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Standing at crossroads ☾ Lyn Hawkins



11.08.22 17:38

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tumblr_pvboj1fBEF1xu5m5yo1_500.gifvStanding at crossroads
“To stand at the crossroads requires more strength than you possess.”
avec @Lyn Hawkins.


La peur noyait son regard comme la rivière avait noyé toute certitude de traversée. Au fin fond de ses prunelles tout espoir avait disparu. La panique envahissait son sang, le gorgeant de ces hormones de terreurs propres à l’animal blessé qui se sait condamné. Les larmes coulaient sur son visage. Un visage si doux, si beau, si rond. Un visage sur lequel il avait vu fleurir un sourire quelques heures plus tôt. Mais pour l’instant, elle était recroquevillée dans son coin, le sang jaillissant de la plaie de façon lente mais impitoyablement continue. L’odeur lui chatouilla le nez, comme un appel venu d’outre tombe. Du sang chaud, frais, à la source même.
Non. Plus jamais. Sasha était mort.

Il lui fallait prendre une décision.
Vite.

Elle levait vers lui un regard éperdu. Suppliant silencieusement une aide qui ne viendrait pas. Ne pourrait venir. Pas aux vues de sa blessure. Ses vêtements se teintant encore et toujours plus de cette hémoglobine si indispensable pour elle, pour lui, pour eux tous. Son coeur battait à une vitesse folle. Comme un cheval au galop tentant désespérément de rattraper ce qui lui échappait. Ce qui lui permettait de battre. Le sang. Ces grands yeux imbibés de larme et de terreur.

Il lui fallait prendre une décision, et vite.

A l’extérieur de la pièce, cris et hurlements retentissaient. Tantôt la peur, tantôt la rage. Ou même l'agonise. Tous ces cris s'entremêlaient, ultimes témoignages  de vie. La mort, impitoyable, continuait de s’abattre sur eux, et avalerait goulument les derniers rescapés. Les baraquements qui les avaient hébergés ces trois derniers jours deviendraient leur linceul. Définitif. Et la chair putréfiée rejoindrait la chair putréfiée. La mort rejoindrait la mort.
Un grand bruit retentit derrière lui. Henry accourrait, le visage maculé de sang, à la main une hache toute aussi visqueuse.

Erik ! Stefan a trouvé un passage, les chevaux nous attendent, il faut y aller !! La barge est à l'eau. Il faut y aller ! Nous ne pouvons plus rien pour eux. Ils sont trop nombreux !.

Silence. L’épée au poing, lame baissée. Le regard fixé sur cette frêle silhouette apeurée, désespérée, condamnée.

Sasha était mort. Il lui fallait prendre une décision. Vite.

Erik ?! Ecoute mec… tu ne peux plus rien… pour qui que ce soit et…

Un hoquet, semblable à un sanglot. Ces grands yeux bruns. Comme un ciel étoilé dans la nuit noire. Comme une ultime lueur dans les ténèbres. La terreur au bord des lèvres et la Mort s’approchant inexorablement.

Il lui fallait prendre une décision. Vite.

Erik ? Tu es sur ? On a pas le temps là ! Err… Et merde…


36h plus tôt


Agacés par l’attente les chevaux renâclaient bruyamment, tirant sur leurs rênes. S’ils n’étaient pas forcés à convoyer leur cavalier, au moins qu’on les laisse paitre tranquillement ! D’une légère pression du talon Erik réprimanda sa monture. L’attente ne serait plus trop longue. Henry revenait au petit trot. Après plus d’une dizaine de jours de route, les cavaliers se retrouvaient bloqués par la crue. Voilà un désagrément dont le chasseur se serait bien passé. Ils étaient tous fatigués du voyage, sans parler de leurs montures. Et la pluie incessante des derniers jours, même s’ils ne craignaient pas le froid, avait rendu les vampires quelque peu irascibles. Erik avait hâte d’arriver à New Abbotsford, ne serait-ce que pour se mettre au sec et dormir sur un vrai matelas. Normalement cela ne devait prendre encore que quelques jours, mais voilà que la traversée de la rivière s’avérait plus compliquée que prévue. Merci la pluie. Relevant le menton il incita son camarade à leur faire part des nouvelles. Dans un soupire fatigué Henry annonça.

Bon, comme nous l’avons vu le pont a été emporté par la crue. J’ai croisé des hommes sur la berge. Il s’agit d’une caravane de marchands. Ils ont prévu de construire une barge avec le bois environnant et de faire traverser chariots et bêtes dessus et de manoeuvrer avec des perches. Je leur ai proposé notre concours. Ils n’arriveront pas à traverser sans aide.

Erik approuva du chef. En effet, une rivière avec un tel débit ne permettrait à aucun humain de la traverser sans encombre. Il leur faudrait une force surhumaine pour manoeuvrer le bac et faire traverser tout le monde en sécurité. Le cheval du vampire tapa du pied.

Combien de temps d’après toi ?

Henry grimaça. Ça n’en finissait donc plus des mauvaises nouvelles.

Trois ou quatre jours. Le temps de choisir, couper et tailler les arbres, puis d’évaluer où traverser le plus en sécurité possible. Mais la bonne nouvelle -ah il y en avait une !!- c’est qu’on va pouvoir s’abriter. Le type m’a dit que là, derrière ces arbres, il y a un vieux poste de garde. Et apparemment un vieux groupe-électrogène aussi. Il m’a demandé si on acceptait de jeter un oeil, pour le réparer.

Un abri, et de l’électricité. Et trois jours à patienter. Puisqu’il devait en être ainsi…
Le lieutenant de louveterie échangea encore un peu avec ses hommes, puis ils se mirent en route vers les dits bâtiments. Il s’agissait en effet d’un vieux poste de garde du XXIème siècle, composé de trois baraquements en béton, avec, accolé à l’un des murs,  les restes de ce qui fut jadis une antenne relais. Cela signifiait en effet, qu’un groupe électrogène devait se trouver dans un de ces bâtiments. Revigoré par cette vision Erik s’approcha et mit pied à terre.

Rapidement ses hommes en firent autant et commencèrent naturellement à se mêler aux humains. Il y avait tout un groupe. Une caravane de marchands et de voyageurs qui s’étaient retrouvé eux-aussi bloqués par la crue. Certains avaient exploré en aval et en amont les rives de la rivière déchainée, en quête d’un endroit où traverser, mais la pluie incessante des derniers jours les avait rapidement découragés. Le déluge cessant enfin, ils s’étaient mis en tête de construire une barge grossière pour traverser, le pont ayant été emporté par les flots. L’idée n’était pas mauvaise, les moyens un peu surréalistes.
Erik se présenta, lui et son groupe et répartit aussitôt ses compagnons. Certains partirent avec les marchands pour aller choisir les arbres à abattre, d’autres accompagnèrent des voyageurs à la recherche du meilleur endroit pour traverser, et trois s’égaillèrent dans les bois par aller chasser de quoi manger le soir venu. L’organisation mise en place, le vampire s’occupa avec Stefan de mettre les chevaux au sec, et son bardas sous le bras, gagna le baraquement qui faisait office de "lieu de vie". Jetant un regard au ciel menaçant il estima qu’avec un peu de chance il ne repleuvrait pas dans les jours à venir, ce que qui permettrait à la rivière d’apaiser son débit dévastateur. Du moins l’espérait-il profondément.

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11.08.22 21:43

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C'est en vain que les mains tentaient de retenir le flot carmin, les doigts ne pouvant rien faire pour empêcher la vie de s'échapper un peu plus à chaque battement de son cœur, ce cœur qui pulsait d'autant plus que la terreur envahissait davantage son être au fur et à mesure que la menace au-dehors se faisait pressante. Recroquevillée dans un coin, la respiration difficile et lourde, aucun cri ne s'échappait de sa gorge serrée par la douleur et l'angoisse, toute sa concentration, toutes ses dernières forces étant réquisitionnées pour une seule et unique chose : survivre. Même si cela semblait de plus en plus impossible à chaque seconde qui s'égrenait, même si l'espoir s'amenuisait aussi vite que les larmes montaient crescendo à ses yeux.

- ...

Elle ne l'a pas demandé une seule fois depuis que l'immortel est entré dans la pièce et l'a trouvée ainsi, petite électricienne venue s'abriter là dans un espoir insensé de survie, elle n'a rien demandé avec des mots mais ses yeux parlent pour elle et avec bien plus de force que si elle l'avait hurlé au creux même de l'oreille du guerrier. C'est sans un seul mot qu'ils se regardent, toutes les suppliques et tous les refus échangés se faisant dans un silence de mort uniquement troublé par la respiration difficile de celle qui succombera bientôt faute de soin, faute de sang... faute de chance. Les grands yeux noisettes se déplacèrent l'espace de quelques brèves secondes en repérant une silhouette qui se précipitaient vers eux, le corps tressaillant comme pour se tenir prêt à tenter de fuir une fois de plus s'il s'était agit d'un enragé... mais non, c'est l'un des vampires, elle n'arrive plus à se souvenir de son nom, son esprit est accaparé par la douleur et le froid qu'elle sent progressivement devenir plus présents que toutes les autres sensations.

Erik ?! Ecoute mec… tu ne peux plus rien… pour qui que ce soit et…

Le hoquet lui broie la gorge, le sanglot a été étouffé par le peu de contrôle qu'il lui reste. La jeune femme sait que si elle pleure à voix haute, si elle cri ou même si elle gémit, les enragés vont se diriger vers eux, vers elle, et elle n'a pas survécu à leurs attaques sur la cité, ni à l'invasion, ni à l'épidémie, pour mourir ici durant un simple voyage entre deux cités. Ses grands yeux noisettes restent accrochés aux yeux clairs d'Erik, le suppliant avec désespoir de ne pas la laisser là tandis qu'il s'avance lentement vers elle, l'épée à la main.


36h plus tôt


Thebes et Ismaël avaient décidé d'aller s'installer ensemble à New Riverlake, cité royale dont Ismaël était l'un des princes et où il jouissait de privilèges suffisants pour pouvoir aimer librement. Les deux immortels avaient acceptés que Lyn les accompagne afin qu'elle puisse profiter de la présence de son Maître qui veillait sur elle depuis sa première mise sur le marché lorsqu'elle n'était alors âgée que de quinze ans. Dire au-revoir à Thebes n'était pas chose aisée, mais le Conseil avait autorisé ce voyage pour la jeune femme avec la condition évidente qu'elle revienne sans faute, chose qu'elle comptait bien faire, ne serait-ce que parce qu'en tant qu'électricienne de la cité elle aimait son travail et le savait essentiel, mais aussi parce que malgré ses défauts, New Abbotsford demeurait son chez elle et que ceux qui comptaient pour elle s'y trouvaient pour la plupart. Les quelques jours qu'elle passa à New Riverlake lui avaient permis de jeter un coup d’œil aux dernières innovations en matière d'aménagement et de travaux liés à son travail, elle avait également rendu visite à quelques connaissances sur place avant de finalement se joindre à une caravane qui allait faire route jusqu'à sa propre cité, se sachant parfaitement incapable de braver seule les territoires parcourus par les enragés, les sauvages et autres vampires solitaires.

