CHAPITRE 3

Les gouttes du carmin immortel crépitèrent sitôt qu’elles touchèrent les braises dans le petit coffret de bois. La Reine inclina le poignet, pour orienter la blessure vers la coupe en argent. Elle tendit la lame à son futur époux, et l’homme ouvrit sa main pour faire couler le plasma sombre sur les flammèches dansantes, puis dans le réceptacle. En un geste lent, les paumes blessées furent jointes, les plaies se mélangèrent sous un rushnyk coloré qui fut tâché de sang. La coupe des liqueurs mélangées fut bue par chacun des amants, et la petite centaine de privilégiés au cœur de la chapelle païenne acclama la fin des noces royales.

Trois semaines s’étaient écoulées depuis les festivités. On pouvait encore trouver dans les coins des ruelles des pétales de jasmin blanc et de camélia pourpre, déversés partout à l’occasion des noces. Préalables à la cérémonie, de fabuleuses réjouissances avaient rythmé les nuits, pourvoyant à tous de quoi s’emplir la panse. De tous les coins du monde, avaient afflué les plus grands monarques, chargeant d’agitation la Cité d’Abbotsford et son armée multiple. Toute altercation, fut-elle à peine acerbe, fut sévèrement châtiée. Mais le gant de fer de la répression s’habillait de velours, en caressant à coup d’agapes un peuple satisfait de distractions grandioses.

Selon la tradition, les bannières vert et or de New Riverlake trônaient désormais aux côtés de celles de New Abbotsford, flottant dans le vent de septembre qui balayait la ville. L’air s’était fait plus froid, et depuis peu les mortels couvraient à nouveau leurs gorges pour échapper aux ardeurs d’un automne précoce. Le temps des récoltes débutait sous les premiers frimas, envoyant aux serres une main d’oeuvre docile qui arracheraient aux vignes leurs toutes prochaines liqueurs. Les derniers convives, sur le départ, offraient leurs derniers cadeaux à la royauté, généreuse d’accords commerciaux et d’ententes sur le bon usage du nouveau port de la Cité.

Cette dernière avait considérablement changé depuis le début de l’été. La nouvelle voie maritime serait bientôt ouverte aux circulations étrangères, qui promettait au commerce un virulent essor, dont tous les commerçants des terres intérieures voulaient profiter. En comptant les arrivants en provenance de New Riverlake, venus profiter de la nouvelle exemption totale de douanes entre les deux cités, la population avait bondi d’un tiers en l’espace de trois mois. L’on ne savait plus où loger ; et l’abondance humaine attirait les visiteurs nocturnes, rassurés par l’acharnement des armées de la ville à éradiquer les Enragés des environs. La Cité meurtrie, brûlée par les flammes, semblait désormais un souvenir lointain.

Mais il y en avait qui ne pouvaient se targuer de jouir des mêmes grâces. Si les Sauvages n’avaient souffert que peu de pertes au printemps, l’été avait éclairci bien cruellement les rangs, et les peuplades insoumises payaient leur impudence. En août, les chaleurs du mois réduisirent le flux de la rivière, dont les bords devinrent un terrain de traverse. Entre animaux assoiffés et cupidité humaine, les communautés se morcelèrent un peu plus, convoitant des territoires à proximité de l’eau. Puis, l’épidémie de fièvre des marécages, qui avait commencé au printemps, avant de s’essouffler, reprit au début de septembre. Elle atteignit les poumons, faisant tousser, cracher un sang noir, attaquant les forces et entamant la raison. Tous les enfants de moins de six ans furent chacun à leur tour, happés par le délire, la sudation et la peur. Leurs petits cœurs endurés s’essoufflèrent, les uns après les autres, et la mort les cueillit comme une brassée de fleurs. Ce fut alors, dans la plaine de New Abbotsford, loin des réjouissances, une grande clameur comme il n’y en eut jamais auparavant, et que personne n’entendit au dedans des remparts. Une clameur qui débutait, pour ne jamais prendre fin.

Le vent du Nord soufflait depuis quelques semaines sur les plaines de la vallée de New Abbotsford. Des flocons habillaient son passage, faisant blanchir les toits de la Tour de la Cité, décorant la ville d’un voile féérique qui savait ravir les plus jeunes et faisait gronder ceux qui devaient l’affronter dans leur simple besogne quotidienne, glaçant leurs mains et leurs pieds. Les cheminées crachaient leur fumée, signe que les maisonnées se réchauffaient face au froid qui s’abattait. L’hiver était bel et bien arrivé, même au cœur des remparts où s’étaient réfugiés les immortels et leurs serviteurs au cœur encore vibrant.

