Dark paradise (Dorian & Daeva)

Lumières éteintes, la loge de l'artiste délaissée de sa présence. Un lieu qu'elle affectionne, car c'est là que la magie opère avant la montée sur scène, là où toutes les sensations d'adrénaline y sont les meilleures. La soirée réussie vraisemblablement, pour les compliments qui lui ont été faits sur son dernier show. La danseuse use toujours d'un peu plus d'imagination pour envouter toute personne entrant à L'Oasis pleasure. Il est dans sa volonté de perpétuer la réputation des lieux, d'être une icône de ces lieux et de marquer les esprits. Il n'y a que comme cela qu'elle peut s'élever, refuse de rester dans l'ombre, désire une vie d'abondance et de réussite. Un trait de caractère qui lui a permis aujourd'hui d'être une créature convoitée quasiment inaccessible, sauf pour les plus fortunés, sauf pour ceux qui n'ont pas à donner de l'argent pour l'avoir. Daeva se joue de cette réputation et plus on la désire et plus on la voit, c'est ainsi que cela fonctionne et elle l'a très vite compris. Son esprit ne manque pas d'inspirations, elle les a grâce à son expérience, elle sait ce qu'ils veulent voir, ce qu'ils ne veulent pas voir et si elle a réussi à en rendre un accro aux lieux alors elle a tout gagné.

Elle félicite les artistes qui ont performé également, ainsi qu'elle a l'habitude de le faire, remercie les régisseurs pour leur professionnalisme et leur efficacité. Elle n'est que simple employée, mais elle est là depuis longtemps, et elle espère que la confiance est de mise. Daeva n'a pas de rivaux, tout le monde ici a son rôle tout le monde a sa patte à mettre pour rendre les lieux incroyable et c'est exactement ce qu'elle aime. Tous n'ont pas les mêmes ambitions de vie, la sienne est de vivre bien, voilà tout. Elle n'est pas fermée à la critique, aux conseils, tout le monde apprend constamment, mais il y a bien une personne auprès de qui elle se soumet à l'avis. Dorian, elle lui a demandé un rendez vous après le spectacle, ainsi qu'elle le fait de temps en temps, a dans la volonté de rester au sommet et pour cela elle a besoin de faire le point avec lui d'avoir en tête ce qu'il a envie de la voir faire.

Ses talons marquent sa marche régulière, elle se déplace pourtant avec une légèreté et une grâce qu'on lui connait bien. Tenue impeccable, la robe juste au dessous du genou souligne sa taille de guêpe avec finesse et bon goût. Elle s'inspire des images qu'elle a vues d'une autre époque, inspirant le burlesque d'un siècle plus tôt. Pas de vulgaire, juste une classe qu'elle entretient avec beaucoup d'attention, jusqu'au détail de son maquillage, la manière dont elle coiffe ses cheveux. Cela lui va bien et elle le porte avec naturel. Elle s'applique à ce que sa silhouette révèle toujours de l'art, d'un idéal qui peut être incarné à force de travail et de volonté, rigoureuse et disciplinée. Mais Daeva ne serait pas elle sans ce sourire charmeur qu'elle sait lancer aux quelques uns. Et notamment à Dorian avec qui la relation a toujours été cordiale et chaleureuse, agrémentée de quelques gestes et regards plus appuyés. Ils ont bien des points communs, mais elle aime aussi garder un peu de mystère, de la retenue pour poursuivre une attitude séductrice sans trop en faire : il est le patron après tout.

Et tandis qu'elle entre dans cette pièce où elle a l'habitude de le croiser, elle est ravie d'avoir l'opportunité de pouvoir avoir un peu de temps en sa compagnie. Son avis lui est précieux, elle désire qu'il soit satisfait de son travail et qu'il puisse toujours avoir confiance en elle et en son talent. Daeva apprécie Dorian, pour son sens critique et parce qu'il est une personne d'agréable conversation. Elle lui sourit afin de le saluer avec politesse d'un mélodieux et sensuel « Bonsoir Dorian », ses lèvres fardées de rouge finement étirées pour un sourire amical, avec un pointe de malice qui toujours l'accompagne. Elle prend ainsi place, une jambe croisée par dessus l'autre, mains jointes sur ses genoux. Son visage toujours très pâle en contraste avec l'ébène de sa chevelure, parfois on la prend pour un vampire pour ce qu'elle dégage et elle aime cette idée souvent.