Il s'agissait pour la plupart de marchands itinérants, de ceux qui passaient par chez elle une à trois fois l'an et auprès de qui il lui était déjà arrivé d'acheter quelques menues marchandises lorsqu'elle avait suffisamment économisé. L'un d'entre eux reconnu même le châle qu'elle passa le premier soir autour de ses épaules pour se réchauffer après une journée passée sous une pluie battante comme étant l'un de ceux qu'il lui avait vendu trois ans plus tôt. Une telle mémoire ne manqua pas d'ajouter à la bonne humeur ambiante qui ne devait malheureusement pas durer car, alors même qu'ils arrivaient à l'immense rivière précédant les Bois Noirs -qu'il valait mieux traverser de jour- ils constatèrent que les pluies intenses avaient causé d'importants dégâts et, notamment, fait gonfler le lit de la rivière au point que celle-ci avait emporté le pont, interdisant ainsi le passage à la caravane. Il y eut un vif débat pour savoir s'il fallait ou non rallonger leur route d'une semaine supplémentaire en continuant vers le Sud pour traverser le fleuve et ensuite le remonter jusqu'à la cité, mais le risque demeurait de trouver un autre pont détruit avec cette fois une plus grande surface à traverser. Un vote eu lieu alors que la pluie cessait enfin et il fut décidé de trouver un moyen de traverser directement la rivière à l'aide d'une barge qu'ils construiraient eux-mêmes, ceci afin de pouvoir transporter tout le monde : hommes, bêtes et marchandises. On s'organisa au préalable pour vérifier les alentours, permettant de repérer un poste de garde qui servirait d'abri et dans lequel Lyn se mit à travailler afin d'essayer de l'alimenter de nouveau en électricité.

L'arrivée d'une troupe d'immortels lourdement armés ne manqua pas d'affoler les caravaniers mais, au plus grand soulagement de tous, il ne s'agissait ni de marchands d'esclaves ni non plus de solitaires assoiffés sans foi ni loi. Les présentations furent faites par le biais de leur chef, un dénommé Erik, qui pris les choses en main avec une aisance qui trahit immédiatement une habitude à commander. Tout se passa assez naturellement et l'électricienne reconnu dans cette façon de faire la marque des hommes de terrain, à l'instar de Bram avec ses soldats de la garde royale ou bien Ismaël lorsqu'il était à la tête d'une troupe armée. N'étant pas concernée par tout cela, Lyn laissa à chacun son office et retourna à la sienne sans attendre de voir qui allait où exactement, retournant auprès du groupe électrogène dans lequel elle plongea les mains avec les quelques outils que les marchands avaient pu lui trouver. Une chance qu'ils avaient de quoi faire car elle ne serait pas allée loin avec juste un bâton et un couteau, ça non. Les bruits de pas feutrés qu'elle entendit ne lui firent pas même ôter la tête de l'encadrement de l'accès à l'intérieur de l'appareil dans lequel elle avait glissé les bras jusqu'aux coudes, son regard fixé sur ce qu'elle faisait.

- Ça avance Reginald, je crois qu'avec un peu de chance il n'y aura aucune pièce à changer et, si c'est bon, alors on aura du courant d'ici la tombée de la nuit.

Reginald était le marchand qui lui avait prêté les outils et qui s'était montré particulièrement enjoué à l'idée d'aider une électricienne de la cité "aussi jeune et jolie que probablement douée", vil flatteur ayant déjà passé le cap des cinquante ans et qui se trouvait ainsi être le plus âgé de toute la caravane, tout du moins parmi les humains. Ils étaient si rares à leur époque ceux qui vivaient aussi longtemps, mais comme il avait dit un soir au coin du feu durant leur repas, le secret était de profiter des bonnes choses sans excès, mais que le sourire des jeunes femmes était sans doute la clef du mystère. Bref, un charmeur au demeurant fort sympathique.

- Tu veux bien me passer la clef à pipe ? J'ai une plaque avec quatre écrous qui me barre le chemin et je compte pas me laisser faire.

Elle allait voir un peu cette plaque si elle allait l'empêcher d'accéder encore longtemps à cette partie de l'appareil, ça oui.


@Erik Lancaster
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13.08.22 18:30

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avec @Lyn Hawkins.

Le baraquement choisi comme pièce à vivre se composait d’une seule et grande pièce. Très vaste, elle comprenait quelques tables et chaises, et les derniers vestiges de ce qui avait pu être affiches marquaient les murs. Mais le temps avait tellement bien fait son oeuvre que tout était illisible. Chassant sa curiosité d’un coup d’épaule, Erik observa le reste des lieux. Chaque marchand avait rassemblé ses affaires dans un coin. Ainsi des petits groupes s’étaient répartis ici et là, en fonction des liens familiaux ou des affinités. Kenneth, un de ses chasseurs, avait réquisitionné un coin pour leur groupe, et entreprenait de faire sécher leurs vêtements mouillés. Cela rappela à Erik que lui aussi était trempé. Mais si hâtif qu’il fut de mettre des vêtements secs, il avait d’abord le devoir de veiller que tous étaient en sécurité. Chasseurs comme marchands, humains comme vampires. S’approchant de quelques personnes, il échangea des banalités sur les us et coutumes des uns et des autres, sur les marchandises transportées dans l'espoir de les vendre, faisant simplement plus ample connaissance. Il se renseigna aussi sur l’endroit où se trouvaient ses hommes et les humains partis aux alentours, ordonna qu’on le prévienne quand ces derniers rentreraient et entreprit d’aller explorer le dernier bâtiment qu’il n’avait pas encore visité. Il n’exigea pas qu’un feu soit préparé. Nul besoin de donner des ordres quand son équipe était largement habituée à subvenir aux besoins de la communauté. Cela faisait tant d’années que ce groupe de vampire chevauchait ensemble, qu’ils agissaient tous comme un seul et même organisme. Ainsi il croisa Marshal et Iram revenir avec du bois pour le feu. Des exclamations de joie accueillirent les deux vampires. Les humains semblaient ravis qu’on leur amène du bois en grande quantité. La chaleur ne tarderait pas à s’installer dans cette pièce et à réchauffer les coeurs. Voilà qui ferait du bien à tous, en espérant que ceux qui étaient partis chasser ne reviendrait pas les mains vides.

Se retrouvant de nouveau à l’extérieur, le vampire leva une nouvelle fois les yeux vers le ciel. Bon sang qu’il en avait marre de cette grisaille ! L’obscurité omniprésente, si elle leur avait permis de pouvoir chevaucher en pleine journée, commençait à devenir pour le moins déprimante. S’il se savait en "journée", les gros nuages noirs obscurcissant toute vision des cieux, ne lui indiquaient en rien l’heure exacte. Chargé d’humidité, le ciel semblait sans cesse s’assombrir, sans savoir si c’était la pluie ou la nuit qui allait tomber. Lâchant un soupire dépité, le vampire rejoignit l’objet de sa curiosité et pénétra dans le bâtiment.
Il se retrouva dans un long couloir bordé de plusieurs portes. Son sens aiguisé de l’odorat lui indiqua qu’un humain, enfin une humaine, se trouvait dans une pièce un peu plus loin. Il entendit aussi un léger son de "trifouillage" et des grognements. Quelqu’un devait tenter de réparer le groupe électrogène.

En effet il s’agissait bien d’une jeune femme. Relativement jeune. Sa tête disparaissait à moitié dans la machine, et ses avant-bras, eux avaient carrément été avalés par le monstre contre lequel elle s’acharnait. S’il n’avait pas camouflé son arrivée, la jeune femme ne tourna pas la tête vers lui. Au contraire elle accueillit sa présence, signe qu’elle avait bien entendu quelqu’un arriver, par un surprenant :

- Ça avance Reginald, je crois qu'avec un peu de chance il n'y aura aucune pièce à changer et, si c'est bon, alors on aura du courant d'ici la tombée de la nuit.

Voilà qui était une bonne nouvelle ! A n’en pas douter ! 

Cependant un sourire étira les lèvres du vampire tandis qu’il arquait un sourcil railleur. Reginald ? Mais qui donc pouvait bien être ce Reginald ? Certainement un des caravaniers. Quelqu’un dont dont la jeune femme était familière de toute évidence. Ne disant rien pour ne pas dévoiler l’erreur de la mortelle, il s’avança encore de quelques pas. Sans attendre de réponse elle enchaina avec une requête, et demanda à "Réginald" de lui passer une clé de pipe. Jetant un coup d’oeil aux pieds de la jeune femme, Erik repéra quelques outils dont la fameuse et désirée clé de pipe. Toutefois il nota que ce n’était pas avec ces trois pauvres outils qui se couraient après qu’elle parviendrait à faire des miracles sur le groupe électrogène. Se prêtant au jeu, il obéit et se baissa pour ramasser la clé. Il la tendit à la jeune femme, et déclara d’une voix posée.

Tenez. Et allez-y ! Faites-lui donc sa fête. Il marqua une pause, laissant la jeune femme le regarder et appréhender son interlocuteur. Qui n'était de toute évidence, pas Reginald. Puis il ajouta. A la plaque. Pas à Reginald. Ce pauvre Reggie...

Abandonnant la clé entre les mains de l’humaine, il se recula de quelques pas pour la laisser travailler, et observa les lieux alentours.

C’est donc vous la… bricoleuse du groupe ? Vous avez besoin d’aide ?

Le chasseur n’était pas le moins surpris qu’une femme soit capable de réparer un groupe électrogène. Dans sa longue vie il avait pu constater de quoi était capable la gente féminine. Il avait vu les femmes s’émanciper, gravir fièrement les marches de la révolte et de l’indépendance. Il avait admiré leur courage, leur force et leur détermination. Il avait même eu l’occasion de rencontrer des guerrières plus virulentes et agressives que le plus déterminé des enragés. Certaines lui avaient même fait voir mille chandelles et pas dans le plus agréable des corps à corps. Il avait vu le monde accepter l'égalité des sexes, ou du moins s'en approcher avant que l'humanité vole en éclat. Il était donc satisfait de voir que certains moeurs n’étaient pas morts avec la guerre. Que, peu importe d’où venait cette jeune femme, on lui avait donné l’occasion de devenir autre chose qu’un joli minois, des hanches convenables et un buffet à volonté.

J’ai aperçu une sorte de vestiaire dans la pièce d’à coté. Voulez-vous que j’aille voir si je trouve une boite à outils ou un truc du genre ? Avec un peu de chance il y aura des trucs plus utiles que… ça…

D’un coup de tête il indiqua les outils rassemblés. Puis patiemment il attendit la réponse de la jeune femme. Peut-être était-elle parvenue à faire des miracles. Qui sait tout ce que l’on peut faire avec une clé de pipe et une ténacité toute féminine…
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14.08.22 22:49

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Cela faisait une éternité que l'endroit n'avait pas été entretenu et probablement tout aussi longtemps que le groupe électrogène n'avait plus fonctionné. Loin de se décourager pour autant, Lyn savait d'expérience que la plupart de ces machines pouvaient résister plus ou moins au passage du temps pourvu qu'il n'y ai pas eu de dégât des eaux, électrique ou tout autre phénomènes du genre. L'abri était sec et à une température convenable, probablement bien isolé de l'extérieur, et l'appareil avait été trouvé intact, aussi était-il permis d'espérer et de rassurer Reginald quant à la possibilité d'obtenir du courant d'ici la tombée de la n...