Telle une fourmilière géante, on voyait s’activer chacune des âmes vivant en son sein, coupant et portant le bois, nettoyant les rues des amas de neige, versant le sel sur la glace...

Une nouvelle dynamique opérait depuis que le grand canal était prêt à accueillir les premiers bateaux de commerce. Les travaux avaient pris fin lorsque le manteau blanc recouvrait déjà les plaines. Le temps pressait : avec l’arrivée nombreuse d’habitants venus de la Cité alliée, des bouches supplémentaires quémandaient nourriture.

Les embarcations ne devaient plus tarder à arriver, chargées de vivres venues de contrées plus chaudes, où le soleil ne mourait pas face au froid.

Dans la Bordure, le froid s’était insinué au sein des foyers depuis bien longtemps. Nul rempart pour les protéger du vent qui balayait les habitations, s’infiltrait dans les moindres fissures, refroidissant les refuges de tous. Il fallait creuser pour trouver les racines comestibles, déterrer les pièges et collets mis en place afin qu’ils soient utiles, suivre les traces dans la neige pour traquer et chasser le gibier. Le froid creusait la faim, et la nourriture se faisait plus rare. Les ventres grondaient, l’inquiétude grandissait.

Rien n’épargnait ceux qui aspiraient à la liberté. Les Sauvages avaient essuyé un mal étrange, survenu à l’automne, emportant dans son sillage les plus faibles, dévastant les cœurs éplorés des familles déjà abîmées. Aucun répit ne semblait leur être accordé. Ils payaient de leur vie fragile leur volonté de rester loin de la servitude imposée par les buveurs de sang.

Voulant lutter de toutes leurs forces, les hommes et femmes libres se rapprochaient en plus grand nombre du marché noir, dont le nom se répandait en discrets murmures jusqu’aux oreilles les plus attentives. Il se disait que l’on pouvait échanger créations, objets trouvés dans les décombres d’une Cité perdue, peaux de bêtes, plantes rares… Contre des fruits, des légumes cultivés dans les serres entretenues au cœur de la Cité. L’idée de pouvoir boire une soupe moins claire faisait briller les yeux des membres des clans libres, prêts, pour cela, aux plus grands sacrifices, quel qu'en soit le prix...

Quant à ceux de l’autre côté du mur, ils trouvaient également leur satisfaction personnelle dans ces échanges. C’était un moyen simple pour se procurer les plantes nécessaires pour créer des drogues en tout genre, sans avoir à risquer sa vie dans les forêts environnantes, ou bien encore, planter ses crocs dans une chair fraîche lorsque la possibilité de disposer d’un calice n’existait pas…

Cependant, un événement particulier venait troubler la tranquillité de cette organisation secrète qui trouvait son siège à Black Lane… Un corps fut récemment trouvé à proximité de la taverne des Quatre Boucliers. Une mort qui attira la curiosité de ceux qui le découvrirent au point de faire déplacer celle qui se trouvait à la tête de la Milice : la Conseillère Wanda Boźena.

Aucune trace de crocs, ou de quelques blessures qui laisseraient à penser qu’une rixe aurait pu être à l’origine du décès, mais des marques d’un autre genre firent naître une sombre inquiétude sur les traits de celle en charge de la Sécurité Intérieure. Une autopsie fut alors aussitôt demandée.

Bientôt, le nom de la « Fièvre Rouge » circulerait sur toutes les lèvres des habitants de New Abbotsford. Un nouveau nom attribué à un mal qui ressemblait étrangement à celui qui avait accablé le peuple libre : les marques retrouvées sur le macchabée à Black Lane étaient identiques à celles des corps qui avaient été brûlés dans la Bordure en vue d'endiguer la propagation du virus. À New Abbotsford, on ignorait encore quel étrange fléau commençait à se développer et quel drame était en train de se jouer... L'ignorance, le mépris avec lesquels avaient toujours été traités les humains qui survivaient au delà des remparts desservirait cette fois la cité qui, si elle avait établi des contacts réguliers avec les sauvages, aurait peut-être pu anticiper cette nouvelle calamité.

