était comme s’il avait entendu ses prières et avait plongé sa main au centre de sa poitrine, le touchant enfin, pour s’emparer de son cœur et de sortir l’organe vitale hors de cette dernière, le regard émeraude de l’enfant s’étonnant de le voir encore entier et battant entre ses doigts. La cruauté des paroles de Dorian le brisa bien plus que tout ce qu’il avait traversé durant ces 20 dernières années : la mort de membres de sa famille ou d’amis, l’abandon du vampire qui l’avait élevé, la perversité de certains clients, les coups d’autres vampires, la fois où Jaroslav avait écorché sa joue, les sobriquets et autres mépris affichés à son encontre, les viols et tortures de Varro. Tout ça semblait pesait bien peu dans la balance face aux propos de celui qu’il avait appris à admirer et à aimer plus que de raison. Il devait se faire une raison : Dorian ne l’aimait pas. Il ne l’aimerait jamais et maintenant qu’il avait trop tiré sur la corde, il ne voulait plus rien avoir avec lui. Se passant lentement la langue sur les lèvres, il eut l’impression d’être un simple observateur de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Le strigoï aurait pu le saisir par la gorge, la serrer au point que ses lèvres deviennent bleu, au point que sa nuque se brise finalement sous l’étau meurtrier, il n’aurait pas réagi plus que ça. Ses membres étaient engourdies, comme s’il ne pouvait plus rien ressentir, tant physiquement qu’émotionnellement. C’était sans doute un mécanisme de défense, l’ultime esbroufe de son esprit pour le maintenir en vie, même s’il n’en avait pas réellement envie. Il s’entendit pousser un petit cri d’animal blessé, se tendre imperceptiblement vers Dorian quand l’entrejambe de ce dernier frôla la sienne. Il se vit se tenir malgré tout debout sans flancher alors que ce dernier assénait les dernières blessures. Il se surprit à se maintenir ainsi droit comme un piquet alors que tout son monde s’écroulait de par sa propre faute. Le plus beau dans l’histoire, c’était qu’il était le seul à blâmer. « Dor… » Mais sa voix faible, brisée, geignarde n’alla pas plus loin.

A l’invective de Dorian, il baissa la tête autant que le regard, retrouvant sa place d’Enregistré. Il hésita quelques instants, pressentant au fond de lui que s’il lui obéissait, il n’y aurait pas de retour en arrière. Que plus jamais il ne pourrait se retrouver dans ces appartements. Que plus jamais il ne pourrait goûter à ses lèvres et s’émerveiller de son regard étincelant de malice. S’il cédait, s’il lui obéissait, c’en était terminé et malgré sa colère et sa jalousie, il ne le voulait pas. Il voulait l’embrasser. Il voulait le serrer contre lui. Il voulait lui murmurer qu’il l’aimait. Il voulait gémir de manière enfiévrée sous ses coups de rein. Il voulait sentir ses crocs pénétrer sa gorge blanche. Va-t'en. Un nouveau sursaut. Son corps qui se mettait aux aguets au vu du danger de sa voix. Un ultime coup d’œil avant de finalement obéir et de disparaître plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Plus vite pour qu’il ne voie pas la larme trop lourde finir par s’échapper de ses cils et courir le long de sa joue glacée. Va-t’en comme pour dire je ne veux plus jamais te voir. Va-t’en comme pour dire tu ne comptes pas plus pour moi aujourd’hui qu’hier. Va-t’en comme pour dire oublie-moi. Va-t’en comme pour dire pars loin et ne reviens jamais.

Topic terminé.


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