Tenez. Et allez-y ! Faites-lui donc sa fête.

"Ce n'est pas la voix de Reginald ça."

La jeune femme se dégagea de la carcasse métallique et se redressa en fronçant les sourcils, scrutant l'individu qui se trouvait à ses côtés et qu'elle identifia comme étant le chef du groupe de vampires qui les avaient rejoint dans la journée.

A la plaque. Pas à Reginald. Ce pauvre Reggie...

Un sourire amusé finit par étirer les lèvres de l'humaine qui secoua légèrement la tête tout en récupérant la clef à pipe, remettant immédiatement son nez dans la machine sans s'inquiéter ni se préoccuper plus que cela d'être seule en compagnie d'un immortel. C'était son lot quotidien à la cité, et ces hommes avaient commencé à les aider sitôt qu'ils étaient arrivés, aussi ne se sentait-elle nullement menacée d'être en présence de leur chef, chef qui s'écarta de quelques pas, prouvant ainsi que lui aussi avait autre chose à faire que de jouer au bon vieux truc du chat et de la souris.

C’est donc vous la… bricoleuse du groupe ? Vous avez besoin d’aide ?

- On a toujours besoin d'aide, surtout si vous avez plus de quatre siècles, vous vous y connaissez peut-être en groupes électrogènes.

Son sourire amusé résonna dans sa voix.

- Mais je ne suis pas une bricoleuse, navrée de vous décevoir, je fais partie des électriciens de la cité de New Abbotsford, Lyn Hawkins, enchantée.

Ils se serreront la main plus tard, là les siennes sont occupés à quelque chose de plus important.

J’ai aperçu une sorte de vestiaire dans la pièce d’à coté. Voulez-vous que j’aille voir si je trouve une boite à outils ou un truc du genre ? Avec un peu de chance il y aura des trucs plus utiles que… ça…

Lyn ressort la tête de la carcasse une fois de plus et avise les outils, retenant un soupir avant de tourner ses grands yeux noisettes vers le grand blond, le scrutant d'un regard vif que beaucoup d'immortels imbus d'eux-mêmes détestaient tout particulièrement. Une humaine qui fixe ainsi un vampire pouvait être sévèrement punie dans certaines cités.

- J'avoue que si vous pouviez me trouver un coupe-câble, des vis et peut-être même des dominos, ça serait parfait, mais au moins le coupe-câble suffira.

Elle réfléchit rapidement puis pencha la tête de côté, mimant avec ses mains un tout petit objet.

- Un domino est un petit objet creux de cette taille environ dans lequel on peut faire passer des câbles. Je préfèrerais en avoir un si vous en trouvez, sinon je ferais le raccordement à la main mais ça risque de moins bien tenir et de chauffer.

Lyn se releva finalement en époussetant ses mains et ses bras, puis sa tenue de voyage, frottant ses paumes sur le tissu avant de tendre une de ses mains avec un sourire plus franc.

- Vous c'est M. Lancaster, c'est ça ? Vous veniez pour repérer l'endroit ou vous avez besoin de quelque chose ?

La jeune femme serra la main de l'immortel avec franchise, son sourire éclairant ses traits alors qu'elle songeait avoir fait là une rencontre plutôt sympathique.

- C'est marrant, votre nom me dit quelque chose. On ne se serait pas déjà rencontré ? Vous êtes déjà venu à New Abbotsford ? Je travaille à la Tour, vous l'avez déjà visitée ?


@Erik Lancaster
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20.08.22 18:56

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avec @Lyn Hawkins.

Pas le moins du monde surprise par la présence du vampire, la jeune femme réagit même à l’humour du chasseur et lui offre un sourire qu’il lui rend tout naturellement. D’un naturel affable Erik se montrait généralement agréable et chaleureux avec toux ceux qu’il rencontrait. Malgré les siècles passés, son coté purement British n’avait jamais disparu. Il était toujours souriant, sympathique et chaleureux. du mois au premier abord, et ce, même quand la situation n’annonçait rien de bon. Ce qui n’était pas le cas ici, à en juger la détermination de la jeune femme qui, aussitôt sa clé de pipe en main, replongea la tête dans le compartiment électrique. Sans montrer le moindre signe de défiance ou de méfiance à son égard, preuve qu’elle était accoutumée à la présence vampirique, l’humaine lui répondit.

- On a toujours besoin d'aide, surtout si vous avez plus de quatre siècles, vous vous y connaissez peut-être en groupes électrogènes.

Message reçu. Ne reste donc pas là les bras ballants mon gars, rends-toi utile ! Le tempérament franc de la jolie brune le fit sourire. Et pour la première fois depuis longtemps, d’autant plus face à une humaine, il se sentit un brin idiot. Sentiment qui lui arracha un sourire encore plus large.

- Mais je ne suis pas une bricoleuse, navrée de vous décevoir, je fais partie des électriciens de la cité de New Abbotsford, Lyn Hawkins, enchantée.

Tu te sentais… idiot ? Devant la remarque de la jeune femme, il écarquilla ses yeux bleus avant de les lever au ciel en secouant la tête. Pas une bricoleuse voyons ! Une électricienne mon cher, une électricienne !

Toutes mes excuses Mademoiselle Hawkins, Electricienne de New Abbotsford.

Si le ton se voulait un brin moqueur il n’en était pas moins sincère dans ses excuses. Il pouvait comprendre que la jeune femme soit à cheval sur son statu. C’était comme si lui on le qualifiait de simple chasseur. Il n’était pas n’importe quel type de chasseur. Son domaine de compétence et les proies qu’il chassait surpassaient tous les prédateurs présents sur cette terre. Lui compris. Si la remarque de la jeune femme, Lyn Hawkins, aurait pu être interprétée comme arrogante, Erik ne s’offusqua en rien, interprétant ce besoin de reconnaissance comme légitime. Surtout pour une humaine. Une humaine à qui ils devraient tous un peu de lumière ce soir avec un peu de chance.

Lorsqu’il lui propose d’aller quérir des outils, elle ressort la tête de son compartiment et se met à le fixer intensément. Bon, il est d’accord pour ne pas s’offusquer mais beaucoup d’humains se sont fait saigner pour bien moins que ça… Devant le silence qui s’installe et l’observation dont il fait l’objet, Erik papillonne des yeux et pince légèrement les lèvres. Quitte à se faire tirer le portrait, au moins prendre une allure de mannequin… Aaaah ces humains ! Qu’ils sont drôles !!
Elle explique alors son souhait et énumère sa liste au père Noël.

Coupe-câble, vis et domino. Noté chef.

Il hoche la tête fermement devant tant d’autorité, puis se détourne de l’humaine, prêt à remplir la tache qu’on vient de lui confier. Cependant, elle renchérit avant qu’il ne quitte la pièce, et lui explique ce qu’est un domino. Bon okay c’est mignon un moment mais…
S’arrêtant, il se tourne vers elle, puis lorsqu’elle a finit réplique gentiment.

Oh ! Je pensais que vous parliez de ces petites tuiles blanches avec des points noirs dessus et qu'on doit aligner... -Il marque une pause, la dévisageant à son tour.- Au risque de vous surprendre, je sais ce qu’est un domino. J’ai plus de 400 ans.

Là-dessus il lui adresse un clin d’oeil amusé tandis qu’elle se redresse pour lui faire face, s’essuyant les mains sur sa tenue de voyage. Elle lui tend une main sincère qu’il serre fermement sans toutefois lui faire mal. La peau chaude de la jeune femme contrastant étonnamment avec celle du vampire détrempé par la pluie.

Lieutenant Erik Lancaster, en effet. Et, mes hommes et moi nous rendons à New Abbotsford.

Il n’en dit pas plus. Elle n’a pas besoin d’en savoir plus, et si il la trouve fort sympathique et charmante à souhait, son caractère affirmé étant tout à fait divertissant, il n’est tout de même pas du genre à copiner outre mesure. Du moins pas dès le premier rendez-vous. En effet, si son patrimoine génétique en fait un individu affable et amical, il est plutôt du genre à ne pas vouloir empiéter sur la vie des autres et apprécie qu’on fasse de même avec lui.
De plus, pour une première rencontre, elle pose beaucoup de questions. Caractère affirmé, minimum d’orgueil, et bavarde… Décidément cette jeune femme est bien trop à l’aise avec les vampires. Devant ses nouvelles questions, il ferme une seconde les yeux en souriant poliment.

J’y suis venu quelques fois en effet. Lucrezia est ma soeur.

Le vampire ne se départit pas de sa voix douce et chaleureuse. Mais ce n’est pas un hasard si il n’a pas donné à sa soeur le titre qui lui est dû. Une façon subtile d’informer l’humaine qu’il n’est pas n’importe qui quand même. Tout sympathique et flegmatique qu’il soit, Erik est issu d’une époque où l’étiquette avait son importance. Un tant soit peu.
Il adresse un sourire à la jeune Lyn puis recule en direction de la porte.

Si vous voulez bien m’excusez Miss Hawkins, l’on m’a confié une mission que j’ai le devoir de mener à bien.

Nouveau clin d’oeil à l’intention de l’humaine, puis il quitte la pièce, chassant rapidement la jeune femme de son esprit et concentré sur la tâche confiée. Il rejoint rapidement le vestiaire aperçu un peu plus tôt et entreprend de le fouiller minutieusement.
Les premiers casiers ne donnant rien, il persiste. Il ne s’attarde guère sur les vestiges du passé et témoignages d’autres vies. Un porte clé ici, de vieux uniformes là, d'anciens magazines. Il poursuit sa fouille jusqu’à tomber sur une caisse à outils relativement bien fournie. Vis, tournevis, pinces en tout genre, mais pas de coupe-cables ni de domino. Refermant la boite en métal, il s’en saisit puis part explorer d’autres pièces. Dans son exploration il croise Stefan qui l’informe que les gars partis à la chasse sont revenu avec du gibier. En voilà une super nouvelle !!! Il remercie son camarade puis le met au courant de sa rencontre avec Lyn, et la mission qu’elle lui a confié.

Je crois que j’ai vu une carcasse de bagnole. Je peux aller voir si il y a des fusibles.

Des dominos Stef, c’est un petit objet creux dans lequel on peut faire passer des cables.

Le vampire le regarde incrédule. Il ne sait pas s’il doit rire, pleurer ou envoyer chier son boss. Erik, lui pouffe de rire et laisse Stefan qui levant les yeux au ciel part à la recherche du domino. Terminant d’explorer toutes les pièces sans trouver le moindre coupe-cables, Erik rejoint l’humaine près du groupe électrogène.

J’ai trouvé ceci Miss Hawkins, je pense que ça peut vous servir. Je n’ai pas trouvé de coupe-cables mais je pense qu’entre les pinces de la boite et un peu de force, ce devrait faire l’affaire. Et pour ce qui est des… ah ben le voilà. Miss Hawkins, voici Stefan McCarthy. Stefan, voici Lyn Hawkins, électricienne de New Abbotsford.

Le nouveau venu jette un coup d’oeil à l’humaine et la salue humblement de la tête. Puis il se tourne vers son supérieur et lui tend les objets tant convoités.

C’est bien ceux dans lesquels on passe des cables, pas ceux avec lesquels on s’amuse.

