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Journal de bord ☾ Lyn Hawkins



14.06.20 11:41

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MessyDifficultBlackandtancoonhound-size_restricted.gif

Cette vie n'est qu'un rêve...

et ceux qui rêvent les yeux ouverts

ceux-là ne vivent pas vraiment



☾ 2362 - Naissance
☾ 2377 - Enregistrement - Thebes Ouaset - Électricienne
☾ 2386 - Morts des parents, la fin d'un monde
☾ 2387 - Retour chez soi
☾ année - texte
☾ année - texte
☾ année - texte
☾ année - texte




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12.08.20 10:44

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Passage à l'âge adulte
New Abbotsford, 2377

2cej.gifLe marquage fut tout sauf agréable, mais j'avais eu le temps de me préparer à ce moment. Mes parents m'avaient accompagné au centre médical pour l'examen de routine, j'avais répondu aux questions qui venaient confirmer les informations contenues dans le dossier médical que le Maître de ma famille avait prit soin de faire tenir à jour par des contrôles réguliers. J'étais en parfaite santé et j'étais pleine de vie, je ferais une excellente donneuse et cela me réjouissait, désireuse que j'étais de participer à l'activité de la Cité, à apporter ma pierre à l'édifice de ce qui se construisait ici depuis tant de générations. Le marquage était une étape obligatoire, signant mon entrée dans la vie adulte et m'ouvrant les portes de mon futur emploi d'électricienne, mais cela signifiait aussi qu'il allait falloir quitter le domicile du Maître de mes parents pour me faire acheter par un autre. Bien sûr j'ai beau savoir que le terme n'est guère flatteur, il ne me dérange pas plus que cela : nous appartenons aux immortels, ils subviennent à tous nos besoins et, en échange, nous leur donnons mensuellement notre sang. Est-ce si cher payé pour leur protection ? Quand j'entends parler des Enragés qui rôdent au-dehors, je suis convaincue que non. L'estrade est là, dressée au beau milieu de la place des pendus. Je fais partie d'un groupe à l'écart de ceux qui ont été raflés, j'appartiens aux "biens nés" comme disent certains vampires, aux "dociles" et aux "vendus" comme crachent ceux qui voulaient demeurer libres dans la Bordure. Je n'ai pas honte de qui je suis et c'est avec le sourire que je me tiens debout sur l'estrade, fière d'être une "bonne petite enregistrée", mon regard parcourant la foule des hommes et des femmes qui nous observent avec plus ou moins d'intérêt. Cette vampire là-bas aux cheveux blonds semble hésiter entre mon groupe et celui des raflés, cet autre immortel non loin lorgne clairement sur la rousse qui se tient près de moi et ils semblent se connaître puisqu'elle lui adresse un petit signe de la main, juste avant qu'il ne se dirige vers le bureau installé près de l'estrade pour régler les formalités. Et puis soudain, je l'aperçois lui. Le regard hésitant, l'air presque nerveux, comme s'il ne voulait pas se trouver là, semblant osciller entre l'envie de partir et une obligation de rester sur place. Ses grands yeux et son air perdu m'arrachent un sourire attendri, et bien qu'il semble vouloir se faire discret, il possède une présence qui ne peut le faire passer inaperçu. Intriguée, fascinée, je l'observe longuement en silence avant qu'il ne lève finalement son regard sur moi. Il a l'air gentil, c'est ce que je me dis en l'observant et mon sourire s'agrandit. Un mouvement fait frémir ses lèvres et j'entrevois ce qui ressemble à une ombre de sourire incertain. Nous nous observons durant un temps qui me semble s'étirer, je penche légèrement la tête comme une invitation à son encontre, et il s'avance finalement, me désignant pour l'achat et donnant son nom à la personne en charge de la transaction : Thebes Ouaset. A cet instant je su, au plus profond de moi, que je ne voudrais servir aucun autre Maître que lui.