«Vous avez aimé ma performance de ce soir ? »

Si les clients apprécient, elle n'est satisfaite que si les deux patrons des lieux le sont, toujours ouverte à leurs suggestions. Ils l'ont vue évoluer et c'est aussi grâce à leurs conseils qu'elle a pu se faire un chemin jusqu'à la place qu'elle possède actuellement. Ceux qui ne savent pas se remettre en question ne peuvent pas montre, hélas la vie le lui a rappelée de manière bien douloureuse. Mais aujourd'hui elle est presque accomplie, elle sait qu'elle continue de grimper et n'a pas dans la volonté de s'arrêter, qu'importe le temps que cela prendra, qu'importent les sacrifices que cela lui demandera. Sur scène, elle a mimé comme l'incarnation d'une déesse de la nuit, mystique, irréelle, inhumaine. Son but était d'être au dessus des autres, les imaginer à ses pieds pour leur laisser l'impression d'être touché de sa divinité. Elle a joué, le menton relevé, la mine mystérieuse et la Reine Nocturne s'est effeuillée, laissant ses couches de vêtements un par un, dévoilant de magnifiques pièces de lingerie velours noir, strass éclatants à la lumière en contraste avec la blancheur de sa peau un peu plus dévoilée à chaque fois. Elle a joué sur les matières, sur les textures,  la précision allait jusqu'à se marche, pour être certaine que tout le monde puisse détailler les parties de son corps les plus convoitées sans en montrer de trop. Juste assez pour leur mettre l'eau à la bouche. Elle a terminé quasi nue, sur scène, sous les regards qu'elle voulait ébahis, enchantés espère avoir réussi le pari.

@Daeva Petrovskaya & Dorian Locwood

Si l'Oasis Pleasure avait toujours eu du succès depuis sa création, le rachat par le Prince et le le renégat Voltchenkov n'avait fait que gonfler sa réputation, l'établissement exaltant d'éclats et de renommé. Cela aurait été mentir que de dire que Dorian n'en était pas fier, bien au contraire. Orgueilleux et à l’ego démesuré lorsqu'il s'agissait de sa personne, celui-ci n'avait eu de cesse que de vouloir faire en sorte que les lieux prennent un tournant plus marqué par le stupre et la décadence. Aujourd'hui ces simples quatre murs étaient devenus le repaire de bien des fantasmes cachés, un tremplin pour des artistes talentueux ou encore un endroit propice à la négociation de contrats juteux pour New Abbotford et des cités aux alentours. L'Oasis Pleasure faisait rêver, fascinant les esprits, y compris les moins enclins à pareille débauche. La frontière des limites du plaisir s'estompait dès lors que l'on en franchissait les portes et cette nuit encore ne dérogerait pas à la règle.

Posé à l'une des plus belles tables du grand salon, face à la scène, Dorian cultivait son bagout et son éloquence au côté de riches commerçants de villes voisines. Éclats de rire, gargouillis satisfaits et râles de plaisir s'entrechoquaient au rythme de la musique lancinante s’immisçant dans chaque alcôves, chaque interstice de la pièce. Tous profitaient de l'ambiance et des nombreux charmes que pouvaient offrir le bordel luxueux, certains savourant leur verre empli d'alcool rare et délicieux, d'autres s’amourachant l'espace d'une soirée à la divine compagnie des employés. Si Jaroslav était doué pour la paperasse et les chiffres, Dorian, lui, était un homme de terrain. Celui qui mettait l'ambiance et saisissait l'instant présent pour en tirer le meilleur. Voilà pourquoi la plupart du temps son comparse le laisser mener à bien les négociations de la sorte, ce dernier lui faisant pleinement confiance dans son domaine, et inversement. A deux ils étaient brillants, leur duo était redoutable ; plus encore lorsque d'autres petites mains venaient prendre part à l'émerveillement des invités. Et Dieu sait que la belle Daeva contribuait à cette tâche. Ravissante et douée, la sublime créature mortelle offrait toujours aux clients de la maison close un show à couper le souffle. Sa grâce était telle qu'elle rendait muet les spectateurs, nombreux cessant toute activité pour savourer la représentation face à leurs yeux ébahis. De ses hanches elle envoûtait les mirettes dissipées, de ses lèvres elle statufiait l'esprit le plus meurtri et de son regard de biche elle jetait un sort à la salle toute entière. Tout ça, elle l'avait toujours eu en elle, Dorian lui ayant juste permis d'en découvrir tout le potentiel. Il lui avait donné les clefs de sa réussite, celles pour se hisser plus haut et plus loin afin de, comme cette nuit, lui permettre de briller et de lui faire signer une énième affaire des plus profitables.