Brancher des cables ça peut-être amusant.

Si tu le dis… Et le vampire s’en va, de toute évidence lassé par l’attitude du chasseur.

Devant une telle attitude Erik secoue la tête, amusé au possible et surtout compatissant. Les derniers jours à chevaucher sous la pluie ont été des plus éreintant, et un peu de repos n’est pas de refus. Il perçoit aisément la fatigue et la lassitude d'un tel voyage sus de telles conditions météo, lui-même étant épuisé malgré sa bonne humeur. Se tournant vers l’humaine, Erik tend les dominos à la jeune femme.

En espérant que cela fasse l’affaire. Oh ! et bonne nouvelle, il y aura du cerf au repas ce soir.
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30.09.22 9:31

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Une autre qu'elle aurait pu se vexer que l'on souligne ainsi son statut en le répétant sur un ton teinté d'humour, mais Lyn perçu l'absence de moquerie dans la voix de l'immortel qui se tenait à ses côtés. Il avait l'air d'être du genre à sourire pour beaucoup de choses, restait à savoir s'il était d'un naturel affable et bienveillant, voir porté sur l'humour, ou bien si c'était son âge qui lui donnait un air détaché tout en diminuant le risque de le voir s'irriter pour des points de détails. Toute concentrée à son travail, elle entreprit de lui préciser ce qu'était un domino avant qu'il ne s'éloigne pour aller chercher ce dont elle pourrait avoir besoin.

Oh ! Je pensais que vous parliez de ces petites tuiles blanches avec des points noirs dessus et qu'on doit aligner...

Battements des cils et air légèrement étonné de la jeune femme qui réalise que l'homme est clairement en train de la taquiner tout en la remettant un peu à sa place.

Au risque de vous surprendre, je sais ce qu’est un domino. J’ai plus de 400 ans.

Bon, d'accord, c'était mérité et le grand sourire qui éclaira le visage de Lyn en dit long sur le fait qu'elle avait bien compris le message. C'était une déformation professionnelle que de croire que les gens n'y connaissaient rien en électricité, la faute à ce monde post-apocalyptique où elle était née et avait grandi, et souvent ses clients immortels ne s'étaient que peu penchés sur les installations électriques de l'ancien temps, si bien que se trouver face à quelqu'un qui ne soit pas un responsable technique mais qui en sache probablement autant qu'elle avait de quoi l'étonner... agréablement, cela va sans dire. Ils se serrèrent la main et son sourire s'étira en coin avec un amusement certain.

Lieutenant Erik Lancaster, en effet. Et, mes hommes et moi nous rendons à New Abbotsford.

Lancaster, elle connaît ce nom, elle l'a souvent entendu elle en est sûre. Lancaster... Lancaster, Lanca...

J’y suis venu quelques fois en effet. Lucrezia est ma soeur.

Les yeux de l'humaine s'écarquillèrent quand sa mémoire lui rappela comme une claque tout ce que cela impliquait alors que la connexion se faisait finalement. Erik Lancaster, le tueur de monstres, celui qui patrouillait avec ses hommes à travers les terres pour éliminer les groupes d'enragés afin d'éviter qu'ils ne s'agglomèrent en une horde dévastatrice qui pourrait inquiéter les cités de cette partie du continent. Erik Lancaster, dont elle avait déjà du vérifier la chambre aux étages royaux de la Tour, non parce qu'il était un simple invité de marque mais parce qu'il était le frère de la Reine elle-même. L'homme eut un sourire en lâchant sa main et Lyn eut une légère inspiration pour reprendre contenance, n'en étant pas à son premier sang royal bafoué et, une chance pour elle, l'immortel était de toute évidence bonne pâte. Ça changeait des Voltchenkov assurément.

Si vous voulez bien m’excusez Miss Hawkins, l’on m’a confié une mission que j’ai le devoir de mener à bien.

Un irrépressible sourire amusé commença à poindre sur les lèvres de Lyn qui inclina la tête, le regardant disparaître par la porte avant de se plaquer les mains sur les joues comme deux claques bien senties. Ahlala ! Mais pourquoi ne tenait-elle jamais sa langue ?! Bon, allez ! Le boulot n'attendait pas ! Elle replongea le nez dans l'appareil tout en essayant de calmer le tumulte de ses pensées agitées, soupirant fortement à plusieurs reprises tout en préparant les câbles à l'intervention, se laissant suffisamment de marge de manœuvre au cas où il faudrait faire sans dominos. Lorsque des bruits de pas résonnèrent un temps indéfini plus tard, elle ressorti la tête de la carcasse d'acier pour se relever et accueillir le Lieutenant avec curiosité.

J’ai trouvé ceci Miss Hawkins, je pense que ça peut vous servir. Je n’ai pas trouvé de coupe-câbles mais je pense qu’entre les pinces de la boîte et un peu de force, ce devrait faire l’affaire. Et pour ce qui est des… ah ben le voilà. Miss Hawkins, voici Stefan McCarthy. Stefan, voici Lyn Hawkins, électricienne de New Abbotsford.

Lyn venait de récupérer la boîte d'une main lorsqu'un autre immortel arriva, le saluant d'un signe poli de la tête et d'un sourire convenable. Pas question de faire deux fois la même erreur.

C’est bien ceux dans lesquels on passe des câbles, pas ceux avec lesquels on s’amuse.

Petit bruit étouffé trahissant un rire contenu.

Brancher des câbles ça peut-être amusant.

Si tu le dis…

L'électricienne regarde le dénommé Stefan s'éloigner et pose une main devant sa bouche pour étouffer le début de rire qu'elle a du mal à contenir, se raclant la gorge pour donner le change, bien qu'un vampire ne puisse pas être dupe, reportant son attention sur Erik avec un sourire qu'elle a bien du mal à ne pas laisser éclater pleinement.

En espérant que cela fasse l’affaire. Oh ! et bonne nouvelle, il y aura du cerf au repas ce soir.

- Ca c'est une bonne nouvelle en effet, ça va redonner du moral aux troupes.

Elle avise les dominos qui sont dans un état correct bien que l'usure du temps ait commencé son œuvre. Elle saisit un bord de son vêtement et entreprend de les nettoyer avec assiduité, se moquant bien que le tissu soit tâché par un peu de crasse. Le regard concentré sur ce qu'elle fait, elle reprend tranquillement la parole.

- Vous avez raison n'empêche, brancher des câbles peut être très amusant quand on sait le voir comme un jeu. C'est une activité ludique et puis manipuler l'électricité peut être fascinant, surtout à notre époque.

Satisfaite, elle se redresse avec les petits dominos presque luisants de propreté, un sourire aux lèvres avant de reporter ses yeux noisettes sur le Lieutenant.

- Je vous remercie pour votre aide, avec tout ça je devrais pouvoir nous remettre le courant d'ici une vingtaine de minutes si tout va bien. Vous pourrez remercier Stefan aussi ? Les dominos vont me faciliter le travail et m'éviter quelques coups de jus.

Pas qu'elle ne soit pas habituée, mais si elle pouvait éviter de se brûler le bout des doigts, même superficiellement, ce serait tout de même plus agréable. Ni une, ni deux, la voilà qui retourne à l'appareil et pose la boîte à côté d'elle, l'ouvrant pour en sortir les outils dont elle a besoin et qui sont bien plus adaptés que ceux qu'elle avait jusque-là.

- C'est dans ces moments-là que je regrette de ne pas avoir le droit d'emmener mes outils partout avec moi, heureusement que vous étiez là.

Lance-t-elle sérieusement à l'intention de l'immortel alors qu'elle a déjà la tête dans la carcasse d'acier, s'occupant de dénuder les câbles avec la force de l'habitude, coupant, dénudant encore, connectant tout au fur et à mesure avec une concentration totale. Son ton se fait grave et un rien détaché tandis que son esprit est accaparé par sa tâche.

- Je me demandais, pourquoi est-ce que vous avez choisi de vivre comme vous le faites ? A toujours vous battre contre les enragés alors que vous pourriez profiter de l'abri de la cité. Vous n'êtes pas obligé de répondre, mais pour avoir déjà discuté avec plusieurs membres hauts placés, j'ai remarqué que si certains étaient toujours prêts à se battre en cas de besoin pour protéger une cité, il n'y en a pas beaucoup à ma connaissance qui vivent sur les routes comme vous le faites avec vos hommes.

Elle marqua une brève pause dans son travail et sembla se redresser légèrement.

- Vous n'êtes pas obligé de répondre si vous trouvez ça déplacé, c'est juste de la curiosité.

Lyn reprit son travail, ses yeux plissés pour mieux voir ce qu'elle faisait dans la pénombre de la carcasse d'acier.

- J'étais dans la cité quand l'armée ennemie l'a envahie, j'avoue que depuis je me demande ce que ça fait que de vivre par l'épée comme vous le faites.

Elle n'en avait plus jamais eu de sommeil paisible, loin s'en fallait, et si parfois ses cauchemars la laissaient en paix en quelques rares occasions, ce n'était que pour mieux la tracasser durant ses phases éveillées. La preuve de l'invasion se trouvait d'ailleurs dans son cou en une cicatrice de morsure sauvage laissée par un soldat vampire ennemi qui avait tenté de lui déchiqueter la gorge et que ses mouvements révélaient lorsque par instant le col de son vêtement s'abaissait.


@Erik Lancaster
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06.10.22 18:13

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avec @Lyn Hawkins.

Il l’aime bien. Il se doit bien de l’admettre, il apprécie la jeune femme. Son caractère facile, agréable, presque amical. Le fait qu’elle puisse assumer ses erreurs et ses faux pas comme en témoigne sa tête lorsqu’elle réalise qui il est sans toutefois se confondre en excuses déplorables. La facilité avec laquelle elle discute bien qu’il soit un vampire six fois centenaire, sans se départir de son sourire lumineux et sa vivacité d’esprit. Sa tête, de toute évidence bien pleine. Une jeune femme intelligente, ce qui ne court pas forcément les rues, ni les routes et encore moins les plaines ces derniers siècles. La population humaine ayant fortement diminuée et certaines cités n’étant pas vraiment favorables à l’instruction de son bétail… Elle est amusante, rafraichissante, une vraie bouffée d’air dans ce monde apocalyptique et cette atmosphère oppressante. Elle est un rappel réjouissant de l’humanité. Et à bien y songer c’est tout à son honneur. Etre aussi lumineuse dans ce monde si sombre… c’est beau. C’est rare. Il l’aime bien cette jeune femme.

Face à elle, Erik se surprend à se souvenir ce que c’était que d’être mortel. La satisfaction du travail bien fait après avoir trimer longuement sur une corvée. Il en viendrait presque du pouce à chercher les cals et les ampoules dans le creux de sa main et dont il héritait irrémédiablement après avoir frotter le pont du navire pendant des heures. La fierté ressentie devant le labeur  exécuté lorsque le capitaine jaugeait, l’oeil satisfait, le pont luisant de son bâtiment. Elle lui rappelle sa jeunesse, son optimisme, son insouciance, et surtout cette volonté d’avancer quoiqu’il arrive. De faire mieux, toujours plus et toujours mieux.