Lyn Hawkins


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12.08.20 11:11

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Entre rage et affection
New Abbotsford, 2378

2cej.gifPrès d'une année s'était écoulée depuis que mon Maître m'avait prise à son service et le moins que je puisse dire, c'est que cela ne fut pas de tout repos. Thebes appartient à cette noble catégorie des immortels qui laissent une grande indépendance à leurs Enregistrés. Lorsque je lui ai dit que je voulais travailler comme électricienne pour la Cité, loin de m'en dissuader, il m'avait au contraire encouragée à le faire et nous avions longuement échangé sur la façon dont je pourrais m'organiser entre ce travail et les devoirs que j'avais envers lui ainsi qu'au sein de sa demeure. L'avantage pour moi, c'est que je n'étais pas la seule Enregistrée à son service, pour autant les autres se comportaient d'une façon bien différente de moi à son égard et il ne me fallu que quelques jours pour comprendre pourquoi : le Maître était malade. Non pas de ces maladies qui affectent le corps, mais il souffrait d'un mal qui rongeait son esprit et lui faisait parfois perdre tout contrôle. Si je crus dans les premiers temps qu'il s'agissait de la Bête, cette entité malsaine et violente qui prend parfois le contrôle des plus bas instincts des vampires, les poussant alors à attaquer tout ce qui est à portée de crocs, les plus anciens de la maisonnée me firent vite déchanter : il s'agissait d'un mal tout autre qui agitait parfois l'esprit de l'immortel, un mal qui surgissait lorsqu'il était soumis à une violente émotion, ou quand le chagrin l'accablait pour on ne savait quelle raison. Les aînés me disaient que certains l'avait entendu pleurer dans le secret de sa chambre, invoquant un nom à consonance ancienne et qui était sans doute lié à la perte d'un être cher. Pour autant notre Maître n'avait jamais blessé aucun d'entre eux et, lorsque les signes avant-coureurs d'une crise se profilaient, ils rasaient les murs et cherchaient à éviter de croiser son chemin. De mon point de vue de nouvelle Enregistrée, cela me sembla purement et simplement... cruel. Comment pouvait-on laisser quelqu'un qui souffrait endurer seul son tourment ? Quand j'avais demandé si l'un d'entre eux avait tenté de découvrir ce qui affectait tant l'immortel, on m'avait défendu de m'immiscer dans les affaires des vampires, affirmant que cela ne faisait qu'embraser la colère du Maître... Et puis il y avait eu une crise. C'était la première fois que j'y assistais, la première fois que je fus confrontée à un acte violent, moi qui avait toujours été choyée et protégée par mes parents, n'ayant jamais rien fait qui puisse faire naître la moindre colère chez leur Maître. Thebes me traitait toujours avec gentillesse et une certaine délicatesse, parlant d'une voix semi basse, comme s'il craignait de hausser le ton, quoique son timbre soit souvent grave et distant. Il m'intriguait un peu plus chaque nuit et il m'avait déjà surprise en train de le fixer longuement sans rien dire, songeuse et curieuse à la fois. En général quand il me questionnait, je lui répondais dans un sourire que j'essayais de lire dans ses pensées, ce qui la première fois l'avait visiblement étonné, avant de lui arracher l'ombre d'un rictus amusé. Je tentais ainsi chaque nuit de le dérider à ma façon, lui demandant comment il allait, insistant quand je le voyais peu convaincant dans ses réponses, m'assurant qu'il ait mangé à sa faim, qu'il ne manque de rien, qu'il soit bien reposé... Je l'entourais d'une attention envahissante qui, bien qu'elle l'irritait parfois, était appuyée par la volonté que je mettais à lui imposer gentiment mon tempérament protecteur.