Communiqué royal du 01 mars 2388.
Depuis quelques semaines, notre cité fait face à la propagation d'un mal que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Fièvre Rouge. Ce virus touche toutes les tranches de population humaine, des plus fragiles aux plus robustes, sans distinction d'âge ou de sexe et se transmet par l'inhalation de gouttelettes de salive, de postillons ou d'éternuements émis par une personne infectée. À l'heure actuelle, nous faisons état de 553 infectés et 134 décès.

Les équipes sanitaires font actuellement de leur mieux afin d'enrayer la circulation du virus, mais aussi afin de trouver un remède au plus vite. Elles ont déjà pu établir que le sang d'immortel ne permet pas de soigner la Fièvre Rouge.

Les individus suspectés d'avoir contractés le virus sont placés en quarantaine au transitoire et sont classés par ordre de priorité en fonction des symptômes observés.

Pour rappel, les symptômes sont:

Afin d'enrayer l'infection, des mesures strictes seront désormais appliquées. Veuillez les respecter dès réception de ce communiqué:
- Tout déplacement d'un mortel doit être soumis à une demande écrite auprès de  la Milice.
- Chaque mortel ayant reçu le droit de circuler au sein de la cité devra être muni de son ordre de circulation.
- Des contrôles fréquents et obligatoires seront effectués sur la population humaine.
- En cas de doute sur un individu, vous êtes dans l'obligation de prévenir un patrouilleur afin que ce dernier soit transféré en zone de quarantaine.
- Il est désormais interdit pour un humain d'entrer en contact avec un sauvage.
- Il est formellement interdit aux humains de franchir les ponts menant à Tower Island sauf autorisation écrite de la part de la Milice.
- Les portes de la cité seront ouvertes uniquement aux vampires et sous condition que le conseil autorise ce départ ou cette arrivée.

L'oeuvre du Destin


Tu as la lourde tâche d'encadrer les contrôles et d'orchestrer la surveillance et les mises en quarantaine des individus suspects. Afin d'éviter les élans de panique, il te faut aussi trouver le temps de rassurer la population qui s'interroge... Après chaque nuit, tu retrouves Lucrezia dans son bureau afin d'établir un suivi de la situation.

Tu croules sous les demandes de la Reine. En effet, tu es chargé de la construction d'un bâtiment accolé au dispensaire médical capable d'accueillir la vague de nouveaux malades. Tu sais qu'il s'agit là d'une bonne occasion pour toi de prouver ta valeur et pourtant tu as l'impression que les gens travaillant pour toi ne se donnent pas à 100%.

Tu apprends bien trop tardivement via une missive signée de la main de James, que NewRiverlake est touchée par la Fièvre Rouge depuis de nombreuses semaines maintenant. La population humaine s'en trouve fortement impactée et le nombre de décès augmente chaque jour. James et Alexandra jurent pourtant t'avoir envoyé des dizaines de missives, toutes restées sans réponse. Deux options s'offrent à toi, faire une demande au conseil afin de quitter NA et retrouver au plus vite la cité que tu as aidé à fonder ou bien rester en place afin d'offrir ton appui à Lucrezia.

Voilà des jours maintenant que tu es saisie de vertiges. Ton attention fléchit, des maux de tête épouvantables t'empêchent de te concentrer sur ton travail. Quelques clients ont déjà informés tes supérieurs hiérarchiques de tes piètres performances. Tu décides de donner plus d'ardeur encore à la tâche et garde le silence sur ces symptômes déjà très alarmants. Luttant jusqu'à l'épuisement, tu t'écroules, inconsciente, durant une répétition pour un show sous les yeux ébahis de ton fidèle compagnon, Ephraim.

Tu es témoin du malaise de Darcie. Tu ignores comment tu devrais réagir et ne trouve hélas aucun appui auprès des autres danseurs, pris de panique à l'idée d'être contaminés eux aussi. Dorian n'est pas à l'OP et tu redoutes une nouvelle confrontation avec son associé... Tu as pourtant la possibilité de lui faire part de cet incident... Le temps est compté: que vas-tu décider ?

Tu es interpellé à proximité de Black Lane en compagnie d'Ethan Reed et aussitôt envoyé en zone de quarantaine. Les autorités sanitaires s'assureront que tu n'es pas porteur du virus et te soumettront à de nombreux examens et bilans sanguins. Évalué sain, tu seras transféré au Transitoire et interrogé sur la raison de ta présence à NA. Seras-tu confié à un vampire de la cité ? Pourras-tu seulement t'échapper et retrouver ta liberté ?