Il se fend d’un nouveau sourire lorsqu’elle lui fait part de l’amusement qu’elle ressent à travailler. L’électricité, la façon dont cela fonctionne. Surtout dans ce monde ou cette technologie confortable n’existe quasiment plus. Et ce faisant elle se sert de ses vêtements pour nettoyer les fameux dominos. Une tête bien pleine dans un cocon d’une charmante simplicité. Que c’est beau d’être humain ! Des émotions brutes, des caractères rustiques, des personnalités vierges de toute déformation que le passage des ans aura plié, modelé à l’image des vicissitudes de l’immortalité. C’est beau. C’est magnifique. C’est pur.

Vous auriez adoré le XXIème siècle. La mécanique, l’ingénierie… Tant de choses qui fonctionnaient à l’électricité et à d’autres énergies. Ça vous aurez plu.

Soudain en nostalgique qu’il est il ne peut s’empêcher d’imaginer la jeune femme devant un plateau de jeu du Docteur Maboul. Voilà quelque chose qui l’aurait certainement rendue hilare cette jeune mortelle. Cette vision le fait rire avant qu’il ne reprenne rapidement son sérieux devant ce qu’elle lui dit. Remercier Stefan. Quelle demoiselle étonnante décidément.

Vous aurez l’occasion de le lui dire au souper.

Il voit déjà très bien la tête surprise et l’air grognon de son subordonné. Subordonné qui, s’il n’est pas taciturne pour un sou avec ses semblables, n’a pas réellement l’habitude d’être remercié par des humains. Et surtout pas pour une poignée de dominos arraché à la carcasse d’une bagnole. Erik en jubile d’avance.

- C'est dans ces moments-là que je regrette de ne pas avoir le droit d'emmener mes outils partout avec moi, heureusement que vous étiez là.

Il se détourne d’elle, observant brièvement autour de lui et jetant un coup d’oeil à travers les fenêtres défoncées.

C’est surtout les anciens résidants de ces lieux qu’il faut remercier…

Au dehors, la nuit tombe enfin. Et si la pluie s’est arrêtée, le ciel n’en est pas moins menaçant à souhait. Personne ne pourra être certain de passer la nuit au sec. Cela rend le vampire soucieux, il ne sait ce qu’il doit espérer, ni à quelle échéance.
Un ciel sombre et menaçant est parfait pour avancer dans les travaux entrepris. Ainsi les chasseurs d’Erik pourront prêter main forte aux marchands et construire une barge beaucoup plus rapidement. Et ce même de jour, sous le couvert des cumulonimbus noirs d’intimidations informelles. Tout le monde pourraient alors relier New Abbotsford assez rapidement. Cependant un ciel menaçant signifiait aussi la pluie, des torrents d’eau sans discontinuer. Et plus de pluie ne ferait que ralentir leurs efforts voir même les mettre littéralement au point mort pour un temps indéterminé. La rivière ayant déjà débordé et tout emporté sur son passage, une nouvelle crue n’était pas à espérer. Vraiment pas. Soupirant face à ses questionnements sans réponses, le vampire s’arrache à sa contemplation du ciel.

Tout en travaillant, Lyn poursuivait sa conversation. La question qu’elle lui pose alors interpelle l’Anglais qui se fige. Penchée la tête dans le bloc électrique, elle poursuit, développant sa réflexion et ses interrogations, et le mettant indiscutablement face à ses choix d'un temps passé. Interdit, il se mue dans le silence, cherchant lui-même les réponses à ces questions. Voilà bien trop longtemps qu’il parcourt les routes et chasse les enragés. Si longtemps même qu’il en a presque oublié les raisons premières. Sa volonté de survivre est devenue un combat de chaque instant, de chaque seconde. Son fardeau, sa croix. Une ligne de conduite. Un mode de vie depuis si longtemps acquis qu’il ne s’imagine même pas une seconde en changer. Il ne saurait même pas comment faire d’ailleurs.
Elle marque une pause, se redressant légèrement.

- Vous n'êtes pas obligé de répondre si vous trouvez ça déplacé, c'est juste de la curiosité.

Il secoue la tête pour chasser la réflexion de l’humaine. Il va lui répondre, oui. Il ne sait juste pas par où ni comment commencer. Le minois de l’humaine disparait, avant qu’elle ne lâche une information personnelle. Douloureuse peut-être. Ce qui explique la fuite dans le casier électrique afin de fuir tout regard, tout jugement. Toute pitié ? Elle a vécu l’attaque de New Winnipeg sur la cité du nord, de l’intérieur. Son humanité se rappelle alors à lui. Brutale. Le pont d’un navire ensanglanté, une mutinerie, ou bien une tempête impitoyable et infatigable dans des eaux dont même l’enfer ne voudrait pas. Et surtout les émotions qui y sont liées : la peur de mourir. A chaque instant.
Alors il soupire, s’avance d’un pas, et baisse légèrement la tête, se perdant dans ses pensées pour lui répondre à coeur ouvert. Il n’a nulle honte à confier ces pensées. Jamais. C’est ce qui le rattache à son humanité et fidélise la loyauté de ses hommes. La franchise, nette et limpide.

Cela n’a rien de rassurant ou de réconfortant de vivre par l’épée. Je puis vous l’assurer. Il y a une grande différence entre savoir se défendre, et tutoyer la mort volontairement.

Il marque une légèrement pause, la main posée sur le pommeau de son épée. Une main détendue qui retrouve sa place et se love contre une vieille amie.

La vie que mes hommes et moi avons choisi est… et bien… suicidaire ? Certainement. - il songe aux pertes, nombreuses, depuis tous ces siècles, et à Sasha…- Mais quel honneur ou quel plaisir à vivre y aurait-il à se cacher derrière des murs ? Ces monstres déciment humains et vampires depuis trop longtemps et… et… disons que j’ai toujours été un patriote. - il sourit à cette idée, lui, mort pour La Couronne, et trahi par sa patrie - Je refuse d’abandonner nos terres, nos vies, pour les erreurs de scientifiques fous et irresponsables. Si personne ne se lève pour éliminer la vermine alors que restera-t-il de ces cités où nos semblables vivent et s'épanouissent ? Regardez autour de vous Miss Hawkins. Même les murs ne survivent pas au temps, si il n’y a personne pour les entretenir. Les Enragés se fichent que vous soyez humaine ou immortelle. Ils se moquent de ce savoir ancestral que vous détenez par votre capacité à réparer un groupe électrogène. Ils n’ont que rage et instinct de tout détruire et annihiler, et même des murs, à la longue, ne peuvent les retenir. Seule la mort peut les libérer de leur malédiction, et nous libérer par la même occasion. Nous libérer pour nous permettre de prendre la prochaine respiration. - même si bon… techniquement les vampires n’ont pas besoin de respirer…- Si vous voulez une réponse simple, alors dites-vous que je suis un nostalgique. Un nostalgique du temps où l’humanité pouvait sortir, se réjouir et faire ce qui lui plaisait, sans penser à demain.

Il s’arrête là. Au final il y aurait tant à dire. Trop à dire. Sa volonté de réparer les erreurs humaines a pris le dessus sur sa propre humanité, sa propre volonté de vivre et s’épanouir. Là où certains se sont dit qu’il fallait reconstruire pour survivre, Lancaster a refusé de lâcher prise. Il a refusé d’abandonner ne serait-ce qu’un arpent de terre à ces maudits scientifiques qui ont fait basculer le monde dans l’horreur. Obstiné, têtu, impitoyable, opiniâtre, obsessionnel, borné… il est devenu aussi enragé que les monstres qu’il abat depuis plus de trois cents ans.

L’atmosphère de la pièce s’est modifiée. Peut-être est-ce le discours lugubre du chasseur teinté d’une rancune amère. Peut-être est-ce la nuit assombrissant encore plus l’extérieur, et accentuant l’humidité déjà fortement présente. Mais l’atmosphère s’est modifiée. Inspirant profondément le vampire se redresse.

Je vais voir où en sont vos compagnons. Criez si vous avez besoin d’aide, mais surtout réparez-nous ce truc Miss Hawkins, que nous puissions avoir un peu de lumière dans les baraquements adjacents.

Il s’éloigne vers la sortie et marque une nouvelle pause.

Je vous fais quérir un peu de lumière pour vous aidez. A toute à l’heure.

Puis il l’abandonne là, ses idées sombres et ses inquiétudes revenant de plus belle.
De nouveau il se rapproche de ses hommes, envoie l’un d’entre eux amener une torche et assister l’humaine, puis demande des comptes sur l’avancée du campement.

Les berges ont été examinées et le meilleur endroit pour fixer la ligne de traversée a été déterminé. La décrue semble amorcée. Ce qui est réjouissant et encourageant si le ciel veut bien se maintenir à ses menaces creuses. Des arbres ont été marqués pour être abattus et débités. Le cerf a été vidé et est en train de cuir sur le feu allumé précautionneusement dans le bâtiment d’à coté.
Ce n’est pas l’idéal affirme Iram. L’on dormira tous avec une odeur de viande grillée dans le nez, mais personne ne veut prendre le risque que la pluie s’abatte de nouveau et annihile les efforts fournis pour faire ce feu. Et au moins, l’on dormira au chaud et surtout au sec. Devant une telle argumentation, Erik ne peut qu’opiner du chef. Il demande ensuite si les éclaireurs sont revenus, ce à quoi on lui répond par la négative.
Quelques échanges plus tard, et après être aller voir si les chevaux étaient à leur aise, le vampire entre enfin dans le bâtiment principal où une bonne odeur de cerf roti l’accueil. Le feu commence à produire sa chaleur, repoussant avec détermination l’humidité ambiante. Tous les humains sont présents. La plupart des vampires, eux, patrouillent à l’extérieur. Instinctivement Erik compte les mortels, les jauge, évalue le rôle et le statu de chacun, et ne tarde pas à déterminer qui est le fameux Reginald mentionné par Lyn plus tôt. S’approchant de son paquetage il en retire un pull un peu mité, qui clairement à quelque peu vécu, et l’échange contre sa chemise et sa veste détrempées. Une fois fait il s’approche du feu, étend ses affaires, puis attrape avec plaisir la bouteille d’alcool que l’un des marchands lui tend en signe d’amitié et de collaboration bénéfique pour les deux espèces. Aussitôt la conversation s’engage, d’abord sur les espoirs que tous -lui compris- ont misé sur Lyn et sa capacité à faire renaitre la lumière, puis sur les nouvelles du monde… Et ce, jusqu’à ce que la lumière soit.
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14.11.22 11:01

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Le XXIème siècle, on lui en avait beaucoup parlé et elle avait également lu de nombreux ouvrages à ce sujet, la laissant toute à la fois fascinée et horrifiée par dont l'Humanité avait été capable et ce qu'elle avait finalement fait de tout ce savoir. La preuve actuelle la plus flagrante demeurait les Enragés, mais elle avait lu des choses qui l'avaient convaincue que humains et vampires n'avaient pour seule différence que leur capacité à vivre plus ou moins longtemps, et leur moyen de subsistance. Pour ce qui était du mental, des valeurs morales et des aspirations, aucune des deux espèces ne différait de l'autre de manière singulière et cela avait participé à sa foi toute personnelle en un monde où les deux races pourraient coexister. Un jour, peut-être. La mention de Stefan au souper la ramena sur terre et elle hocha la tête, bien déterminée à le faire même s'il y avait un risque que le guerrier ne prenne la mouche pour une raison ou une autre. Vu son air bourru, c'était à parier, mais cela ne ferait pas de mal de voir un homme d'épée être mal à l'aise, c'était toujours amusant et en un sens assez touchant.