2cej.gifLorsque la crise survint, j'étais à l'autre bout du couloir et j'entendis d'abord du verre brisé, jeté violemment contre le mur, avant qu'un fracas ne résonne dans l'air, signe d'un meuble en bois qu'on aurait frappé et qui se brisait suite à un choc trop violent. Je me précipitais en direction de la source du bruit, un autre survenant depuis l'autre côté de la porte de la chambre du Maître. L'un de mes collègues était en train de battre en retraite, essayant de m'attraper par le bras pour que je le suive, affirmant qu'il valait mieux laisser seul celui qui s'emportait ainsi. Interdite d'abord, sursautant au nouveau bruit violent qui résonna de l'autre côté du panneau de bois, j'avais secoué la tête, sentant mon cœur s'emballer, le sang battant à mes oreilles qui bourdonnaient sous l'afflux d'adrénaline qui s'emparait de mon corps. Je ne pouvais pas le laisser seul ainsi, je ne pouvais pas laisser mon Maître alors que j'entendais sa rage résonner dans l'air, le mobilier devenant la cible d'une colère sans nom. L'Enregistré qui m'accompagnait me défendit d'entrer, me conseillant de retourner à mon travail et de laisser la tempête passer, ce qu'il fit sans se retourner, persuadé que j'allais obéir... Mais j'étais déjà très têtue à cette époque et, au lieu de passer mon chemin, je saisis la poignée de la porte et l'ouvrit, pénétrant dans la pièce que Thebes était en train de ravager avec fureur. L'ensemble me fit tressaillir et je sentis mon sang se figer quand il se retourna vers moi, me hurlant de sortir immédiatement. L'une des règles qu'il avait instauré et que les autres Enregistrés m'avait dite, c'est qu'en cas de crise le Maître interdisait qu'on entre dans sa chambre. Je ne suis pas bien grande, même pour une humaine, et je n'ai pas beaucoup grandi depuis cette époque, alors quand Thebes pivota vers moi, son regard oscillant entre la fureur et une lueur de conscience qui tentait de refaire surface, j'avais pris mon courage à deux mains et m'étais avancée vers lui, sans crainte pour ma vie, lui souriant comme je l'avais fait depuis mon arrivée ici, lui parlant doucement, gentiment, en tendant les bras dans sa direction. Un cri étouffé lui avait échappé, ses crocs luisants apparaissant à ma vue, pourtant mon regard chercha le sien alors que je lui souriais toujours, usant de mots, m'approchant d'un pas supplémentaire avant de m'arrêter en le voyant reculer... Il ne voulait pas que je m'approche, m'ordonna de nouveau de partir, de le laisser seul, envoyant valdinguer un autre élément du mobilier qui alla se briser contre le mur le plus proche. Sa force était impressionnante, presque terrifiante, mais elle lui venait de son statut d'immortel couplé à sa colère. Je secouais doucement la tête, demeurant plantée là en le regardant sans crainte, ne voyant qu'un homme perclus de souffrance et tourmenté par je ne savais quoi. Il eut beau ordonner, tempêter, je refusais d'obéir, le laissant évacuer toute sa fureur durant encore un long, très long moment, jusqu'à-ce que finalement l'ouragan ne s'apaise petit à petit, qu'il n'aille se mettre dans un coin en glissant sur le sol, son corps parsemé de coupures et d'entailles qu'il s'était fait en détruisant le mobilier, enfouissant sa tête entre ses bras pour ne plus bouger. Mon cœur se serra à cette vision, mais j'attendis encore une bonne minute avant de m'avancer, doucement, guettant un éventuel retour de sa colère, progressant petit à petit jusqu'à pouvoir m'agenouiller devant lui pour l'observer. Quand j'osais tendre la main, il se déroba au premier contact, m'ordonnant de partir, mais je protestais en affirmant ne pas vouloir l'abandonner. La crise était passée, il ne m'avait pas tuée que je sache ni même blessée et, lorsqu'il recula de côté contre le mur en cherchant encore à se dérober, je tendis vivement la main pour venir la poser sur son bras, ma paume douce et chaude entrant en contact avec son vêtement à travers lequel je sentais le froid de son corps d'immortel. Il se figea sous ce contact non désiré et, l'espace d'une seconde, je craignis que cette fois il n'ait un geste à mon encontre... mais rien ne survint. Je restais alors assise à côté de lui, ma main sur son bras et rien d'autre, laissant le temps s'écouler durant ce qui me sembla une éternité, jusqu'à-ce que finalement il ne se redresse, ôtant doucement ma main en me jetant un regard indescriptible, mais qui semblait presque apaisé. Nous nous levâmes et je reculais de quelques pas pour lui laisser de l'espace, lui adressant encore un sourire chaleureux et sincère. Je n'avais pas peur de Thebes et je comptais bien l'aider de mon mieux désormais à gérer ces crises qui l'affectaient tant, qui lui causaient cette souffrance et faisaient naître dans son regard cette ombre qui semblait l'habiter. Cette nuit signa le début d'une profonde affection entre nous et, bien qu'à l'époque j'étais jeune et influençable, je sais que c'est à cet instant-là que l'évidence me frappa : je l'aimais, et je pourrais mourir pour lui.