Appréhendé dans le quartier le plus malfamé de la cité en compagnie d'un sauvage, tu es transféré au dispensaire médical pour y subir de nouveaux tests. Informé de tes récents méfaits, ton Maître, Bram Shepherd, est dépêché sur les lieux afin de t'interroger. À bout de patience, et contre toute attente, ce dernier fera brusquement preuve de plus de fermeté. Continueras-tu de le défier au risque d'être sévèrement rudoyé ?

Tu es convoqué par le conseil suite à la découverte de ton enregistré à Black Lane. On t'informe que ce dernier errait librement en compagnie d'un sauvage malgré les dernières mesures prises en ville pour endiguer la propagation du virus. Cet ingrat semble sérieusement disposé à mettre à mal ta réputation... Le laisseras-tu te discréditer ainsi plus longtemps ?

Tu découvres qu'un enregistré déambule librement en ville aux côtés d'un sauvage. Compte tenu du contexte actuel, tu juges bon d'en informer Dimitri Voltchenkov pour appuyer les dysfonctionnements de la cité et notamment mettre en lumière les failles de l'autorité. Tu apprendras seulement plus tard qu'il s'agissait de l'enregistré de Bram Shepherd et que ce dernier devra s'en expliquer. Un sentiment de culpabilité t'étreint alors: peux-tu seulement te ranger de son côté ?

Encore aux prises avec les Enragés à l'extérieur de la Cité, tu es soudainement en proie à de légers vertiges et tu peines à occire tes dernières cibles. Orgueilleux, tu refuses d'y prêter plus d'attention que nécessaire et continues obstinément de te ruer au combat. Tu finiras par être sévèrement blessé au niveau du flanc droit. Ton compagnon d'infortune, Kresnik Crane, t'escortera jusqu'à une zone sécurisée où vous serez tous deux confinés pendant plusieurs nuits.

Tu as regagné NA pour te procurer les derniers ingrédients d'un hypothétique remède sans te douter que la ville deviendrait un important foyer de contamination. Prise de court, tu es maintenant assaillie par le doute... Si ta cause initiale était noble, tu es encore trop soucieuse de préserver ton anonymat... Feras-tu part de tes recherches aux autorités sanitaires au risque de te dévoiler au grand jour ou préféreras-tu rebrousser chemin et abandonner toutes ces âmes à leur triste destin ?

Tous les humains composant ta troupe sont soumis à des tests et confinés au Transitoire le temps de lever tout soupçon sur leur état de santé. De nombreux habitants en ville voient d'un très mauvais œil votre arrivée à NA, certains vous soupçonnant même d'être la cause de tout ce malheur. Un climat de psychose se développe petit à petit mais tu t'efforces néanmoins de rassurer la population et de maintenir le moral de tes protégés.

Tu es appelée en renfort au Transitoire afin d'aider les soignants à gérer les contaminés. Arrivée là bas, tu te rends compte de l'étendue des dégâts. Chaque jour, de nouveaux cas sont déclarés, les équipes sont débordées depuis le départ d'Apolline. L'organisation est entièrement à revoir et tes connaissances en herboristerie seront plus qu'appréciées. Seras-tu de ceux qui aideront à trouver un remède ?

Un climat halitueux règne en ville, comme celui laissé au lendemain d'un violent cataclysme. La chaleur sévit déjà en ce début d'été, laissant sur les peaux une touffeur suffocante. Partout, une odeur de mort persiste sur les narines. Les survivants vont et viennent, hagards, habitués à cette interminable addition de détresses. Dans les quartiers les plus défavorisés, les hommes valides s'attellent à évacuer les corps qui gisent encore, pêle-mêle, sous d'immenses niches de tôles. Sous leurs voiles noirs, les femmes se consacrent docilement à leur devoir, les paupières frangées de larmes. Les plus faibles d'entre elles, incapables de soutenir leur sort, se perdent en bondieuseries, quêtant au ciel de vains pardons ou la totale absolution de leurs fautes, aspirant peut-être à ramener leurs morts... Passion superfétatoire: la foi, immense ecchymose de l'âme. Mais quel que soit l’instrument que chacune d’elle emploie, nul ne les en blâme, nul ne les condamne car c’est en gardant espoir que l’on met fin aux drames. Il faut repousser les ombres, car les ombres ne construisent rien, ne pensent pas: elles nuisent. Ici alors, chacun travaille et chacun sert comme il le doit car nul ne se résigne à rendre les armes. Sur ces planches du monde assemblées au martel du saccage, les Hommes oeuvrent inlassablement à leur sauvegarde.