C’est surtout les anciens résidants de ces lieux qu’il faut remercier…

Les anciens résidents... Qui sait comment ils étaient morts ? Certainement atrocement et mieux valait ne pas y songer ni s'attarder sur de telles pensées. Lyn préférait se concentrer sur son travail et ce qu'elle savait faire de mieux : réparer. Pour autant le ton plus sérieux de son échange avec Erik avait guidé son esprit vers des réflexions bien plus graves que l'habituelle légèreté avec laquelle elle préférait mener ses conversations, appréciant un peu de gaieté plutôt que l'ombre des menaces planant sur ce monde. Elle évoqua sans y prendre vraiment garde le fond de son questionnement concernant l'existence menée par le frère de la Reine puis, réalisant l'indélicatesse d'une telle approche, s'empressa de lui assurer qu'il n'était pas obligé de lui répondre avant de se cacher de nouveau dans la carcasse métallique, éprouvant le besoin de confier ce qu'il lui était arrivé et qui l'avait de ce fait poussée à parler d'un tel sujet. Vivre par l'épée l'intriguait et semblait pourtant l'appeler malgré le danger que cela représentait, mais elle ne savait pas si c'était uniquement pour pouvoir se défendre et protéger ce à quoi elle tenait ou bien si cela revêtait une volonté plus profonde. La jeune femme perçu le mouvement d'approche du guerrier mais ne cilla pas, continuant son office malgré une légère tension.

Cela n’a rien de rassurant ou de réconfortant de vivre par l’épée. Je puis vous l’assurer. Il y a une grande différence entre savoir se défendre, et tutoyer la mort volontairement.

- C'est ce que l'on m'a dit, oui.

Répondit-elle avec une légère amertume, se rappelant les éclats de voix qui avaient accompagnés ces propos. Il y avait du monde pour s'inquiéter de sa sécurité et l'idée qu'elle puisse vouloir se mettre en danger pour apprendre à se battre n'avait pas plu à son entourage, aussi réduit soit-il, loin s'en fallait.

La vie que mes hommes et moi avons choisi est… et bien… suicidaire ? Certainement.

Les mains de Lyn cessèrent de bouger et elle se redressa, sortant la tête de la carcasse de métal pour observer son interlocuteur avec gravité.

Mais quel honneur ou quel plaisir à vivre y aurait-il à se cacher derrière des murs ? Ces monstres déciment humains et vampires depuis trop longtemps et… et… disons que j’ai toujours été un patriote.

Un sourire étira les lèvres de l'humaine. Un patriote... oui, cela ne l'étonnait pas, il avait l'air d'être assez vertueux et droit, sincère et franc, donc forcément fidèle à sa parole, à son devoir même.

Je refuse d’abandonner nos terres, nos vies, pour les erreurs de scientifiques fous et irresponsables. Si personne ne se lève pour éliminer la vermine alors que restera-t-il de ces cités où nos semblables vivent et s'épanouissent ? Regardez autour de vous Miss Hawkins. Même les murs ne survivent pas au temps, si il n’y a personne pour les entretenir. Les Enragés se fichent que vous soyez humaine ou immortelle. Ils se moquent de ce savoir ancestral que vous détenez par votre capacité à réparer un groupe électrogène. Ils n’ont que rage et instinct de tout détruire et annihiler, et même des murs, à la longue, ne peuvent les retenir. Seule la mort peut les libérer de leur malédiction, et nous libérer par la même occasion. Nous libérer pour nous permettre de prendre la prochaine respiration.

De voir renaître le monde dans cette prochaine respiration. Les yeux noisettes grands ouverts, son attention toute entière portée sur le grand blond, Lyn buvait ses paroles qui étaient l'exact reflet de tout ce à quoi elle avait pu penser durant toutes ces années, tout ce qui faisait qu'elle croyait à sa lutte pour un monde meilleur, tout ce qui la motivait sans cesse depuis qu'elle avait eu l'âge de comprendre les choses. C'était comme écouter sa propre voix qui parlerait sans qu'on la dirige.

Si vous voulez une réponse simple, alors dites-vous que je suis un nostalgique. Un nostalgique du temps où l’humanité pouvait sortir, se réjouir et faire ce qui lui plaisait, sans penser à demain.

Dans un autre monde, un sourire lumineux aurait éclairé le visage de la jeune femme qui aurait posé sa main sur l'avant-bras d'Erik sans aucune gêne ni que cela paraisse déplacé, elle lui aurait dit que c'était grâce à des hommes comme lui que ce monde avait une chance d'avoir un avenir meilleur, elle l'aurait remercié chaleureusement et lui aurait partagé un peu de cette bienveillance qui la caractérise tant... Mais la dernière fois qu'elle avait fait cela, c'était avec Bram et le souvenir de son absence était encore trop cuisant, trop douloureux, aussi au lieu de se montrer trop familière se contenta-t-elle d'un sourire un peu triste, comprenant cette nostalgie dont parlait le frère de la Reine. Elle aurait pu dire quelque chose, chercher à lui remonter le moral, l'envie y était d'ailleurs, mais le souvenir l'en empêcha et l'instant de flottement se dissipa alors que le guerrier se relevait.

Je vais voir où en sont vos compagnons. Criez si vous avez besoin d’aide, mais surtout réparez-nous ce truc Miss Hawkins, que nous puissions avoir un peu de lumière dans les baraquements adjacents.

[colore=green]- Comptez sur moi.[/color]

Répondit la jeune femme avec un sourire plus déterminé cette fois et un signe de tête qui l'était tout autant, le regardant s'éloigner vers la porte en sentant son cœur se serrer. Combien d'immortels de sa trempe et avec un si bon cœur existaient encore de par le monde ?

Je vous fais quérir un peu de lumière pour vous aidez. A toute à l’heure.

- C'est gentil merci, à tout à l'heure.

Vingt minutes, c'est à la fois très rapide et très long selon la tâche que l'on effectue et la concentration que cela demande. Lorsqu'un des vampires est arrivé avec une torche, Lyn l'a remercié chaleureusement et lui a indiqué où se placer derrière elle pour que l'intérieur de la carcasse puisse être éclairé selon les mouvements qu'elle ferait, ce qui l'aida grandement a progressé dans son office. Ses doigts étaient engourdis par le froid et l'humidité ambiante qui régnait, mais la chaleur de la torche non loin d'elle eu le mérite de la réchauffer un peu et elle s'efforça de faire au mieux sans se précipiter afin d'être certaine que cela tienne sur la durée. Pas question d'une réparation de fortune dans le cas présent, il fallait que cela puisse tenir non seulement le temps qu'ils seraient sur place, mais également pour les prochains voyageurs qui devraient passer par là dans un sens ou dans un autre. Lorsque le moteur fut démarré et que les éclairages crépitèrent, l'humaine croisa les doigts en serrant les dents en espérant que cela fonctionne et, alors que la lumière jaillissait finalement, tout le monde aux alentours pu entendre un cri de victoire et de joie mêlée.

- CA MAAARCHE !

Une ampoule éclata dans une autre pièce mais le groupe électrogène continua de tourner et de ronronner bruyamment, comme s'il voulait se décrasser de ne pas avoir pu fonctionner durant si longtemps. Lyn remerciant le vampire qui l'avait assisté et le libéra de ses obligations, rassemblant les outils avant de faire le tour du bâtiment puis se rejoindre tout le monde dans le suivant. L'odeur de cerf grillé la fit saliver mais les acclamations de satisfactions des uns et des autres lui tirèrent un rosissement de joie, répondant avec un sourire et un signe de tête avant d'aller poser ses affaires puis de s'installer à son tour près du feu et, du coup, près d'Erik afin de lui faire un bref compte-rendu.

- Ça devrait tenir plusieurs jours normalement, voir davantage s'il n'y a pas de problème dans le réseau électrique. Je pense que ce serait bien de faire réhabiliter cet endroit pour pouvoir offrir un abri aux voyageurs en cas de tempête comme maintenant, mais il y a le souci de la sécurité, ce n'est pas adapté et c'est perdu au milieu d'une zone à risque.

Souffla-t-elle à mi-voix pour éviter que les humains alentours n'écoutent, les laissant à leurs discussions et récupérant un morceau de cerf qu'on lui tendait sur une brochette de bois taillé fait main.

- Ce feu fait du bien, on va pouvoir dormir au chaud cette nuit.

Elle chercha du regard Stéfan et, l'avisant d'un petit signe de la main, lui décocha un franc sourire.

- Au fait ! Merci pour votre aide de tout à l'heure, grâce à vous j'ai pu faire une meilleure réparation !

Elle laissa les autres humains qui l'avait entendu se retourner vers Stéfan qui se retrouvait soudain au centre d'une attention non désirée, retenant un rire avant de mordre dans sa viande grillée, savourant ce repas après qu'elle eut sauté le précédant sans même y avoir pris garde. Son corps se réchauffait, ses doigts n'étaient presque plus engourdis malgré la rougeur persistante après avoir travaillé sur le générateur qui, il fallait le reconnaître, demeurait dans un état un peu limite. Enfin, cela leur suffirait amplement.

- Dites-moi Erik, vous et vos hommes avez assez de réserves de votre côté ?

Nulle inquiétude dans sa voix ni dans le regard noisette qu'elle portait sur le blond, rien qu'une question posée naturellement, de la même façon qu'elle aurait pu le faire à un humain normal.


@Erik Lancaster
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04.12.22 18:58

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avec @Lyn Hawkins.

Les vampires se turent quasiment tous lorsque leur super ouïe capta le premier toussotement du groupe électrogène. Suspens à son comble, ils attendirent, Erik y comprit, le coeur battant s’il n’avait pas été mort. Timides, les premières ampoules clignotèrent, puis le ronronnement familier de la machinerie entama son chant régulier, bien que lointain pour les vampires et inaudible pour les mortels. Et la lumière fut !
Les exclamations de joies retentirent, et l’on entendit même des cris d’appréciation de l’extérieur des baraquements. Enfin, quand Lyn les rejoignit, toutes les conversations se figèrent instantanément et la jeune femme fut alors accueillie avec des applaudissements. Véritable sauveuse de cette soirée ! Bientôt la jeune femme fut assise non loin d’Erik et put profiter d’une part de cerf largement méritée.

Bravo miss Hawkins ! Vous avez acquis l’éternelle admiration de tous ici.

Erik ne plaisantait qu’à moitié. Même si les vampires craignaient peu le froid et l’obscurité, il était toujours appréciable d’être au chaud et surtout au sec ! D’autant plus avec la météo qui les avait accablé de pluie ces derniers jours. Autour du feu que l’on ne cessait d’alimenter, les conversations reprenaient. Pour une fois, il était beau de voir comment humains et vampires se mêlaient les uns aux autres sans crainte quelle qu’elle soit. Les marchands, habitués à traiter avec les hématophages n’avaient nulle appréhension à adresser la paroles aux immortels. Quant aux hommes du Chasseur, tous avaient une discipline de fer et l’Ordre auquel ils appartenaient faisait d’eux des individus d’honneur dont le devoir et la rigueur allaient au delà du rapport proie-prédateur envers les humains. De plus, tous étaient âgés d’au moins trois cents ans ce qui faisait d’eux des vampires en contrôle d’eux-même.

