Behind the curtain - Arcturus

Comme toujours, c'est un peu la panique dans les coulisses. En particulier pour une soirée comme ça, une réouverture aussi importante après tout ce temps. Alors ça bouge dans tous les sens, ta tête blonde passe et repasse un peu partout, parce que tu dois vérifier les costumes, tu dois vérifier les maquillages, tu dois tout revoir encore et encore, jusqu'à être certain que c'est absolument parfait. Parce que tu ne supporteras pas moins que la perfection de toute façon. Et tout le monde le sait, tout le monde se tient à carreau, faudrait pas te mettre de travers alors que c'est la grande première et que tout le monde est à nouveau là pour voir ton travail. Et d'ailleurs, tu sais pas vraiment ce qui te fait le plus flipper entre le fait de rouvrir, le fait que la salle soit pleine, le fait que du gratin soit là ou, tout simplement, le fait que tan maître va observer tout ça d'un oeil féroce. Lui faire plaisir, c'est aussi pour ça que tu fais ça, après tout. Pas juste pour toi. Pas pour l'art, pas vraiment, même si c'est ce que tu racontes quand on vient te voir et qu'on te pose des questions cons du genre "pourquoi vous faites ça ?" ou le classiques "vous devez vraiment être passioné !". Mais t'espères que ce sera pas le cas ce soir, qu'iel va pas vouloir te présenter à quelques nouveaux vampires, à quelques maîtres que t'as pas envie de voir.

Tout le monde a quitté les coulisses, toi avec, pour suivre tout ce petit monde. Les derniers détails, ajuster un peu mieux la veste du narrateur qui va être le premier à monter sur scène, regarder une dernière fois le maquillage. La seule chose que tu ne vérifies pas, c'est la coiffure. Pas la peine, tu sais que c'est parfait. Et presque inconsciemment, tu cherches des yeux aux alentours, la présence de l'homme pas loin. Le sourire sur tes lèvres quand tu l'as vu, comme si le temps s'était arrêté pendant quelques secondes, jusqu'à ce que tu laisses partir le comédien. Jusqu'à ce que tu ailles rejoindre Halley en soufflant longuement. Suivre sa main des yeux alors qu'elle s'approche et remet en place une des tes boucles, te faisant sourire doucement. Une certaine envie de combler la distance entre eux, mais t'y résistes, c'est mieux, au moins pour l'instant. Le long soupir que t'as poussé à sa question, presque en roulant des yeux, pas contre lui, juste qu'on t'a posé la question presque un million de fois. Mais c'est pas vraiment pareil avec lui, peut-être parce que lui, il a ajouté ce petit surnom discret mais mignon. Ou alors juste parce que c'est lui. T'as juste acquiescé pour lui répondre, avant d'inspirer et soupirer longuement, encore une fois. Yes, every seat is taken, I'm afraid. I can't mess up.

Et puis les trois coups sont frappés, tu retournes la tête vers la scène, pour écouter le narrateur. Le soulagement qui vient en l'entendant jouer parfaitement, connaître son texte et en voyant la pièce commencer. Y'a quelque chose qui s'enlève de tes épaules, un poids qui s'envole parce que tout commence bien et qu'il n'y a plus vraiment de raison de s'inquiéter. Pour l'instant en tout cas. Et même si tu tournes ton regard vers les loges, à la cherche de celle de Tybalt, tu n'es plus autant sous pression que quelques minutes plus tôt. Et tu peux sereinement te retourner vers l'homme à tes côtés pour l'observer un peu, un sourire doux toujours sur les lèvres. Il y a quelque chose chez lui qui te rend comme ça, tout mielleux, et qui te réchauffe à l'intérieur, tout doucement. I don't seem so, probably, but I'm happy the theater reopens. Le sourire sur tes lèvres en jetant un nouveau regard à la scène, avant le ramener aussitôt sur Halley. Not just because I can work really and everything. Also because...I am happy to see you. Who can do my hair properly, if not you ! T'as un éclat de rire qui sort de tes lèvres car bien entendu que ce n'est pas la raison. Mais qu'importe, parce que tu espères qu'il comprendra ce qu'il y a vraiment derrière ça.