Les applaudissements retentirent avec exaltation lorsque le show se termina, un mélange de trop peu et d'ébahissement dans l'air. Le De Conti suivit le mouvement en regardant droit vers la scène, un petit sourire satisfait ourlant ses lippes conquises. Une fois de plus Daeva avait donné un spectacle digne de ce nom. Une réussite qui se termina par un accord conclu entre lui et ses invités qu'il laissa pour le reste de la nuit, les encourageant à profiter des nombreux délices que renfermaient ses murs. Un client satisfait était la meilleure des publicités après tout. Se levant, il les salua d'un geste exagéré comme on le lui connaissant si bien avant de quitter le grand salon où l’effervescence post show résonnait encore.
Réajustant le col de sa redingote bleu nuit ornée de rosaces dorées, un pantalon sombre accompagnant le tout, Dorian passa une main dans sa chevelure hirsute tandis qu'il se dirigeait vers l'une des discrètes alcôves de l'établissement, là où il lui était coutume de croiser les danseurs et autres artistes après leur performance. Sur le chemin, il arrêta en vol un joli serveur soutenant un plateau composé de plusieurs verres et d'une belle bouteille de champagne. Le vampire se saisit du magnum, un air mutin sur ses traits. « Désolé mon mignon, celle-ci je l'embarque », lâcha-t-il sans aucune gêne, un petit clin d'oeil à l'humain charmé avant d'embarquer deux coupes également et tourner à une intersection pour rejoindre la salle choisie. Aucune âme dans les environs, le copropriétaire ne se fit pas prier pour s'installer sur l'un des moelleux canapés en velours rubis tourné en arc de cercle. D'un geste maîtrisé il extirpa le bouchon et versa le précieux liquide dans les contenants. Portant l'un d'eux à ses lèvres rosées, un rictus complaisant se dessina aux commissures de celles-ci. Précédent son arrivée, Dorian avait entendu les bruits de pas de la demoiselle avant qu'elle n'ouvre la porte. « Bonsoir Daena », lui répondit-il d'une voix suave, la gratifiant d'un regard charmeur familier. Naturellement, ses perles azuréennes suivirent l'avancée de la mortelle jusqu'à ce qu'elle vienne s'asseoir à ses côtés. Élégamment le strigoï lui tendit la deuxième coupe pleine puis, s'enfonça dans le dossier confortable, l'une de ses mains couvertes de bagues claquant en rythme le rebord de la table. Son sourire taquin s'écarquilla davantage. « Évidemment ma chère ! Et je ne suis pas le seul à l'avoir apprécier. Grâce à toi j'ai pu profiter de leur envoûtement pour finaliser un contrat des plus rentables ! », s'enquit-il de lui avouer hardiment. D'un geste crâneur et presque pompeux, l'aristo but goulûment une gorgée de la boisson pétillante. « Et je suis ravi de constater que tu as mis en pratique les derniers petits conseils que je t'avais donné. ». Lorsqu'il était question de charmer les foules, nul doute que le Casanova de New Abbostford savait de quoi il parlait, arborant avec outrecuidance ce talent déployé à la vue de tous.