La voix d'un crieur résonne dans l'ensemble de la cité. C'est une nouvelle tellement inouïe qu’il est impossible d’y voir autre chose qu’une monstrueuse plaisanterie. Les hommes hésitent d’abord, conscients de ne plus avoir aucun secours à quérir aujourd’hui, doutant que leur existence puisse reprendre dans les moindres détails. Des murmures s’élèvent de toutes parts, des querelles à voix étouffées qui semblent hurler à la calomnie. Mais la garde royale s’avance déjà et déchire l’air du cri de la victoire. Plus d’objections à faire valoir contre la parole magistère et l’information n’est dès lors plus sujette aux bisbilles: les médecins ont bel et bien brisé l'enveloppe de la maladie. Toutes sortes de bruits ronflent et se confondent au milieu de ces fumées peuplées d'êtres étourdis: la population entière est bientôt soumise aux fracas de la vie. Acclamations, éloges, cris. Quelques noms reviennent sur les lèvres, celui d’Anselme d'Este d’abord qui, à lui seul, permit de recueillir les capitaux nécessaires pour amorcer un plan de mobilisation étendu à l'international. Celui de la Reine aussi, qui, par son indéfectible soutien, parvint à rallier à sa cause les derniers indécis. Et enfin, les innombrables acteurs et actrices de cet affrontement sans merci, les illustres, les anonymes qui contribuèrent chacun, à leur façon, à enrayer l'évolution du bacille.

Une lune ovale transperce les nuages, un incendie livide semble embraser la ville. La nuit recouvre entièrement le ciel de ses vastes ailes et la foule se délecte encore de la même allégresse. Aucune gravure, aucune peinture ne pourrait rendre avec exactitude des sentiments aussi vifs. Les membres de la Haute-Cour eux mêmes accueillent cette nouvelle avec une certaine euphorie, soulagés de n'avoir pas à lutter plus longtemps contre un mal susceptible de leur porter grand préjudice. La simplicité si prodigieusement sincère de ce dénouement final émeut même les plus revêches d'entre eux. Quelques silhouettes hâves, arrachées juste à temps au trépas, jouissent de concert d'une inspiration aussi douce qu'une caresse: l'air emplit à nouveau les poumons alors attisés par l'ivresse de se trouver encore sur Terre. Ceux-là ne réaliseront que bien plus tard qu'ils ont survécu à cette Fièvre dévastatrice. Et les plus désespérés, les plus durement éprouvés, les proches, les intimes, les femmes, les enfants, les maris, se dérident enfin, eux aussi. Qui ose seulement mettre ainsi la Mort en exil ? Les oiseaux dehors, cachés au fond d'un bois, chantent et se rient de la Dame de nuit repartie seule aujourd'hui. Un silence orageux brûle entre les mains de la dernière des Parques qui, sous un heurt de vent, s'évapore soudain. L'atmosphère se tait alors, l'eau se calme et s'endort. C'en est enfin fini.

Wanda Bożena - Il aura fallu être sur tous les fronts et gérer de multiples événements qui auront nourri les avancées pour les recherches médicales. La rencontre avec Daria, l'état grave d'Agatha, la disparition et la contamination du Prince Dorian, sans compter la nébulosité entourant le quartier de Black Lane, auront rythmé ton quotidien et fait grandir tes inquiétudes. Là encore, nombreuses auront été les épreuves à relever afin de démontrer que cette place est méritée.

Alec Kishiev - Tu n'as pas eu une minute à toi. Les yeux de la Couronne étaient rivés sur le travail fourni, tu n'avais pas le droit à l'erreur. Les différents projets ont été menés à terme, de justesse compte tenu des circonstances, mais tu as su faire tes preuves dans cette crise : tes connaissances et tes aptitudes ont été reconnues, sans doute est-ce là un gain de confiance bienvenu.

Dimitri Voltchenkov - Ta colère a donné vie à de vives recherches afin de comprendre ce qui pouvait t'empêcher d'obtenir des informations primordiales concernant ta Cité. Partagé entre tes envies de vengeance et ta volonté de regagner la confiance, voire simplement une entente avec la Souveraine Lucrezia, tu navigues dans une situation délicate. Il te faudra néanmoins prendre position, annoncer au Conseil tes intentions, quitte à révéler les doutes que tu nourris à l'égard de certaines personnes ici.  