Lyn Hawkins


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13.08.20 9:24

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Cousin adoré
New Abbotsford

2cej.gifIl m'est impossible de coucher sur ce papier l'histoire de ma vie sans évoquer celui qui incarne le frère que je n'ai jamais eu, moi qui suis fille unique, celui qui a le don d'irriter ou d'envoûter quiconque passe à portée de son attention, et sans qui la vie serait parfois bien trop tranquille. Ephraim est mon cousin, né cinq ans après moi et que j'ai toujours considéré comme mon petit frère plus que comme mon petit cousin, n'étant pas vraiment proche de son frère et de sa sœur bien que je les voyaient régulièrement. Il était encore très jeune quand il fut récupéré par son premier Maître qui l'ôta de la vue de ses proches jusqu'à l'âge de huit ans. Obligé de quitter la cité, son Maître le laissa derrière lui sans chercher à l'emmener, l'enfant qu'il était désirant pourtant le suivre bien qu'un autre immortel le prit sous son aile à compter de ce moment, Travis Grant, un homme juste et droit qui s'est occupé de mon Cousin avec une affection qui ne fut jamais déplacée, quand bien même ais-je appris plus tard, Ephraim se glissait souvent dans son lit en plein jour pour réclamer une attention parfois déplacée. Jamais cet homme n'en profita, il laissa mon Cousin s'épanouir dans son club, l'Oasis Pleasure et, même si je n'aimais pas l'idée qu'il demeura dans un cadre où l'on vendait des charmes et des plaisirs charnels, Ephraim s'est progressivement construit au sein de cet univers particulier pour l'enfant qu'il était mais, comme il était heureux, c'était tout ce qui comptait pour moi t je n'ai jamais cherché à l'en éloigner quand j'ai vu à quel point il s'y complaisait. Devenu une vraie Diva, menant son monde par le bout du nez, il n'a eu de cesse de faire tourner en bourrique son entourage, mais toujours il aimait à venir voir mes parents, son oncle et sa tante, qui lui portaient une profonde affection.

2cej.gifEt moi dans tout cela ? Je suis la deuxième sœur qu'il n'a jamais eu, je suis celle qui fait mine de le gronder et de le reprendre quand il dépasse les bornes, alors qu'en vérité je ne peux m'empêcher de sourire, voir même de rire, quand il fait le pitre et me confie toutes les choses qu'il se plaît à faire avec ses client(e)s. Franchement ! A-t-on jamais vu Diva plus éclatante et désireuse d'avoir toute la scène pour elle ? Ephraim peut être une vraie peste quand il s'y met, d'ailleurs je crois que c'est de famille car même moi, bien que je tende à demeurer polie, je me surprends à penser la même chose et mon esprit a tendance à dériver vers des choses que la morale réprouverait, mais que mon cousin, lui, encourage toujours vivement. Je me souviens de sa réaction quand je lui ai parlé de mon Maître la première fois, en lui expliquant la crise qu'il avait eu, l'objectif que je m'étais fixée de faire de son quotidien quelque chose de plus joyeux que ce qu'il avait connu jusqu'à présent. Sous ses dehors de petit capricieux, Ephraim est quelqu'un de très intelligent et de très sensible, il a vu clair en moi et a pointé du doigt ce qui était de l'amour naissant pour mon Maître. Oh bien sûr, il s'amusait de me voir rougir violemment à ses allusions, allant même jusqu'à suggérer que je me glisse dans le lit de Thebes, juste pour le plaisir de m'entendre me défendre de faire une telle chose en piquant un far de tous les diables, mais cela reste sa façon à lui de montrer qu'il s'intéresse de près à ce qui peut m'arriver. Nous nous disons presque tout, à quelques détails et sujets sensibles près, car j'ai toujours gardé pour moi les fréquentations que j'ai pu avoir, contrairement à lui qui aimait à me décrire ses conquêtes et ses ébats avec les clients. Je sais que tout ce faste, tous ces airs qu'il se donne, font autant partie de lui que ce qui se cache derrière. Rares sont les fois où je l'ai vu pleurer, et toujours il a prétendu que c'était dû à autre chose qu'à du chagrin, mais quand son second Maître est parti avec sa femme pour une durée indéterminée, laissant derrière lui son établissement et tout ce qu'il avait construit, tous les gens dont il avait prit soin, dont mon Cousin... Je sais que cela lui a fait du mal, plus qu'il ne l'avouera jamais. Les nouveaux propriétaires sont bien différents de Travis Grant, et autant le dénommé Jaroslav me semble inquiétant et dangereux, autant le lien qui unit Ephraim à Dorian me paraît plus solide que tous ceux qu'il a jamais construit avec qui que ce soit, moi y compris. Je crois qu'il l'aime, et son bonheur fait le mien. Mon cher cousin adoré, toi le frère que je n'ai jamais eu, toi que je parviens désormais à surprendre et à faire rire de bon cœur... je t'aime.

Lyn Hawkins


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