A l’aise avec les autres comme elle l’avait été avec lui-même, Lyn se mêla naturellement aux conversation, allant même jusqu’à laisser sa curiosité s’exprimer en questionnant Erik sur les vivres qu’il possédait.
Il ne put s’empêcher de sourire devant sa question.

Est-ce une proposition Miss Hawkins ?

A coté de lui, Iram éclata de rire. Mais reprenant son sérieux, Erik répondit honnêtement.

Oui nous avons ce qu’il faut. Nous avons des gourdes, et le sang animal suffit… pour un temps. Et puis vous savez… nous avons appris à nous rationner aussi.

Il sourit à la jeune femme femme au moment où Iram se penchait en avant pour glisser à l’oreille de l’humaine.

Et si vraiment nous sommes en manque on pourra toujours taper dans la réserve personnelle de Arthur.

La blague fit rire les vampires alentour, mais Erik se sentit obligé d’expliquer à la jeune femme.

Personne ne mangera Craig ! Craig est le calice de Arthur. Ils sont actuellement en train de surveiller le périmètre. Des calices ça peut être utiles selon les voyages et les missions. Nous en avons trois parmi nous. ils sont tous actuellement en patrouille avec leurs compagnons. Il y a Craig, calice de Arthur. Miranda et Natalia. Et bientôt Nora nous rejoindra avec son calice Evan et quelques autres vampires... Mais ce n’est pas facile pour un humain de nous suivre et de… vivre avec nous. C’est trop dangereux.

Le silence se fit et sembla s’étirer pour le chasseur, ses pensées allant se perdre vers son précédent calice que les combats et la mort avait ravi à son maitre. Sasha. Cela remontait à plusieurs mois mais la tristesse enserrait toujours la poitrine du vampire, même si il se faisait une raison à cette perte. C’était la vie, la mort. C’était un risque connu, calculé. C’était ainsi.
Chassant ses sombres pensées, le vampire reprit de suite part aux conversations. L’ambiance était chaleureuse, détendue, et la chaleur repoussait avec régularité et obstination l’humidité ambiante.

Les jours suivants le mauvais temps n’entacha pas l’humeur générale. Humains et vampires avaient trouvé un équilibre de travail relativement satisfaisant. Compliquant les taches de chacun, la pluie s’invitait régulièrement, obligeant marchands et chasseurs à se mettre à l’abri le temps que l’averse passe. Par chance la rivière poursuivait toujours sa décrue, bien que trop lentement au gout de tous.
Iram, en beau parleur qu’il était, avait de suite acquis le rôle de conteur. Il passait ainsi la majeur partie de son temps à conter son histoire, raconter les aventures des chasseurs, au lieu de participer aux taches fastidieuses. Cela agaçait Erik mais devant les regards émerveillés des quelques gamins des marchands, le chasseur ne pouvait que sourire.
Erik ne rechigna pas à la tache. Il aida tantôt à chasser le diner, tantôt retroussa les manches pour aider à débiter les arbres qui, une fois liés entre eux, serviraient de barge pour faire traverser la rivière aux chariots, humains et animaux.
Dans le groupe des vampires chacun avait un rôle bien précis à des horaires régulières. Il y avait toujours des patrouilleurs qui veillaient à la sécurité du campement, ainsi que des éclaireurs qui, partant bien plus loin, surveillaient les arrières du groupe. Les vampires qui n’étaient pas assignés à une tache en particulier, aidaient à fortifier les lieux, réparer ceci ou cela pour le confort de tous, en profitaient pour dormir un peu, ou s’entrainaient à l’épée.

Le seul avantage au mauvais temps persistant était que le ciel ne tendait pas à s’éclaircir. Les nuages sombres offraient donc une protection satisfaisante pour que même au milieu de la journée, les vampires puissent vaquer à leur occupation. Deux jours passèrent ainsi, et l’harmonie qui régnait dans le campement permit bientôt aux travailleurs d’apercevoir la fin de leur labeur. La barge était faite, la ligne de traversée fixée, il ne manquait plus qu’a tout mettre à l’eau, sécuriser le tout, et entamer les premières traversées. Ce serait pour le lendemain, autrement dit très bientôt, et même le nouvel orage et s a pluie diluvienne ne parvint pas à entacher l’humeur joviale. On allait pouvoir bientôt rentrer à la maison.

Suivant les allées et venues de la jeune Lyn au gré des caprices du groupe électrogène, le vampire avait eu l’occasion de discuter avec l’humaine à de multiples reprises. Il la trouvait rafraichissante avec sa tête bien faite, et sa curiosité maladive. Sortant d’un baraquement où il s’était amusé à fouiller tous les vestiaires, il la chercha du regard, souhaitant lui montrer ses trouvailles. Il la repéra bientôt non loin du bâtiment qui servait d’écurie, là où sous la tonnelle réparée, les chasseurs avaient pris l’habitude de s’entrainer. 
Erik avait rapidement compris que suite à sa mauvaise expérience lors de l’attaque de la cité par New Winnipeg, où elle avait échappé de peu à la mort, l’humaine avait le souhait secret d’apprendre à se battre. En son fort intérieur, Erik s’était fait la promesse de demander au Prince Régent l’autorisation de prendre Lyn à son service si elle le souhaitait. Il ne lui en avait pas parlé, mais l’idée d’avoir une telle jeune femme à son service entre les murs de New Abbotsford ne lui était pas déplaisante. Et il espérait qu'elle accepterait. Ayant décidé d’établir sa base dans la cité, il faudrait assurément du personnel au Grand Veneur. Mais avant de prendre une quelconque décision ou même d’en parler à la jeune femme, il voulait d’abord s’entretenir avec son neveu. Et pour cela, encore fallait-il regagner New Abbotsford.

Il rejoignit l'humaine et s’assit à coté d’elle.

Lyn, ça va ? Regardez ce que je viens de trouver. J’ai pensé que ça pourrait vous plaire.

Se faisant il entrouvrit la chemise qui lui avait servit de baluchon afin d’y fourrer ses trouvailles. En premier lieu il sortit un cube composé de plusieurs petits carrés de couleur. Il le leva devant les yeux de l’humaine et entreprit de faire pivoter les faces.

Ça s’appelle un Rubiks Cube. Ça faisait fureur dans les cours de récréation dans les écoles. L’objectif est de faire pivoter chaque coté afin que chaque face soit entièrement de la même couleur. Et une fois le truc chopé, le but est de le faire le plus rapidement possible. Kenneth en avait un mais il est devenu tellement fort que c’en est même plus drôle. Je crois qu’il l’a perdu lorsqu’on était du coté du Nouveau Mexique. Ne le sortez donc pas en sa présence, il pourrait vous le subtiliser avec une excuse bien à lui…

Il donna l’objet à la jeune fille et la regarda un instant le manipuler. Puis il replongea la main dans le baluchon.

Et ensuite… j’ai mis la main sur… ça !

Tout fier de lui il sortit une vieille game boy, dont la cassette d’un jeu Tetris était enfoncée.

C’est une Game Boy. Un appareil de jeu vidéo. Et il y a même un jeu enclenché. Bon… elle ne fonctionne pas. Elle n’a certainement plus de piles, et depuis le temps les circuits sont certainement fichus. Mais… une fois à New Abbotsford, je ne doute pas que vous pourrez la réparer, et vous éclater avec. Et si ça ne vous plait pas, moi je m’amuserai avec sans aucun doute. Ça doit valoir une fortune depuis tout ce temps !! Mais il faudra d’abord la réparer.

Il entreprit alors de lui expliquer rapidement ce qu'étaient des jeux vidéos, une game boy, les boutons et lui parla du jeu Tétris lui-même, évoquant les souvenirs du XXème siècle.
Enfin tout naturellement il demanda.

Et sinon Lyn, avec vos capacités, comment ça se fait que vous n’avez pas trouvé de nouveau maitre ? Lucrezia a décidé de vous garder pour elle ? Vous n’avez pas voulu demeurer auprès de Thèbes Ouaset à New Riverlake ?

S’il avait pas mal discuté avec la jeune femme au cours de ces deux derniers jours, il ne s’était tout de même pas permis de la questionner sur sa condition. Mais après tout, si il souhaitait éventuellement faire l’acquisition de la jeune femme, il se devait de connaitre son passé plus en détail.

Si mes questions vous gènent, vous n’êtes pas obligée de répondre.

Ajouta-t-il en souriant, la renvoyant ainsi à leur premier échange et les questions potentiellement malavisées de la jeune femme quelques jours plus tôt.
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05.06.23 15:31

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Lyn était habituée à l'humour vampire et ce depuis toute petite, cependant il existait différents degrés d'humour et certains pouvaient parfois être plus que douteux, voir même des menaces voilées. Ce n'était pas le cas ici, seul l'humour et la taquinerie semblaient régner au sein du groupe d'immortels, faisant naître un sourire clairement amusé sur les lèvres de la jeune femme qui écouta Erik donner des explications et des informations sur ceux qui étaient sous son commandement. Ainsi donc trois calices étaient déjà à leurs côtés et un quatrième les rejoindraient bientôt avec sa maîtresse, voilà qui était une bonne chose, cela permettait au moins à certains d'entre eux d'être en meilleure forme, théoriquement parlant ou, à tout le moins, de bonne humeur même si cela ne manquait pas.

- Oui je comprends, mais quand on choisit de devenir Calice, je pense qu'on accepte aussi la part de danger que cela implique et, sans vouloir penser à la place de vos alliés humains, en ce qui me concerne je préfèrerais largement suivre mon Maître dans une mission périlleuse que le laisser seul face au danger. Quand on se lie à quelqu'un, il faut le faire jusqu'au bout.

Le silence qui suivit les propos d'Erik et ceux de Lyn permit à cette dernière d'observer le premier. Il avait l'air triste et songeur de ceux qui ont perdu des êtres chers, de cet air qu'elle avait vu maintes fois à Thèbes et à d'autres immortels de son entourage. Elle-même préféra se laisser glisser dans un état cotonneux face au feu qui les réchauffaient, sachant qu'ils avaient encore beaucoup à faire.