Darcie Ferguson - Prise en charge dès lors que les signes de la maladie ont été visibles, tu as passé de longues semaines alitée, à lutter pour ta survie. De nombreux soins testés sur les patients t'ont été administrés, permettant de te garder suffisamment longtemps en vie pour que tu finisses par bénéficier du remède qui aura eu la peau de cette fièvre rouge. Ton rétablissement est en cours, tu reprends progressivement des forces. Bientôt, cette histoire sera derrière toi.

Ephraim Lawrence - En plus de l'inquiétude liée à l'état préoccupant de Darcie, tu as dû vivre de longs moments d'angoisse en ne voyant pas le Prince revenir, ignorant où il pouvait se trouver. Lorsque la nouvelle te vient, tu n'es pas plus rassuré, imaginant le pire. Au milieu de tout ce chaos dans lequel ton entourage proche baigne, une lueur semble vouloir changer la donne : Lyn fait son retour en ville, pour ton plus grand bonheur.

Aloysius Swansea - Après ta capture au sein de la Cité, il a été nécessaire d'envisager toutes les possibilités : devenir un Enregistré était celle que tu refusais. Doté d'un esprit rusé, tu as su échapper à la vigilance des gardes, et en profiter pour t'échapper. La sortie vers la Bordure étant compromise par les importants contrôles mis en place, tu as trouvé refuge dans le quartier de Black Lane, te donnant un peu de répit avant de trouver une solution pour retourner auprès des hommes et femmes libres.

Ethan Reed - Tu as su échapper au virus qui se répandait en ville : sans doute as-tu fini par écouter ton maître Bram afin de limiter les contacts, et surtout ceux pouvant entacher sa propre réputation. Tu es conscient d'avoir la chance de servir un Immortel tolérant et au fond humaniste : tu ne souhaites plus lui nuire d'une quelconque façon.

Bram Shepherd - Les derniers événements ont mis à rude épreuve tes nerfs : les dires rapportés au Conseil à ton sujet t'ont affecté, l'altercation avec le Roi Voltchenkov a blessé ton amour propre. Cependant, ces incidents t'ont rappelé tes engagements premiers : envers Lucrezia et envers cette Cité que tu l'aides à protéger. Attention toutefois à ce coeur qui semble ne pas écouter la raison... La trahison est déjà survenue, elle pourrait de nouveau être de mise.

Adaline Bennett - Tu n'as pas hésité à nuire à la réputation de ton infant et amant pour assurer une position forte à ton Roi, Dimitri. Celui-ci, t'accordant sa pleine confiance t'a chargé d'une mission bien particulière : tu dois découvrir qui a osé détourner les lettres qui devaient venir jusqu'à lui. La mission est cruciale, il va te falloir mobiliser espions sous ta gouverne, et prendre des risques. Au milieu de tout cela, se trouvent encore Bram et la relation particulière qui vous lie tous deux... Comment arriveras-tu à concilier allégeance et sentiments personnels ?

Dorian Lockwood - Ramené dans un piteux état par Kresnik Crane après une éprouvante expérience dans la Bordure en compagnie d'enragés, tu es considéré comme le patient zéro parmi les Immortels. Tu ne l'as pas compris tout de suite, mais la consommation d'un sang infecté par le mal qui décimait les humains t'a affecté d'une manière remarquable. Affaibli, fiévreux, il te faudra du repos afin de retrouver pleinement tes capacités.

Daria Vasily - Sans le vouloir réellement, tu as participé à la découverte du remède qui sera venu à bout de cette épidémie. Capturée malgré toi par le Commandant de la Garde Royale, une fouille et la confiscation de tes effets personnels auront permis de mettre la main sur des notes importantes, qui seront venues alimenter les recherches faites par les équipes de soignants de la Cité. Après un échange avec la Conseillère de la Sécurité Intérieure, tu auras consenti à apporter ton aide.

Shiloh Voltchenkov - Tu as su prouver tes talents en tant qu'herboriste lorsque tu as pris position aux côtés des équipes médicales de New Abbotsford. Ainsi, tu as permis, comme tous ceux qui composaient les équipes médicales, de prendre soin au maximum des humains, même si les pertes ont été nombreuses. Tes recherches personnelles ont été appréciées, tout comme ton volontariat.