Les jours suivants passèrent à la fois bien trop lentement à cause du mauvais temps et heureusement assez vite grâce à l'activité de chacun au sein du campement de fortune. Vampires et humains travaillaient de concert pour être le plus efficace possible et Lyn, hormis ses vérifications quotidiennes pour s'assurer que le générateur se portait bien, en profita pour aider à s'occuper des enfants des marchands qui se retrouvaient à devoir attendre sagement pour les plus jeunes qui n'étaient pas en âge ni en capacité physique d'aider les adultes. Le vampire dénommé Iram, qui semblait être le plaisantin et artiste du groupe, s'improvisa conteur et avait le don de captiver les enfants qui se rassemblaient autour de lui dans la salle dédiée aux repas, l'écoutant avec de grands yeux tantôt émerveillés, tantôt un peu effrayés lorsqu'il évoquait certaines chasses d'enragés. La jeune femme avait pris l'habitude de materner un peu les petits qui s'agglutinaient bien volontiers sur ses jambes et autour d'elle afin de profiter de ses bras, de ses flancs, de sa présence tout simplement. Et lorsqu'elle avait du temps libre, elle ne manquait jamais une occasion d'aller voir les immortels s'entraîner à l'épée, les observant à distance sans jamais s'approcher, demeurant dans l'ombre des écuries. Et puis bien sûr, parfois, même les vérifications du matin n'empêchaient pas le groupe électrogène de tomber en panne, l'obligeant alors à travailler dessus jusqu'à-ce que la lumière revienne. C'était souvent durant ces moments que Erik venait se joindre à elle, proposant son assistance pour lui passer des outils, lui évitant ainsi de ressortir systématiquement de la carcasse métallique dans laquelle elle restait plongée tout en discutant avec l'immortel de toutes sortes de sujets aux thèmes très variés. Pouvoir parler librement fut un plaisir des plus rafraîchissants et elle apprécia l'esprit libre et logique du guerrier, sa façon de rester humble malgré les siècles qui avaient passé, son côté "vrai" et naturel, dépourvu de propos cérémonieux et pompeux qui n'avaient pas leur place dans le monde sauvage et hostile où il semblait graviter depuis de longues décennies. Peut-être un peu trop longues d'ailleurs.

Le mauvais temps redoubla alors même que la barge était enfin prête, comme si les ténèbres obscurcissant le ciel n'étaient pas certains de vouloir laisser partir ce regroupement d'humains et de vampires qui semblaient si bien s'entendre. Chacun y allait de ses prédictions quant à l'heure à laquelle ils arriveraient à la cité, que cela soit de jour ou de nuit, et beaucoup ne cessaient de parler de ce qu'ils feraient une fois sur place : retrouver les siens, manger un morceau, aller boire un verre à la première taverne, aller bai... profiter des plaisirs simples de la vie en somme.

L'heure du départ approchait, les travailleurs immortels comme mortels avaient terminés leur œuvre et dès demain ils installeraient tout sur la berge et sur l'eau afin de pouvoir traverser les flots tumultueux que l'orage grondant ne rendaient heureusement pas aussi terribles que la dernière fois lorsqu'il avait emporté tout le système. Demain ils repartiraient, demain il faudrait rentrer et retrouver la vie au sein de la cité. Sans Thèbes. Les derniers jours qui venaient de s'écouler avaient laissés un peu trop de temps libre à l'esprit de Lyn pour lui permettre de commencer à ressentir son absence. Son Maître, son ami, son protecteur, était allé s'installer dans une autre cité et elle ne le reverrait pas avant longtemps, des mois, peut-être même des années... peut-être jamais ? Les écuries étaient vides de toute présence bipède et l'électricienne y trouva un refuge pour ses réflexions dans lesquelles elle se perdit durant un long moment, jusqu'à-ce qu'une silhouette ne vienne s'asseoir à ses côtés, la tirant de ce qui avait l'air d'un songe éveillé.

Lyn, ça va ? Regardez ce que je viens de trouver. J’ai pensé que ça pourrait vous plaire.

Sans indiquer son état, la jeune femme porta cependant son regard sur le baluchon et fronça légèrement les sourcils en un air intrigué, regardant Erik faire pivoter les faces avec des yeux brillants. Un casse-tête !

Ça s’appelle un Rubiks Cube. Ça faisait fureur dans les cours de récréation dans les écoles. L’objectif est de faire pivoter chaque coté afin que chaque face soit entièrement de la même couleur. Et une fois le truc chopé, le but est de le faire le plus rapidement possible. Kenneth en avait un mais il est devenu tellement fort que c’en est même plus drôle. Je crois qu’il l’a perdu lorsqu’on était du coté du Nouveau Mexique. Ne le sortez donc pas en sa présence, il pourrait vous le subtiliser avec une excuse bien à lui…

Lyn hocha vivement la tête, prenant l'objet avec un sourire ravi, sourire qui laissa bien vite place à un air concentré et déterminé tandis qu'elle manipulait les faces les unes après les autres, faisant pivoter les petits carrés jusqu'à réussir un premier côté, puis un deuxième... Hum, ça avait l'air assez complexe mais pas impossible, fascinant, vraiment fascinant même.

- Je l'adore, merci. Promis Kenneth n'en saura rien.

Et ensuite… j’ai mis la main sur… ça !

Elle cligna de ses grands yeux noisettes puis bondit sur sa place, pointant du doigt l'objet.

- Oh je connais ça, j'en ai vu dans un livre ! C'est un... heu...

Mince, elle n'avait plus le nom !

C’est une Game Boy. Un appareil de jeu vidéo. Et il y a même un jeu enclenché. Bon… elle ne fonctionne pas. Elle n’a certainement plus de piles, et depuis le temps les circuits sont certainement fichus. Mais… une fois à New Abbotsford, je ne doute pas que vous pourrez la réparer, et vous éclater avec. Et si ça ne vous plait pas, moi je m’amuserai avec sans aucun doute. Ça doit valoir une fortune depuis tout ce temps !!  Mais il faudra d’abord la réparer.

- Je ne sais pas si j'aurais les pièces nécessaires pour réparer un tel objet, mais j'essaierais de faire de mon mieux. Mon ancien professeur s'occupe de la bibliothèque de la cité, peut-être qu'elle pourra m'aider à trouver un livre qui parle de cette Guèm Boï et comment la réparer.

Posant le casse-tête avec précaution, elle prit l'appareil entre ses mains tout en écoutant Erik lui narrer l'époque où ce genre de chose était monnaie courante, ses yeux rivés sur l'écran sombre dépourvu de lumière et de mouvement, essayant d'imaginer des images qui pourraient y bouger sans y parvenir réellement. Cela devait être quelque chose de fantastique et son regard s'était mis à briller aussi intensément que son sourire était revenu à ses lèvres.

Et sinon Lyn, avec vos capacités, comment ça se fait que vous n’avez pas trouvé de nouveau maitre ? Lucrezia a décidé de vous garder pour elle ? Vous n’avez pas voulu demeurer auprès de Thèbes Ouaset à New Riverlake ?

La jeune femme reporta son attention sur Erik et l'observa quelques longues secondes en silence : est-ce qu'il demandait cela par pure curiosité ou bien avait-il une idée derrière la tête ? C'est vrai qu'après tout elle s'entendait bien avec lui, peut-être qu'elle pourrait lui demander s'il n'a pas besoin d'une employée dans sa demeure ? Enfin, s'il est sans cesse en train de chasser des enragés, peut-être qu'il n'a même pas de demeure fixe et qu'il ne fait que passer dans les appartements des invités royaux lorsqu'il vient à la cité ?

Si mes questions vous gênent, vous n’êtes pas obligée de répondre.

Un léger rire lui échappa et elle secoua la tête, posant ses mains qui tenaient toujours l'appareil sur ses propres jambes en soupirant un peu.

- Si vous croyez que des questions comme ça peuvent me gêner, c'est que vous ne connaissez pas mon cousin Ephraim. Il est du genre à vous demander des choses parfaitement obscènes avec l'air le plus innocent du monde, et à prétendre être la pureté incarnée tout en étant capable de retirer en public quelque chose enfoncé profondément dans son fondement puis faire comme si tout ça était parfaitement normal.

L'électricienne rit à nouveau en se rappelant le fameux bal où toute la royauté était présente et où son cousin s'était adonné à cette action choquante pour plus d'une personne présente, elle y compris.

- Mais pour vous répondre, non, je ne voulais pas aller à New Riverlake même si j'aurais bien aimé accompagner mon Maître. J'aime la cité où je suis née, elle n'est pas parfaite je le sais bien, mais c'est justement pour ça que je veux y rester, pour pouvoir aider à améliorer les choses à mon niveau et faire en sorte que chaque jour soit au moins un peu mieux que le précédent. Pour ce qui est de trouver un nouveau Maître, il fallait attendre le départ effectif de Thèbes et c'est donc en revenant à New Abbotsford qu'on va me "remettre sur le marché".

Fit-elle en imitant des guillemets avec ses doigts, un sourire amusé aux lèvres, sourire qui disparu pourtant alors qu'elle abaissait les mains pour revenir tenir la Game Boy qu'elle fixa avec gravité.

- J'en plaisante mais je sais très bien que c'est exactement ainsi que nous sommes perçus par beaucoup de vampires, comme des marchandises. J'ai eu de la chance avec mon Maître, il a toujours été bienveillant et protecteur avec moi, je ne me suis jamais sentie en danger ni même menacée à ses côtés, au contraire.

Il avait été son premier amour, coup de coeur d'une adolescente naïve et rêveuse qui avait vu en lui un être tourmenté, certes, mais capable de douceur et de tendresse, protecteur et bienveillant. Il avait fallu attendre l'âge adulte et l'arrivée d'un prince pour qu'elle accepte l'inéluctable vérité : cela n'avait été qu'un coup de coeur d'enfant et rien d'autre. Chassant ces souvenirs, elle inspira fortement et profondément en relevant la tête et redressant les épaules, portant sur Erik un regard franc et déterminé, bien que sympathique aussi.

- Si vous me posez la question, est-ce que c'est parce que vous envisagez de me prendre à votre service ? Je ne dis pas que cela ne me ferait pas plaisir, mais il faudra garder à l'esprit que je suis forcément rattachée à la cité en tant qu'humaine électricienne. Il n'y a qu'à ma mort que mes obligations cesseront et, de vous à moi, je ne suis pas pressée.

Petit clin d’œil entendu avant qu'elle ne lui tende la Game Boy avec un léger sourire en coin lui donnant un petit air rusé.

- Si j'arrive à la réparer et que je vous la redonne, vous accepteriez de me rendre un service ?

Elle déposa l'appareil entre les mains du prince guerrier, le fixant droit dans les yeux avec une gravité teintée d'ombres, de celles qui hantaient toujours ses nuits et ses cauchemars.

- J'aimerais vraiment apprendre à manier l'épée, ou la dague si vous considérez qu'une humaine de la cité ne devrait pas savoir le faire, mais j'y tiens beaucoup. Je veux pouvoir aider à défendre la ville si jamais nous étions de nouveau attaqué, ou même lorsque je voyage aussi dans ce genre de caravanes.

Il ne se trouvera pas toujours un groupe de guerriers traqueurs d'enragés pour leur venir en aide et assurer leur protection et, même si elle n'avait pas spécialement prévu de bouger de nouveau avant longtemps, l'idée de pouvoir se défendre lui apportait par avance un sentiment d'apaisement qu'elle ressentait au plus profond de sa cage thoracique.

- Je voulais le demander à quelqu'un d'autre mais les circonstances nous ont... séparés.

Exit le début d'histoire romantique avec un certain Commandant de la Garde Royale de Lucrezia, il avait tout naturellement suivi sa Reine là où elle se rendait, allant écrire ensemble un autre chapitre de l'histoire des immortels tandis que l'électricienne, elle, était restée derrière faute d'être libre de les accompagner. C'était la vie, voilà tout, mais à présent la vie en question lui offrait la possibilité de demander son aide à quelqu'un de tout aussi -si ce n'est plus encore- compétent pour combattre. Allez, un petit sourire pour appuyer la demande, dites oui Erik, dites oui.


@Erik Lancaster
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